[{"instruction_id":1,"title":"H3sfUXpI9TEC","page":"3","text":"Ce qui augmentoit ſes craintesc'eſt que certe innocente Vierge ne parloit iamais d'autre choſe aux Domeſtiques que du lcge d'Orl'cans donnant à connoitre à la façon dont elle en difcouroit que fon inclination eſtoit toute aux armes. Rien ne ſe paſſoir deuant cette villeque fean ne ne fceult & ne dit à tout le Mondechacun en iugeoit ſelon les diuer's ſenti mens qu'on auoic de ſon vice ou de la vertu."},{"instruction_id":2,"title":"uCBjYiEs1TQC","page":"5","text":"Il s'arma ſeule ment d'un corſelet & d'vn caſque& ayant l'eſpéc au co Ité & le jauelot en main ,il ordonna à tous ceux qui s'e ſtoient aufli déguiſez de ſe mettre au meſme eſtat& nous filincs deſcendre des nauires quelques chcuauxſur lef quels nous montaſmes& allaſmes en bon ordrcà la teſte de nos troupes vers Micylene. Nous n'auions pas fait encore la moitié du chemin que nous apperceuſmcs des hommes de cheual armez qui couroient eſpars comme cſtant aſſez efperdus : nous en arreſtaſmes quelques vns quinous dirent que les ara mées d’Archelas & des Scythes s'eſtoient rencontrées & qu'il s'en falloit peu que le Roy ne fuft ºdeffaict. Eury medon fe fit enſeigner le lieu où la bataille ſe donnoit; & auſſi coſt il nous commanda d'auancer pour fecourir ce Prince. Nous arriuafines incontinent ſur vne butce d'où nous appcrceuſmes lc combat & ayant recon nu les troupes du Roy qui eſtoient fort en deſordre; nous courulmes pour les ſouſtenir; & nous le filmes fi á propos que les vaincus commencerent à reprendre cou rage."},{"instruction_id":3,"title":"uCBjYiEs1TQC","page":"7","text":"Hermocrate voyant qu'elle ſuiuoit de fi dangereuſesmaximesvoulut l’oſter deſon erreur pour la rendre plus ſage & luy dit. Madamenecroyezpoint que des intereſts particuliers ayent eſté capables d'eſta Blir des Loix dans le monde mais que les plusſages des hommes y ont mis la main & n'ont conſidere quelo: ‫و‬ repos public."},{"instruction_id":4,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"16","text":"HaMadanie inrerrompit il quand vos yeux ne conuiendroient ny à voſtre taille ; ny à voitre voix ; ny à vos bellesmains ; ny à votre eſprit ; ie vous honnorerois encore infiniment : la beauté ne conſiſte pourtantà rien de ce que vous connoiſſez de moy reprit elle quandmeſmeie tomberois d'accord d'auoir vne partie de ce que vous dittes quei'ay : car apres toutadiouſta t'elle en riant la plus belle taille du monde ; les plus belles mains ; la plus belle voix ; & le plus bel eſ prit ; n'empeſcheront pas qu'on ne ſoit encore la pluslaide Perſonne de la Terre : ſi on a le taint groſſier tous les traits du viſage deſagreables & la phiſionomie ſtupide ou fauuage."},{"instruction_id":5,"title":"wIRCAAAAcAAJ","page":"22","text":"Ce n'eſt pas qu'il nemépriſât. tous ces bruits ; & qu'il crûtque ſes ennemis fuſſent en état de lui faire aucun mal ni que les Maures vouluffent s'avanturer de paſſer la Mer ſur les belles promeſſes d'une poignée de gens er rans & vagabonds ni d'un jeune & malheureux Princequi avoit beſoin de tout & quin'avoit. nulle expérience ni dans les armesni dans les affaires : Mais c'eſt qu'il entrevoyoit là dedans la plus belle occaſion du monde de ſe débarraf ſer du Comte s'il pouvoit l'engager de ſe char ger de la Commiſſion qu'il méditoit ſur cela au prés des Maures."},{"instruction_id":6,"title":"hGSicAVlg_oC","page":"44","text":"Par quoiMon fieur je ſerai plas pouſſé en demi-heure à la ſortiedu Châteletou du Palais que ne fçauriez me pouſſer toute votre vie : au ref tepauvre homme je voudrois que tu m'euf fes tant hâté d'aller que j'euffe paſſe le mau yais temps. Encores tu te mocques va je veux bien être cocu mais ſi tu me courou paciences je te ferai porter les ftigmates des corncs de cocus. Voila ime drogue dont je e n'ai jamais oui parler apprenezla moi mi pour la mettre en man livre."},{"instruction_id":7,"title":"56FTAAAAcAAJ","page":"48","text":"Antoine n'employast ses feux redoutables pour punir la froideur de la charité des fidelles. Enfin celuy qui reportoit la toilepensant avoir beaucoup gagné en ce qu'il n'avoit rien perdufut bien estonné quand il vit le feu dans la toile; et croyant que ce sainct le vouloit puniril fut retrouver les Faux Pres tresleur demanda pardonet leur faisant de plus grandes aumosnes qu'ils n'en avoient re çeues des femmesil les pria instamment de les reconcilier avec S. Antoine. Maintenantvoy lecteursi j'ay raison de dire qu'il faut que cha cun se garde."},{"instruction_id":8,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"57","text":"Laquelle douce & paticnte qu'elle eſtoitenduroit cette indignité non ſans creue cœurmais ſans murmure. Hortenſia cette vicieuſe concubine non con tente d'auoir débauché Amulio des legitimes af fe & ions qu'il deuoit à ſa femmecommence à ſe porter comme maiſtreſſe de la maiſon & à trait ter Oreſtille non comme vne ſeruante ſimplemais comme vne pauure eſclaue. Imaginez r-vous n fi cette forte de traittement auctorisé pa ſo mary n'eſtoit pas vn couteau de douleur perçant le cœur de la deplorablc Oreſtille."},{"instruction_id":9,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"61","text":"Vne fois que pour conquerir ſon eſprit elle voulut ſe ſeruir aupres de lui de ſes rules & af ferreries ordinaires d'un petit couteau qu'il te noit preſt à ce deſſein ,il lui fit vne balaffre au tra versdu viſage(ce que les Eſpagnolsappellent cu chiliades)qui la rendit & difforme & hideuſe le re. Ate de la vie. Cefut la recompenſe qu'ellereceut des mauuais tours qu'elle lui auoit ioüé. Ce traict neantmoins indigne d'vn Gentil homme& principalement d'un perſonnage de la qualité d'Aldericfut trouué ſimauuais,qu'il en fut plus deſcrié que de la mortde Leopold,de la quelle il s'excuſoit en quelque façonreiettant la faute ſur ſes gens qui l'auoient voulu defendre."},{"instruction_id":10,"title":"AbZnxSzGVV0C","page":"73","text":"Je fus long -temps indéterminée ſur le deſſein que je devois prendre. Ce n'eſt pas que quatre mille hommes fuſſent capables de me forcer dans My tilene : mais je ne pouvois me fier à mes princi paux officiers après la trahiſon d'Oléarque & j'ignorois s'il n'y en auroit pas même de ſon parti dans mon conſeil. Le bourgeois émû par le bruit que l'on répandoit de mon ſexe com mençoit àà s'amaſſer par bandes ; & quoiqu'il ne ſe déclarât pas encore pour les rébellesje ne pouvois pas compter qu'il fût pour moi. Ceux que j'avois envoyés dans tous les quartiers me > rapportoient que les eſprits étoient fort émûs."},{"instruction_id":11,"title":"wIRCAAAAcAAJ","page":"99","text":"Toutes ces meſures ainſi priſes & toutes : choſes bien examinées & bien arrêtées ils com mencerent à ſentir dans leurs ames unegrande confolation. Leur entrepriſe leur paroifioit ai fée & immanquableparce qu'ils ſe croyoient fûrs du fecret & que tout étoit fi bien concer té qu'il y avoit quelque lieu de goûter par avance la joye qu'ils auroient de le poffeder fans trouble & d'être delivrez l'un & l'autre des terribles peines qu'ils avoient à ſouffrir. Le Prince ſur toutdont le coeur ne pouvoit con tenir en ſoi tous les tranſports de joye que lui donnoit cette idée les faiſoit éclater danstoutes fes paroles & dans toutes ſes actions."},{"instruction_id":12,"title":"nvoFAAAAQAAJ","page":"119","text":"Tous convinrent que ces inconnues pourroient leur donner des lu mières ſur le ſort de Zélie ; & qu'il falloit tout faire pour les trouver. Coris ſeule penſoit au trement. Je ne ſais dit elle en s'adreſſant à O Philiſte ſi l'éclairciſſement que je puis vous donner là -deſſus ne ſervira pas plutôt à aug. menter votre peine qu'à vous en tirer. Phi liſte toute émue la pria de ne lui rien céler 2 2 de ce qu'elle en ſavoit."},{"instruction_id":13,"title":"1R06AAAAcAAJ","page":"122","text":"Au commencea mentileur deſſein de s'en aller : mais comme toute la compagnie étoit fort fatisfaite de la perſonneil rés ſolut de demeurer ; & reprenant dans un momeno toute ſa belle humeur il dit les plus jolies choſes qu'il eût dites de ſa vie. Tullia qui l'écuroit comme les autres ne put s'empêcher de le regarder & feno tit avec douleur que cette fois la haine ne fecon : doit pas fon intention comme elle l'auroit ſouhaités Cependant Prolomée qui tournoit ſouvent les yeux vers elle trouva preſque toûjours ceux de cette belle ennemie attachez ſur ſon viſages“& il s'aperceut qu'ils n'avoient rien de cruel."},{"instruction_id":14,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"129","text":"Froneſe ſans s'amuſer trop aux biens fait choix d'yne tresbelle & tres vertueuſe damoiſelle appellée Gaudence qui eſtoit la mer ueille de tous les yeux qui la conſideroient. Elle communique auxparens de la fille le deſſein qu'el le a de la faire prendre en mariage à ſon fils leſ quels reconnoiſſans le grand auantage de cette alliance s'en tinrent fort honorez. Mais leur ditelle il faut que vous m'aidiez en cecy & que nous nous comportions en cette affaire comme vers vn eſprit inalade. De luy parler de ruinet fi promptement des Aammes ſi viues que ſont ſiennes par des naquelles affections ce ſeroit tout gafter ; parce que le vain deſir de paroiſtre con ftant ou la forte honte d'etre tenu pour volage le feroit cabrer."},{"instruction_id":15,"title":"k2rs3Sew1rcC","page":"135","text":"Nous nous jettons pauvres gens que nous ſommesDans les procés en prenant le revers. Lesſi les car les Contrats ſont la porte Par où la noiſe entra dans l'Univers : N’eſperons pas que jamais elle en ſorte. Solemnitez & loix n'empêchent pas Qu'avec l'hymen amour n'ait des débats C'eſt le cæur ſeul qui peut rendre tranquille. Le cœur fait tout le reſteeft inutile. Qu’ainſi ne foitvoyons d'autres états. Chez les amis touts'excuſetoutpafle ; Chez les Amans tout plaîttout eſt parfait ; Chez les Epoux tout ennuye & toutlaffe. Le devoir nuitchacun eſt ainſifait."},{"instruction_id":16,"title":"4_RCAAAAcAAJ","page":"139","text":"Le plus vifte fut qu'elle ſe jetta en la maiſon de Maiſtre Henry & dit a Dame Perrette: Mamic courez viftement me querir ma robbe fourrée d'aigneaux creſpez ie vous attendray icy chez Maiſtre Henry : La vieille y va & la Dame monte en haut où elle trouua vn beau feu que ſon amy luy auoit fait appreſter : lequel ne luy donna pas le loiſir de ſe deueftir qu'il la ietta del ſus vn liet qui eſtoit -là aupres du feu ,là où penſez qu'ils ne perdirent point temps & fi curent aſſez bon loiſir de bien faire auãt que la vieille fuſt allée & venuë & pris la robbe & tous autres accouftremens."},{"instruction_id":17,"title":"DSf2xg9AjuEC","page":"143","text":"Mais l'amour qui eſt plus fort quela raiſon & que tous les raiſonnemens du monde fit en lui à l'heure qu'on y penſoit le moinsce que di verſes perſonnes conſiderables avoient inuti lement tenté plufieurs fois. Il étoit fils uni. que & ſeul heritier d'un homme qui pou. voit paſſer pour grand Seigneur. Il le fit'étu dier avec beaucoupde foin & de dépence lui fit faire les Exercices à Paris & le rappella auprès de lui dés qu'ils furent achevez & qu'il eut vû la France decrainte que l'envie de prendre les armes ne lui vînt & que le deſir de la gloire qui eſt fort naturel aux An . glois ne l'engageat infenfiblement dansle parti de France où il fe trouvoit tout porté."},{"instruction_id":18,"title":"9E25bX0PtysC","page":"153","text":"Socrates diſoit qu'vné bonne ame eſt de facile accord & traitableen toutecompoſition : Er les Stoiquesqu'un mauuais homme monſtroit par regards malins & couuerts d'vn ris trahiſtre & defloiall'Enyie & la Ialouſie par leſquelles il denigre & rauale l'agrandiſſement & bonne conduitede fon voiſin :fans ceſſe ſe formaliſant,rechignant& s'accouſtrant de quelque Philoſophie bridee& à part dont Eutrapelcaptiuera& retiendra ( ie l'ordonne ainfi vne bonne moitié de la li berté la retirant de ſon naturel trop remuant & clueillé pour la former en vne habitudede bónes códitions qu'ila."},{"instruction_id":19,"title":"nvoFAAAAQAAJ","page":"154","text":"Je puis vous perfectionner mieux qu'un autre & vous en donner des leçons parécritpuiſque la diſtance des lieux ne me permet pas de vous en donner de bouche. Je ne ferai que vous propofer pour exemple l'amour que j'ai pour vous ; & je défie les plus grands maîtres de vous préſenter un modèle plus parfait. Pour peu que vous vous appliquiet à l'imiteril ne ſe peut que vous n'avanciez beaucoup en peu de tempspuiſque j'ai le bonheur d'inſtruire la plus Spirituelle des écolières."},{"instruction_id":20,"title":"KYvognr-T8cC","page":"158","text":"Quand la colere predomineelle change l'homme en bête. Les onze mille. Vierges à Cologne. Onfieur le Prince Maurice ſi con M nu dans l'Europe pour avoir dreſſe une école de guerre,laplus illuftre & la plus moderée qui fùt jamais : Etant allé accompagner lePrincePalatin avec la fille d'Angleterre qu'il venoit d'epouferjuſques à la ville de coloigne ; y füt receu par l'Illuſtre Magiftratavec des honneurs fortables à la grandeur de ſes qualitez & de celles de la compagnie."},{"instruction_id":21,"title":"dCjxgOX_mjkC","page":"159","text":"Ariadne ,repartit Mandane 6 Palante auoit eu au tant de jugement dans le reſte de fes action's comme il ei a eu dans le choix qu'il a fait de moy pour eſtre le confident de ſes amours il ne fe fuſt jamais engagé à votre recher che. ' il ne pouuoit employer per fonne du monde qui l'aime plus que moy Ny qui vou's haiſle plus que je fais."},{"instruction_id":22,"title":"56FTAAAAcAAJ","page":"160","text":"La Sicile autrefois s'appeloit le magazin des Romainsmais en cette occasion elle fut celuy des Mendians et des Belistres. Enfin estant revenu à Naples avec ses com pagnonsil passoit doucement la vie aux des pens des aumosnes d'autruyet vous eussiez dit que c'estoit le mauvais pauvre qui estoit de venu le mauvais riche. Au lieu des ustensiles de boisil ne se servoit plus que de vaisselle de grand prix et ceux qui l'avoient veu gueux s'es tonnoient de le voir trancher du grand. Un roy donne son empire pour un verre d'eaumais le coquin dont je parleen ne beuvant que de l'eautrouva le moyensinon de devenir roy,du moins de se traiter en roy."},{"instruction_id":23,"title":"2GRBAAAAcAAJ","page":"190","text":"Le Roi conlentit à ſon retour & à celui du Com . te de Montereyà condition qu'ils ne fe. roient aucune viſite & qu'ils n'en rece. vroient point àMadrid.is La coutumnc generale ne le dément gué re enfaveur deperſonne ; & il ſemble que lors que l'on commence d'avoir un déplai fir c'eſt une conſequence pour en attendre un autre."},{"instruction_id":24,"title":"b8_5fKTBsW4C","page":"193","text":"Quand le Chanoine lui eut baillé l'en cenloiril va vers Monſieur le Chantrequi ſe diſ poſa pour recevoir la ſainte fumée: adonc la quartai re ſemetà jetrer l'encens ,& fa manche qui ſe delia laif? Oui & celle qui dir qu’on avoit mis un aufau cul de la poule qu'elle avont achetée pour faire mine qu'elle ponnoit& $ elle n'avoit pas depuis ponnu . je ne ſçai pourquoi 3 vous parlez de pondre il vient de cette fenicun vent qui eſt ponnu de n'agueres il eſt bien frais.' Sro 3 FEER . Attendez jememettrai au devant . Corbeau tu me preſſerois trop & puis o de par lediantre ſans jurer neſçais cu pas bien qu'il y a trois choſes qui ne veulent ſouffrir être preſſées."},{"instruction_id":25,"title":"RCM6AAAAcAAJ","page":"205","text":"Cette conduite qui la faiſoit admirer de tout le monde donnoit au Roy des chagrins infuppor tables. Neanmoins au lieu de paroiſtre 1 inquiet en la preſenceil faiſoit aſſez connoiſtre qu'il ne fongeoit qu'à la di vertir. Quelquefois il donnoit des Feſtes magnifiques ; mais bien ſouvent auſſi il oublioit ſa grandeur pour ne ſe ſou venir que de la paſſion ."},{"instruction_id":26,"title":"oF1CAAAAcAAJ","page":"211","text":"Il fit faire un berceau aſſez grand pour l'a mettre & le fit porteren fa mai ſon avec tout l'attelage ; amena auſſi un Prêtre un Greffier& quelques liensamis avec quatrecroche teurs & fix vezoux . Etant entré il dit à ſa femme; çà ma mie faites -nousbonne chére. Allez dit elle de par le diable faire votre bonne chére d'où vous venez vous neſervez qu'à mettre tout fons del ſus deſſous. Adoncilfe nit en colere au moins le feignit& il la fit prendre toutebrandie lier & em mailloter & coucher dans ce berceau : puis comman portetaix de faire leur devoir de bien berſer : ce da aux qu'ils firent : Elle leur crachoit au nez tempêtoit je veux pifferje veux chier : c'étoit rout un ils n'en boiventque mieux . Les vezoux diſoient de la vaſe les Gentilshommes danſoient peronton les branles de Poitou. Confeſſez -vousma mie vous n'avez plus qu'une heure à vivrej'ai pitié devotre ame je ne veux pas tout perdre. Elle tempêtoit plus fort & plus rudement ."},{"instruction_id":27,"title":"_CYmhwjfT3gC","page":"223","text":"Ce quireſoluſtabſolument Madame la Biercau trefpaşſans couuer aucun regret& Meſſieurs les galtebleds,autrementdickles braſſeursà ſe refouyr totalement eſperant que fiiamais ils auoient eſte macquereaux en cachette qu'ils le ſergient parcy apres tous diuulguez& qui par ce moyen ils acquefteroient tant de renom que le plus brave porcher de la terre ſeroitin digne de les approchers'ils ne diſoient bien en leurgorge ."},{"instruction_id":28,"title":"QRk6AAAAcAAJ","page":"241","text":"Montenor vint alors à parler du banquet des Dieux qu'il auoit leu pluſieurs fois auec attention & Clarimond craignant que ceſte piece ne fuſt pas agreable à tout le monde quelque choſe que Pon en diſt prit la parole en cette forte. l'ay veu dans les Poëſies anciennes tant d'ab ſurditez qui heurtoient le iugemeatqu'il m'a cfté impoſſible de les ſoufrir."},{"instruction_id":29,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"242","text":"Ainſi puis que ce n'eſt pas vn ſentiment vo n@ lontaire il y a beaucoup d'iniuftice à vouloir -ie condamner ceux qui en font capables. Vous Ere: auéz donc fait bien des iniuftices luy disie en ais riant : je l'aduoüeme repliqua-t'il,mais auſſi en del ſuis-ie rigoureuſement puny. Cependant il ne lez Jaiſſe pas d'eſtre équitable de pleindre du moins les Amants malheureux lors qu'on ne les veut pas ſoulager autrement : & c'eit Iſmenie toute la ht grace que ie demande à Cleonice."},{"instruction_id":30,"title":"1R06AAAAcAAJ","page":"243","text":"Ha ! Vous abu ſez de ma-iconfiance Horaceinterrompit Tullia ; & li je ne m'étois point ingenuëment laiſſé con. duire ici vous ne me tiendriez pas des diſcours fi peu ſerieux. Je n'en tins jamais de plusveritables ; Ma damepourſuivit Horace ; & fi vous ne les receviez pas ſerieuſementvous leur feriez une grande injufti ce. Je vous aime plus que je u'ai jamais aimé. La con. currence d'Ovideſecondée de les droits d'ancienneténe m'a point détourné de ce deſſein ; depuis un mois je cherche à vous le declarer l'aſſiduité de mon rival a toûjours rompu mes meſures : je trouve enfin le ſecret devous parler hors de la préſence: écoutez moi fans feverité & ſans chagrin ."},{"instruction_id":31,"title":"DAtBAAAAcAAJ","page":"255","text":"Mais ils n'ont aucun raport aux Lo criens de la Bruttie & de la Calabre. Il eſt vrai que la fon dation de ces deux Villes eſt de même tems & faite par les mêmes Grecs : mais Pauſanias nous aſſure que la Colonie de ces Grecs qui bâtirent Crotone & Locre au promontoire des PautZephiriens ne fut menée en Italie qu'au com lib. 34 mencement du regne de Polydore Roi des La cedemonienspluſieurs fiecles aprés la priſe de Troye. On trouve des Medailles encore aujour d'hui de ce Polydore ayant la tête couronnée de laurier. Il étoit en fi grande eſtime à La cedemone que la monnoye qu'on y batoitfut long-temsmarquée au coin & à l'effigie de ce Prince. Quoiqu'il en ſoitil eſt certain qu'il ne regna qu'aprés la guerre des Meffeniens & celle des Thyreates & par conſequent plus de 5oo. ans aprés qu'Idomenée & Telemaque étoient pourris. Polydoro regnum ſuſcipiente ( dit Pau libPanja ."},{"instruction_id":32,"title":"s_47AAAAcAAJ","page":"259","text":"Mais en fin il garda bien promeſſe& cha cun eſtoit bien aile que ceſte dame fuſt oſtec de là pour la grande cruauté & iniuſtice d'icelle . Et pource qu'il eſtoit fort graticux aux dames & damoiſelles,il la faiſoit honorer & ſer uir.En fin ilsarriuerentyn diméche en l'Ile d'Ordande laquelle eſtoit feigneur le cheualier qui condui ſoit l'Empereur à fin d'eſtre ſecouru pource que ce 1 ſtuy auoit pour femme vne couſine de ceſte grande magicienne dame de l'Iſle d'Hircanqui auoit trom pé Dom Douard par le moyen de la fillecommea eſté dit cy deffus. Ceſte cy fçachant par le moyen de ſes arts que le cheualier de l'ife cloſe auoit auec luy Priinalcon & Dom Douardauec ces autres cheua liersayans enuie d'entrer en l'Iſle d'Ordan & voyant qurruec l'aide de ſi bons cheualiersil l'auroit bić toſt acquileà ſon grand deſplaiſir & regret,enuoya faire en édre par vn eſcuier à ceſtuyqu'il perdroit cefte Ille fi l'Empereur feul'ne la deffédoitl'aduiſát de tout ce qu'il dcuoit faire."},{"instruction_id":33,"title":"uCBjYiEs1TQC","page":"263","text":"Sa valeur animée encore par ſon amour luy fai ſoit faire des coups prodigieux s'imaginant que chacun des Scythes qu'il frappoit eſtoit celuy qui auoit enleué Ariane. Incontinent il cua ou mit en fuitte ce nombre. qui s'eſtoit rallié & alors nul ne luy fic plus de reſiſtan ce. Il fendoit les teſtes il abbattoit les eſpaules & fes ennemis croyoient que ce fuſt Mars luy meline qui fuſt yenu pour les deſtruire. Amyntas & Arcas en tuoient auſſi autant qu'ils en trouuoient& le reſte des Theſſa liens admirant l'eſpouvantable effroy de ces Barbares ne ceſſoient de les mettre au fil de l'eſpée. De ſorte que parmy tour le camp les corps morts eſtoient amoncelcz les vns ſur les autres ; & cependant ils ne ceſſoient cous de crierAriane Ariane. Alcydamas apres auoir viſité coutes les tentes & lc iour cominençant à poindre ſe trouua en fin hors du camp ne voyant plus aucun ennemy & ne pouuant trouuer ce qu'il cherchoit."},{"instruction_id":34,"title":"DAtBAAAAcAAJ","page":"292","text":"Boccoris n'étoit pas fils de Sefoftris mais bien du Roi Gnephačtus que Plutarque par une > licence aſſez ordinaire aux Grecs d'adoucir les nomsbarbares des Egyptiens par des terminai fons Grecques apelle Technatis ; & Athenée de ton côté l'apelle Neochabis. Cette diverſité de noms n'empêche pas que tous les Auteurs ne conviennent tous du même homme. Ils le de fignent aſſez en diſant que Boccoris eſt fils & > ſucceſſeur immediat de ce fameux Roi d'Egyp te qui menant ſon armée en Arabie ſe trouva reduit à une extrême diſerte de vivres pour ſes pourvoyeurs & ſa batterie de cuiſine n'ayant pû aller auſſi vîte que lui ni l'atteindre faute de bons chevaux & de chameaux il ſe contenta de 5 quelques dattes& de quelques mechantes her bes qu'il trouva dans les deſerts d'Arabie qu'il mangea avec apetit : & n'ayant pas laiſſé que de dormir& de ſe porter auſſi-bien qu'à l'ordinai re > > il congedia tous ſes cuiſiniers & ſes pour voyeurs & refolut de ſe contenter à l'avenir de > la nourriture qu'il trouveroit dans les lieux où il iroit & de ne plus faire de proviſions; en quối il donna un grand exemple de grande frugalité à tous les Seigneurs& Officiersde ſon armée > } & les obligea d'en faire de même."},{"instruction_id":35,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"293","text":"Ce qui fut executémalgré le mauuais naturel de ſes freres interef ſez. Et Yoland qui aimoit cette fille comme les yeux ; & comme la fille de ſon aine & de la crean. ce aufli bien que de ſon corps chaſtia les freres de leur mauuaiſe volonté inſtituant Amalaſonte ſon heritiere vniuerſelle apres quelques honne ftes legats qu'elle fit à ſes fils."},{"instruction_id":36,"title":"h8otAAAAMAAJ","page":"315","text":"Le dict ſei gneur en riant leur diſt : Vous aviez envie de chaffer le comte Guillaume & vous voyez qu'il ſe chaſſe luy meſmes. Parquoy luy direz que s'il ne ſe contente de l'eſtat qu'il a ac cepté en entrant à mon ſervice dont pluſieurs gens de bonnes maiſons ſe font tenuz bien heureuxc'eſt raiſon qu'il cherche ailleurs meilleure fortune : & quant à moy je ne l’em peſcheray poinct mais je feray très content qu'il trouve party tel qu'il y puiſſe vivre felon qu'il merite. Robertet fut auſſi diligent de porter ceſte reſponſe au comte qu'il avoit eſté de preſenter ſa requeſte au Roy. Le comte diſt que avecq ſon bon congié il deliberoit doncques de s'en aller."},{"instruction_id":37,"title":"oF1CAAAAcAAJ","page":"320","text":"Onbaille de l'eau pour diſ poſer l'appetit non pas ſeulement pour laver les mains auſſi qu'en eft -il beſoin il ne faudroit ſi ce la étoit néceſſaire 'mouiller ſeulement le bout des doigts on ne met pas la ſouppe dans le creux de 5 la main : ce lavement eſt donc pour exciter l'appe tit la main eſt la figure du foye & ſon rapport unique & formel laquelle'mouillée donne au . foye une vertu cuiſante. Voyez je vous prie les Poiſſonnieres leſquelles pour avoir toûjours la main en l'eau & le feu au cul ont les jouës vermeilles elles ſont gaillardes aiment le bon vin toajours étant en appetit. Voila des points ſecrets de la trésprofonde ſageſſe."},{"instruction_id":38,"title":"yyJoAAAAcAAJ","page":"323","text":"Mariane eut dans cette ville ſon logement ber chez vne vefue auec deux jeunes filles aux 501 quelles s'eſtoient aſſociées jours & nuits d'autres de leurs parentes afin d'auoir continuellement la conuerſation de Syluie pour laquelle elles prirent auſſy toft vne in croyable affection non fans peine qu'elles E luy donnerent a les habiller & coeffer tous 1101 les jours pour les mettre mieux qu'elles n'es ICH toient dás lesmodes des grandes villes."},{"instruction_id":39,"title":"k2rs3Sew1rcC","page":"354","text":"De ce matin lui-même il vous dira : Du quart en ſus comme la chofe en va. Untelaveu vous ſurprend & vous touche :: Mais faire ici de la petite bouche Ne ſert de rien ; l'on n'en croira pas moins. Etpuis qu'enfin nous voici ſans témoins : Adieu vousdis vous & vos jours de Fête. Je ſuis de chair les habits rien n'y font: Vous ſçavezd'autre Monſieurqu'entre la tête bien affaires Et le talon s ſont . Richard tombé des nuës Fut tout heureux de pouvoir s'en aller."},{"instruction_id":40,"title":"LE-sTAJ06_oC","page":"361","text":"Les voyla à la fin fi prochesque ces meſmes moyens leur manquent ny l'vn ny l'autre ne le peut plus faire & l'enuie de necedder & de ne paroiſtre rien moindre,fait qu'ils ſe refoluent a eſſayer par le hazard d'vn combat 41 general à qui le bon -heur en vou dra pluſtoſt creuer mille-fois que de teſmoigner de la crainte & quit ter ainſi honteuſement la partie."},{"instruction_id":41,"title":"EzeXgqfhMSkC","page":"373","text":"Le portrait qu'il avoit fait des Baronchi étoit naturel & ſes camarades con . vinrent qu'il avoit gagné ; & pendant un bon demi quart d'heure on ne fit que crier d'une voix con fuſe : Scalle a raiſon les Baronchi font les plus an : ciens & les plus nobles de Florence . Le mari de Madame Philippe l'ayant ſurpriſe avec for galant la mit en Juſtice. Elle ſe tira d'affaire par une réponſe ingenieufe & fit modérer la loi con tre les femmes."},{"instruction_id":42,"title":"CsaTaxNCEi0C","page":"394","text":"Surquoy luy teſ moignant au vray ce preud'homme de la courtoiſie & generofité de Dom Douardno s'en voulut plus aduant enqucrir ains accompagnee du marchant & de quelque Yne de ſes Damoiſelles s'achemina inco tinent vers luy,ou arriueo (deſtoupant vne grande bonde de larmes de ſes yeux ) fe proſterna à ſes pieds,disát:Seigneur Che ualier,fionc affició de pauure veuve de folec trouua lieu depitié en vn illuſtre & clair eſprit,ie vous ſupplie affectueuſemét que le voſtre vucille ores condeſcendre à me regarder en la 'neceffité où ie ſuis."},{"instruction_id":43,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"414","text":"Il luy ordonna mel ine de luy dire encore; que s'il ne pouuoit l'apren dre par vne autre voyeil allaſt trouuer la Reine de la Sufiane de la part pour la ſupplier de vou loir luy dire ce qu'elle en ſçauoit& pour l'aſſurer qu'il pourroit arriuer que par cette connoiffance; la guerre de Lydie finiroit ſanscombatre: & que ainſi elle auroit la ſatisfaction de ne voir point fon cher Abradate en peril : mais qu'il la coniu raſt de luy pardonner ce manquement dereſpect: puis qu'il croyoit que c'eſtoit le ſeul qu'il auoit eu pourelle depuis ſa priſon."},{"instruction_id":44,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"422","text":"En céré tar n'ayez pas peur que la Prouidence vous manqueny que ie vous abandonne:car ie m'oſterois le pain de la bouche pour le mettre en la voſtre & en celle de vos enfans: Le Sage dirque la douce parole rompe l'impetuo lité de la colere.Celles-cy proferées d'vne façon dou ce graue & modeſtefureor des glaçons ſalutaires qui amortirent les iniuftes flammes que le tentateur auoit r’artiſées dans le ſein d'Helierte laquelle con feſſant ingenuëmentà Sofipatre l'iniuftice de ſes pen ſées luy promicde ſe ranger en toute forte de deuoir; le coniurant par les entrailles de la miſericorde de ce . luy auquel nous eſperons tousde ne la laiſſer point fans alliltáce en ce grand befoin,auquel elle ſe voyoit reduitce. Ce que Sofipatre luy promit ſaintemcne& luy garda religieuſement. Cette retraite d'Helierte remicenfancé l'eſprit d’A . lindes laquelle reconnut à la fin qu'elle auoit eu torc de fe defficr de la fidelité d'yn maryqui auoit ſceu par fa prudence conſeruer ſa chaſteté auec la charitéfans abuſercomme cufſent fait beaucoup d'autres de l'honnefteré d'une femme preſſée de la neceſſité."},{"instruction_id":45,"title":"56FTAAAAcAAJ","page":"429","text":"Sebastien. Enfin estant descenduil fit le signe de la croix sur Crucianoluy fit ouvrir les yeuxestendre les mainshausser la testeconfesser son peché et protester de suivre Luca jusqu'à la mort. Alorsvous eussiez yeu une in finité de personnes porter de l'or et de l'argent à Lucaen telle quantitéqu'il s'en revint chargé de thresors dans l'Umbriele faux bras d'un sainct luy ayant aydé à voler veritable ment les fidelles."},{"instruction_id":46,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"446","text":"Ils ſe pleignoient eſgalement l'un à l'autre de l'humeur violente du Roy d'Affirie : & s'accouſtumerent enfin ſi bien à auoir de la ciuilité & de la defference l'vn pour l'autre qu'ils virent non ſeulement à s'eſtimer ( car ils ne ſe pounoient pas connoiſtre ſans cela ) mais encore à ſe pleindre& à ſe iuger tous deux dignes de Mandane. Ils n'en parloient pourtant iamais qu'en ſouſpirant : & lors qu'ils alloient enſemble de Quartier en Quartier viſiter tous les diuers Poſtes que Cyrus. faifoit garder ſur les aduenuës de Sardis Manda ne eſtoit l'objet de tous leurs diſcours : ſi ce n'estoit lors qu'ils eſtoient obligez de parler de ce qui re gardoit le Siege."},{"instruction_id":47,"title":"h8otAAAAMAAJ","page":"466","text":"Mais à fin qu'elle ne s'en apperceuftfe mettoit à parler des ſaincts lieux de Jeruſalem ou eſtoient les lignes de la grande amour que Jeſus Chriſt nous a portéé. Et en parlant de ceſte amour couvroit la ſienneregardant ceſte dame avecq larmes & ſoufpirsdont elle ne s’apperceuſt jamais. Mais voyant fa devote contenance l’eſtimoit ſi ſainct homme qu'elle le pria de luy dire quelle vie il avoit menée & comme il eſtoit venu à ceſte amour de Dieu ."},{"instruction_id":48,"title":"VkUGAAAAQAAJ","page":"476","text":"Monſeigneur votre pere & moi qui ſommes déja an ciens fi nous avons nulplaiſir en ce monde ſinon en vous quand il n'y auroit autre raiſon quecelle ci devez laiſſer votre vouloir : pourquoi mon fils je vous prie tant aimablement que je peux comme une mere peut faire à ſon enfant que de votre allée en parliez plus . Et quand Pierre entendit la volonté de fon pere & de fa mere fur fort ébahi& courroucé & dérechef humbiement baiſſant les yeux en terre dit je ſuis celai qui déſire faire votre commandement toute fois ſi c'étoit votre plaiſir me donner con gé vous me feriez le plus grand plaiſir que jamais me puiſſez faire ; car un jeune homme ne peut que mieux valoir de voir le monde par quoi encore vous prie de cette allée foyez content . Comme le Comte & la Comtelle donnereat congé à Pierre leurs fils d'aller voir le monde . & la voya les L Piccole demuisçavoientquedirnt du noble e ni lui refuſer ou de lui octroyer la demande rép ondres & peri tion;ou le de noblui le Pierre étoit toujours à deux genoux devant eux attendant la teponſe. Quand il vit qu'ils ne lui répondoient rien derechef leur dit très chers Seigneurs pere & mere s'il vous plait à vo tre bénignité oétroy.ezvioi ce que je vous demande Alors le Comte lui répondit Pierre puiſque yous avez grande volonté & q'aueunement eſt néceſſaire que vous alliez voir le monde votre mere & moi vous donnent congé ; mais aviſez que ne fallicz choſe mal faite ni contraire à la nobleſſe veuillea ſervir & aia mer Dieu fur-tout vous garder des mauvaiſes compagnies & revenez le plutôt quevous pourrez ; prenez de l'or & de l'argent ce qui vous fera beſoin harnois & chevaux."},{"instruction_id":49,"title":"H3sfUXpI9TEC","page":"477","text":"Prudéce humainejhelasque tesfineſ ſes ſont groſſiereslors que la ſageſfe de Dieu les venrefclairer ! On laiſfoit couler quelquesfois huictiours pour donner du loiſir à Icanne de s'oublier & de reſpon dre tout autreinér qu'elle n'auoit fait au parauant & voilà qu'vne pauvre fille de . village reprend tout ce qu'elle auoit dit fans laiſſer vn ſeul mot de la premiere ré 3 ponſe."},{"instruction_id":50,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"481","text":"Sur le matin il ſe trouua ſaiſi d'un froid fiextreme que les dents luy cra quctoient fort haut & tout ſon corps trembloit îi fort que non ſeulement fa couche ,mais encore fa chambre en eſtoit ébranléeIl crioit ſans ceſſePolydorctu me geles Polydore tu me tranſislaiſſe moy,& ie te paye,Sa femme & les domeſti ques le mirent aupres du feu le couurirent de lin ges,chauds le frotterent d'cau ardente en diuers lieux,ileſtoit toufiours auſſi froid que du marbre& il n'y eut aucun moyen de l'échaufer. Le lende main tout à coup,cómes'il eût eſté ierté du milieu. des glaces en ync fournaiſc ardente il commença à cricr en blaſphemant : ic bruſle ,iebruſle,Poly doretu bruſles ; à l'eau à l'eau ic bruſle."},{"instruction_id":51,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"492","text":"Son ame & ſon eſprit ont mille beautez effe &tiuesque le Temps ne ſçauroit deſtruire& que j'aimeray eternellement : ie n'en veux pas dauanta ge interrompit Parthenie pour me confirmer dans l'opinion que i'ay que ce n'eſt pas la beauté qui fait les amours conſtantes & fidelles : Philoxi pe voulut alors delbiaiſer ce qu'il auoit dit mais il n'y eut pas moyen : & il conuint enfin auec Parthe nie que comme l'abſence du Soleil fait les tene bresla perte de la beautéà ceux qui n'aiment que pour cela fait la ticdeur & l'inconſtance. Apres quoy il s'en retourna à la Cour : & laiſſa Parthenie auec la liberté d'entretenir Amaxite à qui elle ra conta tout ce que ce Prince luy auoit dit de Ti mante : prenant vn plaiſir extrémne à s'en entretenir auec elle : ſouhaittant quelquesfois que Timante fçeuit qui elle eſtoit & quelquesfois auſſi l'aprehen dant eltrangement. Comme Amaxite eurt eſté bien aiſe que Parthenie euſt eſté moins ſolitaireel le fit ce qu'elle pût pour l'obliger à ſouffrir que Phi: loxipe luy menant Timante ; mais elle ne l'y pût ia mais reſoudre : & elle luy proteſta touſioursqu'el."},{"instruction_id":52,"title":"QRk6AAAAcAAJ","page":"495","text":"Il n'eut pas fait deux lieuës qu'il ſe treuna ais bois ou il audit cherchél'Hänadriade mais il ne le connoiſſoit point. Il apartenoit à vn nómnie Hircan qui auoit ſa maiſon au bout. CeGentil honine eltoit fort des amis de Clarimond qui en reuenant de chezMontenop Paudit rencontré& luy auoit ápris la belle humeur de Liſis. Ayant donc ſçeu que ce Berger deuoit donner vne ſere nade à Charite,il lui en audit voulu donner vne auſfi& eftoitvenu ioüer du luth devant la mainfon d'Oronte à la meſine heureLeiour commerçoit de faillir quand Lifis ch tra dans le bofs;deſorte que n'y voyant plus gues. te clair vne certaine crainte s'empara de ſon ame: N'eſt-ce point icy vn bois conſacré à quel que Dieu ? Jamais Paſteur ny Boutier n'entrerent icy ; & iamais Pon n'y a entendu lefon d'une coignée tră chante: Jen'oſe pas ſeulenient mefroller contre tant li . quelqu'nne de leurs fueillies; & que ie ne con mette autant de neurtres.. 11 alloittouſiouis plus auant auec beaucoup de reſpect;lars qu'il apperceut Hircản qui fepro menpit dansune alléest vne baguedte à la main ."},{"instruction_id":53,"title":"OzJHCqmzG00C","page":"499","text":"Sen. Theri jugalis abnuit Merope nefas O d. Sociata Polybe 18.3. Soſpes cruore Polybus abfoluit manuss. La poſſeſſion du Royaume de Thebesà tour de rôlepar chaque année entre Iteocle & Polynice enfans d'Oedipe auſſi bien que leur haine & leur jalouſie mutuelle non ſeulement eſt certifiée par Stace mais même elle fait tout le fondement de ſon Poëme de la Thebai de & de la fameuſe tragedie des deux freres Thebains.Voici comme s'en expli que Stace dés l'entrée de ſon Poème."},{"instruction_id":54,"title":"H3sfUXpI9TEC","page":"501","text":"Toutes les graces luy.. eſtoiét propres & non pas empruntées: contraire à cesfilles,qui n'ayat pas aſſez de charmes pour ſe faire aymer ont re cours aux boutiques des Marchand'scomme à vne Magie naturelle pour y acheter ce que la Nature ne leur a pas voulu donner& ſe faire agreables mal gré toutes ſes defaueurs."},{"instruction_id":55,"title":"h8otAAAAMAAJ","page":"508","text":"Vos abbeſſes & prieures ont paſſé par mes mains : vous ne devez craindre que je viſite voſtre virginité ; parquoy jectez vous ſur le lict& mettez le devant de voſtre habillement ſur votre vi ſaige. Seur Marie luy refpondit par collere : Vous m'avez tant tenu de propos de la folle amour que vous me portez que j'eſtime plus toft que vous me voulez ofter ma virginité que de la viſiter : parquoy entendez que ja mais je ne m'y conſentiray."},{"instruction_id":56,"title":"PMcvAAAAYAAJ","page":"510","text":"Vous nem'entendez pasluirepar tit le Baſſa . Quand je vous dis que j'ai deflein d'aller coucher ce foir à Tunis ce n'eſt pas pour y faire tout le deforçre qu'une juſte vengeance demanderoit de moi. Non je veux épargner le ſang de mes amis que dans les ténèbres de la nuit je pourrois confondre avec mes en nemis. Je prétens y aller tout ſculavec un More que j'ai ici ,me rendre chez Af fen ſçavoir ce qui ſe paſſe dans le Di van entrer dans le Château voir Laura& puis revenir. Le General l'écoutoit avec un ſilence qui marquoit aſſez fon éronnement. Il ne croyoit pas qu'il fût neceffaire de combattre par des raiſons un deffein fi plein d'extravagance & de témérité."},{"instruction_id":57,"title":"OKD820-7GJMC","page":"512","text":"Ces qua tre choſes que ie veux ſçauoir font. La premiere où eſt le milieu du monde. La ſeconde ce que ie vaux . La troi ſieſmece que le penſe & la quatrieſinece que ie croy . Ce Curé luy voulant dire qu'il n'y auoit que Dicu ſcul qui conneuít les ceurs d'autruy. Non nonmon amyluy dir-il tu penles attraper les ſimples par tes impoſtures ordinairesniais ne croy pas me traiter de la façon ie veux que tout preſentement tu confel fes que tu n'es qu'vn affionteur ou que tu me fatisfaffe à ce que le demande."},{"instruction_id":58,"title":"WhCFUXekBNcC","page":"530","text":"Corſeavant quelle eût été ſupprimée pour l'inſulte qu'elle fit à la famille du Duc de Crequi. Le Baron Ornano Pere de la Da me s'empreſſa fort à faire conclure ce Ma riagecroyant que ſon Gendre futur étoit bien riche pour avoir été elevé chez Mon fieur le Duc d'Orleans où un Ornano avoit auſſi fait fortune juſqu'à devenir Maréchal de France."},{"instruction_id":59,"title":"QRk6AAAAcAAJ","page":"534","text":"Il fit poſer Peſchelle contre la muraille & commandant à Gringalec laquais d'Anſelme de la tenir par embas,il monra d'echel Ion en eſchellon la lettre en main affin de Paller pofer deſsus la feneſtre de la Maiſtreſse : mais eftant tout au haut,ce fut tout ce qu'il pût faire que d'atteindre 'au dellous dų rebord fi bien qu'il : commença àſe ſouſtenir ſur le boutdespieds& à allonger fi fort le bras qu'il ſe déinettoit quali les ioințures comme s'il cuft eſté à la geſne. Tandis qu'il s'eſleuoit ainſi il y eut quelque chat qui vint à gratter contre les volets ce qui luy fit vne telle prur qu'il ſe retira viſtement& penſa tomber à terre . Ayant efté quelque peu à attendre ce qui arriueroit il ſongea qu'il valloit mieux donner la lettre au laquais pour la mettre ſur cette feneſtre."},{"instruction_id":60,"title":"OB9aAAAAcAAJ","page":"542","text":"Un jour étant feul avec elle il lui dit d’un air ten dre : Croyezvous Madame qu'on puiſſe vous voir ſans vous aimer & que vous aimant au point que je faisla reconnoiſſance ne doive pas vous engager à quelque tendreſſe ? Vous voyezcontinua til que cel le que j'ai pour vous eſt extrême& je puis vous aflurer qu'elle ne finira qu'avec ma vie."},{"instruction_id":61,"title":"hGSicAVlg_oC","page":"548","text":"Je lui dirois Maître Moine Ôtez vous. Ce n'eſt pas en quatre fyllabes ; mais en quatre lettres : je lui dirois A B C D & puis je le ferois auſſi bien que les Vicaires & ferois de néceſſité vertu com ‫و‬ me le Sieurdu Fouilloux qui berça ſa fem me. Elle étoit mauvaife grondoit quard il venoit compagnie rechignoit perpé tuellement & lui donnoit tant & tant de tourment qu'il ne ſçavoit où ſe mettre : à la fin il s'aviſa d'un bon expédient . Il fir faire un berceau aſez grand pour la met tre & le fit porter en fa maiſon avec tout l'attelage: amena auſſi un Prêtre un Grellier& quelques ſiens amis avec quatre cro cheteurs& fix ve-zoux. Etantentré il dit à ſa femme ; çà ma mie faites-nous bonne chére."},{"instruction_id":62,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"574","text":"Mais comment ſe peut il faire(adiouſtoit il yn moment apres ) que cette Perſonne connoiffe toutes les delicateſſes de l'amour comme elle les connoiſt ? Quelqu'vn peut il l'auoir aimée ou les peut elle ſçauoir ſans cela ! Pour moy pourſui upit il en ſouſpirant fi i'auois veu ſon viſage de uant que de connoiſtre ſon eſprit ie n'aurois pas voulu ſeulement en faire ma Confidente bien loin d'en faire ma Maiſtreſſe : & ie penſe quetout ce que ie pourray faire ſera de ne paſſer pas de l'amour à l'auerſion. Encore ſi elle'n'auoit qu'vne laideur ordinaire ; qu'elle fut de ces Femmes qui n'attirent ny ne rebutent ; qu'elle euſt quelque choſe dans la phiſionomie qui peuſt faire croire qu'elle euft de l'eſprit ou de la bonté ; ie ſens vne ſi forte diſpoſition à l'aimer que je l'adorerois encore auec la meſme ardeur."},{"instruction_id":63,"title":"-3RdAAAAcAAJ","page":"577","text":"Sans cela elle ſeroit bien dégoûtée de mépriſer votre recherchevous qui êtes un homme de qualité & de merite ſans compter la bonne mine. Je vous dis ceci afin que vous tâ chiez à chaſſer de votre cour cette paſſion puiſqu'elle ne peut ſervir qu'à vous tourmenter comme un damné. Le petit Poëte & Avocat fut ſi aſſommé de ce diſcoursqu'il quitta la Rancune en branlant la tête & en diſant ſept ou huit fois à ſon ordinaire ferviteur ferviteur&c."},{"instruction_id":64,"title":"SIVgAAAAcAAJ","page":"579","text":"Que fi tu ne le fais pasdiſpoſe toy à recevoir deux cens coups de baſtons: mais ſi tu reüflis je te fairay donner une recompenſe digne de tes meri. tes aprés quoy il le renvoya. Le ſoir venu ilfait appeller la gallant& luy preſenta un plat couvert où il y avoit ungrillet qu'un de ſes pages avoit pris dans un trou de la cheminée & luy dit Qu'eſt ce qu'il y a en tre ces deux plats. Le fourbe voyant la trom perie deſcouverte ſe prit à dire d'un ton de voix craintif & tremblantAh pauvre Gril let te oculà pris. Parlant à ſoy meſme veu que que c'eſtoit ſonpropre nom ."},{"instruction_id":65,"title":"DSf2xg9AjuEC","page":"593","text":"La Dame qui avoit pitié de la foiblefle s'attacha fortement en bonne Mere à lui trouver un Mari qui lui fut propre c'eſt à dire un hom me ſage capable de manier ſon eſprit& de refrener par fa douceur les faillies im. petueuſes qui lui échappoient de tems en tems. Elle jetta pour cela les yeux ſur un Cava. lier un peu âgé qui étoit comme elle du rang de ces ſimples Gentils hommes que les An glois appellent Scoyeres & dont le bien ré. pondoit aſſez à celui qu'il devoit trouver bi dans le mariage de la Fille. Elle l'avoit vů dans quelques rencontres ,& l'eſtime genes ca rale où il étoit lui ayant fait ſouhaiter d'en faire ſon gendre elle pria un de ſes Amis de vouloir bien l'amener chez elle ."},{"instruction_id":66,"title":"hoHy7bvnkJ4C","page":"600","text":"Il perfua . da aulli à ceux de Patras de tirer des re tranchemens juſques à la Mer,comme avoient fait ceux de la Ville d'Argos. ! Alcibiade écoit preſent quand onleur ditque faites-vous pauvres gens de Patras lesAcheniens vous mangeront ! Il repondit : Cela pourroit être ; mais ce ne feraque per à peu & les Lacedemoniens vous dévore ront tout d'un coup."},{"instruction_id":67,"title":"H3sfUXpI9TEC","page":"612","text":"Cependant il faut obeir,mais avec combien de repu guance ? Le voile que la honre luy mit fur le front ſes larmes '& fes ſoupirsvous be diroientbęaucoup mieux que moyAl eft pet de la ges filles qui ne se troublent quandon leur parled'vn ma ry& qui netrointeiltde la diffieulté de ceſfer deftre Anges pour commencer d'eſtie du nombre des femmes. Voila neantmoins noftre Gencuiefueoù tous les delirs,reſervé les fiensla porroient: La voila mariée à vn grand Palatin."},{"instruction_id":68,"title":"NMw5AAAAcAAJ","page":"616","text":"En cette agonie,plus mortelle que la mort meſmearrivale guichettieralors qu'elle en avoit entierement perdu l'eſperancequiou vrant inopinément les portes: fi loin de fa penſée & de ſon attente à l'heureque tous les autres dormoient troubla tellement ſon ame de ſon ineſperée venuë & du premier mouvement d'une fi ſoudaine joyequ'au lieu de ſortir comme ils avoient projettéel le tomba toute eſvanoüye ſurle quarreau . Quifutlors en peine & bien eſtonné ce fut le guichettier.Madame diſoit-ilme vou lez -vous perdrepour le deſir que j'ay de voila yous fauver !"},{"instruction_id":69,"title":"nvoFAAAAQAAJ","page":"622","text":"Ces portraits étoient le corps de la deviſe dans laquelle ils s'étoient plus con tentés qu'ils n'avoient ſatisfait aux règles que l'on y demande. Mais s'ils ſignaloient leur amitié par ces foi bles marques ils la rendirent bien plus illuſtre par les grandes actions qu'ils firent dans la ba taille . Ils y combattirent toujours l'un auprès de l'autre ou pour mieux dire ils y combat tirent l'un pour l'autre."},{"instruction_id":70,"title":"h8otAAAAMAAJ","page":"632","text":"Oiſille diſt à Geburon : Il me ſemble que le gentil homme que vous louez tant de hardieffe debvroit plus eſtre loué de fureur d'amour qui eſt une puiſſance fi forte qu'elle faict entreprendre aux plus couartz du monde ce à quoy les plus hardiz penſeroient deux fois . Saffredentluy diſt : Ma dame ſi ce n'eſtoit qu'il eſtimaſt les Italiens gens de meilleur diſcours que de grand effect il me ſemble qu'il avoit occaſion d'avoir paour ."},{"instruction_id":71,"title":"aNYmNBcC-xcC","page":"652","text":"Mais ,Agripa lui diſoit-elle un jour fort agreablement de quoi vous étes -vous avıfé de m'aimer je ne vous croyois né que pour les occupations glorieuſes ; & quand vous pouriez rompre les liens qui vous attachent sàMarcelle yoferiez-vousprendre des chaînes de ma main & ignorez-vous qu'on me regarde à Rome.comme la plus volage Femmede l'Univers. Comme je n'ai pas des ſentimens ordinaixes pour notrecharmante Princeſſe reprit Agripa je ne juge d'elle que par moi-même. Toute la Terre lui doit des adorations & ce ſeroit lui impoſer une injuſte contrainte que de ne vouloir pas qu'elle les reçut."},{"instruction_id":72,"title":"XhAV1fBhszgC","page":"671","text":"Voylà donc l'homme miſerable & naturellement & volontairement en verité & par imagination par con trainte,& de gayeré de cæur. Le voylà le but où la miſere décoche tous les traicts & poignantesfazertes de fa . cruauté. Luy pourrions-nous pas don ner vn cinquiefine & dernier traict de fa peinture ?"},{"instruction_id":73,"title":"b8_5fKTBsW4C","page":"683","text":"Et je vous dirai tout Proſelite que je defia te être on a parlé de la piété elle ſe peut con noître par les éfets. Et comment eſt-ce qu'il riroit! Il a une bouche & des lévres. Il n'eſt pas de cela pour vire. De quoi est-il fait ? Celui d'une fille eſt fait de chair de cirons \"il demange toûjours & celui des femmes éft de terre de marais on y enfoncejuf qu'au ventre ou d'eau de mer pource que le cas d'un hommequi eſt de liége ne peut aller au fonds. Ce n'eſtpas-làaing que diſoit la belle fille qui Youloit être touchée au bas du ventre 'achevez ces devotes."},{"instruction_id":74,"title":"s_47AAAAcAAJ","page":"687","text":"Mais deuant quc le meſſager yfur,l'Empereurdeſcédit à terre auec tous les autres:iu moyé dequoyle recognoiſſant elle fut ſi joyeule qu'elle cuida ſortir du ſens& courut incontinent en la grand' ſale pour le receuoir diſant aux cheualiers de la cour: Mes amis voicy venir l'Empereur. La Roine vint au deuant de luyauquel ayant fait l'accueil tel quelle deuoit luy dit.Deamonſieur pourquoy ayez voustant tardé à venir?"},{"instruction_id":75,"title":"h8otAAAAMAAJ","page":"694","text":"Le dict ſeigneur qui avoyt le cueur auſſi mort par compaſſion qu'elle par douleurſans avoir puiſſance de luy dire ung ſeul mot ſe retira hors de fa veue ſus ung lict qui eſtoit de dans la chambre où il s'eſvanouyt pluſieurs foys. Et en baiſant ſon mary luy diſt adieu."},{"instruction_id":76,"title":"sLYpHX9v9c4C","page":"695","text":"Cer tainementMonſieurvous auez fait de plus grandes choſes auec plus de raiſon pour snadameque ne fera onques Camilore,pour fa tát laide & difforme damoiſelle.L'Empe seur & tous les autres ſe prindrent à rire des paroles de Fleride fors Camilote qui ſe tourna deuers elle auec vn ſi grand cour TOUX ,qu'il ſemblait que de ſes yeux fortif fent cítincelles de feu de ſorte que d'ype voix arrogante & eſpouuantableil luy dit."},{"instruction_id":77,"title":"KYvognr-T8cC","page":"697","text":"Es rencontres joyeuſes fervent de L divertiſſement aux inclancoliques cellecy queje vay raconter pourra > produire de remblables effets fi elle eſt bien priſc. Un certain Marchant entrete noit familiarité avec un Juif& fe plaiſoit quelques fois a railler avec luy . Unjour étant entré dans une mariere fericuſetou chant le vieil Teftamêtil luy demanda s'il ne ſe vouloit pasrendre Chreſtien."},{"instruction_id":78,"title":"KYvognr-T8cC","page":"713","text":"Cette action mit les marimers en celle furicqu'ils accoururent tous hors mis celuy qui étoit au gouvernail avec des 7 cordes & des batons & l'eftrillerent ſans miſericorde& fans vouloir écouter ceux qui intercedoient pour luy. Ouy leur rage étoit fi grandequ'ils le troufferent pour le jetter dans la Mer & en faire un autre Ionas."},{"instruction_id":79,"title":"4V_2ecjsRTEC","page":"714","text":"Que te diray-ię du on Soleil & de la Lune fi ie les ay veu tous deus payer el tribut & faire homage à la pare lumiere de ſon viſa DC ge? Dequoy donc me veut-on reprendre fi ie l'adore11 puiſque ces choſes la reuerent ? Crois aſſeurémentqu'Auril ne porte tant de fueillesMay ue tant de fleurs Iuin tant d'épicsAouſt tant de fruictsU. que ma poitrine enferre d'afections à ſon ſujet. Troye 03. n'eut jamais tantdeflames ni Ethna tant de feusque mes entrailles en élancent inceffamment."},{"instruction_id":80,"title":"QRk6AAAAcAAJ","page":"717","text":"Apres ceci il chenlina ſans reſiſtance auec les payfans & comme les villages ſont fort proches funde Pautre en Brie dés qu'ils eurent fait yn quart de lieuë ils arlueront à quelque maiſons champeftres,de l'vnedefquelles il-forritvn Prati cien qui auoit vnebarbe debouc,& vnnez de coq d'indcdes chaulles blanches vn pourpoint de ſer : ge noire & vn chapeau hors d'eſcalade ."},{"instruction_id":81,"title":"Yvg5AAAAcAAJ","page":"718","text":"Ne te plains donc plusUlinede ce que j'ayretiré ton fils d'en tre lesbrasde fa inerea yenu qu'un Alcideefeminépourle metre ſous la direction d'un Herosqui ne lui inſpirant que des ſentuners nobles & magnanimes ,le rendra digne deftre,reconnu pour ton fils,& de gou verner les Etats que fa Naiſſance lui deſtine . Mais ajouia -t-elle ſans perdre davantage le bemps en diſcours fuperfus va trouver Eu . mçus ton fidelle Bouvier& ſuis en toutes chos fesles advis que je tay donnés."},{"instruction_id":82,"title":"QRk6AAAAcAAJ","page":"730","text":"Lyſis voyant qu'il luy offroit vn plaiſir ſigrandme ſe pût imaginer qu'vn mortel euſt tant de pouuoir & de volonté de le ſe çourir & luy embraſſant auſsi toſt les genouxil luy tintcesparoles Pardon grande Diuinité de nos boccagesfi ie ne vous ay point connu dés tan toft : ie voy bien à cette heure que vous eſtes le Dieu Pan qui s'eſt deſguiſé pour me venir aſsiſter en mes amours ; & ie remarque facilement que vous eſtes quelque choſe de plus qu'vn Bergerveu que vos habitsne ſont pas du tout ſemblables aux miens.Deformais il n'y aura iour que ie n'ail le épancher du vin & du lai & deuant vos Autels& ie vous feray tous les mois Sacrifice du plus gras de mes aigneaux."},{"instruction_id":83,"title":"2xOYNuVfM6UC","page":"731","text":"Vous en eſtes (dit-il)l'image si le ſuiet meſme: Car comme les images des Dieux ſont adorées dans leurs Temples la voſtre l'eſt deformais dans mon cæur. Puis que vous dittes deſormais(repart elle) c'eſtà dire queie ne l'eſtois pas parauant ; Certes ie ſuis reſoluc à viure touſiours de ineſme. Ma conſtancereplique t’il fleſchira voſtre obſtination. Iele veux croire (dit-elle) quád elle ſera plus forte."},{"instruction_id":84,"title":"lwBuCZlEp3oC","page":"732","text":"Quelque temps aprés Milord Mor tor.qui revenoit de Conſtantinople ayant relâché ſur nos côtes pour pren dre de l'eau douce mit pied à terre & vit nôtre Princeſie qui ſe promenoit à pied ſur la plage. Il lafalüa& il ap prie nos Coûtumes & s'engagea aux épreuves ; mais il ne pût fe deffendre de celle qui avoit été fatale au Baron de Meierberg."},{"instruction_id":85,"title":"PMcvAAAAYAAJ","page":"736","text":"Certe chambre étoit ainfi appellée à cauſe qu'elle étoit fort retirée & fans bruit & que l'on y alloit dans l'éré par fer quelques heures pour dormir l'aprês dînée. Il avoit choiſi cetrte Chainbre comme la plus propre pour le deflein qu'il avoit en têre & la vieille ne ſe fut pas plutôt chargée de cette commiſſion ; qu'il s'y alla cacher. Laura étoit alors occupée à quelqu'affaire ; & la Motel que empreſtée à la chercher fût ren contrée par la Sultanc qui lui demanda par hazard ce qu'elle vouloit à Laura."},{"instruction_id":86,"title":"oF1CAAAAcAAJ","page":"737","text":"Il est vrai oui : je ne dis point comme les autresfois quand je men tois par oui dire . je l'ai-vû : c'eſt que pour crainte que cela n'avint pluſieurs ont fait faire des calleçons ou brides à fellesafin de ſe gareneir: & les autres qui n'avoient pas certe induſtriepour ſauver leur cul crai gnant la deni la quaiſme ont mis la chair de leurs felles ſur leurs épaules cela eſt donc cauſe des bofluës."},{"instruction_id":87,"title":"cf85AAAAcAAJ","page":"745","text":"Le Docteur Faufte dit là -deſſus : c'eſt aſſez puis que les fept font ici & pria les autres de prendre leur congé ce qui fut fait. Lors le Docteur Faufte leur demanda qu'ils ſe fiffent voir en ellay pour voir ce qu'il en arriveroit & alors ils fe changerent l'un après l'autre: comme ils avoient fait auparavant en toutes ſortes de bêtes auſſi en gros Oiſeaux en Serpens& en bêtes de rapine à quatre & à deux pieds. Cela pleut bien au DodeurFaufte & leur dit : Si lui auſli le pourroit davantage ? Ilsdirent oui & lui jetterent un petit Livre de Sor cellerie & qu'il fit aufli lon eſſay ce qu'il fit de fait. Toutefois le Docteur Faufte ne pût pas fure davantage."},{"instruction_id":88,"title":"2xOYNuVfM6UC","page":"747","text":"Helas(ditelle) leremede qu'elle a vou lu pratiquer pour la ſantéſera cauſe de ſa mortl'en fuiscoulpable . Ha malheureux breuuage! Quel breuuagedit Alcandre? Elle a pris (reſpond Candide) vn certain ius qu'elle diſoit la deuoir inciter à dormirc'eſt icy tout pres que ie l’ay prisvnde nos Ma ges me la donné. Dieux (çachons que c'eſtdic il . On courut au Mage pour ſçauoir quel jus il auoit donné a Candide; Il ſetrouua par bonne fortune que c'eftoit de l'apium pour de l'opium."},{"instruction_id":89,"title":"uCBjYiEs1TQC","page":"748","text":"Helas! Melinte fe baiſſoit auſſi pour l'embraſſer ,& d'ex cés decontentement luy cenoit la teſte auec les mains: en fin il luydemandacomment on ſeportoità Syracuſe. Fort bien reſpondit Arcas& quand ils vous reuerront viuansils ſe porteront encore mieux : Mais,adiouſta -t'il,auec vn grand ſouſpir comment eſt-il poſſible que vous ſoyez cſchappez de la cour? Par l'alliſtance de ce icunc hommedit Palamede en monſtrant Eurylas à qui nous deuons noſtre vie. Helas ! Eurylas rioit de cequ'Arcas ncleconnoiſloic poiar encore."},{"instruction_id":90,"title":"x8RdAAAAcAAJ","page":"757","text":"Mon mouth d'un air où il paroiſſoit plus de gayeté que de colere : Hé bien ! Luy a t'il dit ferez · vous encore long tems infidelle à vôtre femme & ne devriez vous pas vous fixer ? Sire a repliqué le Ducce font de legers amuſemens que l'on prend pour ſe dé laller de choſes plus ſerieuſes. Il faut en effet a dit le Roy que vous ayez bien des choſes ferieuſes dans la tête cár votre coeur cherche ſouvent à ſe délafler."},{"instruction_id":91,"title":"2xOYNuVfM6UC","page":"779","text":"Ne m'accuſez plus de publicr vne fauſſe doctrine; Vous voyez comme les maximes en ſont veritables au toriſez les pluſtoſtgrande Nimphe ,& ſer uez de ſupport à leur eſtabliſſement. LaNimphe ayant ouy cette belle expli cation n'y pût contredire& Merobée en cor moins repartir : Car de conteſter auec luy c'eſtoit perdre temps. Mais il ne fail lit pas de demander en reparation d'hon neur qu'elle fuſt condamnée à le bien ay mer ce qui luy fut accordé."},{"instruction_id":92,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"794","text":"Mais ie vous diray que faiſant extrémement ſecle che min eſtant paué ou couuert de Sable,depuis la Ci tadelle,iuſques au bord du Pactole& n'y ayant pas loin ,nouis marchaſmes iuſques làauec moins d'in commodité que d'aprehenſion : le Roy de Pont & Pactias nous ſùiuant auſſibien que Timonide qui portoit les trois petits Cercles d'argent,où eſtoient les Pierres d'Heliotrope,& qui deuoient eſtre atta chéescomme ie vous l'ay deſia dit. Mais enfin ,Sei gneur,nous trouualmes des cheuaux au bord de ce Fleuue : & vn petit Bateaudans lequel la Princeſſe Mandane,noftre Conducteur& moy paffafities les deux autresSoldats qui nous menoient,nousditant qu'ils pafferoient le Fleuue ſur deux des chenaux que nous auions veus menant les autres en main ."},{"instruction_id":93,"title":"OzJHCqmzG00C","page":"815","text":"Philoftete donne le nom de Petilie à une grandeVille qu'il bâtit vers la mê Ibid . me côte. Metaponte eſt encore une fem p.356. blable Colonie que le sage Neftor a for dée avec ſes.Piliens ici prés .... Les Locriens les Apuliens les Lucaniens ibid. les Brutiens les Peuples de Crotone de 9:345. Nevite de Mellapie en de Brindes 346."},{"instruction_id":94,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"816","text":"Mais il ne faut pas s'en eſtonner : car ie ſuis perſuadé que quiconque obeït aux Loix ſe fait aiſément obeïr. Voila donc Seigneur quelle eſt la naiſſance de Timante dont la perſonneeft ex trémement bien faite : & dont l'esprit n'eſt pas or dinaire. La cauſe de ſon voyage ; auoit meſme quelque choſe departiculier : car comme il eſt nay dans vne Ille qui diſpute de reputation auec la noſtre à cauſe des cent Villes qu'on y voit; il eut la curioſité de voir en effet fi Chipre deuoit eſtre miſe deuant Crete ; ou ſi Crete deuoit eſtre prefe rée à Chipre. De ſorte que ſon voyage eftant vni voyage de plaiſir & de curioſité; il arriua à Paphoścomine ie i'ay deſia dit auec vn équipage tres magnifique."},{"instruction_id":95,"title":"1R06AAAAcAAJ","page":"821","text":"Un valet de chambre de la Majeſté qui étoit un vieux routier dans les intrigues amoureuſes entendant un jour dire à la Reine tant de biens du jeune Prin ce prit le tems qu'elle ſe vouloit faire couper les cheveux pour lui dire Mada me le Prince Don Benigne c'étoit le nom de ce jeune Seigneur a un valet de cham bre perruquier qui coupe les cheveux à merveille."},{"instruction_id":96,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"824","text":"Sur la querelle qu'il auoit euë auec Proco re,on tira des coniectures qu'il l'auoit tué. Sur ces foibles apparences la iuſtice ſe ſaiſir de luy,& d'vn grand valet qu'il auoit ordinairement à la ſuitrearmé d'eſpee & de dague. Au defaut de preuues on les applique à la torture,oula vehe mence des tourmens leur fit confeffer ce qui n'e ftoit point,s'accuſans d'auoir aſſaſſiné Cerafte.En ſuitte dequoi Procore fue decapité & ſon valer pendu."},{"instruction_id":97,"title":"uCBjYiEs1TQC","page":"827","text":"Il vit la Princeſſe aſſiſe ſur ſon meſıne litayant la gorge & les eſpaules toutes deſcouuertes les bras re trouſſez iuſques aſſez prés du coudeles cheueux liez der riere la teſte auecdes rubans blancs& tombans par bou cles des deux coſtez de ſes ioües aſſez bas ; veſtuë d'vne sſtoffe blanche fort legere & aucunement tranſparente ; qui ne couuroit ſon corps qu'autant quil le falloit pour dire qu'il ne fuſt pas nud& laiſſoit voir au trauers & ſa blancheur & les proportions de fa taille. Elle reccuoit de l'eſclat par la quantité des flambeaux qui eſtoient al. lumez dans la chambre & eſtant aſſiſtée de trois filles aſſez agreables pareſſoit vne Venus accompagnée des trois Graces."