{ "id": 58, "Transcript": "FM : Voyez vous, Monsieur Giscard D'estaing. Je pense que notre débat, qui, naturellement, peut-être vif, euh, c'est dans, un peu dans la nature des choses, c'est un débat difficile. Nous y mettons, je pense, beaucoup de sincérité. Nous pourrions y mettre de la passion. L'objet même de l'enjeu en vaudrait la peine. Mais je crois que nous sommes ici aussi, pour informer, pour faire comprendre, pour dialoguer, avec la france, et avec les français. Il y avait un mot important dans vos premières phrases, c'était lorsque vous avez dit, euh, ce ne sera pas la même chose. On ne pourra pas aborder les problèmes de la politique de la même manière. J'ai même noté, au moment où vous l'avez dit, et je pense, que notre, euh, je ne dirai pas notre intérêt. Je pense que l'intérêt de notre pays, c'est que le débat soit clair, et je voudrais vous faire comprendre, maintenant, à vous-même, que c'est avec beaucoup de gravité que je m'adresse à vous. Quoiqu'il advienne, de toute façon, vous serez, vous resterez, très représentatif des forces politiques qui vous soutiennent, que, moi, je classe, de la façon que vous savez, je l'ai dit, mais vous faites partie de la france, et vous représentez un courant important de la vie nationale. Donc, vous ne pouvez pas vous abstraire du grand problème qui nous est posé. Et, quand vous me parlez, comme vous l'avez fait tout à l'heure, de programme, lorsque vous avez voulu m'entraîner sur un certain nombre de terrain, qui me paraissait tout à fait extérieur à notre discussion, j'avais envie de vous dire. Est-ce que le vrai sujet n'est pas de savoir si, après l'élection du président de la république, les français, vivront mieux, autrement, d’une façon plus juste, avec plus de chances de participer aux progrès du pays. Et c'est là que je voudrais parler, d'une façon simple et claire. Voyez-vous le changement sans risque, dont vous avez parlé ? Il est sans risque, naturellement, pour des gens comme vous. Mais pensez maintenant. VG : Que voulez vous dire monsieur Mitterrand, par des gens comme vous. FM : Des gens qui appartiennent à une certaine caste sociale, qui n’ont pas, en effet, à se trouver affrontés comme le sont la plupart des, des, des, des femmes et des hommes, qui ont votés pour moi. VG : Vous n’avez pas le droit de dire des choses pareille. Je représente des électeurs qui sont aussi modeste que les vôtres. Je ne veux pas vous laisser, parce que, en fait, c'est une présentation très habile, une présentation très politique des choses, de laisser croire que vous représentez la catégorie des travailleurs, et je représenterait une autre catégorie, favorisée, ou privilégiée, monsieur mitterrand. Quelques exemples, dans les élections de dimanche dernier, vous avez noté les résultats de la ville de Clermont-Ferrand. Clermont-ferrand est une ville qui a une des plus grandes usines de france, et qui a une municipalité socialiste, et c'est une ville qui vous connaît bien, et qui me connaît bien, et qui, donc, sait ce que je suis, et ce que je représente. Et Ben, vous avez noté, comme moi, que la ville de clermont-ferrand m'a donné plus de voix qu'à vous, et il y a des travailleurs à clermont-ferrand. Monsieur mitterrand, vous avez dû noter que, dans deux des trois plus grandes villes de france, paris et lyon, je suis, malgré le nombre des candidats, et, en particulier, le fait qu'il y avait un autre candidat issu de la majorité, monsieur chaban-delmas, j'ai eu plus de voix que vous à Paris, et à lyon. Il n'y a pas de travailleurs, monsieur mitterrand, à paris, à lyon ? Il n'y a que des privilégiés ? Alors, je ne veux pas laisser, dans ce débat, glisser cette insinuation, ou cette présentation politique, qui est de faire croire qu'il y a la france qui travaille, qui vous soutient, et la france qui ne travaillerait pas, ou moins, qui me soutiendrait. Nous avons chacun le droit de représenter la france qui travaille. FM : Il y a une politique qui défend la france qui travaille, et que j'entends représenter, et une politique qui leur nuit, et qui sert les intérêts des classes privilégiées, et c'est la vôtre, c’est là tout le problème. VG : C'est une caricature que les français ne reconnaîtront pas. FM : Essayons d’approfondir. VG : Il faut mettre ses conclusions à la fin de ses démonstrations et pas au début. Il n'y aurait pas eu huit millions, trois cent mille voix, qui seraient portées sur mon nom si votre analyse était exacte. Il ne faut pas procéder par des affirmations, on glisse dans l'esprit des gens ensuite, une interprétation de cette nature, et, puis, il est plus facile de prouver ce que l’on veut. Alors, apportez la démonstration de ce que vous dites, et moi, je vous apporterai la démonstration du contraire. FM : La démonstration, euh, vous l'avez apportée depuis dix ans. C'est la difficulté de votre situation, car, lorsque vous parlez du changement, moi, j'ai toujours envie de dire, au fond le changement qu'est-ce que c'est ? C'est de faire ce que vous n'avez pas fait. Qui peut le faire ? Et bien, d'autres. Voilà, c'est aussi simple que cela. Or, vous m'avez parlé de clermont-ferrand. Tout de même, si à clermont-ferrand, vous ne m’avez pas donné la majorité, hein, quand on pense, euh, et quand on sait, quelle est l'espèce de de satisfaction locale, qu'on peut éprouver. VG : C’est pareil à Paris. FM : Est ce que vous voulez que nous fassions le compte, monsieur giscard d'estaing, de l'ensemble des villes de france et des départements de france où je suis arrivé largement en tête. C'est tellement écrasant, à l'exception, en effet, du centre de paris, mais pas à l'exception de la vie de tout son entourage. Quand on sait de quelle façon la ville de paris a été vidée de de beaucoup de ceux qui l'habitait, au bénéfice de bureau d'administration et de quartiers résidentiels, nous pourrions en parler, mais cela risque de nous entraîner bien loin. Ce que je veux vous dire, c'est que vous êtes, depuis de longues années, responsable des affaires principal de la france, et qu'à ce titre, c'est une politique qu'il s'agit de juger. Et nous avons le moyen de la juger, puisque elle remplit les actes de la vie nationale, en tous cas, depuis mille neuf cent soixante-neuf, et sans interruption. Lorsque, lorsque vous me dites, essayons, lorsque vous me dites essayons, euh, d'abord, d'apporter des