{ "content": " P1 : Jordan Bardella ? Jordan Bardella : Juste les gens qui nous regardent là ce soir, la retraite, c'est quoi? La retraite, c'est le patrimoine de ceux qui ont travaillé. Et quand vous passez toute votre vie au travail, vous avez le droit de rêver une retraite en bonne santé. Vous avez le droit d'espérer un jour pouvoir arriver à la retraite pour pouvoir profiter de vos proches, pour pouvoir garder vos petits enfants, pour pouvoir profiter des bonheurs de la vie, pour pouvoir vous engager dans des associations, pour pouvoir profiter de cette période si essentielle pour vous reposer et pour pouvoir profiter des bonheurs qu'offre la vie. Or aujourd'hui, les gens qui nous regardent se demandent comment est-ce qu'ils vont faire pour travailler jusqu'à 64 ans. Et là où j'évoquais le caractère injuste de cette réforme, c'est parce que les Français en réalité vont subir la double peine, ils vont subir à la fois la baisse des pensions et à la fois la hausse de l'effort. La baisse des pensions, parce que je le disais, il y a beaucoup de Français qui ne pourront pas atteindre cet âge légal et qui vont donc être contraints de partir avec une décote. Le nombre de Français qui part avec une décote, il augmente année après année. C'était 6% en 2004, c'est 13% aujourd'hui et ça va évidemment continuer d'augmenter. Il y a pêle mêle d'exemples tous les jours de gens qui témoignent dans les journaux, sur les réseaux sociaux et qui disent, mais mon métier est tellement difficile que je ne pourrai pas aller au bout parce que mon corps est fatigué, parce que je suis exposé à des efforts trop importants et que je vais donc assumer de partir plus tôt, premièrement. Et deuxièmement, c'est l'injuste répartition de l'effort. La réforme du gouvernement, ça va donc permettre à un cadre qui est entré sur le marché du travail à 24 ans, aujourd'hui de partir à 67 ans, demain avec la réforme de partir à 67 ans, en ayant cotisé pendant 43 ans. Si vous êtes une infirmière, par exemple, libérale, que vous êtes entré sur le marché du travail à 20 ans ou 21 ans, vous devrez cotiser 44 ans, soit une année de plus, que la personne qui a commencé à travailler à 24 ans. P1 : Alors, qu'est-ce que vous vous dites Olivier Véran ? Jordan Bardella : Mais pourquoi une telle injustice en votre système ? Olivier Véran : L'infirmière libérale, on a eu l'opportunité d'épargner pendant la campagne et je vous ai pourtant donné l'exemple. Une infirmière libérale ne part jamais dans la vraie vie au moment de son âge légal. Les infirmières libérales cotisent davantage pour avoir un meilleur niveau de pension, ce que vous semblez continuer d'ignorer. Je vous assure, regardez les chiffres, je parle là d'une majorité écrasante de corps de la profession. Ensuite, vous semblez oublier, pardonnez-moi, qui peut-être pour vous est du détail, mais pour les Français compte, parce que figurez-vous que la retraite des Français, j'y tiens et nous y tenons énormément. Jordan Bardella : Les Français sont plus au-delà avec nous sur la retraite qu'avec vous, monsieur le ministre, parce que il se trouve qu'il y a 68 % des Français qui sont contre votre réforme. Olivier Véran : Mais moi, je m'y retrouve plus. Au moins, avec Mathilde Panot, on s'y retrouve, c'est 60 ans. On sait pas comment on paye, mais c'est 60 ans. Avec le RN, tous les 5 ans, ça change. Vous avez un dispositif, faites pas semblant. Vous avez les dispositifs, monsieur Bardella, dont vous vous oubliez parler, mais du coup, je vais le faire, mais en même temps, c'est mon rôle de parler des choses qui sont des éléments de justice et de progrès dans cette loi. D'abord, vous avez des dispositifs de carrière longue, des dispositifs pour les carrières hachées qui font qu'il y a des français qui partiront plus tôt. On ne touche à rien, s'agissant des personnes qui sont en invalidité, en situation de handicap, exposé à l'amiente, etc. Ce qui va permettre à une partie des français de partir à la retraite avant l'âge légal. Jordan Bardella : Monsieur Macron a retiré 4 des 10 critères de pénibilité. Ça m'étonne que quelqu'un qui est médecin, et qui a été ministre de la Santé, tolère qu'on touche à des critères de pénibilité qui fait