},{"instruction_id":98,"title":"0DfyVWOzQBcC","page":"829","text":"Diſant helas ! Pour Dieu Cheualiers leur dit-elle en s'approchát fecourez moy,alliftez -moy contre les traiſtres qui ces iours paſſez onttué mon pauure mary će di fant auec des ſouſpirs & ſanglots intercouppez qui faiſoient pitié aux Cheualiersleſquels luy promirent ayde & faueur en ceſte aduerſité. Elle les ayant remerciez leur dict puis qu'eſtes donc reſolus à m'allifter fuiuez moy s'il vous plait vn peu de loing pour mieux executer l'affaire: car ie vous monſtreray par ſigne le lieu ou vous trouup rez & ſurprendrez ayſément les meurtriers & ayant piqué & pouflé fa mulcà cent pas d'euxelle s'arreſta & leur fit ligne qu'ils eſtoient dans une grange qu'elle monſtroitpuis s'euada couuerte de quelques bruieres & buiſſons & s'en va à toute bridechanger d'habits & demontaro pour encor aller mentir à quelqu'vn ."},{"instruction_id":99,"title":"9E25bX0PtysC","page":"832","text":"Quant à meſfients les gás d'Egliſecen'eſt à moy à en parler,liná reuerčmét & aucç modeſtie:mais il ſeinbleveu leur grád & ample patrimoine & richeſſes qui ont eſtécalculees & árreſtees de noſtre téps,le moter en ce Royaumeà douze millions trois cés milliures de rentequi doubleroiếtfi l'on prenoit l'eſtimació de preſét7 fans les hoſpitaux & aumornes: qu'ils deuroientpour la deſchargedeleur coſcienceſe reformer & reduire au vray & legitime.eſtat de leurs pre deceſſeurs & rendre la tierce partieaux pauures des lieux ,ou ſont leurs biés ſituez."},{"instruction_id":100,"title":"hoHy7bvnkJ4C","page":"836","text":"Que puisje croire que ce que je vous dis ? Alci biade voulant ſe faire un merite d'être dif cret,lui reprefenta le peu de raiſon qu'ilavoit de faire un pareil jugement mais il ne pût le perſuader. Cependant les Lacedemoniens faifoient de nouveaux efforts pour continuer la guerre & les Atheniens auſſi pour la ſoûcenir ; & le Roy partir peu de jours aprés pour ſe fais for de Decelée dont il fc rendit Maître & qu'il fortifia. La Reiae moins contrainte: depuis le départ du Roy voyoit tous les jours Alcibiade dont la pallion n'étoit pas moins forte que la ficane ; leur incelligence devine fi peu ſecrete que tout le monde en parloit à Sparte."},{"instruction_id":101,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"851","text":"AinſiMadame,quand il ſeroit vray que i'aurois tué Otane,ce que je ne crois point du toutie l'aurois tué ſans eſtre coupable ; puis que e! Cependant ſurla ſim -10 ple dépoſition d'vn de vos perſecuteurs ,qui m'ac' cuſe d'auoir tué à la guerre vn Tyran qui vous a U HD fait ſouffrir cent ſuplices ,vous voulez me rendrele plus malheureux homme du monde . Vous vou ONSER iez melme auoir cette rigueur pour moyde n'en lement tendre pas mes pleintes : au nom des Dieux,Mada IS ltifier me ne mecondamnez pas ſi legerement: ou du moins ne me condamnez pas ſi toſt. Plaſt aux pluie Dieux que vous inuoquez interrompit Ameſtrisque ie ne vous condamnaffe iamais& que voſtre a'mate innocence ne fuſt pas douteuſe :mais,Aglatidas,la t tene choſe n'eſt pas en ces termes là."},{"instruction_id":102,"title":"0DfyVWOzQBcC","page":"874","text":"Ch.s. Quel estoit celuyquieſcriuit l'hiſtoire de Chris ferionte de Gaule & comme l'hermite Onyngis l’enuoya à vn fien amypour la prefenter aux Ba rons de la Gaule: & qui estoient ceux que lesſtatues de bronze repreſentoientpage 20. Ch. Comme l'hermite Onyngis fut viſité en fon her. mitage en ce qu'il diſcourut auec Āmafiel le pauure.page ? ? Ch. Continuation des difcours de l'hermite Onyngis auec Amafietle pauureà propos du chien de Poyſeau& du veau Marin quiAmafiel nour riſſoit. page 27 Ch. La mort du vieillard Onyngos& du regret que pluſieurs Baa en eurentmeſmeles Bergers dela val. lee de rus.pag.3.1. Ch.9. Dugrand Empire de Mada& des Princes ge nereux dont cejte hiſtoire eſt remplie.pag.34. Ch.1o Abregé des Princes Chrestiens,& Cheualiersdont l'hiſtoire de Chriferionte eſt remplie.page 36. Ch."},{"instruction_id":103,"title":"RCM6AAAAcAAJ","page":"877","text":"Mais je ſuis aſſez équitable pour ne vous pas re garder comme l'auteur de tous mes.de plaiſirs.Je ſçay que ce n'eſt point par vos loins que la Princeſſe que j'adore vous conſerve ſon coeur ; J'ay appris,au con traire que vous avez fait tout ce qui pouvoit ſervir à la faire changer de ſen timent."},{"instruction_id":104,"title":"KYvognr-T8cC","page":"886","text":"On le lie à un arbreon luy reprochefa cruauté mais il s'enmocque& puis on va avertir la juſtice. Les ſer: gcants viennent qui le conduiſent avec une brouette dans un cachor ,& tous ſes parri cides viennent en la connoiſſance d'un chacun . Il eſt examiné il profere des blafphemes& dit hautement que ce n'eſt pas luy qui a fait ces maſſacresmais Dieu même ; s'il ne l'avoit pas voulu dit il il l'auroit empeché."},{"instruction_id":105,"title":"-gZXAAAAcAAJ","page":"898","text":"Ainſi l'amour étant un deſir & le deſir naiſſant de ce qu'on n'eſt pas nini à ce qu'on aime l'amour ne peut avoir un autre principe. Vous entrez dit Agamée dans la penſée de nos poëtes qui ont dit que l'homme & lafemme n'étoient autrefois qu'une ſeule & même per ſonne qui fut partagée en deux moitiés ; & vous ſoutenez apparemment ſur ce principe que depuis ce partage une des deux moitiés cherche à ſe réunir à l'autre comme lesparties d'un ſerpent coupé en deux : enſorte que dans la liaiſon de deux perſonnes qui s'aiment ce ſont les deux moitiés déſunies qui ſe ſont re. trouvées heureuſement."},{"instruction_id":106,"title":"QRk6AAAAcAAJ","page":"901","text":"Quenené reſpons-tis reptit Lylisqu'iln'y a que les petites douleurs qui faitentietter des larmes ; & que les grandes alToupillent ehtierement : le t'excuſei tu ne donnes pas encore de grands témoignages de douleur. Ce ſera deinaia qu'ils'y faudra em ployer lors que tu commencera à te reconnoi ſtre. Tu as bien veu les actions de ces.Bergers illie faut Amoureux qucnous auonsrencontrez pas eſtre inoins defefperé qu'eux : tules dois imi. ter en toute chofc: Carreliu reſpondit à Lyſis qu'il ne ſongcoit jamais qu'aux choſes preſentes& qu'il verroie le lendemain ce qu'il deuroit faite: Ils s'eitretin drent dece diſcours iuſqu'à tant qu'ils fuſſcót à Jamaiſon ou ils mireut à l'eſtable leurs pauures moutons qui cſtoient fi las . d'auoir tant elté pro mener squ'ils comboieņt quaſi ſur les dents."},{"instruction_id":107,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"907","text":"Et en effetil n'y manqua pas: car il continua de l'entretenir tant que ce preten du Arion fut à accorder ſa Lire,dont il ne penſa ia mais demeurer ſatisfait. Vingt fois il en abaiſſa & hauſſa toutes les Cordes les vnes apres les autres: & vingt fois apres les auoir abaiſſées & hauſſéesil les remit au point où elles eſtoient auparauant."},{"instruction_id":108,"title":"jSCVXaiKDT0C","page":"909","text":"Ne vous impatientez donc pas dit le Mar quis : car il faut que je m'habille . Lorſqu'il fut vēlu ,> il ſortit par une potte de derriére & alla chez la Comteffe lui conter cette hiſtoireLe Chevalier cependant l'attendoit toûjours dans la ruë& voyant qu'il > y avoit plus de deux heures qu'il y étoit il envoya ſçavoir s'il ne vou loit pas venir."},{"instruction_id":109,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"912","text":"Mais quen'eſtantpoint paſſé de Bateau & vn Chariot vuide eſtant venu là,ils auoient changé de deſſein : de ſorte que comme ils eſtoient preſts d'y mettre le corps d'Abradate Panthée eſtoit ar riuée aupres d'eux : qui n'auoit pas pluftoft recon nu le corps de ſon Mary qu'elles'eſtoit iettée auec precipitation du haut de ſon chariot & s'eſtoit af liſe aupres de luy : en faiſant des pleintes ſi doulou reuſes & en l'arroſant de tant de larmes qu'il n'y auoit rien de plus pitoyable à voir. Et en effetCy. rus s'auançant auec diligence & deſcendant de cheual à quelques pas du lieu où eſtoit cette dé plorable Princefle > il la vit aſliſe aupres du corps d'Abradate à qui on n'auoit pas ofté les magniti ques Armes que Panthée luy auoit données ; car comme le Party ennemy auoit eſté vaincu leurs Soldats n'auoient pas elléen pouuoir de ſonger à deſpoüiller des morts : & Cyrus auoit pourſuiuy ſa victoire ſi loing que les liens non plus ne s'y eſtoient pas amuſez."},{"instruction_id":110,"title":"s_47AAAAcAAJ","page":"916","text":"Madame ie vous veux maintenant accoller de nouueau : car ie ſuisſeur de Primaleonqui me ſuis celee iuſques à l'heure preſente. Ha bon Dieu reſpondit Gridoine que vous auczbien ſceu vous tenir tous ſecrets & cachez ! Apres vin drenrla Royne de Trace ſæur de l'Empereur Fran celine & toutes autres parler à Gridoine & luy faire reuerence & carefle. Et ſur ces entrefaites Primaleon &Fleride baiſerent la main à l'Empereur & à l'Impe ratrice comme auſfi fit par force Dom Douard & l'Imperatrice dit."},{"instruction_id":111,"title":"1R06AAAAcAAJ","page":"935","text":"Il en eut dit davantage fi cettebelle perſon De aprés avoir dit quelques mots à l'oreille d'Emilie ne l'eûtobligée à ſe retirer avec elle lui donnant à peine le loiſir de s'excuſeren deux mots ſur ce qu'une indiſpoſition de ſon mari la contraignoit de ſe retirer. Si Antoine avoit été ſurpris de la rencontre inopinée de fon inconnuë il ne le futpas moins de ſon départ precipité ; & fetournantversſon ami que cette avan. turerendoit preſqueau ſi étonné que lui Mon cher Scipionluidit il vous pouvez me rendre un office que je vous rendrois avec joie dans une pareille rencontre. Emilie en vous quitant ne vous a pas deffendu d'aller chez elle ; vouspourez ſans crainte me mener à ſon apartement où nous trouveronsſansdoute ſon amie & où je tâcherai d'aprendre ce qui l'oblige à me fuis avec tant de ſoin . Comme Scipion étoit familier dans cettemaiſon il alla avec ſon ami droit à l'apartement d'Emilie ; & la tortune voulut qu'en entran : dans la chambre ils virent d'abord cette Dame & la compa gnequi auprés d'une fenêtre s'entretenoient avec une action fort ſerieuſe. Antoine reconnut d'abord ce vilage bien aimé; mais l'inconnuë ne le vit pas plutôt paroîtreque quittant bruſquement Emilie elle cou . rut dans un cabinet ."},{"instruction_id":112,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"942","text":"Voila Alcobrand dans le grain iuſques à la gor ge & au bout de ſon deſſein . Ilaalluméce feu de diuiſion il fait ſemblant de crier à l'eau : mais au lieu d'eau pour l'eſteindre il y verſe de l'huile pour l'embraſer. Il offre ſon ſeruice & ſon épée à Ormin iure auec luy par vn de ſes confidens quiluy enuoyela ruine de Leonce luy fait met tre le feu dans lesoreillespar cet Ambaſſadeur fi bien qu'Ormin ſe dit obligé à celuy qui taſche de le perdre & pouſſant les flammes par la gorge ne reſpire que la mortde Leonce."},{"instruction_id":113,"title":"uvBgAAAAcAAJ","page":"943","text":"Le tems étant donc venu que la France a eu beſoin de lui comme l'a voit préditleMarquis de Louvois ; & le Roi ayant expérimenté la premiere Campagnequi étoit de 1689.que ſes Arinées étoient mal gouver nées& qu'elles n'agiſſoient pas conformément à ſon intention ,& comme il l'auroit bien ſouhai té ; Que fi d'ailleurs ſes armes n'avoient point eu de ſuccez cette année -là ce n'étoit pas par le manque de forces & d'être ſecondées & foûte nuës par de grandes Arméesmais plutôt la faute du Generalquin'étoit pas aſſez entreprenant ni aſſezruſé."},{"instruction_id":114,"title":"uCBjYiEs1TQC","page":"948","text":"La pluſpart' co gnoiſloic bien que c'eſtoit yn artifice de Diccarquen'y ayant pasd'apparence qu'vn ſeul homme voulult fefai fc tyran d'vne ſi grande ville qui eſtoit ſous la domina tion de Claude qui regnoic alors durant la plus grande force & tranquillité de l'Empire Romain. Le peuple qui aimoit Hermocrate commençoit à fe mutiner con tre les accuſateurs ;ce que voyant Diccarqueilfut d'a uis de r’enuoyer la cognoiſſance de ce crime ſuppoſéau Gouverneur de la Prouince : mais les Syracuſains ne le voulurent iamaispermettre de peur qu'ilne fuft fait iniuſtice à Hermocrate ; & alleguant les priuileges qu'ils s'eſtoient conſeruez de cognoiſtrede telles affaires ils voulurent en eftre les iuges : coute-fois n'oſant pas aulli l'abſoudre encierement depour que Diccarque ne s'en plaigniſt au Gouuerneur ils s'aſſemblerent désl'apreſ diſnée & fc contcnterent de le bannir pour cinq ans ſelon leur ancienne loy du Petaliſme qui auoit eſté fai . te contre ceux qui affectoicnt la cyrannic .."},{"instruction_id":115,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"950","text":"Seigneur ( répondit l'effronté Eſpagnol) quel le reſtitution luy en puisie fairepuiſque ce qui eſt fait eſt fait:Cet honneur ( reprit le Duc ) ne ſe peut reparer que par le mariage. Il faut que vous l'épouliez toutmaintenant,ou que le bour reau vous mette la tefte aux pieds. Garcias ſe voyant ſerré deſi pres(car le Prin ce ne luy donna aucun loiſir de deliberer) dedeux maux choiſit celuy qui luy ſembla le moindreconſentant de prendre Leocadie pour femmeMais celle cy refuſa courageuſement de le pren dre pourmary,l’appellant toute forcenée de co lerele meurtrier de ſon époux& le bourreau de ſa pudicité. Mais apres trois paroles que le Duc luy dit en particulierelle changea de langage& conſentit aufli toft de l'épouſer."},{"instruction_id":116,"title":"-gZXAAAAcAAJ","page":"953","text":"Il croit que ſon ami ne lui veut rien dire parce qu'il n'a rien que de funefte à lui apprendre ; & dans cette penſéetranſporté de douleur : ah ! Eliante eſt morte ou mariée à Périnte ; & vous me le célez pour ne pas me donner le coup de la mort. Mais il ne ſera pas dit que je ſurvive à votre mariage ou à votre mort. Il voulut alors s'expliquer : mais à la première parole une rougeur lui couvrit le front & Alceſte lui vit refermer la bouche & baiſſer les yeux avec quelque marque de honte."},{"instruction_id":117,"title":"PMcvAAAAYAAJ","page":"954","text":"Mais en cela elle ſe trompoit & la Maitreffe lui en ſçut très -mauvais gré. Elles s'excuſent ſur ce que la Nature eſt foible en elles ; qu'on le ſçait bien & qu'on a tort de les pouſſer à bout : Que s'il y a du mal c'eſt pour ceux qui le leur font faire & non pas pour elles qui ne leconnoiſſent pas."},{"instruction_id":118,"title":"nvoFAAAAQAAJ","page":"958","text":"Ergafte alloit repartir quand Agamée l'interrompant & s'adreſſant à Célé mante : Ah Berger lui dit-ilne vous défendez ni de l'un ni de l'autre : car de quelque côté que cela vienne vous êtes toujours bien heu reux 2s'il eſt vrai que l'amfiction n'ait point de priſe ſur vous ; & je n'eſtime pas moins votre tranquillité ſoit que la nature vous la donne ou que vous la puiſiez dans votre raiſon . Le malheur de Célémante dit Ergaſte c'eſt que la nature & la raiſon n'y ont point de part. Ce qui ſeroit chez un autre une perfection de la nature n'eſt qu'un effet d'infenfibilité chez lui; & par un autre défaut de raiſon il croit 2 que c'eſt une vertu que d'être infenfible."},{"instruction_id":119,"title":"0U_meBe_W1wC","page":"959","text":"Si Madame de Cleves m'avait demandé mon avis ſur la conduite en cette occa fion je n'aurois pas approuvé non plus que le Critique qu'elle euſt fait porter ces tableaux à Coulom B miers : Je ſerois allé plus loin & j'aurois combattu lon amour dans ſon coeur & luy aurois con ſeillé d'en arracher juſques aux racines."},{"instruction_id":120,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"962","text":"Ligdamis fort eſpouuenté de ce que Cleonice luy difoit fe mit à la preſſer de luy par ) ler plus clairement: & alors s'eſtant determinée à rompre abſolument ce iour là auecque luy elle tira de fa poche la Lettre qu'elle auoit priſe chez Artelinde: & la luy monftrant voyez luy dit elle voyez foible & diſſimulé que vous eſtes fi celuy qui a eſcrit cette Lettre,eſt mon Amant ou mon Amy:ou pluftoft s'il n'eſt pas le plus fourbe de tous les hommes . Ha Madames'eſçria t'il que les aparencesvous trompent li vous croyez que cette Lettre ſoit vne marque d'amour pour Arte linde !"},{"instruction_id":121,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"965","text":"Mais Sei gneur la principale raiſon qui fait que je luy en ſuis fort redeuable eſt que par là ie jouis de l'hon neur de vous voir que i'auois extrémement deſiré. Ie ſuisbien glorieuxreprit modeſtementCyrusqu'vn Pțince qui a aſſez de vertu pour ſe faire ai mer des ſiens iuſques au point que vous eſtes ai mé des voſtres; ait quelque diſpoſition àm'aimer: car il eſt à croire que tant de vaillans Hommes ne vous reuerent comme ils font que parce que vous eſtes encore plus vaillant qu'eux. Mais Sei gneur adiouſta t'il comment eſt il poſſible que ie n'aye iamais entendu dire qu'il y euft vn Prince en Egyptequi portaſt le nom de Seloftris ? Seigneur re pliqua ce Prince blefié quand ie me ſeray ren du digne de voſtre eſtime par quelque action conſiderableie vous aprendray qui ie luis : aulli bien ne me ſentay-ie pas en eſtat de pouuoir vous faire ſçauoir toutes mes diſgraces & toutes cel les de ma Maiſon."},{"instruction_id":122,"title":"uCBjYiEs1TQC","page":"972","text":"Mon cher Melintereſpondit Palame de haſtez vous donc de me le dire & affeurez vous que quand ie vous pourray ſeruirie ne ſongeray pas à vous faire des reproches. Alors Melinte luy declara tout ce qui eſtoit de la naiſſance ; ce que Palamede eſcouroit auec tant de contentement qu'il n'euſt pas ſi bien reſſenty vn pareil bon-heurqui luy füſt arriue. Il ne ceſſoit d'admirer vne fortune fi peu ordinaire & ne doutoic pointque Diocles ne ſe trouualt conuaincuparles moyens qu'ils en auoient: qu'en fin s'ileſtoit beſoin de violence il ne fs roit pas hommepour leur reſiſter. Melinte paſſa tout ce diſcours auec aſſez d'al ſeurance: inais quand ileut deſſein deluy deſcouurir l'affe ction qu'il auoit pour ſa fæurà peine oſa-t'il prononcer le beau noin d'Ariane ."},{"instruction_id":123,"title":"-0OYu5EbSbkC","page":"973","text":"Pour la quarreleure d'iceux furent employez oo ze cens peaux de vache brune,railléeà queue de Merlus,aueccres-grande anifice. Pourlon Saie furencleuces dix -huiet cens audes de velours bleu,ceior en greue ,brode aleotour de belles violetces& parle milieu depeintes d'argent de capetilleenchede. ftsées de verges d'or auec forces perles. Sa ceipture fue de trois ceps aunes & demie de ſerge de foye moirić bianche & moitie bleu ,ou ie me ſuis bien abuſe ."},{"instruction_id":124,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"981","text":"Les communes ſont leuéesles Archers vontattacher le petard à la portenous ſommes pris infailliblement. Mes compagnons pour ne tomber entre les mains de la Iuſtice & feruir de parement à vn gibet s'enfuyent par la porte du jardin & gagnent les bois. Alors Liſuard tirantSinat par force iln'eſt pas tempsluy dit -ilde prendre ny ſes plaiſirs ny fa vengeance ouy bien de fauuer ſa vie & ſon hon neur. Si vous ne voulez venir nous vous allons abandonner vous auez dede quoy racheter voſtre vie : mais nous autres miſerables ferons ſacrifiez å l'exemple & ſeruirons d'exercice au bourreau. Sinat le crût& promptement gagne le iardin & s'enfuit apres les autresvers vn bois qui ombrageoic vne montagne & où il ſçauoit pluſieurs cachettes pour y auoir eſté ſouuent à la chaſſe. La maiſon eſtant fans reſiſtance & nul ne paroiſſant pour la defendre fut auſſi toft priſe par eſcalade."},{"instruction_id":125,"title":"0U_meBe_W1wC","page":"994","text":"Il fait ſi bien le: contraire de cela dans la prati que & lors qu'il ne s'amuſe point à raiſonner“ qu'en un aus? . tre endroit il donne un adjectif feminin à un homme feule ment go parce qu'il l'a habillé en femme : pour lay faire dire des fol ."},{"instruction_id":126,"title":"nvoFAAAAQAAJ","page":"1001","text":"Il n'avoit garde de lui parler d'une nouvelle maîtreſſe'comme fon père le ſouhaitoit : cette propoſition n'eût fait qu'augmenter une affli&tion déja trop pro pre à l'accabler . Après avoir ſu de lui l'inutile fuccès de fa recherche il voulut l'entretenir de ce qu'il avoit appris de ſon côté & lui conter une partie des aventures du roi d'Egyptepour endormir ſa douleur par ce récit : mais à peine Tarſis y donnat il attention fes pro pres dilgrâces ne lui permettant pas de fonger à celles des autres ."},{"instruction_id":127,"title":"On6-T4-1dwIC","page":"1007","text":"Le iuge les voyant venus deuant luyleur dict: Seigneursie tiens vos armes pour accomplies& auez tous deux bien e vaillamment faict; leur priantqu'ils touchaſſent enſemble & fuſſent bons amis leſquels le firent treſ-libera lement; & ce faict s'en retournerent en leurs pauillonspour eux deſarmer. Puisapres ce qu'ils furent defármez s'entre treuuerent enſemble dedansles lices eux entraccollans & mercians del'honneurqu'ils auoient faict l'un a l'autre. Et apres ce retournerent tous deux en leurs logis& ainſi ſe pafferent icelles armes."},{"instruction_id":128,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"1016","text":"Mais Dieu permit par ſon iuſte iugementqu'iltomba dans les pie ges qu'il preparoit à l'honnefteré d'Eufronie. De vous dire de quelle forte il lui fit connoiſtre le tourment qu'il ſouffroit pour elle & les repu gnances qu'il eur à lui declarer ſes honteuſes pre tenſionsc'eſt ce que ie ne ſçaipas& quandie le ſçaurois ie ne voudrois pas ſallir le papier de ces noires procedures.Tano y a qu'Eufronie ne dou tant plus que ce vieux tiſon ne viſaſt à l'embra ſement de ſon honneſteté plutoſt qu'à vn em braffement legitimęfit ce que deuoit faire vne fille fage & bienauiſee,telle qu'elle eſtoitauer tiſſantles freres de la paſſion que ce vieillard lui auoir deſcouuerteles priant de trouuer quelque pretexte ſpecieux pour la deſtourner d'aller der ormais dans ceſte maiſon où la preſence ne fai ſoit que ietter de l'huile dans vn feu ,qu'il eſtoit à propos d'eſteindre auec l'eau de l'abſence."},{"instruction_id":129,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"1034","text":"Ainſi le Prince Seſoſtris ignorant ce qu'on faiſoit contre luy ne ſongeoit qu'au mal heur que la Grandeur où il eſtoit luy cauſoitne fçachant pas qu'il l'alloit bien toft perdre. Cepen dant Heracleon fut au lieu où eſtoit Timaretequ'il trouua aſſez en peine de Traſeas auſſi bien que Nicetis : mais elle la fut bien dauantage 'lors qu'elle vit vn Chariotplein de Dames : & que ces Dames luy dirent qu'elles auoient ordre du Royde la luy mener."},{"instruction_id":130,"title":"_6A-AAAAYAAJ","page":"1043","text":"Outre que j'estois en ce rencontre un peu etourdiet qu'il m'auroit esté difficile de faire un autre com pliment sur le champ à une belle inconnuëje jugeay bien aux yeux de la soeur Placidedont le brillant le disputoit au vif de l'autrequ'elle n'estoit point de ces critiques ridicules qui censurent à la legere. Je lisois sur son visage et dans son maintien l'air d'une devo tion aiséeet je ne fus pas trompé dans ce sentiment parce qu'au lieu de rencontrer une mysanthropeje trouvay en elle la fille du monde la plus spirituelle et la plus galante."},{"instruction_id":131,"title":"EzeXgqfhMSkC","page":"1054","text":"Si je pouvois le faire je vous le promettrois volontiers. Je prierai Dieu pour vous. Peut-être mes priéres vous ſeront-elles de quelque utilité. En tout cas je vous envoyerai de tems en tems un Clerc pour ſçavoir ſi elles vous au ront ſervi de quelque choſe. Donnez -vous en bien de garde repartit la belle. Mon mari eſt l'homme du monde le plus jaloux ; & s'il s'en appercevoit toute la terre ne lui ôteroit pas de l'eſprit qu'il n'y eût de crime. Ne vous embarraſſez pas de celacontinua le Moine. Je ferai enſorte qu'il ne vous en parlera jamais. Si vous êtes bien aſſuré d'y réuſſir dit enfin la pénitente vous ferez tout ce qu'il vous plaira."},{"instruction_id":132,"title":"cNw9AAAAcAAJ","page":"1067","text":"Il mourroit d'en vie de le lire mais fa fierté fi oppoſoit.. Apréscout ce qu'il avoit dit de la Mai treffe il luy fembloit que les deux Mi lords qui l'examinoient le plaiſante roient . Le Comte de S. Alban penetra fans peine celle où il étoit. Croyez -moy luy dit-il ne tenez point le parti de vô tre colere contre les interéts de vôtre coeur le mien m'aflure qu'il s'agit d'u ne juſtification ; ne ſerez vous pas ravi que la Comcelle ſe mette en état de vous en faire une telle que vous la pou vez ſouhaiter."},{"instruction_id":133,"title":"V3MVAAAAQAAJ","page":"1072","text":"Le Comte reconnut la voix de fon Garde qu'il avoit toûjours vů auprés lui pendant le.combat & croyant qu'il parloit de bonne foi il retourna la téte & leva la viſiere de ron caſque pour découvrir où étoient les ennemis. Mais ce traitre lui lâcbra fon piſtolet& l'ayant areiardansl'en droit qu'il avoir découvertil ſe rendit digne de la recompenſe qu'on lui avoit promiſepar le plus grand & le plus énorme detous les crimes."},{"instruction_id":134,"title":"iNs0AAAAQAAJ","page":"1073","text":"Cependant vous ne vous en plaignez point & ſeriés meſme marris de vous en deftaire. Mais eft ce choſe fi difficile à ſupporter que cela ? Conibien de perſonnesd'ailleurs alles lainespaſſent des nuits ſans dormir : Ces veilles ont elles iamais fait mourir quelqu'vn des voſtres ? Ou trai nent elles en ſuitte des rêuerics comme il arriue dans les fieures ?"},{"instruction_id":135,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"1082","text":"Cependant qu'ils boiuent ces eaux deſrobeesque le prouerbe ſacré dit eſtre plus douces que les autres l'oncle & la mere de Quintil qui le ſurueillent& qui font elpier les deportemens,lui en font de grofles reprimendes.Maisil les repaiſt de menſonges& ne pouuant nier ſa hantiſe en la maiſon de Didier,tantoſt il dit que c'eſt pour voir ce ieune homme ſon amitantoſt que s'il s'amuſe aupres de fa læur,ce n'eſt que par maniere de pala . fe-temps & de bien -ſeance ſans aucun dellein de l'eſpouſer."},{"instruction_id":136,"title":"b8_5fKTBsW4C","page":"1091","text":"Ce diable ſe défendant pa roiſfoit à cul vû & montroit deux gros diutierscomme pommes de cas pendu en la forme de beaux gros couillonspourraits de naturel . Un jour que le vicux Chantre de l'Egliſe dînoit chez moilc Baron nôtre ami lui fit la guerre de ce diable endi dime qui étoit choſe honteuſe à voir aux yeux de licats de cespudiques filles. Le bon homme rioit & remarquoit ce qu'il lui diſoit& fi bien qu'a prés être forti il alla à l'Eglife voir s'il étoit vrai : ayant vû cette verité il fit allembler la compa gnie remontrant que les heretiques auroient oc $ caſion de contaminer le puretoire li on ne pre noit garde à ce dont ilfaiſoit plainte ſur le ſujet des trebillons de ce diable. Le tout fut remis au prochain Chapitre auquel le fait verifié Commiſ faires door il futl'un furcnt hommez pour mono . cordialement ſelon la conclufion charier le diable ."},{"instruction_id":137,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"1095","text":"Mais la balance de la luſtice bien diffe rente de celle de ſon iugementles ſçauoitpeſer au poids du lanctuaire,puiſqueceſtecruauté exe crable offenſoit les loix& de l'humanité & d'vn Sacrementqui entre les autres eſt appellé grandCertes conime ce qui paroiſt elleué deuant les hommeseſt abominable & rauale deuant Dieu: auſſi ce qui nous paroiſt le moindre en faict de coulpe,eſt fort grief deuant les yeux de celui qui a trouué de l'iniuſtice en ſes Anges & à la veuë duquel les Aſtres les plus brillans ont de l'ob fcurité."},{"instruction_id":138,"title":"-G8GAAAAQAAJ","page":"1098","text":"Je ferai auili périr ma d'armes vinrent bientôt aunombre de cinq niécequi par fon amour pour un Fran cens le menetrier les falua & leur deçois eſt cauſe de la mort de fon pere. manda ou ils alloient ? Huon eut entendu parler ainſi de pondit : puiſque nous voyons que vous la belle Eſclarmonde il fe fentit agité & 1 êtes beau menetrierje vous le dirai.Nous dit en lui-mêmeavant qu'il ſoit peu de allons vers le Roi Yvoirin de Montbrant temps j'irai la voir & chercherai toutes il veut aller contre l'Amiral Galaffre par les occaſions de lui parler. Le Roi apa ce que depuis peu de tems la demoiſelle pella :Moufflet le menetrier & lui dit : Esclarmonde fille de l'Amiral GaudiſſeJe n'aime pas être toujours dans la criſe paſſoit devant Anfalernemaisl'Amiral teſſej'aime beaucoup mieux me réjouira 다 Galaffre la prit & fit tuer tous ceux qui Sire lui répondir le menetrier je ſuis la conduiſoienttrès Roi Yvoirin eſt voulu ,l'épouſer il a -fâché il nous a fait à exécuter & le prêtAlors il prit favos ordres. viéle qui étoir bien aca > mander à cet effet afin d'aller détruire cordée & en joua -ſi bien que c'étoit un l'Amiral Galaffre. Vous ſayez maintenant plaiſir de l'entendre il n'y avoir aucun le ſujet de notre voyage ... payen qui ne fe ſentit tranſporte de plais lirils commencerent ſe réjouir : Huon Comment Muon de Bordeaux du Maître diſoit en lui-mêmepuiſſe cette joie être : Moufflet le Menetrier arriverent à pour moi d'un heureux préſage. Il eut Montbrant & comment Huon de Borà peine fini de jouer de ſes initrumens; deaux parla au Roi Yvoirins que l'on vir les uns lui donner leurs robes d'autres leurs manteaux ils étoient aſſez Uon ayant entendu les payens qui \" fatisfaits de pouvoir lui donner quelque parloient d'aller où étoit la demoiſelle chofe Huon étoitaffez occupé à mettre Eſclarmonde fur bien ſurpris & dit au tout ce que l'on donnoit dans la malle meneurier qu'il falloit aller àla guerre avec & il n'en étoit pas fâché puiſqu'il devoit eux Moufflet luirépondit qu'il ne ſe ſouen avoir la moitié. Le Roi Yvoirin Te.. cioit pas d'y aller ' ils arriverent enfin à garda Huon & dit à ceux qui étcient au* ."},{"instruction_id":139,"title":"LE-sTAJ06_oC","page":"1112","text":"Ceux qui te cognoi. Itront te iugeront touſiours di. gne d'augels & de vi× : Tu es du tout aymable& pour coy il faut auoir ta paſſion meſme& en ſouffrir les fila . mes. Aymable ,d'autant que tu es beau& quelque choſe de bon ce que le bien traiſne touſiours auecque ſoy& r'aymer ſur cesraişõs c'eſt r’aymeracauſe de roy meſme."},{"instruction_id":140,"title":"uCBjYiEs1TQC","page":"1114","text":"Pource ,luy dis-ieque le peuple ın'acreu auiourd'huy bien content& ie trouue deuant vous ma condition bien malheureuſe. Si cela eſtrepritellevous deuez éuiter ma preſence auec beaucoupde ſoin & chercher les aſſemblées publiques où la fortune vous eſt ſi fauorable. Mais luy disie ſi ie ne puis auoir de bonheur he ſans vousce ſeroit vn mauuais moyen d'eſtre ureux que de vous fuir. Si vous recherchez ditellebe bien d'eſtre eſtimé autant que peut eſtre vne perſon ne de voſtre mcrite vous ne deucz point vous croire mal-hcureux prés de moy."},{"instruction_id":141,"title":"cf85AAAAcAAJ","page":"1129","text":"Je me ſuis outragémoi-même avec mon outrecui dance & ma preſomption. Car j'ai été con duit de Dieu comme une des creatures& me ſuis voulu mettre à parler au Diableà qui je me ſuis donné corps & ame & me ſuis vendu à lui. Partant je ne puis plus ef perer de grace mais je ſuis pour être jerte en damnation & miſere avec Lucifer. Ha malheureux ! Helas !"},{"instruction_id":142,"title":"LE-sTAJ06_oC","page":"1139","text":"Thuriceſte qui ne máque pas de valleur(ſi tu nedis la ſiēneeſtre vn veri table deſeſpoir )mais biệde iuſtice & parconſequentdebon-heur le voulut ainſi dautant plus librement qu'il iugea que la nuia luy pourroit en toutcas eſtre fauorable auec l'aſſiette forte du lieu où il s'eſtoit campé,& que meſme la difficulté du paysempeſcheroit touſ jours de le ſuiure. Il ne ſe trompa pascar Ares craignant quelque coup par derriere ,qu'il neluy futpaspoſſible de preuoirfeit retirer ſes gēs ſi toftquele iourcommençaà ſe brunir."},{"instruction_id":143,"title":"4V_2ecjsRTEC","page":"1143","text":"Que ſe les hagan tributarios,como Marco Antonio a Anaſenor. Que meran en los ſepulcros ſus imagenes,comoCipion Afri cano la de Enio. Que con ruegos y dones los lleven a ſuscaſascomo el Rey de Egyto a Ni candro.Queſe les hagan familiares,como Ar quelao a Euripides. Que ſe alegren de tener hijos en ſu vida como por Ariſtoteles ſe ale grò Filipo de tener à Alexandro. Que les den dones extraordinarioscomo dio el Rey To lomeo a Cleombroto . Que perdonen por ſu cauſa las ciudades como Alexandro perdo nò a Lampaſco,por Anximenes.Que los Em peradores rompan las leyes por ſu cauſaco mo por la Eneida de Virgilio contra ſu telta mento las rompio Auguſto. Que los lleven por compañerosen ſus carros triunfantesco mo Trajano llevò a Dion."},{"instruction_id":144,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"1147","text":"Cet homme m'a donc dit qu'il fut le Chef de cette entrepriſe : que le Prince Tydéeluy ordonna d'al ler habiter à la moins peuplée des IllesCyclades: & d'empeſcher Elſimene d'y parler à qui que ce ſoit: ne voulant point la faire mourir ny vousauſſipar ce qu'il croyoit que ſi par haſard ſon crime eſtoit deſcouuertil auroit touſiours vne voye aſſuréc de ſauuer ſa vie eſtant Maiſtre de la voſtre & de celle de la Reine voſtre Mere. Cet homme qui s'appelle Acrate m'a donc dit qu'obeïſſant à con Maiſtreil enleua la malheureule Elſimene auec ques vous ; & qu'il prit toutes les richeſſes de ce Chaſteau. Mais qu'afin de ne pouuoir eſtre del couuertil ne prit pas vne des Femmes de la Reine !"},{"instruction_id":145,"title":"AbosphRNMlsC","page":"1151","text":"Apres cela il en arriţa vingtcinq autres tops conuerts de damas bleu & tous les courſiers,eſtoient harnaché de mefmeeſtof fe ,comme verrez cy apres. Comment il enra dars la ville les autres vinge.cing chariots Toms cowners de damas bleu portant les robes de Jean de Paris. Rregardezdit la Poçelle voicy venir d'autres ani quand ils forent preson de manda á cenx qoi les me. noient: A qui ſont leſdits chariots ?"},{"instruction_id":146,"title":"y0xoAAAAcAAJ","page":"1153","text":"Qu'o ne parle plus de cet anciē Timotheeà qui la fortunc metroit quelques checiues villes dans des recs:La grande maindu Dieu des armees a mis les Prouinces Szles peuples comme en vn moment dans ce grand filet d'or del'amour 8c de la clemence du Royreduiſant en ſon obeïflance toutes les places rebelles quiontouuert les yeuxà leur trap quillité,apres les auoir tant de fois fermez à la raiſon ."},{"instruction_id":147,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"1154","text":"Remarquons au moins en cer Euenement yn ex treme effort de la mauuaiſe conſcience qui mene à la mort par les meſmes chemins par où on tậ che de la fuir & yn grand trait de la luſtice qui tient couſiours ſon glaiue ſur la teſte des pecheurs+ iuſques à ce qu'en ce monde ou en l'autre elle leur faffe fentir ſes equicables châtimens. Le Tire-laiffe."},{"instruction_id":148,"title":"jtJVAAAAcAAJ","page":"1166","text":"Quand Themiſto cles vendit ſa maiſon il fit crierpar la trompet te afin de la vendre plus cherqu'elle eſtoit pres de bons voiſins : & au rebours bien infortuné & mal-heureux eſt celuy qui a vn faſcheux voiſin. Voila pourquoy Vergile dit que de par le Diz ble Mantoue eſtoit trop pres des fauxbourgs de Cremonc. Lupolde dit qu'il ne fut onc bonne chanſon chantee fe viſiter & familiariſer ainſi auec ſes voiſins& qu'en tout cela n'y a pas grád acqueſtle fauoir plus par experiéce que par rai fon : car il eſt eſcritentr'-aymons nous entre hantons nous."},{"instruction_id":149,"title":"lvc5AAAAcAAJ","page":"1170","text":"Acante fe leva auſſi -toft pour l'aller prendre luy-méme craignant que pendant qu'on iroit chercher la Ju ftice'ce voleur ne s'en allaftArpaſie l'arreſta par le bras & fit tout ce qu'el le put pour luy perfuader qu'il ne de voit point s’aller commettre luy -mémeà arreſter un voleur. Qu'il devoit ſeu lement le faire ſuivre & envoyer aprés querir la Juſtice pour s'en faiſir où il fe roit. Toutes ces raiſons ne purent rien ſur l'eſprit d’Acante. Il vouloit avoir des nouvelles de ſa Bague & faire voir à fa Maiſtrefiequ'il n'eſtoit pas un im poſteur."},{"instruction_id":150,"title":"EzeXgqfhMSkC","page":"1172","text":"Vous ſçaurez Monſieur qu'il y avoit il n'y a pas long -tems en cette ville un ſçavant Necromancien nommé Michel l'Ecoſfois à qui pluſieurs Gentils hommes firent de grands honneurs. En s'en allant il. laiſſa à leur priére deux de ſes diſciplesfort ſçavansauxquels il donna ordre de rendre à ces Gentils . hommes tous les ſervices qu'ils pourroient en conſidération des bienfaits qu'il en avoit reçûs. Ces deux hommes donc fervoient volontiers ces Gentils. hommes non ſeulement dans leurs affaires de galenterie mais encore dans les autres. La ville & les habitans leur ayant plu ils réſolurent de s'éta blir à Florence & firent de grandes liaiſons avec pluſieurs perſonnes,ſans diftinguer entre les Gentilse hommes & les.Bourgeoisentre les riches & les pauvres. Il ſuffiſait que les gens fuſſenſ à peu près de leur humeur."},{"instruction_id":151,"title":"jx46AAAAcAAJ","page":"1180","text":"Et bien ( Calliſtée) que deuintes vous à l'eſclat de tant de richeſſes ? Que de uint encore Thrafylle? Ceſte pluye d'or les efface de voſtre me moire& rend en vous croyable ce que les Poères ont eſcrit de la belle Danaé . En fin pour toute recompenſe vous bail ſez les yeux& dictes que voſtrevolonté depend de celle de voſtre Oncle& que vous accorderez ce qu'il trouuera eſtre !"},{"instruction_id":152,"title":"-G8GAAAAQAAJ","page":"1184","text":"Les deux Chevaliers vinrent en Gloriand dit le Roije ne le puis fairefuite vers la Dame & lui dirent : Dane mais je veux bien que desea-préſent vous très -aimablenous fomines envoyés pour partiez pour aller ſecourir cette Dame & yous tirer du danger ou vous êtes. Je Quand Eſcların ande entendit Gloriand veux au li qu'il lui faſſe donner un apparelle fut ſi ravie qu'elle ne ſavoit quoi lui tement tel qu'elle le demanderaqu'il la répondre enliņ reprenant fes feaselle faſſe bailner & nettoyer & lui fa ſe donlui dit : Cher Gloriandje dois bien vous ner quatre nobles Demoiſelles pour la feraimer & vous cherir de ce que vous me vir & accompagner & que je veux qu'elle donne de si heureuſes nouveles. Alors ſoit nourrie comme ſa propre fille qu'il Gloriand & Malebron dirent a Eſclarmon veille au.Ti à ce que l'on ait beaucoup de de repoſez -vous un peu ici juſqu'à ce que foin des priſonniers diteslui bien que nous avons délivré les priſonniers que l'on s'il n'obſerve pas mes com nandenensil conduit à la mort & que nous eſpérons me le pai ra cher. Gloriand & Malebron ramener auprès de vous."},{"instruction_id":153,"title":"OB9aAAAAcAAJ","page":"1185","text":"It ante eſt vrai répondit Paſquin que je COM vous ſuis trèsobligé de cette viſite DOH & je la mets au deſſus de mes meil Jon heures fortunes. Que j'ai de joye che repartit Latinus de voir un hom or me d'eſprit & d'un auffi bon goût que vous l'étes ! Je ne vois perſon Eme pe qui nous reſſemble."},{"instruction_id":154,"title":"aNYmNBcC-xcC","page":"1201","text":"La Reinc pleura long temps un Prince ſidigne de ſes lar. mes. Dagobert eut un ſenſible deplaiſir de fa: mort : mais comme avec une reputation fainte il étoit né parfaitement libertia il oublia fon : chagrin dansla volupté & ſon amour pour Re guertrude ac fut pas le ſeul qu'il donna à Nantil de."},{"instruction_id":155,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"1208","text":"La pensée que ie vay décrire eſt de cette natu-. re & bien qu'elleſemble ſerieuſe& peut:eftre trop ſombre pour porter le nom de ioyeuſetéfi eſt ce qu'elle fut traittée en vn temps de recreation & prie ſe pour celle par ceux quil'entendirent& qui en de meurerent conſolez & cdifiez. Bien que l'aloës,la rubarbe & l'agaric ſoient des medicamés fort amersneanmoins les Pharmacienspar le ſucre & le miel en rendent la priſe facilę. La mort eſt la plus affreuſe choſe entre les terribles & cependant les ames pieuſes changent ſon abſinthe en douceur & en ſon horreur trouuent des beautezdeſirables. Mais pour ne vouscepir pas dauantage en ſuſpensdiſons ."},{"instruction_id":156,"title":"aNYmNBcC-xcC","page":"1209","text":"La Ducheſſe de fer rare les retint à dîner & Julie qui obſervoit le Pape ne douta point du tout qu'Hortence n'cur dit la verité & s'en affligea. Le S. Pere favoriſé par ie Cardinal Farneſe trouva moyen de s'apo procher de Julie.Oferai je,luiditil tout bas,vous demander compte du repos que vous m'avez ôté& à quel uſage vous deſtinez un cæur qui ſe cro yoit pouw jamais cxempt de ſouffrances & qui s'y trouve cependant allujetti par l'Empire de votre beauté ? Madame fi elle n'eſt ac compagnée de quelque piué que deviendront ceux qu'elle enchaine ?"},{"instruction_id":157,"title":"KYvognr-T8cC","page":"1211","text":"Elle palit elle perd tou. te contenance elle ne fe peut plus ſoûte nir ſur ſes pieds fa conſcience crie contre elle fon honneur n'a pas de murailles d'airain pour la deffendre. Elle Alechit elle confefſe ſon crime& fait paroître une repentance digne de compaſſion. La Iuſtice eſt aveugle,on n'a point de mains ny pour eſtre flechie ny pour ſe laiſſer cor rompre par des prefens. Trente mille francs ne furentpas aſſez forts ny fon repentir aſſez capable pour la ſauver."},{"instruction_id":158,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"1212","text":"Ildi ſoit tout haut qu'il ne le trompait pas & que ce changement de Religion n'adiouiteroit pas vne minute de temps à la vie. Par lettres il exhorta Sibille de l'i miter en la repentance comme elle l'auoit ſuiui en ſon erreur& de le remettre au gyron de l'E gliſe."},{"instruction_id":159,"title":"p7A5AAAAcAAJ","page":"1215","text":"Le Dauphin eſtoit avec ſon frere lors qu'elle entra dans une chambre qů elle les trouva . Elle parut aux yeux de ce Prince avec tous ſes charmes ; & certaine rougeur que la chaleur & la fatique du voyage luy avoient fait naiſtre ſur le viſage ne contri bua pas peu à l'embellir . Louis la trouva ſi belle qu'il ne pâr luy refu fer fcn cæur."},{"instruction_id":160,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"1238","text":"Tant s'en faut que cet échecrendiſt Bamba plus fagequ'au contraire faiſant vn grand cumulte dans la maiſon elle menaçoit de chaſſer tous les ſeruiteurs qui eſtoient plus fidelles à leur Maiſtre qu'elle n'eſtoiç. Adalberon parcil à ces mouches qui reuiennent par dépit plus on les chaſſeioignant l'impudence à l'impudicité ſembloit chercher le delaftre qui l'accueillit. Et Bamba & lay irritezcon tre ces valets leur firent tant d'outragesleur firent tant de menaces& les chargerent de tant d'iniu res qu'en fin yn d'entr'eux perdant patience auertit Rigobert de ces menées qui ſe paſſoient au preiudice de ſon honneur."},{"instruction_id":161,"title":"jSCVXaiKDT0C","page":"1250","text":"On peut dire que c'étoit la femme du Royaume la mieux faj te & de qui la beauté de la voix égaloit celle du viſage. Le Marquis de Gourdonqui étoit proche d'elle à table ne pût s'empêcher de lui dire des douceurs & il le fit de fi bonne grace qu'elle en parut trèsfatisfaite. Ce progrès le perſuada qu'il en ſeroit aimés'il s'attachoit auprès d'elle. Il redoubla ſes honnêtetez & la Da me qui n'y étoit pas inſenſible y répondit toûjours fort obligeamment. Peu après on ſe leva de iable."},{"instruction_id":162,"title":"4V_2ecjsRTEC","page":"1251","text":"Que artifice junta cn copos la nievey en criſtal el agua. Que alambique deſtila el don celeſtial del rozio : Que lumbre enciende los relampagos. En que herreria ſon hechos los rayos y truenos. Deque fuego arden los Co metas . Que azeyte ſuſtenta la lampara de la noche y que cera ceba el blandon del dia. Aquiel pobre ſe haze rico y efrico toma po feſion de todos los bienes ."},{"instruction_id":163,"title":"9E25bX0PtysC","page":"1260","text":"Reſolution il fallutqu il beuſt& eſcriuit encore trois ou quatre paires delettresqu'ilferma,cacheta & recommanda au meſſa gercomme s'il euſt attendu la reſponce : & di ſoit aux petits garçons quicouroient,& le con duiſoient au ſuppliceInfantes ne vous haſtez jaau ( bien ne ferez vous rien ſans moy : voiez l'aſſeurance mclancholique & digne eſtread iouſtee au chapitre huictieſine du troiſieſme liure de Valere le Grand . Lon dit que Cneus Carbo l'vn des Lieutenans de Marius prins en Sicile & comme on lemmenoit au giberde manda congé d'aller à ſes affaires. Peulle chić 20 en mes chauſſes dit Eutrapel & puiseulie dit que ce fuſtefté Lupolde."},{"instruction_id":164,"title":"nvoFAAAAQAAJ","page":"1262","text":"Quoique la poſture où il ſe trouvoit nc permît pas à Tarſis de le bien conſidérer il ne laiſſa pas d'y reconnoître des traits beaux & réguliers une mine diſtinguée la taille haute l'air mélancolique mais noble & toutes les marques d'une perſonne extraordinaire. Mais il étoit trop occupé de ſes propres intérêts pour ſatisfaire davantage ſa curioſité; & il étoit déja à cent pas loin d'eux quand il ouit un grand bruit derrière lui."},{"instruction_id":165,"title":"hGSicAVlg_oC","page":"1266","text":"Or voila comment je leurre ces ſçavans que :: le dianche les puiſſe fopoudrerils ont tout leur engin en la cervelle ; j'aimerois autant un fçavant qu’un pendantqu'un de ces doctes de lettres me fichant une cheville en læil que me copuler amoureuſementtant leur confuetude eft fade. Il n'eſt que bons compagnons qui ſçavent la mignotiſe pour s'en ébattre & non point ſe faire payer pour cela comme ces entendus qui à vrai dire font veaux dedoublepelille : mais avant & puislà vousmevoulez remettre ; j'y ſuis bien que ce ne ſoit pas-là mais autre part si qu'ilmedemange."},{"instruction_id":166,"title":"UAc-AAAAcAAJ","page":"1279","text":"Je vou regarde com me une perſonne généreuſeje ne doute point que vous n'arez deſſein d'en ufer en vers moi avec toute forte d'honnêteté. Je me repoſe donc toutà fait ſur votre ami dié. Seulementvous priaije d'emploier tous ks mnożens imaginables avec le reſte de vos Camarades pour obtenir la permiſſion de nous en retourner le plûtot qu'il ſera. poſſible ; car certainement il m'en coûtera la vie ſi je demeure plus d'un mois en ce drifte état ."},{"instruction_id":167,"title":"k2rs3Sew1rcC","page":"1294","text":"Que peut-on s voir de plus ſale que cette Métaphore ennuyeuſe3 priſe de l'exercice des chevaux de laquelle Aſtol fe & Joconde le ſervent pour ſe reprocher l'un à l'autre leur paillardile ? Que peut-on imaginer de plus froid que cette équivoquequ'ilemploye à pro pos du retour de Joconde à Rome ? On croyoit ditilqu'il étoit allé à Rome& il étoit allé à 7 Corneto . Credeano che da lor ſi fore tolto Per gire à Roma è gito era à Corner ). Si M."},{"instruction_id":168,"title":"_6A-AAAAYAAJ","page":"1305","text":"Icy Placidie jugeant bien que mon histoire estoit finieme consolad'une estrange maniere: le tour estoit plaisantme disoit-ellevous meritiez bien un pareil traittement. Vous n'avez jamais eu des inclinations bonnes pour nostre sexe; il a toujours esté l'objet de vostre persecution tesmoin l'affront que vous fistes à Madame.... qui trois jours après estre devenuë l'espouse de Monsieurle Maistre des Requestesvint rendre visite à Madame vostre mere. Vous sçavez mieux que moy ce qui se passaajous toit-elleet vous nous obligerez d'en vouloir faire le recit. Je m'en deffendis avec tant de chaleur qu'elle reprit la parole et dit qu'elle rapporteroit de cette aventure ce qu'elle en avoit appris de la personne mesme qui avoit innocemment donné matiere à mon divertissement."},{"instruction_id":169,"title":"DAtBAAAAcAAJ","page":"1306","text":"Probato confilio (The Iul. Saint Jerôme même ne ſe ſouvenant pas de ce qu'il venoit de dire > & d'aſſurer que Tyr étoit dans uneIfle au milieu de la Mer ,lorſque> Nabuchodonofor aſſiegea & la prît raconte au contraire un moment aprés que les Tyriens voyans leur Ville priſe ramafferenttout ce qu'ils . > avoient d'ord'argent& de meubles precieux > > & le tranſporterent dans les Illes impofitum na > Hier in vibus ad inſulas afportavit. Il y aа apparence que 6."},{"instruction_id":170,"title":"oF1CAAAAcAAJ","page":"1322","text":"Si j'en luis éton. né ou empêché ce n'eſt pas ſans cauſe vů que ſouvent les liommes ne ſçaventque dire non plus que celui de tantôt qui ne ſçavoit rien faire que des civiéresVALDEN: Jefusbien einpêché confeſſant un jour un jeune Breton Vallonqui enfin de confeſſion me dit qu'il avoit beſongné une civiere . Quoilui dis je mon amice peché n'eſt point écrit au livre Angeli que d'enfernommé la ſommedes pechez ,qui eſt le livre le plus déteſtable qui fut jamais fait& le plus blafphematoire d'autant qu'il eſt dédié à la plus femme de bien je ne ſçai quelle penitence te donner ; mais non mon amiquel goûty prenois-tu ? Mon fieur bon & delectable."},{"instruction_id":171,"title":"9ok2AgvqHK0C","page":"1326","text":"Camille auflirôr met la main à la plume &gagne une de ces Femmes,qui porta le biller à la Dame. Elle le prit mais bien loin de faire bon accueil à cette femmeelle lui dit mille injures& lui jccta la let tre au viſage. Pour qui me prenez vousditelle vieille Marrone ? Ce n'eſt pas ici qu'il faut chercher les chalans que vous demandez. La pauvre Femmequi craignoir d'être maltraitée,prit ſa marchandiſe& s'enfuir: au plus vite."},{"instruction_id":172,"title":"WgZhAAAAcAAJ","page":"1327","text":"Il comman da qu'on le couvrit d'un riche tapis de Perfe avec des carreaux de brocard d'or & lui ayant donné la main ils s'y placerent ſous un pavillon magnifique. Leonide luy parla un moment. Enfuite elle tourna les yeux du côté de l'Andalouſie. Elle ne pût s'empêcher de pouſler de profonds foupirs ; & elle demeura longtems fans faire autre choſe que pleurer amerement ."},{"instruction_id":173,"title":"PMcvAAAAYAAJ","page":"1356","text":"La vie que j'aimenée depuis a été fi durequ'il n'eſtpas de crimequ'ellen'eût expié s'il n'avoit pasété commis contre vous. Lau ra qui écoutoit cet Amant avec quelque complaifance fouhaitoit en fon cæur qu'il ne fût pas aulli coupable qu'elle le croyoit ; mais les apparences y étoient fi contraires que l'idée feule de l'outrage qu'elle avoit fouffert & de ce qu'elle avoir vu rallumant fà colere elle ſui dit de s'ôter de devant ſes yeux de ſortir de fa chambre& de ne ſe préſenter de la vie devantelle. Le déſolé Beyran encoreà ſes genoux lui dît les choſes du monde les plus tendres pour tâcher de la fléchir."},{"instruction_id":174,"title":"dCjxgOX_mjkC","page":"1370","text":"Vous pouvez juger quelle fut la joye d'apprendre l'applaudiſ ſement que tout le Monde donnoit dans l'Armée à Meleagre la repu tation qu'il s'eſtoit acquiſe par ſes belles Actions & la démarche qu'il auoit faite dans vne ſeule Campa gne qui l'auoit eſleué à la charge de Major : Mais je puis vous aſſeu ser que le plaiſir qu'elle receut d'ap prendre tant de fauorables nouuel les fut bien diminué par les appro ches d'Alcmene qui eſtoit arriué à Bourdeaux."},{"instruction_id":175,"title":"QRk6AAAAcAAJ","page":"1377","text":"En fin chacun n'en pouuant plus ils fe cou cherent cous ſur l'herbe ou Lylis ayant repris ha leire quelque tempsadreſſa aing ſa parole à tou te la troupe. Grandes Diuinitez de cette con treepuis quele Deſtin m'oblige à demeurer par my vous. le ferois bien aiſe d'auoit Phonneur de vous connoiſtreparticulierementafin que toutes les fois que ie vous verray ie ne manque point à vous rendre les courtoiſies qui vous ſont deuës ."},{"instruction_id":176,"title":"p7A5AAAAcAAJ","page":"1383","text":"Elle avoit apris que j'avois quitté le Roy dépuis peu de temps & ma tante m'a dit qu'elle avoit temoigné beaucoup d'empreſſement de ſçavoir qui j'eſtoisla premiere fois que je la vis.Philipinem'a auſli avoué que lors qu'elle avoit paflé auprés de nous ce jour que ma tante l'avoit laiſſée avec moyc'eſtoit pour me voir & pour me mieux con noitre : & qu'elle avoir receu quel que plaiſirde ce qu'onl'avoit obligée de demeurer."},{"instruction_id":177,"title":"sLYpHX9v9c4C","page":"1389","text":"Et comme en ceſte flotte il euſt trouué priſon nierspluſieursdes cheualiers de Greſte il leur demanda d'où ils eſtoient& ils lay re cicerent toute la verité de leurs affaires & comme ils auoient opinion que Grefte leur Capitaine fut more.Louéſoit Dieu,dit Pri maleon puis que i'ay faict plus que ie ne penſois oftant du monde le cheualier du Bras qui faiſoit tant de mal &le tournant à cax ."},{"instruction_id":178,"title":"56FTAAAAcAAJ","page":"1397","text":"Françoisdebitoient des indulgences supposées et des mi racles controuvez. Leurs discours estoient pleins de visionsde revelations et d'autres semblables abusqui monstrerent qu'ils se mocquoient de Dieu pour mieux se mocquer des hommes. Toute leur doctrine pourtant ne visoit qu'au gain et s'il couloit un fleuve d'or de leur bou chec'estoit pour le faire changer en argent solide."},{"instruction_id":179,"title":"1R06AAAAcAAJ","page":"1403","text":"On faiſoit à Rome tous les ans un ſacrifice au Capitole lo jour que la Ville avoit été délivrée des Gaulois : entre autresceremonies une des principales Dames Ro maines alloit faire une offrande à Jupiter & ſe taiſoit conduire à l'Autel par celui d'entre la jeuneſſe de las Cour qu'elle eſtimoit le plus. Julie ayant été priée de faire cetoffice lors qu'il fut temps de s'aprocher de l'Autel l'Empereur fit figne à Marcel d'avancer pour luy donner la main : il ſe preſenta à elle mais elle le tourna d'un autre côté & apella Drulus pour lui venir rendre ce ſervice. Marcel en fut ſi touché que plein de colere & de confufion 'il ſortit dui Temple fans attendre la fin du ſacrifice . En arri vant à ſon apartement il ſe défit de ceux qui l'avoient accompagné puis il defcendit par un eſcalier dé. robé dans le jardin & delà il paſſa à la maiſon de Selpicie femme de Tilienus qui avoit une des prio cipales charges de la maiton de Julie. Ce fut au prés de cette Damequ'il déchargea for cæur& quit ſe plaignit de l'infidelité de la Princeffe."},{"instruction_id":180,"title":"On6-T4-1dwIC","page":"1411","text":"Le quatrieme chapitre eftQue s'il aduient que jeſois porté par terre( dont Dieu ne veuille ) ie ſeraytenu de moy aller rendre a La dame ou dañoiſelle du celuyqui m'aura portéius me vonldra enuoyera laquelle ie feray tenu dedonner pour ma finance un dia mant du pris de cinq cens eſcusi Le cinquiemechapitre eftSi ainſieſtoit que Dieu & celle qui t a plus de pouuoirſurmoy que nulle choſe en ce monde medonnaf aduinture de porter aucun cheualier ou eſcuegerpar terre; en ce cas il ſera tenu d'enuoyer fon gantelet là ou ie luyordonnerayparun officier d'armes,lequel ſera tenu de certifier les armes telles qu'el les auront eſté faictes."},{"instruction_id":181,"title":"QRk6AAAAcAAJ","page":"1435","text":"Ils ont bien de Pauantage en toutes cho. fes& quand vos gens courroient apres cettuylà ils ne le retraperoient pas . Ilva aufli viſte que ces cheuaux que l'on diſoit que le vent auoit engen drez . Je ſuismarry de cettemanuaiſe auanturc,dit Anſelme,mais la faute vient de vous vous ne de uiez pasſortir,je vous l'auois bien dit. Vous auez veu que tantoft i'auois meſnie bien de la peine à vous deffendre. Que li deſormais nous fortons enſemble ; nous n'irons plus qu'accompagnez. Ien'auois pas tantott mes gens pource que ie ne fay pas difficulté deme pro mener icy tout ſeul,commeà Paris ,où Pon va auce plus de grauité mais ie voy bien qu'il fait boii anoir touſiours de lá fuittc. Au reſte dites -moypourquoy croyez -vous que ce ſoit va Satire que celui contrequi vous vous eſtesbattu ."},{"instruction_id":182,"title":"DAtBAAAAcAAJ","page":"1436","text":"Et en effet,> ſi le mot Grec öidar codeslib22. cap.1. qui ſignifie ,je perce les pieds a pû faire croire p.284. qu'Oedipe avoit veritablement les pieds percez à cauſede l'étimologie de ſon nom pourquoi Tit. ne croira-t’on pas que ce mot Elos a pû dons liv . ner lc nom à la Ville qui fut nommée Velia Decado pluſieurs ſiecles aprés la mort d'Enéeauſſibien 2 1.2 qu'à la montagne de Rome qu'on apelloit fum Po 33. ma Velia ou le Conſul-Valerius aprés la mort 1:34. de fon College Brutus le bâtit un Palais ſ ma . Edit. Bafil an gnifique.& une Citadelle fi forte qu'il fit juger > 1542. par-là qu'ilaffe &toit la Royauté qu'il venoit d’oter à Tarquin le ſuperbe commedit Tite live ? Je repons en ſecond lieu que les fautes des anciens n'excuſent pas celles des modernes & ne donnentpas droit à ceux-ci d'en faire de nou . velles ou de ſuivre celles que les premiers ont Call. faites. Callimaque dit que Rhegede Sicile ſur Hym . le detroit de Scylla & de Carybde fut bâtie par Jocaſtus fils d'Æole. Je fais voir au contraire qu'elle eſt beaucoup pofterieure au tems de ce demi-Dieu & que ce furent les Calcidiens & les Metieniens qui la bâtirent à la neuviéme Olym piade. Voiez ma Critique pag."},{"instruction_id":183,"title":"aNYmNBcC-xcC","page":"1438","text":"Quoi Madame inter rompit Zeangir vous étes la Princeſſe de Perſe ? QuiSeigueur,pourſuivit-elle ?-je nem'en trouve que plus criminel & plus infortuné ajoûta le น fils de Soliman ; mais il n'y a point å balancer ſur le parti que je dois prendrc l'honneur ,· la raiſon & quelque choſe deplus puiſſant encore m'ordonnent de me reciter & je vous laiſſerai unetranquilité que je ne peux plus eſpérer qui meſuive."},{"instruction_id":184,"title":"h8otAAAAMAAJ","page":"1443","text":"Paris 1552 in 18 nº partie p . Le gouverneur de Bourgogne ſeigneur de La Trimoille. Louis IIe du nom fire de la Tremoille vicomte de Thouars prince de Talmont né en 1460 fils de Louis de la Tremoille & de Marguerite d'Amboiſe fut l'un des hommes les plus remarquables de ſon temps. Marié très jeune par les foins de la dame de Beaujeu à Gabrielle de Bourbon il commandait les troupes royales à la bataille de Saint-Aubin -du -Cormieroù le duc d'Orléans depuis Louis XII fut fait priſonnier. Quand ce prince inonta ſur le trône il oublia que La Tremoille avait combattu contre lui & répondit à ceux qui voulaient l'en faire ſouvenir que ce n'était pas au roi de France à venger les injures faites au duc d'Orléans. Après avoir pris une part très glorieuſe aux expéditions d'Italie il fut nommé en 1501 gouverneur de Bourgognepuis amiral de Guyenne & de Bretagne . Il rendit des ſervices très-importants non -ſeule ment à Louis XII inais encore à François ſer juſques à l'an 1525 à la fameuſe bataille de Pavie où il mourut en combattant."},{"instruction_id":185,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"1478","text":"Et vn Fils qui teſmoi gna dés le Berceau deuoir eſtre ce que vous le voyez auiourd'huy : eſtant certain que jamais en fance n'a eſté plus agreable que la ſienne. Voila donc Apriez le plus heureux de tous les Rois du monde : le voila Maiſtre d'vn des plus abondans & des plus riches Royaumes de toute la Terre : ia mais l'Egipte n'auoit eſtéplus tranquile ' : iamais le deſbordement du Nil n'auoit rendu nos Campa gnes plus fertiles : & iamais enfin cette Monarchie n'auoit eſté plus folidement eſtabliequ'elle paroiſ ſoit l'eſtre en ce temps là. Cependant,Seigneurce honneur fut bien toit renuerſé : mais afin que vous fçachież mieux de quelle voye les Dieux le ſerui rent pour cela,il faut que vous ſçachiez qu'Amaſis qui regne auiourd’huy& dont la naiſſance eſt ſans doute plus grande que ſes ennemis ne la diſenteſtoit alors dans la Cour : mais il y eſtoit auec vne ambition cachée dans le cæur qui faiſoit qu'il n'auoit point de repos. En ce meſme temps il y 6."},{"instruction_id":186,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"1491","text":"Sur cette fauſſe nouvelle Hortenſia entra en yn tel deſeſpoir,qu'elleſe reſolut à vne entrepriſe qui ne tombera iamais dans le cerueau d'yne fille bien fage & ſoigneuſe de ſa reputation . Elle n'auoit plus que lamere ſon pere eſtant allé à Dieu elle eftoit ſous la turelle de cette bonne femme auec encore vne faur & deux freres plus ieunes qu'elle."},{"instruction_id":187,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"1502","text":"Mais comme il ne faiſoit qu'attendre vne oc caſion de l'y faire entrer ; il luy dit que puis qu'elle eſtoit ſeule ; il alloit le luy ouurir : & que la raiſon pourquoy il ne l'ouuroit pas à tant de mondeà la foiseſtoit qire ſon Maiſtre depuis quelquetempsle luy auoit deffendu . Arpalice le prenant donc au mot le pria d'ouvrir ce Cabinet : conſentant meſme qu'il l'y enfermaſt s'il vouloit poutueu qir'il luy vinſt ouurir dans yn quart d'heure : & en effet ce Concierge l'ouurit & le refermaauſfi. toit qu'Arpalice y futentrée : cet homme faiſant yn grand miſtere de la grace qu'il luy accordoit. Part."},{"instruction_id":188,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"1514","text":"Cette conuerſation fut donc fort agreable & fort tendre de part & d'autre : Ligda mis raconta à Cleonice toutes ſes ſouffrances & toutes les inquietudes depuis qu'il eſtoit party : mais comme elle ne vouloit pas luy dire les ſien nesce fut moy qui malgré elle luy en apris vne partie : ce qui luy donna tant de joye qu'il ne penſa iamais ſe laſer de me remercier de luy aupir apris vne choſe qui luy eſtoitſi glorieuſe. Il luy reſiſta pourtant autant qu'il pût,vou lant qu'elle luy accordaſt la grace de la voir en core vne fois ,mais il ne pút rien gagner ſi bien qu'il falut qu'il ſe contentaſt d'efire auilitard auec que nous,que la bienſeance lepouuoitMpernicttre."},{"instruction_id":189,"title":"p7A5AAAAcAAJ","page":"1531","text":"Baternay ſol licité par la femme eut quelque re gret de luy. Il en parla au Roy qui ayant apris le lieu de la retraiteluy manda de le venir trouver à Lion où il eſtoit alors & promit de le rendre content.Montchenu ne voulut point obeir que le Parlement ne luy euſt donnné un ſauf conduit : ill'abtint & aprés il partit pour aller joindre le Roy."},{"instruction_id":190,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"1545","text":"Mais voila que le change ment d'air remit auſſi toft Aurelie en ſes premie res infirmitez & de plus ſes deux enfans furent attaquez de ſi violentes maladiesque la fille n'y pouuant reſiſter en mourut & le fils fur iuſques aux portes de la mort . Les Medecins attribuerent ſon inal au changement delieu en vn âge ſi ten dre& parce qu'il languiſſoit plutoſt que de re uenir à conualeſcence ils conſeillerent qu'on le remenaſt à la campagne au lieu où il eſtoit né."},{"instruction_id":191,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"1551","text":"Cependant Pactias ordonna à celuy à qui nous auions parlé d'agir auecque nous comme vn homine qui vouloit en effet faire la fortune en deliurant Mandane:& qu'il conduiſît cette feinte negociation ſi adroitementque nous ne puſſions ſoupçonner qu'il nous trom paſt. Et certes il le fit ſi bien que nouscreuſmes Marteſie & moy qu'en effet nous l'auions perſua dé : car enfin il nous dit tout ce que nous euſt pu dire vn homme qui eût eu quelque peine à trahir ſon Maiſtre: & qui l'euſt pourtant voulu faire par -intereſt en feignantquec'eſtoit par la compaſſion qu'il auoit euë du mal-heur de la Princeſſe."