faits, avant de tirer des conclusions. Moi, je tirait des conclusions de, de tant d’années de fait, que je pensais y être autorisé. Bien, on va préciser, euh, voyez-vous, lorsque vous dites, et je reprends mon raisonnement, euh, changement, et que, moi, je vous réponds, c'est de faire ce que vous n'avez pas fait. On peut penser, par exemple, à des gens qui, habitant une hlm, par exemple, F quatre, et qui, euh, payent un loyer de combien, sept cent trente-sept francs, avec les charges locatives, qui sont très lourdes, euh, et plus lourde encore, depuis, euh, les augmentations du fioul, c'est-à-dire plus des deux tiers du smic, lorsque la la ménagère, la mère de famille, qui, euh, s'intéresse à notre débat ce soir, monsieur giscard d'estaing, s'intéresse à notre débat. Elle est là, et, et elle a besoin qu'on, qu'on lui parle de choses pratiques, quand on parle de progrès, quand on parle de changement, elle, qu'est ce qu'elle se dit ? Elle se dit que, lorsqu'elle va au marché, elle aperçoit que, en dépit de l'indice des prix, qui est déjà très effrayant, car, comme vous le savez, si la courbe continue, euh, telle qu'elle a commencée au cours du premier trimestre de cette année, d'après les chiffres de l'insee, et elle atteindra dix-sept pour cent d'augmentation cette année. Et lorsqu'elle achète son huile, par exemple. Et qu’elle constate que, en mille neuf cent soixante-neuf elle payait deux quatre-vingt-huit, et, aujourd'hui, euh, six francs soixante-cinq, une augmentation, qui, euh, je crois, doit dépasser cent trente pour cent. VG : D’où vient cette huile monsieur Mitterrand ? Puisque vous prenez des exemples précis ? FM : Elle vient de l'arachide et d'un pays extérieur. Malheureusement, les producteurs d'huile, qui n'ont pas vendu leurs huile venant de l'extérieur, ont aligné leurs prix sur la première, ce qui prouve bien la façon dont vous encouragez, ou, plutôt, dont vous laissez faire, je veux bien le croire, le, l'alignement des prix sur les autres, même quand il n'y a pas de réalité dans les échanges économiques. VG : La production d’huile d’arachide est entièrement importée Monsieur Mitterrand. C’est un très mauvais exemple. Prenez l'exemple de produit Français. Vous connaissez le Sénégal comme moi. C’est un pays ou le prix de l'arachide a décuplé. FM : Vous savez bien que toutes huiles, d’où qu’elles viennent, même lorsqu'elle ne vient pas de l'étranger, sont alignées sur le même prix. Ce qui revient à dire que, même lorsqu'il n y a pas l'explication que vous donnez, de toute façon, on va à la hausse, et vous ne faites rien. La ménagère, la mère de famille, lorsqu'elle se rend compte, euh, lorsqu'elle achète le lait, lorsqu'ils achètent tous les produits qui sont de première nécessité. Ensuite, lorsqu'elle se rend compte des immenses difficultées qu’elle a par exemple, lorsqu'elles habitent dans un quartier éloigné, pour placer son enfant dans une école maternelle. Lorsqu'elle arrivera, à la fin des études de cet enfant, les immenses difficultés qu'elle aura pour, euh, lui, voir obtenir un premier emploi, lorsque le garçon ou la fille aura obtenu un diplôme d'un institut technologique, on lui aura pas reconnu les équivalences nécessaires, histoire de l'université, le, de l'école du peuple. Alors, naturellement, il est moins bien soigné, que s'il sortait d'une école commercial, vers laquelle on aura dirigé quelques subventions. Et, à partir de là, c'est l'angoisse quotidienne de la même façon, vous avez parlé. J'en ai parlé, naturellement, c'est très important pour la france. Les personnes âgées, euh, je leur ai dit, dès le premier jour que je comptais doubler, euh, d'augmenter, le minimum d'augmentation vieillesse, pouvant aller donc jusqu'à vingt et un francs, euh, trente, par jour. Vous avez d'ailleurs vous-même estimé que c'est, qu'une mesure de ce genre était indispensable. Vous n'avez pas précisé exactement la date, sinon, sur la première année de mandat présidentiel. Vous n'avez pas non plus indiqué quelles ressources seraient les vôtres. Mais, enfin, vous avez promis vingt francs, et, et, et, vous avez cru tout dire. Or, en réalité, tous ceux dont nous parlons, ils souffrent de beaucoup d'autres choses, monsieur giscard d'estaing. Pour eux le risque, c’est que cela continue comme cela a commencé. Or, l’explication, c'est que vous n'avez pas consacré aux équipements sociaux, l'hôpital, la maison de retraite pour les personnes âgées, l'école les sommes, que vous auriez pu leur consacrer, après avoir constaté la richesse de la france. La richesse de la france, qui est le fruit du travail de tous, est confisqué par une minorité. C'est ce que je voulais dire. P2 : Avant que vous répondiez. Je voudrais simplement vous indiquer, à l’un et à l'autre, que nous avons passé un petit peu plus d'une demi-heure. P1 : Monsieur mitterrand a parlé quand même quatre minutes de plus que monsieur Giscard D’estaing. FM : C’est pourquoi je vais écouter maintenant. VG : monsieur mitterrand a dit d'ailleurs, à l'instant, une chose que je suis obligé de rectifier, qui n’est pas exacte. Le doublement du minimum vieillesse ne conduit pas vingt-et-un francs. Le doublement, si on faisait le doublement, conduirait à vingt-huit francs quarante, car, actuellement, le minimum vieillesse est de quatorze francs vingt par jour. C'est un détail, mais c'est un détail important. Alors, euh, monsieur mitterrand a recensé les difficultés quotidiennes des français, et les difficultés quotidiennes des français existent naturellement. Le gouvernement, moi-même, nous sommes efforcés, au cours des dernières années, de remédier à ces difficultés quotidiennes des français. Ce que nous voulons faire, c'est d'apporter des solutions plus larges, et plus en plus ample encore à ces difficultés. Alors, monsieur mitterrand part d'un raisonnement sur le passé, et j'aurais préféré parler d’avenir. Je lui dis que nous parlions de l'avenir. Je n'arrive pas à le faire parler de l'avenir. C'est impossible. Il parle toujours du passé. L'élection présidentielle, pourtant, c'est le choix des sept prochaines années, ça n'est pas le choix des sept dernières années. Alors, il considère que le progrès économique de la france n'a pas profité aux travailleurs de ce pays. Naturellement, chacun sait que c'est faux. La question est de savoir si ce progrès aurait pu profiter davantage aux