{ "content": " Olivier Véran : C'est pas marqué dans votre programme. Il y a deux choses qui manquent dans le programme de Marine Le Pen. Après, je conteste le fonds de la réforme. Il y a deux choses qui me semblent cruellement manquées, il y a justement, comme le disait Maxime Swittek, il n'y a rien sur la pénibilité, vous traitez de façon indistincte des gens qui ont des carrières distinctes, il n'y a rien sur les régimes spéciaux que vous supprimez pas. Alors que nous, on les supprime dans la loi. Jordan Bardella : Vous voyez, pour une raison très simple, c'est parce que je pense que quand on est marin-pêcheur, je pense que quand on est militaire, je pense qu'on ne peut pas travailler jusqu'à 65 ans. Vous voyez, quand on est pompier, d'ailleurs, vous qui avez été médecin, qui avez été ministre de la santé, vous allez expliquer à un pompier ou un militaire qu'on peut monter sur une échelle à 65 ans. Donc, qui est des spécificités ? Olivier Véran : Les pompiers et les militaires ne sont pas des régions spéciaux. Jordan Bardella : Les marins-pêcheurs, les militaires. Olivier Véran : Ils ne font pas des régimes spéciaux. Jordan Bardella : Alors attendez, on parle de quoi? Des chauffeurs de la RATP? Mais c'est rien. Et d'ailleurs, je vais même vous dire. Olivier Véran : Vous savez combien ça coûte ? C'est 6 milliards d'euros de pouvoir d'acheter. Jordan Bardella : Vous parlez des régimes spéciaux? Nous, on est pour la clause du grand-père. Voilà, tout simplement. Mathilde Panot : On est pour les garder, pour essayer d'emmener tout le monde vers le haut. Parce que nous sommes pour la civilisation du temps libéré. Mais non, mais quand vous regardez. Monsieur Bardella, vous avez une petite tendance à m'interrompre qui est assez insupportable. Jordan Bardella : Mais détendez-vous. Mathilde Panot : Donc, la question des régimes qui est posée. Il y a quand même des questions qui se posent aussi avec, qui sont des questions de condition de travail. Je vais donner un exemple qu'on a beaucoup vu, qui a été très mobilisé sur la réforme des retraites précédentes 2019-2020. C'est les égoutiers. Les égoutiers, ils ont 17 ans d'espérance de vie en moins que la population moyenne. 17 ans d'espérance de vie en moins. Il y a une étude de l'anses qui a été faite qui montrait que lorsque les égoutiers partaient à 52 ans, à 62 ans, la moitié était déjà mort. D'accord? Olivier Véran : Je ne suis pas sûr. Vous avez dit que la moitié des gens étaient mort à la retraite. C'était pas ça. Mathilde Panot : A 62 ans, la moitié était mort 10 ans après leur retraite. C'est une étude de lancesse. A 52 ans, les égoutiers prennent leure retraite aujourd'hui. Avec vous, ça sera 54 ans. La moitié des égoutiers sont morts à 62 ans. La moitié des égoutiers qui ont pris leur retraite à 52 ans sont morts à 62 ans. Olivier Véran : La moitié des égoutiers sont morts à 62 ans ? Je vais regarder l'étude de l'anses. Mathilde Panot : Alors, qu'est-ce que ça veut dire être égoutier aujourd'hui? Ça veut dire aller travailler sous terre, dans le noir. Aller avoir de l'eau jusqu'à la taille avec des matières fécales qui, par ailleurs, dégagent un gaz qui est extrêmement toxique à haute concentration. Ça veut dire travailler dans des conditions extrêmement pénibles. Et bien, par exemple, ça, cette question de pénibilité des métiers, cette question de l'espérance de vie quand vous voyez les raffineurs, les raffineurs qui ont fait grève. C'est l'experience de vie de la majorité de la population. Les infirmiers, oui, mais je suis en train de vous parler du fait de pouvoir faire partir les gens plus tôt. Parce que le sens de l'histoire, le