},{"instruction_id":192,"title":"DAtBAAAAcAAJ","page":"1553","text":"Dion. nis d'Halicarnaſſe & Varron marquent la fon Halic. dation de Rome à la ſeptiéme Olympiade & habo conviennent auſſi tous que les Olympiades n'ont commencé que quatre cent ans au plûtôt aprés 2 la priſe de Troye comme nous avons obſervé cy-deſſus,à quoy ajoûtant quatre fois ſept ans pour venir à la ſeptiéme Olympiade (puiſque tout le monde ſçaitqu'elles ſont de quatre ans chacune) il en reſulte évidemment que Rome fut bâtie quatre cent vingt-huit ans pour le plu tôt aprés le Sac de Troye ; & qu’ainli en rabatant Foixante-douze ans de ce nombre il demeurera pour certain que Carthage ne fut bâtie par Die don que 368. ans pour le plûtôt aprés la priſe deTroye & aprésle voyage de Telemaque& qu'ainſi ce Heros fabuleux ne pût voirà Tyr Pyg. malion puiſqu'il n'étoit pas encorc né & ne na quit que pluſieurs fiecles aprés."},{"instruction_id":193,"title":"LyQV8P4-kLMC","page":"1568","text":"Il y auoit diſoit il,vn Preſi dent de Cour fouerainequi auſſi eſtoit luge particulier d'vne Prouince voireOfficier d'au cuns Prelats Barons& autres Seigneurs com me les faiſons & les temps ont leurs maladiesqui eſtoit le plus auaricieux & chiche qu'on ait iamais ouy parler:il ſe logeoit volontiers en vne tauerne à ce que les parties euſſent moyen de communiquer plusfamilieremét auec luy,eſtoit au bout d'une grande table remplie de pourſui uansfaiſant grand chere àleurs deſpenscar touſiours eſtoit franc de l'eſcot & deffraie : ia . mais ne payoit rien encore luy faiſoit l'hoſte quelque penſion que ce bon pere en Dieu ap peloit preſent honneſte ."},{"instruction_id":194,"title":"jx46AAAAcAAJ","page":"1571","text":"Chacun talchoic en tels exercices d'auoir pour telmoings de fon adreſſeles beaux yeux d'vne fi parfaite beauté. Mais il n'y auoit aucun dontles actions parufſent plus dignes à Dorize que celle de Salmacis. Auſſi eſtoit-il vn des plus adroicts. Ca ualiers dela Perſe & autant valeureux que Gentil-homme de ſon ſieclecom me il fit depuis paroiſtre en deux memo rables Batailles."},{"instruction_id":195,"title":"kD06AAAAcAAJ","page":"1576","text":"Faiſang tres expreſſes inhibitions & deffences à tous Impri meurs Libraires & autres de noſtre Royaumepaysterres & Seigneuries de noſtre obeïſſance d'impri mer faire imprimer contrefaire ny alterer ledit liurevendrc & debiter iceluy ny autre portant le tiltre de Derniere partie ou Concluſion D'ASTREE en quel . que forte ou manicre que ce ſoitſinon ceux que le dit BAR O aura faict imprimer ou celuy qui aura droict de luy ; ſur peine de confiſcation de tous les exemplaires contrefaits & de quatre mille liures d'a mende applicable moitié à Nous & l'autre moitié audit BARO VOLONS ET NOUS PLAIST qu'en mettant vnextraict des preſentes au commencement ou à la fin de chacun exemplaire dudit liure elles ſoienttenuëspour deuëment ſignifiées & venuës à la co gnoillance de tous nos ſubjects & que les coppies qui en ſeront collationnées au preſent Original par l'vn de nos Conſeillers Noraires & Secretaires feruent & que foy y ſoit adjouſtée comme au preſent original."},{"instruction_id":196,"title":"aNYmNBcC-xcC","page":"1582","text":"La concluſion de tout cet artifice diſoitelle à Hortence c'eſt que je : ſorcirai des bornes de la modeſtie où je miétois renfermée juſques ici ; & que j'irai chercher avec nous afa Valere qui ine l'a propoſé centfois à franchir tous deux d'une tyrannie odieuſe ; je: yous avouë qu'il ne me refte ni eſtime ni ten dreſſe pour mon frere & que la baſſeſſe qu'il m'a montrée arrache de mon cœur toutes les racines d'amitié que la force du ſang y avoit mi ſes. Ah :! Mais Hortenceque peuvent penſer les Nations infidelles de la i conduite affreuſe des. Chrêciens ."},{"instruction_id":197,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"1599","text":"Mais en toutcelacomme aux exercices . des mains & des ouuragesEufronie eſtoit coul iours la maiſtreſſe & paroiſſoit comme vne Dia ne au milieu de ces nymphes . Peu à peu (car ce n'eſt qu'auec le temps que le feu faict fondre la glace & puis bouillir l'eau qui en vient ) les actions les paroles la contenance l'entretien d'Eufronie lui donnerent de la complaiſanceen ſuitte les traicts de ſon viſageſon ris,ſes regards & ſes autres graces s'imprimerent ſur ſon cœurde ſorte qu'il vouloir qu'elle fuit touſiours auec ſes filles & lui au milieu d'elles bel Apollon à laperruque non doree mais argentee au milieu des Muſes. Il eſtoit en impatience quand Eufro nie ne paroiſſoit point & quand le ſoin de ſon meſnage &du ſeruice de ſes freres.l'appelloit : il eſtoit la triſte & fi chagrin que rien ne le pou Hoit ſatisfaire."},{"instruction_id":198,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"1603","text":"Exemple fi gnaléde nc profaner temerairement les choſes laintespuis que le Dieu des vengeances ne laiſſe iamais impunies de li abominablesactions. Le Mariage par Procuration. Viveut ailledit le prouerbe Toſcan quine Q veut enuoye. Sultan Soliman diſoit que fon épée n'eſtoit heureuſe qu'en famain parce qu'il n'auoit iamais obtenu aucune victoire par ſes Lieutenans . Il y a des choſes qu'il faut executer en perſonne& auſquelles on ne reüllitiamais par procureur."},{"instruction_id":199,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"1605","text":"Il eſt vray que ſes chagrins n'eſtoient faſcheux que pour elle : car ils luy faiſoient dire cent plaiſantes choſes pour ceux qui les entendoient. te me fou uiens meline d'vn iour que i’y fus& que ie la trou uay dans vne de ſes humeurs où elle ſe pleignoit de tout ,& ne ſe loüoit de rien : de ſorte qu’apres luy auoir entendu ſouhaitter de n'eſtre point d'vne condition ſi releuée afin d'eftre plus Maiſtreſſe d'elle meſme qu'elle n'eſtoit & d'eltre moins ob. ſeruée : & apres luy auoir entendu deſirer d'eſtre d'un autre Sexe que le ſien : du moins luy dis-ieMadame ne deſirez vous pas de n'eſtre plus belle. Ha Megalide s'écria t'elle vous eſtes bien abu ſé !"},{"instruction_id":200,"title":"EzeXgqfhMSkC","page":"1606","text":"Un événement li peu attendu fut un ſujet de joye & de triſteſſe tout enſemble : de triſteſſe pour 1 le marié qui ſe voyoit privé d'une belle dont il étoit déja en poſfellion : & de joye pour tous les autres de revoir un homme du mérite de Thorel que tout le monde avoit cru mort. Ces differens mouvemens cauſérent un peu de trouble auquel Thorel remédia en priant chacun de ne pas bouger de la place. Et pour mieux les y obliger il leur fit le détail de tout ce qui lui étoit arrivé depuis ſon dé part de Pavie juſqu'à ſon retour. Il finit en priant le marié de ne trouver pas mauvais qu'il reprît ſa fem me qui ne lui avoit été donnée que ſous la ſuppoſi tion de la mort. Le marié quoiqu'il n'eût pas ſujet đétre content d'un ſi cruel contretems répondit honnêtement qu'il pouvoit diſpoſer de ſon bien comme il le jugeroit à propos."},{"instruction_id":201,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"1607","text":"Tuſques à ce qu'vne fois ennuyee de 1 les importunitez elle lui dict. Mamerque i'ay bien veu des fols mais ie n'en ay point encore 3 veu de plus extrauagans que toy . Tu te plains ſans celle comme liie t'auois faict quelque ou trage bien que ie n'aye iamais eu aucune pen ſee de s'offenſer. Tu ferois bien mieux de de meurer en paix & de ne troubler point celle des autres . Alors Mamerque rendu eloquent par la pal ſion ,lui fic cognoiſtre qu'il eſtoit impoſſible qu'il gouſtaft aucune paix tant que ſes yeux lui fe-. royent la guerre adioultantà cela les autres fo lies dont les Amoureux ont accoultumé de ſe ſeruir pour deſpeindre leurs peines imaginaires."},{"instruction_id":202,"title":"-G8GAAAAQAAJ","page":"1618","text":"Sire dit Huon Duché ił l'embraſla de nouveau . Quand ce ſont lesmiens & celui qui en a la conClairetre vit ce beau collier elle fut ſi duite eſt Bernard qui a ſouffert bien des ravie qu'elle ſe jetta aux genoux de ſon peines avant de me trouver. Mon cher pere pour l'embraſſer. Le Duc Huon mon neveu dit l'Abbéje ſuis bien charmé tra àfon oncle toutſon tréſor & ſes pier de ce que Bernard vous a retrouvé car reries. Quand l'Abbé eut vu toutes les ri c'eſt un des prud'hommes que je puiſſe chelfes de Huon il les fit mettre dans un connoître nous devons bien le chérir. grand coffre Huon fe para enſuite de ſes parce qu'il eſt notre parent & qu'il nous habits les plus riches & les plus beaux a toujours été favorable . Huon lui dit : qu'il pouvoit avoir quand il fut habillé cela eſt vraiil poſſéde toutes les vertus il avoit un port de Roi on le regardoit que vous-lui attribuez. Voyez ce grand avec plaiſir il y eut pendant huit jours ſommier qui eſt au milieu des autres il des divertiſſemens dans tout le Palais & porte des coffres bien ferrés & bandésle neuvieme jourHuon appella Bernard ilscontiennent des pierreries pourplus de & s'étant préparés ilspartirent fans rient la valeur dequatre bonnes Villesje vous dire à perſonneexcepté à l'AbbédeClugny les donnerai en garde pour le mariage de auquel Huon dit : Mon cher oncle vous ma chere fille Clairette & il embraſla fa faurez que Bernard & moi partons mais fille aulitôt qu'il eut proféré ces paroles.\" je vous prie de ne parler à perſonne de Neveudit l'Abbé,malgréce bien que notre départ & de tenir la chofe ſecrette vous voulez donner à votre fille j'eſpere juſqu'à ce que vous ayez de nos nouvelles. lui faire partager mes tréſors. Bernard & Neveu dit l'Abbé ; je le ferai ainſi que les Gentilhommes qui étoient avec luivous me le recommandez. Huoni & Ber vinrent deſcendre au Palaisquand l'Abbé mard partirent avant que perſonne ne fait! Ils prirerit la route de & l'embraſſa à bras ouverts & fit beaucoup Máyence ; & ils arriverent ce jour-là: d'amitiés à ceux qui étoient avec lui . Le à Mayence ou ils coucherent."},{"instruction_id":203,"title":"EzeXgqfhMSkC","page":"1632","text":"Elle lui dit ce qu'elle avoit fait& ce que ſon mari lui avoit dit & ajouta qu'étant bien perſuadée que ſon jaloux ne ſortiroit puint de la maiſon & qu'il ſeroit toute la nuit au guets'il pouvoit trouver moyen de grimper ſur le toit il ne yjendroit qu'à lui de venir occuper ſa place. La belle ſelon ſes ordres ne manqua pas de bien fermer ſes portes afin que le mari ne pût ap procher & la nuit étant venue le Cavalier qui avoit trouvé moyen de grimper fut reçu de la belle par un endroit dérobé. Ils parlérent mille fois du. plaiſir de tromper un jaloux ; & le jour étant prêt à. paroître le Cavalier s'en retourna par le chemin d’où il étoit venu . Le jaloux armé de pied en cap demeura toute la nuit à la porte pour attendre le Prêtre à venir. Le jour étant déja grand il ſe jetta fur un lit mort de faim & tranſi de froid."},{"instruction_id":204,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"1652","text":"Tant il eſt vray que le lieu où l'on a premie rement humé l’air & apperceu la lumiere du jour a des charmes ſecrets & des attraits ineuitables aux eſprits les plus vigoureux & les plus fages. Ona beau dire que toute contrée eſt le païs du vertueux que le païseſt par tout où l'on eſt à ſon aiſel'on n'eſt à ſon aiſe qu'à moitiéquand on eſt hors de ſon païs. Que les fleuues coulent ſur la terre tant qu'ils voudront ils n'auront jamais de repos qu'eſtansarriuez en la mer d'où ils cirent leur origine. Et vne des raiſons qui rend l'eſpric. humain inquiete c'eſt qu'il fait de continuels eſ lans vers ſon païs qui eſt le lieu de ſa naiſſanceen la melme façon que la flamme attachée à la matiere laquelle par ſon mouuement perpetucl monftre qu'elle ſouſpire apres ſoncentre qui eſt le feu elementaire que les Philoſophes mettent fous la ſphere de la Lune."},{"instruction_id":205,"title":"DSf2xg9AjuEC","page":"1659","text":"Ce n'etoit toutefois pas aſſez il faloit unc declaration de vive voix & dans les formes. Le Solitaire la fit,mais enAmantbienrcfolu d'aimertoujours. Il dit à cette adroite perfonne,laquellen'avoit rien oublié pourl'enflamerqu'il ne tiendrait qu'à elle de le rendre heureux le reſtedefes jours en partageant avec luile peu de bien que la Fortune lui avoit donné,& qu'il nedo mandoit pour la reconnoiſſance.que fesbon nes graces& fon cour. Illui propoſa enſuite de l'épouſer lelendemain. Ellc fit d'abord de grandes difficultépuis elleferendit ,en lui de mandant huit jourspour en confereravecſa mere. Il ne voulut point confentir a.ce retar dement Elloen semoigna autant dechagrin qu'elle en avoitdejoye& lelaiſſaenſuite le 2 Mairede lachoſe. Ilft toutpreparer.pour de lendemain& le Mariagefefit dansl'Egliſe.de digu ,en preſence detous les:Paroiſliens."},{"instruction_id":206,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"1670","text":"En ſuite de 2 quoy montant à cheual à l'heure meſmeil fut rendre conte à Cyrus de la commiſlion que Chri ſante luy auoit donnée : Panthée demeurant auec 0100 Cleonice qu'elle'renuoya querirafin de pouuoir 21 parler auec elles de toutes les choſes qu'Iſmenie 3IT luy auoit appriſesqui futauſſi de cette conuer tror ſation. Mais pendantqu'elless'entrenoient ainſiAraſpe obeiſſant à Panthée fut au Camp : & allant droit à la Tente de Cyrus il n'y fut pas ée pluftoft entré que ce Prince s'imaginant bien cet: qu'il auroit executé ſes commandemensluy dọn apre na lieu de luy parler en particulier."},{"instruction_id":207,"title":"EzeXgqfhMSkC","page":"1673","text":"Auli quelques-uns prétendent que tout ce qui ſe fait fe fait néceſſairement. Il y en a d'autres qui bornent cette néceſsité aux choſes qui ſont déja faites. Si l'on conſidére ces ſentimens avec quelque attention il paroîtra clairement que condaniner ce qui eſt fait & qu'on ne peut défaire c'eſt proprement prétendre être plus fage que les Dieux que nous devons croire infaillibles. Quelle folie ? Quelle préſomption ? Quelle témérité de trouver à redire à ce que font les Dieux immortels ?"},{"instruction_id":208,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"1675","text":"Soit que ce fuft ſon nom de naiſſanceou qu'il lui fuſt impo fé par ioyeuſeté on l'appelloit Lupon : auſſi ce grand & vaſte corps deuoroit les viandes comme ſi c'euft eſté vn loup& les digeroit auec vne cha leur naturelle parcille à celle d'vn lyon. Cette vi gueur de membres ſoit pour l'agilitéſoit pour la ferineré ,eſtoit accompagnée de valeur & de har dieſle pourentreprendre les coups les plus hazar deux tant il auoit de confiance en la roideur de ſes bras,& en la viſteſſe de ſes pieds ."},{"instruction_id":209,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"1676","text":"Dans le partage lui eſcheue vne belle terre à la campa gneoù ſes predeceſſeurs auoyent autrefois bien bafti&pris leursprincipales delices. Outre la poffeffion qu'il alla prendre de ceſte Seigneurie l'eſtatde ſes affaires l'obligea d’y demeurer yn an durant lequel Aurelie qui cftoit ordinairement malade à Ferrare deuint fort laine & la fterilite le changea en vne fecondité qui la rendit mere d'vn beau fils qui fut appellé Herculin en me moire du Duc leur bon Seigneur & maiſtre."},{"instruction_id":210,"title":"-j4-NzQhQigC","page":"1689","text":"Courte joye courte joge repartit auffi-côt l'Entremets teur : Bon Enferbon Enfer & rien pour le Purgatoire ; Vous aurez ma foy vôtre partvous vous étes abuſé en deſcendant trop bas vous deviez prendre votre che min un peu plus haut ſur la main droite; & par conſequent il eft inutile de chercher icy des recompenſés où il n'y a pour toux te liberalité que des peines & des ſupplices. Eh !"},{"instruction_id":211,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"1702","text":"Cependant elle ne fut pas pluſtoſt afliſe ( ayant fait mettre ma Sæur aupres d'elle fans aucune cere monie afin de ſe mieux déguiſer ) que Timante fut ſe mettre à genoux deuant elle : luy demandant pardon de la liberté qu'il prenoit& la coniurant de ne vouloir pas luy eſtre auili rigoureuſe qu'elle luy auoit eſté au Labirinthe."},{"instruction_id":212,"title":"-G8GAAAAQAAJ","page":"1719","text":"Dans une des ſalles étoient des tables riantpuis lui commanda d'aller chercher chargées de différents mets. Quand Huon ſon hanap ce que le Chevalier fit auſſitôt de Bordeaux & ſes gens virent ce beau & dès qu'il l'eût apporté Oberon le prit Palais devant eux ilsfurent tous étonnés. & dità Huon : Tu vois bien que ce ha Oberon prit alors Huon par la main nap eſt vuide & qu'il n'y a rien dedans& quand ils furent tousvenus au Palais Siredit Huon cela eſt vraialors le ils y trouverentdes domeſtiques qui vinrent Roi poſa fon Hanap ſur la table & dit à au -devantd'euxportantdes ballins ornés Huon qu'il vit le grand pouvoir que Dieu de pierres précieules,ils donnerent à laver lui avoit donné& comme dans la Féérie lesmains à Huon le premier & à fes genson peut faire ce que l'on veut. Il fit alors on ſe mit enſuite à table où il y avoit plus le ligne de la croix par trois fois ſur le de vivres que l'on n'en pouvoit delirer. hanap & il fut incontinent rempli d'ex Oberon s'allit le preniier comme chef de cellent vin. Oberon lui ditalorsvous la tablefur un riche banc d'ivoiregarni avez bien vu que cette choſe vient de la d'or & de pierres précieuſes il avoit une grace de Dieu mais encore je' te veux telle vertu que tous ceux qui auroient dire la grande vertu de mon hanap car voulu prendre quelqu'un qui fût allis defſi tout le monde qui eſt ſur la terre étoit fuspour le mettre en priſonmourroient ici afſemblé & que le hanap fut dans la auſſitôt qu'ils l'auroient touché. Oberon main d'un homme exemptde péché mor orné de ſes riches atours étoit aſſis deſſus. tel il y auroit aſſez dequoi les raſlaſier Huon qui étoit aſlis auprès de lui commais s'il étoit en péché mortelle hanap mença à manger d'un fort bon appétitperdroit auſſitôt ſa vertu & s'il eſt vrai maisGeraſmequi étoit làne pouvoitmanque tu puiſſe y boireje te le permetsgertant il craignoit d'être contraint de prends le hanap. Sire dit Huon de ce demeurer là. Oberon s'en apperçut & lui don je vousremercie car je ne me crois dit tout fâchéGeraſmebûvez & manpas digne d'y toucher ni d'y boirecar gez & fitôt que vous ſerez raflafié vous jamais de ma vie je n'ai vu un hanap ſi pourrez aller où bon vous ſemblera.Quand remplide vertus fachez que je me ſuis Geraſme entendit ces paroles ,-il en fut confeflé de mon mieux de tousmes pé bien aife & commença à boire & manger chés dont je ſuis bien repentant d'en avoir car il fe fioit à la parole qui lui avoit été tant fait je n'en veux à perſonnequel donnée.Tous les Barons bůrent 8c manle que ſoit l'injure que l'on puiffe m'avoir çerent beaucoup car il y avoit tant de fait. Huon prit alorsle hanapà deuxmainsfortes de mets qu'on ne pouvoit en faire le porta à la bouche bur du vin à ſa fatis le détail."},{"instruction_id":213,"title":"McxNAAAAcAAJ","page":"1724","text":"Que je feray aile de t'entendre proferer de ti douces paroles au lieu des rudes que tu me tiens ordinairement ! En faiſant ce diſcours il entra dans un grand clos plein de coule forte d'arbres où il déploya le pacquer qu'il avoit apporté de fon logis. Il y avoit une longue loutane noire qu'il veſtit par dellus laos robe de chambre : il y avoit auili un capuchon de campagne qu'il mit ſur la telte & il le couvrit tout le viſage d'un maſque de même eſtoffe qui y eſtoit attaché. En cet equipageauſſi croteſque que s'il cuft eu envie de jouer une farce il recommença de ſe ſervir de ſon art magiquecroyant que par ſon moyen il vicn droit à bout des fes deffeins."},{"instruction_id":214,"title":"CO5jAAAAcAAJ","page":"1727","text":"Non contente de cela elle voulut mortifier la Princeſſe de Chimai qu'elle haïlloit mortellement parce que c'étoit elle qui étoit cauſe que Puilaurens lui avoit inanqué de parole. Elle lui fit dire par une perſonne de ſes amies i que la lettre qu'elle lui avoit écrite étoit abſolument faufle & que Pui laurens lui auroit été fidele s'ilelle n'a voit trouvé moien de rompre leur union ."},{"instruction_id":215,"title":"oF1CAAAAcAAJ","page":"1737","text":"Mais les Moines quoi ! Ma feinte je l'a mis bien en allarme la pre miére fois que je la vis deviſant avec elle je lui fai fois des contes & c parlois dece que pluſieurs lui a. voient dit; & finalement jouantje lui mis la main prés lebas du ventre ſauf les étoffes. EtMadamepourquoinemettrai-je pas ma main en cet endroiti'y ai bien mis mon choſe ? Quelle choſe ? Par ſaint Guilloc il n'eſt pas vrai. Ergo vous en avez menti comme dit l'autre ."},{"instruction_id":216,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"1758","text":"Cependant ne ſça ant chant pas le veritable Nom de cét Enfantil luy donna celuyde Cleandre qu'il aimoit,à cauſe d'vn ce fils qu'il auoit eu quil'auoit porté & qui eſtoit Cat mort depuis peu detemps.Ie ne m'amuſeray point sil à vous dire les ſoings que mon Pere eut du ieune th Cleandre : pour qui il conçeut vne amitié qui n'e 52: Itoit gueres differente de celle qu'il auoit pour moy. Mais ie vous diray ſeulement que comme 5 865 ell cét Enfant inconnu eſtoit recommandé au Dieu quel’on adore à Delosqui eſt celuy de toutes les es Sciences: mon Pere luy fit en effet apprendre tous O les choſes qu'Apollon luy.meſme euſt pû enſei fa gner. Ainſi on peut aſſurer ſans menſongeque cét Enfant fut vo prodige :& que dés la cinquiel me année il ne venoit point d'Eſtrangers à De Z los qui n'euffent la curioſité de voir le jeune Cleandre. Car outre qu'il auoit vne beauté ad mirable il auoit deſia vn eſprit ſi merueilleux& vnememoire ſi extraordinaireque cela le faiſoit paſſer pour vn miracle."},{"instruction_id":217,"title":"EzeXgqfhMSkC","page":"1761","text":"Si j'étois d'humeur à vous traiter comme le doit être un jaloux viſion naire je le ferois quand vous auriez cent yeux fans que vous en euſliez le moindre vent. Le jaloux qui croyoit avoir ( çù le ſecret de ſa femme fe trova vant pris pour dupe n'eut rien à repliquer remercia Dieu de s'être trompé& tint ſa femme pour un modele de ſageſſe & de vertu. Comme il étoit de venu jaloux lorſqu'il n'en avoit point de ſujet il ne le fut plus dès qu'il eut raiſon de l'être."},{"instruction_id":218,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"1766","text":"De forte qu'ayant creû ce que je luy diſoisil y fut le meſme iour & ie m'y trouuay auſſi : voulant auoir le plaiſir de voir comment cette premiere viſite ſe paſſeroit. Mais par malheur pour Ligdą. mis il y auoit ce iour là tant de monde chez Ste nobéequ'il ne put parler à Cleonice vn moment en particulier. Artelinde & Phocylide y vinrent auſſi : & comme il y auoit longtemps que l'on n'auoit vell Ligdamis il fut preſques touſiours 1 le ſuiet de la conuerſation ."},{"instruction_id":219,"title":"k2rs3Sew1rcC","page":"1767","text":"Chaque époux la prônoit à la femme cherie ; D'ellc defcendent ceux de la Prutoderie Antique & celebre maiſon . Son mari l'aimoit d'amour folle . Il mourut. De dire comment Ce feroit un détail frivole ; Il mourut & fon teſtament N'étoit plein que de legs qui l'auroient conſolée Si les biens réparoient la perte d'un mari Amoureux autant que cheri. Mainte veuve pourtant fait la déchevelée1 Qui n'abandonne pas leſoin du demeurantEtdu bien qu'elle aura fait le compte en pleurant."},{"instruction_id":220,"title":"Yvg5AAAAcAAJ","page":"1768","text":"Voila diſoit ilau mourant Iro la juſte punition de ta brutale avarice; il n'y a qu'une heure que tu ne voulois pas foufrir qu'un autre malheureux comme toi jouiſt pareillement des charités qu'on lui pouvoit faire en cette maiſon & & tu tu es à preſent hors d'état d'en deſirer plus d'autre que celle de la ſepulture."},{"instruction_id":221,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"1769","text":"Elle aimoit toutesfois bien mieux que la pre ſence de Cyrus remift dans ſon ame tant de tri ſtes penſéesque de ne voir que Phraarte auprés d'elle : qui par la paſſion qu'il auoit dans le cæurluy donnoit mille inquietudes par la ſeule penſée qu'elle auoitque ſes yeux auroient fait vn enne my à Spitridateen aſſujettiſſant Phraarte : de for te que l'amour de ce Prince luy eſtoit encore plus inſupportable par la hainequ'ellepreuoyoit qu'il auroit vn iour pour ſon illuſtre Riual que par elle meſme. Apres que Cyrus eut fait ſa viſi te de longueur raiſonnable il quitta Araminte : & pour obliger Ligdamis ' il fut à l’Apartement où l'on auoit logé les Priſonnieres d’Epheſe,à qui il fit cent ciuilitez: mais principalement à la Sour & à la Maiſtreſſe de Ligdamis."},{"instruction_id":222,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"1770","text":"Sa flamme eftant ſemblable à ces feux Gre geois ,qui bruſlent plus ardamment dans le vinai gre que dans l'huile. Comme les deux ſeurs eſtoient dans ces em. barraſſemens d'eſprit& ſouſpiroient despaſſions autant vaines que ſteriles: Mirtil qui eſtoit leur frere aiſnéſurpris d'une violente maladie fut dé peſché en peu de iours& alla en l'Auril de ſes ans au tombeau de ſes peres. La mere qui auoit beſoin de ſoûtien au ma. niementdes affaires de la maiſon fir ſçauoir ces nouuelles à Glicas lequel quitta auſſi toft & la Flandre & le perilleux métier de la guerre pour venir recueillir en paix la fortune qui luy arriuoit par la ſucceſſion de ſon frere. Il ne fut pas pluftoft de retour & maiſtre de la conduite des affaires do. meſtiques qu'il commença à penſer à loger ſes ſcurs. Il fceur l'affection qu'Aldcric auoit pour l'aiſnée& cèlle que la cadette auoit pour Alde ric : il trouua que celle-cyauoit aſſez bon appetit& que l'autre eſtoit trop dégouſtée."},{"instruction_id":223,"title":"0U_meBe_W1wC","page":"1785","text":"Ceux qui ont l'eſprit tourné à la malignité de la Critiquen'ont pas toûjours tous les talens qu'ils cro yent trouver à dire dans les autres& je puis vous jurer que de tous les Critiques que j'ay leus en nią vie ; l'Auteur des Lettres eſt peut eſtre celuy en qui j'en ay trouvé de plus mediocres."},{"instruction_id":224,"title":"V3MVAAAAQAAJ","page":"1846","text":"Par tour où elle apprehen doit de trouver le Comte elle s'en éloignoit comme d'un endroit conta gieux. Elle ſçavoir que ce qui conſerve l'innocence eſt la fuite de l'occaſion. Cependant cela lui étoit extrêmement incommode & la Reine commençoir déja à fe plaindre qu'elle ne ſe trou voic plus au cercle avec les autres Da mes de la qualité. Mais comment s'y fut-elle trouvée à moins que d'y vouloirvoirleComte ?"},{"instruction_id":225,"title":"AbZnxSzGVV0C","page":"1847","text":"Vos intérêts me doivent être plus chers que les miens & il n'eſt pas juſte que je me plaignepuiſque ce n'eſt qu'à la gloire de ma princeſſe qu'ils mc facrifient. Ces paroles étoient accompagnées de fan . glots & de larmes & Troïade ne pouvoit y re fuſer les ſiennes. Mais après l'avoir laiſſé parler elle reprit ainſi la parole : 0 Ariarate !"},{"instruction_id":226,"title":"STmdaHw7YacC","page":"1851","text":"Et fi cu me dis que les beſtes agiſſent librement ſur le fondement que leur appetit eſt libre de la nature je te répondray ,que quand meſme cela ſe roit veritable les bêtes ne connoillent pas parfaitement & diſtinctemene ce qu'elles font & qu'une action ne ſçauroit eſtre parfaite ny vertueuſeſi celuy qui l'a faitn'opere avec une pleine connoiffance & une ſcience certaine car ce ſont les premieres qualitez requiſes pour rendre une : action digne de louange . Le Vean."},{"instruction_id":227,"title":"yyJoAAAAcAAJ","page":"1868","text":"Laparurent a ces dames defia desve ritables effects de noftre reforme car lacha-pelleautresfois honnorée &reſpectèe ala Ro. maine,eftoit remplie ,a la Calviniſte de va chesbrebis & des Cochons de Monfieur des Coultures quiy avoiét fait fumier par tout en telle puáteur & ordure,quenos Dames ny peug . rét entrer,auſquelles on dit,pour excuſesque çebeſtes n'eſtoientlaqueen attendansque leurs rattaliers augsrangs& leurs places a chas cunes fuffent faittes dansla facristies lieu tres commode a lesloger ; l'on leurs dit auſſy queI'on en feroit murer l'vnedes portes pour em . peſcher quequelq; mauuaiſe odeur du beftailne vienne a la chapelle deſtinée a y preſcher de la façon de Calvin ; & afin que les payſans yoi."},{"instruction_id":228,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"1876","text":"Adjouitant qu'il ſeroit aiſé de le prouuer au Roy en luy monftrant ce pe tit morceau de Tablette où le mot de Fille eſtoit: & qui ſe trouueroit ſi iuſte à l'endroit qui man quoit à cette Lettre qu'il ne pourroit pas croire que ce fuft vne tourbe : & qu’ainſi quand ce mor ceau de Tablette ſeroit à ſa placeAmaſis verroit bien qu'on l'auoit trompé. Enfin Seigneur cet Officier fit fi bien comoiſtre à Heracleon qu'il tuy eſtoit aité de rendre du moins la naiſſance de Seſoſtris douteuſe qu'il en eut vne ioye eſtrange: cependant comme c'eſtoit vne affaire qui luy im portoit de tout il voulutl'examiner avec un peu plus de loiſir : & pour agir ſeurementil fit que cet Officier demeura caché chez luy : le coniurant de conſeruer auec vn ſoin extrémece qui deuoit ofter la Couronne à ſa Sæur & à Sefoftris& la luy donner."},{"instruction_id":229,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"1878","text":"Il eſt vray que ce grand peuple armé,ſe rendit en moins de rien maiſtre de la terre de l'ille. Mais apres audir employé ſeptante mille coups de canon pour battre en ruine les murailles de la citétoutes les breches & tous les affauts furenr inutilesle coura ge inuincible des defendans ſurpaſſant en vigueur le nombre des affaillans.Sur les nouuelles qu’eur le General de cette armée du ſecours qui arriuoit de Sicile,il leua honteuſement le fiegeapres y auoir laiſſé ving . trois mille ſoldars ſur la placela fleur de tous les genſdarmes du Turc& des Chreſtiens il n'en mourut que trois mille ſoixanteentre lef quels deux cens quarante Cheualiers y acheucrent scurs glorieuſes carauanes pour aller au ciel re cueillir des couronnes qui ne Aétriſſent iamais. Le Balla déchargea la colere ſur le plat païsbrullantruinant demoliſſant & ſaccageant four. Et parce que le fort qui eſtoit en l'Ile de Gozequi eſt vne dependance de celle de Malte luy fit quelque reſiſtance l'ayant emporté de force il y fir vn rauage nompareil."},{"instruction_id":230,"title":"cf85AAAAcAAJ","page":"1884","text":"Le Ciel auſſi a été creé avec le feu afin que lors que les Peu ples ne pourroient pas durer à cauſe de la froidure de l'eau que lois le feu ou cha leur deffous ne vienne à s'embraſer au de dans du Firmament qui eſt le Ciel étoille : il y a auſſi ſepr Planetes comme Saturne Jupiter Mars SolVenus Mercure &la & ſe gouverne tellement les Cieux Lune ent ſeulem de la vapeur du feu."},{"instruction_id":231,"title":"V3MVAAAAQAAJ","page":"1885","text":"Il jetra auſſi -tôt les yeux deſlus ; mais quelle fut fa ſurpriſe quand il vit que c'étoir celui du Duc. Quelle fur auffi celle de ce Princequand il ſe reconnur lui-même & que n'eût il point vouluavoir donné pour reparer 1 ce qu'il avoit fait. Il fe jetra aux pieds de fa femmeluiproteſtant qu'il y demru reroic écornellement à moins qu'elle ne lui pardonnat. Cependant le Comte écant tout auſſi jaloux du Duc qu'il l'auroit pu être d'un amant tâchoit de ſe contraindre pour ne pas donner à connoître ce qui ſe paſfoit dans son coeur."},{"instruction_id":232,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"1893","text":"Cela empeſcha Leoncin & Olinde rrolleon ap de ſe ietter en mer & la recherche fut faite li ' Alicant. Et chaude & fiexacte en la terre qu'en fin ces deux Amans furent treuuez . e puiſſe con antmoins de Peu auant leur priſe Leoncin dit à ſa chere ent le patron Olinde qu'elle tenoit les clefsde la mort ou de ſa qu'ils auoient vie & qu'ilne pouuoit plus auoir de confiance qu'en ſon amour. Olinde qui l'aimoit veritable crreſolu d'al ment & qui ne le regardoit pas comme Rauif l'il n'euſt des ſeur ,mais comme vn époux: luy demāda pourquoy s il ne luy fut il luy tenoit ce langage. Parcerepart-il,que ſi vous eine fut ilar depoſez quc ie vous aye enleuée contre voſtre gré Riual yeſtoit &priſe à force ma faute ſera fans remiffion ."},{"instruction_id":233,"title":"lbIPAAAAQAAJ","page":"1907","text":"Ce va let au deſeſpoird'eſtre ſi mal traitréapres'luy avoir rendu de fi bons officeslequitta &cherchainaître par Paris. Mais Deguilly apprehendant qu'il ne diſt quelque choſe de ſon commercefit promptentent les plaintes en luftice contre luy & diſantqu'il s'étoit reti ré ſans congépour luy avoir dérobé un baudrieravec des boucles d'argent& une épée il le fit prendre priſon nier & mettre dans le grand Chaftel fër."},{"instruction_id":234,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"1924","text":"Voila donc Alarque hors de la pauureté& en la iouyſſance du riche heritage de ſon ami. Mais ceſte richeſſe lui eſt auſſi deſ-agreable que les bonnes viandes au malade : on a beau traitter ce lui-ci de mets delicats tour lui eſt à degouft & à contreccur . Alarque voudroit eſtre dans la di ſetre par deſſuslateſte& poſſeder encore le thre forde l'anzitié de Pandulphe,parce que poſſedant ce cæur,& aiinant & aimé il İçauoit bien qu'il te noit par ce moyen la clef de tous les coffres. Tou tesfois comme les ſaiſons auſli changent les vo lontezil n'eſt rien de conſtant ſous le Soleil & de toutes les choſes muables il n'en eſt point de plus changeante que l'homme ."},{"instruction_id":235,"title":"RCM6AAAAcAAJ","page":"1932","text":"Enfin la bienfeance veut qu'elle ſorte de Parisle ſéjour qu'elle y fait ſem Tome ble attendre un établiſſementque peut aucun p eſtre ne ſonge-t-on pas à luy donner. coenuvede Le Comte de Vermandois goûta ces nu raiſons & les fit goûterenſuite au Pa qu'il ver latinde Champagne.Ce n'eſt pas ajoû opere se trevet o ta -t-il en parlant à ce Prince qu'il vous e falluſt attacher à ce ſcrapule fi la pre ſence d'Adelaïde eſtoit encore necef en uites faire pour achever une Conqueſte illu nelle de Pens ſtre. Je vous proteſte répondit Thi igne t baud que j'empécheray que l'on n'en wstr uisl vienne à l'union que vous ſouhaitez. Je pere fçayrepartit Raoulque vous avez par main le d'un autre mariage pour le Roy ,mais Roy dep Extr quand ils'agit d'un aufli grand intereſt . Ba que celuy qui nous regarde dans cette firmißsil ion d occaſion il n'y a point de generoſité il cos qui nous oblige à y renoncer."},{"instruction_id":236,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"1944","text":"Mais Doriſtée s'y oppoſa li courageuſement qu'elle proceſta de ſe laiſſer plutoſt tailler en piecesque d'y conſen uir iamais.Toutes les fois qu'Alderic ſe preſentoit deuant elle,vous cufſicz dit qu'elle voyoit vn de mon ,ce n'eſtoient que reproches & outrages. Que fi elle l'auoic hai,parce qu'il l'auoit empeſchéed'é pouſer Leopold,elle redoubloit la haine par l'em peſchementqu'il apportoit à ſon entrée au Cloi itre. Commeli ſes fureurs.euffent eſté des faueurs pour le Baron il augmentoit ſon amour par ces contrarietezn'épargnant aucune induſtrie pour tâcher de gagner ſon courage. Mais outre le dépit de Doriſtéeles artifices de Praſilde cftoient vnperpetuel obſtacle à cetre re conciliation. Artifices qui à la fin furent cuentcz& en melme temps que cette malice fut découuere tefur auflireconnuel'innocence de Leopold par la fauſſeré des lettres ſuppoſées qui auoicnt eſté cauſe de lamort. Doriſtée malgré tous les efforts de ſes parens & d'Alderic entra dedans le Mona. ſtere auçcles moyens qu'elle auoit de la fuccef ſion de ſon perepouſſée par vne iufte indignation contre lemonde & contre Alderic."},{"instruction_id":237,"title":"Dl1oAAAAcAAJ","page":"1948","text":"Dans yne injure ſi atroce & fi frequéte de ces vſurpateurs publics il ne nous reſte rien que d'aduertir & les Tri bunaux ,& meſme le Roy,dequelle injuſtice on traite celix qui tousdeſarmez & vertueux qu'ils font crainte que la malice de ces genslà nc rencontre quelque choſe chez eux qui ſatisfift ſon enuie one quitté tant de biens que qui conque les accuſe comme trop commodes& trop gras de leur faincantile apprehende d'em braſſer leurs travaux leurs veilles& leur indi gence : Sont la les affairesqui nous appellent Touuent malgré nous ſoit au barreau ſoit à la Cour & ſi vous ne nous y obligiez nous ne quitterions jamais noftre folitude."},{"instruction_id":238,"title":"uCBjYiEs1TQC","page":"1951","text":"Nous auiſaſmes qu’encore qu'il cuft des parens à Corinthe il valloit mieux que la propoſition le fit à mon pere parArtemidore eſtant perſonne pour en ouurir le propos comme amy commun & capable puis apres de perſuader par la force de les raiſons; & quc 1 s'il eſtoit beſoin les autres ſe pourroient'ioindre :toure la difficulté eſtoit d'auoir des nouuelles I'vn de l'autre au cas que l'affaire ſe rendiſt difficile pour ſe donner aduis de tource qui ſe paſſeroit& remedier aux deſordres qui pourroient ſuruenir. Te ne pouuois me reſoudre à ine fier en perſonne & ce ine fut vn bon -heur; pource que fans doute l’euſſe eſté trahie. En fin ie luy disque i'auois vn cabinet quireſpondoit ſur vne ruepar laquelle peu de perſonnes paſfoient ; que la nuit ie laiſſerois couler vne corde à laquellc il féroit attacher les lettres qu'il m'en uoycroit ,.&que lelendemain il auroit ma reſponſe."},{"instruction_id":239,"title":"0RFcAAAAQAAJ","page":"1953","text":"Las Copas ſe me perdieron de la mano a la boca . Paffemios a otra coſa. Mi feñora : quien no tiene cabras como vende cabrio tos ? La miel en la boca quita por ventura el guardar la bolſa ? El cabron es mas hon rado por tener barbas ? El maço corta por fer de hierro ? Pelear por pan de centeno no es mucha hambre o poca amiſtad ? La vihuela fe lo dize. Dulce es la muerte de fuegra. Buen tirador el rollo . Peligroſo ju gar con gato ſin guantes. Burlar con mu ger o dineros. Sembrar abroxos y andar deſcalço."},{"instruction_id":240,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"1971","text":"La douleur de ceſte morſure le fit crier fi hautque Liluard croyant qu'il demandaſt de l'aide entra à ce cry & fut bien eftonné de voir 1 ſon maiſtre auec le viſage tout couvert de ſangqui couloit abondamment de la playe & beau coup plus quand il le vit ſans nez . Alors ne ſça chant s'ildeuoit rire ou pleurer,Seigneur,luidit il,& à quel icu auez vous perdu voſtre nez? Sinat outré de douleur & plein d'une cage deſeſperee tira ſon eſpee & en alloit trauerſer Paradee,li el. le ne ſe fult ſauuec dans vn cabinet en tirant la porre ſur elle. Sinar bouillant de fureur la voir loit enfoncerpour faire perdre la vie à celle qui lui auoit arrachéle nez."},{"instruction_id":241,"title":"-G8GAAAAQAAJ","page":"1987","text":"Il leur répondit : Je mefouviens Ville Oberon monta au Palais il laiſſa de ce pauvre Huon qui eſt repafiéla merdix mille hommes à la porte & leur dit il a été à Romea épouſé Eſclarmondeque dès qu'ils entendroient le corils mon s'eſt confeflé de tous ſes péchésdont je taſſent auſli-tôt & milfenttout à mort.. Charlenrignie a ronsil étoit richement habillé il palla juré qu'il ne boira ni ne mangera que vers Charlemagne ſans lui rien dire le Huon ne ſoit pendu mais il s'en parjuRoi dit : Qui peut être ce Nain buflu ? Il rera carje le fecoureraile pauvre homeſt bien fier car il nem'a pas daigné par me eſt en grand danger lui & Eſclarler je verrai ce qu'il voudra faire car monde ainli que le vieux Geraſmeils je ne ſais ce qu'il a penſé. Quand Oberon ſont à Bordeaux & ont les fers aux pieds. für palléil vint vers Huon & fouhaita Le Roi eſt à table je fouhaite la mienne que leurs fers fuſſent ôtés à tous trois il auprès de la ſienne & plus haute de deux les prit par la main & lesmena devantle pieds que la fienneje veux qu'on mette · Roi. Il s'a lit.& les fit affeoiril prit fon fur ma table mon hanap ,moncor d'ivoihanap furlequel ilfit trois fgnes de croix re & le haubert que Huon a conquis ; je autlitôt il ſe trouva Templi de vin le ſouhaite avec moi cent mille hommes arRoi Oberon le prit & en donna à Eſclar més > comme j'ai coutume de mener en monde enfuite à Huon & à Geraſmebataille il n'eût pas plutôt ſouhaité queiť dit enſuite à Huon amilevez vous par le puiſſance de Dieu que la table fe portez ce Hanap a. Charlemagne & lui trouva auprès de celle du Roi telle que dites qu'il boive à vous en ſigne de par le Roi Oberon l'avoit fouhaitée. Quand Huon fe leva de table & vint vers le Roi le Roi Charlemagne vit'cette table plus à qui il donna le hanap mais à peine le haute la corteque la ſienned'acier il futle bien cor ,ſurpris le hanap & Roi & dit fêchél'eut-il touché& iln'y qu'iluneſe feule refta pas trouva def-. goutte à Naimes de regarder ce que cela ſignide vin. Vaffal dit Charlemagne vous ficit il croyoit avoir été enchanté. Sire m'avez enchanté."},{"instruction_id":242,"title":"oF1CAAAAcAAJ","page":"1991","text":"Le certificat fait par le Medecin le Chi rurgien le porte chez lui & dit à ſon homme va faire ſignercela à Monſieur l'Official le garçon ouït de biais& penſoit que le maître eût dit va faire une ſeignée chez M.l'Official: ' il prend lon manteau & fes outils &y va heurter à la porte & le neveu de Mon Geur lui vint ouvrir auquel il demanda comment ſe portoit Monſieuril ſe porte fort bien ſi eſt -ce qu'il y a ici quelqu'un maladeque mon maître m'a envoyé laigneren voila l'ordonnance. Le neveu fort fuffi ſant vit le papier & ne pouvantrien connoîtrepour faire le ſçavant dit il faut que ce ſoit pour moi d'autant queje ſuis morfonduvenez & entrez : ce qu'il fit& le ſaigna bien & beau. Je m'ébahis qu'il 21 n'en fur mal mais Dieu fait aide aux innocens & puis la riſée lui racoutra le foye: Si le valet fut cron pé le Maître le futauſſi il vit un vieil Pailan qui ſe plaignoit d'une douleuren la jouë : Ô !"},{"instruction_id":243,"title":"V3MVAAAAQAAJ","page":"2041","text":"Le Cardinalqui en matiere d'amour auſſi bien que de Politique ; croyoit qu'il n'y avoit rien tel que d'avoir de bons crpionsétant averti par un qu'il avoit auprés de la Ducheſſeque bien loin de répondre à la paſſion du Comte elle le fuyoit avec un ſoin inconcevable fe fenţit conſo é en aucunefaçon des mauvaiſes heures qu'elle lui faiſoit par. ſer à lui-même."},{"instruction_id":244,"title":"f2Ig_ytFflIC","page":"2043","text":"Le diſner duroit un peu trop pour ſes gardes qui eſtoit obligés d'eſtre toûjours aux portes du Palais. Il y alloit de leur vie lile Bey y fût entré fans les y trouver. Ils prirent congé de la compagnie & fe rendi rent dans leur poſte : noſtre Cavalier eut comme cela plus de liberté de parler au Gouverneur qu'il n'avoit pas eu durant le repas."},{"instruction_id":245,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"2049","text":"Au contraire ils diſoient qu'ils ne pou uoient oublier qu'ils l'auoient veu en autre pofture qu'il n'eſtoit : que s'ils ne luy rendoient pas aſſez d'honneur comme à leut Roy ils luy en ren doient trop coóme à Amalis : & que puis qu'A maſis & le Roy n'eſtoient qu’ynëmeſme choſe il ne faloit pas qu'il ſe pfeignilt d'eux. Ce Prince ayant ſçeu ce que le Peuple diſoit s'aduifa d'vnic choſe vn peu bizarrepour faireceffer cesmur “ mures : mais qui produiſit pourtant ſon effet& quiforça Amenophis,à demeurerdans ſon Deſert. Il y auoit au ſuperbe Palais que le feu Roy auoit fait baſtirde grandes Cuues d'orquiſeruoient lors qu'en certaines occaſions,on faiſoit desFeſtins publics : Amaſis fit donc prendre ces magnifiques Cuues ; & 'de ce meſme Métal il en fit faire vne Statúë d'Oſiris qu'il fit mettre dans la grande Pla ce qui eſt deuant fon Palais. Mais à peine y fut elle que tout le Peuple s'amaffa à l'entour & la regarda auec yn profond reſpect : luy rendant au tant d'honneur que li Oſiris luy euftapparu."},{"instruction_id":246,"title":"DSf2xg9AjuEC","page":"2060","text":"Il ſe chargea du ſoin de l'exa. miner & quinze jours après il la mena dans une Maiſon où il y avoit pour elle & pour la fille tout ce qui pouvoit les accommoder. la beauté Elles admirerent l'une & l'autre & la propreté des Meubles de ceux que quittoient cette Maiſon & ce qui dut les lurprendrec'eſt que tout y étoit neuf. Il les tirà de cette ſurpriſe en leur apprenantque ces Meubles étoient de la Maiſon & que puis qu'on le privoit du plaiſir de pafler la vie avec la Belle ,on ne devoit pas au moins lui ôter celui de lui donner para un preſent de cette nature une foible marque de la parfaite eſtime qu'il avoit pour elle."},{"instruction_id":247,"title":"ul86AAAAcAAJ","page":"2063","text":"Aufli Dous portons le nom & l'image du Roi: ce qui eſtbeaucoup plus que de porter ſes livrées. Nous avons vaincu les Enne 1 mis de la France en mille rencontres ; mais jamais nous n'en avons été maltrai ter . / car qui oferoit maltraiter les Louis d'or ? Il n'eft point de canon point de rempart point de fortereſſe qui nous refifte tout plie lors 5 que nous paroiſſons & jamais on n'a fait inain balle für nous. Aufli le Roi ſçait qu'il n'a pas de meilleur Canon que lc nộire & que la meilleure fonte eſt celle des Louïs d'or."},{"instruction_id":248,"title":"DSf2xg9AjuEC","page":"2069","text":"Ainſi quand il avoit le malheur de ſe rencontrer ſeul avec la Dameil nemanquoit jamais à lui parler du Siege de Limericou du pallage dela Boine. Elle avoit beau l'interrompre pour tourner le diſ cours ſur les affaires du cœuril revenoit à quelque atraque de Demi Lune ; & ſila Da. me ſe montroit quelquefois trop obligean . te pour lui il recevoit cela avec une mo deltie qui la chagrinoit encore plus que les contes de guerre qu'illui faiſoitCependant la belle humeur ou il ſe met toit G tôt qu'il voyoit entrer l'aimable Pa. rente cauſa un déſordre où il n'y eutplus moyen de remedier."},{"instruction_id":249,"title":"PMcvAAAAYAAJ","page":"2075","text":"Mais continua-t -elle il faut en core vous dire qu'aprèsavoir remercié le Baffa de la grace qu'il me faiſoit eſperer j'en allai d'abord porter la nouvelle à la Sultanequine put le laſſerde m'embraſ fer tant elle étoit tranſportée de joieEllen'en a pu dormir depuis. Nous avons formé cent deffeins nous avons eu cent imaginations ſur le moyen que nous trou verions pour vous voir: mais à moins que le Baſſa ne vous laifle venir ſeul je ne crois pas que nous y puiſſions réuſſir."},{"instruction_id":250,"title":"b8_5fKTBsW4C","page":"2076","text":"Elle étoit parente & grande amie de Montoirqui un matin allantau four quiétoit aſſez loin elle vft Mrs de la Ville qui meſuroient & piquetoient. Et dea dit elle Meſſieursque voulez -vousfaire ? Cette marchande donc avoit des éguillet tes de velours des bas de chauſſes de rafferas une guaine de faulx des utiles deboisdes fuzils de laine des décrotoires àméche des arquebuſes à cordede l'apas aux puces de la tablature à apprivoiſer les ſou ris & telles fortes de marchandiſes. Nous lui de . mandâmes Madameavez -vous des brides à veaux ? Cela me fachoitpource queje n'ai affaire que detemps & d'argent à la fin étant montée ſur une eſcabelle& ayant ledos vers nous ; elle nous dit Meſſieurs j'ai un mauvais enfant qui les ont brouillées & déman chées fi que je neles peux trouver coures entiéres86 diſant cela une ſouplelle prompte & préméditée va lever ſes robes & la chemiſe & nous manifefter ſon gros cul ample & fellu dous diſans ; au moins Mef."},{"instruction_id":251,"title":"hoHy7bvnkJ4C","page":"2078","text":"Il eſt vray que Ceſar aiine Murcie& qu'apareminent il n'en eſt pas hay : maisSeigneur entre les Gens qui s'aiment com e me vous vous aimez Ceſar & vousil ne doit rien y avoir de reſerve. Vous éces ane mali cieuſe interrompit Ceſar ; vous ſçavez bien dans vôtre ame que Murcie reſerve à fon Epoux toutes les choſes effentielles ; & je vous jure Pompée par ce qu'il y a de facté au Ciel & fur la Terre ,pourun Homme qui fait profeſſion d'honneur ,que je n'ay jainais obtenu aucune grace de vôtre Femme qui doive allarmer un Homoe fensé. l'ay peut étre eủ quelque droit d'en eſperer ; mais que ce ſoit le hazar qui m'air traverſé 9 ou que ce ſoit un effet de l'adreſſe de Murcie cet eſpoir n'eſt point remply . Je le veux croireCeſar reprit Pompée froidement : mais comme ce n'eſt pas aſſez pour vous que Pompeïa ſoit exempte de crime fi elle ne l'eft de foupçon c'eſt peu pour moy que Murcie foit demeurée chaſte fi elle a pû concevoir la pensée de ne l'étre plus."},{"instruction_id":252,"title":"h8otAAAAMAAJ","page":"2083","text":"Il n'oblia pas les eſcarpins de feutre & le demorant des habillemens fem blables au gentil homme . Et pource qu'il eſtoit fort aimé du beau pere de ceſte femmene craignit d'y aller de bonne heure penſant que s'il eſtoit apperceu il iroit tout droict à la chambre du bon homme avec lequel il avoit quelque affaire. Et ſur l'heure de mi nuict entra en la maiſon de cette dameoù il trouva aſſez d'allans & de venans; mais parmy eulx paſſa fans eſtre congneu & arriva en la gallerie . Et touchant les deux premieres portes les trouva fermées & la troiſieſme non laquelle doucement il pouſſa."},{"instruction_id":253,"title":"PMcvAAAAYAAJ","page":"2100","text":"Elle lui apprit enfuite le deflein qu'elles avoient faires toutes deux de s'embarquer fur ce Vaiſſeau ; & le ſujet pourquoi la Sultane s'étoit mife dans cette corbeille dont Alexandre n'avoit pas eu la' moin dre connoiffance. Je le croi bien dît le Balla ; car j'étois dans la chambre quand cette corbeille futapportée . Je m'imagi nai que c'étoit vous & je ne voulus pas que ce Chréțien vous fit la moindre vio -s lence . Je donnai ordre inoi-même de la faire porter à bord du Vaificau & l'ac compagnai avec Alexandre juſqu'au Port."},{"instruction_id":254,"title":"jx46AAAAcAAJ","page":"2105","text":"Ils ont rencontré tous deux ce qu'ils meri toient : & le ſuccésde leurs auãtures nous doit diſpoſer à cette creance que les ma riages qui's'accompliſſent en terre ſont premierement relolus au Ciel. La Court s'entretint long teinps de ceſte Auan ture plaiſante & agreableoù l'Ainour a faict'voir vn de ſes effects autant re marquable enla conſeruation de l'hon . neur de deux perſonnes qui meritoient de luy vn fauorable traicteinent,que fin gulier en les inconſtances ordinaires ."},{"instruction_id":255,"title":"h8otAAAAMAAJ","page":"2111","text":"Mais quand je vouldroye faire le rapport du cerf à veue d'oeilje vous ferois faire plus de ſignes de croix de ce que je fçay des femmes que l'on n'en faict à facrer une eglife.-C'eſt bien loing de ſe repentirdiſt Geburon quand la con feſſion aggrave le peché.Puiſque vous avez telle opinion des femmesdiſt Parlamente elles vous debvroient priver de leur honneſte entretenement & privaultez."},{"instruction_id":256,"title":"AbZnxSzGVV0C","page":"2115","text":"Il en fut extraordinairement ſurpris; & ſon étonne ment l'ayant comme réveillé d'un aſſoupiſſe ment profond il ôta ſa bouche de deſſus celle de la princeſſe ; & la regardant fixement il commença de remarquer que ce n'étoit pas en effet en cet état que les morts avoient accou tumé de recevoir les derniers devoirs & que ſon teint tout pâle qu'il étoit avoit néanmoins plus de fraîcheur que celui d'une perſonne ſans vie & ſur tout d'une perſonne qui étant morte il y avoit plus d'un mois devoit être bien autrement défigurée."},{"instruction_id":257,"title":"DAtBAAAAcAAJ","page":"2124","text":"Orat vori.in ſe du vin ou de l'amour qui puiſſent de deſ. : ſein prémedité dançer & ſauter : Nemoſaltat so Hon . brius. Homere appelle les chanſons la dance 0 :yf & le ſon des inſtrumens les Anarbemes de la Tito Li . ble ,avempata daitos. Henri Etienne & Scapula v.153 auſſi bien qu'Euſtathe Commentateur d'Homerediſent que ce inot ſignifie les ornements Ć les afaiſonnements du feftin : mais cela n'a aucun raport avec la racine d'où ce mot Grec ďAna. thème derive."},{"instruction_id":258,"title":"f2Ig_ytFflIC","page":"2158","text":"Le temps paſſe bien vice dans ces douces occaſions. Mais Albirond n'avoit pas ſi fort perdu ſes ſensqu'il ne ſe ſouvint que l'heure de ſe retirer spreſſoit & qu'il nedevoit point at. tendre quoy qu'il ſe fut fermé dans cetappartement que le Gouverneur | fut de retour pour l'en ſortir."},{"instruction_id":259,"title":"-No5AAAAcAAJ","page":"2160","text":"Il bon pour fe fervir de ce quieſt rifible & abandonner les railons puis qu'il ſuffit de faire rire pour gagner ſa caufe.pig CLEANT E. Visaginn Ils fçauent ce qu'ils ont à faire. Mais contonsa Aleipece que nous auons veu afin qu'il nous juge ... Smiop ! ,:CLEANTE : J'en fuis d'accord & je vais cominen . cer . Dabordar ARISTE."},{"instruction_id":260,"title":"s_47AAAAcAAJ","page":"2165","text":"Et Ğ les damoiſelles eſtoient bellesles cheua liers neeſtoient ny foibles nypalles pour ce qu'ils auoient eſté treſbien ſeruis. Bellager receur vn grand plaiſir voyant Primaleon & Torques qui faimoient beaucoup euxdeux,depuisqu'ils ſe virent la premie re fois en l'Ile de Cantare& à ceſte hcure là deſcou urirent l'un à l'autre qu'ils eſtoient.Bellager cogneut par ſemblable qui eſtoit l'Infante Zerfire& pelimer ueilla grandement comme vne ſigrande damoiſelle 2 auoit couru telle diſgrace & infortune."},{"instruction_id":261,"title":"STmdaHw7YacC","page":"2166","text":"Et ces crimes font fi grands & fi fre quensque les Medecins ſeroient rui nez à jamais fi la cerre ne couvroic les effets de leur ignorance,commea dit autrefois un de nos lages de Gre ce lequel comme on luy demandoic depuis pourquoy il n'eſtoit jamais malade répondit fort ſagement ; c'eſt parce que je ne me ſers jamais de Medecin . Vliffe. Un de nos plus grands hom mes avoit donc raiſon de dire que jamais bon Medecin ne prenoit de medecine . La Serpent."},{"instruction_id":262,"title":"PMcvAAAAYAAJ","page":"2168","text":"Il voulut le lui cacher par cette action & dérober à la vue l'effet qu'elle fai ſoit ſur ſes ſentimens.Néanmoins le Baf fa le releva & lui dît qu'il ne pou voit voir en cette poſture pour un ſujet où il avoit plus à ſe plaindre de lui qu'à le remercier : Qu'il le ſçauroit tout à loiſir de Laura : mais que cependant il n'avoit qu'à s'aller préparer pour ſon voyage : qu'il avoit donné ordre de faire arrêter un Vaiffeau Chrétien qui devoit partir ce jour-là pour l'Italie & qui le porteroit à Livourne : Que le temps étoit fort beau& qu'il s'embarqueroit lelen demain fans faute avec Laura : qu'il lui en donnoit ſa parole."},{"instruction_id":263,"title":"1R06AAAAcAAJ","page":"2211","text":"On porta le Corps du Comte à l'Egliſe de Sainte Dorothée ſa pa roiſſe où il fut in humé auſſi-tôt ſans ce remonies & quant à cette miſérable la Reine la fit mettre aux Repentiesoù elle entra volontiers preférant d'y être renfer mée plûtôt que de retourner avec ſon ma ri dont elle n'avoit pas ſujet d’eſpérer une bonne reception aprés une telle infidelité."},{"instruction_id":264,"title":"McxNAAAAcAAJ","page":"2212","text":"De tous coſtés il nous faiſoit ef pier par ſesgens; & comme j'eſtois un ſoir à la villeil envoya un carrofſe devant poftre por te ; un hommedebonne mine en fortit quialla Fairc accroire à Lauretce qu'au lieu d'aller og je luy avois dit en partant j'avois eſté chez un galant homme où je l'attendois& qu'il falloit qu'elle ſe miſt dedans le carroſſe pour m'y ve nir trouver."},{"instruction_id":265,"title":"McxNAAAAcAAJ","page":"2223","text":"Qui me pourra que paroles ne fuſſent autant d'oracles quand l'on aura ouy ce que je vous vay raconter . Un jour eſtant dans la chambre de Cleran se il vid un Courtiſan flatteur qui importu . noit ſon bon Seigneur avec des prieres trés humbles de luy faire avoir certaine choſe qui cſtoit en fa puiſſance. Il tire un biſcuit de fa pochette & le montre à un petit chien qui eſtoit -là le chien -faute deſſus luy le flatte & le feſtie en branlant la queuë comme pour luy demander le morceau qu'il tenoit. Il hauſle ſon bras tant qu'il peut & avec une voix extravagaute s'écrie à tous coups que gaignes-tu de me faire feſte tu ne l'auras pas. Donnez le luy Collinet dit Clerante en le re gårdant il l'a bien merité par ſes careſſes. Je vous imitemon bon Seigneur ; je vous imite repartit Collinet. En quoy m’imites tu reprit Clerante ?"},{"instruction_id":266,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"2224","text":"Soſtene priué de ſon fils aiſné par la mort& du ſecond par l'exil : void maintenantmais trop tard que fa paſſion peu iudicieuſe& ſon amour hors de ſaiſon eſt cauſe de tous ces malheurs . Encore ne veut-il pas ietter le manche apres la coignéeny laiſſer éteindrel'étincelle de la race qui luy reftc en Androge. Pour coniurer cette tempefteil ſe ſert de l'eſprit de fa femme,laqucl le modera les bouillons de la colere de ſon fre re : & en fin pour l'adoucir tout à faictSoftene luy donna en mariage ſa fille aiſnée auec vne dot ſi notable que Tibere auoit raiſon d'eftre ſatisfait."},{"instruction_id":267,"title":"Yvg5AAAAcAAJ","page":"2234","text":"Vous le voyez aufli bien que moi chaquejour Se nateurs Equitables& ſçavez fi c'eſt à tort que je me plains. Ces orgueilleux Amans de ma mere qui ſont ici preſens devorent ma propre ſubſtance & n'oſant pas ſe preſen ter chez Icare pour lui demander la Dot auparavant d'étre les maris de la fille ils pretendent ſe payer ſur mes biens qu'ils ra viflent avec une violence fans exemple : ce n'eſt plus moi qu'on reconnoiſt (pour mai tre dans la maiſon d'Ulifle ce ſont ces Metſieurs qui y commandent non ſeule ment avec une authorité abſoluë ; mais avec une extréme tirannie."},{"instruction_id":268,"title":"WNg5AAAAcAAJ","page":"2243","text":"Ce diſcours ne ſurprit point Lifis ny la Bergere à cauſe qu'ils connoiffoieur l'humeur d'Hilas ; & qu'ils croyoient affeurément que deux jours fe soit le plus long-temps que pouuoit durtr fon Amour : ils rournerent donc tous deux Ta'chöle en railleriefans ' s'arreſter aux et trauagantes de cét Inconftant. Mais la Beauté de Climeneplus charmante que cel te de beaucoup d'autrescaprioa aulli pkas Jong temp's 'Hilas ce qui commença à fa cher Lilis,qui eſtoit eſtonné de la Conſtance de fon Riualqui avoir delia dure cinq ou fix jours."},{"instruction_id":269,"title":"lvc5AAAAcAAJ","page":"2259","text":"Arimant luy répondit que de pareils exemples pouvoient conſoler un hom me comme luy & le pria de luy racon-. ter l'hiſtoire de ce Prince; ce que Phi larque fit aufli-toft en prenantainſli la parole. Le Prince dont je vous veux parler.. eſt un jeune Souverain qui peut paſſer pour un des plus galands Princes du mon 1 de : d avoit une Maiſtreſſe qui reçevoit tous lesjours desmarques de la generoſia. té& de fa tendreſſe. Il faifoit milfe ga lanteries pour elle qui marquoient lon eſprit& fonamour ; & toutes les plus. belles perſonnes portoient envie à ſon bon -heur."},{"instruction_id":270,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"2265","text":"Quoy que les Hiſtoriens parlent auec aſſez ie ne diray pas de liberté mais de licence du regne de Louys X1 . à qui pour vne vertu de prudence ( qu'encore ils depeignent comme vne finelle & matoiſerie ) ils attachent plu fieurs defauts il eft touſiours plus ſeant de par Ier des Rois en bonne part : & puis qu'ils ſont les peres des peuplesceux quidécouurentleur hon te ne pcuuent éuiter le blaſme & la malediction de Cham . Entre les autres choſes dont ils le re prennent c'eſt d'auoir étendu la faueur ſur des perſonnes indignes& éleué trop haut de petits compagnons,qui par apres abulans de ſon autho riré faiſoient des actions ou inſolentes ou del. honneſtes qui retournoient au deſauavcage du Maiſtre,qui les auoit fait grands."},{"instruction_id":271,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"2290","text":"Quelque temps apres on appaiſa les parens de Fusbert : & la valeur de Ricard qui s'alla faire connoiſtre en Flandres iointe à la conſideration de fa parenté luy firent obtenir abolition de ſa faute & licence de reuenir en ſon pays où il fit voir ce que l'on diet communément que les fupplices ne ſont pas touſiours pour les coul pables mais pour les mal-heureux . Et à n'en mentir ſi nous voulons faire yne iuſte re flexion ſur ce qu'il porta dans le mal -heur de cet aſſaſſinat,il n'y a point de doute qucDemetrie ne fuſt plus criminelle que lui,puiſqu'iln'auoit que preſté ſonbrasà l'execution de la vengeance qu'el lelui auoit inſpiree."},{"instruction_id":272,"title":"g74WAAAAQAAJ","page":"2292","text":"Mais c'eſt paſſer la vie en contrainte reprit Dona. Maria. Ne comp tez vous pour rien les plaiſirs du miſterepourſuivoit Madame de Caumont ? Je comprens que le ſecret de ſa paflion a eu mille charmes pour elle continua la Princeffe Renée : & qu'elle étoit : ravie de tromper toutle mondeinterrompit. Alphonfine. Au nom de Dieu leur. dit Vilarsdonnez -moi quartier."},{"instruction_id":273,"title":"nvoFAAAAQAAJ","page":"2302","text":"Il s'avança donc vers ce furieux animal ; & tournant contre lui les armesqu’un moment plutôt il deſtinoit à ſa propre perte il lui lança ſi adroitement ſon javelot qu'il lui en traverſa les flancs & le mit hors d'état de nuire à per ſonne. Il courut auſſi-tôt du côté où il avoit yu fuir ces femmes & fut en chemin frappé de la vue d'un voile qui pendoit à un buiſſon & qu’unc épine y avoit accroché. Il le prit ; & le conſidérant avec inquiétude il le reconnut pour celui même de Zélic. Il ne pouvoit s'y méprendre : car outre qu'il le lui avoit acheté lui même par l'ordre de Mélicerte c'eſt qu'il étoit parſemé de chiffres d'or dont il l'avoit fait enrichir & les lettres de ſon nom s'y trou voient mêlées avec celles qui compoſoient le nom de fa Bergère. De combien de mouvemens différens ſon cæur fut agité !"},{"instruction_id":274,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"2311","text":"Mais apres tout ( diſoit il lors qu'il eut examiné cette aduanture ) il faut bien qu'il y ait . quelque choſe d'eſtrange ou en la condition ou en la beauté de cette Perſonne : car pourquoy ſe cacheroit elle ſi ſoigneuſement à vn homme dont elle ne reiette pourtant pas abſolument la connoiffance ? Il fauttoutesfois adiouſtoit il que cette Perſonne foit belle ; puis que je luy ay oüy dire des choſes à Amathonte que celles qui ne le ſont pas ne diſent iamais: il faut meſme qu'elle ſoit Femme de condition : ſon langage ; ſon eſprit ; & ſon portme le prouuent aſſez & font que je n'en doute point. Quoy qu'il en ſoit ,diſoit il elle me plaiſt toute Inconnuë qu'elle m'eſt : & quand cene ſeroit que pour ſçauoir ſeulement fon nom il faut que ie luy obeïſſe."},{"instruction_id":275,"title":"U91AAAAAcAAJ","page":"2320","text":"Vous le ſçaver Ma. dameavec quelle activité infati gablej’ay été partout. Les plus pe nibles emplois me font devenus fa ciles conſeils utiles ſinceres ſe cours eſſentielsheureux. Je n'ay rien negligé pour l'élever à ce point de grandeur où je ſçavois que vous le defiriez. Qui vit jamaisMa dame un Amant deſintereſlé à ce point de faire tout ce que j'ay fait. Il faut achever ."