travailleurs de ce pays. Alors, quelques exemples pour montrer que c'est faux. Entre mille neuf cent soixante-deux et mille neuf cent soixante-treize, il y avait, en mille neuf cent soixante-deux, vingt-quatre pour cent d'ouvriers qui possédaient une voiture automobile, et, en mille neuf cent soixante-treize, il y en a quatre-vingt dix pour cent. C’est chose heureuse, positive, qui montre le progrès, en réalité, du niveau de vie français. La télévision, vous, qui nous regardez, en mille neuf cent soixante, parmi les ménages ouvriers, il y avait quatorze pour cent de français, qui avaient la télévision. À l'heure actuelle, il y a quatre-vingt-trois pour cent, c'est-à-dire la même proportion que dans la catégorie des cadres supérieurs, ce qui montre bien qu'il y a eu, et c’est heureux, c'est naturel, d'ailleurs, un progrès considérable du niveau de vie en france. Alors, monsieur mitterrand, à l’air de dire que, dans la répartition de cette richesse économique créée, nous n'avons fait aucun effort pour que cette richesse aille vers les plus défavorisés. Là aussi, quelques exemples. La création du smic, elle remonte à mille neuf cent soixante-neuf, monsieur mitterrand, le smic n'existait pas avant, et les gouvernements successifs, de ce dont vous parliez, c'est-à-dire, monsieur chaban-delmas, monsieur messmer, ont fait progresser le smic beaucoup plus rapidement, au cours des dernières années, que la moyenne des revenus en france. L'effort, en ce qui concerne les personnes âgées, au cours des dix-huit mois, a été le plus important pourcentage qui a jamais été réalisé, et, donc, il y a eu un effort actif de meilleure répartition des des ressources en france, et le problème, c'est d'accentuer cet effort, de le poursuivre, et non pas du tout, de revenir en arrière, pour discuter sur ce qui aurait pu être fait, d'autant plus facilement, monsieur mitterrand, que l'on ne portait pas le poids des choses, car il est très facile, en effet, lorsqu'on a été éloigné du pouvoir, qu'on n'a pas connu les crises, intérieures ou extérieures, les difficultés monétaires, euh, les incertitudes de l'inflation mondiale, en mille neuf cent soixante-douze mille neuf cent soixante-treize, de procéder à une sorte de discours distributif, où l'on répartit une richesse que l'on n'a pas créé soit même. Concernant l'emploi, vous parlez de l'emploi des jeunes. Bien, concernant l'emploi, il faut savoir que, depuis mille neuf cent soixante-neuf, c'est un chiffre très frappant, il a été créé en france, Je ne dis même pas j'ai créé, je ne prétends pas du tout que ce soit moi, Il a été créé, en france, plus d'un million deux cent mille emplois, c'est à dire plus que dans les soixante-dix années précédentes, et ceci a permis de maintenir, en france, une situation de plein emploi. Vous pouvez participer à cette campagne présidentielle en france, sans parler de chômage. Alors que si vous participez à une campagne électorale, par exemple, en grande-bretagne, ce sera le problème numéro un. Et, pour moi, le problème, c'est d'accentuer ce progrès économique et social de la france, et c'est pourquoi j'ai désigné, dès le départ, dans cette campagne présidentielle, les catégorie vers lesquels un effort important doit être accompli. J'ai étudié, par exemple, le niveau de consommation des différents groupes sociaux français, c'est-à-dire, les travailleurs, les agriculteurs, les salariés agricoles, les cadres, les commerçants et les artisans, et ce qu'on appelle les inactifs, et qui sont les personnes âgées. Et, bien, d'abord, on constate qu'au cours des dernières années, l'écart entre les niveaux de consommation de ces groupes c'est resserré, au lieu de s'accroître, c'est-à-dire qu'il y a eu un resserrement des écarts dans la société française. Mais j'ai constaté que le groupe qui avait le niveau de ressources, qui étaient, à l'heure actuelle, le plus en retard, c'était le groupe des inactifs, c'est-à-dire celui des personnes âgées, et c'est le motif pour lequel j'ai mis en tête de mon programme, effectivement, des mesures concernant le personnes âgées. Mais je vous dirai, monsieur mitterrand, qu'on ne peut poursuivre le progrès social de la france, comme je souhaite le faire, parce que vous parlez toujours devoir, comme ministre des finances. Naturellement, j'étais ministre des finances, de même que vous avez été, dans le passé, vous-même, titulaire de plusieurs portefeuilles ministériels. À partir du moment où je suis candidat à la présidence de la république, ce qui compte, c'est ce que je ferai comme président de la république, et je compte saisir à bras-le-corps le problème de la transformation sociale de la société française, parce que les hommes de ma génération savent parfaitement que c'est un problème essentiel, qu'il est au centre de tout, et je compte y apporter, euh, la même ardeur et la même activité que j'ai déployé sur d'autres sujets, lorsque j'étais ministre des finances. Mais, par contre, je sais très bien que, ce progrès social de la france, nous ne pouvons le faire que dans une france prospère, et non pas dans une france désorganisée, et j'ai noté que vous étiez très discret. Justement, vous ne parlez jamais du futur, parce que vous ne pouvez pas parler du futur, car, dans votre programme, il y a la désorganisation de l'économie française. Il y a la désorganisation, de deux manières, d'abord, à court terme, et, ensuite, à plus long terme. À court terme, parce que les mesures que vous comptez prendre, dès le départ, désorganiseront l'économie française. Et, d'ailleurs, sur ce sujet, vous êtes toujours incertains, ou imprécis. Je parle, par exemple, du premier programme de nationalisation. Le premier programme de nationalisation désorganisera en profondeur l'économie française, et je ne parle pas là de ceux qui seront touchés par ces nationalisations. C'est un aspect des choses. Je parle du désordre économique. Votre futur premier ministre, je ne sais pas si c'est lui, euh, monsieur gaston defferre a écrit hier qu'il ignorait que neuf nationalisation au début. Vous savez très bien que c'est inexact, j’ai là le programme sous les yeux, il y a neuf nationalisations industrielles, et il y a ensuite la nationalisation de secteurs entiers, comme le secteur du crédit, comme le secteur des assurances, comme le secteur des sociétés de portefeuille. Donc, ça n'est pas neuf