{ "content": " Jordan Bardella : La France n'a jamais été aussi peuplée. P2 : Aussi peuplée? Jordan Bardella : La France n'a jamais été aussi peuplée. On a 68 millions d'habitants. Nous n'avons jamais fait aussi peu d'enfants dans notre société. Et pourquoi les Français ne font plus d'enfants ? parce qu'il y a des inquiétudes, il y a des inquiétudes sur demain, il y a des inquiétudes sur après-demain. Parce que la crise du pouvoir d'achat, parce que la crise de l'énergie, parce que le retour de la guerre à nos portes, parce que la crise sanitaire, parce que le réchauffement climatique, parce que la perte de notre société, et donc je pense qu'il faut encourager, soutenir la natalité, par des incitations fiscales, pour permettre aux femmes qui le souhaitent, de pouvoir faire des enfants, sans être impactées par cet effet. Parce que le bénéfice que les femmes ont en obtenant des trimestres lorsqu'elles font des enfants, elles le perdent en réalité, avec cette augmentation. P1 : Une incitation, c'est important, peut-être de s'arrêter sur ce point-là. Une incitation fiscale à la natalité. Jordan Bardella : Oui, on avait proposé pendant la campagne présidentielle, d'octroyer une deuxième part pleine, fiscale, dès le deuxième enfant, par exemple. On avait proposé notamment de faire des prêts, de 100 000 euros, qui étaient faits par l'État, aux jeunes familles françaises. Clémentine Autain : Nan mais c'est bien mais. Jordan Bardella : Mais je sais que vous haïssez la famille, que vous haïssez. Clémentine Autain : J'ai quatre enfants. Jordan Bardella : C'est très bien ils travailleront demais et ils côtiseront. On peut mettre en place, et j'en termine dessus, un système de prêts qui permet à toutes les jeunes familles françaises démarre dans la vie. Comme Victor Orban l'a fait en hongrie et qui, en 10 ans, a fait passer le taux de fécondité des femmes, d'1,22 à 1,55 enfants par femme. P1 : C'est dans 10 ans, 15 ans que ça donnera des résultats voire 20 ans. Jordan Bardella : Les dépenses des retraites sont stables jusqu'en 2070. P1 : On va pas faire un débat sur Victor Orban et la démocratie. Est-ce que c'est un angle mort de votre politique, la natalité en sachant que le rapport actif inactif était favorable en 50, 4 pour 1, et que maintenant on en est à 1,7 à 1,8. Clémentine Autain : Écoutez. P1 : Non mais attendez, on va enchaîner sur les mesures. On a le temps. Jordan Bardella : Sinon nous on vous laisse faire un monologue, puis nous on va boire un café, on revient après. Clémentine Autain : Vous aviez l'air de faire un monologue, M. Bardella. Et pourtant, vous n'avez pas grand-chose à dire sur le sujet. C'est assez. P1 : Gabriel Attal ? On va aller voir Eric Ciotti. Gabriel Attal : Je me permets juste une question de méthode pour savoir si notre temps est décompté ou pas, puisque moi je le laisse parler en me disant qu'on aura tous le même temps de parole, si il n'y a pas d'égalité. P2 : Il y aura une égalité vous inquiétez pas. Jordan Bardella : Mais vous êtes deux de la majorité présidentielle. P2 : On va y venir à ça. Gabriel Attal : Si en plus vous nous coupez à chaque fois qu'on prend la parole. Jordan Bardella : Donc la parole de la majorité vaut double. P1 : Gabriel Attal. Gabriel Attal : Moi je pense, pour répondre à votre question très concrète, qu'il faut agir pour lever les freins qui aujourd'hui font que vous avez des couples qui renoncent à avoir un enfant. Moi je pense que le premier frein c'est l'accueil du jeune enfant. Il faut un big bang dans l'accueil du jeune enfant dans notre pays. On propose le service public de la petite enfance. On fait plus que le proposer. On agit pour accroître le mode de garde dans notre pays. On prend des mesures aussi fiscales très concrètes, je vous donne un exemple parce qu'il me tient à cœur, parce que ça a été voté dans le dernier budget, on réhausse le plafond du crédit d'impôt pour la garde de l'enfant. Vous savez qu'aujourd'hui les Français ont le droit à un crédit d'impôt pour