},{"instruction_id":276,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"2325","text":"Car toute enceinte qu'elle citoit & fi éperduë qu'elle penfà faire vn abortifau moins rellentit-elle les tren chées de l'enfantement : ils la font monter à cheual& la meinent en vn Château dans les montagnes de Leon où ils la confinent dans vne chambre auſſi ob fcure qu'vne priſon ,où ſoit qu'elle y fuſt mal-traittéeque le regret luy faiſilt le cæur elle mourut eu accouchant d'vn enfa :it qui eſtoit mort dedans ſes entrailles. Elle n'eut aucun ſoulagement ny conſola tion en cetteextremitéperillantainfi ſeule & aban donnée ſans eſtre ſeulement vilitée de ſon impie en fant. En hainedequoy elle fit ſon teſtamentqu'elle figna deſon ſang proprepar lequel apres vnemale diction ſolennelle elle desheritoic Pandolfe & inſti tuoit fon heritier vniuerſel Cleonte. Elcrit qu'elle fit tenir à Calphurne par le moyen d'vne bague de grand prix qu'elle donna à vne pauure femine pour luy. rendre cet office."},{"instruction_id":277,"title":"hGSicAVlg_oC","page":"2326","text":"Le meûnier revenu > vit le bled dont il fut content : mais il dit à ſa femme qu'elle n'y retournât plus à peine * d'avoir le cou rompu. Ainſi la néceſſité fait faire des choſes qu'il faut quitter quand 5 on a ce qu'on demande : mon amije l'antends ainſi je ne ferai jamais que ce qu'il vous plaira. Or bien n'en parlons plus: deux ou trois jours après que le meûnier étoit aux champs le Curé vint voir De niſe & ſe mit à la careſſer & baiſer : 44 Laiſſez-moi M. le Curé fi mon mari ve noit ilnous feroit méchef. Quoi !"},{"instruction_id":278,"title":"McxNAAAAcAAJ","page":"2336","text":"Aprez qu'il la luy cur contée dedans la chambre il dic à l'oreil. le de Marſautqui eſtoit preſent qu'il ſon geaſt à ſon affaire ; & Masſautaprez avoir parlé à l'eſcart à Perrette luy vint rapporter qu'elle eſtoit vaincuë par la courtoiſie & qu'el le maoqueroit à la fidelité qu'elle avoit promi ſe à un Grand Seigneur pour luy complaire en le faiſant jouir demoy la nuit du lendemain ."},{"instruction_id":279,"title":"OB9aAAAAcAAJ","page":"2347","text":"Peut -être que cela ſervira à corriger vos dé fauts& que non ſeulement vous aurez de la douceur & de la civilitémais encore de la bonne foi& de la probité pour tout le monde. Falle le Ciel que je puiſſe réüflir dans un fi beau deſſein . Ce miracle fans doute me feroit canoniſer & vous ne manqueriez pas de me faire des Hymnes qui me mettroient au deſſus des plus grands Saints du Paradis."},{"instruction_id":280,"title":"nvoFAAAAQAAJ","page":"2359","text":"Il étoit près de la porte pour ſortir lorſqu'un fiége ſe trouvant fortuitement à la rencontre lui fit faire un faux pas & l'obligea pour s'em pêcher de tomber de s'appuyer fortement contre la porte d'une chambre à côté de celle d'où il ſortoit. Cette porte mal fermée obéit au poids; & s'ouvrant à demilui fit voirà la lueur d'un petit feu une jeune fille qui tenoit daris ſes mains un habit d'homme qu'elle me furoit ſur elle comme ſi elle eût voulu s'en vê tir. La lumière étoit trop foible pour lui faire diſcerner le viſage de cette perſonne : auſſi ne put-il s'aſſurer ſi elle étoit du logis ou étran gère. Il fit ſemblant de n'avoir rien vu : mais tout lui devenoit ſuſpect& ſon ſoupçon croiſ ſoit par la ſurpriſe qu'elle avoit témoignée à ſa vue."},{"instruction_id":281,"title":"McxNAAAAcAAJ","page":"2363","text":"Alors ce vilain į brutal luy répondit par ma foyMonficur j'y perdrois. Et cette repartie ſembla fi naro i ve à mon perequ'elle le fit plutoſt rire que de le facher : il continua ' ſeulement les menaces & le laiffa aller eftant affez aiſc d'avoir reconou quel eſprit c'eſtoitque nor. tre valet avoit veu ſur les arbres : mais quand 2 à celuy qui m'avoit tourmenté & qui avoit fait rayage dans la maiſon il n'en ſçavoir que ju ger. Le lendemain il cotra dans le logis où cfo . 1 toit le ficge qu'il vid attaché d'une chainc de fer dedãos la chambre bafle. Il demanda à 2 un laboureurqui demeuroit là dedans à qui appartenoit cetic beſte. Monſieur répondit il elle eſt à up Gentilhomme dont je ſuis affcctionné& qui me l'a baillée en garde : il eſt bied vray. qu'elle fait plufieurs plaiſan teries ayant eſté l'autre jour à la boutique du barbier elle s'en reviot icy & ayant pris un torchon le mir au col de poſtre chat ; elle renoit des ciſeaux dont elle luy voulut faire la barbede mêmes qu'elle venoit d'apprendre & luy coupa toutes les mouſtaches."},{"instruction_id":282,"title":"On6-T4-1dwIC","page":"2368","text":"Si bien & li a poinct en reſpondit icellay meſſire lacquesque le ducen für tref -content& moult volontiers l’eſcouta : & auſſi firent tous les barons & ſeigneurs de fa cour & en eſpecial ſur tousautresſes deux oncles le ſeigneur de Cre quy & meſſire Simon de Lalain leſquels laymoient d'vn treſ -bon coeur pour le beau comencemēt qu'ils veirēt eſtre en leur nepueu qui eſtoit ſigne de paruenir a vn treſ haur hõneur & exaltation de tous les parens & amis . Puis apres ce qu'il euſt la eſté vne eſpace& ſeiourné aucuns iours en l'hoſtel du duc ſon founerain ſeigneurilprint congé de luy & pour aller veoir & viſiter le feigneur de Lalain ſon pere la dame de Lalain ſa mereleſquels eſtoient ia aduertis du retour de leur trefchier & aymé filsqu'ils deſiroiệtde tout leur coeur a le veoir ."},{"instruction_id":283,"title":"2xOYNuVfM6UC","page":"2375","text":"Comme ils alloient touſiours ils treu uerent dans le bois vnetrouppe de Bergeres afliſes à la fraiſcheurce qui les obligea de s'y arreſter& Clytée de leur dite,belles Berge tes ſi vous n'eftes point ialouſes que nous participions aux douceurs de cet ombrage\" Nousy pourrons iouyr du bon -heur de vo ftre entretien ."},{"instruction_id":284,"title":"LE-sTAJ06_oC","page":"2376","text":"Il arriue il ſe mer aux eſcoures & s'efforce d'apprendre ce qui le traitte chez Androcle & quel progrez a tout ceſte Hymenee: cela l'y eſt d'autantplus ayſé qu'il ſe feint eſtre marchand& qu'en effect ſur le bruit de ſesnopces,il a apporté auec foy de tres beleseſtoffes& pluſieurs autresgentil leffes pour les debiter aux pompes que l'on y fera. Ceſte creance court parmy ceux dont il ne peut eluiter la ren contre ny empeſcher qu'ils neremar quent ſa venuë."},{"instruction_id":285,"title":"QRk6AAAAcAAJ","page":"2384","text":"Ondit que cette picquante rail lerie ne la fit pas ſeulement rougit tantelle auoit d'affcurance,mais pluſtoft d'effronterie. Ce qui faiſoit encore rire le monde d'auantage eſtoit fa façon de marcher : car elle aHoit auec yn certain branfle qu'elle donnoità tout ſon corps ; comme vne marionnotte & elie panchoit negligemment la teſte d'vn cofté & d'autre auec tant demeſure & de compas qu'il ſembloit qu'elle euſt apris cette methode par tablature . Pour ce qui eſtoit de ſeshabits il y auoit tant à reformer qu'elle meritoitque Pon filt vn Edi& t pour elle toute ſeule & bien que quand elle ſortoit elle fuſt fi braue quelon y trouuoit fort à redire ,elle ne s'en contentoit pas & lors qu'elle ne ſortoit pointelle auoit des habits encore plus beaux leſquels elle n'oſoit pas monſtrer dans la ruë . Son lan gage eſtoit auſſi fort extraordinaire afin qu'il n'y euft rien en ellequi ne reffentiſt Partifice."},{"instruction_id":286,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"2386","text":"La ſeconde fois ` aux premiers ſignes qu'elle eur d'eſtre empoiſonnceelle prit vn antidote qu'elle auoit toutpreſt de ſi bonne heureque le remede ſe treuua de ſaiſon & le plus fort. Apres deux fi furieux eſſais ne voulant pas tenter le troiſieſmele deſir'naturel de conſeruer ſa vie l'obligea de demander congé à ſon mari de ſe retirer à Piſtoye chez ſes parenstant pour lui ofter de deuant les yeux en s'abſentantvn obiect qui nc lui eſtoit pas aggreableque pour le laiſſer en la pleine & Tibre poflellion de les infames plaiſirs auec Hor tenfia ."},{"instruction_id":287,"title":"hGSicAVlg_oC","page":"2388","text":"Par la vertu donguoi vous ſçavez que j'ai belle femme& bonne moi ni mes amis ne s'en peuvent plaindre ; néanmoins un jourquaſinuit & il faiſoit clair de Lune le So leil ne luiſoit plusque revenant de ville & entrant en ma maiſon je trouvai un jeune Avocat & cela me fâcha d'autant que je craignois ſcandale ?"},{"instruction_id":288,"title":"-gZXAAAAcAAJ","page":"2406","text":"Ce qu'il trouva de plus fâcheux c'eſt qu'il avoit beau faire de ſon mieux fon ami prétendu n'en étoit jamais content. Il auroit dû prendre toutes ces rigueurs pour un honnête congé : mais Ergaſte l'avoit enſorcelé & il n'étoit pas capable de fe ſervir de fa ra iſon . Dans le même temps il arriva à Athènes une jeune perſonne d'une beauté médiocre mais qui avoit beaucoup d'agrément & d'eſprit. Elle étoit même ſavante & déja connue par quelques uns de ſes ouvrages."},{"instruction_id":289,"title":"Yvg5AAAAcAAJ","page":"2409","text":"Si Lao damas fut content de cette modeſte reponſeil n'en fut pas de même de quelques -uns des autres qui ſe perſuadant que s'il ſe defen doit d'entrer en licecela ne provenoit que de ſa foiblefle & de fon peu d'experience dans ces ſortes d'exercices ſe mirent à le prefler d'u ne maniere fort incivile ."},{"instruction_id":290,"title":"h8otAAAAMAAJ","page":"2416","text":"Et ſeur Marie Heroet eſtimée comme elle deb voit par les vertuz que Dieu avoit miſes en elle fut oftée de l'abbaye de Gifoù elle avoit eu tant de mal & faicte abbeſſe par le don du Roy de l'abbaye de Giy près de Mon targis ( 2 )laquelle elle reforma & veſquit comme celle qui estoit pleine de l'eſperit de Dieu le louant toute ſa vie de ce qu'il luy ( 1 ) Voir aux éclairciſſements note F."},{"instruction_id":291,"title":"SIVgAAAAcAAJ","page":"2417","text":"Celuy -cy ſoit qu'ilvoulut ſe meſprendre ou qu'il n'entendit pas bien ſon Jargon dit qu'il luy trouveroit un bon Sergent pour accommoder ſes piecesl'An glois le pria de le luy trouver au plutoft ce qu'il fit luy nommant un de la con noiffance. Le Sergent afpre au gain le ſuivit & .commeils s'en alloient au logis del'eſtranger ils le trouverent enruë qui demanda à ſon amy Eſt-ce bon Jurgent:?"},{"instruction_id":292,"title":"On6-T4-1dwIC","page":"2424","text":"Et l'eſcuyer Sa uoyen ſurnommé d'Auanchierreſpondit & dict qu'il eſtoit preſt de faire ſon bon plaiſir a luy qui eſtoit ſon iugedont le iuge le mercia . Lors toſt apres fit venir deuant luy le cheualier gardant lepasauquel pareillement il pria qu'il moult courtoiſe voulſit eſtre content. Le cheualier du pas ment luy reſponditqu'il eſtoit preſt de faire tout ce qu'il luy plairoit; & lors le iuge les fit toucher enſemble& ainſi ſe departirent& s'en allerent en leurs logis . Et icelluy iour au foir l’eſcuyer Sauoyen fitvn tref-beau ſoupper & y fut le cheualier gardant le pas& pluſieurs autres cheualiers & eſcuyersle iuge& les officiers d'armes ; & autres pluſieurs gens notables."},{"instruction_id":293,"title":"NMw5AAAAcAAJ","page":"2426","text":"Laiſſons les maintenant avec ce diſcours en Friſe& revenons à Parisoù Ambriſe s'eſtoit renduë un jour apres leur depart,ſur la lettre de Lyfandre& peu de temps apres Lydian ſur celled'Olinde. Ils ſe trouverent tous enſem ble chez la meſme Olinde avec Alcidon,qui les receurent avec non moins de contente. ment qu'ils leur en donnerent avec la nou velle de l'innocence & de la liberté de Cali ſte. Ambriſe n'en fut pas moinsjoyeuſe pour ſonfrere que Lydian pour fa fæeur & pour Lyſandre meſmequ'il aymoit avec raiſon ſur tous les hommes du monde."},{"instruction_id":294,"title":"uBNZLI-L2JkC","page":"2428","text":"Or ceux-cy font fort étroiteal Disilles. ment enchainez car les Diables ne tiendroient pas leur honneur en fauve té parmy les hommes,quiont le gouft fi depravé. Et en effers'ils n'avoient les fers aux pieds Barrabas pourroit bien garderfes feſſes:car tels que nous ſommes nous leur ſemblons eſtre blancsbeaux& blonds ,comme des Adonis ou des Narciſſes."},{"instruction_id":295,"title":"56FTAAAAcAAJ","page":"2433","text":"Cette recommandation fut si effi caceque le Prince qui se trouva lors au sermonet les assistans luy firent une aumosnedont la valeur surpassoit deux fois le prix de la somme consignée. Ayant donc rendu grâces au Predicateuril poursuivit son voyage. Le len demain son compagnon comparut en habit de marchandet ayant baillé des enseignes neces saires pour l'argentil luy fut renducomme il ne luy avoit esté pris que par son consentement. Depuisils se glorifioient tous deux d'avoir se duit un Docteur; mais ils devoient plustost re gretter d'avoir seduit leurs propres âmes."},{"instruction_id":296,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"2437","text":"Sa yenue en ce lieu là ne fut pas plutoſt ſceuëque la cauſe en fut manifeſte. Car ſans conſiderer qu'il ne pouuoit plus rien pretendre en celle qui n'appartenoit plus à elle meſine,il ſe mit à la mu gueter ſiouuertement,qu'il euſt fallu eſtre aueu gle pour ne s'en apperceuoir pas."},{"instruction_id":297,"title":"b8_5fKTBsW4C","page":"2447","text":"Penſez -vous qu'une femme ne puiſſe pas coucher avec un hommefans toutes ces badineries-là ? Pour autant que cet honnête bon Seigneur avoit cou ché avec moi & que l'on diſoit qu'il y avoit dangerce que je ne trouve onques. Je fus à confeffe & commele Prêtre m'enquêtoit ſoigneuſementje ré pondis avec un bel excés de contrition de cour ſe lon les pechez quej'avois commisajoûtant que j'a vois fait un oiſeau ma mie ? Oui Monſieur. Le pauvre petit bon homme n'entendoit pas que je par lois d'un cocu & de là vint le proverbe que depuis on a dit pauvre Prêtre vû la pauvreté de cettui ci en ſcience. Et pour vous faire entendre l'excellence & la vive nature de cet oileau il eſt convenable de ſçavoir qu'il ne s'engendre point comme les autres il eſt éclos fait parfaitdreſſé & accompli en un momentil ne faut qu'un coup de bandage : Auſli Monſieur des Fleches m'en avoit averii me voyant deviſer avec ce Gentilhomme ilme dit ; parlecor beau du bois,ma mie ce godelureau te ſellera un par ſe-port ſur le ventre. Cela ne s'eſt pû détourner les deſtinées le vouloient il eſt vrai que je l'aimois & ſi j'eufle été à marier ,je l'euſſe aimé pour ami& non pour mari d'autant qu'il n'y avoit point de chaufle pied de mariage."},{"instruction_id":298,"title":"jSCVXaiKDT0C","page":"2471","text":"Pendant que cet Amant jouiſſoit en repos de fa bonne fortune il re çût des ordres de la Cour pour al ler à Breſt ; il prit congé de la chére Comteffequi eut un extrême cha grin de ſon départ. 11 fit tout ſon poflible pour la conſoler& promit de lui écrire auſſi tôt qu'il ſeroit arrivé. En effet il n'y manqua pas mais le malheur voulut que quand fa lettre fut achevée le Courier étoit déja parti. Il falut en attendre un autre. Ce retardement cauſa beau coup d'inquiétude à la Comteffe."},{"instruction_id":299,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"2475","text":"On ne vit iamais en vn aage ſitédrevne fi forte paſſion. Tout le monde en eſtoit eftonné & le Duc & la Ducheſſe y prenoient vn plaiſir incomparable. Souuent ils paſſoient leur temps à faire debatre celte petite creature en la menaçant de la chaffer d'aupres du Prince car alors elle faiſoit des re parties qui ſurmontoient ſon aage & les forces. Vous euſſiez dit que c'eſtoit vne Amazonequi ſe vouloit battre contre ceux qui lui vouloient oſter fon bien. Helas !"},{"instruction_id":300,"title":"1R06AAAAcAAJ","page":"2482","text":"Aikelmer c'eſt le nom du pourvo yeur eût ſoin de faire appréter le diner cependant l'eſcadron coiffé alla à la melle aux Capucins ; . On rencontra en chemin Don Benigne comme par hazard Octavia fit ſemblant de ſe détourner pour ne pas fai re paroître une petite rougeur qui lui vint au viſage; quoy que cela la rendit plus belle."},{"instruction_id":301,"title":"b8_5fKTBsW4C","page":"2518","text":"Non fera : ne ſçavez-vous pas bien que la plus longue heure du jouretcelle du fer mon & pour l'accourcir ou appetiſſer ſansperte du 1 temps,eft déjeuner tandis qu'on prèchele prêcheur au. ra fait & ennuyé pluſieurs perſonnes que vousn'aurez pas eu le loiſir d'achever & puis à celle heure je ne voudrois travailler tant je ſuis bon réformé."},{"instruction_id":302,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"2520","text":"On 1 dict qu'il y a des Negromantiens qui font deſſe cher & perir des perſonnes auec des images de cite qui font enchantees. Compaſpé par lechar me naturel que la beauté imprime dans les cous ragesfaiſoit le meſme effect en Apelles lequel deuenu ſauuage & maigren'attédoit que le tom beau pour la punition de la temerité. Il fut long temps fans ofer declarer la cauſe du mal qui le minoit& qui ſapoit les fondemens de fa ioye & de ſa vie : mais en fin elle fut reconnuë & par ie ne ſçay quel moyen elle paruint à la connoiſſan ce d'Alexandre : lequel affectionnant cet ouurier à cauſe des rares pieces quipartoyent de la main pour le conſeruer lui donna Compaſpé enmaria ge,ſe priuát de la plus chere Amie qu'il euſt lorsen confideration de ce Peintre dont l'induſtrie eſtoit rellequ'auec ſon pinceau & fes couleurs il ſçauoit donner à des toiles ou à des tables inani mees yne eſpece de vie,tant les perſonnages de les portraits citoyent naïuemét repreſentez."},{"instruction_id":303,"title":"cwRhAAAAcAAJ","page":"2521","text":"Pour quoy chercher ainfi à m'accabler & ne fuis-je pas allez mal-heureuſe fans que vous me la rendiez encore davantage. Sauvez -vous Prince in fortuné mais dont le mal-heur quoy que vous puiſſiez dire ne fert qu'à vous rendre encore plus cher que vous n'avez jamais été à mon ceur. Vos ennemis n'en ſont pas où ils penſent pourveu que vous vous puiſſiez mettre en ſeureté& il ne faut rien pour rendre votre for tune auſfi glorieuſe qu'elle paroît maintenant deplorable."},{"instruction_id":304,"title":"MrhWAAAAcAAJ","page":"2536","text":"Lheuafiero bien acouſtumez parta for quiſzonteneulo vonten la terredoultre mer esypelerinai. geetillec'eſpzeluent leur force(Tfeurs cheuaferiee côtreles ennempe de la crow cſontmartyrs fikzymeurét. Laruzſecobatétpour epauls cerlafaincte fopcatholicque.Etauſſipar for ſont cleroz deffenduz e fes cheualiers desmauluaisHomes quipardeffauft de foplês meſpai fentcobentz deſberitent tantcomeilzpcruent.Chiperāce eſtBertu quimoult formentappartienta lofficedecheualier.Larpareſperáce feremem8zelecheyalicr de dieua ſes beſoings.Etpar eſperancequil aendieuaquoir Bictoire de labatailiepar raiſon de leſperance de vient la fianceğlaplusgráten dieuquen for corpo ne en fes armesilau deſſusde ſes ennemys.C Pareſprranceefforcer lecouraige du cBeuaficr etBaincrelaſihetectcouħärdie.Eſperance fait fopltenir trauaulocfait quenturer fescheualiers es perifz cnquop izlernettet ſouvent."},{"instruction_id":305,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"2538","text":"Si vous in'aimez veritablement comme vous m'en auez donné tant de precieux teſmoi gnagesaimezmoi honorablement:autrement ie renonce librement à voſtre amitié & à tous les auantages que ie puis eſperer de voſtre munifi cence. Ie ne vous di pas ceci pour vous donner d'auantage d'amour,nipour vousattirer à me de ſirer pour femme. Iamais vne ſi vaine prelom ptionne Alatta mon eſpritie reconnoi la baflelle de mon origine ,& que ceſte eleuation me porte roit dans vn horrible precipice. Ie vous aime ſans intereſtlans pretenſion & ſans autre defir que de vous voir grand & glorieux dedans le monde& 1 entre les bras d'vne Princeſſedigne d'eſtrel'ela spouſe d'un ſi grand Seigueur."},{"instruction_id":306,"title":"Dl1oAAAAcAAJ","page":"2540","text":"On dit qu'il y a dans l'Italie vne certaine Cauerne ou ſi vous iettez vn chien il eſt fi toft corrompupar l'air enuenimé de la Terrequ'il eſt comme mort & vn mareſts voiſin luy rend ſes forcesfi tout mourant qu'il eſtvous le plongez dans ſes eaux . Cette Biblio theque dedouble doctrine& preparée à des effets contraires infecte cruellement les ef prits,à quicomme on le croit ,elle doit ren dre apresleurs premieres forces : c'eſtoit affez qu'elle imitaſt le Lac & non pas la Caueroc: si clleenfermoit les bons Autheurs& qu'elle rejette ceux dontla corruption peut cauferà la Pieté des pertes jrreparables: Caraufli-toftqu'on a gouſté le poiſon on craint la fanté& ſouuent nous perillonsvolontiers ; De forte que nous n'euicons pas auec plus de ſoin,les ennemis que les medecins."},{"instruction_id":307,"title":"hoHy7bvnkJ4C","page":"2542","text":"Il ſembloit qu'on n'cîc ofé l'ai. mer ſans ſe faire un grand mal & fans l'of fenfer ; il avoit confie le fecret de ſon Amourà Thelemis qui lui propoſoit d'écrire & d'exprimer aullitendrement que fon cæur le vouloirl'impatience qu'il avoit de la voir ; de lui plaire,& d'en être aiıné. Alcibiade n'aprouvoit point cét avis & cherchoit quelque inøyen ingenieux pour lui apren dre la paſſion & par lequel il pût juger ce qu'ilen devoit attendre de ſouffranceou de bon -heur."},{"instruction_id":308,"title":"y0xoAAAAcAAJ","page":"2549","text":"Apres venoit vn Sacrificateur,qui A tenoit yn yaſe rond plein d'eau ,comme pour faire monſtre de l'vn des plus neccffaires des elemen's : Puis deux autres fouſtenoient ſur leurs eſpaules vn petit Aurel d'argentoù il MO MA y auoit desgrilles à travers leſquellesparoiſ foit lofeu facré qui eſtoit dedans. Le pauvre lacinthe deuoüé à cet office fi fitnebre tenoit le milieu,& monſtroit en ſon maincien vne conccnance añez aſſeuree."},{"instruction_id":309,"title":"AbZnxSzGVV0C","page":"2555","text":"Les députés reviennent pleins de confiance & de foi à ce qu'a dit Démotime. Auſſi-tôt la populace qui ne demande que le trouble & à qui rien n'eſt fi doux que de don ner la loi à ſes maîtres crie que ſi je ſuis leur roi je ne dois pas refuſer de leur donner dès le moment même une reine."},{"instruction_id":310,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"2564","text":"Pour Mazare,il eſtoit plus malheureux queles deux autres : car de quelque coſté qu'ilenuiſageaft la choſe il n'y voyoit rien de fauorable pourluy: & il faiſoit meſme ce qu'il pouuoitpour bānir l'ef perance de ſon coeur en banniſſant l'amour qui la faiſoit naiſtre. De ſorte que dans le meſme temps qu'il combatoit contre lesLydiens,il combatoit en core contre luy meſme: & il n'y auoit point de iouroù la vertu & l'amour ne ſe ſurmontaflent I'vn l'au. tre dans ſon ame."},{"instruction_id":311,"title":"H3sfUXpI9TEC","page":"2567","text":"Conſolez vous donc mon Le . cteurfi les langues vous font quelque iniuftice:pcureſtre iugerez -vous yn iourque ceux dont vous faites maintenant Pobiet de toutesvos hainesmeritent des actions de graces de voſtre reconnoiſſan ce. Que ſi vous ne pouuez auoir ces lu mieres de cette vie & que l'amour d'vn mediſant vous ſoit vne vertu trop diffici leic conſens que vous conferuiez voſtre reputation auecque ſoin ,pourueu que vo ſtre foin ſoit fans empreſfement. Ne ſea siez-vous pas aueugle de perdre la paix qui eſt le cher threfor de voſtre caurpour defendre la renommée,quin'eſt que la peinture inuiſible de voſtre vertu ?"},{"instruction_id":312,"title":"H3sfUXpI9TEC","page":"2572","text":"La medi fance nous rend ce bon office nous agregéant aux plus ſainctes ames que la malice n'a pas eta pargnées. Et certes li le Detracteur ne faiſoit point d'autre bien que de nous mettre en eſtime parmy les Bons il n'y auroit pas dequoy nous conſoler ſuffiſamment de fa malice. Au moins fautil auoüer que le motif qui nous viendroit de cette conſideration n'auroit pas cette pureté qui toute ſeule doit agir ſur vne ame genereuſe. Ce qui peut reſoudrela vertu fur l'iniuſtice d'rac mauuaife langue,c'eſtque moins nous paroiſſons aux hommes & plus nous ſommes connus de Dieu . On dit quela Lune n'eſclatte iamais à la Terre,qu'elle ne ſoit obſcure pour le Ciel;& tout au contraire que cette noirceur qui l'obſcurcic pour nous redouble fesrayons pour ceux qui le regardent d'enhaut. Voilà ce qui pour l'ordinaire arriue à l'innocence fi ſon eſclat btille aur yeux des homines ,il langait à ceux de Dieu : ſoit que leur complaiſance l'eſtouffe foit que ſes regards s'en deſtournent."},{"instruction_id":313,"title":"lbIPAAAAQAAJ","page":"2575","text":"Illuy promit qu'il n'ou. blieroitrien pour luy en faire faire fa tisfaction ; & en fuite toute la com pagnie s'eſtantramaſsée dans la chan bre chacun dit fa pensée ſur la cauſe de cette affaire';. Mais comme l'on n'en voyoit aucune raiſon perſonne ne la pût deviner ; & ie croy qu'il n'y avoit que celuy qui l'avoit faitequi la fgût ou dumoins qui s'imaginât la ſçavoirpuiſqu'il eft conftant que l'on ne luy en avoit donné aucun ſujet."},{"instruction_id":314,"title":"KYvognr-T8cC","page":"2581","text":"Il cſtoit fort accomply d'une taille plus haute que moyenne & n'avoit faute d'aucune qualité qui fait eſtimerun homme par deffus beaucoup d'autres braves gens. Il cût quelque priſe avec un jeune Prince& ils furent incontinent ſeparcz mais irai > greut eſtoic entrée trop avant dans l'amo dudit Prince pour eſtre ſitôt adoucic ."},{"instruction_id":315,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"2601","text":"Mais quoy qu'Atys & Myrſile fut fent admirablement bien faits ſi fautil pourtant aduoiier que Cleandre auoit encore quelque ehoſe de plusGrand qu'eux dans l'air du viſage: & que quoy qu'il paruftbien au deſſous d'eux par fa condition,il eſtoitbeaucoup au deſſusparſamine. Heut donc fort peu de tempsl'amour du Peu ple; l'admiration deshonneftes gens; l’incipation de toutes les Dames ; & la faueut des Princes de da ieune Princeſſe & du Ray."},{"instruction_id":316,"title":"DAtBAAAAcAAJ","page":"2608","text":"Mais ce qu'il y a de plaiſant c'eſt que Samos n'étoit pas encore au monde& qu'elle ne fut bárie que long-tems depuis : & même Pythago re qui eſt le ſeul homme qui ait Philofophé > 2 dans cette Ville là & qui l'ait rendu celebre 3 pour la Philoſophiene naquit que pluſieurs fica cles aprés la ruine de Troye. Deux Anachroniſ. mes qu'il cſt facile de verifier. Adon Archevêque de Vienne place la fonda £tadon.4 tion dc Samos ſous le regne de Roboam en Ju po 41 . dée & de Silvius en Italie ſeptiéme Roy des Latins qui à ſon compte vivoient vers l'an 3870. & qui moururent ſelon Bulcholcer >l'un vers l'an 2987. & l'autre vers l'an 2009. enviody) . ron 970. avant Jeſus-Chriſt l'an 3030.du monde !. Selon l'Ere commune . La Samos d'Homerc Iliad 246,6. eft autre choſe."},{"instruction_id":317,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"2610","text":"Elle dit cela d'vne façon qui fit en effet connoiſtrą à Cyleniſe ,que ſi elle euft eſté ſeule quis'en fuſt aperçeuë & que Cleandre n'euſt pas ſoupçon né qu'elle en eult eu connoiſſance peut eſtre n'auroit-elle pas efté irritéecontre luy :mais par ce que le Prince Myrſile Efope& Cylepiſe la ſçauoientelle ne la pouuoit plus ſouffrir: & elle prit la reſolution de traiter Cleandre fort rigou reuſementquoy qu'elle l'eſtimaſt beaucoup ; & qu'elle l'aimaitſans doute' deſia vn peu plus qu'elle ne te croyoit elle meſme."},{"instruction_id":318,"title":"QRk6AAAAcAAJ","page":"2614","text":"Pour vous Clarimond vous ſçaurez que non ſeulement ie veux auoir l'æil gauche bande : mais que je voulois auſſi tantoſt qu'ils le fullent tous deux;ne ſçachant paş lequel c'eſtoit qui le deuoit eſtre. Carmelin s'en cltant allé querir le Barbier ſans me les báderi'ay touſ jours eu la main deſſus de peiir de voir quelque choſe : car n'eſt ce pas la raiſon que les yeux d'vn ainąt ſe cachent,lors qu'vn de leurs foleils ne luic plus pour maſaignéeoutre qu'elle eſt à Pimiça. tion de celle de Charite clle m'eft fort vtile en toute autre choſe & principalement parce que i'ay eſté bien aiſe de voir mon ſang ."},{"instruction_id":319,"title":"-j4-NzQhQigC","page":"2628","text":"Il en vint un qui ſe dit enterreur de morts ac-.. i -compagné d'un rôtiſſeurqu'il accuſada . voir pluſieurs fois vendu des chats pour des liévres leſquels furent auſſi -tôt placez avec les Patiſfiers. Cinq ou fix autres qui li arriverent en qualité de fous furent enfere. mez dans l'appartement des Aſtrologues & des Alchimiſtes. Un quiavoitfait plufieurs le homicides fût condamné à demeurer avec DE les medecins.DesMarchandspouravoir ven ... dù à faux poids furent envovez'inceſlam ME shent avec Judas."},{"instruction_id":320,"title":"h8otAAAAMAAJ","page":"2629","text":"Car amour loyal & ferme Qui n'a jamais fin ne terine Droict au ciel nous conduira . Que dira elle &c. Quand elle eut bien au long leu ceſte chan ſoneſtant à part en une chappelleſe meiſt ſi fort à pleurer qu'elle arrouſa tout le papier de larmes . Et n'euſt efté la craincte qu'elle avoit de ſe monſtrer plus affectionnée qu'il n'appar tient n'euſt failly de s'en aller incontinent mettre en quelque hermitaigeſans jamais veoir creature du monde : mais la prudence qui eſtoit en elle la contraingnit encores pour quelque temps diſſimuler."},{"instruction_id":321,"title":"-G8GAAAAQAAJ","page":"2632","text":"Cuand tout le Peuple fut bapa à changer & devenir blondsà meſure tiſé l'Amiral bien joyeux retourna avec qu'il mangeoirfa jeuneſſe & ſa beauté reparoiſloient comme à l'âge de trente ans. Huon en ſon Palais & ce jour fut une Fête générale par toute la Ville. Il y avoit Alors le Peuple généralement & tous les des Marchands Chrétiens qui avoient am Barons d'une commune voix s'écrierent & menés avec eux des Prêtres au nombre de demanderent baptêmel'Amiral & Huon quinze qui aiderent à l'Evêque à baptiſer furent bien ſatisfaits."},{"instruction_id":322,"title":"b8_5fKTBsW4C","page":"2634","text":"Ceci obſervé de fiecle en ſiécle pource que les vigperons ne boivent pas le bon vin les miniers ne poffedent gueres d'or encore qu'ils le ferrent en grands labeursfáns que pour le pre parer il leur demeure és mains ,il n'y a quemaque: reaux pour être aiſez d'autant qu'ils entendent aufli les matieres. Le grand Alexandre n'avancca jamais qu’un voleur un maquereau & un traitre."},{"instruction_id":323,"title":"56FTAAAAcAAJ","page":"2640","text":"Après celail ne faut pas s'es tonner si l'Eglise use de tant de precautions pour canoniser les sainctset si elle fait tant d'informations de leur vie et de leurs miraclesde peur qu'on ne fasse passer quelquefois des pecheurs pour des personnes irreprochables.Je sçay bien que la voix du peuplec'est la voix de Dieu ; mais je n'ignore pas aussi que le peuple se laisse tromper quelquefois à celle du Diable. Ainsi l'on ne sçauroit faire trop de reflexionoù l'on ne peut faire trop peu d'abus. On fait bien d'examiner les chosesvoyant que tant d'hypo crites passent pour des Apostres. Sainct Martin fit bruler le corps d'un ladrequi passoit pour homme fort innocentquoyque son âme fust en core plus corrompuë que son corps."},{"instruction_id":324,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"2643","text":"Il eſt vray que cetenfanttenant de la complexion de lamereeſtoit ſi flouët & ſi ten dre qu'il ſembloit que ce fuſt vne foible roſee qui ſe deuoit ſecher au premier vent,ou aux pre miers rayons du Soleil . Ainſi donna -il aux Ilraëlitesſon peuple aiméen les tirant d'eſclauage non vne terre comme l'E gypte arroſee des deſbords ordinaires du Nilmais vne qui attendoit des pluyes du ciel pourles obliger à y leuer les yeux & à implorer ſon aſſi Itance ."},{"instruction_id":325,"title":"cNw9AAAAcAAJ","page":"2652","text":"Si je la connoiſlois par moy -même luy disje je n'aurois point cette inquiétudecar je ſçaurois juger de ſon merite & de ſes charmes ; mais à preſens je ne puis la croire aima ble qu'autant qu'elle eſt aimée . Certe regle repliqua le Comte n'eſt pas toujours infaillible 'l'on prend quel. quefois des attachemens bizarres qui ſeroient impardonnables ſi l'on nedon noit pour raiſon que l'Amour eſtaveur gle. Tout au moins luy disje d'une maniere impatience ; vous conviendrez qu'une Fille quiplaît à pluſieurs a des avantages au -deflus de celles qui ne plai ſent point du tour ."},{"instruction_id":326,"title":"sLYpHX9v9c4C","page":"2670","text":"Leiardin eſtoit embelly de la ſource d'vne eau freſche & claire qui ſortotpar le tuiau d'une belle & excellente fontaine & outre vne infinité de belles choles deſquelles le lieu eftqit orné il y avait fait planter d'e. ftranges ſortes d'arbres & tenoit vn jardia niet lå dedans pour en auoir le roing & gare de :ceiardin refpódoit au coité de la cham bre de Fleride laquelle auoit accouftu mié de s'y aller ébatre & proumener fou vent quant & fes Dainoiſelles."},{"instruction_id":327,"title":"XiROAAAAcAAJ","page":"2674","text":"Ce jeune étranger pour mieux célé brer cette journée s'enyvra d'une fi gran de force qu'étant horsd'état d'être tranf porté chez lui,les Dames par bontéaprès avoir congédié les autres amis le firent coucher dans leur apportement le des habillerent & le mirent dans un bon lit où il dormit juſqu'au lendemain plus de midi & ayant paffablement cuvé ſon i vin étonné de fe voir dans ce lieu il ſe douta de la vérité & que le vin apa paremment l'avoit ſurpris."},{"instruction_id":328,"title":"1R06AAAAcAAJ","page":"2681","text":"Une autrefois qu'elle alloit voir le Pape elle voulut lui faire piece en fai fant ſemblant de lui obeir elle ſe fit habil ler & toutes les Dames de la Cour d'une ſorte de robe qu'elle appella Innocentiane ; c'étoit juſtement des veſtes longues & trai nantes juſqu'à terre : cloſes pardevantavec des manches etroites qui arrivoient ſur le poignet& autour du col à peine y vo yoit on le collier de perles."},{"instruction_id":329,"title":"aNYmNBcC-xcC","page":"2684","text":"Sylvie laiſſoit rêver laReine& ne s'étonnoit pas d'une choſe qui lui étoit ordinaire elles marchérent long-tems fans rieu dire & fe trouvant enfin proche de la Grotre folitaire où Marie de Padille avoit vû Frederic endormi la Reine qui ne l'avoit jamais remarquée ,quoi qu'elle eût été tous les jours dans le Jardin ; la trouva propre pour la mélan colic & dit à Sylvie qu'elle s'y vouloit repoſer en avançant elles entendirent prononcer même le nom de la Reine ces voix les arrêtérent & com me on pouvoit écouter ſans crainte d'être ſur pris dans un endroit fi ſolitaireBlanche de Bour 1 bon que {on nom avoir intereſlée donna toute fon attention à ce qui ſe diſoit & diſtingua la voix du Grand Maitre de SaintJaques& de D. Tello fon frere."},{"instruction_id":330,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"2687","text":"Tour ſon delir eſtoit donc de faire en forre par ſes bat tures & par les iniures atroces de conuier Ore ſtille à ſe laiſſer mourir de faim afin que iouy ſånt de l'effect de la mortla faute en fuſt impu tee à ceſte miſerable . Ce petitenfant qui eſtoit inopinement arriué à ce triſte ſpectacle,bien qu'il n'euſt que cinq ou fix ans touché neantmoinsdu reſſentiment du làngquin'eſt pas ſeulement aux hommes ,mais encore aux animaux pleurant de tendreſle ſur les douleurs qu'il voyoit iniuſtement ſouffrir à la pauure mere,nc pouuant faire mieux ſe mit ge noux deuant Hortenſiala ſuppliant d'auoir pitié de ceſte cherine& de ne l'outrager pas fi deme ſurement."},{"instruction_id":331,"title":"b8_5fKTBsW4C","page":"2689","text":"Il faut mettre le nez au cul de l'heretique & en retenir le goût & l'o deur puis aller ſentir au cul des bons Docteurs & 1 Cordeliers pour voir s'ils ſen irontde même : mais n'allez pas ſentir au cul des Minimes je pense qu'ils fairenthorriblementle cliſtaire à cauſe que leur cul eit un ſentine d'huile perpetuelle. Meron. Comme vous parlez impudeininent il ſemble qu'il n'y a ici qu'à ſe detraver en ſalles paroles & que toute honnê . teré & vergongne foit perdue . Tout eſt per mis icinous ſo nmes pair à compagnon on doit faire & dire ici roni ce qu'on peut & penſe. Alexan . dre. Vous y perdriez pauvre hommepource que li tout étoit permis je vous battrois bien à cette heu re pour me vangerde l'affront que l'année qui vient vous me fites en Grece . Daneau ."},{"instruction_id":332,"title":"DAtBAAAAcAAJ","page":"2692","text":"Et en effetelle dura juſqu'à leur > mort. Ils firent. deux branches differences ; Acri. ſius n'eut qu'une fille dont nâquit Perſée de l'a. dultere de Jupiter avec elle : c'eſt la fameuſe Danaédont parle Horace dans ſon Ode ſeizić medu troiſiéme Livre que Nicolas Rapin aa ain ſi traduite . Dans une tour d'airain Danaé renfermée Sous des huis renforcez ou cent dogues faiſoient Un triſte corps de garde étoit aſſez armée Contre ceux qui la courtiſoient. Mais Venus Fupin ſe mocquerent d'Acrile ; Alurez d'y entrer librement ſans danger Quand ce Dieu qui les Dieux Ć les hommes maîtrije En or fin fe voudroit changer."},{"instruction_id":333,"title":"s_47AAAAcAAJ","page":"2709","text":"Si ainſi citcommevousdites reſpondit le cheualier ic feray volontiers ce que vous voudrez: mais dites moy,ie vous prie comment auez vous fceu noſtreve nuc? Ie layſceu dit elle d'une femme qui vous ayme & priſe beaucoup & celle que vous deuez deliurer eſt la niepce & pour ceſte cauſe elle m'a enuoyé par deuers vous. Er que me faut-il faire pour la deliurer ?"},{"instruction_id":334,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"2711","text":"Le pere au lieu de conduire volontairement cette creature à qui Dieu auoit donné la liberté de ſa franchiſe ; fit marcher les menaces & les vio lences & pour le faire court contraignit cette chetiue à ſubir vn ioug auquel elle n'auoit nulle inclination. La voila vétuë la voita nouice la voila profeſſe ſans qu'elle osât ſouffler ny témoi gner facontradiction que par ſes fouſpirsſes rc grets & fes larmes. Peu de teinps apres cefte Profeſſion apparente & ces væux proferez des leures& non du cour,in ſtruite par vnConfcffeur habile & conſcientieux& qui auoit peur que le defeſpoir n'emportât cerce : ame à quelque extremité funeſte elle fit ſes pro teſtations fecretement devant vn Noraire qui Juy en dreſſa yn acte pour luy ſeruir en la fai fon.Apres cela elle s'appaiſe & diffimule ſon déplaiſir autant qu'elle peût."},{"instruction_id":335,"title":"WgZhAAAAcAAJ","page":"2720","text":"Le Comte l'ouvric &s'étonua de n'en point reconnoître l'és criture ; il le lût plus d'une fois ſans y rien comprendre enfin il luy vint dans l'eſprit que c'étoit une plaiſanterie qu'Olimpie luy faiſoit. Veuillez allurer labelle perſonne quivous envoye dit -il à Iones ; qu'elle recevra par mabouche la reponce que mea rite un billet auſſi obligeant & auſſi ſpi. rituel que leſien . Comme Innes ſe retiroit elle remarqua une femme cachée ſous fon mantcau elle craignit d'en être reconnuë. Elle paſſa promptement derriere une palliflade qui bordoit la grande Allée & elley fut å pei nc que Leonide l'arrêta."},{"instruction_id":336,"title":"uCBjYiEs1TQC","page":"2721","text":"Mon contentement finit par lemoyen d'un linge qu'on luy apporta qui la couurit entierement & deltoba tous ces treſors à ma veuë. Lc Roy me laiſſa aucc elleluy ordonnant de m'entretenir :il ne pouuoit pas mo faire vne grace plus grande ; & deſirantm'en preualoirie dis à la PrinceſſeMadamepardonncz ſi ie ne puis vou loir de mal au plus grand ennemy que vousayez puis qu'il eſt la ſeule cauſedu bon -heur que i'ay de vous voir. Cebon-heur reſpondic-elle n'eſt pas aſſez grand pour luy eſtre fort redeuable. Elle me demanda là deſſus ou il eſtoit. le luy disqu'ayant enuoyé mes gens le chercher en merils n'en auoient cu aucunes nouuelles. Que les Dicux re pritellene nous le renuoyent iamais pour mon repos & pour le voſtre."},{"instruction_id":337,"title":"DAtBAAAAcAAJ","page":"2723","text":"Eft-ce ainſi que les plus ſaints & les plus illu ſtres hommes qui ont eu l'honneur d'étre pre poſez à conduite & à l'éducation des enfans de Rois & d'Empereurs en ont uſe ? Qu'on me faſſe voir les Romans que S. Babylas cet illuſtre Euſ.l. Martyr & Archieveque d'Antioche que la celebre 6.029 Mam 34 (boyſi de Ba'yl.te1.p 641 • orat. in gen . Euf. c. This сc 54. Teri.linat fcap. cap. Dio lib."},{"instruction_id":338,"title":"McxNAAAAcAAJ","page":"2731","text":"Erancion tresmarry de cette a; vanture fut forcé de reprendre alors le che 1 min de l'eſchelle. Il eſtoit au milicu lors que Catherine qui avoit une ame meſchante & deſloyalevoulant ſe venger de l'obſtacle qu'il luy eſtoit avis qu'il metroit à ſes deſſeinsdon na à fes bras toutes les forces que la rage pou voit faire accroiſtre& fe mit à ſecouer la cor de pour le faire ' tomber. Comme il ſe vid traité de cette façon aprez s’eftre glifié un peu plus bas il connut bien qu'il luy falloit > faire le ſautde peur que ſes membres ne fuf $ fent froillés en ſe choquant contre la mu. raille."},{"instruction_id":339,"title":"aNYmNBcC-xcC","page":"2732","text":"Et quand les. fecours de mon amitié vous manqueroientigno rez -vous ceux que vous pouvez eſperer de vôtre merite ? Helas ! Tachmas & Soliman jaloux de leur grandeur,fe haïſſent d'une haine immortelle & feront conſiſter une partie de leur gloire à ne ſe reconcilier jamais ; d'ail leurs Seigneur quels ont été mes premiers pas aupres de Perfelide ? Qu'atelle vû enmoi qu'un enacmi ardent à la ruine des liens ? Ses yeux en ont pleuré & ſon cœur en a pouſſé des foûpirs; 02 je l'ai aſſez vûë pour ſouhaiter de la revoir toll jours & affez offenſée pour deſeſperer d'en étre jamais ſouffert. Et quand coutesces difficultez feroient moindres la premiere Princeſſe de l'Aſie deſti née au Trône de Perſe par la ſtepidité d'Iſmaël& l'infirmité de Mehemer le feroit elle auſla pour le dernier des Princes Ottomans. Soliman peur devenir traitableTachmas plein d'équité Roxelane moins dana -2 gereuſe & Perſclide reconnoiſſante."},{"instruction_id":340,"title":"PMcvAAAAYAAJ","page":"2748","text":"Il ſe mêla à leur entretieni : & les raillant tous deux fort agréable mentil leur dît qu'il voyoit bien ſur leurs viſagesqu'ils lui étoient l'un & l'all tre fort obligez de l'entrevue qu'il leur avoit procurée & qu'il les trouvoit fort contens l'un de l'autre. Le Comte & Lau ra répondirent tour à tour à cette galante rie:enſuite de quoile Baffa prenant congé de cette Belle ils fortirent du Serrail."},{"instruction_id":341,"title":"EzeXgqfhMSkC","page":"2763","text":"Mais quand elle n'y étoit pas il s'y prenoit avec plus de modé ration. Cependant il avoit fçû li bien faire que per ſonne ne s'étoit apperçà de l'amour qu'il avoit pour elle. Pour ſe mettre mieux dans l'eſprit de Belle couleur il lui faiſoit ſouvent de petits préſens ; & lui envoyoit tantôt un paquet d'ail frais tantôt des poids verds tantôt un bouquet tantôt des oignons ou des échalottes ; & quand il voyoit ſon temsil la regardoit du coin de læilconime un chien qui en veut mordre un autre ;‫ ܪ‬mais elle faiſant ſemblant de n'en rien voir & bien aiſe de paroître ſauvage 1 paffoit fans s'arrêter."},{"instruction_id":342,"title":"OB9aAAAAcAAJ","page":"2766","text":"Ce dif cours fut accompagné d'un regard tendrequ'Alfrede ne manqua point d'expliquer à fon avantage. Il con nut aiſément qu'un motif plus pref.: ſant que la généroſitéfaiſoit refu ſer à Philene la liberté qui eſt un bien préférable à tous les autres. 11 ne la prefla plus de quitter ſon Camp& n'oublia rien pour lui en faire trou. ver le ſéjour agréable. Cependantil ne laiſſa pas d'affié ger ce Château & par le nombre des attaques qu'il y fit fairedonna à Philene une terrible inquiétude."},{"instruction_id":343,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"2775","text":"Maisquoy ? Selon la coûtume d'Elpagne cette Dame auoit vn vieux Gentil-homme qui l'accompagnoit& lame noit ce ſont de ceux qu'ils appellent en ce Païslà Garde -Dames. Cettui-cy auoit vn fils que nous ap pellerons Atilio de l'âge de vingt & cinq ansſibien fait & de ſi bonne mine qu'il fut donné pour Gou ‫و‬ uerneur à Pandolfe afin quece jeune Seigneur fe mirant tous les iours dans les actionsdugenzil Atiliacomme dans vneglace polie s'éleuât en la gentilleſ fe & politeſſe bien -ſeante à la qualité."},{"instruction_id":344,"title":"VkUGAAAAQAAJ","page":"2780","text":"Pierre reman brance de fon ami Pierre quand l'Egliſe de l'Hôpital fut ache véé Magelonne fe mit en dévotion à ſervir les malades & fai loit très.perice vie tant que tots gens de l'ille & l'environ là rc noit pour fainte y portoient des grandes offraudes tant que le Comte & la Comteſſe on jour eurent une grande dévotion viſi tant l'Hôpital & virent la maniere de cette Hoſpitaliere & di foient le Cointe & la Comrelle que laos faute elle devoit êrre une Sainte perfonne. l'Hoſpitaliere comme bien apriſe & commecel. le qui bien le ſçavoit faire s'en alla préſenter au Comte & à la Comteffe leur fit honneur ſe recommada à leur grace ; la Com teſſe prit grand plaiſir aux paroles & contenance de l'Hoſpitaliere auf le Cointe."},{"instruction_id":345,"title":"-G8GAAAAQAAJ","page":"2783","text":"Sire lui répondit EſclarSorbin monta dellus fort lellement. On mondeje ſuis bien fâchée d'être la cauſe lui donna une grande lance & il fortit de de vos malheursvous n'avez qu'à me la Ville bien armé. Bellelui dit Galaffre je l'Amiral Galaffre n'envoie auprès de toi ne vous rendrai pas à votre oncle que je pour te dire que tu faſſes armer le plus n'aye auparavant joui de vous. Quand Yvoirin en tendit cela il ſe retourna pour ſavoir fi CommentHuon combatrit Sobrin le tua il n'y auroit pas quelqu'un qui voulutaller @u gagna le bon cheval blanc qu'il combattre contre Sorbrin mais perſonne monta gagna la bataille & fut amen'oſat parler car ils le redoutoienttant né en triomphe à Montbrant. il étoit fier ils ſe diſoient entr'eux que celui qui l'oferoit attaquer y finiroit mal S Orbin voyant le chagrin de l'Amiral Galaffre ſon oncle lui dit : calmez . fes jours & comme Yvoirin parloit à Sorbrin Huon qui étoit au milieu des vousmon cher oncle quoique le Roi payens avoit entendu ce qui avoit été dit : Yvoirin vous enleve tous vos beftiaux fi voyant que perſonne n'otoit ſe préſenter je puis vivre je vous les ferai rendre je il fortit de ſon rangpiqua fon chevalm'armerai & dirai au Roi Yvoirin qu'il mais il avoit beau le piquer il ne pouvoit m'envoie un oudeux de ſes plus vaillans le faire galopper& comme le menetrier Chevaliers de ſon armée & s'il arrive ſon maître le vit ſortir des rangs ſi mai que je fois vaincuvous lui rendrez fa monté il dit au Roi : vous n'avez pas niéce Eſclarmonde pour en faire'd ſa vobien agi d'avoir donné à mon valet un lonté& s'il arrive autrementce que je mauvais cheval pour aller combattre contre ne doute pas qui arrive il s'en ira & fera Sorbrin qu'aucun de vos gens n'a oſé en obligé de réparer tous les torts qu'il vous treprendre il falloit lui donner un autre a fait. Il vaut mieux que la guerre ſe tercheyal."},{"instruction_id":346,"title":"aNYmNBcC-xcC","page":"2785","text":"Je ne fçaidit alors Agnez d'une maniére fort agréablefi je ne dois pas regarder comme une grande offenſe l'opinion où l'on eſt qu'il me faille des gardes. pour avoir une conduite bien régleé. l'ai fondé ma raiſon ſur ce que vous valez repliqua la. Reine en la regardant fort obligeamment & non pas ſur aucun défaut de vôtre conduiteSi: vous aviez beſoin d'être gardée continua Ville quiercet einploimeconviendroit mieux qu'à nul autre. Comme elle n'a point d'ennemis ajoûta. la Reine avec aſſez de malice & qu'elle ne peuc: tout au plus craindre que des envieux le zéle: de Madame de Villequier ſuffira fans qu'il ſoit beſoin que les Cohortes qui vous obéiſſent ſe: mêlent de ſes affaires.."},{"instruction_id":347,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"2790","text":"Il veut aller viſiter ceſte chere ais TIU malade & ſans celle il prie qu'on l'y conduiſe 7.18 Mais Froneſe dreſſa la partie d'uneautre façon. Ere Car pour crancher en leur racine toutes ces ſotti fue ſeselle fir eſpouſer Enemonde à Final & donna trois cens eſcus pour le mariage de celte fille à ra 122 condition qu'ils iroient paſſer vn an ou deux en en Picardieapres auoir fait ce qu'elle leur propoſa. elti Il faut leur dit-elle que nous faſſions croire à Thierry qu'Enemonde eſt morte."},{"instruction_id":348,"title":"-G8GAAAAQAAJ","page":"2793","text":"Siredit Huonde Cologne accompagné de treize mille avant que nie teniez je vous en ferai bien bons.combattansétant donc forti de la mourir d'autres & vous même vous ferai Ville il commanda à ſes gens de ſe mettre mourir croyez que tous ce malheur ne en rang de bataille comme bons ſoldats ils provient que de votre neveu Raoul,qui me ſe inirent en chemin le tems étoit beau & vou oit en'ever machere Efclarmonde."},{"instruction_id":349,"title":"WhCFUXekBNcC","page":"2795","text":"Sa Majeſté publiant par tout que le Marquis l'avoit bien ſervie voulut quelque tems aprés l'elever à la charge de grand Ecuyerqui avoit été vacante depuis lc Meurtre du Marquis Monaldeſchior donnant que tous ſes Domeſtiques fans ex ception lui donnaffent de l'excellence. Le Duc de Poli n'en voulut rien faire mais tout le reſte obeit ."},{"instruction_id":350,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"2812","text":"Frácfort ville libre & Imperiale afliſe ſur le Meineſt renommee pour ſon Vniuerſité,pour le grand traffic des liures& principalemét pour l'Election de l'Empereur qui a de couſtume de s'y faire.C'eſt vne cité où la liberté de conſcience eſt relle que l'on y croit en Dieu comine l'on veut toutesles fectes qui ont cours dans l'Alemagne y viuent à leur mode & il y a auſſi pluſieurs Catholiques qui y font la meilleure & plusgrande part."},{"instruction_id":351,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"2821","text":"Ama xite voyant qu'il n'y auoit plus d'autre difficulté dans l'eſprit de Parthenie que celle de trouuer les moyens de conſeruer la bien ſeance ; fe mit à ſon ger comment elle pourroit imaginer la choſe : & elle y ſongea ſi bien qu'enfin elle trouua les voyes de ſatisfaire cette Princeſſe."},{"instruction_id":352,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"2822","text":"Artamas connoiſſant par là que ce deuoit eſtre Mandane luy fit vn compliment qui fit bien connoiſtre à cette Princeſſe‫ر‬qu'il ſçauoit que la paſſion de Cyrus eſtoit tres violente :mais comme il ne ſçauoit pas l'aduahture de ce Prins ce il en alloitparler comme le croyant priſon nier fi Palmis ne luy euſt fait ſigne qu'ilſe teuft> & ne l'euſt interrompu pour luy demander com ment il ſe trouuoit & s'il pourroit bien ſouffrir l'agitation du Chariot ; Cependant Andramite s'ennuyant & craignant meſme que l'indulgen ce qu'il auoit ne luy fuft reprochée par Creſus; s'il venoit à la ſçauoir ſuplia la Princelle adroi tement pour ne l'irriter pas de fouffrir que l'on priſtvn de ſes Chariots pour le Prince Artamas: qui auoit beſoin d'eſtre en lieu où il ſe pûſt re poſer."},{"instruction_id":353,"title":"aNYmNBcC-xcC","page":"2826","text":"Allez Seigneur réponditelle con ſervez dr cet eſprit de paix &croyez qu'il ne cien a pas aux væux de Perſelide que nos Peres ne renoncent à leur haine muruelle ; elle le falua en Suite avec toute la civilité qu'elle devoit avoir pour un grand Prince ; & il remena les troupes. qui l'avoient ſuivi au Camp de Muſtapha dans un état bien different de celui qu'il en étoit forti. Muſtapha vit pas qui l'atrendoit avec impatience ne le revenir fans beaucoup de joye ; mais la: triſteffe qu'il remarqua dans les yeux en modera upe partieQu'avez -vous mon cher Frere \"lui dic-il en l'embraflant & qu'elle peut étre la cauſe du deſordre où je vous voi. Ah ! Seigneurreprit le jeune Prince en luirendant les careſſes; que mon avanture eſt étrange !"},{"instruction_id":354,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"2828","text":"Tout le ſecret des Coursc'eſt de poſſeder l'oreille du Prince,& qui ſont ceux qui la tiennent mieux que les Secretaires deſquelsilne fe peutnó plus paffer que de ſes propresmains puis qu'ilseſcri uét de la lettrece qui s'appelle en termesde l'artauoir la main du Maiſtre. Mais que l'eſprit hu main eſt leger & que la chair eit infirmel Celui qui tente le furprit par le cofté qui eſtoit le moins en defenſe.Car s'il eſt vray que les flambeaux de l'Amour ne luiſent que parmi les ombres de l'oi fiueté de quelle façon pouuoient-ils eſchauffer Yn courage qui eſtoit dans vne occupation preſ que conținuclle? Mais quoi?"},{"instruction_id":355,"title":"V3MVAAAAQAAJ","page":"2835","text":"Cependant croyant qu'elle devoitajou ter foi platôt à ce qu'elle avoit vû qu'à ce qu'elle venoit d'entendre elle s'arma d'une certaine fierté qui lui étoitnatu E reile & le regardent avec beaucoup d: mépris ; Votre naiſſance lui dit-elle 1 vous éleve au deſlus de moi : mais enfin la mienne n'eſt pas tellement inferieure à la vôtre qu'il vous ſoit permis de vous moquer impunement d'une Prin cells."},{"instruction_id":356,"title":"kf9Snu7wgb8C","page":"2838","text":"Diſcours du Roy au Comte ſur le ſujetdes Capucins. Ils ſe promettentſafemme luyd'entreren Religion aprés la mort l'un de l'autre. La Comteſſemeurt à Paris. Les re grets de ſon mary: Eſtat où ſe trouuoitlors la Maiſon de logeule 226 X111 . Effets dela douleurReſolution du Comte du Bou chage de s'acquiter defon veu de laiffer lemonde. Le Cardinalde iageuſe leconſole defa perse. Que les afflictions fontneceſſairesà notre ſalut 249 XIV. ce quiarrius au Comte pendant la priere. Il prend l'hab it de Capuciz par les mains du Pere Bernard Dozi26mo Prouincial9 X V. Le Royaccompagné des freres du P. Ange tâche à lug perſuader de quitter l'habit; mais inutilement. La Mareſ challe ſa mere l'exhorte à la perfeuerance 292 X V I. Le P. Ange ne ſe peut accommoder à viure des au moſnes. La Mareſchalie remedie à fon mal. Ileft tenté de fortir pour varger la mort du Duc de loyeuſe iné à Cox tras. ilfurmonte la rentation 311 XVII. Le P. Ange trouue du dégouft en la Priere.Les mor . sifications lwyfont àchargeLe P.Maiſtre le conſole. Il a ennie d'eſtre Chartreux 330 XVIII. Ilfart veu de viure Es mourir CapucinOnl'en Hoye à Romece qui luy arriua à Florence. Il érudie en Theologie à Venie 357 XIX.En resournant en France pour eftre Gardien en Lorraie ne,il trouve unefilleà Milan ,quiluypredit qu'on luy ofte ralbabie de Capucin contre ſon intention ."},{"instruction_id":357,"title":"-j4-NzQhQigC","page":"2844","text":"Puis s'adreſſant à un autre Demon de ſes camaradesil luy demanda combien ils étoient; à quoi il répondit qu'il y en avoit environ un cent. Ne vous abu fez paslui repartit-il ; car ſi ce ſont des Tailleursil eſt indubitable qu'il y en doit avoir beaucoup plus puiſque ſelon ma fupputation le moins qu'il nous eſt arrivé jour par jour à été de mille ou de douze cents."},{"instruction_id":358,"title":"x8RdAAAAcAAJ","page":"2848","text":"Le Comte prit auffi -tôtla parole . Tout ſe trouvoit dic-il dans un deſordre : affreux ; les ſerviteurs du Roy n'étoient plus en ſeureté : le Duc de Bouquinkam ayantpris les armes les Comtes de Holand & de Perer bourg lejoignirent ; ils ſemirent à la têre de 500."},{"instruction_id":359,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"2858","text":"Mais à quelque temps de là ; il reçeutvn Paquet qui le ſurprit fort : car il trouua dedans les Expeditions de ce Gouuerne ment,que vousluy enuoyaſtes au nom de Ciaxare. De ſorte qu'il la pu blia auec plaiſir: exagerant comment il auoit eu ce Gouuernement ſans qu'il s'en füſt mellé & ſans qu'il euſt employé perſonne pour luy. Toute la Ville fut doncluy faire compliment : & il ſouf frit meſme qu'Anieftris reçeuſt viſite de tous ceux qui luy' en voulurènt rendrė."},{"instruction_id":360,"title":"-j4-NzQhQigC","page":"2863","text":"Dans cette inquietude j'entendis quel qu’ún qui criant aprés moim'appelloitenme tirant aſſez rudement parun coin de monimarteau ; &. m'étantretourné pour voir qui ce pouvoit être j'apperceus un venérable Vieillard de qui l'habille ment étoit déchiré en mille endroits & qui avoit le viſage auſſi défiguré que s'il eut été fouléaux pieds;m uis bien loinqu'il y eût rien de ridicule dans ſon maintien il avoit au contraire un aſpect tont-à -fait digne dé refpe & . Mon bon homme lui dis-je que me voulez -vous ? Etes-vous peut-être envieux de mon bonheur ?"},{"instruction_id":361,"title":"oF1CAAAAcAAJ","page":"2870","text":"Or notez amiables 3 fréres & dreſſez les oreilles commela queuë d'u nevachequi moucheque je vous ai déclaré la vrayc matićse ; & la juſte quinte eſſence dont le magni fique uſageeſt tel que l'on vient en l'obtenant à bout -1 de toutes entreprifes on obtient en l'ayant ce qu'on pourchaſſe& on fait ce qu'on veut: Parquoi vous avez en' ſomme ſuccintementtout du long pro portionnément au petit pied & ſans allégoric les élémensprincipesfondemensraiſons réſolu . tions ; évidences puiſſances & cauſes de parvenir tout du long à l'ulage de Geneveimpriméà Paris & ſans rien requérircomme une livre de beurre frais. Bias. Vous ne faites que parler de parvenir lans pallible en ſçavoir la pratique à quoi peutêtrevous ères ftilécomme un âne à jouer du flageolet. Vou driez -vous bien dire que vous l'eulliez de la ſorte que je l'aiqui porte tout mon avec moi de peur d'avoir bien faute de poux & quiſçai comme me le font accroire ces Criſotecnes cette belle ſcien ce qui rend riche & lain ? Lautre. Je me ſuis tant amulé à vos fadaiſes de ſageſſe étant jeune que je laiſſe paſſer les oiſeaux."},{"instruction_id":362,"title":"hoHy7bvnkJ4C","page":"2876","text":"Cleonice qui ne prenoit pas la pei ne d'avoir tant d'égars 's'aprocha d'Alci biade& luy demanda tout bas commeil fe trouvoit du bain ? Il ne put s'empêcher de faire un grand éclat de rire qui donna bien de l'inquietude à Mindaré & lui ré pondie \"que jamais il n'avoit eu tant de frayeur. Vous ne vous expoferez donc plus au inêmeperil repartit-elleje ne vous au rois pas crû li tiinide . Je ne crains rien que n'eſtre pas aſſez aimé de la Reine repritil& je puis vous affurer que l'occaſion me manque pour le devenir. Le Roy étant 'entréils ne pûrent continuer leur entretien devant lui."},{"instruction_id":363,"title":"hGSicAVlg_oC","page":"2901","text":"Que vous avez la tête dure ne vous ay-je pas parlé d'un Sculpteur li j'eulle dit comme la Reine des pois pilcz vous euf fiez eu occaſionUn jour cet ouvrier étoit chez elle& m'en parlant elle me dit J'ai ceans le meilleur Sculpteur du monde ? Je vous dis que cette figure étoit en boſſe & non li grande que ne l'euſliez bien portée à ſçavoir l'Ange entre vos bras & le diable à votre cou."},{"instruction_id":364,"title":"x8RdAAAAcAAJ","page":"2904","text":"Elles entrerent auſſi tôt dans le Cabinet d'où Filadelphe venoit de fortir ; elle avoit été fi effrayée du grand bruit qui s'étoit fait dans la Chambre qu'elle y étoit couruë comme je l'ay déja dir ; mais ce fut ſans prendre la précaution de cacher un Billet qu'elle avoit commencé pour le Duc de Monmouth. Emilie l'ayant aperçû la premiere y lùt ces mots : Gueriſſez vous de la pafion que vous avez pour Emilie : Elle eſt ai mable mais elle n'eſt point fidelle vous n'étes pas fait pour être 11 ompé."},{"instruction_id":365,"title":"nvoFAAAAQAAJ","page":"2916","text":"Tout beau Éléandre m’interrompit-elle en cet endroit ne touchez point à la mémoire de mon époux. Si j'ai haï ma vie parce qu'elle a ſervi de pré texte à ſa mort je haïrois auſſi mon peu de vertu fi elle ſervoit d'occaſion de faire tort à la ſienne. Blâmons plutôt enfemble ma foibleſſe & ma mauvaiſe conduite de l'avoir pouſſé à de ſi grandes extrêmités ; & puniſſez -moi par là de mes fautes ſi vous ne m'en trouvez pas encore aſſez punie. Ah !"},{"instruction_id":366,"title":"oF1CAAAAcAAJ","page":"2924","text":"Le Roi. Sije ne veux point vous faire une récompenſeque ſera -ce?\" Rodigue. Sacrée Majeſté mon mulet eſt là bas cette parole fut ouïe ' & non entenduë de tous mais ſeulement du Roi ceux qui ne ſçavoient que c'étoit croyoient qu'il avoit dit comme prêt à monter deſſus & s'en retourner : mais le Roi l'eût pů interpréter-ainſi mon mulet eft là-bas faites -le monter ici il vous en donnera une venuë. Gala . . tinus . Je penſois que vous deuſſiez parler autrement; comme la fille de notre Métayer qui vint un jour : trouver ma grand -mére & lui ditbon jour Ma demaſelle mon pére vous prie de lui prêter vôtre taureau pour donner une vettelée à vôtre vaché il vous en rendra autant quand il vous plaira Ma demaſelle. Que fit le Roi à Rodigue il lui donna une penſion de quatre mil maluedis de rente & le retint prés de la perſonne. Pimandre."},{"instruction_id":367,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"2932","text":"Car ſoit l'ex tremité de fon ardeur,ſoit que le chemin euſt aigry fes bleſſuresſoit qu'il ſe violentât à cueillir cette fleur qui ne tombe qu'vne fois de l'arbre : tancy à que cette fille ne fut pas plutoſt deuenuë fa femme qucſes playess'eſtans ouuertes ſon ſang émeu en fortir en telle abondance qu'en vn moment il s'appelantit au ſommeil,dont ilne recueilla iamais . Sabine le fentant froid & ſans mouvement entre fes bras,crie au ſecours :mais auant que la lumiere fût allumée il eſtoit expirć. Pour repreſenter les regrets & les deſeſpoirs de Sabine il faudroit auoir plus deliberté de m'éten dre que ne m'en permet la briefueté de la ſimple Relation. Iugez -le de ſon angoiſſelevoyantpreſ que ſeule en vn pays étrangerdont les maurs & la langue luy ſont inconnuës. Elle ne ſçait à quoy ſe reſoudre . De demeurer en ces licux,elle n'y voic pas de moyen ."},{"instruction_id":368,"title":"cf85AAAAcAAJ","page":"2937","text":"Car fi Lucifer ne pouvoit parla puiffance & par ſes artsle rendre les hommes ſujets il n'envoieroit jamais aut cun de ſes eſprits comme à prefent je vous Inis enyoié. Et pour cette raifon nous ne faiſons jamais connoître ouvertement aux homines nôtre ſcience comme auſſi notre Gouvernement & puiffance afin qu'après leur mort les hommes étant damnez s'en viennent avec nous & y ſoienttour mentez en ce point."},{"instruction_id":369,"title":"CO5jAAAAcAAJ","page":"2940","text":"La diffi + culté étoit de tromper la vigilance des François qui s'étoient ſaiſis de la Lor raine ſous prétexte que le Duc ne ſe pouvoit empécher de tramer toûjours quelque chole contre le Roi. Ils l'ob . ſervoient méme encore de plus prés que les autres parce qu'ils ſe dou toient de ſon mariage."