nationalisation, c'est bien davantage. Et, dès le départ, vous créerez le désordre des structures économiques en france, sans aucun profit, ni pour le progrès économique, ni pour le progrès social. Il n'y a pas un français, à l'heure actuelle, qui puisse croire que c'est en collectivisant l'économie française, qu'on accélérera son développement. Et, si je prends votre programme à court terme, votre programme des trois mois, alors, d'abord, vous créez le déficit budgétaire, tout de suite, vous n'attendez pas, vous le créez. FM : Six mois. VG : Vous créez le déficit budgétaire sur six mois, au lieu de trois mois, ça fera deux fois plus de durée pour le déficit budgétaire. Et vous le créez tout de suite. Vous ne vouliez pas me répondre d'habitude, sur ce sujet. Car dans votre programme, il y a des dépenses, et ces dépenses ne sont pas financées, et, ensuite, il y a un emprunt. Alors, je me suis dit, mais l'emprunt servira à financer les dépenses ? Pas du tout, car vous avez dit, par la suite, notamment à toulouse, que votre emprunt serait dépensé, donc il y aura des dépenses budgétaires non financées, et il y aura un emprunt dépensé, ce qui veut dire que, dans les six premiers mois, vous recréez, aussitôt, et, d'ailleurs, je le crois, le déficit budgétaire, et vous proposez une autre mesure, sur laquelle je souhaiterais vous expliquer parce que nous ne l'avons jamais fait jusqu'ici. Une mesure surprenante, qui est la réévaluation du franc. Alors, je vous pose la question suivante, monsieur mitterrand, pourquoi voulez-vous essayez de réévaluer le franc ? Pour qui en réalité, et comment comptez-vous le faire ? FM : La première partie de votre exposé, vous en aviez bien le droit, puisque j'avais pris un peu d’avance sur vous. Vous m'avez répondu, en m’expliquant que les catégories sociales les plus modestes avaient plus profités que je ne le croyais du progrès social. Je maintiens ce que je disais. D'ailleurs, tout ceux qui nous écoutent sont juge. Euh, je m'inscris en faux, cependant, de façon la plus précise, contre le fait, euh, ou votre affirmation, que le smic, euh, aurait été augmenté davantage que le salaire moyen. C'est le contraire qui s'est produit. J'ai la, les chiffres, d'ailleurs, et les références. Le smic, qui était de soixante-quatre pour cent du salaire moyen en mille neuf cent cinquante, n'est plus, aujourd'hui, que de cinquante-trois pour cent. VG : En quelle année monsieur mitterrand ? FM : Mille neuf cent cinquante. VG : Il n’existait pas. FM : C’était le SMIG. VG : Ca n’a aucun rapport. C’est deux notions bien différentes. FM : Nous savons très bien de quoi nous parlons. Le salaire moyen baisse régulièrement. Monsieur, il y a une hausse, entre soixante-huit et soixante-neuf, pour des raisons de dire que vous savez, qui découle, en particulier, des accords de grenelle, et, en vérité, depuis lors, il baisse par rapport au salaire moyen. J’en prends à témoin tous les journalistes spécialisés qui nous écoutent, et qui le démontrerons. L'évolution du pouvoir d'achat des salaires est plus lente que chez tous les membres de la communauté économique européenne, sauf la grande-bretagne. Et j'ajoute que, pour reprendre le thème du changement sans risque, changement sans risque, monsieur giscard d'estaing, pour les agriculteurs dont vous avez parlé, huit cent mille, huit cent mille exploitations, euh, moyennes ou petites, agricole, qui ont disparues au cours de ces dernières années, on a même calculé le chiffre exact, euh, six par heure, disparaissent aujourd'hui. C'est ça, la sécurité. Et vous pensez que le changement, ce n'est pas, précisément, que cela ne continue pas, et ça a été le cas avec votre gestion. Vous savez combien ont disparu de de commerce de l'alimentation au cours de ces dernières années, disons, depuis neuf ans ? cinquante mille. Combien de petites et moyennes entreprises ? soixante mille. Combien de petites et moyennes entreprises ont fermées, au mois de janvier de cette année mille neuf cent soixante-quatorze, combien ? mille sept cent quarante. Savez-vous combien de grandes surfaces sont. VG : Vous avez déjà cité ce chiffre. Il est faux. FM : J'aimerais, j'aimerais, vous rappeler, nous sommes, l'idée que vous me faisiez de la liberté, l'idée que vous vous faisiez, avant de m'interrompre, de la liberté d'expression. Je vous renvoie le compliment. VG : Nous sommes à égalité de temps de parole, parce que nous discutons de chiffres, il faut discuter de chiffres exacts. Vous aviez annoncé ce chiffre du nombre de faillites qui m'a préoccupé. J'ai regardé si c'était exact, et j'ai constaté que ça n'était pas le nombre de faillites qui avaient eu lieu. C'est le nombre de faillites prononcée au point de vue judiciaire, et qui tenait à des raisons de procédure, qui fait que, pendant les mois de novembre et de décembre, on avait pas, effectivement prononcée, du point de vue judiciaire, les faillites correspondantes. Ça n'est donc pas des fermetures d'entreprises, c'est des faillites judiciaires prononcée, et, d'ailleurs, après le mois de janvier, ce nombre est redevenu normal, et à diminuer fortement en février et en mars. Mais je vois bien monsieur mitterrand, vous cherchez à égarer cette discussion sur le passé, les françaises, et les français, ne veulent pas refaire l'élection de mille neuf cent soixante-cinq. Ils veulent faire l'élection de mille neuf cent soixante-quatorze. Ce qui les intéresse est de savoir où nous conduirons l'économie française, où nous conduirons le progrès social de la france. C'est cela qui l'intéresse, et non pas de revivre, dans une séance rétrospective, euh, ce qui s'est passé en france au cours des dix dernières années, que vous critiquez, et dont j'assume, pour ma part, solidairement, avec d'autres, la responsabilité. Alors, parlons de ce que nous ferons, et expliquez-moi pourquoi vous voulez recréer un déficit budgétaire, et pourquoi, et comment vous voulez réévaluer le franc.", "Abstractive_1": "Dans ce débat, François Mitterrand et Valéry Giscard D'estaing discutent du pouvoir d'achat des français. François Mitterrand débute en prétendant représenter la france qui travaille, contrairement à Valéry Giscard d'Estaing qui présente un programme sans risque pour les plus riches. Valéry giscard d'estaing explique que les deux candidats représentent la france qui travaille. François Mitterrand