sens du XXe siècle, ça a été de libérer du temps de travail pour faire autre chose dans la vie qui n'est pas un temps oisif, enfin, ça peut être un temps oisif, si vous voulez, mais qui permet de s'investir dans la société. Et le combat du XXe siècle, quand je vous disais qu'il y avait 3000 heures de travail au début du XXe siècle, 1500 heures à la fin du XXe siècle pour une productivité augmentée fois 40, c'est justement de libérer du temps pour soi, pour les autres, pour s'occuper de ces petits-enfants, s'occuper d'une association, s'occuper d'autres choses. Et donc, cette question-là, d'aller en quelque sorte d'un arcaisme complet, c'est-à-dire de revenir au XXe ou au XIXe siècle, en voulu en forcer les gens à travailler toujours plus longtemps, alors que de l'argent, il y en a, et il y en a beaucoup dans ce pays. C'est juste un chiffre qui est intéressant sur les 10 plus grandes fortunes françaises. Saviez-vous de combien était la fortune des 10 plus grandes fortunes françaises en 1996 ? Olivier Véran : Vous parlez en capital d'action, ou en argent sur un compte ? Mathilde Panot : 20 milliards. 20 milliards. En 2022, c'est de 517 milliards. En 2017, 240. Ça veut dire que les 10 plus grandes fortunes françaises se sont enrichies autant en 5 ans, soit Emmanuel Macron, que ce qu'elle s'était enrichie en 20 ans auparavant. Jordan Bardella : Parce que chacun parle de son. P1 : Non, Jordan Bardella. Non, Jordan Bardella. On reste sur les régimes spéciaux. On reste sur les régimes spéciaux. On reste sur les régimes spéciaux. Ça sert à rien. S'il vous plaît, Jordan Bardella. On reste sur les régimes spéciaux pour que ce soit clair, pour ceux qui nous regardent. En quelques secondes, quels régime spéciaux supprimez-vous avec la réforme qui vient? Olivier Véran : On supprime quasiment tous les régimes spéciaux. P1 : RATP? Olivier Véran : RATP. On supprime tout, sauf que je ne veux pas dire de métier. Je crois qu'il y a les rats de l'opéra. L'opéra est pour des raisons physiques particulières et un ou deux autres, mais très circonscrits. Parce qu'on considère, par exemple, qu'il n'y a pas de raison, qu'il y ait 5 ans de décalage, de l'âge de départ à la retraite selon qu'on soit conducteur d'un bus à Paris ou en province. On l'entend et on rend 6 milliards d'euros de pouvoir d'achat aux Français. Je vous avais dit quelque chose tout à l'heure. Vous parlez des égouttiers. Je suis très étonné que la moitié soit mort à 62 ans. Je regarderai. Mais moi, plutôt que de vous dire que l'enjeu, il porte sur savoir si l'égoûtier doit partir à 60, 62 ou 63 ans, j'ai envie de vous dire. J'ai envie de vous dire qu'il me semble plus important de faire en sorte qu'un égoûtier, si c'est son choix, ne soit pas égoûtier toute sa vie professionnelle, et qu'on puisse l'accompagner dans une reconversion professionnelle. Et qu'il puisse sortir de ces tâches-là, de ces missions-là, pour aller faire autre chose et qu'on l'accompagne. SUMMARY : Jordan Bardella explique être pour la clause du grand-père pour les régimes spéciaux. Mathilde Panot explique vouloir garder les régimes spéciaux, et travailler sur les conditions de travail, en expliquant que certains emplois ont une espérance de vie beaucoup plus basse que la moyenne, et qu'il est dans le sens de l'histoire de pouvoir travailler moins. Mathilde Panot rappelle aussi que les plus grandes fortunes françaises se sont autant enrichies les 5 dernières années que les 20 années d'avant. Olivier Véran explique supprimer les régimes spéciaux, et rappelle que les congés de reconversions professionnelles sont faits pour les Français qui ont des métiers difficile." }