},{"instruction_id":370,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"2955","text":"De ſorte que craignant que cela ne fiſt quel que bruit dans le monde ,ie paſſay on inoment dans mon Cabinet pour dire à ce Muſicien que ie le priois de ne dire point qu'Arion fult à Patare: mais comme vne Fille d'Arpalice auoit oùy ce nom là & qu'vne Fille qui eſtoit à moy l'auoit auſſi enten du,il n'y eut pasmoyen que ceſecret demeuraft fc cret entre trois perſonnes : principalement parce que ce Muſicien eſtoitrauy d'auoir trouué qu'A rion auoit ſi mal chanté. Il eſt vray qu'il ne dit pas qu'il euſt oüy Arion dans ma Chambre:mais il dit qu'il l'auoit oüy."},{"instruction_id":371,"title":"AbZnxSzGVV0C","page":"2967","text":"Mais Démétrius qui aimoit in finiment mon prince ; qui avoit été mille fois témoin de ſes ſervices & de la valeur ; qui lui devoit la vie de ſon frère & de ſon fils avec la propre liberté & qui d'ailleurs n'avoit pas de vénération pour les ſonges de ſon père n'avoit pas crû que de fi foibles raiſons duſſent empê cher la reconnoiſſance."},{"instruction_id":372,"title":"sLYpHX9v9c4C","page":"3001","text":"Finee luy fic “ bon accueil il demoura avec elle treſuo lontiers en grande familiarité : & combien qu'il euſt grand deſir de l'auoir à ſa volon té,fi n'auoit il pas la hardieſſede luy en par . ler & luy declarer ſa paſſionAiná doncfe paſſa vomois entierſans qu'aucun s'apper ‫گے اور‬ ceult de ces ſecrectes amours."},{"instruction_id":373,"title":"h8otAAAAMAAJ","page":"3012","text":"La dame ſe retira à une feneſtre à part & ouvrit fa lettre de deux feuilles de papier eſcriptes de tous coſtez en laquelle y avoit epiſtre qui s'enfuict : Mon long celerma taciturnité Apporté m'a telle neceſſité Que je ne puis trouver nul reconfortFors de parler ou de ſouffrir la mort. Ce parler là auquel j'ay defendu De fe monſtrer à toy a attendu De me veoir ſeul & de mon ſecours loing ; Et lors m'a dict qu'il eſtoit de beſoing De le laiſſer aller s'eſvertuer De ſe monſtrer ou bien de me tuer."},{"instruction_id":374,"title":"NMw5AAAAcAAJ","page":"3019","text":"Ha ! Madamereſpondit il eft-il poſſible qu'au ſortir de tant de douces eſperances que vous m'a vez fait concevoir de voſtre pitié vous me traittiez fi cruellement? Eit-ce la recom penſe de tant de ſervices que je vous ay fairsde tant de dangers où je me ſuis mis de tant de playes que j'ay reffenties& de tant de parlions que je ſouffre encore?"},{"instruction_id":375,"title":"1R06AAAAcAAJ","page":"3025","text":"Il revenoit de chez Sabine & il avoit ene core l'imagination remplie de ce qui lui étoit arri ve dans cettemaiſon : Je l'ai vevë ma ſoeurdit-il en adreſſant la parole à Cleopatre je l'ai veuë cette redoutable; & graces aux Dieux elle ne m'a point fait de mal. Antonia qui ne comprenoit rien à ces pa roles lui en demanda l'explication : il apprit aux deux Princeſſescomment il avoit rencontré Tullia chez Sabine & leur raconta toutes lesparticularitez de cette rencontre ; il leur jura mêmequ'il n'y avoit point de fille au monde qu'il n'aimât plutôt que Tul. ſia. Cleopatre prit de là occaſion de lui reprefen ter ce qu'il devoit à Martia à Octavie & aux loins de fa fortune ; & le lui repreſenta fibien qu'il lui promit de s'attacher entierement à cette Princeſſe: En effet lui étant allé rendre viſite dés le même ſoir il lui fit mille proteſtations de fidelité & d'unema niere ſi touchante qu'il rendit le calme à ſon eſprit."},{"instruction_id":376,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"3034","text":"Mais lors que la Princeſſe Mandane aupres du Chariot de laquelle ie me trouuay cut aperçeu toute vo ftre Caualerie à trauers de la Riuiere durant que nous eſtions dans la Prairie ie n'ay iamais veû vne Perſonne plus affligée qu'elle me leparut. Elle vous regarda Seigneurautant qu'elle vous pût voir : carelle s'imagina bien que vous eſtiez en ce liệu là en Perſonne : & nous eſtions deſia bien auant dans le Bois où nous entraſmes qu'elle re gardoit encorecomme ſi elle euſt pû vousaperçe uoir.Enfin ,Seigneur,nousarriuaſmes trop heureu ſement au Pottoù le Roy de Pont vouloit s'em barquer:il y trouuameſinevn Vaiſſeau preft à faire voile pourEpheſe,où il fut reçeu : & ils'embarqua le lendemain à midy,qui fut hier."},{"instruction_id":377,"title":"LE-sTAJ06_oC","page":"3042","text":"Voila encoryn troiſieſme object de deſpit : c'eſtoit vn homme ſans teſtetenant neantmoins yn bonnet dont la forme eſtoit ronde & platte ,& l'eftoffe grandement riche ; mais à quoy bonce la puis qu'il n'a point de teſte. Il eſt ſui uy d'vne femme ayant un baſton en la main : ce couple maiſtre du logis porte vn chapperon. Le cinquieſme & le der nier paruſtla teſte toute razeſans dou te afin que l'on vit mieux qu'il n'auoit point d'oreilles & toutesfois il tient vn Luth qu'il s'efforce d'accorder en dançant : mais ce n'eſt pas tout."},{"instruction_id":378,"title":"DAtBAAAAcAAJ","page":"3045","text":"Ace (& Palætyrus) & alié urbes ſe regi AſByrio-abot lofeph. rum dediderunt . Rex autem Aſyriorum diAnisq. ſcedens,cuftodias diſpoſuit ad Fluvium & ad l.9. Aquaductusqua Tyrios aguntum ireprobiberent; Cap.ulte quod cum per quinquennium fieret ,coactiſunt ex effolis puteis fe fuftentare . il y a toute ſorte d'aparence que le mot Pas lætyruseft ajouté."},{"instruction_id":379,"title":"lbIPAAAAQAAJ","page":"3047","text":"Si j'avoisdonné quelque luijer à ma méchante fortune ie la ſuppor terois poſſible avec plus de patience que ie ne fais : mais comme ie ne me la ſuis attirée par aucune de mes actions& que ie ne vois pas de fin à mes miſeresiene feray point de diffi culté de les finir par ma mort. Ah !"},{"instruction_id":380,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"3050","text":"Ce n'eſt pas qu'elle n'aimaſt fort la conuerfation : mais elle la vouloit de gens choiſis & raiſonnables : & comine elle n'estoit pas Maiſtreſſe de ſesactionspuis qu'elle deſpendoit d'vne Mere de qui les inclinations eſtoient oppoſéesaux fiennes,‫ ܪ‬il faloit qu'elle ſe contraignift: de ſorte qu'elle vint inſenſiblement non ſeulement à haïr horriblement la galanterie & les Galants ; mais encore à condamner l'amour en generalcommela plus dangereuſe de toutes les paſſions."},{"instruction_id":381,"title":"2xOYNuVfM6UC","page":"3053","text":"Il ne faut point dire fi depuis ce aqu temps là elle l'alloit voir ſouventpendant ein queſon pere allant tantoſt ſur la mertantoſt ſur la terre ( où il auoit :acquis de grandes rizime cheſſes ) prenoit & vendoit des eſclaues& dilel en amenoit quelquesfois chez luy ſans que si to perſonne l'oſaft feulement menacer tant il tior eſtoit puiſſant & dans fa maiſon & dehors mor (car il auoit ſous fa charge plus de cinq cens ne le courſaires ou voleursqui ne faiſoientautre but I mal que de piiler.)"},{"instruction_id":382,"title":"kD06AAAAcAAJ","page":"3057","text":"Le Prince luy reſpondit que cela eſtoit en tierement neceſſaire& fur cette réſolution ils paſſerent le reſte de la iournee que Lindamor employa à donner les ordres pour partircom me il fit le lendemain auec toutes ſes troup pes. Le meſme iour ceux que Lindamotauoit en uoyez à Lyon y arriverentqui n'eurent pas pluſtoſt dit à cinq ou fix perſonnes que Sigif mon eſtoit dans Vienne que deuant qu'ilfuſt du tout nuict toute la ville le ſceut."},{"instruction_id":383,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"3073","text":"Car enfin pourſuiuit-ilc'eſt af furément vn grand malheur à ceux qui aimentquand il faut qu'ils baiſſent ou qu'ils leuent les yeux pour regarder ceux qu'ils adorent : & c'eſt ſans doute vne aſſez grande douceurde les ren contrer iuſtementdansles liens auec égalité : & d'eſtre en eſtat de faire valoir les ſoûmiſſions que ' l'on rend à la perſonne que l'on aime. l'auoüe que i'écoutay alors ce diſcoursſans y faire aucu ne reflexion : mais ie connois bien preſentement queiem’abulois,den'y chercher point de ſensca ché."},{"instruction_id":384,"title":"b8_5fKTBsW4C","page":"3076","text":"Saumaiſe luien ayant ec montré un des meilleurs elle le lut d'abord tout bas en foâriant ; après quoi pour le donner plus de plaiſiradreſſant la parole à la belle Sparre fa favorite qui entendoit le François; vien Sparre s'écria -t-elle vien voir un beau livre de devotion intitulé lemoyen de parvenir ; tien lis moy cette page tout haut. La belle demoiſelle n'eutpas lu trois lignes qu'arrêtée par les gros mots elle ſe tut en rougiſſantmais la Reine qui ſe tenoit les côtés de rirelui ayant ordonné de continuer if n'y eut pudeur qui tintil fallut que la pauvre fil. le lût tout. Mi. Saumaiſe racontant cette parti cularité au ſavant homme alors fort jeune de qui je la tiens lui fit voir le propre exemplaire qui avoit été le ſujet de cette plaiſante Scène& le lui donna. Ce qui s'étoit paſſé dans la chambre de Mr. Saumaiſe fut bientôi ſả de toute la Cour de Suéde ; & peut être fut ce là qu'un autre homme celebre par ſon erudition Nicolas Heinſiusfils de Danielouït pour la première fois parler du moyen deparvenir. Je dis peut êtreparcequ'é tant à Parisquelque deux ans auparavantil pou voit y avoir eu connoiſſance du livre & l'avoir 1 lu. Le quolibet feul de la verge de St. Benoît que je penſe neſe trouver dans nulEcrivain plus ancien & qu'Heinſius a fait entrer fi à propos dans la lettre médiſante que nous avons de lui contre Madame Saumaiſe eſt unemarqueéviden te qu'il n'étoit pas étranger dans la lecture de Verville."},{"instruction_id":385,"title":"p7A5AAAAcAAJ","page":"3078","text":"Il s'accuſoit de foibleſſe quand pour plaire au Baron de Saſſenage il con cevoit ſeulement le deſſein de s'é loigner. Il eſt vray que pendant deux jours quele Sultan fut à Safle 1 nage il ne s'approcha point de fa maitreſle que quand ce Prince n'y eſtoit pas : il fut même toûjours coucher à Grenoble & il n'en reve noit qu'aprés avoir diſné. Zizimis'alla reſſouvenir de ce que Rochechinard luy avoit dit des Fées de Saſſenage en luy racontant l'hi ſtoire du Dauphin Louis."},{"instruction_id":386,"title":"PMcvAAAAYAAJ","page":"3080","text":"Vous êres le principal auteur de tout ce queje ſens au jourd'hui d'amour ; mon malheur veut que vous ſoyez touché de la mêmepal lion ; acceptez je vous ſupplie le ſacri fice que je vous en fais. Seigneur je ne yeux plus aimer Laura; & li vous vou lez je ne la verrai plus. Quelle forte d'Amans jaſte Ciel ! Se peut -il que deux Perſonnes qui ont commencé de s'aimer avec tant detendreſſe ſe puiſ ſent quitter l'un l'autre avec tant de facilité ?"},{"instruction_id":387,"title":"2GRBAAAAcAAJ","page":"3081","text":"Il aima mieux envoyer les Soldats par petites troupes en Flandres & ils y arrive 1 rent auſli lansperil.' La puiſſance du Roi TresChrétien n'al larma pas ſeulement les Eſpagnols : mais i les Anglois & les Hollandoisqui ſe fai ſoient la Guerre firent la Paix à Breda en 1667. & ayant ceffé entre eux les actes d'hoſtilité ils s'unirent au commence . ment de 1668. pour obliger le Roi d'Elpa gne à accepter l'une des deux alternatives 1 propolées par leRoide France qui perſi."},{"instruction_id":388,"title":"aNYmNBcC-xcC","page":"3082","text":"Cependant on donnoit à mes Vers amoureux des interprétations qui nous favoriſoient ; mon affiduité chez Julie frappa les yeuxédes perſonnes qui ſe mêlent de deviner & comme il eſt impof kible quand on a l'ame teudre de regarder un bèl objet ſans émotion j'avonië que tout devoué que j'étois à l'Imperatrice,les charmes naiſſans de la Fille de l'Empereur artiroient fouvent mes ſoins $ & que je n'aurois pas fait un grand fcrupule d'être infidelle ; mais je vous affure Seigneur que la Princeſſe qui eſt d'un'efprit enjoué ,a rol jours ri de mes expreſſions les plus touchautes & que je n'en ai jamais reçu la ‘moindre faveur hors celles d'applaudir mes Vers ſouffrir obli geamment ma preſence. Allez porcer vôtre encens à une Déeffe inconftante me dit elle un jour dedaigneufement& ne prétendez plus à une indulgence dont vous êtes indigile."},{"instruction_id":389,"title":"QRk6AAAAcAAJ","page":"3083","text":"Ne iettez pas pourrant cettuy-là non comme vos cardons de ſouliers : Il ne faut pas gaſter le bien de Dieu . Le ſoupé finy il cominença de fe promener fans rien dire à perſonne & 'en fin ſon couſin fit tantqu'il ſe deshabilla & ſe mit au lią ."},{"instruction_id":390,"title":"hoHy7bvnkJ4C","page":"3088","text":"Piſi strate n'aimoit pas Solon il le croyoit auffi fevere qu'il le paroiſſoit mais il eſt difficile qu'un Amant reſifte à l'occaſion de parler de ce qu'il aime & celui cy trouvoit un plaiſir extrême à penſer qu'un Sage approuveroit ſa paflion. Graces à l'A . mour s'écria t'il je ſuis donc le plus raiſonnable de tous les hommes ; car jamais il ne fut une perſonne&parfaite qu'Orgi ne & jamais l'effet de raiſon qui me l'a fait aimer ne fut fi violent en aucun au tre Amant > qu'il l'eſt en moi."},{"instruction_id":391,"title":"oF1CAAAAcAAJ","page":"3101","text":"La fervante trouvale cas au matin . &vint à Monſieur lui dire:le vie lain d'eſſeoir a planté ſes immondanitez à notre porte : vousne dites pas tour,il avoit brenédeffus,& diſoitque c'étoit un mot de Larin Krut. Ce Latin eſt pareil à ce lui du Vicaire de Chamberi qui liſoit l'Evangile de s . pains; & au lieude dire ,utquiſque accipiat modicum il ditaccipiat modium . Ildiſoit vraiil eûc fallu beaucoup demuids:ne diſoitil pas auſſi : Quid ftatis occiſipour ocioſ. Ce fut lui qui nous annonçant des bëres com. metantôtfe voulant paillarder à bien dire & mir. il pas ſur la tombe Requieſcavit in paces'il a plů a Dieu. Que voulez-vous il y alloit à la bonne iniqui té. Encores y a-t-il des gens quiont de la conſcienceil eſt vrai : mais comment ? Prenez -y garde vous trouverez ſi ce n'eft fottiſe que c'eſt pour la commo dité : tellementque piétéſaintetéjuſticeaumô. ne & toutes telles vertusou actions qui en dépen dent ne font pratiquées que par le deſir qui tend à la commodité ; ſous le voile d'hypocriſie. Si ce que vous dites eſt vrai il ne faut plus prier Dieu. Ce n'eſt pas ce que je vous dis pource que le moyen de le faire du bien aux dépens du pauvre hommeſans qu'il en ſoit marri : c'eſt qu'il faut prendre les bours de chan delles qu'ils vont offrir& s'en éclairer diſant ſes heu zescela vousépargnera autantque feroit auRoi d'El pagne ſi on lui bailloit tout le fil dont on lie les allo metres; & qu'il le vende aux Foucrés pour faire des ferviettes aux Allemands."},{"instruction_id":392,"title":"0DfyVWOzQBcC","page":"3109","text":"Ce n'eſt pas feruirmais au contraire abandonner celles qui vous mettent en beſoigne.C’eſt deſtrui re & feftrir toute voſtre gloire & reputation ceux qui font eſtat de leur ame doiuent faire grand compte de leur vie fi l'homme par la di itinction des choſes ne ſe les ſçauoitapproprier,ie l'oferois bien mettre au rang des beſtes farou chesil ſe faut vaincre ſoy -meſmenon courir à ſon voiſin courir à l'infidelle au barbare& ay mer & careſſer le Chreſtien . Je ne veux plusper mettre des combats inutiles des tragedies ſan glantes en ma Cour les belles n'obligerent ia mais mes Cheualiers à la mort pour les faire pa roiſtre immortelles . Les Anciensbié que Payens auant qu'aller en bataille ſacrifioiết à leurs Dieuxmais quels ſacrifices peuuent faire les Chreitiens en faine & pure conſcience:ſe preparans aumeur tre & à la cruauté ?"},{"instruction_id":393,"title":"PMcvAAAAYAAJ","page":"3110","text":"Elle s'en défia dês qu'elle ſçut que Laura étoit dans le jardin. Le Baffa lui avoit fait cetre mé chante confidence croyant que c'étoit affez pour lui mettre l'eſprit en repos de ce coté-là quede lui dire que cette Eſclave étoit fort Amoureuſe d'Alexan dreavec qui elle étoit.Elle n'en crutrien&s'imagina bien plûtôtque ce Chrétien lui ſervoit de Confident & qu'il ne l'a voit amenée dans le jardin que pour ſon Maître. Elle en avoitété jalouſe autrefois juſqu'à perdre l'eſprit ; & je ne ſçai pour quoi ce Seigneurs'étoit ſi mal adreſsé& n'avoit pas pris une femme plus coin mode."},{"instruction_id":394,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"3114","text":"Etquoi que la Vertu ſoit vne recompenſe à ſoi-meſme plus que ſuffiſanteeſtant yne choſe indigne d'elle de recercher vn ſalaire hors de chez ſoi le plus grand prix des actions vertueuſes eſtantde les auoir faites,fi eft ce que par acceſſoire toft ou tard ou en ce mon de ou en l'autre,la recognoiſsáce ne lui peut ma querla iuſtice de Dieu le voulant ainſique chal cun reçoiue ſelon ſon cuure.Il eſt vrai que pour l'ordinaire la fortune ſemble ennemie de la ver tu prodigant ſes faueurs non ſeulement aux in dignesmais le plus ſouuent aux vicieuxſibien que la recompenſe fuyant deuant le merire il ſemble que par le contrepied de la Vertu l'on arriuc spluſtoſt à la proſpeesrité."},{"instruction_id":395,"title":"-G8GAAAAQAAJ","page":"3116","text":"Huon fur long -tems venir lans aucun empêchement ni domma au paſſage du gouffre périlleux le vent ge & de telle Religion qu'ils fuſſent. Ce. 1 pouffa fon vaiſſeau avec tantd'impétuoſité fut à ce port queHuon vint débarquer ; qu'il le fit ſortir du fil de l'eau & le pouſſa on y tenoit alors une Foire francheou contre le rivage & ne put aller plus avant. quantité d'étrangers arrivoient en foule. Huon de voyant arrivé au bordprit une Huon fe voyant au Port jetta l'ancre & fame ponr ſonder combien de profondeur ravi de fe voir en terre ferme il delira cet endroit pouvoit avoir de profondeur fayoir en quel lieu il étoit abordé. il trouva qu'il n'y avoit que cinq pieds de profondeur il jetta une corde pour parveComme Bernard partit de Clugny & se venir au rivage & quand il y fut il defmit à la recherche de Huon ſon couſin cendit à terre & vit autour de lui une ſi qu'il trowadans la grande Ville de gran u'illumi lorſqde perçqu'ilnefav s'apere ut que c'étooit que diam it des penſerans Thauris en Perfen. une rame dontilseferont A Près lapriſedeBordeauxBernard. voya nt cela prit qui étoit coulin -de Huon avoit em pour en meçire dans ſon vaiſſeau ce qui porte ſa fille Clairette en Bourgogne& l'éclaira plus que dix flambeaux n'auroient : la donna àl'Abbé de Clugny ſon Parent py faire ."},{"instruction_id":396,"title":"hGSicAVlg_oC","page":"3123","text":"TerenceSa maîtrelle ne lui fit rien : Et que lui cût elle fait ? Elle la devoit tuer voire donc fans qu'il y parût. Comment ce feroit cela ? Mon ami ſi tu veux faite mourir uine perfonne fans qu'il y paroiſſe Souffle lui ſi fort par le cul que l'ames'en aitle par la bouche. Ti te-Live. Par Ædepot voila de belles noit veautez PARAGRAPH E."},{"instruction_id":397,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"3124","text":"La beauté du ber ceau & des langes outre de petites chaînettes d'argent où pendoient ces bagatelles dont on amuſe les enfansleur fịrent iuger qu'elle deuoit appartenir à quelques perſonnesdequalité : mais de ſçauoir à qui ,c'eſt ce qui ſurpaſſoit leur con . noiľance. Les plus malicieux iugerent que ce’ ftoit quelque fille miſerable qui auoit ainſi expo sé ſon fruit à la mercy des eaux. Et comme les paiſansſontli peu curieux qu'à peine ſçauentils ce qui ſe paſſe au village qui leur eſt voiſin ils ne fçeurent rien du naufrage que nous auons dé crit ."},{"instruction_id":398,"title":"nvoFAAAAQAAJ","page":"3133","text":"Peut être taxerez vous ma crainte de viſion : mais je n'ai qu'un mot pour y répondre. Leucippe veut notre mariage ou il ne le veut pas. Avez vous tout dit cruelle Zélie interrompit Tar Sis ? Vous reſte t il quelque choſe qui puiſſe pouſſer mon déſeſpoir plus loin ? Ce ſont donc là les média tations qui vous occupoient pendant que vous étiez malade ? Vous m'oppoſez la maladie d'un père ! Dites-moi donc au moins li c'eſt par fon ordre que vous me parlez ainſi ?"},{"instruction_id":399,"title":"oF1CAAAAcAAJ","page":"3134","text":"Mais vra ment pour mieux dire cette femme étoit ou devoit être une belle grande veffcd'autant quechaqu e ef S pece engendre la ſemblable. Je ne (çai pas qu'en dire mais elle étoit fort hauré à la main & poſible aufli au nez. Ce fut elle qui me mit une fois en colere ; vrament la porte en eſt bien étroite joint que chacun ( çait que je n'y entrai ja mais qu'alors qu'elle m'appeila beau vaiſſeau & je l'appellai belle vele elle lui faiſois je tort ? Li COFRON . Il faut avoir bien dur ceur & en core en ſoupantpour ſupporter telles paroles & tant ordres ."},{"instruction_id":400,"title":"yyJoAAAAcAAJ","page":"3135","text":"Il arriva la une plaiſante entrecene par yn bourgois de cettevilles de plus yure ce ſoirqui voulantſe jouer avec un desdeuxElephans en fut frappè du pied en telle colerequ'il fit tout ce quil peut pour monter ſur ce haut animala la gourmer plus a ſon ayſe; pen dant quoy pour troiſieme entréeparurent demons douze delamour danſans en ſi effroiables poſtu resque ceſt yvrogne en quitta prinſe & eſprit de vangeancecontre ſonennemipour ſe cacher defous les eſchauffaux baſtis la pour le peuple ou il dormit juſques au jour.."},{"instruction_id":401,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"3149","text":"Mais lay dis ie en la regardant fixement,eſt-il poſſible que vous fouhaitiez autant qui vous le ditesque Ligda mis n'ait que de l'indifference pour vous? Mais comment penſez vous que cela US ſoit poſſible ? De plusluy dis ie eni 011 core ie penſe que vousne conſiderez pas que Ligdamis n'a plus d'amitié pour vous ; que cette affection a changé de nature ; & qu'à parler rai fonnablement ſi le remede que vous luy auez ordonné fait ce que vous auez pretendu qu'il 21 fiftil n'aura plus ny amour ny amitié : Encore Itne ſçay-ie s'il demeurera dans vne ſimple indiffo 4. Part ."},{"instruction_id":402,"title":"JwggGtg9mlQC","page":"3152","text":"Il ne fe nourrifioit que des reſtes des autres Religieux & ne couchoit que ſur une ſimple planche. Son ardeur fut ſi grande pour cette ver tu qu'il croyoit bien employer fon temps à ramafler dans les Convents où il demeuroit les moindres reſtes qu.il cherchoit avec ſoin ſoit parce qu'il ju geoit qu'il ne faut rien laifler perdre de tout ce qu'on a receu dans la maiſon du Seigneur ſoit parce qu'il ne s'eſtimoit point capable d'eftre employé à des cho les plus relevées."},{"instruction_id":403,"title":"QRk6AAAAcAAJ","page":"3155","text":"Adrian croyant qu'il vouluſt demeurer là pour continuer ſes follies luy dit que s'il ne s'en vouloit venir de bon gré il Pem meneroit par force qu'il trouueroit bien yn carroſſe pour le mettre & qu'il le feroit là enfer mer auec deschaiſnes & des cadenats,& que quád ils ſeroient à Parisil le mettřoit en priſon à ſaing Martin où il ſeroit fouetté tous les ioursou bien aux petitesmaiſons'pour tenir compagnie : aux foux que l'on y enferme ."},{"instruction_id":404,"title":"s_47AAAAcAAJ","page":"3162","text":"Apres le repas ils faſſirent tous à la fontainepour euxrecreer & comme ils deuiſoient des merucilles qu'ils auoient veuës ils veirent fortir de la fontaine deux damoiſelles : I'vne auec vn luch en la main& l'autre auec vne harpequitouchoient d'vne telle douceur & harmonie que chacun eſtoit rauy de les entendre,& en apres vindrent à yflir cing autresrichement parees,auec guirlandes de fleursfur la teſtequi ſe tenoient par la main & commencerét vné merueilleuſe dance qui donna vn grand plaiſir à toute la compagnie."},{"instruction_id":405,"title":"f2Ig_ytFflIC","page":"3165","text":"Ce nom du Bey glaça d'abord le ſang de ces tendres A mants déja fort eſchauffés & les mit dans un furieux embarras . Albirond ne ſçavoit alors quel party prendre la Sultane le ferma en fortant dans le cabinet & il ſe feroit volontiers pre cipité de la feneſtreſi elle n'eût tour né dans la báffe cour du ferrait ."},{"instruction_id":406,"title":"PMcvAAAAYAAJ","page":"3176","text":"Le Baffa qui étoitl'homme du monde le plus in trépide & qui dans les occaſionslesplus preſſantes avoit une préſence d'eſprit & un jugement admirable ; voyant bien qu'il n'avoit pas de monde avec lui pour faire la moindre réſiſtance & entendant qu'on menaçoit de mettre le feu à fon Palais fi l'onn'ouvroit les portesfit crier par les fenêtres qu'on alloit les ouvrir : afin que ceux qui l'entouroient& dono la plâpart n'y étoient arrivez que par l'eſperance du butin accourant de ce côté-là il pût inieux ſe fauver par une porte ſecrete qu'il y avoit."},{"instruction_id":407,"title":"o7MWAAAAQAAJ","page":"3187","text":"Acquicreat parle tems Que te fert de chercher les tempêtes de Mars3. Pour mourir cour ca vie au milieu des hazards 3 Od la gloire re mee ? Cette mort qui promet un li digue loger Nielt coûjours que la mortqu'avecquemoins de peine On crouve caTen foyer. Que fert aux courtiſans ce pompeux appareil§ Donc ils vont dans la lice éblouir le ſoleil Des treſors du Pactolet La gloire qui les fait apres tant de travaux Se palic au moins de tems que la poudre qui vole Du pied de leurs chevaux ."},{"instruction_id":408,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"3188","text":"Mais deuant que d'y venir; comme i'ay tardé au Pore d’Atarme,qui n'eſt qu'à vne iournée d'icy i'y ay veu vne choſe que ie ſuis contraint de ſouhaitter ardemment qui vous afflige : afin que vous puiſſiez veritablement me donner la ioye que vous m'auez faiteſperer. Car enfin Seigneur i'ay veu le Roy de Pont en leuer Mandane : mais je l'ay veu ſanslepouuoir empeſcher : & meſme ſansle ſçauoir qu’apres qu'ils ont eſté embarquez. Quoy (interrompit Cy rusauecque vne douleur qui donna vn ſi fenſible plaiſir à Spitridare) vous auez veu embarquer Man dane& ie ne ſuis plus'en eſtat de la ſuiure !"},{"instruction_id":409,"title":"1R06AAAAcAAJ","page":"3197","text":"Elle voulut en cette oc cafion ſatisfaire à la memoire de l'oncle par les honneurs qu'elle fit à la Niece car la Benediction nuptiale fe fit dans la Cha pelle de la Reine en la preſence de la Ma jeſté qui difoit ſouvent à l'epouxen s'ap puyant ſur ſon epaule ah que votre epouſe eftbien faite & qu'elle a de charmes!"},{"instruction_id":410,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"3217","text":"Menaſte s'ennuyant de ſon ſilence & ne pouuant pas ſoup çonnerqu'il y euft de miſtere caché à cette auantu repreflant Ameſtris de reſpondre. Mais encore luy ditelleapprenez nous ce que vousauez fait: ſi vous ne voulezpourſuiuit-elle en abaiſſant la voix que ie croye que l'Ombre d'Otane vous ą paru pour vous ordonner de viure vn iour en retraiteafin d'appaiſer ſes Manes irritez."},{"instruction_id":411,"title":"-G8GAAAAQAAJ","page":"3221","text":"Amide Dieu garderas avec bien de la circonſpection dit Huonje vous prie de me dire ſi je elles te feront un très grand profit le fruit pourrai ſortir d'icivu que je ſuis envi decet arbre s'appelle de Jouvence il a ronné delamer de touscôtés & ne vois telle vertu que li un homme en mangeoit aucun endroit par où je puiſſe fortirje de & qu'il cut cent ansil paroîtroitauſſi lirerois ſavoir ſi je retournerai en monpays jeune qu'à trente. Tu peuxaller dans ce pour voir ma femme & fillequi ſont dans vergery cueillir des fruits &en manger la plus grande affliction . Raſfures-toilui excepté de cetarbre dont cu n'en cueilledit la voix tu reverfas encor ta femme ras que trois fi tu paſſes mes ordres tu Eſclarmonde & ta fille Clairetteainſi que paieras bien cher les fruits. Sire dit Huon ta Ville de Bordeaux mais avant que tu a l'Angeje remercie le Seigneur des biens puiflesy parvenirtu auras bien despeines qu'il fait à un infortuné comme moi je à ſouffrir. Alors Huon fit ferment que fi contraire de ſesvolontés jerecommande Dieu lui fait la grace de retournerſain & mon ame à la divinité . Ami de Dieu dit ſauf dans ſon paysil feroit mourir l’Em Huon je vous prie dę me donner des pereur. Meſſager de Dieu dit Huon je nouvellesde ma femme Eſclarmonde & prie de m'enſeigner par quel endroićje ma fille Clairette que j'ai laiſſées dans ma pourrai fortir de ce lieu la voix lui re Ville de Bordeaux afliégée par l'Empereur pondit : va vers cet arbre cueilles trois d'Allemagne. Je crains bien qu'elles ne pommes & garde-les bien ſoigneuſement ſoient réduites parla famine & que mes comme je te l'ai recommandétu en re Barons que j'ai laiſſés avec elle ne foient ceyras tant de bien qu'à la fin tu viendras morts . La voix lui répondit : apprends à bout de ton entrepriſe & feras hors de que la Ville de Bordeaux eſtpriſela plutoute inquiétude. Tu iras par le petit fen part de tes gens ſont tués ou faits priſon,tier que tu vois à maindroite tu deſcen niersta femme eſt priſonniere a la Tour dras vers un canal d’eau trèsclaire od tu de Mayence ou l'Empereur la tient trèstrouveras un beau vaiſſeau tu y entreras étroitement sefferſée & ta fille eſt à l'Ab....mais avant d'y entrertu iras dans un jar baye de Clugnyou l'Abbé qui l'aime beau.. din quetu voistu ycueilleras une quan coup en prend un foin partieulier. Amitité fuffifante de fruits pour te nourrir dit Huon dites-moije vousprie comtu les porteras dans le vaiſſeau fur lequel ment elle y a été portée ?"},{"instruction_id":412,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"3233","text":"Ce reſpir donna moyen à Yoland d'ordic la trame que vous entendrez pour la deliurance & conſolarion de ſa fille . Amalalonte par le conſeil de la mere contre faict la malade ; & s'eſtant donné par artifice vn mauuais teinct,elle faict lalanguiffante & abba tue on faict dire à vn Medecin que le change ment d'air lui eſt neceſſaire & qu'il ſeroit bon qu'elle priſt pour quelques jours celui des cháps."},{"instruction_id":413,"title":"EzeXgqfhMSkC","page":"3234","text":"Il n'y a pas long -tems qu'un jeune Florentin nommé Salabet 7 fut envoyé pat ſes maîtres à Palerme avec un reite de draps qu'il n'avoit pû vendre à la foire de Saler 3 ne & qui pouvoient valoir cinq ou fix cens Ecus. Après avoir donné un état de ſes marchandiſes aux Commis de la Douane & les avoir miſes en maga fin il ſe divertiſſoit par-ci par-là dans la ville fans faire paroître d'empreſſement de s'en défaire."},{"instruction_id":414,"title":"V3MVAAAAQAAJ","page":"3246","text":"Mais pour lui ajoûta t-ilvous peut il rien promettre qu'il ne puiſſe faire mille fois davantage ? Il n'a qu'à parler alt Parlement pour lui faire donner un arrêt en vôtre faveur ; il tjent d'ailleurs toutes les forces du Royaume en ſon pouvoir de ſorte que quand vous ca aurez beſoin rien ne vous manquera . Que vous dirai -je enfin la Couronne eſt à vous ſi vous voulez & toutce qu'ildemande c'eſt que vous époufioz Madame de Comballet afin qu'il ſoit alluré dorenavant que vous ſoyez de ſes amis ?"},{"instruction_id":415,"title":"LyQV8P4-kLMC","page":"3251","text":"Mais pendant le pro cés ſe baſtit vn incident norable : car la toute viue garſe deuenue groffe ſubioignit à ſa pre miere concluſion que le galant euit à luy faire prouiſion competante d'alimens. Ilſe defendoit de pieds & mains que par l'accord il ne deuoic payer qu'vn Carolus pour chalque fois qu'ils ioüeroient des baffes marches & de la nauette . qu'oncnefut parlé & moins longé lors de leur marché à la façon d'aucuns enfans:G le lait a cairl léfibi imputetà ſon dam elle ne deuoit pas mme el ler les pacquers auec les fiens & frotter (onlard de ſi pres au fien il faut regarder ce que les par ties ont voulu faire & ' ncgocier ."},{"instruction_id":416,"title":"OB9aAAAAcAAJ","page":"3261","text":"En le traverſant ils virent paſſer un Cerf échapé des toiles& Te mirent à piquer après lui . Comme ils le pourſuivoientun Loup affa mé fortit d'un taillis & ſe jetta ſur le Cerfqui étoit ſur ſes fins. Il l'étrangla & alloit le devorer mais Dom Franciſco mit l'épée à la main& lui en déchargea un fi grand coup ſur la tête qu'il la lui abattit . Alin furpris de la promtitude du coup ne pût s'empêcher d'en admirer l'adrer ſe & la vigueur."},{"instruction_id":417,"title":"ul86AAAAcAAJ","page":"3266","text":"En un mot ils faiſoient tout cela par la vertu du S. Mais ici tout un Royaume le convertitlans qu'il en ait couté à Dieu un ſeulmi. raclelans que Dieu s'en ſoit ſeulement mêlé& lans. quele S. Elprit y ſoit intervenu en aucune forte. Et fi ceſt là nôtre ouvrage; pourquoi ne veuxtu pas que nous nous en gloirifions ? Je vai te faire part d'un Connerqu’un bel Eſprit a fait ſur cela ; & parce qu'il eſt cout à nôtre gloireil faut que tu ſouffres queje rcle recite. Vand le Sandeur du monde inſpira le courage Qy A fes douze Herauts de publier sa Loi; Et d'arborer par tout l'étendard de la For Qui promet aux Elús le ciel pour heritage."},{"instruction_id":418,"title":"nvoFAAAAQAAJ","page":"3267","text":"Mais ils n'ont que leur parole pour piéces juſtifica tives ſi ce n'eſt que vous comptiez pour une grande preuvele ſuffrage de cette vieille femme. Mais ils l'ont trompée la première & cela leur étoit aiſé puiſqu'elle ne les connoît pas. Vous ne pouvez donc douter que cet homme ne ſoit un impoſteur& cette fille une eſclave fugitive ; & puiſqu'ils tombent d'accord l'un & l'autre que c'eſt moi qui l'ai achetée vous ne ſauriez me la refuſer comme à ſon maître. Ce diſcours accompagné d'aſſurance & de fierté ne fit pas peu d'effet ſur l'eſprit de la troupe. Ils ſe regardèrent les uns les autres avec étonnement comme pour ſedire qu'ils s'étoient trop preſſés dans le jugement qu'ils en avoient d'abord porté & que l'affaire avoitbien changé de face."},{"instruction_id":419,"title":"jSCVXaiKDT0C","page":"3276","text":"Ah ! Je vous dirois que jamais Amante EC n'en a tant eu pour un Amant que j'en ai pour vous ; que mon caur & mon eſprit en ſont fi pénétrez que jamais pafſion n'égalera la mien ne ; & que quelque choſe que la vôtre faſſe pour moi elle ſera toll jours au deſſous de celle que vous m'avez cauſée."},{"instruction_id":420,"title":"uCBjYiEs1TQC","page":"3293","text":"Ic vous iure que tant de beaux euenemensrempliſſent encore mon ame de ſatisfaction& fi ie paſſois ſouuent de pareilles heures i’eſtimerois ma vic bien -heurcufe. Ils s'entretindrent long temps ſur toutes ces rencon tres & chemincrent en parlant ainſi iuſques à ce que le Soleil fuít bien haut : alors ils ſe retirerenten vnlicu ef carté."},{"instruction_id":421,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"3295","text":"Mais comme cette Perſonneſe trouua eſtre TA aufli vertueule que belle quoy qu'elle fult la plus belle Perſonne de la haute & baffePhrigie : elle re fiſta auec beaucoup de fermeté à la paſſion du 3 Prince ; luy diſant touſiours que tant que ſon 1 amour ſeroit criminelle il la trouueroit rigoureu ſe."},{"instruction_id":422,"title":"0o1RtMmM0_UC","page":"3296","text":"Son exil étonna cet amour teméraire; Mais ſi mon intereſt le força de ſe taireSon caur dont la contrainte irritoir les deſirsNem'en donna pas moins ſes plus ardens foậpirs. Par moy qui l'uſurpayvous en fuſtes bavnie Je vousnúiſis,Madame& je m'en ſuis punie. : Pour vous rendre les veux que j'olois détourner On demanda ma main je la voulus donner; 19 Eloigné de la Couril ſçeut cette nouvelle ."},{"instruction_id":423,"title":"b8_5fKTBsW4C","page":"3298","text":"Cen'eſt pas ce que nous diſions tai ſez -vouslaiſſez ces gens-là encore les Ecclefiafti ques ſont traicables ils ne font qu'excommunier cela va & vient comme eau claire mais ces gens de juſtice fonttache d'huile que le diable y ait part mon ami laiſſons-les achevons ces contes. Orpour vous Jemettre ſur vos chouſes je vous dirai durant que la ligne étoit en vigueuron cherchoir à Tours un ligueur& aprés plufieurs perquiſitionson alla au cloitse le chercherchez uneDamequi logeoit avec un Chanoi ne cette Damen'étoit point encore levée elle en tretenoit ſon embon point un Monſieur d'Archer du Prevôt entra en ſa chambre l'épée au poingla-quelle raclant contre les carreaux pour faire dumau . vaisdit tout haut par la double rougecrête decoqi je fouterai tour ceans de par le Roi."},{"instruction_id":424,"title":"hoHy7bvnkJ4C","page":"3299","text":"Ne cherchez point le ſujet de votre bonheurlui diſoit-elle contentez vous de ſçavoir que vous êtes heareux & que vous renez dans mon cæur la place de l'homme du monde le plus aimable & le plus aimé. En pareille oc calion,peut-on être incredule:Non ſans dou te ,on ſe confie & on ſe laiſſe aiſément per fuader ce qu'on deſire qui foit veritable. Trafibule qui n'étoit point accoûcumé à ce plaiſir,montroit fans y penſer mille mar ques de la bonne fortune ; Alcibiade qui ne foupçonnoit point d'être fon Rival en vit pluſieurs ; la joye,la réverieſon inquietudeſes diſtractions furent expliquées de lui de la maniere qu'Aſpaſie le ſouhaitoit ; cufin elle fut fi bien ſervie qu'Alcibiade le crúc plus heureux qu'il n'êtoit."},{"instruction_id":425,"title":"hoHy7bvnkJ4C","page":"3301","text":"Vous n'êces ingrate que pour moy Madame lui ditil & je ſuis lemalheureux témoind'une action d'amour qui s'eſt paſſee ſur la terra ce entre d' Andelot & vous. Quoy que Ma dame de Brion n'eût aucune diſpoſition à rire avant que le Duc luy eût parlé elle trouva ce qu'il lui diſoit fi plaiſant qu'elle ne put retenir l'envie de le faire. Ce procedé l'ou . çrageoit & il eûr bien mieuxaimé de la cos lere & du reſſentiment qu'unmépris fi in > 3 jurieux. Il n'en comprenoit point le ſujet & je pense que s'il l'eût fçu il fe feroit exempté de faire connoitre à l’Admirale ce qui étoit arrivée."},{"instruction_id":426,"title":"aNYmNBcC-xcC","page":"3304","text":"Il y a beaucoupd'apparence pourfuivit la Reine que Mademoiſelle de Fromanteau en ufera com 2 me moi ; quand elle ſera dans ma condition & qu'elle n'aura pas trop depenchant à la jalouſie. Vous m'avez scoûjours été : fi..peufa ? Les premieres civilitez du Prince furent pour la-Reinet qui le recue avec fa douceur:& la tran quilité ordinaire & la preſence detant d'illuſtres sémoins * n'empécha pas."},{"instruction_id":427,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"3313","text":"Renee gouſta plus la ville mais ce fut aux deſpensde la ſantéqui en fur notablement intereſtéede ſorte qu'e ſtant arriuee à l'âge quirend les filles nubiles& vn parti s'eſtant preſenté pour elle à Ferrare elle ne velcur que deux ans auec ſon mari. Herculin ne ſe trouuant donc aucunement propre à la Cour ni par naturenipar inclina tion ſon pere le deſtina au terroir de Vincenzeoù il retournaauec la meſmc ioye que s'il fult al lé prendre poſſeſſion d'un Empireà quoi meſme aida beaucoup vn de ſes oncles,qui n'ayant point d'enfans le choiſit pour ſon heritier. Les enfans que Ceſarin & Aurelie eurent à Ferrare y demeu rerent & poſſederent les biens que leur pere y auoit acquis au ſeruice des Ducs ſes maiſtres."},{"instruction_id":428,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"3335","text":"En ce meſmetemps Alderic qui remuoit tou te pierre pour eſſayer de conquerir l'affection de Doriſtées'auiſa de gaigner l'eſpritde Praſilde' ſa cadettepour s'infinuer par elle dans celuy de l'aif née. Cellecy n'eſtoit pas belle mais affetée ; & dans cetteaffeterie elle auoit fort bonne opinion d'elle meline. Elle promit toute aſſiſtance au Ba ron en cela blaſmant ouuerteinent la ſorciſe de fa fæurquine ſçauoit pas reconnoiſtre dignement l'honneur qu'elle receuoit d'vne ſi auantageuſe fecherche."},{"instruction_id":429,"title":"yyJoAAAAcAAJ","page":"3336","text":"Trois jours apres ſon arriuee a la ville d'Ar lles auec Chriſant ſeuldeux jeunes hom mes ſe logerent dans la mesme hoſtellerie qu'euxcomme ordinaire aux Comediensou eſtans tous enſembles au ſouperces der niers venus dirent qu'ils eftoientl'vn le dem corateur& l'autre le portier d'vne troupe de Comediens fortis auant hier de Marſeille& qu'ils eſtroient enuoyez a cette ville pour y accommoder la place a leur Theatre."},{"instruction_id":430,"title":"1R06AAAAcAAJ","page":"3345","text":"Sulpi. cie fit un éclat de rire à cette propofition ; & regar dant Ovide avec autant de ſurpriſe que de malice : Comment pourriez vous lui dit -elle vous parta ger de cette forte fans que la Princeſſe ou Sulpi cie ſe plaignît de ce partage ? Mais ſi je ne connoiffois pas la cauſe de ces tranſports repartit Sulpicie ; & fi je pouvois me flater dela penſée que ma beau. té auroit allumé les feux dont je verrois les apa rences . . ."},{"instruction_id":431,"title":"b8_5fKTBsW4C","page":"3347","text":"Sur les diables familiers ce me ſem . ble ou quelque choſe de diablerie. Ceux de Beneit & d'autant devoient aller au marché Bourgueil& quelques-uns s'étans donné but pour partir de bonne heure il y eut un ſerrurier qui ſe Ieva plus matin que les autres & voyant que les compagnons ne ſe vouloient point lever le mit en chemin ayant fait plus d'une lieuë & aviſant qu'il étoit encores trop matin ſe voulut repoſer il échutqu'ilſe va jetter à quartier ſous une porence où depuis quelques jourson avoit attaché un larron qui gam Joit en Evêque champêtre: le ſerrurier s'en dotoit trés bien ; le jour venu ceux qui alloient au marché paſſantpar là il y en cur de joyeuxqui dirent qu'il falloit appeller cependu c'eſt bien dit: Hau compagnon hau hau veuxtu pas venir il y a aſſez que tu és là. Le dormcur qui étoit à bas qui ouït ce bruit s'éveilla > & répondit ouyouyhau hauje vay attendez-moy. Ces paſſans ſč trouverent lurpris extrémement& s'en fuirentcuidans quece fut le pendu qui eût parlé à eux & le ferrurier de courir aprés. Eux qui oyans ſes ferremens penſant que ce ſoit la chaîne da pendu parquoiils s'enfuyent: le ſerrurier appelle& plus iſ appelle & court ; & plus les autres tous épouvantez s'enfuyent& ne ceſſerent de courir qu'ils ne füffene à Bourgeuil."},{"instruction_id":432,"title":"hoHy7bvnkJ4C","page":"3352","text":"Celár entra comme Pompée achevoit ce diſcours. Murcie qui craignoir de n'eftre pas la maîtreffe de fon dépit,en la preſence d'un Amant qu'elle croyoit infidelleſe retira dans ſon cabinet& Pompée qui étoit en hu mcur de ſe divertirprenant un ſerieux ,qu'il avoit beaucoup de peine à foûtenir : Je cro yois ditil à fon Beau -frerevous avoir ren du mon amitié aſſez precieuſe pour'ne vous у voir pas renoncer publiquement comme vous avez fait. Si j'étois le ſeul qui fçeut le tort que vous faites à ma Familleje vous ay peutérre aſſez aimé pour cacher vôtre cris me ; mais que vous en ayez rendu Caron le témoin &que ce ſoit par mes ennemis que j'apprenne l'injure que vous faites à nôtre allianceha !"},{"instruction_id":433,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"3354","text":"Pour moy ie nepuisiamais repenſer àla gentillef feà la generoſitéà la ſingularité& à tant d'au tres rares circonſtances qui ſont autant de rayons fortansdela ſplendeur de cette Munificence Cardi nale que ie n'y trouuecommeà la manne de nou ueaux goufts.Soit que ie conſidere l'induſtrieuſe ſub tilité du Prelat ſoit l'integrité de ſon Officier ſoit la prudence de cette Abigail ſoit la moderation,ſoit fa iufte crainte ſoir ſon honorable refus. Seneque releue bien l'induſtrieux bienfait de celuy qui ietta vne bourſe derriere le cheuer de fon amy malade pour leſoulager en la neceſſité qu'il auoit eu honte de luy découurir.Etnos legendes fontgrande eſtime du demy manteau de S. Martin & des trois bour fos que Saint Nicolas Eueſque de Myre ietta dans le logis d'vne vefve qui auoit trois filles à marier ,& qui eſtoient en danger de ſe perdre. Et les faintes li beralitez de S. Charles Borromée Cardinalſont fort renommées en nosiours. Toutes ces actions ſont & pieuſes & dignes d'eternelle incinoirc."},{"instruction_id":434,"title":"aNYmNBcC-xcC","page":"3355","text":"Bajazet & Selim avoient tant d'antipatie l'un pour l'autre qu'il étoit impoſſible de les vor jamais d'accord ; Zeangir quoique né de Roxcla ne comme eux éroit d'un naturel doux & bien faiſant ; voyant une infinité de défauts éclat tans à Bajazet & à Selim il donna touce ſon amitié à Muftapha ; & dés qu'il put faire le voyage d'Amazic il conjura le Sultan & Ro xeiane de lui permettre de viſiter le Prince fon frere."},{"instruction_id":435,"title":"1R06AAAAcAAJ","page":"3366","text":"Aprés cela il entreprit avec les Altieri de faire le Theatre pour lesComediens à Tour de No ne qui étoit autrefois la priſon de Romeen cela il eut l'adreſſe de tirer de la Reine une fomme conſidérable pour aider à en faire la depenſe. Les Altieri y contribué rent auſſi & le Chevalier Acciaioli qui eſt admirable pour les belles decorations & pour rectifier l'ordre du theatreeut la Con duite del'entrepriſe qui auroit toûjoursbien reufli Gi le Comte d'Alibert ſe fut abſtenu Ce n'eſt pas qu'il prenne beau de jouer."},{"instruction_id":436,"title":"56FTAAAAcAAJ","page":"3372","text":"Et puis ce fameux coquin ne disoitil pas qu'il ressembloit à un grand royen ce que personne n'osoit ny manger ny coucher avec luyet que les gardes patuës qu'il avoit tout autour de soyempeschoient tous les ar chers du monde de le saisir au collet ? Mais nous verrons mieux les ruses et les avantages de nos Vagabondsen descrivant leurs especes. Il y a divers degrés de gueuserie aussi bien que de grandeur."},{"instruction_id":437,"title":"Dl1oAAAAcAAJ","page":"3377","text":"Que pretendil à voſtre aduis ? Caraufli toft quela trop grande abondance des viandes fait noftre dégouft les yeux feruent d'eſto mach ; & les conujez ſont à jeun que vous aciez deffein de regaletanx deſpens des Fo reſts. &descampagnes ,que vous auez de pouillées de leurgibier& de leurs oyfeaux. Maisquepeut on voirå voftre aduisdeplus ridicale. Que finous autres riches ruïnons les bois.& les champs ,afin qu'vne table foic chargéedetant de mctsrecherchezfi curicu . femento& qu'elle inuite des conuiez à va ſuperbe feftin qui ſerue ſeulement de ſpecta de à leurveuë."},{"instruction_id":438,"title":"nZhWAAAAcAAJ","page":"3379","text":"Ouvrez donc votre sein à l'eau que nous vous présentons ; qu'il en soit le réservoir . Soyez les vignes ; nous soyons les ormeaux . Cette grappe qui naguère étoit âcre et sans saveur est aujourd'hui plus douce que les rayons du miel : elle étoit dure elle est tendre et molle aujourd'hui ; elle avoit la couleur de l'herbe elle a maintenant celle de ce mé tal précieux qui tourmente si fort le coeur hu main. Si elle fût toujours restée à son propre rameau où elle se conserveaujourd'hui ,com ment fourniroit elle cette liqueur qui nous rend joyeux ?"},{"instruction_id":439,"title":"b8_5fKTBsW4C","page":"3383","text":"Voire mais dis-je Madame il ne peut toûjours duxerNon dea dit la bonne mere &c'eft pourquoi on ne nous donné pas lesétars de Judicature à cauſe que nous ré fiftons au droit & l'anéantiſſons. La Dame qui ouït dire à un Docteur proférantponendum jus : ho ! Vrament je n'y ſçaurois que faire : il yen aà ce bout de table qui diſent polli ble lesmêmeschoſes que nous diſonsici ; maisils les enfilent d'autre ſorte : je vous prie vous quilesoyez prenez y garde pour les ôter de cesmémoires & ý mettre vos intentions ; & vous pour le premier qui le ferez ſerez mis au catalogue desbons efprits ,c'eſt à dire vous ſerez déclaré bêre de bon eſprit. Or ſur tout prenez gardeà quelques petites gentilleſſes qui font ici réduites & les calculez avec leur diſtance & fous cette proportion vous trouverez un grand nota. ble ſecret excellent myſtére& myſtérieuſe excel fence ; il m'eſt échapéde vousdire cela le diableme Pa tiré du cul pour lemettre en votre bouche fai resen vôtre profit comme d'une belle joyeuſe ontile de bois."},{"instruction_id":440,"title":"-j4-NzQhQigC","page":"3388","text":"Il expoſe contre bi les derniers que vous avouez tous que le Diable d'argent eft neceſſaire pourſortir avec honneur de toutes ſortes d'affaires \" L même les plusembrouillées & les plusépi C neuſes. Que l'amour fait ragemais que l'argent fait le mariage & quevous con 200 cluez qu'ileſt impoſſible au Diablede venir haf à bout de ce que l'argent n'a pû faire."},{"instruction_id":441,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"3396","text":"Il voulut meſme y enuoyer Hermiogene : mais ce genereux AmyIçachant que Cyrus vouloit auſſi que Beleſis allaſt à Sufe le ſuplia de le diſpenſer d'y aller : n'o ſant encore ſe fier à luy meſme& craignant dene pouuoir voir ſortir Cleodore du Temple de Ce rez ſans quelque petit ſentiment de douleur s'il arriuoit que Beleſis luy perſuadaſt d'en ſortir & qu'il ſe racommodalt auec elle. Ainſi il n'y eut qu'Artabaſe ,Adufius Beleſis Alcenor & quel ques autres Suſiens qui eurent ordre de ce Prin ce de partir pour aller à Suſe : ils ne prirent toutes fois pas congé de luyſans luy teſmoigner le regret qu ils auoient de le quitter 'en vn lieu où ils l'euf ſentpû feruir : de ſorte que Cyrus pour recon noiſtre en particulier le zele que Beleſis teſmoi gnoit auoirpour luy; eſcriuit à Cleodore,pour l'al ſurer de la fidelité de ſon Amant."},{"instruction_id":442,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"3400","text":"Er cette diuine bonté exauca le defir & la preparation de ſon cøur & par le châu timent deſon corpspourucu à la conſeruation de ſon ame. Ce qui faiſoit chanter au Pfalmifte,que le iugement & la iuftice eſtoient la correction de ſon ſiege. Que vos coups ſont fauorables puis qu'ils donnent le falut! Ains apres vn tonnerre grondant & bruyant defcend vne douce pluye qui fait avancer les her bes. Ainſile figråer dont les fueilles ſont fi afpresporte vn fruit fi fuaue & fi doux."},{"instruction_id":443,"title":"EzeXgqfhMSkC","page":"3409","text":"De cette maniere ils ſe virent pluſieurs fois ſans accident. Mais une fois que Federic devoit aller ſouper avec la belle qui l'attendoit avec deux gros chapons à la broche le mari qu'elle n'attendoit point vint fort tard ; dont elle fut fort fâchée. Elle le fit ſouper d'un pe tit morceau de lard qu'elle avoit fait bouillir à part ."},{"instruction_id":444,"title":"DcxNAAAAcAAJ","page":"3429","text":"Car aprés tout que luy importeroit -il qu'un autre fut maiſtre du cæur de ſa Maiſtreſle s'il n'y pretendoit plus rien. Il l'aime encore vous dis-je & tout ce qu'on peut dire pour l'execu ſer c'eſt qu'il l'aime ſans le ſçavoir. Sans le ſçavoirrepliqua le Marquis : Cela ſe peut il ?"},{"instruction_id":445,"title":"hGSicAVlg_oC","page":"3442","text":"Prenez -y garde vous trouverez ſi ce n'eſt fortiſe que c'eſt pour lacom . modité : tellement que piété ſainteté juf tice aumône & toutes telles vertu ou actions qui en dépendent ne font prati quées que par le defir qui tend à la com modité ſous le voile d'hypocriſie . Si ce que vous dites eſt vrai il nefautplus prier Dieu."},{"instruction_id":446,"title":"-0OYu5EbSbkC","page":"3445","text":"Le moſaier accourut & retiradás fon petit batteau le Marquis,qui auoit beaucoup plusde peur & d'eſpouuante mét,que dedommage:car au contraire il en guerit,&perdit du tout ſa fieure quante. Il n'y auoit perſonnequi creatque Gonnelle erit. fait cela pour poyer le Marquis,quoique l'a . cte (čblait trop exorbitát. Le Marquis qui ai. moicGonnelle,neſçauoic que pofer& nefe pouuoit boopement reſoudre fur ce qui s'e. ftoit paffe ,notammēt pource qu'il eſtoit ada --uerey que Gonelle s'eſtoitmis ca la puiſsáce de ſon beau pere. Neantmoins eſtant de re tour à Ferrare,il remit à ſon conſeil l'affaire pour en iuger. Les Cooſeillers iugerent que le cas eſtoit temeraire& procedoit de mau . uaiſe relouté."},{"instruction_id":447,"title":"SIVgAAAAcAAJ","page":"3447","text":"Belle repartie d'un paiſan à un Bourgeois qui le vouloit railler. Il y en eutunquieſtant rencontrépar un Bourgeois qui faiſoit l'entendu ſouffrit pendant quelque temps ſes railleries : mais comme celuylà ſe moquoit de le voir aller pieds nuds ,& luy diſant par moquerie que quand les bas feroient rompus il luy en donneroit d'autresle bon payſan trouvant pour lors une belleocaſion à fe venger luy dit le vens ( uis obligé de voſtre offre."},{"instruction_id":448,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"3451","text":"Com me tout ce qui ſe faiſoit par les ordres de Cyrus,ne pouuoit eſtre indifferent à la Princefle Mandane; & qu'elle iugeoit bien que ces Dames ne ſortoient pas de Sardis fans ſa permiſfion ; elle eut vne fi vio lente curioſité de ſçauoir qui elles eſtoient& pour. quoy Cyrus leur faiſoit cette Grace; qu'elle ne pût sempefcher de. le demander au Roy de Pont lors qu'il la fut voir comme il faiſoit tous les ioursaux helires où il eſtoit lemoinsoccupé pour les affaires de la guerre & où le chagrin de Mandane te luv permettoit."},{"instruction_id":449,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"3472","text":"Comme le nombre eſt beaucoup plus grand des premieres que des der nieres luy reſpondis-ie 'il ne faut pas s'eſton ner de ce que vous dittes : & puis Madame l'inconſtance naiſt dans le cœur des Amans& non pas dans les yeux de leurs Maiſtreſſes : car enfin de tous les dons de la Nature celuy de la beau té eſt le plus grand. Ce n'eſt pas du moins le plus durable.repliqua t'elle & ie ne puis prel ques me reſoudre d'apeller bien 2 vne choſe ſi paſſagere & dont la douceur eſt accompagnée de tant d'amertume. En effet examinons vn peu ie vous en coniure quels ſont les plaiſirs de la beauté à celles qui la poſſedent : dans l'en fance elle n'eſt preſque pas ſenſible : dans la plus belle ieuneſſe elle occupe pour le moins autant qu'elle diuertit : on eſt enuiée des autres Belles : ou ce qui eſt encore pis on porte enuie à leur beauté. Si on eſtblonde on ne peut ſouffrir les brunes : fi on eſt brune on ne peut ſouffrir les blondes : & tout ce qui eſt ſeulement auſſi beau que ſoy dé plaiſt & donne du chagrin ."},{"instruction_id":450,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"3480","text":"Il chercha d'abord dans les Ti roirs de deux grands Cabinets qui y eſtoient & dont il fit rompre les Serrures : il ouurit pluſieurs Boittes qu'il y trouua : il regarda ſur toutes les Tablettes : dans des Vaſes qui eſtoient deſſus : il leua mefme les Tableaux & la Tapiſſerie : & il eſtoit tout preſt de reſſortirbien ſatisfait de n'a noir rien trouué de ce qu'il cherchoit ; lors que Dinocrate voyant yn voile de Gaze ſur la Tableoù il paroiſfoit y auoir quelque choſe deſſous,le tira & deſcouurit ce petit Coffre d'Orfevrerieoù eſtoient les Lettres d'Aglatidas. Dinocrate fit alors vn grand cry comme s'il euft trouué vn grand threſor : & Otane ſe raprochant en diligen ce auec vn battement de coeur eſtrange ; le prit& ſans conſiderer que l'ouurage en eſtoit admira bleil le rompit auec vne violence extréme."},{"instruction_id":451,"title":"4_RCAAAAcAAJ","page":"3483","text":"Mais ce boufon le voyant venirjugea aufli toſt qu'il auoit deſſein de luy faire vn affrontc'eſt pourquoy deſi rant lepreuenir par vn bafton qu'il treuua derriere la porte & commença de char.' ger mon Gentil homme à dire d'où ve nez vous le conduiſant depuis le plus haut eltage iuſqu'au plus bas redoublant touſiours les coups; toutesfois comme il fut proche dela ſalle il fit vne profonde reuerence à ce Gentil . homme& luy ditMonſieur excuſez ſi ie ne vous conduits ' pas plus auant car il m'eft defendu de pal ſer plus outre ."},{"instruction_id":452,"title":"Dl1oAAAAcAAJ","page":"3512","text":"Les luges meſmes sõt rauisque de ſem blables criminels ne paroiſfoient point deſſus leuis ſcelletres crainte aſſurement qu'ils ne les condamnent auec perilou qu'ils ne les abſol uent auec lâcheté ; & ils arment tout leur cre dit contre vne indigence criminelle,ils font in placables,ils cherchét par vne nouvelle ſeucrité + des ſupplices extraordinaires lors qu'vn pau . ure a faitou dit quelque choſe qui mcrite la colere des Magiſtrats ,& qu'il eſt de la reputa tion des lugesde venger publiquement les deſordres ."},{"instruction_id":453,"title":"UAc-AAAAcAAJ","page":"3522","text":"Il ſe hâta de ſe deshabiller pour ſe mettre au lit avec ſa chére & indi ſpoſée Maîtreſſe pour la fecourir pour la fortifier autant qu'il lui ſeroit poflible par vore de compenſation des penſées finiſtres & delavantageuſes qu'il avoit conçeûës d'elle; bien réſo lu de faire à Villaire ſa leçon & de n'ajoûter plus foi fi légérement à de faux rapports."},{"instruction_id":454,"title":"EzeXgqfhMSkC","page":"3526","text":"On lui dit à Palerme qu'elle avoit été don -née au Roi & qu'elle étoit à la Cube. Cette nou .velle l'affligea extrêmement & le fit déſeſpérer de la ravoir jamais. Cependant réſolu d'attendre le dénouement de la deſtinée il renvoya ſa frégate dans le deſſein de demeurer à Palerme. Comme il n'y étoit connu de perſonne il ſe promenoit hardi ment tantôt d'un côté tantôt d'un autre. Paſſant un jour devant la Cube il la vit à la fenêtre & en fut yû de quoi ils eurent bien de la joye l'un & l'autre . Le Cavalier conſidérant que le lieu étoit ſolitaire s'approcha de la belle le plus qu'il put ; mais tou . jours aſſez près pour l'entendre & en être entendu. La belle ſans perdre le tems en diſcours inutileslui dit comment il devoit faire pour la venir voir & lui ordonna de ſe retirer."},{"instruction_id":455,"title":"QRk6AAAAcAAJ","page":"3528","text":"Toutefois ic ne veux pas aprendre à ioüer du flagcolle comeluyde l'eau ni de la cornemuſe non plus : car ic nie ſoutiens Letoi d'auoir oüi dire que Minerue s'eſtant mirée dans perce vne fontaine en ioüant de la fuſteelle laietta in copce continent,parcequ'elle s'eſtoit veuë trop laide en tant lechma ere cette action ou il faut trop enfer les iouës. lene veux pas deffigurer mon viſage. Le luch la pour at guytarre la viole la mandore & le ciftretece font pour nous altres Bergers releueż ; & les clé qu fuſtes i les pipeaux les chalemies ; & les Kerai Lors corneinuſes ſont pour les Bergers qui font d'vne stien 1 plus balle clalle comme Carmelin & quelques autres de ce païs."},{"instruction_id":456,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"3535","text":"Er deux des luges qui l'auoient condamné à la mortde diuerſes maladies peritér dans l'an & iour. Ceux qui deuoient à Polydore furent contraints à payer parla Seigneurienon à la vefue & aux orphelinsmais au threſor pu blic à cauſe de la confiſcation. De ceſte forte ils furent fruſtrez de leur attente& l'anathemede meura dans le fiſque.Lafemmede Polydore ayát ſauué ce qu'elle pût du debris de ce naufrage ſe retira à Milan auec ſes enfans où elle publia la perfidie & la deſloyauté dont on auoit vlé enuers ſon mari."},{"instruction_id":457,"title":"1R06AAAAcAAJ","page":"3536","text":"Pourquoi cette politique & ces précau tions ? Non non Me cene ce n'eſt point l'uſage qu'il faut accuſer de ce deſordre; la legereté des maris a leur ſource en cux. mêmes ; & s'ils établiſſent dans un temps ce qu'ils aboliſſent dansun autre c'eft que leur cæur leur ins. pire avant la poffeffion ce qu'il ne leur inſpire plus quand leurs defirs ſont fatistáits . Mecene voulurguerir Terentia de ce foupçon ; & lui proteſtant avec mille careffesque les reproches étoient injuftesil tira d'elle des diſcours fi teadres & fi delicats qu'ils pafferent juſqu'au coeur de Craſſus. Il en ſentit des émotions extraordinai . res ; & ſe trouva dins un trouble mêlé de tranſports qu'il n'avoit jamais éprouvez . Il demeura dans ce jardin long temps aprés ces deux époux s & en ſortit le plus amoureux de tous les hom mesMecene fata cette manie lelendemain dans un fel tin qu'il fit au même Domitius & aux plus nobles d'entre les jeunes Chevaliers Romains."},{"instruction_id":458,"title":"V3MVAAAAQAAJ","page":"3549","text":"Il pretendoit s'en aller aprés cela ; mais elle l'arrêtant par le manteau ; le tira malgré lui con tre une fenêtre ou elle commença à lui faire tant dereprochesquepourn'y erre plus expoſée à l'avenir il reſolut de la deſaburer. Mais comme il avoir l'honéreré de ne lui pas dire les choſes tout à cru elle ne voulut jamais les comprendre de ſorte que voyant qu'il perdoit fon tems; c'en eſt trop Made moiſelle lui dit-il & puis que vous voulez que je vous parle François je vous conſeille de chercher parti ail. leurs. Je ne puis pas vous aimer davan tage & ſensqu'ilſoit neceſſaire de vous dire pourquoi j'ai mes raiſons pour vous quitter."},{"instruction_id":459,"title":"DSf2xg9AjuEC","page":"3559","text":"Pour cela il prie l'habic d'unc pauvre femme qui avoitſoin de nettoyer une petice rue voiline; fe barboüilla un peu le viſage qu'il avoit affez propre à favoriſer un dé gulement de cette nature ; & dans cet > équipage il alla fe pofter à heure induë > fous les fenêtres de la Belle qu'il vouloit tromper. La coûtume qu'elle avoit deme diter le ſoir aprés avoir fait retirer ceux qui la ſeryoient lui étoit connue. Il com. Mença donc de jouer ſon rôle pouſſa quel 5 ques consplantifs ,3 & ne les continua pas long tems fans voir ce qu'il avoit bien crű qu'il verroit. On ouvrir la fenêtre >on lui fit quelques queſtions & il ni eut pas plûtôt réponducomme femme qu'on s'em prella pour le ſecourir."},{"instruction_id":460,"title":"DAtBAAAAcAAJ","page":"3569","text":"Evang los . Elle auroit eu prelque autant de droit de dire 6. Merope eut un fils de ſon mariage avec Chrcfphont qui fut comme ſon pere Roi des Pyliens& fucceda à ſa couronne & à la va leur. Il s'appelloit Æpitus& fut la fouche des > Rois Ægyptiens illuftre branche des Heracli Pail. des ,comme on peut voir dans Pauſanias. b. Comme il étoit largeils profiterent de l'eſpace pour y ajoiner un hui tiéme menſonge & poury faire tuer les deux freres Polynice & Iteocle enſemble d'un coup fourré & mutuel qu'ils ſe porterent l'un à l'au 3 tre en inéme tems."},{"instruction_id":461,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"3571","text":"Pendant le 28 diſcours de Dinocrate Ameſtris ſouffroit des maux incroyables qu'elle n'oſoit faire voir : les Dames qui eſtoient là & qui ſçauoient en quel 2 eſtat eſtoient les choſes,eſtoient bien fâchées d'en tendre ce qu'elles entendoient: & pour moy i'en . eſtois ſi en colere que ie ne pouuois preſques in terrompre Dinocrate; qui faiſant ſemblant de ne ſçauoir point qu'Ameftris atloit eſpouſer Aglati das continua de dire que ce qui luy auoit fait le mieux reconnoiſtre que c'eſtoit effectivement luy 1 qui auoit tüé Otane eſtoit que l'Eſpée qu'il auoit retirée du corps de fon Mailtreeftoit aſſurément à Aglatidas; ne pouuant pas s'y tromper eſtant auſſi remarquable qu'elle eſtoit & la luy ayant yeuë ſi ſouuent."},{"instruction_id":462,"title":"h8otAAAAMAAJ","page":"3575","text":"Et fut trouvé par fa confeffion & preuve qui fut faicte par commiffaires ſur le lieu que en ce monaſtere y avoyt efté mené ung grand nombre de gentilz femmes & autres belles fillespar les moiens que ce cordelier y vouloyt mener cette damoiſelle ce qu'il eut faict fans la grace de Noſtre Seigneur qui ayde tousjours à ceulx qui ont eſperance en luy ."},{"instruction_id":463,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"3595","text":"Apres qu’Artamas luy eut fait remarquer qu'il s'eſtoit trompé ils furent encore reconnoiſtre le Tertre : & ils obſeruerent meſme ſi la Plaine à l'endroit qu'il la faudroit trauerſer pour aller at taquer ceux qui ſeroient dans le chemin n'a uoit point quelque défilé capable d'empeſcher la Caualerie d'aller viſte commeil faudroit qu'el le fiſt pour ſurprendre les ennemis & .pour ef uiter les coups de trait le pluſtoſt qu'ils pour roient."