explique ensuite les difficultés pour les ménagères française, qui subissent l'inflation. François Mitterrand explique aussi que les étudiants français ne trouvent pas de travail. François Mitterrand explique aussi que les personnes âgées ne sont pas bien traitées. François Mitterrand finit en expliquant que les richesses ne sont pas partagées. Valéry Giscard D'Estaing se défend en expliquant qu'il propose le doublement du minimum vieillesse. Valéry Giscard D'estaing explique ensuite comment le progrès économique de la france a profité aux travailleurs français. Il explique que les français ont un plus grand accès à l'automobile, à la télévision, et explique que le smic augmente plus rapidement que la moyenne des revenus. Valéry Giscard D'estaing explique que les efforts réalisés pour les personnes âgées est le plus important qui a jamais été réalisé. Valéry Giscard D'Estaing explique qu'il y a eu une création d'emploi de plus d'un million deux cent mille emplois qui a permis de maintenir une situation de plein emploi. Valéry giscard d'estaing explique que le groupe le plus désavantagé est les retraités, et que c'est la raison pour laquelle ils sont à la tête de son programme. Valéry Giscard D'Estaing accuse ensuite François Mitterrand de vouloir désorganiser l'économie française à travers un programme de nationalisation et la réévaluation du franc. François Mitterrand répond en expliquant qu'il ne pense pas que les écarts sociaux aient rétrécis. François Mitterrand explique que le smic a baissé par rapport au salaire moyen. François Mitterrand explique aussi que beaucoup d'entreprises ont fermées. Valéry Giscard D'Estaing finit en en expliquant que les chiffres ne sont pas des fermetures d'entreprises ", "Abstractive_2": "Ce débat entre Valéry Giscard D'Estaing et François Mitterrand porte sur les progrès sociaux pour les classes les plus pauvres. Selon François Mitterrand, les français qu'il représente, qui sont d'une caste sociale désavantagée, ont besoin de changement. Il soutient qu'il présente une politique qui défend la france qui travaille. Il accuse Valéry Giscard D'Estaing d'avantager les français les plus privilégiés. Il parle des charges locatives trop lourdes, des augmentations du prix du fioul, de l'augmentation du prix des produits de premières nécessité, de l'inflation, de la différence de traitement des diplômes, ainsi que de son souhait d'augmenter le minimum vieillesse. Valéry Giscard D'Estaing se défend de ses accusations et assure représenter la france qui travaille. Il explique que le progrès économique a profité aux travailleurs, avec l'augmentation du taux de voiture et de postes de télévisions parmis les familles ouvrières. Il parle de la création du smic qui a aidé à faire progresser le revenu moyen, ainsi que de l'effort fait pour aider les personnes âgées. Il explique qu'il y a le plein emploi et parle de son souhait d'aide aux inactifs, et donc aux retraités. Il accuse ensuite François Mitterrand d'organiser la désorganisation de l'économie française avec un programme qui nest pas financé, avec des nationalisations, et la création du déficit budgétaire. François Mitterrand explique que le salaire moyen baisse et que les catégories les plus pauvres se sont appauvries, et cite notamment le nombre de faillites de petites entreprises très élevé.", "Abstractive_3": "Dans ce débat, Valéry Giscard D'Estaing discutent du pouvoir d'achat. Pour François Mitterrand, les français ne vivront pas mieux avec Valéry Giscard d'Estaing, qui souhaite aider les personnes les plus aisées. Valéry Giscard D'Estaing fustige cette vision de François Mitterrand qui s'approprie les travailleurs. Il rappelle qu'il est populaire dans les grandes villes et qu'il est soutenu par les français qui travaillent tout autant que Mitterrand. Mitterrand prétend cependant que sa politique défend les français qui travaillent, et que celle de Giscard d'Estaing leur nuit, ce que Giscard d'Estaing nie. François Mitterrand constate simplement l'état des français alors que la majorité de Valéry Giscard d'Estaing est au commande, il parle de l'inflation alimentaire et de l'état des finances des français les plus pauvres, de la difficultées des jeunes à trouver un premier emploi lorsqu'ils ne font pas des écoles de commerce, il parle de plus de l'état des retraités qui ne vivent qu'avec 21 francs par mois, et de l'état de l'hôpital. Valéry Giscard d'Estaing apporte sa propre analyse, citant l'augmentation massive du taux de français propriétaire d'automobiles et de télévisions pour justifier le progrès du niveau de vie en france. Il rappelle la création du SMIC, ainsi que l'effort le plus important jamais fais pour les personnes âgées, qui continuera d'être accentué. Sur l'emploi, il rappelle que de nombreux emplois ont été créés et qu'il y a une situation de plein emploi. Il propose d'accentuer le progrès économique, pour continuer de resserrer les écarts dans la société française, et en aidant les inactifs comme les personnes âgées. Il accuse françois mitterrand de désorganiser l'économie française avec les nationalisation et la création d'un déficit budgétaire avec des dépenses non financées et des emprunts. François Mitterrand s'inscrit en faux sur une partie de ce que prétend Valéry Giscard d'Estaing, comme le fait que le smic a plus augmenté que le salaire moyen, et explique que l'évolution du pouvoir d'achat française est la plus lente de l'union européenne outre la grande-bretagne. Il rappelle aussi que de nombreux commerces alimentaires ont fait faillite récemment. ", "Extractive_1": "FM : Il y avait un mot important dans vos premières phrases, c'était lorsque vous avez dit, euh, ce ne sera pas la même chose. FM : Quoiqu'il advienne, de toute façon, vous serez, vous resterez, très représentatif des forces politiques qui vous soutiennent, que, moi, je classe, de la façon que vous savez, je l'ai dit, mais vous faites partie de la france, et vous représentez un courant important de la vie nationale. FM : Est-ce que le vrai sujet n'est pas de savoir si, après l'élection du président de la république, les français, vivront mieux, autrement, d’une façon plus juste, avec plus de chances de participer aux progrès du pays. FM : Voyez-vous le changement sans risque, dont vous avez parlé ? FM : Il est sans risque, naturellement, pour des gens comme