aujourd'hui manutentionner et constater des charges lourdes où exposer son corps à des produits chimiques n'est plus reconnu comme un critère de pénibilité. On peut parler de la déclaration de monsieur Riester. Monsieur Riester qui a dit, cette réforme va pénaliser les femmes, les femmes seront un peu pénalisées. Oui, avec eux, un peu pénalisées, les femmes seront un peu pénalisées, et pour une raison très simple, c'est que les femmes comparées aux hommes ont des carrières beaucoup plus hachées. Et que donc, en réalité, les femmes vont être beaucoup plus pénalisées par le report de l'âge légal que, évidemment, par les hommes. P2 : Justement, on va s'arrêter sur ce coin. Et on voit la déclaration de monsieur Riester. Les femmes sont un peu pénalisées. On n'en disconvient absolument pas. C'est ce qu'il a déclaré hier. On entendra Olivier Véran dans un instant, mais vous voulez réagir. Mathilde Panot : Moi, j'ai beaucoup de retard, donc je vais commencer juste par faire comprendre quelque chose qui est, à mon avis, très important. On est en train de donner 2 ans fermes aux gens. On va leur dire, vous allez décaler de 2 ans votre âge à la retraite. Avec des gens qui n'arriveront pas à l'âge de 64 ans, qui n'y arriveront pas parce qu'ils seront malades, parce qu'ils sont trop usés par le travail, parce que l'espérance de vie en bonne santé dans notre pays est à 64 ans pour les hommes et à 65 ans pour les femmes. Et pourquoi est-ce qu'on nous force à faire cette réforme-là ? Pour des raisons financières. Je le redis, vous avez ici 2 exemples d'hypocrite. Monsieur Véran, qui n'a pas répondu à ma question, sur combien ont coûté les primes Macron à l'assurance vieillesse, j'aimerais savoir. Parce qu'à force de créer des trous comme ça, après, forcément, on le compense. Et d'ailleurs, c'était marqué, attendez juste, laissez-moi terminer, monsieur Véran. Laissez-moi terminer. Dans le projet de loi finance 2023, vous avez écrit noir sur blanc, que vous faisiez cette réforme des retraites pour compenser les cadeaux qui étaient faits au plus riche et à la baisse des impôts de production. Donc, ce sont pour les cadeaux faits au plus riche que vous demandez à des millions de Français de travailler plus longtemps. Et monsieur Bardella, ça, c'est la proposition loi que vous avez déposée avec le Rassemblement national lors de votre journée réservée du 12 janvier. Qu'est-ce qu'elle fait, cette proposition loi? Elle propose d'augmenter les salaires, non pas en augmentant le SMIC, vous avez tous les deux votés contre, non pas en augmentant le SMIC, mais en enlevant des cotisations patronales, donc en créant un trou dans l'assurance vieillesse. Donc, maintenant, il faut arrêter. Si nous augmentions les salaires dans ce pays, alors, on aurait des cotisations supplémentaires. Surtout si on mettait une égalité salariale entre les femmes et les hommes. On pourrait avoir 6 milliards d'euros supplémentaires en cotisations. Donc, il faut arrêter de dire que nous ne pouvons pas trouver de l'argent dans notre pays. Il y a des emplois à créer, monsieur Véran, les 100 000 emplois qui manquent à l'hôpital public, les 240 000 qui manquent dans les EHPAD, les 300 000 qui manquent pour l'agriculture paysanne et écologique. Nous avons des millions d'emplois à créer dans ce pays qui sont socialement et écologiquement utiles, et par ailleurs, nous avons 6 millions de personnes privées d'emplois et 14 000 personnes qui meurent directement chaque année des causes du chômage. Donc, non, mais je le dis parce que. SUMMARY : Olivier Véran explique qu'elles atteindront 20 milliards par an. Jordan Bardella explique que la retraite est le patrimoine des gens qui ont travaillé, et que la réforme créée une double peine, qui est la baisse des pensions et la hausse de l'effort pour les gens qui ont commencé à travailler le plus tôt. Olivier Véran nuance en expliquant qu'il y aura des dispositifs de carrières longues et de carrières hachées. Jordan Bardella répond qu'il y a eu une suppression d'une partie des critères de pénibilité, et que la réforme pénalisera les femmes. Mathilde Panot explique que la réforme est faite pour des raisons financières, créées par d'autres aides d'emmanuel macron." }