},{"instruction_id":464,"title":"McxNAAAAcAAJ","page":"3603","text":"Aprez cela je ne ſçay de quelle ſorte il avint que je metrouvay dans le ciel car vous ſçavez que tous les fonges ne ſe font ainſi qu'à baſtons rompus. Voicy les plus fantaſques imaginations que jamais aucun eſprit ait euës ; mais écoutez tout' ſans rire je vous en prie parce que fi vous en riez vous m'émouvrez par avanture à faire le même & cela fera du mal à ma teſte qui ne ſe porte pas trop bien . Ha mon Dieu !"},{"instruction_id":465,"title":"OB9aAAAAcAAJ","page":"3605","text":"Il fut tout le jour en ſen tinelle : Et comme le Marquis le fçûtil envoya querir ſur le ſoir une eſcovade du Guet qu'il fit cacher dans des Allées proche la mai ſon de la Comteffe. Alors il fortit à pied avec un Laquais qui te noit un flambeau . Le Chevalier l'ayant apperçû fut droit à lui l'é pée à la main. Le Guet qui n'étoit qu'à quatre pas de là ſe jetta tout d'un coup ſur lui & l'emmena au petit Châtelet. LeMarquis retour na auffi -tôt chez la Comteffe lui di te ce qui venoit d'arriver dont elle penſa étouffer de rire."},{"instruction_id":466,"title":"EzeXgqfhMSkC","page":"3607","text":"Le Medecin l'ayant régalé plu ſieurs foislui dit un jour familiérementqu'il étoit ſurpris que lui & Bulfamaquequi n'avoient point de bien fuſſent auſli gais & auſſi contens qu'ils l’é toient ; & le pria de lui apprendre leur ſecret. Le Brun trouvant la demande impertinente réſolut de lui faire la réponſe qu'il méritoit. Je ne dirois pas à un autre comment nous faiſons ; mais comme vous êtes de mes amis je ne ferai pas difficulté de vous le dire à condition que vous n'en parlerez à perſonne. Bulfanaque & moi ſommes joyeux & contens & peut-être plus contens que vous ne ſçauriez croire : cependant je veux bien vous dire que le revenu que nous avons ne ſçauroit nous entretenir d'eau. Avec cela nous ne dérohons point ; mais nous allons en courſe & gagnons ſans faire tort à perſonnetout ce qui nous eſt néceſſaireou que nous ſouhai tons. Voilà ce qui fait que nous vivons agréablea ment."},{"instruction_id":467,"title":"rthNAAAAcAAJ","page":"3609","text":"Simon Stok lors qu'il étoit gene yal de fon Ordre des Carmes. Outre qu'en nous le dominant ellenous a enrichi detous les Treſors de la gracehonoredu titrede ſes enfans de même de ſes Freresarme contre tous les perils de la vie fortifié contretoutesles atteintesduDemon nom mement à l'article de lamort de dunneune finguliere facilité de nousgerentir ou tout-à-fait des peines du Purgatoirep4 du moins de les bientôt terminer."},{"instruction_id":468,"title":"hoHy7bvnkJ4C","page":"3620","text":"Je ne vous ſuis donc pas redoutable »par ce que je puis auprés de la Reine \" repartitelle à cauſe qu'elle vous trouve le plus aimable de tous les hommes . Vous penſez déja en être aimé on ne va point fi viſte avec elle fi vous ne me ménagez davantage je ne vous apprendray jamais les moyens d'e. tre heureux dans peu de teins. Vous épars gneriez bien des peines à Thelemis-li vous vouliez lui dire ce fecrer reparric il en riant. Laiffons Thelemis reprit elle d'un air ſerieux quand on en ſçait au tant que lui on n'eſt pas fort à plaindre\"; parlons de la Reine 2 me direzvous la perisé : Il lui promit."},{"instruction_id":469,"title":"-G8GAAAAQAAJ","page":"3627","text":"Quand Ide vit que ſon maître & fes Dieu le Maître lui demanda fon nom 2 gens étoient tués elle prit lafuite par un elle lui répondit : Je me nomme Ide nous petit ſentier qui la conduiſit auprés d'un ſommes partis quarante Gentilshommes au focher ou elle paſſa la nuit. Le lendemain ſecours de l'Empereur qui eſt en guerre matin elle avoit une telle faim & une ſi avec le Roi d'Eſpagne nous avons trou grande ſoif qu'elle ne pouvoitpreſque pas vés dans notre chemin des Eſpagnols qui marchercependant elle futobligée de étoient embuſquésdans une forêtde tous pouſſer fon chemin juſqu'à deux heures mes compagnons je ſuis le ſeul qui ait pu après-midialors regardant ſur la droiteéchapper à leur fureur ainſ Seigneur-moi elle apperçut une troupe de voleurs qui rendez-moi mon cheval & montrez buvoient & mangeoientelle avoit une le chemin de Rome vous meferez bien faim ſi grande que bannillanttoute crainteplaiſir. Non lui répondit le Maître nous elle approcha vers eux quand ils la vine le ferons point vous reſterez avec rentils dirent entr'eux : Ce jeune Ecuyer nousnous vous apprendrons à voler & eft monté ſur un très-beau cheval & ce ſi vous réſiſtez je vous tranche la têre . ſera pour nousquand Ide approcha d'eux Seigneurdit Idevous me demandez elle les falua humblement &leur dit : s'il une choſe que je n'ai pas coutume de faire vous plaiſoit de medonner à manger je & puiſque l'un de vous me défie qu'il paierois bien volontiers mon écor ; ami'vienne & ſi je nepuis lui réſiter faites lui dit un des voleurs y a-t-il quelqu'un de moi ce qu'il vous plaira je paierois avec vous dans la forêt. Seigneurs leur trop cher votre dîner li je vous abandon dit Ide Dieu meconduit alors un d'eux nois mon cheval . prit le cheval par la bride & dit aux auAlors un des voleurs lui dit : Puifque tres tenez -le bien quant à moi fon chevous êtes ſi hardi je veux jouter avec valne m'échappera pasquand Ide ſe vit vousſi vous m'abattez par terre vous ainſi allaillie elle eut bien peur elle n'oſerez de notre compagnie mais ſi je vous fa pas ſe défendre & elle leur dit : Seiabats je vousprendrai votre cheval votre gneurs que gagnerez vous à me faire mouépée & vos habits. tir ?"},{"instruction_id":470,"title":"0DfyVWOzQBcC","page":"3640","text":"Car à la verité les plus grands ont l'eſprit plus elleué & melpriſent les choſes bal ſes comme au contraire les eſprits bas & pe ſans n'ont autre ſoin que de s'attacher à la con fuſe apparence du monde& aux choſes ſeruiles ſelon leur baſſe condition & telle cltoffe d'eſprits ne vaut rien pour l'vſage de la vertu ſinon en tant qu'ils rendent leur obeyſſance aux Supe rieursencore bien fouuent ne ſe trouuent ils ca pables de ce deuoir s'ils ne ſont eſmeuz par l'e xemple des mieux nez dont la conuerſation leur eft fort neceflaire. Abbregé des Princes Chreſtiens du Chevaliers dont l'hiſtoire de Chriferionte est remplie."},{"instruction_id":471,"title":"1R06AAAAcAAJ","page":"3642","text":"Le Mar quis Delmonte étoit fi charmé de la belle Rigaqu'il reſolut deſormais de fixer ſes amours en la perſonne ainſi il faiſoit ce qu'il pouvoit pour faire l'agréable il de penſoit plus qu'à l'ordinaire regaloit fou vent ſa Maîtreſſe avoit ſoin de s'informer des nouvelles modes pour lui en faire part: Il étoit libéral envers les Domeſtiques de la Dame & autres qui l'aidoient dans ſes amours."},{"instruction_id":472,"title":"VkUGAAAAQAAJ","page":"3655","text":"Et Pierre dit au patron ne vous ſouciez je vous payerai bien car je le veux porter de ce lieu où il me plait : & quand le Patron entendit la volonté de Pierre fur content. Pierre paya le patron de ſon port & le patron lui dit d'apporter fon fel & ſes befognes : car tantôt vouloit partir car le vent ſe levoit & cette nuit trouva hun vent vinrent dans une ille'appellée Sagona là prirent eau douce & Pierre étoit las d'être en mer defcendit à terre & quand il y fut il commença à cheminer en cette Ie."},{"instruction_id":473,"title":"V3MVAAAAQAAJ","page":"3660","text":"Si c'éto't le Comte de Soillons qui vous tint les mêmes diſcoursla choſe changeroir denature. Nous ſçavons bien que vous ne lui êtes pas toutàfait fi cruelle ; cependant fi je l'oſe dire c'eſt un effet de votre peu de diſcernement ? Je puis bien autant que lui quoi que je ne fois pas Prince & pour peu qu'il entre d'ambition dans vôtre attachement vous trouveriez beaucoup mieux rôtre compte avec moiqu'avec lui . Maisquedis-jeje ne ſuis pas ſi heureux qu'il entre aucuné conſideration dans l'amour que vous lui fortez."},{"instruction_id":474,"title":"56FTAAAAcAAJ","page":"3662","text":"Des Faux Bourdons ou des Pelerins sans devotion. Des Sonneurs de cloches . Des Racheptez ou des Esclaves. Des Conseillers aux accouchées 58 XI . Les Charlatans ou les Forfantes 60 XII . Des Ulcerez ou des Enchapponez Pleureurs . Des 71 XIV . Des Testateurs 72 XV . Des Safraneurs Miraculeux 74 XVI . Des 76 XVII . Des Baigneurs 78 XVIII . Des Donneurs de change 80 XIX . Des Apostolistes . Des Presteurs ou des Usuriers 86 XXI. Des Chefs des Gueux appelez Protobianti 88 XXII ."},{"instruction_id":475,"title":"h8otAAAAMAAJ","page":"3699","text":"Amour qui n'eſt jamays en ung eſtatne peult endurer qu'il vefquit longuement en ce repos ; & le meiſt en telle gloire & eſperance qu'il ſe delibera de faire congnoiſtre ſon amourpen fant que quant elle feroyt congneue elle au royt occaſion d'augmenter . Et ung jour que ceſte grande dame alloyt au jardin la damoi ſelle Jambicque s'en alla pourmener en une aultre allée . Le gentil homme la voſant ſeulle s'advancea pour l'entretenir& faingnant ne l'avoir poinct veue ailleurs luy diſt : Mada moiſelleil y a long temps que je vous porte une affection ſur mon cueur laquelle pour paour de vous deſplaire ne vous ay oſé revel ler ; dont je ſuis ſi mal que je ne puis plus por ter ceſte peyne ſans morircar je ne croy pas que jamais homme vous ſceut tant aymer que je faitz."},{"instruction_id":476,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"3700","text":"Galerio bien aiſe de la voir en cette humeur & qui prenoit plaiſir à luy donner de ſemblables af fauts pour allumer ſon amour pour luy par la ia louſie continuë ſes propos & ſes viſites. Ce qui met cette furieuſe femelle en vne rage deſeſperée& comme la ialouge eſt vn feu qui s'allume de tout bois & vn malauquel tout ſert d'entretien & peu de choſes de remede; quoy que Galeriodiſe qu'il recherche cette fille pour la faire épouſer à vn de ſes amiselle croit que ce n'eſt qu'vn voile pour la poſſeder plus couuertement & pour don ner quelque couleur à ſa propre paſſion. Et à la yerité outre la paſſion qu'elle auoit pour cet hom me ſon propre intereſt neluy eſtoit pas peu con ſiderable ."},{"instruction_id":477,"title":"QRk6AAAAcAAJ","page":"3710","text":"Lyfis pourſaiuant toufiours fon chemin arriua vers un cofté de lamontagne& ſe ſougenant que dans lesliures qu'il auoit leus,les Bergers interro geoient lEcho en de pareils lieux que ceſtui-cy il fut d'auis de les imiter& de conſulter céț oracle qu'il croyoit auſſi infaillible que celuy de Del phe. Nyniphe langoureuſece dix il d'vne voix éclatante i'ay conté tantoſt mon tourment à tous ces deſerts Pas-tu bien ouy . Et tout auſſi toft il y eut vn Echo qui refpondit Ony. Il fut fi rauy d'entendre cette voix qu'il conținua ainfi de par ler . Que feray-je pour alleger mon mal : dy-le moy maintenant que ie fay mis en euidence."},{"instruction_id":478,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"3717","text":"Cependant le ſou uenir de Mandane fut toute ſon occupation & toute celle du Roy d'Affirie durant cettemarche: & lors qu'ilseſtoient contraints d'eſtre enſemble& qu'ils ſe ſurprenoient tous deux en cette relve rie dont ils s'imaginoient aiſément le ſujet ils eir auoient du chagrin : & ils euſſentbien voulu cha cun en particuliereſtre ſeuls à penſer à cette Prin ceffe."},{"instruction_id":479,"title":"SIVgAAAAcAAJ","page":"3719","text":"La fentence don née le ſurplus de l'argent fut delivré des 'le moment & le Cabaretier s'en alla re formerfonenſeigne qui confifta ſeulement à oſter un P.de forte qu'au lieu qu'il y avoit auparavant au Borgne qui prend il y avoit au Borgnequirend ,& à fairechanger quel que peu de choſe du tableau."},{"instruction_id":480,"title":"s_47AAAAcAAJ","page":"3728","text":"Clodion eſtoit eſmerueillé de veoir ce chien faire telle feſte à Gataru veu qu'il fouloit eſtre ſi mauuais aux autres. Or ils trouuerent bien à ſoupper en ces pauillons& quand vne bonne partie de la nuia fut paffeePolendos arriua auec ſes deux compagnonsleſquels ſ'eſtoient eſgarcz& d'a uanture auoient rencontré vn eſcuyer du Comte fai ſant de grandes plaintes auquel ils demáderent qu'il auoit . Quand Polendos eut entendu de luy tout le fait ,lc Comte d'Acane eſtoit -il donc icy? Et lors ayans fait retourner quant & eux l'eſcuyer pour leur monſtrer le pauillon ils mirent tous trois le pied à terre & trouuerent legeant auecques Pride à leur plaiſirqui faiſeient le guetcraignans quelque charge. Parquoy tout auſſi toſt que Gataru les ſén ſiç venir il ſortit de grande furie tenant ſon eſpee au poing."},{"instruction_id":481,"title":"s_47AAAAcAAJ","page":"3737","text":"Voftre departementreſpondit ellem'eſt treſ -ennuyeuxmais ie vous aime tát qu'il m'cſt force de prendre patience afin que vous gardiez vo ſtre promeſſe vous ſuppliant auoir ſouuenance de moyſans auoir eſgard à ma ſottiſe :car ſi i'ay fait tout ce que vous auez vouluç’a eſté pour la grande ami tié que ie vous portoys. Madameie le ſçay bien ref pondit le cheualier & pour celte cauſe ie vous de moureray toute ma vie obligé& là où vous me co manderez ie laiſſeray toute autre choſe pour vous venir faire feruice. Adonc le Roy appella Dom Douard qui eſtoit ſi faſché à l'encontre de Bellagerqu'il n'entendit pas ce que le Roy luy dit& le pria inſtamment de luy donner congé pource qu'il ne pouuoit plus demeurer là."},{"instruction_id":482,"title":"uCBjYiEs1TQC","page":"3743","text":"Le valeureux Alcydamas ſembloit ceiour-làplushaut que de couſtume& auoit ie ne ſçay quoy d'eſtincelane dans les yeux & de reſplendiſſant ſur le viſagequi le faiſoit pareſtre quelque Dieu deſcendu en terre pour le ſecours de la Grece & de l'Empire Romain . Onvoyoic flotter ſes plumes blanches & incarnates par deſſus les rangs qu'il ſurpaſſoit de toute la teſte & ſa ſeule mine ſembloit inſpirer vne partie de ſon grand courage à ceux qui alloient combattre ſous ſa conduitte."},{"instruction_id":483,"title":"dCjxgOX_mjkC","page":"3752","text":"Il prit ſi bien ſon temps qu'il y arriua ſur le midy au temps qu'elle eſtoit à table auec I naque & il fit fi peu de bruit en s'approchant du Logis qu'il deſcen dit de Cheual ſans que perſonne y priſt garde ; ſibien qu'on le vid en trer dans la Salle auparauant qu'on euſt ſceu qu'il venoit ."},{"instruction_id":484,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"3780","text":"Il eſtoit ſi neuf & fi groſier au commencement qu'il ſeruoir de mocquerie & de riſce à tous les autres domeſtiquesleſquels en faiſoyentcomme les autres oyſeaux du hybou ou da Duclui don nans ſans ceſſe des attaintes& des huées. Ce vi lain dans la groſſiereté auoit de la malice,& cou uoit vn fiel d'aſpic dedans ſon cæur. Il eſtoit de ces niais qu'en ce lieu là ils appellent de Sologne (contree du Berry ) qui ne ſe trompent qu'à leur profit. Il n'y a rié de ſidangereux que ces eſprits gros & lombresce ſont des ferpens gelez& qui picquent mortellement quand ils commencent à ſe deſgourdir.Il faiſoit tant de fautes,tantoſt par lourdiſc tantoſt parmeſchanceté ,qu'il falloit touſiours auoir la inain ſur lui& lui faire entrer l'eſpritpar les ouucrtures de lapeau.Ilyauoitvn valet d'eſtable ordinairement deſtiné à le fouët ter,& qui ſe deleétoit en ces executions. Les fer uantes le tempeſtoyent ſans ceſſe & lui repro choyent continuellement ſes fottiſes & les Ala gellations auec des fornettes & des mocqueries quile faiſoyent creuer de deſpit."},{"instruction_id":485,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"3785","text":"Le Viceroy demande qui eſt là. Lots le Ruſtique le ſentant éueillé pouſſe la porte la penſant enfoncer; mais y trouuant de la reliftan ce il répond qu'il a beſoin de quelque choſe qui eſtoit dedans la chambrettele ſuppliant d'ouurir. Le Prince luy repliqua qu'il repoloit& qu'il n'e ftoit pas reſolu de ſe leuer qu'il s'en palsárs'il pouuoit iuſques au lendematnAlors ce Ruſtre d'un ton plus haut & plus poignantauec des exe crables blafphemes commence à vſer de menaces d'entrer par force ne voulant pas cftre par vn étranger gourmandé dans la maiſon."},{"instruction_id":486,"title":"LE-sTAJ06_oC","page":"3802","text":"Les Negre ponts n'en manquoient pas auſſi d'une bonne : car comme il y alloit de leur reſte ils auoient mis ſur pied ce qu'ils auoient de forces. Mais d'autant quele Roy eſtoit jeune,& encor incapable de commanderl'ambition de le faire pour luytenoit en diuorce les Grands& fai ſoit que les affaires n'alloient qu'à pas deplomb.Cequiſembloit aux vns veil le à l'Eſtateſtoit eſtimé par les autres ouvain ou prejudiciable: & fe prefu mans eſgallement capablesperſonne ne vouloit eſtrecommandédans ceſte diuiſion naiſfoit la foibleſſe & la ruïne i infallible du Prince."},{"instruction_id":487,"title":"OzJHCqmzG00C","page":"3803","text":"Vous le voyez me dit-il: La ſituaporzno. tion de Tyr eſt heureuſe pour la naviga tion. Les Tyriens furent les premiers ( s'il en faut croire ce qu'on raconte de la plus obfcure antiquité ) qui oferent se mettre dans un freſle Vaiſſeanà la merci des vagues'qui dompterent l'orgüeil de la Mer qui obſerverent les Aſtres qui réinirent çant de Peuples que la Mer avoit ſéparez ... lesTyriens font indu ftrieux parienslaborieux fobresmen nagers. Ils ont une exacle police."},{"instruction_id":488,"title":"h8otAAAAMAAJ","page":"3807","text":"Et ſe doubta que ce fut quelque maling eſperitayant oy dire à quelque ſot preſcheur que qui auroit veu le diable au viſaige l'on ne ayme roit jamais ( 1). En ceſte doubte là fe delibera de ſçavoir qui eſtoyt ceſte là qui luy faiſoyt fi bonne chere ; & une aultrefoys qu'elle le manda porta avecq luy de la craye dont en l'embraſſant luy en feyt une marque sur l'ef paulle par derriere ſans qu'elle s'en apper ceut ; & incontinant qu'elle fut partye s'en alla haſtivement le gentil homme en la chambre de fa maiſtreſſe & ſe tint auprès de la porte pour regarder le derriere des eſpaules de cel les qui y entroient ."},{"instruction_id":489,"title":"JwggGtg9mlQC","page":"3811","text":"Mais quand il eſt queſtion ajoûte S. Auguſtindetraiter avec les Infidéles i nc faut jamais s'écarter des bornes de la douceur :la violence eſt défenduë dans ces fortes de remontrances il faut éclai. rer les cenebres des Payens avec un cal me d'eſprit qui ne fafie rien paroître de trop animé&qui ne vienne en effet que d'une charité deſintereſſee& d'une pure affection de leur falut ‫ ;ز‬enforte que ja mais on ne les preſle avec violence."},{"instruction_id":490,"title":"EzeXgqfhMSkC","page":"3829","text":"Je vous répondrai quand j'aurai fait des queues à ces Rats. Le Brun faiſant enſuite l'embarraffe fui dit qn'il étoit perſuadé qu'il feroit pour lui de grandes chofes ; mais qu'auſli ce qu'il lui demandoit étoit très-grand quoiqu'il le regardât comme quelque choſe de médiocre . If n'y a perſonne au inonde ajouta -t-il pour qui je vouluſſe faire une choſe de cette nature . Mais com me je vous aime & que vous m'en priez avec une ſageſſe qui me charmeje ne puis rien vous refuſer. Vous êtes ſenſible à la beauté & c'eſt pour moi un engagement nouveau à vous obliger. Mais vous me permettrez s'il vous plaît de vous diré que mon crédit eſt beaucoup moindre que vous ne croyez ."},{"instruction_id":491,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"3841","text":"Le Perigordin lui replique qu'il n'eſtoit pas homme à lui rendre conte de les actions,ni de fes geſteslui laiſſant la liberté de les interpreter en la façon qu'illes voudroit prendre. Cela c'eſtoit en termes de furie Françoiſe lui mettre le mar ché à la main.Le Gaſcon lui repartit,que ſon deſ pit eſtoit de voir vn ſi digne mouchoir en ync main indigne& ſon odeurinutilemét employée aupres d'vo nez incapable de la ſentir."},{"instruction_id":492,"title":"McxNAAAAcAAJ","page":"3846","text":"Elles m'entourerent & s'en vindrent auffi frapper ſur les miennes de ſorte que la parience m'échappant je fus contraint de leurrendre le change. Confide . rant à la fin que je n'eſtois pas le plus fort jeouvme fauvay dans un cabinet que je trouvay ert & donttout le plancher eſtoit cou vert de roſes à la hauteur d'une coudée. Ele les me pourſuivirent juſques-làoù nous nous roulâmes. Enfin elles m'enſevelirent ſous les fleurs ou ne pouvant durer je me relevay bientoft mais je ne trouvay plus pas une d'elles ny. dans le cabinet oy dans la ſalle. Je rencon tray ſeulement une vieille toute relle qu'Ain gaihe en verité qui me dit baiſez moy mon fils je ſuis plus belle que ces effrontées que: vous cherchez."},{"instruction_id":493,"title":"hGSicAVlg_oC","page":"3850","text":"Et là là Muncus caro damo nią le monde n'a cure de Moines. CujasCette belle haquenée de bran nous a fait per dre la pierre à caſſer les cufs. Non a non j'y ſuis : Il y avoit près Saint Yves un jeu ne gentilhommelogé en chambre garnie feul en fa chambre & ceci avint durant qu'il y avoit grand débat entre les Moines & les Miniſtres pour décider qui étoit le mieux dir c'eſt demivie que d'être ſoul : ou c'eſt demi vie que de rire ſur quoi ils fc confondoient comme Herctiques ."},{"instruction_id":494,"title":"U91AAAAAcAAJ","page":"3863","text":"Ce fut un piege bien adroit que Sigibrite tendit à nos malheureux amants & qui ne lui donna que trop de clarté. On ne ſe défioit là de rien & mille petites circonſtances ne la confirme rent que trop dans ces penſées : elle voulut despreuves certaincs& elle imagina la ruſe du monde la plus ſubtile& de laquelle on ne ſe pou voit garentir."},{"instruction_id":495,"title":"DSf2xg9AjuEC","page":"3884","text":"Ce parti qui auroit été ſansdoute lemeilleurne futpourtantpasceluiqu'elle choifit. Elle en prit un tout different de ceux que je viens d'expliquer ce fut d'épouſer le Cava Jier ; & elle s'y dérermina d'autantplus aiſe. ment qu'il la vangeoit entierement de fa parente qu'il reparoit tout le tort que l'é 9 clar de l'avanture auroit pû luifaire dans le nionde & qu'il s'accommodoit auſſi à ſes maximes de pieté qui ne permettent pas les vengeances noires ."},{"instruction_id":496,"title":"hGSicAVlg_oC","page":"3889","text":"Qui eſt ce qui parle de bran ? Qui vous puiſſe brider les jouës. Et bien Madame ladeflus e je vous demande combien un étron a de qua litcz ? Prenez donc uin étron & y.mettez le nez il pura ,mettez у des des dents il ferą trouvé de mauvais goût ſi vous n'êtesdegoûtez que vous ne trouviez pas la merde bonne frottez-vous en le nez il vous barbouillera ; a ha !"},{"instruction_id":497,"title":"aNYmNBcC-xcC","page":"3900","text":"Si Nantilde avoit paru belle ſous le Voile & dans un proc ſans agrementſeconda Dagobertnarure la trou & va adorable lors que l'art la que des habits richesà l'uſage des autresl'aiſſe rent'voir la juſte proportion de fa caille . Le Roi lui fic donner d'abord un équipage de Princeſle & aprés avoir goûté quelques jours le plaiſir d'entendre applaudir ſes foûpirs amoureux par une bouche careſſante ; il épeuſa publiquement Nan eilde la fit couronner avec ponipe heureux de pouvoir luiinarquer ſon ardente affection en par tageant le Trônc avec elle. Ce fut alors que la fpirituelle Eugenie occupa le degré de faveur que la nouvelle Řeine lui avoit promis & que le bruit de leur fortune fit foậpirer d'envie celles qui avoient été leurs compagnes ."},{"instruction_id":498,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"3901","text":"Il n'y auoit point de Aeurs qui egalaſſent la blancheur le vermeilny la fraiſcheur de ſon teinr point d'or qui ne cedâſt à celuy de ſes che ueuxpoint de perles quieuſſent la candeur de ſes dents point de cinnabre quiapprochât de ſes le ures. Mais il n'y auoit rien d'egal à la douceur de ſes yeux dont les attraits perçoient les ceurs de traits ineuitables . Combien de ialouſies engen dra t'ilen meſme temps dans les eſprits des marys & des femmes dans les maiſons qu'il honoroit de la frequentation ?"},{"instruction_id":499,"title":"DSf2xg9AjuEC","page":"3905","text":"En vain elle s'ef. força de ralumer ſes feux par des careſles touchantes & par de doux reproches qui autrefois faiſoient ſes plus cheres délices ; il n'y répondoit plus que par la complaiſance; & danstout ce qu'il faiſoit ou ce qu'il din ſoit elle remarquoit un certain airde con trainte qui la jerroit dans le dernier cha grin . -? Bientôt aprés il s'adonna à boire & ceto te paſſion étant devenuë auſſi puiſſante en lui que l'amour y avoitété auparavantil ne trouva plus de plaiſir qu'à la Table & parmi les verres. Sa Maiſon devint un ren. dezvous de fumeurs & de débauchez ; & la Dame infortunée ſe vit réduite où à ne plus voir ſon marioui à le voir dans un érat peù convenable avec celui d'un homme ſage."},{"instruction_id":500,"title":"IPk5AAAAcAAJ","page":"3927","text":"Comme ce n'étoit pas un lieu à éclairciſſemens le Docteur ſe contenta de ſortir ſans inot dire & de ſe retirer pendant que celui qui étoit entré cherchoit & apeloit dou cement fa Nonnain & entendoit marcher Heloyſe qui ſe reriroit dans ſa chambre il croyoit que c'étoit ſa Maîtreſſe & la prioit de l'aten dre ce qu'elle ne fit point au con traire elle rédoubla le pas de peur d'être ſurpriſe."},{"instruction_id":501,"title":"Yvg5AAAAcAAJ","page":"3937","text":"De manicre que nous paflä . mes heureuſement ſans qu'aucun de nous le trouvaſt endommagé de leurs charmes . Heu. reux mille & inille jeunes gens qui laiffene tous les jours devorer & ditliper leurs biens par des Coquetes & des Courtiſannes s'ils ſe vouloient bien ſervir d'un femblable prefer . vatif contre leurs decevantes paroles ."},{"instruction_id":502,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"3938","text":"Cur comme elle y arriua de nuit ; que ſon Chariot n'auoit rien de remarquable ; & qu'elle n'auoit auec elle que ma Sour& deux Femmes pour la feruir ; il ne luy fut pis difficile d'eſtre dans cette Ville ſans qu'on le fçeuſt : principalement en va temps où il y auoit tant d'Elirangers . Mais Seigneur poir vous faire entendre ce qui aria à Parthenie à cette Fefie ie fuis forcé de vous dire qu'elle elle eſt car vous au riez peice à le comprendre ſi je ne le fail is pas. le vous diray doncSeigneur que cette Fefte des Adoniennes eit yne Feite de larmes au commen cement & de réjouillance à la fin comme vous le ſçaurez bien toft Cependant il eſt de l'efence de la cereinonie du Deiiil que l'on fait de la mort d'Adonisde deffendre ce jour là à toutes les Fem mes d'entrer dans le Temple où elle ſe fait,le Voile leue : n'eftant permis qu'à celles qui ſont deſtinées de pleurer à l'entour du vain Iombeau d'Adonisd'auoir le viſage découuert ,tant que la Ceremo: nie dure."},{"instruction_id":503,"title":"uCBjYiEs1TQC","page":"3951","text":"Tuberon demanda à An. conin s'il n'eſtoit pas veritable : Antonin pouuoit à peine croire ſes yeux; puis voyant qu'il ne pouuoit aller contre cette verité il s'emporta à faire mille reproches contre moy & tout en colere ſortir du logis. Tuberon neſecontenta pas decette extrauagance,mais y en adiouſtavne autre bien plusdangereuſe & pourluy & pour moy. Lelendemain dés le matin ilalla trouuer Anto nin qui eſtoit encore au liet ,n'ayant pû dormir toute la nuit;& luy ditqu'il eſtoitfaſchédeluy auoir fait reccuoir vn ſi ſenſible deſplaiſirmais qu'ily auoit eſté forcé par luy meline. Antonin luy reſpondit qu'il n'eſtimoit pas que ce luy fuft vnegrande gloire de me poſſeder ainſi: qu'il de uoit pluſtoſt cette bonne fortune à la commodité qu'à fon merite: que ie teſmoignois bien d'auoir eu enuie de paſſer mon temps d'auoir voulu ietter les yeux ſur luy : que s'il n'euft eſté abſent& qu'il euſt pû auoir pareille commoditéie l'euſſe ſans doute preferé."},{"instruction_id":504,"title":"-G8GAAAAQAAJ","page":"3964","text":"Il demoiſelle votre filleelle lui apprendra rencontra la demoiſelle Eſclarmonde ſur à parler la langue Françoiſe. le chemin de la priſon elle lui dit : cher Neveudit l'Amiralje vous permets couſin je fuis bien joyeuſe de votre arri de faire ici tout ce qu'il vousnon yous prie de me dire votre plaira je vée mais ſi j'ofois me cher vous dirois volontiers me fier à vous je un fier à mais il ſecret onclelui dit-ilmon non eftGerafme. faut'me promettre que vous ne me décou Neveu je vous fais mon premier Cham vrirez pàs ; Couſinedit Geraſme par bellan & je vous donne en garde les clefs la foi que je dois à mon Dieu Mahomer de ma priſon dans laquelle vous ferez meco vous pouvez me découvrir votre ſecrer te česFrançois pour en diſpoſer à votre je ne le découvrirai jamais. Quand Eſclar volonté car je fais bien quevousne les monde entendit la promeſſe que Geraſme aimez pasmais ayez bien loin de leur lui avoit faite elle lui dit :Couſiniil y faire donner à à manger afin qu'ils ne péà cinq mois qu’un Chevalier François vint fiſſent pas de faim commeileſt arrivé auprès de mon Pere l’Amiral Gaudifle depuis peu à un François quel'Empereur faire un meſſage de lapart de l'Empereur Charlemagne m'envoya il fe nommpit Charlemagne ilſe nomme Hyon de Bore Huon & étoit très-beau Chevalier. deaux quand il a eu fait fon meſſageil Quand."},{"instruction_id":505,"title":"f2Ig_ytFflIC","page":"3970","text":"Chaque coup de ET marteau luy entroit bien avant dans la 5 teſte & fut deux ou trois fois ſur le point de ſe laiſſer couler en bas par 3 le trou de cette garderobepluſtoſt . que d'eſtre pris pour ſouffrir tous les tourmens qu'on luy auroit prepa rez. La Sultane n'eſtoit pas dans de moindres peines que luy elle fem bloit demy morte & avoir pris une fois la refolution de declarer tout à fon mary & de lug offrir fa vie pour fau . ver Albirond ."},{"instruction_id":506,"title":"LyQV8P4-kLMC","page":"3992","text":"Ie m'en vois reſpondit le Clercvoir s'il eſt point empeſché : ce-pendant ils regardoiét trois ou quatre tableaux attachez par cypar làoù eſtoient depeints entre autres vn relief d'appelen l'autre fines eſguilles;& en pluſieurs l'inuention,ſainete Croix . Incontinent reuint le Clerc faiſant ſigne de bien loing qu'on ſe fuſt approché & eſtant vn peu auance leur ditcomme hors d’haleine qu'ils n'euſſent ſeu choiſir heure plus opportune & que Monſieur acheuoit des contredits de lettres où il auoit ſué fang & eauë ."},{"instruction_id":507,"title":"s_47AAAAcAAJ","page":"3999","text":"Le Roy le pria donc luy dire qui il eſtoit& l'inuita d'aller quant & luyen la villepour ce qu'il n'eſtoit ſeant qu'vn fibon che ualier fult fi mal logé.Platir qui cogneut leRoy luy fit humblement reuerence & luy dit. Sire ie nc ſuis pas ſi heureux cheualier que iemerite l'honneur que vous me faites de me venir chercher : ie vous prie m'exempter de vous dire pour ceſte heure qui ie luis& puis qu'il vous plaiſt que ie m'en aille aucсvousic le feray volontiers. Quand ils furentau palais,le Roy le fit ſeoir bien pres de la perſonne& lay dit.Certai nement,cheualier,celez vous tant quevous voudreus ie tiens pour certain que vous eſtes deſcendu de ce fa meux EmpereurPalmerin pour ce que vous luy refa ſemblez bien. Sirerefponditil,ne dites pas.ccla : car ic ne ſuis pas fi fortuné que je puiſſe tenir lemoins du monde d'vn ſigrand chcualier."},{"instruction_id":508,"title":"dCjxgOX_mjkC","page":"4007","text":"Et quoy que le vin foit auſſi bien le laict des jeunes gens que des vieillardsz neante moins parce qu'ilcauſc la Goutte nous trouuons qu'il ſera à propos d'a uoir de l'eau d'Oubiy& du Syropfait de la Cytopedic de Xenophon en. clos dans la diuine Bouteille de Ra. belais : le tout rafraichi auec lesgla ces des chaſtes refus d'aucunes De moiſelles de ce temps."},{"instruction_id":509,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"4035","text":"Comnie il eſtoit nuit ; quele Croiſſant eſelai roit foiblement; & que nous auions l'eſprit agité de beaucoup de choſes differentes : nous ne pril mes pas gardes que nous ne voyons point les che uaux ſur leſquels on nous montoit :joint-aufli que nous n'euſmes pas grand loiſir de raiſonner ſur ce que nous voyionsou ſut ce que nous ne voyons pas : car dés qu'on nous eut miſes à cheual,on nous obligea de marcher."},{"instruction_id":510,"title":"DAtBAAAAcAAJ","page":"4044","text":"Mais l'Ecriture-Sainte qui eſt la regle de la 14.15 9 3. Res Foi dit que l'armée de Sefoftris étoit compong ſée de douze cens chariots de combats de ſoiParada xante mille chevaux >& d'un nombre innoni2,12.24 -1 brable de Fantaſſins: Cuin mille ducentis curri : busfexaginta millibus equitum nec erat nu > merus vulgi quod venerat cum eo ex Ægypto."},{"instruction_id":511,"title":"LE-sTAJ06_oC","page":"4048","text":"En ces contraſtes Penthefilee demeura fortempeſcheeelle a honte qu'il ne partageau butin qu'elle croit luy eſtre autantdeub qu'à tout le reſte de ſon armee: non qu'elle vueillebalan cer ſesmerites à cepoids,mais ſeulemét pour garder l'equité millitairelaquelle veut qu'elles ſoiét diuiſees entre les co batans. En fin elle le force& il eſt con traint,pourla contēter,d'accepter d'un fi richebutin ,ynecourõne d'or."},{"instruction_id":512,"title":"H3sfUXpI9TEC","page":"4058","text":"Le bruit de cette heureuſe victoire alla bien toft au Royqui en recent des mou uemens de ioye qu'onauroit de la peine de deſcrire & en rendit des actions de graces à Dieuqu'il ne ſeroit pas facile d'imiter. Toutes choſes inuitoient loanne i de prendre yn peu de repos,mais fon con tage la portoità pourſuiure ſes beaux co mencemens ; elle ſupplia donc fa Majeſté de luy enuoyerquelquestroupes 'pour rafraiſchir les fiennes. Charles iugeant auec beaucoup de prudence qu'il ne fal loit pas rebuter la bonne fortuneluy de pefcha le Conneſtable & le Duc d'Alen çon auec bon nõbrede braues guerriers."},{"instruction_id":513,"title":"KYvognr-T8cC","page":"4060","text":"Ce ſont des Ardens obſcurs qui nous condui ſent dans le precipice. Combien en voyons nous tous les jours finir miſerablement leurs vies par la main d'un bourreau ; lef. quels ſont iſſusde bonnes & anciennes fais milles ont eſté elevez avec ſoin dans la veriu & dans les études ? Que diſent ils * aux ſpectaceurs lors qu'ils ſe voyent au lieu du ſupplice ? Ah ! Fuyez ces viperes qui meixent la jeuneſſe dans le labirinte de miſeresprenez exemple à nous ſivousvoulez demeurer en paix ou en honneur. l'Hiſtoire que je vayvous mettre devant les yeux en fait foy."},{"instruction_id":514,"title":"DSf2xg9AjuEC","page":"4074","text":"Mais la Fortune n'étoit pas encore lafle de perlecyrer ces malheureux Amans. Quelques filles du Monaftere que la Com refle avoit choiſi apprennent ſon avanture ; & ſoit envie ou malignitéelles cabalent fi bien qu'elles trouvent des raiſons plauſibles pour lui faire donner l'excluſion . Elle a beau verſer des larmes. Elle eſt obligée de forrir. Une Religieuſe de ce Couvent touchée de l'état où elle la voyoit lui donna des lectres de recommandation pour ſon Pere qui étoit officier d'une Grande Princeſſe > elle les porta & tandis que cet Officier s'em. > ployoit pour lui chercher un lieu de retraite podre toute ſa vie elle envoya avertir le Comte de fa ſortie du Couvent& lui faic demander une heure pour lui parler."},{"instruction_id":515,"title":"On6-T4-1dwIC","page":"4079","text":"Et tout le ſurplus qu'ils com battirentdepuis que meſſire lames fut releuéfut au trel grand hõneur dudict Meriadetqui luy donna de treſ-grāds coupsen le reculant& menant aſſez a fa volonté . Apres toutes les armes cy deſſus declaréesfaictes & accomplies; & 14 ainſi que meſſire lames de Duglas& meſſire lacques de Lalain fe tenoient l'vn l'autre ,comme deſſus eft dict; & auf fi pareillement meſſire Simon de Lalain& le ſeigneur de Haguet fe combattoient bien & vaillamment de leurs ha chesle Roy d'Eſcoflequi eſtoit ſur ſon hourtfans rien ar reſteriecta le baſton. Les gardesquia ce eſtoient ordon néesprindrent les ſix championscomme il leur auoit eſté ordonné de faire; & furent tous menez deuant le Roy d'Ef coffelequel leur dict qu'ils auoient tretous bien & vail lamment befougné& tenoit les armes pour toutes accom plies; & vouloit qu'ils fuſſent bons amis. Les armes accom plieschaſcun s'en retourna en ſon logis. Et depuis aucuns iours apresle Roy les feſtoya'moult grandement& leur fit dons honnorablesdont ils l'en remercierent."},{"instruction_id":516,"title":"H3sfUXpI9TEC","page":"4081","text":"Ie ſuis aſſeuré al'on me fait l'honneur de chercher du diuerciſſement à la lecturequ'on aura vne autre opinion des miſeres de Hirlandeſur la fin que fur le commencement de ſes auantures. Mon Lecteur voſtre excellent naturel me per ſuadeque vous n'auez peu voir cette jo nocente parmy les foreſts & dans ſa pri ſon,ſanspleurerauec ellel'iniuftice de la fortune."},{"instruction_id":517,"title":"hoHy7bvnkJ4C","page":"4088","text":"Mais pour nous qui n'avons que des remerciement à lui faireprenons une route plus agreable,& puis que l'Amour eſt une des plus grandes vertus qu'on puiſſe' poſſeder n'eſt ce pas coûjours érre vertueuſeque de faire tout ce qu'il inſpire ? Voilà ſans doute une moralité fingulierelui dit la Marechale mais qui eſtce qui voudroir commencer à la mettre en pratique ; Elle y eſt de tout temps réponditMadame de Bonneval & vous & moy en uſerions tresprudemments ſi nous ſuivions cette ma xime Ce fûc ainſi qu'elle acheva de parler de ſa paſſion."},{"instruction_id":518,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"4094","text":"Seigneur (reſpondit l'effronté Eſpagnol)quel le reſtitution luien puis-ie faire,puiſque ce qui eſt faict eſt faict : Cet honneur ( reprit le Duc ) ne fe peut reparer que par le mariage. Il faut que vous l'eſpouſiez tout maintenant,ou que le bour reau vous mette la teſte aux pieds. Garcias ſe voyant ſerré de ſipres(car le Prin ce ne lui donna aucun loiſir de deliberer )de deux maux choiſir celui qui lui ſembla le moindre,có ſentant de prendre Leocadie pour femme. Mais celleci refuſa courageuſement de le prendre pour mari,l'appellant toute forcenee de cholerele meurtrierde ſon eſpoux & le bourreau de la pudiciré. Mais apres trois paroles que le Duc lui diet en particulier elle changea de langage & conſentit auſſi toſt de l'eſpouſer."},{"instruction_id":519,"title":"nvoFAAAAQAAJ","page":"4101","text":"Mais le nombre des pero ſonnes à qui il voyoit bien qu'il alloit avoir à faire l'intimida & il prit le parti de ſatisfaire à la demande d'Agamée. Ce que j'ai à vous dire reprit il c'eſt que cette fille étoit eſclave. Je l'ai achetée pour être la micnne ; cette femme que vous voyez la recéloit chez elle ; je l'y ai trouvée & je la ramene chez moi . Ah !"},{"instruction_id":520,"title":"nvoFAAAAQAAJ","page":"4102","text":"La difficulté étoit de le pouvoir faire ſans donner quelque ſoupçon & ma fæur lui en procura elle même le moyen fans y penſer. Comme elle eſt aſſez charitable & qu'elle con 2 noiſſoit ce pauvre homme elle me fit dire que je revinſſe ſur le ſoir & que j'aurois quelques reſtes du ſouper pour les lui porter. Cette fille s'en acquitta ſi bien qu'elle m'ap perçuit au premier moment que je parus & me dit d'attendre de ſes nouvelles."},{"instruction_id":521,"title":"uBNZLI-L2JkC","page":"4119","text":"Quelle douleur ſe trouvera fi obſtinée qui ne defloge quand on luy preſentera une drogue dont ils ufent,laquelle eſtcompoſée de graiſſe gaine qu'ils appellent Mumie ou Momie pour en ofter l'horreur & le dégouſt qu'on en auroit>Et quelle au tre pourroit ſouffrir d'eſtre couverte de l'emplaftre de Guil. Serven ,qui fait bien ſouvent enfiler auſſi gros qu'un bahurt la jambe ou la cuiffe ſur laquel le on l'aplique ?"},{"instruction_id":522,"title":"uCBjYiEs1TQC","page":"4123","text":"Il luy dit que le bruit couroit que l'on auoit pris deux Eſtrangers que l'on accuſoit d'auoir mis le feu à Rome: ils iugerent que c'eſtoit Palamede & Melinte & à l'heu re mefme monterent à cheual & ſe mirent en chemin . Epicharis arriuant à Rome fut contrainte de s'arrelter aux portes pour la quantitéde ceux qui en Portoient a uec beaucoup de pleurs & de gemiſemens,à cauſe de leurs pertes. Toutefois prenant reſolution elle entra parmy la confuſion de tant de perſonnes miſerablesles vns por tant ce qu'ils pouuoient fauuer les autres pleurant leurs enfans & leurs parens bruſlcz : & il y en auoit auſſi par my eux qui emportoient ce qu'ils auoient pillé dans ce deſordre& tout eſtoit plein de cris & de tumulte."},{"instruction_id":523,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"4137","text":"Cet eſprit paiſible & iudicieux pourſui uit cette pointe&enfin trouua qu'il nes'eſtoit point trompé en ſa coniecture & qu'Altobrand tranchang des deux coſtez ſe vouloit éleuer en abaiſſant ces deux familles. Que fait-il ? Separément il va parler à Ormin & à Leonceles prie d'examiner bien le fonds de leur differend auparauant que d'en venir. aux extremitez & de chercher le filet de la pruden ce pour ſe tirer du labyrinte où leur paſſion les em barraſſoit qu'il auoit reconnu qu'Alcobrand tiroit ſon auantage de leurs diuiſions & fe rendoit fort par leur foibleſſe. Qu'il falloit s'entendre & s'ex pliquer & ſçauoir qui eſtoit ce mal auiſé qui auoit entamé le propos d'où eſtoit prouenuë cette broüil lerie ."},{"instruction_id":524,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"4150","text":"Il ſe para doncauec le plus de ſoin qu'il luy fut poſſible & fut au Bal de li bonne heureque la Salle n'eſtoit pas encore acheuée d'eſclairer lors qu'il y arriua. Car comme il ne doutoit point que la Perſonne quäl aimoit n'y deuſt venir il eſtoit bien aiſe qu'elle l'y trouuaſt. Cependant i'auois eſté ad uerty par Amaxite d'obſeruer tres ſoigneuſement Timante & de luy aller rendre conte demes ob ſeruationsvn peu deuantque le Bal fuſt finy : de ſorte que commei'eſtois rauy de rendre office à la Princeſſe de Salamis& que ie n'ignorois pas qu'en la ſeruant en cette occaſion ie feruois auri Ti mante & meſme le Prince Philoxipeque ie ſça uois qui deſiroit ce Mariage ; ie fuspreſques alili toft que luy au lieu de l'aſſemblée qui commença de ſe former bientoft apres."},{"instruction_id":525,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"4152","text":"Cleonice ne vou lut pas meſme donner la confolation à ce inal heureux Amant de la voir encore vne fois ,de peur que la viſite qu'elle m'euſt tenduë n'euſt fait des couurir qu'il eſtoit dans ma Maiſon. Car vous ſçaurez ,Madame,que comme la rage & le deref poii mirent Hermodore hors de luymeſme il dit tant de choſes à ceux qui le viſiterent ce matin là qu'encore qu'il ne les dift pas preciſément comme elles eſtoient on ne laiſſa pas de dire confuſément par toute la Ville que Ligdamis auoit eſté deſguiſé à Epheſe ; qu'il auoit veti Cleonice chez moj.; qu'Hermodore & luys'e-ftoient batus ; & cent autres choſes inuentéesſur ce premier fondement de verité."},{"instruction_id":526,"title":"DAtBAAAAcAAJ","page":"4153","text":"Il a été en cela moins a viſe que cette fameuſe. Reine du midi qui ne fe reſolut de voyager dans les pais lointains & de vaincre la foibleſſe de ſon ſexe'& les in commoditez d'un long voyage que pour voir le plus lage de tous les Rois de ſon tems qui croit Salomon ."},{"instruction_id":527,"title":"McwUAAAAQAAJ","page":"4162","text":"Je ne puis vous exprimer com bien il avoit reülli à me mettre en colere par ce procedé peu rel pectueux & fi éloigné de l'hon neſteté avec laquelle il m'avoittoûjours traitée . Merinville n'e . ftoit pas encore couchée & je luy commanday de parler à tra vers de là porte pour dire à cée indiſcret qu'il ſe retiraft & que je me ſentois cruellement offen cée de ſa liberté ."},{"instruction_id":528,"title":"nvoFAAAAQAAJ","page":"4166","text":"Je fus vendue & je partis ſans voir Alceſte. Mais ſi ſa douleur fut grande la mienne n'étoit pas moindre en con ſidérant dans quelles mains je tombois. Il faut vous dire ſages bergères que durant tous ces divers changemens de notre fortune il en étoit arrivé d'autres à Babylone dans la famille de Périnte. Son père ſe voyant délivré d'Alceſte & de moi & ayant tout notre bien entre les mains n'eut plus d'autre appréhen ſion que de nous revoir un jour le lui rede mander."},{"instruction_id":529,"title":"nvoFAAAAQAAJ","page":"4171","text":"Mais interrompit mon épouſe n'eſt ce pas une marque de l'eſtime qu'il a pour vous ? Non reprit-elle ; mais je voudrois. qu'il ne m'obligeât point à lui répondre : car enfin je l'appréhende & je tremble dès qu'il m'approche ; je ſuis même tellement en peine de ce que je lui répondrai quand il me parle que ſouvent je n'entends pas la moitié de ce qu'il me ditNous arrivâmes dans la chambre Tarſis & moi lorſque Philiſte rioit encore de cette naïveté."},{"instruction_id":530,"title":"hoHy7bvnkJ4C","page":"4174","text":"Ce n'eſt pas qu'elle ne fût ſenſible à la douleur ; mais les ſoupçons qu'elle avoit l'empéchoient de croire qu'il ne fut pas aulli coupable qu'il paroiſſoit ; il y avoit des momens où le ſouvenir de l'ourrage ef façoit preſque entierement celui d'être aie mée de l'hommedu monde le plusaimable ; il y en avoit d'autres aufli où l'Amour vouloir imperieuſement étre crû & où le cour d'Aſpaſie étoit prêc de fe redonner à fon Amantaulli tendre & auſſi ſenſible qu'il l'avoit ; mais un reſte d'orgueil trop inju rieux pour l'un & pour l'autre s'oppoſoit à ce plaiſir & les rendoit malheureux en cét écat."},{"instruction_id":531,"title":"mfFMZJsWgtkC","page":"4177","text":"Dans cette Ville Jaques Comte de Leſley & Jeanne Selvie vivoient ſous les loix du mariage ; ils n'eſtoient pas moins Nobles que,Riches& leur Fa mille a eſté de tout temps honorée de ties haurs Emplois par le Roy de la Grande Bretagne. Nous l'avons meſme vû en nôtre temps lorsqu'en l'an 1646."},{"instruction_id":532,"title":"s_47AAAAcAAJ","page":"4196","text":"Torques ſevoyant reduit K a tels termes,leua ſon eſpee& rendit ſi bien le chan ge à ſon aduerſairequ'ils tóberent tous deux cſtour dis par terre . Bellager qui eſtoit plus Vaillant que a Palantinle vainquit incontinent & luy deſarmale t chefpour le luy trancher: mais pour ce que Palantin TC luy requiſt & demanda grace illuy fauua la vie. La i bataille du chien contre le lyon & Patagonfut telle pas qu'ils demourerent tous bleſſez en ſorte que les voyant on euſt dit qu'ils n'en fuſſent iamais ref chappez. Que dironsnousdoncques de Primaleon tü & de Dom Douard finon quon ne vid oncques ba taille entre deux cheualiersfi fucieuſe que la leurs Dom Douard n'auoit plus d'eſcu au braspour ce que ſon aduerſaire l'auoit du tout mis en pieces& luy De auoit rompu & tranché quaſi entierementcorſelet o & maille de ſorte que le lang luy couloit de plu 20 ſieurs endroits de ſon corps."},{"instruction_id":533,"title":"aNYmNBcC-xcC","page":"4202","text":"Ne fçavez vous pas pourſuit vis-je que l'Amour dont vous parlez avec tang: de grace apprivoiſe la férocité même ? Ah ! Pendang que je parlois de cette forte je lai regardois avec beaucoup d'attention ;elle en rougit un peuls tourna la tête pour cacher ce petitdeſordre,vous: nous rerirâmes aprés la Comédie ,& dans l'ai nuit entiére je ne fongeai qu ' ..l'Impératrice Eſt-ce que j'en -feroisamoureuxidiſois-je éton aur. né de cette préoccupation ! Dieux quelle2. Ca ra dase ! Quelle--folie ."},{"instruction_id":534,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"4219","text":"Ils ſont cooperateurs de Dieu en l'au de ure de noſtre Creation. Tout 2. de meſme donc que ceux dont la volonté ſe de ur part & fe fepare de Dieu courent infailliblement jk à leur perte ces enfans-là vont à perte d'haleine à re leur ruinequi s'emancipent de la reuerencequ'ils he doiuent à leurs parens. Certes nous ſommes en leur main comme l'argille en celle du potier ils ) peuuent faire de nous ce qui leur plaiftleurs 21 doigts filent nos bonnes ou mauvaiſes fortunes."},{"instruction_id":535,"title":"hoHy7bvnkJ4C","page":"4222","text":"Mais dans une conference qu'il eut fon amour changea d'objet & ce fut avec ſon Oncle le Cardinal de Lorraine qui ayant I déja fair rompre le mariage de Madame & du Roy de Portugal,en vouloir faire autant de celuy du Roy deNavarre & par ſon cre e dit auprés de la Reine Catherine de Media cisla faire épouſer à fon Neveu. La paſion qu'il avoit pour la Marêchale s'oppoſoit à cettegrande fortune ; mais l'intereft de fa famille & fon ambition le firent conſentir à cequ'on defiroit."},{"instruction_id":536,"title":"Yvg5AAAAcAAJ","page":"4230","text":"Penul tiede elle commença à le laver avec loin depuis la tefte juſques aux pieds. Tandis qu’Euriclée étoit .' dans cette charitable occupation Ulife fe ſouvint que cette bonne femme qui étoit fa nourrice & quimême avant ſon départ pour Troye avoit acoûtumé de le metre tous les foirs au lit le reconnoîtroit,facilement une marque qu'il avoit au pied ce qui ne lai dona na pas uite legere inquietude fachant affez qu'un ſecret entre les mains d'une femme ett on peu s'en faut un ſecret divulgué."},{"instruction_id":537,"title":"H3sfUXpI9TEC","page":"4237","text":"CePhiloſophe ,qui compare la langue du Calomniateur à vne chenille eſt raisónar ble ; puis qu'il n'y a rien ſur quoy elle ne fe trailueles plus belles fleurs ſont mar quées de la baue & ſalies de ſon ordure. Ce qui me fait receuoir le feittiñent de Suidas ,m'oblige derejerter celuy de Lu cianqui affeure que la detraction naiſt de 1 la ſolitude."},{"instruction_id":538,"title":"hGSicAVlg_oC","page":"4269","text":"Monſieur Saumaiſe racontant cette parti cularité an ſçavant homme alorsfort jeune de qui je la tiens lui fit voirle propre exemplaire qui avoit été le ſujet de cette plaiſante Scene le lui donna. Ce qui s'étoitpaſé dans la cham dre de Monſieur Saumaiſefue bien -tôt ſçu de toute la Cour de Snede ;& peut-être fut ce là qu'un autre homme celebre par fon érudition Nicolas Heinfius ,fils de Danielouit pourla premiere foisparler du Moyen de Parvenir. Je dis peut-être ,parce qu'étant à Parisquelque deux ans auparavantil pouvoit y avoir en connoiſſance du Livre l'avoir in . Le quo tibet ferd de la verge de S."},{"instruction_id":539,"title":"hoHy7bvnkJ4C","page":"4276","text":"Alcibiade ſurpris de ce diſcours ne voulut point avoir dans cette rencontre des fortes de diſcretions qui laif fent penſer qu'on eft heureux par la maniere donton ſe défend de l'être il affecta tout le contraire ; & s'efforçant de paroître enjoué : Je ne m'étonnne pas dit-il de ce que vous avez pû découvrir un ſecret que j'ay tant pris de ſoin à cacher ; l'interêt d'ein Rival rend plus penetrant que les autres hommes .je fçay que vous êtes le mien ; & de plus mal heureux ; en vôtre place je me trouverois fort à plaindre mais peutétre l'éresvous moins que je ne le ferois. Le dépit n'eſt pas toûjours un remede inutile contre les four frances & je ne doute point que vous ne vous en ſoyez fervy avec fuccez connoiſſant l'impoſſibilité de vous faire aimer. On nc paſſe pas fi vîre de l'amour à l'indifferancerépondit Liſandre & tant que mes ſoins né feront pas plus inépriſez je ne ſuis point d'avis de prendre d'autre reſolution que de vous donner de la jalouſie & de vous faire craindre que je ne détruiſe vôtre bon heur."},{"instruction_id":540,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"4294","text":"Artemon eut beau vouloir excuſer Ameftrisil n'y eutpas moyen d'appaiſer Otane : qui ſans ſé rou cier plusdes affaires qui l'auoientamené à la Villes'en retourna aux champs dés le lendemain. Bien eſt-il vray qu’Artemon ne le voulut point aban-' donner:& fut malgré qu'il en euſt aueques luy.Ce > pendant Ameſtris viuoit dans vne crainte extré me : mais dés qu'elle vit arriuer ſon Mary fans qu'il pûſt auoir eu le temps de faire les choſes qui auoient cauſé ſon voyage le cour luy battit & peu s'en falut qu'elle ne s'éuanoüift."},{"instruction_id":541,"title":"s_47AAAAcAAJ","page":"4295","text":"Quand Clodion fut entré il ſe ietta aux pieds de l'Infantelaquelle demanda 'où il auoit laiſſé Iulian & pourquoy il nc retournoit. Madame; reſpondit il il a vn deſir extre 1 me de vous venir ſeruir mais il eſt detenu ponr vne affaire de grande importance& m'a enchargé de di re à lulian ſon pere qu'il ſeroit bien toſt icy auec luy. Que fait il là où il cltdit l'Infante: ie penſe qu'il y a là quelques luiteurs & qu'il fattend parauanture d'a uoir quelque prix pour l'apporter à ſon pere: ie penſe qu'il entend bien cet exercice& toutesfois il n'a ia mais voulu luiter en ma preſence. Madame reſpon dit Clodion il n'a pas maintenant le loiſir de cher cher auec qui luiter: & m'a dit qu'il auoit grande en uie de venir icy mais il ne peut pour le preſent."},{"instruction_id":542,"title":"EzeXgqfhMSkC","page":"4300","text":"Ribi le tirant de l'autre côté crioit de 8 toute ſa force; Ne le croyez point Monſieur c'eſt un fourbe qui veut le tirer d'affaire par une calom 1 nie. Il a fçû que je venois me plaindre d'une valiſe > qu'il m'a filoutée & pour ſe juſtifier de ce crime,ou $ tâcher du moinsde faire illuſion il s'aviſe de m’ac 2 2 cuſer de lui avoir volé des ſouliers. Je ſuis près de vous donner toutes les preuves que yous ju. gerez néceſſaires. Macé faiſoit un bruit horrible & Ribi n'en faiſoit pas moins. Pendant que le Juge étoit debout pour mieux les entendre Matthias voyant l'aſſemblée attentive au dénouement de ce déa mêlépaſſe par-deſſous ſans être remarqué de pers ſonne ſe gliſſe ſous les pieds du juge paſſe le bras au travers de la fenteprend ſes haut-de-chauſles par un bout & les tira li fort qu'elles ſuivirent inconti nent."},{"instruction_id":543,"title":"McxNAAAAcAAJ","page":"4308","text":"Bien bien pourſuivis -je en ſoûriant quand je delireray entrer dedans vos chapel les pour y mieux entretenir ma devotion qu'en ce lieu cy j'apporteray un manteau dou blé de pelluche ; en deuſſe je louer un à la frip perie. Le Religieux eut de la honte à n'en point mentir ;& parce qu'il me quitta bici . Neantmoins le Reli gieux avoit commis un pêchéqu'il ne pouvoit amender que par une tresauſtere pe nitence."},{"instruction_id":544,"title":"1R06AAAAcAAJ","page":"4309","text":"Le fils de Fulvielui ditellen'a aucune grace à eſperor de la fille de Ciceron ; & fila fille de Ciceron en peut demander au fils d’Antoinec'eſt ſeulement celle de ne le voir jamais ; je vous fuiraitoute ma vie,ajoû . ta t elle& je ne fuirai pas ſeulement de ce Temple fi vous ne vous éloignez demoi ; mais je fuirai de Rome & d'Italie ſi vous ne ceſſez deme tourmenter. Quelques jours aprés Tullia étantallée au Cirque a vec pluſieurs perlonnes de la famille pour voir un combatdebêtes fauvagesvenuës d'Affrique dont A : grippa donnoit le divertiſſement à l'Empereur; Anu toine qui avoit eſperé qu'elle y viendroit remarqua ailement le lieu où elle le plaça& vit avec beaucoup de déplaiſir que Lucius Cecinna quila recherchoire. toit veou en la compagnie & s'allit auprés d'elle. An taine n'oſa pas ſe placer auprés de Tullia ; il ſe mit à ua desangles de l'Amphiteatre qui lui donnoit la com. modité de la voir."},{"instruction_id":545,"title":"uCBjYiEs1TQC","page":"4310","text":"Diccarque ne laiſſa pas de ſorcir & allant trou uer Melinte luy dit d'un cæur couché de repentir qu'il s'eſtimoit en fin bien -heureux d'auoir trouué dans ſon mal-heurdequoy le payer d'une partie de tantd'obliga tions qu'il luy auoit ; non ſeulement en luy accordant Ariane poureſpouſe mais encore en luy faiſant vn pre ſent ineſtimable & donc il auroit ſans doute vnc ex tréme ioye. Melinte l'ayant remercić & ne pouuant s'imaginer quelle choſe il luy pouuoitdonner ſe laiſ fa conduire par luy en la chambre où eſtoit Euphro fync à laquelle il preſenta Melinte pour ſon fils & dit à Melinte qu'il luy donnoit Euphroſyne pour fa mere ,‫ & و‬qu'il ſe reſioüiffoir de ce queles Dieux luy auoient offert ce moyen pour leur fatisfaire. Euphro fyne & Melinte ne ſçauoient encore s'ils le deuoient croire & demeuroient eſtonncz ſans parler."},{"instruction_id":546,"title":"AbosphRNMlsC","page":"4318","text":"Il eſt vray qu'il y a enuiron quinze.111s que feu mon pere le Roy de France vint en ce pays pour remettre voſtre Royaume en voſtre obeyſlánce & leuer le ficge à la Reyne voſtre Femme icy pre ſente. Et quand il s'en alla rous d'eux luy donna ftes voſtre fille,pour la marier à fa volonté. Et il vous dit que ce ſeroit auec moy & c'eſt le lacs & voic la canne que ie ſuis venú voir ſi elle eſtoi prinſe. Comment lean de Paris rebre fraſes habillement en la Salle denant les Seigneurs,et Dame pour Leur montrer qu'il eſtoit. Chapitre L."},{"instruction_id":547,"title":"uCBjYiEs1TQC","page":"4333","text":"Le lendemain ceux qui nous vindrent viſiter s'e ſtonnerent bien de la voir en l'eſtat d'une perſonne de ſeſperée& on ne ſçauoit qu'en iuger.Ievoyois bien qu'el le auoit enuie de chercher du refuge deuers fa mere & en luy faiſantſes plaintes faire en ſorte que ic ne l'emme naſſe point à Syracuſe& qu'elle la retiraftchez elle; mais ic la preuins : pource que dés le iour meſme i'auois fait preparer vn vaiſſeau auec tout mon equipage & ayant pris congé de mes amis dans Corynthe ie la contraignis de partir auec moy ."},{"instruction_id":548,"title":"QEbHRWO2YXQC","page":"4345","text":"On fait donc icy le ſeruice Diuin dans les ruës ? Quelqu'vn des écoutans prit la parolc& dît que l'on pouuoit propre ment appeller cela chanter Tenebres.Vn autre adjouſta que c'eftoit vne proceſ ſion de nuict : Enfin tous les Face tieux de l'Hoſtellerie ſe réjouïrent ſur la Muſique ſans que pas vn d'eux peuſt diuiner celuy qui la donnoit & encore moins à qui ny pourquoy ."},{"instruction_id":549,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"4360","text":"Il s'embarqua donc auec la Prin ceſſe LiſerineHeracleon & cinq ou ſix perſon nes de qualité : ne voulant pas eſtreſuiuyd'vn plus grand nombre en cette occaſion. Ainſi n'ayant qu'vne partie de ſes Gardes qui leſuiuoient dans vn autre Bateau ils aborderent à cette Ine : mais en y abordant vous pounez juger combien l'am bitieux Heracleon fit de vacux afin qu'Amafis peuft trouuer qu'il euſt vne Fille & vous pouuez iuger auſſicombien en fit Liſerine afin que ce peuſt eſtre vn Fils."},{"instruction_id":550,"title":"aNYmNBcC-xcC","page":"4369","text":"Allure le Roi Charles que perſonne au mon de n'a plus . honoré fa vertu que moi ;ne m'ou blie pas ma chere Silvie rends non exemple formidable aux jeunes perſonnes de mon rang : Adieu reçois mes derniers embralſemens.,c'eſt toutce que je peux te donner dans une Terre où : je l'ai rien poiledé. Tu as vû ma conduite tu. connois mon ame je l'ai aimée je meurs dans ces ſenti.nens : Adieu Silvie adieu. Ce furent. ſes dernieres paroles elle expira un moment . aprés & laidla à la porterité un ſujet plus legitime.. que tous les autres de dereftec la memoire de D. PedreCette mort remplit l'Europe d'éconnement & mit la France dans un deuil profond. Silvie y re tourna aprés avoir vù mercre le corps de la Reine. dans le Cercueil& publia hautement les énor mitez de la vie de D.Pedre. Le Roi Charles & la . Reine fon Epouſe parurent vivement couchez de. la funeſte deſtinée de Blanche : mais Pierre Ducde Bourbon fon Frere en fue tellement affligéqu'il . jura la ruine du monſtre qui le privoit d'une Sæue 4.aimable ."},{"instruction_id":551,"title":"QEbHRWO2YXQC","page":"4381","text":"Vn de ces Françoisqui paroiſſoit eſtre le maiſtre de l'autre furt méme aſſez inſolet pour luy découurir le viſage par force,cependant que celle qui n'eſtoit point voilée eſtoit retenuë par ſon valet. le ne conſultay point ce que j'auois à faire ; le dis d'abord à ces inci uils,que je ne ſouffrirois point la violés ce qu'ils vouloient faire à ces femmesa Ils ſe trouuerent allés eſtonnez & Pyn & l'autre me voyant parler auec aſſez 1."},{"instruction_id":552,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"4394","text":"Il y a des elprits trailtres & dangereux qui donnent toul iours pour recompenſe à ceux qui ſe fient à leur ainitié,celle que le lierre baille à la muraille où il s'attache:apres qu'elle l'a ſouſtenu long tempsil cauſe fa ruine,Alnes ſquuages qui payent à coups de pied la mere qui les allaitre ſerpens quipic quent à mort ceux quiles couuent dans leur ſein . Certes ſi entre le vertueux & le vicieux il n'y peut auoir d'amitié ſolide& finccre beaucoup moins entre le fidelle & l'infidelle eſtant mal aiſé que celui là ſoir loyal aux hommes qui pe che en la foy enuers Dieu."},{"instruction_id":553,"title":"On6-T4-1dwIC","page":"4404","text":"Apres le congé prins,paffa le Royaume d'Arragon& vint pafler pármy le Leride & There entra en la comté de Barcelonne; & tant chémina & fit par ſes iournéesqu'il arriva a l’Abbaye de noftre Dame de Mont-ferratlà ou il fut feçeu luý & les gens,& bien fe s ftoyé par l'Abbé & conuent de celle Abbaye: & coucha cel le nuid tantſeulement audict licu de Montferrat. Le lan demain ouyt la mefle & fit fes offrandes a la Vierge Marie ."},{"instruction_id":554,"title":"uCBjYiEs1TQC","page":"4406","text":"Madamereſpondit Epicharis vousſçauez quellefidelité ie vous ay vouée: cc feroit faire tort à la paflion que i'ay pourvousdeme taire vos fe crets cognoiſſant combien ie deſire vous ſeruir& ſoula ger vos peines :Iccroy qu'il ne ſeroit point marry que ic l'eufſe appriss'ilſçauoitledeſir qucï'ayde vousvoir tous deux bien -heureux. Chere Epicharisreprit Ariane con noiſſant nos humeurs crois tu pas que iamais perſon nes ne ioüirent d'une felicité pareille fi cela pouuoit ar riuer ? Mais tu ſçais à qui ie ſuis deſtinée par mon pere& ce dernier mal-heur eſt tel qu'à peine puis-ië eſperer dereuoir iamais en vie ,ny luy ny mon cher frere."},{"instruction_id":555,"title":"McxNAAAAcAAJ","page":"4411","text":"Une certaine curiofité aveugle& conceuč fans aucun faierle convie à fe promener par tout le foſſé avant que d'en ſortir. Ayant connu que c'eſtoir un home me il le tira par le bras & luy mit la reſte hors del'eau ; puis eſtantpouffé d'un defir de redcon1 trer dela progelequelilne quittoit jamais it fouilla dedans ſes pochettesoù il trouva une bourſe à demy pleine de quarts d'eſcus & d'autre monoyeavec une baguedont la pierre avoit un ' eſclat fi vifque l'on appercevoit la beauté imala gré les tenebres. Cette bonne rencontre luy bailla de la conſolation pour tous les ennuis qu'il pouvoit avoir & fans fe foucier fi celuy qu'il déroboit eſtoit mort ou vivantny qui l'a voit mis en ce lieu-là il s'en alla où le deſtin le? Joulut conduirc ."