vous. VG : Je représente des électeurs qui sont aussi modeste que les vôtres. VG : Je ne veux pas vous laisser, parce que, en fait, c'est une présentation très habile, une présentation très politique des choses, de laisser croire que vous représentez la catégorie des travailleurs, et je représenterait une autre catégorie, favorisée, ou privilégiée, monsieur mitterrand. VG : Nous avons chacun le droit de représenter la france qui travaille. FM : On peut penser, par exemple, à des gens qui, habitant une hlm, par exemple, F quatre, et qui, euh, payent un loyer de combien, sept cent trente-sept francs, avec les charges locatives, qui sont très lourdes, euh, et plus lourde encore, depuis, euh, les augmentations du fioul, c'est-à-dire plus des deux tiers du smic, lorsque la la ménagère, la mère de famille, qui, euh, s'intéresse à notre débat ce soir, monsieur giscard d'estaing, s'intéresse à notre débat. FM : Elle est là, et, et elle a besoin qu'on, qu'on lui parle de choses pratiques, quand on parle de progrès, quand on parle de changement, elle, qu'est ce qu'elle se dit ? FM : Elle se dit que, lorsqu'elle va au marché, elle aperçoit que, en dépit de l'indice des prix, qui est déjà très effrayant, car, comme vous le savez, si la courbe continue, euh, telle qu'elle a commencée au cours du premier trimestre de cette année, d'après les chiffres de l'insee, et elle atteindra dix-sept pour cent d'augmentation cette année. FM : Ensuite, lorsqu'elle se rend compte des immenses difficultées qu’elle a par exemple, lorsqu'elles habitent dans un quartier éloigné, pour placer son enfant dans une école maternelle. FM : Lorsqu'elle arrivera, à la fin des études de cet enfant, les immenses difficultés qu'elle aura pour, euh, lui, voir obtenir un premier emploi, lorsque le garçon ou la fille aura obtenu un diplôme d'un institut technologique, on lui aura pas reconnu les équivalences nécessaires, histoire de l'université, le, de l'école du peuple. FM : Les personnes âgées, euh, je leur ai dit, dès le premier jour que je comptais doubler, euh, d'augmenter, le minimum d'augmentation vieillesse, pouvant aller donc jusqu'à vingt et un francs, euh, trente, par jour. FM : Or, l’explication, c'est que vous n'avez pas consacré aux équipements sociaux, l'hôpital, la maison de retraite pour les personnes âgées, l'école les sommes, que vous auriez pu leur consacrer, après avoir constaté la richesse de la france. FM : La richesse de la france, qui est le fruit du travail de tous, est confisqué par une minorité. VG : Le doublement du minimum vieillesse ne conduit pas vingt-et-un francs. VG : Le doublement, si on faisait le doublement, conduirait à vingt-huit francs quarante, car, actuellement, le minimum vieillesse est de quatorze francs vingt par jour. VG : Le gouvernement, moi-même, nous sommes efforcés, au cours des dernières années, de remédier à ces difficultés quotidiennes des français. VG : Ce que nous voulons faire, c'est d'apporter des solutions plus larges, et plus en plus ample encore à ces difficultés. VG : Alors, il considère que le progrès économique de la france n'a pas profité aux travailleurs de ce pays. VG : La question est de savoir si ce progrès aurait pu profiter davantage aux travailleurs de ce pays. VG : Entre mille neuf cent soixante-deux et mille neuf cent soixante-treize, il y avait, en mille neuf cent soixante-deux, vingt-quatre pour cent d'ouvriers qui possédaient une voiture automobile, et, en mille neuf cent soixante-treize, il y en a quatre-vingt dix pour cent. VG : La télévision, vous, qui nous regardez, en mille neuf cent soixante, parmi les ménages ouvriers, il y avait quatorze pour cent de français, qui avaient la télévision. VG : À l'heure actuelle, il y a quatre-vingt-trois pour cent, c'est-à-dire la même proportion que dans la catégorie des cadres supérieurs, ce qui montre bien qu'il y a eu, et c’est heureux, c'est naturel, d'ailleurs, un progrès considérable du niveau de vie en france. VG : La création du smic, elle remonte à mille neuf cent soixante-neuf, monsieur mitterrand, le smic n'existait pas avant, et les gouvernements successifs, de ce dont vous parliez, c'est-à-dire, monsieur chaban-delmas, monsieur messmer, ont fait progresser le smic beaucoup plus rapidement, au cours des dernières années, que la moyenne des revenus en france. VG : L'effort, en ce qui concerne les personnes âgées, au cours des dix-huit mois, a été le plus important pourcentage qui a jamais été réalisé, et, donc, il y a eu un effort actif de meilleure répartition des des ressources en france, et le problème, c'est d'accentuer cet effort, de le poursuivre, et non pas du tout, de revenir en arrière, pour discuter sur ce qui aurait pu être fait, d'autant plus facilement, monsieur mitterrand, que l'on ne portait pas le poids des choses, car il est très facile, en effet, lorsqu'on a été éloigné du pouvoir, qu'on n'a pas connu les crises, intérieures ou extérieures, les difficultés monétaires, euh, les incertitudes de l'inflation mondiale, en mille neuf cent soixante-douze mille neuf cent soixante-treize, de procéder à une sorte de discours distributif, où l'on répartit une richesse que l'on n'a pas créé soit même. VG : Bien, concernant l'emploi, il faut savoir que, depuis mille neuf cent soixante-neuf, c'est un chiffre très frappant, il a été créé en france, Je ne dis même pas j'ai créé, je ne prétends pas du tout que ce soit moi, Il a été créé, en france, plus d'un million deux cent mille emplois, c'est à dire plus que dans les soixante-dix années précédentes, et ceci a permis de maintenir, en france, une situation de plein emploi. VG : J'ai étudié, par exemple, le niveau de consommation des différents groupes sociaux français, c'est-à-dire, les travailleurs, les agriculteurs, les salariés agricoles, les cadres, les commerçants et les artisans, et ce qu'on appelle les inactifs, et qui sont les personnes âgées. VG : Et, bien, d'abord, on constate qu'au cours des dernières années, l'écart entre les niveaux de consommation de ces groupes c'est resserré, au lieu de s'accroître, c'est-à-dire qu'il y a eu un resserrement des écarts dans la société française. VG : Mais j'ai constaté que le groupe qui avait le niveau de ressources, qui étaient, à l'heure actuelle, le plus en retard, c'était le groupe des inactifs, c'est-à-dire celui des personnes âgées, et