faire garder leur enfant. Ça coûte cher, la crèche, l'assistant de maternelle. C'est plafonné à 2300 euros. Ça passe à 3500 euros. C'est une vraie mesure pour les Français qui travaillent, notamment de la classe moyenne qui veulent faire garder leur enfant. Mais bon, moi ce que je constate, et vous l'avez dit, puisque ça c'est des enjeux qui sont importants, mais qui concerneront les quotisants dans 20 ans, que finalement on s'éloigne du sujet, qui est le manque de financement actuel de notre système. Le fait qu'on ne pourra pas payer les pensions dans les années à venir, sauf à devoir les baisser et qu'il faut donc agir et prendre des décisions. Et que dans l'hémicycle, dans l'Assemblée nationale, le débat a démarré. La proposition alternative à la nôtre qui émerge, c'est l'augmentation massive des impôts. C'est ça qui est proposé par notamment Madame Autain, par la nupes, et par les amendements qui sont déposés. P2 : Eric Ciotti, vous pouvez convaincre que c'est éventuellement nécessaire, puisqu'on l'a vu avec les questions posées par Caroline, il y a effectivement le cor qui dit les dépenses sont maîtrisées, sans s'intéresser particulièrement aux recettes. Il y a François Bayrou qui dit attention, c'est vrai, sauf qu'il faut prendre en compte les versements de l'Etat pour les retraites et les régimes spéciaux et la retraite des fonctionnaires. Est-ce que sans faire une bataille de chiffre, comment, comment convaincre qu'elle est nécessaire? Eric Ciotti : Je ne pense pas parvenir à convaincre Caroline Autain, c'est pas mon ambition. Clémentine Autain : Clémentine. Eric Ciotti : Absolument. Simplement, je crois qu'il faut être dans ce débat, prendre de la hauteur et être responsable. Il faut avoir le courage de dire la vérité. Que dit le cor? Avec les phrases que vous sortez un peu de leur contexte. Le président du cor, qui est intervenu à l'Assemblée nationale, dit oui, les dépenses sont tenables, mais il rajoute dans la phrase d'après, qui n'est jamais passée d'ailleurs, en disant, mais les retraites vont baisser. Les retraites vont baisser, donc il y aura un équilibre, mais les retraites vont baisser. Moi, ce que je souhaite, c'est que ce régime de répartition, qui fait que ceux qui travaillent aujourd'hui paient la retraite de ceux qui ont travaillé hier, qui eux-mêmes ont payé la retraite de ceux qui ont travaillé avant de dire. C'est le général de Gaulle qui l'a voulue. C'est un système qui est juste, c'est un système de solidarité générationnelle. Et bien demain, il va être rompu, parce qu'en 2050, le dernier salaire sera 3 fois supérieur à la retraite si on reste dans le système actuel. Et c'est ça qui sera profondément injuste, parce qu'il y a des gens qui auront travaillé toute une vie et qui n'auront plus un niveau de retraite décent. Donc moi, je pense aussi au maintien de cet équilibre. Et il faut avoir aujourd'hui le courage de dire que si on ne réforme pas le système, on n'y arrivera pas. Il n'y a pas de force d'appoints ou il n'y a pas de connivance. Si il y a une connivance, M. Bardella. Elle est avec Mme Autain aujourd'hui. Quand je vois, tout à l'heure, les amendements qui ont été déposés. SUMMARY : Jordan Bardella répond qu'il souhaite créer des aides pour que les femmes qui souhaitent avoir des enfants, mais qui ne le peuvent pas à cause de la crise du pouvoir d'achat puissent les avoir, en proposant des prêts issus par l'état. Gabriel Attal s'accorde avec Jordan Bardella sur le besoin de lever les freins qui poussent les couples à renoncer à avoir des enfants. Gabriel Attal explique avoir proposé le service public de la petite enfance ainsi que des mesures fiscale en augmentant le crédit d'impôt de la garde d'enfants. Gabriel Attal explique que les alternatives à l'augmentation de l'âge de départ à la reraite est l'augmentation des impôts. Eric Ciotti explique que si les dépenses sont tenables, c'est car les retraites vont baisser, et que c'est injuste pour les français qui ont travaillé toute leur vie." }