},{"instruction_id":556,"title":"DAtBAAAAcAAJ","page":"4417","text":"Ils furent auſſi bien que leur neveu au fiege de Troye & y conduiſirent les Pho > céensdont ils diviſerent les troupes en deux& Humles commanderent. Homere en parlemais ilsne furent jamais Rois d'Argos. Iphis leur pere avoit diſpoſé de ce Roiaume en faveur de ſes deux gendres Eteocle & Capanée qui fe fuccederent l'un aprés l'autre. Pour eux ils regnerent lurles Panfing Phocéens. Et Eteocle garda le Royaume d'Ar 0 Bavle gos juſqu'à la mort."},{"instruction_id":557,"title":"OB9aAAAAcAAJ","page":"4433","text":"Mais Dom Franciſco donnant aufli tôt des deux à ſon chevalgagna la croupe au Comte & lui fit demander la vie. Dans il ce tems tous les Chaffeurs arrivé. rent qui furent tellement ſurpris de cette avanture qu'à peine pouvoient ils croire ce qu'ils voyoient. Dom Franciſco s'en retourna chez le Comte de Kermadet pour ſe faire panſer & le Comte de Melfe chez lui pour ſe conſoler de ſon mal heur. La Marquiſe aprit le même jour le Combat de ces deux Rivaux ; & fi elle eut de la joye de la vi&oire de Dom Franciſco elle n'eut pas moins de douleur de fa bleſſure."},{"instruction_id":558,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"4435","text":"Mais Seigneur pour faire qu'il ne manquaſt rien à ſon bonheur il reçeut la nou uelle de ce qui ſe paſſoit à Milet à ſon auantagele lendemain qu'il eut deffait les Xanthiens &les Lyciens qui s'eſtoient ioints enſemble & qu'il eut forcé Alexideſme & le Prince de Phocéede ſe retirer non ſeulement dans la Ville de Xanthe mais dans ſon Chaſteau ; car comme elle n'eſtoit pas extrémement forte ' ils ne ſe > creurent pas en ſeureté dans ſes Murailles. Mais ce qu'il y eut d'eſtrange fut que ces Hoftes im pitoyables à qui l'image de leurs crimes trou bloit la raiſon & oſtoit toute ſorte d'humani té ; mirent eux meſmes le feu au lieu qui leur auoit ſeruy d'Azile."},{"instruction_id":559,"title":"0DfyVWOzQBcC","page":"4471","text":"Ceſte opinion luy fai foit chercher les moyens de s'acquerir par quel que acte lignalé l'encicre amitié de ſon Chriſerion te ſequ'il aymoit paſſionnément ; ceſte occaſion luy mb prop d'aller combattre le monſtre mais la re d'autant que l'execution de telle entrepriſe eſtoit impoſſible à vn homme ſeul,il joignit à ſon coura ge celuy deDorandel de Mariane ,qui recherchoit la fæur."},{"instruction_id":560,"title":"0RFcAAAAQAAJ","page":"4480","text":"Para que à de cantar la gallina delante del gallo ? Para que es la pacienciaſi quando la emos me neſter no la hallamos? Para que me an de traer las piernas tan recioque parece que me la lleuan ? Para que an de entrar con letra colora; da los ſantos del Calendario de Iuan Redon. do ? Para que ſe corre el que no tiene la ver guença en caſa ? Calla malfinque vn rcgueldo de vanidad ſe le ſuelta al Era mitaño mas en juto. Ai ! Ni bueno recebir con vna mediday entregar con otra ?"},{"instruction_id":561,"title":"nvoFAAAAQAAJ","page":"4482","text":"Tout ce que je ſouhaitois étoit de pouvoir avant que de mourir >donner les derniers embraſſemens à la reine ma mère & je demandai cette grâce à celui qui entroit avant qu'il m'eût dit ce qui ramenoit : Ah Dieux ! Paſſonsmon cher Tarſis un endroit fi fu neſte à mon ſouvenir ; à peine ai-je le courage d'en parler. Il m'apprit que la reine venoit de fubir une mort honteuſe mais qu'elle l'avoit fupportée avec le courage des plus grands hé ros : qu'à mon égard le prince toujours oc cupé de ſa paſſion pour moi avoit obtenu une commutation de peine & qu'on fe contentoit de m'envoyer priſonnière dans une des ifles de la mer Egée."},{"instruction_id":562,"title":"NMw5AAAAcAAJ","page":"4485","text":"Deux & trois mois illuy reſiſta s’armant tous-jours d'un fier dépit contre ſon amour ,& oppoſant à ſa vive fiamme le reſſentimentdes froideurs dont elle avoit deſdaigné la fienne. Et pen dantce temps là mille beaux diſcours luy tomberent de la plumedontje pourrois bien embellir le mien li je ne faiſois conſcience d'en allonger cette hiſtoire. Enfin l'hyver commençant à glacer le ſommet de cette montagne refroidit la devotió de noftre her. mite qui ſe lafla à la longue de l'auſterité de cette vie. Mais comme il cherchoit les moyens de l'adoucir ,ou de la chéger du toutle temps luy en ouvrit le moyen par une telle occaſion. ?"},{"instruction_id":563,"title":"-G8GAAAAQAAJ","page":"4513","text":"En cette fus. averti que les dix piratesvouloient lui Ville demeure un Roi payen tel qu'on ne livrer ladite Demoiſelleje leur ai enlevé peut trouverd'ici à la mer rouge on le & les ai tous fait .mourir enſuite je l'ai nomme l'Amiral Galaffre ſi Dieu ne nous épouſée. Mais quand Yvoirin l'eut apprisſecoure,nous ne pouvons eſpérer que la il eſt venu devant ma Ville pour mecom port. Sire dit détruit un neveu nommé Sorbrin jen ai Geraſmenous ſommes Françoisnous beaucoup de chagrin il a emmené un chen venons d'adorer le Saint Sépulchre & la val blanc qui étoit le meilleur que l'on tempète nous a jettés ſur votre port ſi puiſſe trouver dans dix Royaumes. nous vous devons quelque tributnous Je vousprie de reſter avec moi & de ſommes prêts à vous ſatisfaire. Seigneursfaire enforte de m'ammener ce jeune honi leur répondit PAmiral.ne craignez rien me & le bon cheval blanc ſi vous pou de ma part ni de celle de mes gensfoyez vez le faire je vous enrichirai tous. les bien venus ſi vous voulez demeurer Sire dit Geraſmeſi il revient '& que avec moi. vous vouliez mele inontrer je vous pro Geraſnje lui demandale ſujet pourquoi mets que je vous le rameneraiainſi que le il les engageoit à reſter ; Seigneur lui récheval blanc. Vallaldit l'Amiralſi vous pondiç l'Amiral je vous dirai que le Roi me faites ce plaiſirje vous abandonne mon Yvoirin de Montbrant me fait la guerre Royaume pour en diſpoſer à votre gré."},{"instruction_id":564,"title":"WhCFUXekBNcC","page":"4521","text":"On fit avertir la belle de cette découverte& elle promit à un certain fignal de paroî tre à la fenêtre mais elle étoit fi haute qu'on ne pouvoit s'entendre à moins quede parler bien haut ce qu'on ne pouvoit fai re fans être découvert. On prit le parti d'attacher des billets doux au bout d'une ficelle qu'Angelique tiroit en haut& quelque tems aprés elle renvoyoit la repon fe par lemême moyen."},{"instruction_id":565,"title":"3cE5AAAAcAAJ","page":"4526","text":"Dans cet état où elle n'avoit plus pour compagnie que les triftes réveries & les ennuis elle paſſoit la plûpart du tems à soupirer. La Gouvernante de Made moiſelle de Château Briant qui avoit la liberté d'entrer quelque fois dans la chambre pour l'informer de la ſanté de cette enfantla retira de cene mélanco. lie par une choſe qu'elle luy apprit."},{"instruction_id":566,"title":"aNYmNBcC-xcC","page":"4528","text":"Les Hiſtoires les moins ſuſpectes ont rënda témoignage à une merveille que toute ta France vit alors. Jeanne d'Arc âgée de dix -fept aris nec a Saint Remiproche de Vaucouleurs en Loraine d'une conditions commune ; & élevée par de par vres parens à garder des moutons inſpirée par une puiffance ſurnaturelle \"fe vanta de challer les Anglois ; 'de delivrer Orleans ; & de faire ſacrer le Roi à Rheims. Ses diſcours quiparoiſ foient inſenſez ne fervirent el'abord qu'à faire rire ; mais y perſévérant avec une opiniâtreté hardie le Prevồr de Vaucouleurs la mena a Chiq non où tout le monde éroit confternć ."},{"instruction_id":567,"title":"2GRBAAAAcAAJ","page":"4530","text":"La Reine en ayant receu l'avis fongea à lui donner quelque déplaiſir ſur la route. Elle Içavoit qu'il devoit paſſer par l'Arra gon ;elle écrivit aux Etats de ce Royaumequ'elle vouloit que l'on ne fit aucun' hon neur à Don Juan & que l'en cherchâr même les occalions de le chagriner ; en quoi elle fut mal obeïe. Les Etats lui man derent qu'ils ne pouvoient le diſpenſer de rendre au Fils du feu Roi & au frere de leur Monarque les devoirs quiétoient dûs à lon rang & à ſop merite. En effetils s'en acquiterent avec le dernier empreſſement ; & quand il approchade Sarragoffetous les Habitans allerent plus de deux lieuës ad devant de lui ; la foule étoit ſi grande qu 'à peine pouvoit -il paller. Ils crioient tous d'unevoix ."},{"instruction_id":568,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"4537","text":"Leopold qui eût pensé commettre vnc trahi ſon qu'on ne peutpardonner,de courir ſur les bri sées de ſon maiſtrereietta en riant les diſcours de Doriſtée la payant de la meſme inonnoye qu'elle auoit debitée à Alderic pourle divertir de la re. chercher. Il taſcha de luy ouurir les yeux fur la pauureté,& ſur les richeſſes du Baron ,afin que cela les-cy autant deſiréesque l'autre eſt abhorrée,fil po ſenr en ſon ame le meſme effet que les mmes d'or en celle d'Atalante."},{"instruction_id":569,"title":"h8otAAAAMAAJ","page":"4543","text":"Pour ce que je les trouve ſi grandes que je ne les pourrois croyre ſans le grand ſerment que nous avons faict de dire veritételle que vous la peignezdift Hircancar vous avez veu aſſez de mallades deſgout tez de laiſſer les bonnes & falutaires viandes pour manger les mauvaiſes & dommageables . Auſly peult eſtre que ceſte fille avoyt quel que gentil homme comme elle qui luy faiſoyt deſpriſer toute nobleſſe. Mais Parlamente ref pondit à ce mot que la vie & la fin de ceſte fille monſtroient que jamais n'avoyt eu oppi nion à homme vivant que à celluy qu'elle ay moit plus que ſa vie mais non pas plus que ſon honneur.Oftez ceſte opinion de voſtre fan taiſyedift Saffredent& entendez d'où eft venu ce terme d'honneur quant aux femmes car peult eſtre que celles qui en parlent tant ne ſçavent pas l'invention de ce nom ."},{"instruction_id":570,"title":"9E25bX0PtysC","page":"4551","text":"Que ſi on veut mettreen jeu le train & conduicte des armes ſe trouuera que le Prince de ce pays mettoit ſus& en moins que rien douzecens maiſtresbien montez & couuerts de ces groſſes & fortes cuiralles telles qu'on void au Chateau deNantes,(placeautant bié armee,qui ſoit en ce Royaume) & plus de ſix mille autres de clicual& tréte mille hommes de pied ,menez & cõdụies par les Caders & puiſiezaufquels,commic entre les Suyſſeseſtoit pennis 9 tuer ſur le cháp celuy quieuſ tât peu fuſt branlé & fait cótenance defuir."},{"instruction_id":571,"title":"IPk5AAAAcAAJ","page":"4553","text":"Le Monaſtére quand on le veut a bien des char mes & des douceurs . Cela procura du bien à Chainpenu. Je me trouvai à la priſe d'habit dema Mere . Je cherchois par tout un guide ; j'eus recours à un vieillard nommé Anſelme l'oracle de ſon tems : mais ſi vous voulés que je vous diſe ce que j'en penſois il étoit plus venerable par ſon antiquité & les rides de ſon frontque par ſon cſprit & ſa ſcience."},{"instruction_id":572,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"4554","text":"Ses ca. relles,ſes regardsfes contenancesles mines vers Atilio eſtoyent tellementen veuëqu'il n'y auoit plus aucun de ſes domeſtiques qui puſt douter de ce qu'il n'auoit auparauant que coniecturé. Pan dolfe meſme s'en apperceur & bien qu'il n'euſt encore que dix -huièt ou dix neuf ans li eſt -ce que ialoux & de l'honneur de ſa mere& de ſon heritage qui le regardoit comme fils vnique il entra en vn grand deſir de vengeance contre ſon Gouuerneur ne proiettant pas ſeulement de le faire ſortir de la maiſon mais auſſi de lui ofter la vie ."},{"instruction_id":573,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"4555","text":"Ceſte amour le changea auſſi toft en vne forte amitié par la cognoiſlance qu'ils ſe donnerent de leur mutuelle correſpondance. Critobule en ayant auis tira ſa fille à part & lui dit. Ma fille i'ay eſté icune & en mon temps i'ay experimenté tous les mouuemens de ceſte . paſſion qui ſe forme dans les bouillons du ſang de la ieuneſfc.le ne ſuis point ennemi de la natu re,mais du viſage; non d'vn vlage legitime,mais d'un abus des -honorable."},{"instruction_id":574,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"4577","text":"Quand ie demandois à Cleo nice pourquoy elle ne vouloit pas agircomme ſi elle n'euſt point fçeu la paſſion de Ligdamis elle me diſoit qu'il luy eſtoit impoſſible:& qu'il faloit abſolument qu'il s'en allait. Car ,mediſoit elle le dernier iour qu'il la deuoit voir s'il ne > 2 s'en va pas ,& qu'il s'obſtine à m'aimer comme 2 il fait ie le haïray infailliblement : Mais s'il vous + obeït luy dis-ie ,& que l'abſence ne le gueriſſe point que voudrez vous qu'il y face ? Si Ligdamisadiouſtay-ie eſtoit > 2 vn homme quevous n'eſtimaſſiez point; & que bien loin de l'eſtimer & c de l'aimer comme vous faites vous euſſiez vne auerſion eſtrangepour fa perſonne ; & qu'en effet il la meritaft ; que pourriez vous faire dauantage ?"},{"instruction_id":575,"title":"SIVgAAAAcAAJ","page":"4601","text":"Quoy repartit ce bel eſprit ne voyés-vouspas qu'il eſt là écrit tu ne dej. roberas pascependant on a tout emportéméme juſquesauxtampes. Cela a -t'il ſervi de quel; que choſe ? Un Meuſniersfaite for curéd'un grand. embarras de ſatisfait aux e xira gantes demandes de.Son SeigneurTousqueles nobles n'eſtant auſſinobles de de nom il s'en trouva un qui enflé de lagrande naiſſancede fon pou voir & de fes richeſſes tranchoit du Souve . rain dansſes terres voulant eſtre honoré & . obei comme un Roy."},{"instruction_id":576,"title":"p7A5AAAAcAAJ","page":"4614","text":"Quand cela ſeroit interrompit Zizimi la Couronne desOttomans n'a pas toù jours eſté portée ſur la teſte des aî . nez. Onſçait que Bajazer premier du nomregna au prejudice de Jacup fon frere,quiavoit pluſicurs années plus que luy. Muſulman fils de Ba jazet diſpuca l'Empire à Joſué ſon frere aîné ; & l'emporta ."},{"instruction_id":577,"title":"-gZXAAAAcAAJ","page":"4616","text":"Pour Ariſto xène il me répondit fièrementqu'il acceptoit le défi ; mais qu'il ne pouvoit ſe battre qu'avec la qualité d'époux de Téléfile : que je n'aurois pas long -temps à attendre ; & que s'il étoit en ma place il ne voudroit pas interrompre des plaiſirs de noces : mais que je pouvois inceſ ſamment compter ſur une ſatisfacion entière & qu'il me la feroit de la même main dont il auroit reçu la foi de Téléſile. Cette bravade acheva de me déſeſpérer & mc fit prendre la réſolution de le chercher par tout pour l'obliger à me ſatisfaire. Je lui fis même ſavoir que quelque part où je le trou vcrois je le traiterois ſans égard & comme le méritoit un lâche."},{"instruction_id":578,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"4617","text":"Tandis que ce ſanglant autheur de tant de meurtresglorieux deſon impunitémarche la teſte leuée,& aulieu de ſe repentir ſe vante de ſes méchancetez faiſant gloire de ſa confuſion : le mar chand qui le reconnut outré de la douleur de la per te \"ſecondé de quelques-vns de ſes amis l'attaqua & le pourſuiuit ſi viuementqu'apres auoir receu quelques blefleuresil fut contraint de chercher fa vic dans la fuitte& par vniufte iugement de Dieudans cette fuitte il rencontra la mort parce que s'eſtant fauué dans yne maiſon où ilfut pourſuiuy par ſes aduerſaires ſe voulant ietter d'vnegalerie en bas il ſe briſa en diverſes piecesmourant parmy des rages des douleurs & des deſeſpoirs épouuanta bles."},{"instruction_id":579,"title":"On6-T4-1dwIC","page":"4624","text":"Quand mellire lacques de Lalainqui par le duc eftoit ordonné a eſtre de la bataille ouit dire que le comte d'El tampes auoit ordonnance & commandement du duc d'al ler audit pont d'Eſpierres il luy fembla que ceſtoit le droict chemin d'Audenardeou ſon oncle mellire Simon de La lain que tant aymoiteſtoit aſliegéfi demanda congé au 0 duc de Bourgougne,en luy priant qu'ille voullīt laiſſer aller deuers le comte d'Eſtainpes& le duc luy octroya lequel o meſfire Jacques fut moult ioyeux dudict octroy: Si ſe par F tit& vint vers le comte d'Eſtampesqui de fa venue fut moult ioyeux."},{"instruction_id":580,"title":"1R06AAAAcAAJ","page":"4625","text":"Le Pape reçûr fort bien cet Envoyé de la Reine il invita ſa Maje fté à retourner à Rome au plûtôt pro mettant de lui donner des marques inſignes de ſon amitié paternelle. Et parce qu'il avoit connu Clairer dans le tems qu'il n'é toit que Prelatil lui fit de grandes careſ fes& le regala d'une Medaille d'or de dix piſtolles."},{"instruction_id":581,"title":"V3MVAAAAQAAJ","page":"4657","text":"Il vous aimoit dans ce temps-là & il lui étoit impoflible d'en rimer une autre. Mais aujour : d'hui qu'il aime une Bourgeoiſe de Sa dan & qu'il ne vous aime plus ; au jourd'hui qu'il abandonne la Princelle du monde la plus aimable pour une femme qui vous eſt fi fort inferieure de toutes façons je m'étonne beaucoup que vous preniez encore ſon parti."},{"instruction_id":582,"title":"h8otAAAAMAAJ","page":"4667","text":"De laquelle depuis ceſte heure là en avantſans empef chement ne faſcherie il eut la fruition telle qu'il la pouvoit deſirer. Je vous prie mes dames trouvez moy une femme qui ait eſté ſi fermeſi patiente & fi loyale en amour que ceſt homme cy a eſté. Ceulx qui ont experimenté telles tentationstrouvent celles que l'on painct en Sainct An thoine bien petites au pris ; car qui peut eſtre chaſte & patient avecq la beaulté l'amourle temps & le loiſir des femmes ſera aſſez ver tueux pour vaincre tous les diables ."},{"instruction_id":583,"title":"-G8GAAAAQAAJ","page":"4669","text":"Alors le cri fut valier je te ferai avouer ta déloyauté en fait comme il appartenoit favoir que ce jourj'ai conpallion de toi parce que perſonnene fit aucun ſigne à l'un ou à tu es jeuneſi tu veux avouer le meurtre I'autre des combattansfous peine de que tu as faitje parlerai pourtoiau Roi mort. Alors ils & les nobles Pairs & Barons de France baiſſerent leurs lances & piquerent des épean vinrent auprès du Roi Charlemagne & ronsils coururent d'une telle force qu'il lui dirent : Sire que voulez vous faire ? Ils s'en vinrent l'un contre l'autre conſentiront jamaiscar ſouvent ileſt arri. & pointerentleurs lances dont le fer étoit vé que l'un des champions a été occis fans bien tranchant & affilé dont ils s'entre pouvoir parler ce ſeroit dommage de faidonnerent de ſi grands coups qu'elles ſe re un tel Edit car votre grande réputation rompirent juſqu'aux poignets&z leséclats qui eſt élevée à un fi grand point feroit en volerent jufqu'auprès deséchaffauts ou bientôt ternie mais il ne voulut point le Roi Charlemagne étoit aſlis & leurs écouter.. chevaux fur leſquels ils étoient montes ?."},{"instruction_id":584,"title":"AbZnxSzGVV0C","page":"4681","text":"Je me bornai à lui dire qu'il fìt élargir en mer & que je me déterminerois le lendemain avec ſon confeil. Mais la fortune prit le ſoin de me déterminer elle -même. Comme nous avions arboré l'étendard de Chypre ( car les corſaires en ont de toutes les fortes ) il envoya nous reconnoître . Ce prince ainſi qu'un des liensmel'apprit depuis avoit achevé ſa négociation à Pidne auprès du gouverneur de cette province & avoit fait un traité avec lui par lequel il s'étoit obligé de lui amener dans peu quatre mille hommes pour > faire la guerre au roi de Macédoine."},{"instruction_id":585,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"4689","text":"Comme Ti marete ne put dire cela ſans vneeſmotion qui pa rut ſur ſon viſage Heracleon qui eſtoit preſent en eut le cour fort agité : & d'autant plus que le Roy voulant ſçauoir comment Seſoſtris auoit fau ué la vie à Timarete cette belle Princeſſe le luy raconta auec toute l'exageration d'vne Perſonne qui vouloit du moins en oftant la Couronne à Se ſoſtris ; luy aquerir l'amitié du Roy. Il eſt vray qu'il auoit vne grande diſpoſitionà eſcouter fauo rablement tout ce qui eſtoit auantageuxà Seſo ftris : c'eſt pourquoy lors que Timarete eut finy ſon recit le Roy l'altura qu'il ſe ſouuiendroit que Seſoſtris eſtoit ſon Liberatear : ſe ſeparant d'elle auſſi toſt qu'il eut commandé aux Damesentre les mains de qui il la remit de luy faire changer les habits qu'elle auoit en d'autres plus propor tionnez à ſa condition prefente ,Heracleon l'allant conduire à ſon Apartement."},{"instruction_id":586,"title":"k2rs3Sew1rcC","page":"4700","text":"Qu'y a-t-il de plus grave & de plus heroïque que certains endroits de ce Poëme ? Qu'y a -til de plus bas & de plus bouffon que d'autres ? Les avantures de Buſcon & de Lazarille ont elles quelque choſe de plus extravagant ? Sans mentir une telle baffefſe eſt bien éloignée du goût de l'Antiquité ; & qu'auroit -on dit de Virgile bon Dieu ! Je dis les contes de ma Mere l'Oye car l'Hiſtoire de Joconde n'eſt guere d'un autre rang."},{"instruction_id":587,"title":"UAc-AAAAcAAJ","page":"4714","text":"Pour vez vous Pen blamer Sire ? Vous aviez fruſtré ſesamoureufes eſpe . rances Vous aviez troublé ſes plus chers plaiſirsVous l'aviez privée de toutes ces douceursde toutes ces délices de toutes ces joies dont elle alloit se fouler. Apre's cela voulez vous qu'elle ait embraße une Perſonne qui l'avoit ſi inopinément arrâ. chée à tant de joies Es à tant de plaiſirsPouvezvous même trouver mauvais qu'une douleur ſi bien fondee l'ait faite fouvent fou pirer . Er bien dit le Prin ce ne parlons plus ſur ce ſujet."},{"instruction_id":588,"title":"mfFMZJsWgtkC","page":"4717","text":"Il ajoû toit à cela que les Ames qui retour noient à Dieu par le chemin de la Foy,& s'uniſſoient à luy par les liens de la Cha sité ſe ſeparoient en meſme temps du ſervice du Prince. Voilà les cruelles reſolutions qui fu bent priſes à la Cour. Ces Ames qui eſtoient encore novices en la Religion Chrétiennecrurent quecet Edit eltoit la Sentence de leur mort."},{"instruction_id":589,"title":"hGSicAVlg_oC","page":"4733","text":"Mathieu Be roalde-en fit profeſſion ouverte quelques années après fut & méme Miniſtre à Genève. Il étoit neveu de Vatable avoit des livres rares & exquis leſquels furentla plupart vendus co‫و‬ diſperſés aprèsſa mort. Quelques-uns cependant demeurerent à ſon fils ; qui dans un temps de troubles tel queceluyou il vivoit ent peine à les conſerver ;‫ ز‬Il en regretoit un ſur-tout impri mé dit -il à la Chine que Joſeph Scaliger à qui il l'avoit prété lui retint. Il en ditun mot dans ſon moyen deparvenir chap. Il étoit Poëte Chymiſte Medecin Philofo phe ,,Grammairien Mathematicien ."},{"instruction_id":590,"title":"rthNAAAAcAAJ","page":"4739","text":"Le jeûne les veilles le travail desmains,la priero continuelle étoient les armes par les. quelles ils ſe défendoient contre ces ennemis : mais ils n'auroient jamais remporté la victoirefilà toutes ces mortifications ils n'avoient joint le pacte fi fidele qu'ils faiſoient avec leurs yeux de ne jamais regarder le ſexe . Ils tenoient çetic maxime du S. Hom me lob."},{"instruction_id":591,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"4749","text":"Mais vous meſme Madamereprit-ildites vous la verité ; & ſeroit-il bien pol ſible qu'il ſe puſt trouuer vneFille admirablement belle ‫ ;ܪ‬infiniment aimée ; & infiniment aimable; qui euſt aſſez de Grandeur d'ame pour ne ſe laiſſer pas toucher à tant de petites choſes qui font pour l'ordinaire la felicité des belles Perſon nes : Ha Madame ſi cela eſt ,> les hommes ne doi uent ſans doute pas auoir de l'amour pour vousmais ils doivent vous adorer ; eftant certain que je ne penſe pas qu'il y ait rien de plus rare que de voir vne tres belle Perſonne ne ſe ſoucier pas que ſes yeux embrafent ceux qu'ils eſclairent."},{"instruction_id":592,"title":"1R06AAAAcAAJ","page":"4750","text":"Le Comte a eu en . core d'autres intrigues amoureuſes mais japréhende de laſſer les Lecteurs en les rap portantnous en dirons peut-être quelque chofe ailleursſi l'occaſion s'en preſente & finirons cet article en diſant qu'aprés la mort de la Reine le Pape Alexandre VIII . le fit un de ſes Chevaliers d'honneur & le Pape Innocent XII . la confirmé dans cet te charge où il ſubſiſte des bienfaits de fa Sainteté & d'une penſion viagere de cinq cens écus que la Reine-lui a laiſſée pa jable par les heritiers d'Azolin ."},{"instruction_id":593,"title":"jx46AAAAcAAJ","page":"4754","text":"Chacun en parle & la voix commune de tout le monde accu Se Terſandre. Les parens & tous les amis de Polidor ſoudainement courent & arrivent au lieu de ceſte action fu neſte & tcouuent aucc yn indicible re grec le pagare Alderan ( c'eſtoit le nom du frere de Polidor ) priué de vie & eſtendu ſur la place. Si ce ieune Gentilhomme euft : vefcu il cut ſans doute cffacé la gloire de ces Ayeulx."},{"instruction_id":594,"title":"_6A-AAAAYAAJ","page":"4762","text":"Elle se fit une affaire de conscience et crut que ce seroit se livrer à un esternel scrupule que de ne pas delivrer cette lettre à l'Abbessequi l'ayant luëluy ordonna d'a chever sa commission . Elle tomba donc és mains de Placidie qui s'en divertissoit un jour enfermée dans sa cellule avec Angeliquequand l'Abbesse les prit sur le fait."},{"instruction_id":595,"title":"uCBjYiEs1TQC","page":"4769","text":"Trebace & Emilie la ſaluerent apres & elle eſtoit ſi confuſe de ce qu'elle voyoit & de ce qu'elle enten doit d'euxqu'il fallut luy donner quelque temps pour eſtre aſſeurée que ce n'eſtoit pas vn ſonge. Les pleurs de > ioyecouloient par tour en abondance de voir vn chan-. gement ſi heureux. Trebace & Emilic leur faiſoient beau coup d'excuſes & taſchoient à leur faire oublier leurs maux par de continuelles careſſes. En fin Melinte ditqu'il ne reſtoit plus qu'à auoir Diccarque . Incontinent apres ilentra tout chargé de chaiſnesArcas le tenant par derriere ; & cltant amené deuant cux il fut bien eſton né lors qu'il hauſſa la veuë & qu'ilvid Melinte Aria ne & Palamede auprés deTrebacē auec des viſages bien contens. Il ne pouuoie iuger ce qui auoit caulé vn tel changement : mais il fut bien plus confus lors que Tre baceluy dir. Vieillardvous auiez mieux merité la mort . que cesperſonnes-cypour auoircorrompu les miens en ma maiſon; & ie vous auois deſtiné au ſupplice :maisi'ay eſté contraint de donner voſtre vie à la priere de Melin tele plus vertueux des hommes; & vous ne la tenez de formais que deluy."},{"instruction_id":596,"title":"b8_5fKTBsW4C","page":"4776","text":"Et qu'avons-nousdavantage en ce monde pour l'accomplilement de deſirs ambitieux ? Or ſçachez tous en gros & en detail que le cocu eſt un animal capable de douceur luinble & pacifique ,craintredouté & honoré de la femme & 'des amis d'i celle deſquels il eſt conſideré comme maître du gi bier ; & ne ſe faut pas amuſer au nom de cet oiſeaumais d'un autre plus meilleur. Il n'y a gueres d'a nimaux entiers mâles qui ayent plus defaveur que ·lecoq ( entier eſt le contraire de châtrépuis que je voi que vous le voulez ſçavoir ; le coq a pluſieurs femmesqu'il fournit & appointetant il elt delibe. ré & bon mais fi-tôt qu'il eſt uſé les poules le chaffenr & le battent & n'en veulent plus& ainſi le deftinent à châtrerie & en admetrent d'autres vi goureux des bons."},{"instruction_id":597,"title":"h8otAAAAMAAJ","page":"4780","text":"Il eſt dit à la fin de cette nouvelle que le chancelier de France était à cette époque légat du Saint-Siege ; or le chancelier Dupont n'a été revêtu de la dignité de légat que pendant les cinq dernières années de fa vie de 1530 à 1535 ; il en réſulte que c'eſt d'Étienne Gentil que Margue rite a voulu parler. On peut conſulterau ſujet de ce prieurGallia chriſtiana t.VII col. Marier Monaſterii Regalis S. Martini de Campis Paris. Ordinis Cluniacenſis Hiſtoria &c. & c. Pari ſiis 1636in -4 °p . On fait que l'abbaye Saint-Martin des-Champs était ſituée ſur l'emplacement qu’occupe au jourd'hui le Conſervatoire des Arts & Métiers. Allant viſiter ung couvent près de Paris qui ſe nomme Gif. Yvette du village qui porte encore aujourd'hui le même nom ."},{"instruction_id":598,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"4782","text":"Ceux-ci vouloyent leMe credi,comme vn iour de penitence & demortif cation pour ceux qui font profeſſion de la vie deuote & Religieuſe. Pluſieurs choifirentle Samedy,qui eſt deuoué à la Saincte Vierge Mere de noſtre Redempteurſouhaittans de fe refugier fous fa protection en ceſte derniere angoiſſe. le ne ſçai. de quelle façon le Mardidemeura & ne fut choiſi d'aucun. Ghoſe qui fut bien agreable à celui qui par obeyllance auoit faict la propofi tion . Touchantdonc à lui de clorre le ieu comme il l'auoit ouuert'il dict que de tous les jours de la ſepmaine il n'y en auoit aucun auquel il deſi raſt plutoſt mourir que le Mardy."},{"instruction_id":599,"title":"LE-sTAJ06_oC","page":"4788","text":"Cherchez ſeulement auec Agathon les moyens de fa deliurance: car en effect il eſt comme captif de l'amour violence de ceux dontila aydé la liberté. Dieu quieſt protecteur des bons,ſans doubte le ſecondera. Mais à quoy bon de vous aduertir d'vne choſe où vous trauaillez 115 continuellement? Voisl'a toyque le deſir & l'affection met en peine,cõment tourceſte affaire pourra reuſir,conſul tant ſur cela auecAgathon qu'elle a delia faict venir : Conſidere-en le ſoin & prends gardeſituas iamais veu vne Us belledont l'Amourfuſt li beau."},{"instruction_id":600,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"4794","text":"Mais à la fin les charbons de la concupiſ cencequin'eſtans pas eſteints en elle eftoyent ſeulement couuerts dela cendre de ce deuil ſe reueillerent & commencerent à la tourmenter de leurs chatouilleuſes poinctes. Hieroſme a raiſon d'appeler la chaſteté des vefueslaborieuſeparce qu'elles ne doiuent pas ſeulement combat tre contre les imaginations des plaiſirs illicitesmais encore contre celles des legitimes qu'elles ont autrefois experimentez dedans leur mariage."},{"instruction_id":601,"title":"h8otAAAAMAAJ","page":"4804","text":"Geburon ſe prenant à rirediſt : J'ay autres fois veu aſſieger des places & prendre par forcepource qu'il n'eſtoit poſſible de faire parler par argent ne par menaces ceux qui les gardoient ; car on dict que place qui parla mente eſt demy gaignée .-Il vous ſemble diſt Ennaſuitteque toutes les amours du monde ſoient fondées ſur ces follies; mais il y en a qui ont aymé & longuement perſeveré de qui l'intention n'a point eſté telle ."},{"instruction_id":602,"title":"uCBjYiEs1TQC","page":"4807","text":"Il n'y a point de doute repartit Melinte qu'où vous n'eftes point beaucoup debeau tez y manquent. Ce n'eſt pas ainſi dit Arianeque ic l'entens ; mais il y a des lieux ceans dont la beau té n'eſt connuë qu'à moy ; & ic veux vous y mener pour voir ſi vous ſerez de mon aduis. Laiſſez nous donc habiller dit Erycinepuis qu'il eſt reſolu que nous nous leuions & al lez nous attendre au jardin où nous vous irons bien toſt trouuer."},{"instruction_id":603,"title":"p7A5AAAAcAAJ","page":"4810","text":"Le jour preparé pour commencer les jouxtes eſtant venules tenans parurent tous ombragez par des plu mes blanches & ceints par des é charpes de la même couleur& ſur leur Eſcu eſtoient peintes les Armoi ries de France d'Azur à trois Fleurs de Lys d'Or. Les aſſaillans avoient ſur leur caſque des plumes de diver ſes couleurs;un Croiſſant eſtoit peint ſur leur Eſcu & ils avoient des ceintures bigarrées. Tous entrerent dans la place de divers coſtezLe fils du Baron de Clermont eſtoit à la teſte des tenans & Montchenu à cel le des affaillans."},{"instruction_id":604,"title":"4V_2ecjsRTEC","page":"4818","text":"Voulanginferer par là queli lupițer meſme ( apelé par la Gentilicé le ſupremeDieu) auoir eſté Amantla 18 Bergeredeuoit ( imirant ſon exemple)embraſſer l'A mour humain ,le veritable n'étant en rich contraire au diuin & mertre ſon afection en vn ſujer ,dontles ver 2 tus reconnuës,le peofſent meriter. Rolanie aporta à ce * propos la memoire des Amours de lupiter& les cho (çs auſquelles l'Amour Sio !!! . ? Taisnis !!!"},{"instruction_id":605,"title":"NMw5AAAAcAAJ","page":"4819","text":"Quand ils furent là,ils s'arreſterent à deli berer,comment ils procederoient avec Dori las : car d'aller tout droit à Belair ſans ſça voir comment ils y ſeroient receus ils n'en 5 furent pas d'avis l'un ny l'autre. Et bien que 1 Lyſandre l'uftinfiniment obligétant en luy fauvant la vieà luy -meſme qu'en lalauvant par deux fois a ſon propre fils fieſt-ce que comme on ditque le bie fait s’eſcrit en l'onde & l'injure ſe grave au metail il croyoit avec grande apparence ;que cette derniereaction qu'on penſoint qu'il euſt faite contre Cle andre ruynoit en l'ame & en la memoire de Dorilas le merite & le ſouvenir de tou. tesſesobligations precedentes. Et que s'ilne vouloit voir ſa propre fillepar ce qu'elle eſtoit accuſée dela mort de ſon mary il ver roitencore moins celuy ,duquel on croyoit qu’lle ſe fut ſervie pour le tuer & pour l'a mour duquel on diſoitqu'elle l'avoit fait mourir."},{"instruction_id":606,"title":"h8otAAAAMAAJ","page":"4843","text":"Mais Jaques n'y trouvoit rien fi beau que chez s'amie : où ils retour nerent quelque temps après. Lors s'y trouva la dame qui leur feit le meilleur recueil du monde. Et après les me nées qui ſe font en telles boutiques la femme du fire Pierre tenant encor plus roide que ſon mary Jaques luy diſt : Et dea madame vous eſtes bien rigoureuſe. Voilaque c'eſt : Nous avons perdu noſtre pere on ne nous co gnoiſt plus. Et feit ſemblant de plorer& de s'eſſuyer les yeux pour la ſouvenance paternelle ; mais c'eſtoit à fin de faire ſa menée. La bonne femme vefve mere de Jaquesy allant à la bonne foy diſt auſſi : Depuis ſa mort nous ne nous ſommes plus frequentez que fi jamais ne nous fuſſions veuz. Voila le compte que l'on tient des pauvres femmes vefves. Alors ſe racointerent elles de nouvelles careſſes ſe promettans de ſe reviſiter plus ſouvent que jamais. Et comme ils eſtoient en ces termes vindrent d'autres marchans que le maiſtre mena luy meſme en ſon arriere boutique. Et le jeune hommevoyant ſon apointdiſt à ſa mere : Mais ma damoiſelle j'ay veu que ma dame venoit bien ſouvent les feſtes viſiter les faincts lieux qui ſont en noz quartiers& principalement les religions. Si quelques fois elle daignoit en paſſantpren dre ſon vin elle nous feroit plaiſir & honneur. La mar chande qui n'y penſoit en nul mal luy reſpondit qu'il y avoit plus de quinze jours qu'elle avoit deliberé d'y faire un voyage."},{"instruction_id":607,"title":"hoHy7bvnkJ4C","page":"4860","text":"Vous ne m'aimez plus ego rous ne ſçauriez vous juſtifier. Partez tout à l'heure eo fuyez une malheureuſe qui nepeut plus vous ſouffrir. Aprés l'avoir leuë je priay celle qui me l'avoir renduë d'en porter la réponſemais elle s'en excufa fur la défenſe que l'Admi rale lui en avoir faire. Toute ſa colere ne tomba point fur moy Fontpertuis en cur ſa part. Elle l'avoit veuë ſur la terrace avec moy & le lieu de l'en tretien lui fembloit ſuſpect à celle heure : Elle reçût inal tout ce que Fontpertuis lui pût dire ſur ce ſujet & ne doura point qu'elle ne l'eût trahie en faveur de la Due cheffe. Je ne ſçavois ny ce que je devois faire ny à quoy je devois me reſoudre."},{"instruction_id":608,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"4870","text":"Elleen parla donc à vne de ſes Damoi ſellesfemme d'âge & dont elle auoit éprouué la fi delité par de longsferuices. Mais cellecy imbuë des maximes du Païseut vne telle horreur que la mais treſſe pensất à s'allier mal qu'au lieu de moderer l'ardeur de cette paſſionnée par de douces paroleselle l'augmenta par fes contradictionsrejetant fi loin ce queluy diſoit Chryſolitequ'à peineſe dont noit -elle la patience de l'entendre. La Comteſſe rebutée de ce coftéapres luy auoir recommandé le ſecret& promis (mais au plus loin de fa penſée )de ne plus fonger à Fleurial ,nousap pellerons ainſi ce Gentil-hommes'adreſſa à vnde les domeſtiquesduquel elle crût tirer moins de re plique & plus de ſeruice."},{"instruction_id":609,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"4881","text":"Cependant comme il iugeoit bien que cela ſeroit vn peu long ; & qu'il ne ſeroit pas aisé qu'on püſt faire monter aſſezde Soldats par là,pour prendre Sardis ; le deſſein qu'il prit apres avoir * efté inftruit par Andramite du dedans de la Ville fut d'y en faire ſeulement monter aſſez pour ſe pouuoir rendre Maiſtre de la Porte la plus proche de cet endroit : afin de s'en ſeruir pour faire entret apres le grand nombre des Troupes."},{"instruction_id":610,"title":"nvoFAAAAQAAJ","page":"4887","text":"Il étoit naturellement bon libéral généreux & galant ; & ce qui faiſoit ſon principal caractère c'étoit une tendreſſe extrême pour ſon frere. Celui-ci avoit un na turel tout oppoſé. Il n'étoit pas à la vériré mal fait de la perſonne mais il n'aimoit ni les exer cices du corps ni ceux de l'eſprit. Son diver tiſſement étoit d'avoir à ſa ſuite de jeunes dé bauchés qui applaudiſſoient à ſes vices."},{"instruction_id":611,"title":"uvBgAAAAcAAJ","page":"4892","text":"Je vous re commande encoremon fils le Dauphin ayés ſoin ſur tout de luirepreſenter lc tort qu'il fait à la reputation d'aimer plus les plaiſirs de Dia ne & de la Chaffe du Loup que les nobles Travaux de Mars. Je vous recommande ene core les trois jeunes Princes mes petits fils en tretenés Ies ſur tout des belles actions de leur grand Papa ; ic vous recommande principale ment Painé,le Duc de Bourgogneque l'aicoû tume de nommer le Prince de Condé parce qu'effc & ivement on voit renaitre en luitoutes les belles qualités de ce grand Prince. Je vous recommande enfin toutes les intelligences que j'ai dans les cours étrangeres ayés en ſoin recevés les lettres qu'on 'écrira & faites te®. nir les ſommes deſtinées aux penlions que je leur paye."},{"instruction_id":612,"title":"EzeXgqfhMSkC","page":"4901","text":"La pauvre créature pleu roit avec raiſon de tout ſon cæur ; & quoiqu'elle dîc de tems en tems : hélas j'en ai affez : ſa voix étoit fi fanguiſſante & le jaloux fi tranſporté qu'il 11e re connut jamais fon erreur. Etant enfin las de la bat tre & de l'injurier : Infame lui dit il en fortant je ne veux du tout plus de toi. Je vais appeller tes parens & les inftruire de ta conduite . Ils te traite ront comme ils voudront; mais pour moi je ne veux jamais te voir. La belle qui n'étoit pas éloi gnée entendant ſortir ſon mari retourne à fa chambre ratlume la chandelle & trouve fa ſervante dans le plus pitoyable état du monde. Elle la confo fa du mieux qu'elle put'la renvoya dans ſa cham bre lui fit faire ſecrettement tout ce qui lui étoit néceſſaire & la recompenſa ſi graffement aux dé pens de ſon mari qu'elle aurvit été prête à ſe faire rebattre ."},{"instruction_id":613,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"4913","text":"En quelqu'une des prouinces d'Eſpagne (la va piré de la nation les appelleRoyaumes ) vn Gen tilhomme que nous appellerons Sabellic ayant épousé yne femme fort honorable & fort vertueu . fe,qui portoir le ná de Blefillepaffa quelques années du commencement de ſon ménage auęc tout le concentement qui ſe peut recueillird'vne heureuſe ſocieté. Comine les'affections eſtoient juſteslegitimes & fondées en la vertu,il ne pou uoit moiſſonner que de bons fruits de li heu-.. reuſes racines . Il eut d'elle quelques enfans qui furent les liens de lear amitié les næuds de leur foy& comme les gages de leur mutuelle bien veillance. Tandis que Bleſille n'a point d'autre loin que de plaire à ſon mary & d'éleuer ſes en fans en la crainte de Dieu l'homme ennemy vint ſurſemer l'yuraye dans ce beau champ& par vne fâcheuſe tempeſte troubler la ſerenité de leurs iours."},{"instruction_id":614,"title":"DAtBAAAAcAAJ","page":"4914","text":"Auvernique auſi Latio se diLus; ORI cere fratres ,fanguine ab iliaco populi. Cependant ihars. à l'exception de trois ou quatre Villes de la Ca izb. Tai labre de l’Apulie & de la Lucanie aucune de celles dont parle Roman ne s'eſt cruë ni dite fondée par les Grecs de la guerre de Troye. Il n'y a qu'à les ſuivre dans l'ordre que nous les avons marquées. Voyez les Geographes & Voya. geursmodernes Baudran Spon ,Miffon ,de Sei. ne Sanſon & la Guilletiere. poffidonia ou la Ville de Neptune & qu'il ne faut pas confondre avec le Nettuno ,> que le feu Pape Innocent XII. d'heureuſe memoire aa fi bien fait fortifier eſt une Colonie des Doriens à ce que dit Solin. Poſhdonia five Neptunia Solsona Dorienfibus conftituta. Or Strabon dit nettementcap . 89 que toutes les Colonies que les Doriens ont ja mais fondéesfont pofterieures au tems d'Ho. 9 mere comme dit Herodote & par conſequent Herodvi. . beaucoup au deſſous du tems de la guerre de Hom Troye puiſqu'Homere аa vécu prés de 200. ansin fire ou au moins 168. ans aprés cette fameuſe guer."},{"instruction_id":615,"title":"h8otAAAAMAAJ","page":"4919","text":"Monſeigneur d'Avannes fuft fort joieulx de ceſt offre car il avoyt ung pere tel que l'autre luy avoyt dechiffré & après l'avoir mercié le nomma par alliance ſon pere . De ceſte heure là le dict riche homme print tel amour au ſeigneur d’Avannes que matin & ſoir ne ceſſoyt de s'enquerir s'il luy falloyt quelque choſe; & ne cella à ſa femme la de votion qu'il avoyt au dict ſeigneur & à ſon ſervice dont elle l'ayma doublement & de puis ceſte heure le dict ſeigneur d'Avannes n'avoit faulte de choſe qu'il deſiraft."},{"instruction_id":616,"title":"nvoFAAAAQAAJ","page":"4925","text":"Comme la chaleur ſe faiſoit encore ſentir elle vint s'aſſeoir à l'ombre de ce même bocage & ſe mit à chanter ces vers d'une douceur & d'une juſteſſe de voix raviſſantes. Venez jeunes zéphirs de vos douces haleines Rafraîchir le ſein de nos plainesOù cet ardent ſoleil a régné tout le jour. Il vous cède la place ; Venez régner à votre tour : La nuit vous appelle & le chaſſe ."},{"instruction_id":617,"title":"EzeXgqfhMSkC","page":"4940","text":"Je vous ſupplie pour l'amour de Dieu re partit Calandrin notre ami faiſons-le s'il eſt por fible le plutôt qu'il ſe pourra. Serez -vousbien aſſez hardireprit le Brun pour la toucher d'un petit écrit que je vous donnerai ? De reſte répondit Ca landrin. Cela étant reprit le Brun apportez -moi ſeulement un morceau de parchemin vierge une chauveſouris vive trois grains d'encens & une chandelle benite & puis me laiſſez faire . Calandrin fut toute la nuit ſuivante en mouvement pour pren. dre une chauveſouris & l'ayant enfin priſc il la por ta à le Brun avec ce qu'il avoit demandé."},{"instruction_id":618,"title":"x8RdAAAAcAAJ","page":"4946","text":"Il faut luy dit-elle,que vous efſayez de reconcilier notre fexe avec luy. Je crois repartit le Comte; qu'ilme feroit plus aiſé deme brouil ler dans fon eſprit que deluy perſua der ce que vous fouhaitez ; mais j'ay tant d'envie de vous plaire qu'il n'y a rien que je ne tente pour votre ſatis faction & Je vous en rendray compte demain . Tous les momens que je differois à voir la Comteffe ine paroiſfoient des années ."},{"instruction_id":619,"title":"aNYmNBcC-xcC","page":"4947","text":"Quelques proteſtations que le Cardinal de Corneto pût faire de ſon innocenceAlexandre le crut toûjours d'intelligenceavec ſon neveu & lui garda long. temps un refſenti ment dont il fit enfin ſon fils Céſar dépoſitaire ; cet homme de ſang & de violence alloit d'abord au crime& le pere aufli méchant que le fils fuivit ſes peroicieux avis. Le Cardinal de Corneto avoit une tres belle Maiſon aux environs de Rome. Le Pape qui avoit fait ſemblant d'oublier l'affaire de Valere dic qu'il vouloit aller s'y promener. Le Cardinal fit préparer uu ſuperbe feſtin & Ceſar Borgia donna unebouteille de vin empoiſonné à un des liens qu'il croyoit fort fidelle pour en faire boire au Cardinal de Corneto dans le repas ; celui-la con fia ce dépoft à unautre qui en donna au Pape & au Duc de Valentinois même & garantit par cettemépriſe ou de deſſein premedité le vieux Cardinal dela mort qu'on lui deſtinoit. Le tem peramment du Pape affoibli par l'âgene pâc re filter à la malignité du poiſon il en mourut. Ce far Borgia qui ſe fit mettre dans le corps d'une Mule échappa pour le malheur de fa femme & de bcaucoup d'honnêtes gens qu'il perſecuta."},{"instruction_id":620,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"4952","text":"De forte que ne 'pouuant faire rien voir à Creſus de tout ce qu'on luy auoit promis il ne voulut plus 1 fouffrirqu'onluy parlaft de Cleandre comme cſtant Fils du Roy de Phrigie : & il traitta cela de I fourbe & de menſonge: deffendantexpreſſément 1 à Menecée d'en parler àà perſonne ſibien qu'il ne s'en eſpandit aucun bruit a la Cour. le vous laiſſe donc à iuger quel fut le deſeſpoir de mon Pere ; de voir qu'il auoit perdu non ſeulement ce qui pouuoit iuftifier Cleandre aupres de Crefus; mais encore ce qui pouuoit le faire reconnoiſtre au Roy de Phrigie. Lors que Cleandre le fçeut il en fut tres affigé: & la Princeſſe en fut ſi touchéequ'il ne luy fut pas poſſible de cacher ſamelanco lie. Cependant Artefilaseſtantentierement gueri de ſes bleſſurestriomphoit du malheur de ſon Riual :: le Prince Myrſile & Abradatę croyoient bien que Cleandre n'eſtoit pas coupable ."},{"instruction_id":621,"title":"H3sfUXpI9TEC","page":"4958","text":"Celuy qui fe fent ar taqué de la meſdiſance,n'a point de plus prompte pallion que le deſir de la repouſſer ; ce n'eſt donc pas de merueille fi pour paroiſtre innocent il s'efforce d'eſtre vertueux. On ne ſçauroit mieux detromper le Monde de la mauuaiſe impreſſion qu'il a de nous qu'é luy faiſát voir das nos maurs & dás nos deportemés lereproche de ce que la la gue y attache. Il n'eſt pas aisé de faire repentir vn Detracteur ny de l'obliger à fe deſdire,mais il eſt en noſtre pouuoir de nous corriger & de bien vie ure.Encore eſt on aydé dans cette genereuſe reſo. lució par l'inclinació ſecrecte quenous auós à la vengeance :on troinphe de ſon Ennemy,quãd on triõphe de ſon vice."},{"instruction_id":622,"title":"h8otAAAAMAAJ","page":"4960","text":"Elle qui ſçavoit ce commande ment leur bailloit tous les jours des alarmes en ſe moquant d'eulx & de leur mauvais foin. Et ung jour entre les autres elle trouva au partir du logis ung cordelier à cheval & elle eſtant ſur fa haquenée l'entretint par le che min depuis la diſnée juſques à la fouppée."},{"instruction_id":623,"title":"0DfyVWOzQBcC","page":"4986","text":"Et lors ces deux Cheua liers commancerentà reculer,& regaigner la caba ne ou ils penſoyent reprendre nouuellesarmes,& demander ayde pour accabler ce Prince qui en meſme tempsentra dans la baſſe-court de ce lieu ou il vit la plus effroiable choſe du monde à ſça uoir vn grand & furieux animal porté de quatre } iambos ouvertes par le bas en griffes eſpattéesayant le col haur elleué ſur lequelon voioit crois teſtes de dragon inceſſammentçà & Ta remuantes de la gueulle,deſquelles fortoit vne eſpeífe fumée qui bruniſſoit & empuantiffoir l'air."},{"instruction_id":624,"title":"H3sfUXpI9TEC","page":"4989","text":"Les conicêtu res qui ne regarderir,point la libérréfont moins ſutpectes : Partant l'on peut croire que celuy qui ne ſonge que des choſes agreables el d'humeur ſanguine; que ceux en quile phlegme domine,n'ót en viſion que de l'eau,des naufrages;de la pluye & des neiges. Vné colere fait preſque touſiours la guerre pendant la profonde paix de ſon repos,& le melan cholique ne voit que des obiers triſtes& d'horribles phantoſmes."},{"instruction_id":625,"title":"aNYmNBcC-xcC","page":"4991","text":"La Tyrannie de D. Pedre peut vous donner une juſte indignation ſans vous cauſer ces douleurs acablantes qui nous épou vantent D. Henri & moi. Vous êtes amoureuxmon frére c'eſt la ſource de cous vos maux & vous l'êtes même de la Reine. Avezvous ou blié ce que lui eft D.Pedre & pourrois-je me précipiter dans ce malheurà moins que d'avoir perdu la raiſon : Vous n'offenſeriez point la Rei ne par une paſſion refpeétueuſe ajoûra D.Tel lo ſi vous la pouviez concevoir avec innocen ce ; mais dites-moi qu'elle eſt votre eſperance ? De mourir interrompit Frederic en laillant échaper quelques larmes & de mourir fans of fenfer la Reine. On ne meurt point chez les Chrétiens comme on fait chez les infidelles répondit D."},{"instruction_id":626,"title":"hoHy7bvnkJ4C","page":"4994","text":"Pour comble de bont heur vous verriez Afpafic infidelle & The ramenes content. Alcibiade ne pût écouter ces reproches avec moderation& quoy que Thelemis'eût genereuſement facrifié fes propres interêrs à l'attachement qu'il avoit pour lui il ſe fe toie peut être emporté contre le feur Amy que la mauvaiſe fortune n'avoit pû lui ôter ( excepté Socrate ) s'il n'avoir été retenu par la preſence de Mindare & de Liſander qui \" vinrent l'aborder. Amiclée écoit fort connuë de la Reine & lui avoit pluſieurs fois parlé d'Alcibiadeavant qu'il arrivâr à Spartefan's qu'elle don nât une grande attention à tout ce quelle luy en diſoit ; mais depuis qu'il y fut elle ne lạ voyoit pas une ſeule fois qu'elle ne lui en parlât prenant même plaiſir à entendre l'hiſtoire de les Amours avec Aſpaſie."},{"instruction_id":627,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"4999","text":"Car quand ie me ſoyuiens quel dépit eſtoit le mien lors que ie > croyois que l'on ſoupçonnoit quelque choſe de ce que ie voulois cacher ic ſens la peine qu'il > ſouffre. Vous eſtes trop bon repliqua Cleandre1 & la Princeſſe n'eſt pas ſi indulgente quevous. le 1966 l'aduoie dit-elle en ſous-riant& ce qui fait ma :01 ſeuerité en cette rencontre ,eft que je trouue quel dir que choſe d'offençant à voir que vous ne me JE croyez pas allez diſcrettepour me dire vn me 2 til diocre ſecret : Et en effet aduoüer ſimplement que vous eſtes amoureux n'eſt pas dire toute voſtre aduanture. Et bien Madameinterrompit 2 Cleandre tout hors de luy meſne s'il ne faut line que cela pour vous ſatisfaire ie laduouë: mais degrace ne me demandez plus rien : car ie mour rois mille fois pluſtoſtque d'en dire iamais dauan tage. Quand vous ſerez mal auecque voſtreMai ſtreſſereprit la Princeſe en riantcomme le Prin erce mon frere l'eſt auec Anaxilée;nous fçaurons toute voſtregalanterie4."},{"instruction_id":628,"title":"-G8GAAAAQAAJ","page":"5005","text":"Vaſſal ditl'AmiralGaudiſſeje vais Quand le géant Agrappartle vitil lui vous le dire : Vous voyez ce Sarraſin qui dit : Il n'eſt pas néceſſaire de pleurer & eft arméil m'a propoſé un champ de bar que de gré ou de force il ſeroit obligé de taille corps à corps ou bien contre deux lui payer les quatre deniers d'or car cerde mes plus vaillans hommes s'il s'en tainement je vois bien qu'il n'y a aucun de trouve d'affezhardi pour combattre contre vos payens qui veuille combattre contre lui& s'il eſt vrai que vous ayez la valeur moi. Quand la belle Efclarmonde vit que de m'acquitter enverslui & d'entreprendre fon pere pleuroit elle en fut émue de le gage pour moi je vous délivre ainſi pitié & lui dit : mon pere fije favois que que ceux qui ſont avec vous vous pour vous ne me fçulliez pas mauvais gré je rez retourner dans votre pays ou bien vous dirois une choſe qui pourroit vous où bon vous ſemblera je vous ferai con cirer d'affaire. Ma fille dit l'Amiral Gauduire en ſûreté juſqu'à la Ville d'Acre diffe ja jure parMahomet que vous n'au& vous donnerai unſommier chargé d'or rez jamais fujet de vous en repentir."},{"instruction_id":629,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"5009","text":"Carenfin vn fort honneſte homme ſçait pour l'or: dinaire plus de choſes qu’yne fort honnette Fem me:ſon eſpriteſt plus remply; ſon entretien eſt plus diuertiſſant ; il a plus de complaiſance pour vne Dame que les Dames n'en ont les vnes pour les autres : & pour tout dire en vn motil y a ie ne [çay quelle diſpoſition dont i'ignore la cauſe; qui fait quecette eſpece d'amitié a quelque choſe de plus tendre ,& deplus ſolide. Mais ma chere Ilme: nie,pour eſtré comme je le dis ilfaut que cet hom me ne ſoit point amoureux : car ie yous confeſe queie nemeconfierois iamais à vn hommequile feroit."},{"instruction_id":630,"title":"QRk6AAAAcAAJ","page":"5011","text":"Geneure'eſproùuc bien cecy & encore que vous ne ſoyez auiour d'huy qu'à trois lieues d'elle,elle a plus à ſouffrir que quãd vous eſtiez autrefois en Touraine ou en Bretagnecar alors elle eſtoit affeurée que ſi la nuit elle ſongcoità vous en dormant vousneſongiez pas moins à elle & qu'ainli il ſembloit que vos ef prits deſtachez du corpsfiſſent chacun la moitié du chemin pour s'aller entreuoir. Mais niainte nant qu'elle ſçait que vous Pauez oubliéequi la veut confoler la deſeſpere& elle a tant de maux que pour aprendre à mourir il ne faut qu'en ſouf frir de feinblables."},{"instruction_id":631,"title":"phEWyL1VPZAC","page":"5017","text":"Hadi10'ejt donc toy quime venou trofeuer. Dute preaje guerriereleft je de mon ameTonces qui effrouchie d'une semblable fluinme Deignoit venant iey mes peines soulagerEile croupisicy quand tu esen danger. Ce Prince en meſme temps tout adunen arriere Se refoule au ſecours de la belle guerrierelibrujegenereux d'amour or depitiéEr de hajte qu'il à ne s'arme qu'a moitié: 11 Sortſeul defa tanteego à bride abatuë Suitla vore qu'il voit plus freſchementbaivë."},{"instruction_id":632,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"5030","text":"Si Lycaſte penſoit auoir deviné nous luy faiſionstoutes voir qu'elle s'abuſoit : & pour Zenocrite elle aduoüoit elle meſme qu'elle nepouuoit qui ſoupçonner de cette galanterie. Mais durant quenous cherchions qui la pouuoit auoir faiteArpalice ne diſoit mot: & lembloit meſme ne le vouloir pas donner la pei . ne de chercher qui ce pouuoit eſtre. Ne diroit on pas dit alors Zenocrite qu'Arpalice eſt eſtrange re auſſi bien que Thraſimede & qu'elle ne con noiſt perſonne icy ?"},{"instruction_id":633,"title":"oF1CAAAAcAAJ","page":"5054","text":"Ileſt vrai qu'il y a méchantes bêtes comme il y a de méchans hommes: lij'ofois je paſſerois outreparce qu'elles ont une Religion mais je n'en veux pas parler d'autant que la declarant elle ſe trouveroit Temblable à celle de pluſieurs fots . Es eſpérances ſont plus belles que leséfetsd'au L tant que les connins des petites filles funt mieux faits que ceux des grandes. Auſſi il y a connin c'eſt le cas de ces mignonnesque l'on corche encore prés le feu ou qui lesmontrenten piſſant. Connantc'eſt de celle qui eſtdéja bonne & qui peut être chute en pauvreté que le poil lui a percé la peau. Puis conc'e de cellesqui ſont bonnes & n'ontguéreseu ou point d'enfans. Connaffec'eſt des vieilles & qui cft preſque cout en delordre. Et que dites-vous de connuë ? Je croi que des concaſſes ſont deſagreables & appartiennent à l'ordre du derriére de la ſervante de feu Monſieur le Doyen des Medecins ."},{"instruction_id":634,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"5065","text":"Quoy que Callicrate fuft accouſtumé de dire beaucoup de choſes plus hardies que celle là ſans qu'on le ſoupçonnalt de parler ferieuſementParthenie ne laiſſa pas de trouuermauuais qu'il luy parlaft com me il faiſoit ce iour-là : parce qu'il luy ditcela d'vn certain air audacieux qui luy deſplut. De ſorte que ſe taiſant tout d'un coup Callicrate ſe teut aulli: & ils furent quelque temps à garder vn ſilenceque Parthenie eurt bien voulu n'auoir pas com mencé : carelle remarqua que Callicrate en tiroit auantage & n'eſtoit pas marri de la colere."},{"instruction_id":635,"title":"OB9aAAAAcAAJ","page":"5066","text":"Il quitta bruſquement Cephalie & s'en retourna chez lui. Quand il y fut mille penſées plei nes d'embarras lui pafférent par l'ef. prit. Tantôt il accufoit fa Mai treſe d'ingratitude & de perfidie & tantôt s'adreſſant à lui mêine il dé . ploroit ſon ſort & s'eftimoit le plus malheureur des hommes. Il étoit agiré de tous ces différens mouve mens lors qu'un jour accablé de triſteſſela fiévre le prit mais avec tant de violence qu'en moins de cinq jours il perdit la vie."},{"instruction_id":636,"title":"sLYpHX9v9c4C","page":"5071","text":"Adonc fit faire commandement à ſes gens qu'ils euſſent à ſe tenir preſts & appareillez ,pour partit à vne heure delà å fin de ſe trouuer vne heure deuāriour pres & à la veuë de l'ennemy. Le Duc de ſon coſté,fic ſemblablement equi per & mettre en ordre ſon armee l'encou rageant à la bataille ."},{"instruction_id":637,"title":"9E25bX0PtysC","page":"5078","text":"Philopamen au contraire excuſant le toutie faydit-il,penitence de ma laidure. Aux beaux corps ( diſent les Platoniques) repoſent les plus belles & Heroiques ames. Sidit Lupol deelle eſt ainſi belle donne toy de garde. ere fuſe donc la licę,dit Eutrapel,& renonce de bon ne heures maiſtre Mariage & à ſes pompes . l'accorderay en cecy quelque choſe à Lupoldedit Polygamepour n'auoir anc eſtébõnechan fon chantee ſelon l'aduis de Plutarque aux li ures de inariage ,ſe marier par les yeux."},{"instruction_id":638,"title":"cf85AAAAcAAJ","page":"5083","text":"Vienne il s'en vint en haut& puis en bas ; il vit la Ville de Prague ſituée loin de là qui eſt la Ville Capitale de BohemeCette Ville eſt grande diviſée en trois partsiçavoir la vieille Prague la neuve Pra gue & la petite Prague. Or cette petite Prague tient le côté gauche& la Colline où eit la Maiſon Roiale là où eſt l'Eglise de S. Large qui eſt la Cathedrale de l'E . Veque ."},{"instruction_id":639,"title":"uCBjYiEs1TQC","page":"5106","text":"Elle prononça ces paroles vn peu eſmeuë: mais Melintę luy dit ; Non non Epi charisie ſeray ſon garand: aſſeurez vous que Palanie de n'a point tant perdu le iugement qu'ilne Içache com bien nousdeuons porter de reſpect à voſtre ſexe& d'honneur à voſtre courage. Elle ſçaitreprit Palame de ſi ic cognois bien ſon humcur & ſi ie l'honore. Ic me ſuis inſtruit aſſez à mes deſpens comment ic dois vi ure auec elle ,ayantplus appris de diſcretion aupres d'el le que mon eſprit n'en ſembloit eſtre capable : toutefois elle ſçait auſſi qu'il faut touſiours que ierie. Ces occa fionsdit-ellene permettent pointla raillerie; Conten tez vous que ie vous ayme comme mon Maiſtre& Me linte comme mon frere. Melince admira ſa yercu & fa gentilleſſc & la remercia de la bonne volonté qu'elle a uoit pour luyſans l'y auoir obligée. Melinte dit -elle vous valez plus que tous mes ſeruices.ſouffrez ſeule. mentque ie fale pour vous ceque ie puis : & pour l'heu re obligez moy de me laiſſer dormir ;‫ ܪ‬car iamais ie n'eus tant de beſoin de repos."},{"instruction_id":640,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"5111","text":"Ce n'elt pas que ceſte creature fuſt de marbre ni d'vne matiere inſenſi ble : mais c'eſt qu'elle eſtoic tellement ſoumiſe à la volonté de ſes parens,qu'elle reſſembloit à ces machines qui ne ſe meuuent que par reſſorts la reſolution eſtant de ne faire autre election que de celui qui lui ſetoit propoſé par ſon pere pour eſtre ſon eſpoux. Certes ſi elle euſt eſté laiſſee en la liberté de ſon choix,il n'y a point de doute que Pyrrhe l’eult rendue ſuſceptible de ſon tourmér& qu'entre tous ceux donc il auoit pris l'habit il n'y en auoit aucun qu'il ne deuançaſt en eſprit & en bonne minecoinme il les ſurpalloit en quali té.C'eſt cequieſtonne ce poarſuiuant,lequel n'o loir la preſlerde peur de lui donner ſujet de ſe plaindre à fes parens,qui l'eufſent auſſi toſt challé de leur maiſon ."},{"instruction_id":641,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"5113","text":"Apres cela il repofa en Dicu doucement & en paix. La douleur de Thcolimpen'eụſt point admis de conſolationſi dans le viſage d'Anatole,elle n'euſt re rueu à tous momens les traicts de celuy de ſon cher Eliante. Ce fils ynique eſtoit tout ſon appuy & tou te ſon eſperance. Mais cette anjour maternellequi et ſi louable eftant bien reglée,deuient vicieuſe par l'ex cez Ce Dieu jaloux qui eſt plus grand que noſtre cæur & qui le veut tout entier ,n'a pas aggreable de le partager aucc yn autre ; ce lia eſt trop étroit pour y coucher: là creature aucc le Createur il faut qu'vn feul l'occupeTheolirnpe ſe faiſant vne idole de ſon fils Dieu la voulant retirer de ſon idolatrie & pu rifier ſon imparfaite amour,la toucha parle licude ſon cæur qui eſtoit le plus ſenſible. Vne groſſe mala 1 dic attaque Anatole & dans peu de iours le mit ſur le bord du tombeau ."},{"instruction_id":642,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"5124","text":"Auparauant cette diſgraceelle eſtoit bien vertueuſe & aſſez rangée aux exercicesde pietémais ce n'eſtoit pas à l'é gal de ce qu'elle les pratiqua depuis cette vehe mente affliction . Affliction qui eſt ce vent impe tueuxqui chaſſe au port de la grace& cet Aquilon & cet Autan qui répandent bien loin l'odeur des parfums du iardin de l'opouſe ſacrée."},{"instruction_id":643,"title":"OKD820-7GJMC","page":"5125","text":"Comment vn homme pourra t'il eſtre yurongne & gourmand qui craindra de deſpenſer vn teſton pour auoir dequoy ioüer ? Quelle enuie vn homme pourra t'il auoir du bien d'autruyqui dépenſe le fien fi mal à propos & finalement com ment vn home pourra-t'il eſtre pareſſeuxqui ne ſe contente pas de iouër tout le long du iour ; mais paſſe meſme toutes les nuits au jeu ?"},{"instruction_id":644,"title":"Yvg5AAAAcAAJ","page":"5137","text":"Quant à moi pauvre . & infortuné Serviteur je me tiens avec les troupeaux le plus eloigné qu'il m'eſt poſſia ble de ces Tiranspour n'avoir pas le crevecaur de voir demes propres yeux devorer les ; . En veritéreprit Ulife tout chagrin de ce que : le bon homme ne vouloit pas ajoûter foi à ſes diſcours il faut advouer que iu es l'hom. me dumonde le plus incredule."},{"instruction_id":645,"title":"b8_5fKTBsW4C","page":"5145","text":"Parlavertu donguoi vous ſçavez que j'ai belle femme& boone moi ni mes amis ne s'en peuvent plaindre ; néanmoins un jour quale nuit & il faiſoit clair de Lune le Soleil ne luiſoit plusque revenant deville & entrant en mamaiſon je trouvai un jeune Avocat& cela me facha d'au. cant que je craignois ſcandale : Jedisma femmevous ſçavezle bruit qui court de vous Se demoi ; car on dit de moi que je ſuis un peu cornard & je le croi bien & aufli que vous êtes un peu garce ce que je ne croi pas mais vous tiens pour femme de bien je le croi aunibien que vous. Par ma foimon mari croyez le je vous en frie. Voila comme j'ai berſé ma fem me & commeellem'a berſé ce que je n'aiappris à aucun Alquemiſte de l'Allemagne de peurd'être ber iez de celles fantaiſies qui leur feroient oublier le You ſecretqu'ils ne diſent qu'aux enfans de la ſcien . ce. Alolol."},{"instruction_id":646,"title":"nvoFAAAAQAAJ","page":"5146","text":"Ainſi votre amour eſt criminel puiſ que nos mæurs & nos loix y répugnent ; & celles des Arabes ne vous aident en ricn puiſ-. que vous vivez en Egypte. Mais indépendam ment des différens préjugés des hommes je trouve plus de raiſon à croire que la nature s'y oppoſe puiſqu'elle en a même inſpiré de l'hor reur à certains animaux. Vous pouvez avoir lu dans Ariſtoteque des chevaux ſe ſont précipi tés pour être tombés dans une faute pareille ; & elle ſemble appréhender tellement l'union inceſtueuſe du frère & de la fæur que quand elle les engendre enſemble elle les ſépare d'une membrane qui ne ſe trouve point entre deux garçons gemeaux ni entre deux fillesJe ne le convainquis pas par ces raiſons : mais enfin je le diſpoſai à ſe lever & à aller voir le roi la reine & les princeſſes."