c'est le motif pour lequel j'ai mis en tête de mon programme, effectivement, des mesures concernant le personnes âgées. VG : Justement, vous ne parlez jamais du futur, parce que vous ne pouvez pas parler du futur, car, dans votre programme, il y a la désorganisation de l'économie française. Il y a la désorganisation, de deux manières, d'abord, à court terme, et, ensuite, à plus long terme. VG : À court terme, parce que les mesures que vous comptez prendre, dès le départ, désorganiseront l'économie française. VG : Je parle, par exemple, du premier programme de nationalisation. VG : Vous savez très bien que c'est inexact, j’ai là le programme sous les yeux, il y a neuf nationalisations industrielles, et il y a ensuite la nationalisation de secteurs entiers, comme le secteur du crédit, comme le secteur des assurances, comme le secteur des sociétés de portefeuille. VG : Et, si je prends votre programme à court terme, votre programme des trois mois, alors, d'abord, vous créez le déficit budgétaire, tout de suite, vous n'attendez pas, vous le créez. VG : Car dans votre programme, il y a des dépenses, et ces dépenses ne sont pas financées, et, ensuite, il y a un emprunt. VG : Pas du tout, car vous avez dit, par la suite, notamment à toulouse, que votre emprunt serait dépensé, donc il y aura des dépenses budgétaires non financées, et il y aura un emprunt dépensé, ce qui veut dire que, dans les six premiers mois, vous recréez, aussitôt, et, d'ailleurs, je le crois, le déficit budgétaire, et vous proposez une autre mesure, sur laquelle je souhaiterais vous expliquer parce que nous ne l'avons jamais fait jusqu'ici. VG : Alors, je vous pose la question suivante, monsieur mitterrand, pourquoi voulez-vous essayez de réévaluer le franc ? FM : Vous m'avez répondu, en m’expliquant que les catégories sociales les plus modestes avaient plus profités que je ne le croyais du progrès social. FM : Euh, je m'inscris en faux, cependant, de façon la plus précise, contre le fait, euh, ou votre affirmation, que le smic, euh, aurait été augmenté davantage que le salaire moyen. FM : Le smic, qui était de soixante-quatre pour cent du salaire moyen en mille neuf cent cinquante, n'est plus, aujourd'hui, que de cinquante-trois pour cent. FM : L'évolution du pouvoir d'achat des salaires est plus lente que chez tous les membres de la communauté économique européenne, sauf la grande-bretagne. FM : Et j'ajoute que, pour reprendre le thème du changement sans risque, changement sans risque, monsieur giscard d'estaing, pour les agriculteurs dont vous avez parlé, huit cent mille, huit cent mille exploitations, euh, moyennes ou petites, agricole, qui ont disparues au cours de ces dernières années, on a même calculé le chiffre exact, euh, six par heure, disparaissent aujourd'hui. FM : Vous savez combien ont disparu de de commerce de l'alimentation au cours de ces dernières années, disons, depuis neuf ans ? FM : cinquante mille. FM : Combien de petites et moyennes entreprises ? FM : soixante mille. FM : Combien de petites et moyennes entreprises ont fermées, au mois de janvier de cette année mille neuf cent soixante-quatorze, combien ? FM : mille sept cent quarante. VG : J'ai regardé si c'était exact, et j'ai constaté que ça n'était pas le nombre de faillites qui avaient eu lieu. VG : Ça n'est donc pas des fermetures d'entreprises, c'est des faillites judiciaires prononcée, et, d'ailleurs, après le mois de janvier, ce nombre est redevenu normal, et à diminuer fortement en février et en mars. ", "Extractive_2": "FM : Est-ce que le vrai sujet n'est pas de savoir si, après l'élection du président de la république, les français, vivront mieux, autrement, d’une façon plus juste, avec plus de chances de participer aux progrès du pays. FM : Voyez-vous le changement sans risque, dont vous avez parlé ? FM : Il est sans risque, naturellement, pour des gens comme vous. FM : Des gens qui appartiennent à une certaine caste sociale, qui n’ont pas, en effet, à se trouver affrontés comme le sont la plupart des, des, des, des femmes et des hommes, qui ont votés pour moi. VG : Je ne veux pas vous laisser, parce que, en fait, c'est une présentation très habile, une présentation très politique des choses, de laisser croire que vous représentez la catégorie des travailleurs, et je représenterait une autre catégorie, favorisée, ou privilégiée, monsieur mitterrand. VG : Monsieur mitterrand, vous avez dû noter que, dans deux des trois plus grandes villes de france, paris et lyon, je suis, malgré le nombre des candidats, et, en particulier, le fait qu'il y avait un autre candidat issu de la majorité, monsieur chaban-delmas, j'ai eu plus de voix que vous à Paris, et à lyon. VG : Alors, je ne veux pas laisser, dans ce débat, glisser cette insinuation, ou cette présentation politique, qui est de faire croire qu'il y a la france qui travaille, qui vous soutient, et la france qui ne travaillerait pas, ou moins, qui me soutiendrait. FM : Il y a une politique qui défend la france qui travaille, et que j'entends représenter, et une politique qui leur nuit, et qui sert les intérêts des classes privilégiées, et c'est la vôtre, c’est là tout le problème. VG : Il n'y aurait pas eu huit millions, trois cent mille voix, qui seraient portées sur mon nom si votre analyse était exacte. FM : Ce que je veux vous dire, c'est que vous êtes, depuis de longues années, responsable des affaires principal de la france, et qu'à ce titre, c'est une politique qu'il s'agit de juger. FM : On peut penser, par exemple, à des gens qui, habitant une hlm, par exemple, F quatre, et qui, euh, payent un loyer de combien, sept cent trente-sept francs, avec les charges locatives, qui sont très lourdes, euh, et plus lourde encore, depuis, euh, les augmentations du fioul, c'est-à-dire plus des deux tiers du smic, lorsque la la ménagère, la mère de famille, qui, euh, s'intéresse à notre débat ce soir, monsieur giscard d'estaing, s'intéresse à notre débat. FM : Elle se dit que, lorsqu'elle va au marché, elle aperçoit que, en dépit de l'indice des prix, qui est déjà très effrayant, car, comme vous le savez, si la courbe continue, euh, telle qu'elle a commencée au cours du premier trimestre de cette année, d'après les chiffres de l'insee, et elle atteindra dix-sept pour cent d'augmentation cette année. FM : La ménagère, la mère de famille, lorsqu'elle se rend compte, euh, lorsqu'elle achète le lait, lorsqu'ils achètent tous les produits qui sont de première nécessité. FM : Lorsqu'elle arrivera, à la fin des études de cet enfant, les immenses difficultés qu'elle aura pour, euh, lui, voir obtenir un premier emploi, lorsque le garçon ou la fille aura obtenu un diplôme d'un institut technologique, on lui aura pas reconnu les équivalences nécessaires, histoire de l'université, le, de l'école du peuple. FM : Alors, naturellement, il est moins bien soigné, que s'il sortait d'une école commercial, vers laquelle on aura dirigé quelques subventions. FM : Les personnes âgées, euh, je leur ai dit, dès le premier jour que je comptais doubler, euh, d'augmenter, le minimum d'augmentation vieillesse, pouvant aller donc jusqu'à vingt et un francs, euh, trente, par jour. FM : Or, l’explication, c'est que vous n'avez pas consacré aux équipements sociaux, l'hôpital, la maison de retraite pour les personnes âgées, l'école les sommes, que vous auriez pu leur consacrer, après avoir constaté la richesse de la france. VG : Alors, il considère que le progrès économique de la france n'a pas profité aux travailleurs de ce pays. VG : Entre mille neuf cent soixante-deux et mille neuf cent soixante-treize, il y avait, en mille neuf cent soixante-deux, vingt-quatre pour cent d'ouvriers qui possédaient une voiture automobile, et, en mille neuf cent soixante-treize, il y en a quatre-vingt dix pour cent. VG : La télévision, vous, qui nous regardez, en mille neuf cent soixante, parmi les ménages ouvriers, il y avait quatorze pour cent de français, qui avaient la télévision. VG : À l'heure actuelle, il y a quatre-vingt-trois pour cent, c'est-à-dire la même proportion que dans la catégorie des cadres supérieurs, ce qui montre bien qu'il y a eu, et c’est heureux, c'est naturel, d'ailleurs, un progrès considérable du niveau de vie en france. VG : Alors, monsieur mitterrand, à l’air de dire que, dans la répartition de cette richesse économique créée, nous n'avons fait aucun effort pour que cette richesse aille vers les plus défavorisés. VG : La création du smic, elle remonte à mille neuf cent soixante-neuf, monsieur mitterrand, le smic n'existait pas avant, et les gouvernements successifs, de ce dont vous parliez, c'est-à-dire, monsieur chaban-delmas, monsieur messmer, ont fait progresser le smic beaucoup plus rapidement, au cours des dernières années, que la moyenne des revenus en france. VG : L'effort, en ce qui concerne les personnes âgées, au cours des dix-huit mois, a été le plus important pourcentage qui a jamais été réalisé, et, donc, il y a eu un effort actif de meilleure répartition des des ressources en france, et le problème, c'est d'accentuer cet effort, de le poursuivre, et non pas du tout, de revenir en arrière, pour discuter sur ce qui aurait pu être fait, d'autant plus facilement, monsieur mitterrand, que l'on ne portait pas le poids des choses, car il est très facile, en effet, lorsqu'on a été éloigné du pouvoir, qu'on n'a pas connu les crises, intérieures ou extérieures, les difficultés monétaires, euh, les incertitudes de l'inflation mondiale, en mille neuf cent soixante-douze mille neuf cent soixante-treize, de procéder à une sorte de discours distributif, où l'on répartit une richesse que l'on n'a pas créé soit même. VG : Bien, concernant l'emploi, il faut savoir que, depuis mille neuf cent soixante-neuf, c'est un chiffre très frappant, il a été créé en france, Je ne dis même pas j'ai créé, je ne prétends pas du tout que ce soit moi, Il a été créé, en france, plus d'un million deux cent mille emplois, c'est à dire plus que dans les soixante-dix années précédentes, et ceci a permis de maintenir, en france, une situation de plein emploi. VG : Et, pour moi, le problème, c'est d'accentuer ce progrès économique et social de la france, et c'est pourquoi j'ai désigné, dès le départ, dans cette campagne présidentielle, les catégorie vers lesquels un effort important doit être accompli. VG : Et, bien, d'abord, on constate qu'au cours des dernières années, l'écart entre les niveaux de consommation de ces groupes c'est resserré, au lieu de s'accroître, c'est-à-dire qu'il y a eu un resserrement des écarts dans la société française. VG : Mais j'ai constaté que le groupe qui avait le niveau de ressources, qui étaient, à l'heure actuelle, le plus en retard, c'était le groupe des inactifs, c'est-à-dire celui des personnes âgées, et c'est le motif pour lequel j'ai mis en tête de mon programme, effectivement, des mesures concernant le personnes âgées VG : Justement, vous ne parlez jamais du futur, parce que vous ne pouvez pas parler du futur, car, dans votre programme, il y a la désorganisation de l'économie française. VG : À court terme, parce que les mesures que vous comptez prendre, dès le départ, désorganiseront l'économie française. VG : Le premier programme de nationalisation désorganisera en profondeur l'économie française, et je ne parle pas là de ceux qui seront touchés par ces nationalisations. VG : Vous savez très bien que c'est inexact, j’ai là le programme sous les yeux, il y a neuf nationalisations industrielles, et il y a ensuite la nationalisation de secteurs entiers, comme le secteur du crédit, comme le secteur des assurances, comme le secteur des sociétés de portefeuille. VG : Vous créez le déficit budgétaire sur six mois, au lieu de trois mois, ça fera deux fois plus de durée pour le déficit budgétaire. VG : Car dans votre programme, il y a des dépenses, et ces dépenses ne sont pas financées, et, ensuite, il y a un emprunt. FM : Euh, je m'inscris en faux, cependant, de façon la plus précise, contre le fait, euh, ou votre affirmation, que le smic, euh, aurait été augmenté davantage que le salaire moyen. FM : Le salaire moyen baisse régulièrement. FM : L'évolution du pouvoir d'achat des salaires est plus lente que chez tous les membres de la communauté économique européenne, sauf la grande-bretagne. FM : Vous savez combien ont disparu de de commerce de l'alimentation au cours de ces dernières années, disons, depuis neuf ans ? VG : C'est le nombre de faillites prononcée au point de vue judiciaire, et qui tenait à des raisons de procédure, qui fait que, pendant les mois de novembre et de décembre, on avait pas, effectivement prononcée, du point de vue judiciaire, les faillites correspondantes." }