},{"instruction_id":647,"title":"k2rs3Sew1rcC","page":"5147","text":"Le Vendredidiſoit-il nous demande D'autres penſersainſi que chacun fçait : Pareillement il faut que l'on retranche Le Samedi non ſans juſte ſujet D'autantque c'eſt la veille du Dimanche. Pour ce dernier c'eſt un jour de repos. Quant au Lundije ne trouve à propos De commencer par ce point la ſemaine ; Ce n'eſt le fait d'une amebien Chrétiennes. Les autres jours autrement s'excuſoit : Eiquand venoit aux fêtes ſolemnelles C'étoit alors que Richard triomphoit Et qu'il donnoit les leçons les plus belles."},{"instruction_id":648,"title":"uCBjYiEs1TQC","page":"5152","text":"Voila tout ce quim'eſt arriué depuis que ſ'ay eſté ſeparée de vous : maintenant il ſera beſoin d'ena uoyer quelqu'vn pour faire entrer noſtre bagage & nos gens ; & nous aduiſerons puis apresen quel lieu les Bicux nous veulent donner vne retraitre aprestantdefor tunes eſtranges: car il n'y a point de doute que tandis que Neron viura il faut faire en ſorte que les noms de Mic linte de Palamede & d'Epicharis ne viennent plus à ſes oreilles ."},{"instruction_id":649,"title":"Yvg5AAAAcAAJ","page":"5156","text":"Ce n'eſt point Eu ricléepour te reprocher la foiblefie de ton fexe que je dis ceci mais pour prevenir un mal que j'ay heu de craindre car il faur que au faches que la mort des Prociensmes en nemis & les Amants de ma femme depend abſolument du foible & ſubtil fil de ton fia lence. Je l'apelle foible & ſubtil parcequ'il cft certain quequand une femme garde up fecretc'eſt pluſtoſt par hazard ou par la ne èeflité du deſtin que par les mouvements de fa propre volonté."},{"instruction_id":650,"title":"9E25bX0PtysC","page":"5199","text":"Et ſe dit qu'aux 1 enſeignes de la harpeil entra aux Enfers& y fic 2 bonne chere ,trompa & endormit le portier,(les Diables eſtoient encore à leur Donat ſans eſtre emancipez ) & auec les non ouyes chanſons ache ta puis baſtit mille immortalitez à ſa memoireniſques aux derniers des hommes ."},{"instruction_id":651,"title":"rthNAAAAcAAJ","page":"5208","text":"Le Carme luy apporta un petit mourceau du Manteau d'Elie dont leur Ordre ( à ce qu'ils diſent ) a herité. Lc Jacobin luy donna on grain qu'il affûra étre du Roraire de S. Domini que ; l'Auguſtin un petit S.Suaire benit par le miraculeux Pere Bernard ; & le Capucin luy fitpreſent d'un peu de la robe de leur General qui avoit depuis peu paſſé en France. Pat. Commeils abuſent inſolem ment de la credulité des gens !"},{"instruction_id":652,"title":"McxNAAAAcAAJ","page":"5213","text":"Il eſt vray que je me ſouviens que l'on m'apprit com . me aux autres enfans mille niaiſerics inven tées par le vulgaire au lieu de m'élever petit à perit à de grandes choſes en m'inftruiſant à ne rien direde bas & de populaire ; mais de puis avec le temps je m'accoutumay à ce qui eft de louable. Il faut que je vous conte en paſſant une pe tite choſequi m'arriva aprez que je fus fevré : j'aimois tant la bouillie que l'on ne laiſſoit pas de m'en faire encore tous les jours. Com me la ſervagte tenoit le poilon deflus le feu dedans ma chambre cependant que j'eftois encore couché l'on l'appella de la cour : elle laiſſaſon poilon à l'atre& s'en alla voir ce que l'on luy vouloit."},{"instruction_id":653,"title":"AbZnxSzGVV0C","page":"5228","text":"Antigonus eut pourtant la bonté de ne pas aller ſi vîte. Il ſe prépara à l'éloigner ſim plement de la Cour ſi -tôt qu'il ſeroit guéri ; & pour cet effet il me donna dès lors mon congé que le deſir de mon repos m'avoit obligé pluſieurs fois de lui demander ; avec ordre d'em mener Ariarate avec moi hors de ſes états."},{"instruction_id":654,"title":"jSCVXaiKDT0C","page":"5232","text":"Je vousdirois oui vous avez rai fon de l'aimerpuiſqu'elle eſt fibelJe & fi aimable. Mais peut être qu'en vous difant ces choſes elles feroient un effet tout contraire & que les appliquant à moi même vous les prendriez pour un reproche de vê tre inconſtance & de vôtre ingra titude. Si cela eſt mon cher je veux éviter un diſcours fi fâcheux j'aime mieux laiſſer agir votre caur que de le contraindre."},{"instruction_id":655,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"5244","text":"Ainſi les Seigneurs qui enuironnoient Pharaon enuioient la grandeur où Iofeph eſtoit elleué. Ainki Aman ne pouuoit ſupporter l'eſtime qu’Aſſuere faiſoit de Mardochee. Er chafcun ſçait iuſques à quello rage cette furieuſe paſſion porta tes Satrapes de Perſe contre Danici. Cela eſtoit cauſe que ces arbres tranſplantez d'vn autre terrein ſoufflez de ces mauuais vents ne pouuoient ni paroiſtre ſi verdoyans,ni porter des fruicts en abondance & en leur faiſonCe n'eſt pas que le Prince plein de iugement n'euſt vne grande cognoiſſance de lcurmerite & ne leur rendit des telmoignages de l'eſtime qu'il fai foit de leur vertu:mais pourcõferuer ſes rameaux naturels& les ſeruitcurs qui eſtoient nez ſes ſu iects il ne faiſoit pas à ces eſtrangers tout le bien qu'il euſt peut-eſtre pû,& que ſans doute il deli roit."},{"instruction_id":656,"title":"hoHy7bvnkJ4C","page":"5245","text":"Que je . fuis mal heureux d'avoir tant veu ! Elle me recinc par un bras mais ne pouvane l'écouter ny la voir plus long -temps je lui fis quitter priſeremontay à chevalrepris le chemin du Havre & arrivay au camp. Mon chagrin étoit trop grand pour être caché. On crur qu'il venoit de ce que les Anglois ne s'étoient point adreſſez à moy pour parlementer comme ils devoient faire mon attaque étant plus avancée que les au tres ; inais on n'en devina point la verita ble caufe & vous même y fûres trompé auſli bien qne les autres. Quelles doulou reuſe reficxion ne fisje point ſur mon aven ture !"},{"instruction_id":657,"title":"b8_5fKTBsW4C","page":"5270","text":"Or je n'irai pas-là,je ne veuxpas être mangé je ne l'ai pas accoûtumé; mais diſons de ce re pas je n'aipluså en direfinon que nous mangions de ce queDieu nous avoit donnécomme dit l'au tre . En conſcience nôtre Jardinier qui étoit un beau jeune homme,n'en voulut point ille maria avec unebelle jeune fille qu'il fit femmeDicu merci & vous : un Dimanchemarin ilcuidoit lui donner le pic cotin&ellele pria de s'en contenir. Erano levée or étoitce en Eté ii vit la chemiſe tachée de lang ; hélas'mamie! Maisma filledis-moi que c'eſt; ardé mon ami c'eſt que j'ai ce que Dieu nous a donné à nous autres pauvresfemmes."},{"instruction_id":658,"title":"QRk6AAAAcAAJ","page":"5273","text":"Il s'y enferma; & ſemitaulie ;mais il ne dormit pas de long-temps. Il avoit vne groſſe chandelle qu'il auoit laiſséallumée afin de s'amuſer à con fiderer ſon tableau & à peine s'imagineroit-on combien de louanges il donna encore au Peintredont Pinuention luy ſembloit toute diuine . Il fongeoit en ſoy-meſme que comme l'on auoit appellé la Poëſie vne peinture parlante on auoit auſſi appellé la peinture vne Poëſe mueftė . illuy eſtoit aduis qu'en ce qu'il voyoit;la peinture & la Poëſie ſe rencontroient & parloientmefmes toutes deux en termes clairs & intelligibles aux bons eſprits. : Anſelme ayant fçeu qu'il n'efteignoit point fa chandelle ; en eſtoit en grand ſoucy car il auoit peur qu'il ne miſt le feu quelque parę. ."},{"instruction_id":659,"title":"2GRBAAAAcAAJ","page":"5282","text":"Nirard n'en . Ce qui acheva d'alterer les eſpritsce fut on Capitaine nommé Don Pedro de Pinilo ,injuſlt'ice eti cui avoitco la quiayantdemandé à parler à la Reine ſe jetia à les pieds l'entretint une heure Plo en particulier& lansquel'on fçût ce qu'il à igne lui avoit dit. On ne douta point par la lui Bezqu'illa bien du te qu'il n'eut declaré quelque chole d'im portant contre Don Bernardo Patigno fre re du premier Secretairede Don Juan par. itir à d'a ce qu'on l'arrêta le lendemain avec deux de ſes Domeſtiques. On tint les ."},{"instruction_id":660,"title":"nvoFAAAAQAAJ","page":"5315","text":"Il faut convenir pourſuivit l'enjoué Célémante que ſi nous étions tous bien ſagesnous ne ſongerions ja mais à faire ni amour ni amitié ; & je le dis tout devant toi Ergaſte que moi tout le pre mier je fus bien fou quand je m'engageai à être ton ami . Car dis moi s'il eſt rien de plus ridicule qu'un homme qui a toujours naturellement plus de peines qu'il n'en peut ſupporter s'aille encore aviſer d'en faire ſo ciété avec autrui ; & que par exemple je me ſois obligé à pleurer de tous tes maux à com patir à toutes tes foibleſſes & à ſouffrir de toutes tes folies ?"},{"instruction_id":661,"title":"OzJHCqmzG00C","page":"5317","text":"Vous me direz tout cela aprés que vous aurez foupé& que vous vous ſerez mis à vôtre aiſe. Salve Hom. Hofpes. Cete Odyll. lib. s . rum deinde canâ fa&tàe egregiè paſtus‫ܙܐܐ‬ porus loqueris que oportet. Abraham 24 dans les vieux temps en uſoit de inême comme nous l'aprend l'Ecriture. Il alloit au devant des paſſants & les prioit ſans s'informer de leurs nouvelles à venir lo ger chez lui & dés qu'ils y étoient arri vez au lieu deles queſtionner fur leurs avantures il couroit luimêmeou bien ſa femme à ſon défaut à la bergerie & à l'étable pour y prendre un agneau ou un chévreau& le préparoit auſſi-tôt à manger pour les hôtes."},{"instruction_id":662,"title":"o7MWAAAAQAAJ","page":"5335","text":"Enſuite il donna charge à Phifica d'aller trouver Milord Locar Gene ral des Angloisde luy dire de la part de ſe préparer àla bataille pour le lendemain & les raiſons qu'il en avoit. Locar répondit à Phiſica qu'il s'en fioitbien au Maréchal; & ' au retour du combac s'il en revenoitil s'informeroit de ſes raiſons."},{"instruction_id":663,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"5341","text":"Mais cependant i'ay vne G forte auerfion pour luyque ne pouuant pas eſperer de la vaincre iamais11 & ne voulant pas meſme l'eſſayer ie vous coniu re par tout ce quivous eft cherd'employer tout le pouuoir que ie ſçay que vous auez ſur l'eſprit du Prince mon Frere pour l'obligerà neme perſecuter pas dauantage. Comme ie ne m'oppoſe . point à la paſſion qu'il a pour Anaxilée ' quoý. qu'elle ne ſoit pas fort iuſte: ; faites auſſi qu'il no s'opoſe pas ſi fort à l'auerſion que i'ay pour Adra fte quoy qu'elle ne ſoit pas bien fondée. le vous laiſſe à penſer Madame quelle joye eut Clean dre d'entendre de la bouche de Palmis la haine qu'elle auoit pour vn de ſes Riuaux : mais comme il euſt bien voulu luy entendre dire la meſme cho ſe de l'autre : Madame luy dit il auec beaucoup d'adreſſe ie trouue le Prince Adraſte ſi malheu reux d'eſtre haï de vous : que c'eſt eſtre en quel que forte cruel que de n'en auoir pas de pitié; neantmoins ie m'intereſſe tellement à tout ce qui vous touche que je vous dis ſans exception qu'il n'eſt rien que ie ne face pour vous deliurer de l'importunité que vous en receuez ."},{"instruction_id":664,"title":"V3MVAAAAQAAJ","page":"5347","text":"Site de la male. Il y en a qui n'aiment point ces fortes de rencontres& mê. me il ne faut pas reduire ce nombre à peu puis que tout le monde eſt de celene timent; mais celui ci qui avoit ſes rai fons pour n'étre pas du goûr de tous les aurresouvrir fa male avec beaucoup de plaiſirleur faiſant voir qu'il ne por toit ni or ni argentmais bien decho. ſe de plus grand prix."},{"instruction_id":665,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"5353","text":"Voila pour l'vtile. Quant à l'honorablequi eſtoit l'aimant le plus fort de leurscæurs,ſoit qu'ils fiſſent reflexion ſur leurs naiſſances ſur leurs qualitez & leurs biens ; ſoit ſur les eſtima bles conditions qui eſtoient en leurs perſonnesils ne voyoient aucun grade en cette Cour au quel ils ne puſſent aſpirer& qu'ils ne puſſent eſperer. Cegenereux Herculecapable d'aider à Atlas à porter le ciel n'auoit qu'vne petite eſpace de terre. Son aifle eſtoit for . te ſon vent puiſſant,ſon eſſor éleuémais l'eſten duë eſtoit eſtroitteVn monde entiercomme à vn autre Alexandre n'euſt pas eſté ſuffiſant pour fer uir de thearte à la magnificence ."},{"instruction_id":666,"title":"PMcvAAAAYAAJ","page":"5377","text":"Mais elle étoit trop perſuadée de fon affection pour le jeune Etranger pour le croire capable d'un changement fi extraordinaire ; & n'avoir garde de s'imaginer qu'il fût homme à vouloir troubler un commerce amoureux où il l'avoit lui-même enga gée avec le Comte. Elle regarda toutce que lui dît le Balla commeun effet de fa galanterie & ne fit qu'en plaiſanter avec la Sultane à qui elle alla auffi -tôt rendre un compteexact de certe Scêne. La belle Turque s'alla coucher fort peu contente ce ſoir-là de fon deſtin après s'être attendue à avoir encore un entre tien pareil à celui qu'elle avoit eu le jour precedent."},{"instruction_id":667,"title":"h8otAAAAMAAJ","page":"5378","text":"Le gentil homme qui penſoyt bien avoir choiſy le meilleur pallefrenier de tout le monde luy demanda qui luy en ſembloyt : Je vous confeſſe Monſieurdiſt elle qu'il faict auſſy bien ſon meſtier que ſerviteur qu'eufliez peu choiſirmais ſi a il beſoing d'eſtre follicitécar c'eſt le plus endormy varlet que je veiz jamais ."},{"instruction_id":668,"title":"4_RCAAAAcAAJ","page":"5383","text":"Galanterie d'y Mary V N marý ayant vne femme & vne mai ftreffe toutes deux accouchées en meſme temps enuoye les deux enfans en nourriffe & fait ſi bien qu'autre que luy ne ( ceut iamais quel eſtoit le legitime& quel eſtoit le baſtard . Deux ans paſſez il fait reaenir les enfans en la maiſon l'ans vouloir dire à ſa femme quel eſtoit le ſien auſſi reflembloientils l bien le pere & fi . peu lamerequ'on ne les pûl diſcerner."},{"instruction_id":669,"title":"oF1CAAAAcAAJ","page":"5392","text":"Pierre que le Pre vôt des Maréchaux cherchoit & l'ayant un jour rencontré ne ſçachant pas que ce fût lui le laiſſa ne le connoiſſant pointavant que le laiſſeril lui demanda qui es -tu ? Que diable tu es duril ne te faut plus qu'ê tre véru d'une cuiraſſe pour t'achever de durcir. Calpine Comment diriezvous une cuiraſſe ou corſelet en latin c'eſtdit frere Jean de Laillée dura bit : Or taiſez -vous vous empêchez l'affaire de ce faint homme achevez Monſieur le doguetrer. Ce perſonnage s'étant aſſez repoſé ſur le bord de la fon caine avila le tardidonc il s'en vint au village & . s'adreſſa chez le Page à la dame du logis priant la dite dame dele loger cette nuir-là pour l'honạcur de Dieu. Elle qui étoit avaricicuſe comme un fi nancier qui a fait ſes affaires & n'a point d'enfans s'excuſa & le pria d'avoir pour agreable ſon refusqui ne venoit qu'à cauſe que ſon mari étoit chiche & grondeur. Le bon homme paffa outre & va droit s'affraper chez la chambriere de Chiquetiere nommée la Gouſſon de laquelle lui ayant fait la Icquere il fut reçu fort honorablement & bien traité de la pauvre femme qui le mit en un bon lit cette bonne femme ! Es CHINES ."},{"instruction_id":670,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"5394","text":"Alors Mamerque rendu eloquent par la paf ſion luy fit connoiſtre qu'il eſtoit impoſſible qu'il goûtât aucune paixtant que ſes yeux luy feroient la guerreadiouſtant à cela les autres folies dont les Amoureux ont accoûtumé de ſe ſeruir pour de peindre leurs peines imaginaires. Ce qui fut caule que Sigiſmonde le laifla la comme vn infensédont la maladie eſtoit incurable. La cu rioſité l'ayant amené ſur ce riuage pour conſide rer cette mortelle Deeffc en vn inſtant en der 5 uint cout embrasé pareil au rameau de camphre qui s'allume tout à coup. La voir l'aimer la defi rer la vouloir & eftre tout à elle ne fut en luy qu'vn meſme acte qui ſe fit en vn moment."},{"instruction_id":671,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"5420","text":"Les Prin ces qui voyoyent la deſolation de leurs Eſtats,s'il n'y eſtoit promptement remcdiécommencerent à conſpirer entr'eux & à coniurer l'extirpation de ceſte vermine en mettant les armes entre les mains des peuples& permettant aux communes de ſe ietter ſur ces monſtres qui comme des vi percaux rongeoyent les entrailles de leur pays."},{"instruction_id":672,"title":"SIVgAAAAcAAJ","page":"5435","text":"Il me mena dans noſtre eſcurie & ayant veu noſtre petit poulin il me dit ſi je voulois bien conlentir qu'il coupat lon affaire & hazarder que ce petit animal mouruſt& qu'aprés cela il me le mettroit ſi juſtementà la place que je pourrois m'en fervir auſſi bien & meſme mieux que du. mien en luy donnant ce qu'il me deman doit à quoy je contentis agreablement : de forte qu'il mc l'a couſu comme tu vois Elprouve un peu s'il n'eſt pas bon & en diſant cela luy donna une ſecouſſe desmcil leures qu'elle euſt jamais receu ."},{"instruction_id":673,"title":"EzeXgqfhMSkC","page":"5438","text":"Les Cipriens étant levés Thorel monta à cheval avec eux & & leur donna le plaiſir de voir voler ſes oiſeaux. Sa ladin qui étoit bien aiſe de ſe rendre à Pavie de manda s'il n'y auroit point quelqu'un qui voulât leur montrer la meilleure Auberge. Ce ſera moi Mon fieur qui vous la montrerai répondit Thorel : car auſſi bien fautil que j'aille à Pavie. Saladin ne doutant pas qu'il n'y eût des affaires fut bien aiſe d'avoir li bonne compagnie."},{"instruction_id":674,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"5443","text":"Car là le moindre fi gne eſt vn engagement abſolu & vne paction ex preſſe : mais parmi nous les mugueteries les ca jolleries & inefineles preſens ſont des vagues contre des rochers. Ces malheureux pourſui uans tentent toute ſorte de voyes pour arriuer aubur de leur pernicieux deſſein.L'hoſteſſe inel me de Marthe commençoit à parlementer& eſ blouye de la poudre d'or qui voltigeoit deuant fes yeux ,eſtoit tentee de porter ceſte filleà ſa per te. He ! Dieu que fera vn roſeau du deſert con tre tant de vents & tellement impetueux ? La vicille deſia corrompuc par les preſenseſtoit touſiours attachee àſes oreilles comme vn taon importun pour lui ſouffler le venin dás la volon té& lui faire preſter conſentement à la ruine."},{"instruction_id":675,"title":"f2Ig_ytFflIC","page":"5444","text":"Cependant ma Tantequi avoit appris quelque cho 3 ſe de cette avanture par la fillequi eſtoitavec moy& qui avoit pris d'a bord la fuite arriva avec cinq ou ſix 31 de ſes gens qui prirent Don Pedro & le porterent au logis,où l'on en eut tout le foin qu'un homme de ſa quali B té & le ſervice qu'il m'avoit rendu meritoient."},{"instruction_id":676,"title":"b8_5fKTBsW4C","page":"5451","text":"Pardon Souiffer comeje vous tiens pour gens de bien deuſ ai-je mentir le petit diable de la nou velle écoile vous fuifle chatouiller pour vous faire ri te ; & dea vous en grincez déja les dents. En ce temps ſi tranquille de cette benoite aventureImperia leperſonne ne fondré diſpute ni fe &teque pour ſe réjouir ſur l'intelligence de ces memoires qui ſeront divilez en dix -sept parties& l'honneur des dix -sept Provinces Philoſophiques. ,. & on les reversa,aves une aitention même il y aura devant ou aprés un beau joyeux petit Prelai de Baſſe-Bretagne qui traduira ce Code en toutes langues depuis celles de bæuf juſques à celles de carpe pour le ."},{"instruction_id":677,"title":"QRk6AAAAcAAJ","page":"5460","text":"Gentil Berger ( luy dit-il ) apren moy qutelles font icy tes occu pations. Songes-tu aux rigueurs de Clorinde? Combien y a -t'il que on d’as fait de chanſon pouzi elle : Monitre moy detesvers ie te prie ! : Ce Berger quin'entendoitnon plus ces mignar diſes que s'il lwy euft parlé en langage barbare ; 3 'eftonnabeaucoup de la façon ne ſçachant quel honune c'oftoit. Toutesfois comptenantfon diſ cours lenvieux qu'il luy eftoit poſible ;il luy ref pondit ,tene çay pas ce que vous me voulez diré de Coq d'Inde ; pourvne chanton ,l'eni achecay Pautre iour vne à Paris ; au bout du Pontneuf& & pour des vers fi ce fout des vers de terre que vousmedemandez; j'en ay chez nous plein le cu d'vne bouteille :ils me fervent à peſcher à la ligne quand ie me veux recreer. Lylis fe ſoufriant de cetee reſponſe avec vue eſpece de mefpris qui luy donnoit vne grace bienna ífueluy dit comment Bergerés-tu encore à fçauoir que c'eſt que de yerš ? Ne fautil pas que tous les Bergers ſoyeně Poëtes ? En as tu veu pas vn dedans les Hiſtoires qui ne laitefté ?"},{"instruction_id":678,"title":"V3MVAAAAQAAJ","page":"5462","text":"Ces Filles qui étoient diſcretesà la mode des gens de la Cour ne man . quercnt pas de le publier par tout & Madame d'Elboeuf qui avoir déjà oui parler de catre attache& qui n'y avoit pû ajouter foi à cauſe du peu de merite de la Demoiſelle en fut touché à un point qu'elle en fur furpriſe. Elle fça voit bien à la verité qu'elle avoit de la conſideration pour ce Prince mais elle nela croyoit pas fi forte qu'elle lui dût donner tant d'inquietude. Cependant ne la pouvant vaincre quoiqu'elle ſe pût dire elle parut triſte & inelanco. lique à ſon mariqui lui en demanda la fuer."},{"instruction_id":679,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"5473","text":"Anaximandre(appelons ainſicenouueau pour fuiuant) s'engage donc en ceſte pourſuitteoù trouuant de l'aggreement & de lafacilité de tous les coſtez il combe auſſi colt d'accord& fait les preparatifs de les nopces. Miſon en a le ventqui en eſcrit à Saphire,ne pouuant deſemparer la pla ce qu'il gardoit,& autour de laquelle rodoient les rebelles. La diſſimulee Saphire bien aiſe de le voir en gagé en ce te fortereſſe,lamuſe de nouuelles pro teſtations& l'aſſeure par des fermens aulli exe crables qu'ils eſtoient faux,qu'elle choiſiroit plus toſt vn tombeau que d'eſtre à vn autre homme qu'à ſon cher Milon."},{"instruction_id":680,"title":"1R06AAAAcAAJ","page":"5493","text":"On voit par cette cooverſation que Julie é. toit tâchée de ce que Sulpicie penetroit fi bien dansles ſentimens de ſon cour. Cependant Agarithe qu'Herennius croioit morte & dont le ſouvenir s'effaçoit inſenſiblement de ſon coeur par les bons traitemens qu'il recevoit de la Princeffe ne fongeoit qu'à ſe remettre en état de 1 joindre la deſtinée à la fienne. Elle peoſa mourir de douleur lors qu'elle ſe vit captive : mais Seve re qui avoit la conduite des Eſclaves fut touché de Son affliction & fit ce qu'il put pour la conſoler . El. le crut d'abord que la bontéde ſon naturely avoit ſeu le part ; mais enfin elle reconnut que c'étoit l'effet de l'amour qu'il avoit conceu pour elle ce qui av. gmeata ſes malheurs Ce brutal ayant perdu l'ef perance d'en obtenir ce qu'il deſiroit& n'ayant pû la vaincre par ſes careffesni par ſes mauvais traite. mens la vendit à Nimphidius qui pafſoit pour le plus débauché de tous les hommes . Il avoit lui-mê me contribue autant qu'il avoit pu à confirmer les mauvais bráits qu'on avoit publiez de lai; afin d'être plus en pouvoir de racheterles captives & de conſere ver l'honneur de celles qui aimoient la vertu . Agam rithefut agreablement ſurpriſequand elle fceut de Nymphidius même ſes Beritables ſentimens ; & lui proteſta qu'elle ne feroit jamais ingrate de ce qu'il avoit bien voulu faire pour elle."},{"instruction_id":681,"title":"UAc-AAAAcAAJ","page":"5494","text":"Dans le déplaiſir où il fut en cette oc + caſion il lui parla de cette ſorte. Qu'j At il eû Madame de-nouveau dans ma conduitequi ait på produire en Vous un changement auſſi étrange qu'eft ce lui qui paroit par Vos ačtions malgré tout le join que vous prenez pour le cas cher ?"},{"instruction_id":682,"title":"LE-sTAJ06_oC","page":"5495","text":"Prince ( dit -elle )ce que vous ditres me paroiſt finouueau que quant i'aurois en cela quelque reſponce à vous faire neantmoins vous m'auriez preuenuë & bien que lesraiſons,& de voſtre voyage en ce paysicy & de la forte dont vousen auez víé puifle aue . rer le deſſein que maintenant vousvous lez me perſuader li eſtce que la bien ſceãce ne me permet pas d'é approcher ſeullement ma creance."},{"instruction_id":683,"title":"aNYmNBcC-xcC","page":"5500","text":"Elle étoit parfaitement bien faite d'une tresbonne naiſ ſance & ſentoit vivement ſon eſclavage. Quoi 12 Madame ! Et voulez vous laiſſer languir ici une beauté qui pouroit vous rendre deli bons: offices ? Et quand je n'aurois pas des Vaux ſacrez à obſerver la mos deſtie me permettroit -elle de paroître dans und Armée ? Pour vos vaux repliqua la Nonne la repugnance que vous eûtes à les faire vous dif penſe de la neceſſité de les obſerver & je trouve toute la bienſeance du monde à ſouhaiter de fortir de Montmartre puis que nous n'y pou vons regarder le jour ſans voir en méme tems des choſes cruelles. Mais ma Sæur répondit l'Abbelle ne vaudroitil pas mieux que nous fil fions ce que fait le P ** T **. Qui Madame interrompir Thereſe prenons l'Epée & le Mouſ quet & devenons de ſaintes Amazones ."},{"instruction_id":684,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"5504","text":"On luy parla donc de mariage & comme il eſtoit fort honneſte & éloigné des deſbauchesqui diffament aſſez l'Italie il y preſta librement l'oreille ; pourueu que ce fût vn party qui luy ag. greaft. On luy fit eſtat de la bonne & vertueuſe nourriture des Virginettes ( car c'eſt ce que vous dire le mot de Zitelles ) de Ferrare& entre les au tres on luy raconta merueilles de la beauté & des excellentes qualicez de la petite Moyſette on luy : fit recit de la fortune,qui luy fit pitié& par cetate tendriſſement de cour la bienueillance s'empara de ſon ame. Il de Gira la voir mais cette veuë fur fa priſe; car la regarder l'aimer la ſouhaitter,la de manderce furent en luy quatre choſes en vne."},{"instruction_id":685,"title":"mfFMZJsWgtkC","page":"5510","text":"Il eut ſans doute fait un plus long en tretien avec fon Frere ; mais il fut inter rompu par le Pere Gardien ; lcquelayant appris la qualité de cet Etrangerle vint ſaluer avec l'allegreffe qui accompagne d'ordinaire la vraye pauvreté de ces Ře ligieux& à l'heuremeſmeil luy en pre ſenta des fruits ; Les herbes du Jardin fez rent les mets delicieux ; & la bonne che re que cet Abraham fit à ſon hôre ; & la meilleure ſauce fut la bonne volonté & l'affection avec laquelle on le fervit."},{"instruction_id":686,"title":"On6-T4-1dwIC","page":"5511","text":"Quand icelluy cheualier garde du pas fut venu $ deuant Toiſon d'orordonné iuge ( comme did eft ) il dict ainſi; Noble Roy d'armes de la Toiſon d'orie me preſente par de uant vouscomme au iugecommis de par mon trefredouté & lou uerain ſeigneur,pourfaire ,furnir & accomplir les armes contenues es chapitrès parmoy emprisvous priant que me veuilliez tenir en droict & eniuftice. Lors icelluy iuge reſpondit & dictqu'il fuft bien venu & qu'il le feroit volontiers . Apres ces ref ponces faictesicelluy cheualier s'en retourna en ſon pauil lon auquellieu & a chaſcune fois qu'il fit armes a pied s'ar moit & deſarmoit.Et ainſi & par la maniere que di & eftfit au long de l'an ſon entrée eſdictes lices & fà preſentation deuant Toiſon d'or le iuge excepté aux armes de cheual."},{"instruction_id":687,"title":"s_47AAAAcAAJ","page":"5512","text":"Le Roy donc deſcendit à terre auec Torques & plusautres cheualiers & ſ'en vindrent tous ioyeux en la ville. Comme le Roy de Lacedemone & Torquesfirent entendre la venue de ces chevaliers & dames,esde lajoye quifut mp nee en la ville deuant qu'ils deſcendiſent. Et penſant que l'oiſeau pouuoit de 10 noter la venuë de ſon filsil fit dire à l'Imperatrice qu'elle ſe tint preſte& qu'il péloic que ſes fils fuſſent venuz."},{"instruction_id":688,"title":"QRk6AAAAcAAJ","page":"5538","text":"Ce fut à ce coup que Lyfisſe mit en colere tout à bon ; il s'en alloit defia vers Fontenay pour le fraper,mais Hircă le retint par le bras & le mena e promener d'un autre coſté tandis quc Clarimond entretint fon ennemy. Lylis demanda a Hircan s'il n'auoit point quelque miroir magique dans lequel ilpult voir s'il eſtoit vray que ce Fantenay . fuft aymédeſa Bergere ."},{"instruction_id":689,"title":"UAc-AAAAcAAJ","page":"5545","text":"Pour jetter de la poudre aux yeux des Gens & les empêcher de voir clair dans fes Intrigues & dans fa condui te ' il touchoit ſuperficiellement quel que Affaire d'Etat ; quand quel qu'un venoit dans l'Appartement où il étoit fi fouvent. Sa Perfon ne ſelon tout ce que j'en ai dit étoit fort agréable elle n'étoit pas à rebut ter ; il étoit encore de fort bonne com pagnie. Le Prince commençoit à s'aa!"},{"instruction_id":690,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"5547","text":"De plus comme il iu geoit qu'Ameſtris ſeroit encore mieux à Ecbatanequoy qu'elle n'y viſt perſonne que d'eſtre à la campagne ; où elle verroit eternellement fon Mary:illuy fit vn diſcours adroit,où iuftifiant toû jours Ameftris il luy donnoit pourtant lieu de craindre qu'Aglatidas n'entrepriſt pluſtoſt de la voir aux champs qu'à la ville. Ce n'eſt pas luy di ſoit-ilque ie ſoupçonne Ameſtris d'éftre capable d'y rien contribuer: Mais apres tout vous fçauez bien qu'Aglatidas l'a aimée auec vne paſſion extré. me: & ſelon les apparences,il ne la hait pas encore. em De ſorte que deſeſperé qu'il eſt que vous Toyez plus heureuxt que luy ; il pourroit fans doute 14 4."},{"instruction_id":691,"title":"1R06AAAAcAAJ","page":"5556","text":"Cet homme s'étoit attaché à la Princeſſe du vivant d'Agrippa& avoit continué ſon commer cc avec elle depuis ſon mariage avec Tibere ; Grac chustut un despremiers punisayant été relegué dans une petite le ſur la côte d'Afrique; où Tibere le fit enfin mourir au bout de quatorze ar.s. Il ne fut pas le feul envelope dans cette diſgrace; Apius ClaudiusCornelius Scipion & Quin &tius Criſpinus qui ſous un viſage fevere cachoient une débauche rafinéeſentirent les effets de la colere d'Auguſte pour avoir été complices des déſordres de ſa fille. Le plus regreté de tousquoique le plus coupable fut Jules Anioi ne qui aprés avoir foutenu longtemps le caractere d'inſenſible & avoir relitté aux avances de Tullia ne put ſe deffendre des charmes de Julie. Son crime ayant été découvertil en eut rant de honte qu'il sé fit mourir luimême."},{"instruction_id":692,"title":"wIRCAAAAcAAJ","page":"5557","text":"Etivement fort ſingulier de tout tems& qui n'a guerre été ſuiviles femmes de Cour ne ſe pi quant pas de modeſtie quand il y a occaſion d'acquerir la faveur & les bonnes graces d'un Roi. On n'appelle pas cela du moins une femme ver tueuſe ; car il n'y en a point où peu qui croyent qu'il y ait aucune vertu à cette épreuve mais une femme ſotte qui ne fait ce que c'eſt que d'être heureuſe & le plaiſir d'être au deſſus de toutes les autres fammesLa Reine qui avoit tant d'eſtime & même de tendreſſe pour l'aimable Princeſſe de Tingi n'avoit point encore penetré dans les veritables raiſons d'une conduite fi reguliere ; & de ce qui lui faiſoit preferer l'honneur de la ſolitude à tous les plaiſirs dela Cour qui ne manquent guerre d'avoir des Charmes pour une jeune perſonne."},{"instruction_id":693,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"5559","text":"Ieſabel pour auoir vou lu acquerir la vigne de Naboth par des moyens illegitimes ſe voit priuee & du Royaume & de la vie.Mais ce qui eſtdeplus dur & de plushóteuxeſt quand il faut reſtituer ce dont on s'eſt & paré & emparé mal à propos ce qui rend ce poſſeſſeur deſpoüilléridicule comme la corneille d'Horace. Nous allons voir cecy en cet Euenement,qui nous fera connoiſtre par vn port extraordinaire que Dieu a des ſecrets admirables pour chaſtier pro prement ceux qui par vne alteration ardente ſe iettent precipitamment dans l'heritage d'autruy."},{"instruction_id":694,"title":"EzeXgqfhMSkC","page":"5569","text":"Le repas fur des plus magnifiques & des plus propres. Tout y fut bon & en abondance & les vins furent trouvés d'une délicateſſe exquiſe. Quand le tems de la converſation fut venu on ſe mit à parler de pluſieurs choſes & à louer ſur-tout la ma gnificence de Gentil qui dit auſſi-tôt à la compaa gnie : Il me ſouvientMeſſieursd'avoir entendu di re autrefois que les Perſes ont une coutume quim'a toujours paru bonne c'eſt que quand quelqu'un veut faire honneur à ſon ami il le prię de venir chez lui & lui fait voir ce qu'il aime le plus ſoit femme maitreffe fille &c. en l'aſſurant que comme il lui montre cela il lui montreroit auſſi ſon cæur s'il étoit poſſible. Je me propoſe de pratiquer ici cette coutume. Vous m'avez fait l'honneur de venir à mon repas : je veux vous traiter à la Perſane & vous faire voir ce que j'ai de plus cher au monde. Mais je vous prie avant toutes choſes de me dire votre ſentiment fur un fait que je vais vous propoſer. Un homme a chez lui un bon & fidéle domeſtique qui tombe malade."},{"instruction_id":695,"title":"hoHy7bvnkJ4C","page":"5580","text":"Agiſſant donc parune politique ſi prudenteelle luy dit la cauſe du inal-heur de Ligne rolesqu'elle avoit fceu de Monſieur luy repreſente qu'il eft plus glorieux de vaincre un Rival par des ſentimens genereux en l'a vertiffantqu'on avoit refolu fa perte,que de triompherde famauvaiſe fortune,en luy ca chant qu'on étoit ſur le point d'éprouver le cruel refſentimentque le Roy avoit contre lay. Buffy écouta tout ce que Château-Neuf luy dit fur ce fujet ; mais il ne luy voulut rien promettreque de tenir fecret ce qu'elle venoit de lui apprendre."},{"instruction_id":696,"title":"uCBjYiEs1TQC","page":"5592","text":"Elle auoit deſia des ſoins paſſionnez pour la belle & ver tucuſe Ariane de qui elle reccuoit les deuoirs reſpe ctueux auec beaucoup de contentement.Lepante & Cyl lenie n'apportoient pas peu d'ornement à cette bel le compagnie & la diuertiſſoient par leur belle hu meur& par la gentilleſſe de leureſprit & tous enſem ble faiſoient vne troupedes plus agreables voyageurs qui ſe puffent rencontrer en toute la terre. Deſia ils auoient trauerſé toute la Theſſalie & ap? Ils couroient de tous coſtez ne pour uant trouuer de ſeureté dans leurs maiſons & ne ſça chant en quel endroit ſe retirer. Melinte s'adreſſa à quel ques vns de ces hommes eſperdus & leur demanda ce qui cauſoir cette frayeur & ce deſordre."},{"instruction_id":697,"title":"lbIPAAAAQAAJ","page":"5599","text":"Comme les belles perſonnes n'ont jamais plus d'avanta ge que lorſqu'elles ſont le moins ajıi itées elle parut divine à Monſieur de Freſne en cér eſtat & il en fut char mé de telle ſorte qu'il en oublia l'affai re qui venoit de luy arriver . Il fut ſi long temps à la conſiderer que peu s'en falut qu'il ne perdit unefi belle occaſion,tant il eſtoit tranſporté ; mais revenant un peu à luy ,il approcha ſes levres de celles de certe belle & les у atracha avec tant d'ardeurque ſon ame vint juſques au bord & faillit à l'a bandonner par un excez d'amour & de contentement."},{"instruction_id":698,"title":"jx46AAAAcAAJ","page":"5601","text":"Le Sou dand'Antioche qui croițarreſter les co queſtes d'Alcandre,parlemoyen de ce fte place imprenable qui luy faict teſtevient encores au ſecours auec vne puiſ fante armee qui fondant des monta gnes de ineſmequ'un torrent que la gla ceauoitlõg.temps retenu attaque par mee de Perſe & de premier abbord ren. yerſe tout ce qui s'oppoſe. Tout le Camp eſteſmeu& le grand Alcandre eft delia à cheual pour reſiſterà coſto furie."},{"instruction_id":699,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"5608","text":"Ic dis ceciparce ques'ils ont du pou uoir ſur le Chef de la Republique qui eſt le Duc il ne faut pas trouuer eſtrange ce qu'ilsfi rent ſur le fils d'un Duc : car s'ils s'attaquent au bois ſec,beaucoup plus aiſement au verd. Entre ces Capi eſtoit vn Noble Venicien de l'ancienne & illuftre famille des Donatsappellé Hermolas. Il ſe monſtra grandement roide en vn procés contre vn ieune Gentil-hommepour le peché qu'ils appellent leVice aux termes du pays& l'Eſcriture le nomme le crime tres-merchant."},{"instruction_id":700,"title":"jSCVXaiKDT0C","page":"5614","text":"La Dame qui aime aſſez ce Jeu là voulut être de la partie ; on l'accepta avec plaiſir. Elle joua pendant quelque temsſans perdre ni gagner ; mais fon tour étant venu de donnerelle fit deux volles 1 avec toutes les bellesles doubles > & les triples ce qui lui cauſaun gain conſidérable . La joye qu'elle en eut fut fi grande gue taupant à tout ſans . conſidération elle perdit en moins 1 d'une demi heure l'argent qu'elle avoit gagné & celui qu'elle avoit apporté . Sa joye pour lors ſe tourna en chagrin . Tantôt elle diſoit que les Cartes étoient marquéestantôt qu'on ne les donnoit pas fidélement & qu'on regardoit le talon ."},{"instruction_id":701,"title":"NMw5AAAAcAAJ","page":"5616","text":"Qu'on luy avoit raporté,qu'il avoit reporté,qu'il avoit quel quedeffein fur Ypolite ; mais quepout quel ques conſiderations qu'on ne ſçavoir pas,il ne l'avoit pas encore teſmoigné. Que ſi c'eſtoit de peur qu'il ne l'euft agreable,il luy declaroit deflors quil cónoiffoit Y polite pour eftre d'u ne maifon ſi illuſtre d'une condition fi ver tueuſe& d'une beauté fi rarequ'il n'en ſça voit point au monde qu'ildeuſt fouhaiter a vec tant de raiſó pour la belle fille."},{"instruction_id":702,"title":"eiiVAEvW494C","page":"5617","text":"Le malin eſprit te puiſſe ema · porter difois-je entremes dentsquand il arriva un ſerviteur qui étoit plus eſprit que corps tant il étoit extenué lequel appor toit on plat de viande qui ſembloitavoir éré levéde deſſus luy accompagné d'un na vet qui étoit au milieu dreffé de même qu’un bilboquet."},{"instruction_id":703,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"5624","text":"Cependant com me la beauté de cette Princeſſe qu'il auoit veuë à ce Temple qui eſt ſur le chemin d'Ainathonte auoit fait vne forte impreſſion dans le coeur de Timanteil en parla encore pluſieurs fois : de ſorte que com me Antimaque à cauſe de l'amour qu'il avoit pour Doride ; euſt eſté rauy que Timante euft eſpouſé Parthenie il ſe mit à luy dire que c'eſtoit veritablement de cette Princeſſe qu'il pouuoit de uenir amoureux auec honneur : & non pas d'une Perſonne inconnuëqui peut-eftre n'auoit aucune beauté : & qui du moins auoit quelque choſe de bien particulier & de bien bizarre dans l'eſprit."},{"instruction_id":704,"title":"On6-T4-1dwIC","page":"5647","text":"Et icelluy meſſire lames moult iré ,& troublé de ſoy ainſi veoir deſarmé de fa lance & de fahachemoult vivement & toſt print fa daguefi en cuida ferir meſ fire lacques au viſagequiſe combattoit ſansviſiere& avi i fage deſcouuert: mnais meſſire lacques le voyant venir & as approcher de luy moult viuement de fa main feneſtre le bouta arriere & le fit reculer. Nonobſtant ce icelluy meſſire OK lames s'esforçoit detout ſon pouuoir pour le cuider ferir au viſage. Lors meſire Iacques iecta ius fa hache& de fa main feneſtre printicelluy mellire lames par le vuide de la piece& le tenoit ſi fortqu'il ne politoit approcher de luy ; & de la main dextre tira ton eſpéequi eſtoit vn eſtroict eftoc& le print au plus pres de la poincte pour en cuider faire da guecar il auoit perdu la ſienne& ne ſçauoit comment; & dient les aucunsque celluy qui luy deuoit bailler,neluy bailla point. Et ainſi comme il cuidoit faire dague de fadicte eſpée commedict'eſt il en cuida ferir ledia meffire Iames par le fons de la main de laquelle il tenoit la bauiere; & en i cuidant ferirledict eſtoc luy coula hors de la main & de meura fans baſton ."},{"instruction_id":705,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"5648","text":"Il ne de mande encore que ces quatre ou cinq paroles & ou il les demande meſme comme vne grace & non me pas comme vne debte. Oui au contraire dés que plu ces fauorables paroles ont paſſé de l'oreille dans Co le coeur d'vn Amant ; le fon n'en eſt pas pluſtoft pas diſipe que ce meſme Amant ne pouuant plus lec deſirer ce qu'ilpoſſede deſire ce qu'il n'a point ; ces c'eſt à dire des preuues de cette affection qu'on bet luy à dit auoir pour luy. De ſorte qu'apres Cu cela n'agiſſant plus en Eſclaue il demande ce FO qu'il penſe luy eſtre deu ; & ne le demande plus auec la meſme ſoumiſſion."},{"instruction_id":706,"title":"-gZXAAAAcAAJ","page":"5661","text":"Voulez vous en me cachant ainſi votre penſée me faire craindre tous les maux enſemble ! Il eſt vrai répondit -elle en s'elluyant les yeux que je ſuis imprudente de vous donner ainti l'alarme& de croire que vous vous puiſſiez fâcher d'une choſe que vous trouverez juſte ſans doute & convenable au bien de notre amitié ."},{"instruction_id":707,"title":"1R06AAAAcAAJ","page":"5665","text":"Ainſi il alla en Eſpagne où il em barqua bien d'abord ; Son air& ſes ma nieres agréables lui donnerent entrée par tout il eut même le bien de plaire à beau coup de gens & entr'autres à Don Jean 1 D'autriche qui ſe declara en fa faveur. Mais une galanterie qu'il eut avec une Dame Ef pagnole lui fit denouvelles affaires de for te qu'il fut contraint pour mettre fa per fonne en ſeuretéde ſortir des Etats de la Couronne d'Eſpagne."},{"instruction_id":708,"title":"AbZnxSzGVV0C","page":"5671","text":"Le prince Philippe ſurvint alors ; & s'adreſ fant à Ariarate : J'ai bien cru lui dit il que vous auriez de la peine à partir d'ici à moins que l'on ne vînt vous aider. Ne me regardez pourtant pas continua-t-il en ſe tournant vers Troïade comme un homme qui vous enlève Ariarate ; je viens vous le demander en dépôt & je me charge de vous le ramener bientôt plein de ſanté & de gloire."},{"instruction_id":709,"title":"4_RCAAAAcAAJ","page":"5678","text":"Ceux quile virent auec cette nou. uelle marque de dignité creurent que le Roy pour recompenſer les feruices de les predeceſſeursluy auoit fait prefent de ſon Ordre : De façon que ſes amis venans l'én feliciter luy direntle ſuis raui,Monſieurque le Roy reconnoiſſant voſtre valeur vous ait tellement honoré de vous auoir fait vn ſi beau preſentdigne de voſtre pail ſance & de voltre merite."},{"instruction_id":710,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"5687","text":"Ce n'eſt pas qu'il n'y ait des heures où ils l'importunent : mais l'ennuy qu'elle en a ne laiſſe pas de ſeruir au diuertiſſement de la Compa gnie : enfin ie puis vous aſſurer que Zenocrite eſt vne Perſonne tout à fait cxtraordinaire. Vous pouuez donc iuger qu'Arpalice ayant autant d'ef prit qu'elle en a & logeant en melme Quartier la voyoit aſſez fouuent:elle auoitmeline ce priuile ge que Zenocrite ne parloit d'elle que comme d'vne Perſonne qu'elle eſtimoit fort. Il eſt vray que ie penſe pouuoir dire que la conuerſation qu’Arpalice eut auec elle ne ſerait pas peu à l'en tretenir dans l'amour qu'elle auoit pour la liberté : & lors qu'elle exageroit l'iniuſtice qu'il y auoit à ceux qui diſpoſoient abſolument de la volonté d'autruy ſans ſçauoir melme quelle elle deuoit eſtre il falloit tomber d'accord qu'elle anoit rai ſon : & qu'il n'y a rien de plus eſtrangeque de voir des Peres qui veulent obliger leurs Enfans à s'épou ſer vn iourfans ſçauoir s'ils s'aimeront ou s'ils ſe haïront; ſi leurs humeurs ſeront ſemblablesou op poſées; & s'ils pourront ſeulement paſſer vnc ap preſdilnée enſemble fans s'ennuyerbien loin d'y ettre toute leur vie."},{"instruction_id":711,"title":"OKD820-7GJMC","page":"5691","text":"Cequ'entendant le Gaſcon en ſe tournant vers leNormád illuy dit en fe mocquant de luy :Et bien morbleur coquin font-ce des clouds.? Comme on les pendoit tous deux en meſme temps le Normand pleuroit diſant : Voyla grand pitié,iamais aucun de noſtre race n'a eſté repris de Iuſtice fiut il que ie faſſe ce deshonneur à mes parens ?"},{"instruction_id":712,"title":"sLYpHX9v9c4C","page":"5692","text":"MadameNe vous tourmentez pas aioli : car il fauc croire que vous eſtes de telle valeur & etti me que vousmerirez bien que mainis au tres cheualiers qu'on ne penſe employent beurs viespour voſtre ſeruice m'aſſeurant quela guerre paracheuer. Dieu pouruoirra tellement à vos affaires que vous ſerez en repos exépte de coure faſcheric. len'eſpere pas cela,diſt elle ."},{"instruction_id":713,"title":"4_RCAAAAcAAJ","page":"5694","text":"Ces bons eſgueullez ſe pri . rent à rire& luy direntCertesMonſieur fous ne lc ſçauions pas,mais puis que vous le dites,nousle you lons croire . Cependão il fallut que celuyà qui on auoit vuidé la bouteille s'en retournaft en ſon logis & s'allaſt coucher ſans ſouper; ce qui luy ſer uit d'vne petite mortification pour les yieux pechez : Son compagnon plus dili gent que luycomme il le faut etre en tots le occaſion s'eſtoit rendu de bonne heure à la maiſon du Curé& auoit apporté ſon paftéſans toutesfois auoir pris garde s'il sfoit entier ou non ."},{"instruction_id":714,"title":"AbZnxSzGVV0C","page":"5703","text":"Il en tua pluſieurs lui ſeul : & fecondé bientôt après par une troupe des nôtres que condui ſoit le jeune Philippe il y eut là une fort rude mêlée où les ennemis furent défaits. Mais nos gens furent rompus du côté où combat toit Démétrius ; & quoique ce prince y eût fait des actions dignes de la haute réputation ſa valeur l'ayant engagé en des licux où ſes ſoldats ne le pouvoient ſuivre on yint dire à Ariarate qu'il avoit été fait priſonnier. Philippe & lui penſèrent mourir de douleur à cette nouvelleIls y coururent & trouvèrent le jeune Antigonus qui faiſoitpour délivrer le roi ſon père tout ce qu'humainement il pouvoit entre prendre."},{"instruction_id":715,"title":"LyQV8P4-kLMC","page":"5720","text":"Ie deduiray icy par meſme moyen le double de la lettre que Pilate enuoia a l'Empe reur Tybere,priſe des recueils de Egeſipus,com me enſuit. Il eſt arriué nagueres que les luifscomme ie ſay vraiemér,ſe font eux & les leurs ſoubmis à vne cruelle & eternelle condamna tion. Car combien qu'ils cuffent apprins cela de leurs anceſtres que Dieu leur enuoieroic du ciel fon Sainctlequel ſeroit appellé leur „ Roy& qu'il deuoir iſſir & naſquit d'vne vier » ge& que le Dieu des Hebricux l'euft envoie „ lors demon Magiſtrat."},{"instruction_id":716,"title":"EzeXgqfhMSkC","page":"5721","text":"Mais ſuppoſé diſoit-ilque mes conjectu res ſoient fauſſes il eſt toujours vrai que fes parens doivent me porter chez elle.Or il n'y a pas d'appa rence qu'ils veuillent le corps d'Etrangle-Dieu,pour le faire enchaffercomme une Relique. Mais il y a apa parence au contraire que leur deſſein eft de faire quelque outrage au cadavre qui leur a peut-être fait quelque inſulte durant ſa vie. On me recom mande de ne dire moi queique choſe que je ſente. Et ſi l'on me crevoit les yeux ou qu'on m'arrachất les dents ou qu'on me ccupât les mains ou qu'on me fit enfin quelque piéce de cette nature où en ſe rois -je ? Le moyen en ce cas de ne dire mot."},{"instruction_id":717,"title":"uCBjYiEs1TQC","page":"5725","text":"Surquoy elle luy demandapardon de l'a uoir miſe en ce danger ayant eſté trompée par lespric res & les aſſeurances de ſon frere. Ariane luy reſpondit qu'elle ne s'eſtonnoit point ſi elle auoit fait quelque choſe en faucur de l'amitié qu'elle portoit à ſon frere& preſſée par ſes iinportunitez : qu'elle luy eſtoit bien obligée de quitter les intereſts d'vne perſonne fi pro che pour auoir foin des ficns & de luy auoir deſcou uert cette fourbe qui l'euft tenuë en erreụr & en trou ble toute ſa vie. Elles ſe ſeparerent apres quelques au tres diſcours ; & Ariane ſortie du Temple auec fer ment de ne chercher plus à ſe purifier dans Rome,où la chaſteté eſtoit ſujette à eſtre corrompuë par tant d'arti fices. Elle confefla à Melinte qu'il auoit eu raiſon de ſoupçonner quelque tromperic & apres luy auoir fait tout ce recit qu'il trouua luy meſıne eſtrangeils iuge sent qu'il falloit fc deffier de cét homme qui n'en de meureroit pas là puis qu'il recherchoit des moyens ſi puiſſans &•ſi rares."},{"instruction_id":718,"title":"OzJHCqmzG00C","page":"5733","text":"Rois ou des Dynaſtes d'Egypteapel le Necao dans l'Ecriture qui certaine ment vivoit du temps de ces trois Rois Juifs puiſque l'Ecrituredit que ce fut ini qui fit mettre en priſon celui que le peuple avoit choiſipour Roy fans sa par ticipationcom fic couronner Eliakin fils de Toſias à qui il donna le nom de for 4. Reg. shim . Vinxit que eum Neobao Pharan 23:33 rex Egypti ne regnaret in Hierufalem 2. Par. Regemque inftituit Eliachin filium Joias 35.20. Reg. qu'Oſée envora des Ambaſſadeurs au Roy 17. 4 qui dominoitpour pour lors en Egypte & qua étoit Ethiopien."},{"instruction_id":719,"title":"jtJVAAAAcAAJ","page":"5744","text":"Le meſme Gentil-ho me pour ſe reconforter d'vn proces qu'il auoit perdu,alloit par la ville de boutique en boutique de rue en rue,cherchát des griefs àintereſt,gauf ſant & diſant quelque bon motoù il demandad vne groſſe femmefil y auoir longtemps qu'elle n'auoit veu ſon noc.Par mon amereſpondit ce fcgroſſe piece dechair chemirant entr'ouuer tecomme ces gros pourceaux gras iuſques ſur lacheuille du pićMonſieurmon amy,ily a plus de fixans.Ie vous priedit-il,quand vous lever rez,me recommander à luy : ouy en bonne foyrefpondit elle& à fon voiſin par le marché."},{"instruction_id":720,"title":"aNYmNBcC-xcC","page":"5747","text":"Allez pourſuivit Henri avec cette fami liarité charmante qui lui gagnoit ſi puiſſamment: les cæurs ; auſſi bien il est dangereux de faire voir une Merveille achevée à un homme qui a le dif$ vernement auſſi delicat que vous. Ce fat aiuſ que Bellegarde obrint ſon congé & dés le lendemain ril prit le chemin de Cauvres où étoit alors la . id fameuſe Gabrielle d'Etrées."},{"instruction_id":721,"title":"oZWZA6BIz3UC","page":"5748","text":"Quoy quit fçeuſt faire pour adoucir & gaigner leurs eſprits ,il n'en pûtvenir à boutau contrai res c'eſt ce quiauançoit d'autant plus les affaires deſon Riual àquoy il ne trouua point de plus prompt ny de plus efficace remede que l'enlçuement,mais la peine eſtoitd'y faire conſentir Ambroſie ,dont l'eſprit irreſolu craignoit toutes choſes."},{"instruction_id":722,"title":"On6-T4-1dwIC","page":"5757","text":"Et 2 encore de ce meſchant peche de pareſſe ( dičt ſainct Bernard ) mon amy iay veu aucuns fols s'excuſer ſur la fortune; a peine trouveras tu qu'un diligent puiſſe eſtre infortuné:mais ſi tu espa : & acedict ſainet reſſeux ,d'infortune ſerastouſiours accompagné Bernard: reuidere quæ ſua funtſumma prudentia eft. Il ne dićtpas ſeulement veoir ſes choſesmais reueoir: & ce reueoir s'entendque nul ne les peut trop veoir; car oyſeuſetez ſont treſſouuent le venin de la penſee des ieunes gens; & lereposdes ieunes eſt l'eſpeciale cauſe des vi ces."},{"instruction_id":723,"title":"OHhh6t1b_UYC","page":"5760","text":"Vramy ſi ceux qui onteſté depuis luy & qui ont mis tant d'eſtars de CharbonniersGaigne denierslurez Racleurs,Porteursde foing & aurres Officiers de la ville en leur bourſeeſtoyent damnez ily en auroit bien & à preſent quand les Eſcheuins ſortent de charge ils ſe font payer cinq ou lix mil li-ures de vieux arreragesde rentes ſur toutes natures de deniers pourleur derniere main& Pils n'ont point de rentes ils achetes des arrerages de la vefue & de l'orfelin á lix elcuspourcent,& fe font payer de tout com1 mcayant droict par tranſport."},{"instruction_id":724,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"5782","text":"Mais Doriſtec s'y oppolali courageuſement,qu'elle proteſta de ſe laiſſer pluſtoſt tailler en pieces,que d'y conſen tir iamais.Toutes lesfois qu'Alderic ſe préſentoit deuant ellevous euſlicz dit qu'elle voyoit vn de mon ce n'eſtoient que reproches & outrages. Que ſi elle l'auoit haï parce qu'il l'auoit empef chee d'elpouſer Leopoldelle redoubloit la haine par l'empeſchementqu'il apportoit à ſon entree au Cloiſtre.Commeſi les fureurs euſſent eſté des faucurs pourle Baron il augmentoit ſon amour par ces contrarietez n’eſpargnant aucune indu ſtrie pour caſcher de gaigner ſon courage. Mais outre le deſpit de Doriſtee les artifice's de Praſilde eſtoient vn perpetuel obſtacle à ceſte reconciliation . Artifices qui à la fin furent cuen 2 tez& en meſme temps que ceſte malice fut del couuerte fut auſſi reconnue l'innocence de Leo pold par la fauſfecé des lettres ſuppoſees qui auoient eſté cauſe de la mort."},{"instruction_id":725,"title":"NMw5AAAAcAAJ","page":"5789","text":"Adieu . Caliſte ayant receu cette ſecondelettre ,& s'eſtant rencontrée en meſme deſſein avec Lyſandre depuis le matin ,avoit desja fondé la volonté du guichettier qu'elle n'avoit point trouvé trop eſloigné de ſon deffein ;bien qu'il ne luy euft rien promis de particulierny elle auſſi rien offert. Seulement elle luy avoit comme on dit,taſté lepoux,& fenty ce qu'el le pouvoit eſperer de cette ame mercenaire& barbare:qui neantmoins fut tellement ad coucie par les preſens& par ſes careſſesque contre ſon naturel impitoyable il luy avoit teſmoigné qu'il reflentoit du regret en fon infortune& quelquedefir del'y pouvoir af Sifter."},{"instruction_id":726,"title":"h8otAAAAMAAJ","page":"5795","text":"Et que je ſuis ſi loing de m'en repentir que ſi c'eſtoit à recommencer je ferois ce que j'ay faiet ? Mais vous Madameavez grande occaſion de pleu rertant pour le grant tort que en toute ma jeuneffe vous m'avez tenu que pour celuy que maintenant vous me faictes de me reprendre devant tout le monde d'une faulte qui doibt eſtre imputée plus à vous que à moy . Quand je aurois offenſé Dieu le Royvous mes pa rens & ma conſcienceje ferois bien obſtinée fi de grande repentance je ne pleurois ."},{"instruction_id":727,"title":"ul86AAAAcAAJ","page":"5796","text":"Et qu'importe ajoû ta t il avec la derniere impudence de 00 quelque maniere qu'on ſurmonte lcs En nemis ou par l'or ou par le fer ou à force de Troupesou à forces de Louis? Tout cela eſt égal au fondspourvû qu'on parvienne à ſes fins. Qu'on achette la Victoire ou par ſon lang ou par ſa bourſe encit-elle moins à nous ? Mais je vous demande dit alors la Piſtole d'Angleterreelt -ce ainſi qu'un Alexandre un Céſar un Scipion ont fait la Guerre ?"},{"instruction_id":728,"title":"aNYmNBcC-xcC","page":"5816","text":"Il n'y eut perſonne à 'qui les intencions guerrieres du Roi,ne donnaffent de la joye & quine promit de faire fon devoir. Le lendemain il fur à Tours. Le Marechal Duglas Duc de Touraine avoit amené depuis peudes 3 troupes d'Ecofle le Vicomte de Narbonne coure : 22 la fleur de celles de Languedoc & . le Duc d'A lençon les Comtes d'Aumale de Vantadour ,. & d'Etonnerre la Fayette Tournon & pluſieues autres braves François témoignerent une ardente envie de combatere ; mais toutes ces bonnes in tentions n'eurent pas d'abord de fi bons effets . & pendant que Charles ſoupiroit abſent d'Agnez lesAnglois remporterent cette memorable victoi re de Verneuil où Rambure fit une compoſicion aull glorieuſeque l'éclar de l'infortune où étoit la France le pouvoit permettre.Xantraille & la Hire fauyerent les débris de l'armée & allerent: au Mans."},{"instruction_id":729,"title":"H3sfUXpI9TEC","page":"5822","text":"La ſaineteté de vosparolesde cette rigoureuſe iuftice de votre bouche quirend le prix ego la loiange ay meriteprouuent euidemment que vous ne connoiſſez la Medifance que pour la cona fondre de la punir Ce n'eſt paschez vousqu'elle va tenir fon Cercle o# qu'elle porte ces nouuellesvoilà le grand fuiet de confianceque i'ay donné à ces Damesinfortunées,quiſe preſentent à vous.La premiere fçachant que vous estes de cette illuftre Race qui eſt toute voülée au ſervice de la Franceeſpere que vous ne rebutterez pas vne Vierge qui n'a refusé ny fon ſang ny ſa vie pourson ſecours.La ſeconde a des mal heurs trop extraordinaires pour ne pointtrouuer de pitié parmy vors. La derniere eſt une devos voiſinespeut-eftre voſtre alliéequin'a quetrois pas à faire pour entrer chez vouspuiſque la Bretagne n'eſt pas eſloignée du Poitou. Ne ingez .veuspasMADAME,que leur eſperan ce eftauli raiſonnable que leur choix eft iudi cieux,enqu'à moins de tenir votre bontéſuſpecteelles nepeuuent croire voſtre asſistance incertaine."},{"instruction_id":730,"title":"-No5AAAAcAAJ","page":"5824","text":"Ille feruit en effet ; mais il il ſe ſervit auffi luy meſme & tous ceux qui porterentleur bled à ce Moulin fu ģ rentvolez & du Maiſtre & dugarçon . Le Meulnier s'en apperçeut& l'ayant épié pluſieurs fois.. & meſme convaincu de S ſon larcin le mena au meſmelieu d'ou il l'auoit dependy& le rependit ſi bien qu'il en mourut,ſans queperſonne le vintdepé dre. Ilå elté du depuis accuſé d'auoir pen ON du ſon Garconi& conduic au Chaſtelet d'où il a ce matin eſté renvoyé abfous apres avoir eſté interrogé."},{"instruction_id":731,"title":"LyQV8P4-kLMC","page":"5827","text":"Le Seigneur du Foſſé yén uoia vn vieux conteur de races & maiſtre d'ho ſtelqui auoit ſes patenoſtres pendues à ſa cein ture,& vn petit baſton à crochet,pour s'appuier: lequel fit le veau fort pertinemmentvoulant mettre en queſtion lequel parleroit le premier& faire de grands preparatifs commeaux diffi cultez qui le meuuét ſur les pourparlers de guer. res & pacifications des Roys & Princes : meſme il demáda à boirevoulant reprefenter,diſoit ille rang de ſon maiſtre."},{"instruction_id":732,"title":"McxNAAAAcAAJ","page":"5832","text":"Vo viedazeluy dis-je en m'en allant. Et alors fon mary: voyant qu'elle chaffoit les chalands de la bous tique en ſurfaiſant par trop la marchandiſeluy dit : Je ne fçay à quoy tu longes de faire cela li cher ? Si tu faiſois toujours ainli je ne vendrois rien . Rappelle moy ce garçon . Voulant alors reparer ſa faute & croyant qu'un viedaze fuft quelque monnoye eſtran gere qui euf cours depuis peu elle mc rappella le plus haut qu'elle peutme diſant: hola marchand en voulez vous donner vie daze & demy ? Cette naiveté me fit tant ri 10 que je ne ſçay fi j'ay jamais oui choſe qui m'ait donné plus de coorentement."},{"instruction_id":733,"title":"b8_5fKTBsW4C","page":"5833","text":"Or bien ſon ami frére Ambroiſe ( dont on chante vous avez bû la cervoiſefrére Ambroiſedont vous êtes enyvsé ) lui envoya fa haquencej'ai quaſi dit fon haquené d'autant que ſon fils repre fente la perſonne; la bonne Laurence monia deſſus $ en bonne intention de lui aller apprêter un bouil."},{"instruction_id":734,"title":"H3sfUXpI9TEC","page":"5837","text":"Il eſtoit iufte que l'amour luy ayant donné de fibonceuſes flammes la mort luy en allumaſt de iuftes. Et partantque perfoone ne faffe le liberal de la reputatio ,d'autruy puiſque c'eſt yn bien qui n'eſt pas à nous ; mais qu'il ne glige s'il veut le lien ; puiſqu'il fait partie de no ftre domaine."},{"instruction_id":735,"title":"4V_2ecjsRTEC","page":"5840","text":"Pour reconnoiſ 10 ſance d'un tel benefice,ie m'oblige d'apandre des veux & des ofrandes en tes Temples & celebrer tes excel 3 lences par des hymnes d'honneur & de louanges. Apres ces paroles viſitant la demeure de Tarſie auec des tendres accents il commença à dire ainſi: FELICIO . Ourta cauſe,ó Tarſieô Soleil radieusPourMon ame inceſſammentſereſſentcombatueDe cruelle tempeſte,& de corps furieus."},{"instruction_id":736,"title":"Yvg5AAAAcAAJ","page":"5841","text":"Aprés quoi ayant fait atteler ſon chariot elle lui tint ce diſcours avant que de partir . Je ſouhaiterois bien aimable Etranger pouvoir te condui re dans mon Chariot juſques au Palais de mon peremais une jeune Princeſie doit garder des meſures & ne s'expoſer que le moins qu'elle peut à la medifance. Les habitans de cet te isic font preſque tous Mariniers & tu n'ignores pas que cette forte de gens eſt extrémement groffiere & ne ſe fait pas une afaire de déchirer la reputation d'une fille pour peu qu'il y trouve à re . prendre."},{"instruction_id":737,"title":"uCBjYiEs1TQC","page":"5853","text":"Pour vousfaire ſçauoirreſpondit-ellede quelle for te cela eſt arriuéil faut queie vous recite les accidens que i'ay courus depuis ma priſe dans Lariſſe. Vn Scythe qui m'emmenoit ayant trouué vn cheual dans la ville m'emporta deſſus & forcanc hors les portes voulut ga. gner vn bois pour s'elloigner de la rencontre de ſes com pagnons. lugez en quel effroy i’eſtois & combien de cris & deplaintesi’eſpandois inutilcment; mais lors qu'il s'arreſta & qu'il voulut deſcendre de chcual auec moyil ſe ſentit frappé d'une feſche."},{"instruction_id":738,"title":"oF1CAAAAcAAJ","page":"5857","text":"Oui & il y a ainſi des maladies qui prennentqui vont qui viennent ainſi que le temps qui court; & commeles maladies nous prennent allans & venans ou nous repolansnous prenons le temps commeil vient& demêmeen font ceux qui mangent leur bien: & de fait paſſant par cette contréenous voyons des perſonnes richesqui entamoient leur bien & pour le manger faiſoient diverles ſaucesles uns le mangeoient à la ſauce de réponce les autresallansau marché aux feffesquelques-uns à la ſauce d'Allemagne aucuns a la ſauce de la Meffe d'onze heures demeurez là : qu'eſt-ceà dire: Vous voila bien empêchéc'eſt à la ſaucede pareſſe je n'aipas voulu dire la Meſle pareſ ſe ainſi que parlent les Jéſuites au moins le bruit en court. Laiſſez courir le bruit avec le monde qui trot te attendant quela Coûtume aille la liaquenée & le bon temps le pas. Mais un peu hau mon Corporalces mangeurs ne boiventilspasauffi? Toutłomme de qui la femme pette étanscouchez enſembleeſt bien -heureux com me diſoit notre confrére le Chanoine Monſicur Joyeux qui eſt mort Chancelier Dieu lui falſepar don en l'Egliſe de ceans pour pluſicurs raiſons. Prja mo il l'entendpourquoi il ſçaitqu'elle eſt auprésde lui & ne le faitpas cocu pour lors. Secundo il re connoit qu'elle n'est pas morte."},{"instruction_id":739,"title":"s_47AAAAcAAJ","page":"5873","text":"Ie ne ſçaurois que dire de celatant y a que Primalcon luy eſt grandement obligé.Dicu me falſe la grace dit l'Empereurde luy en rendre condigne ſalaire & recompenſe? Etvous frere mon amy,pour quoy ne m'auex vous dit la verité de ceſt affaire: & quel different vous auiez auec le cheualier de l'ine cloſe: ſi vous me l'euffiez dir'ie vous euſſe mis d'ac cord tousdeux ſans qu'vn ſigrand mal futaduenu . Et pour ce que d'oreſnauant ily faut proceder d'vne autre façon ,ie veux entendre la verité du fait& puis ic iugeray au proffit de celuy qui aura le droictce neantmoins ſoyez certain que ie vous aideray lui uant ma promeſſe. Le cheualier luy baiſa la main ,di ſant qu'il eſtoit preſt de luy obeir.L'Empereur le prix de faire baſtir vn lit à Torques pres du ſie & qu'il fuſt biéguery:ce qui fut fait.Il comanda apresà ſon page Eſcation d'aller au port par deuers Primaleon pour l'aducrtir que l'Empereur eſtoit là& qu'il eſtoit ſor ty en bataille. Mais Torquesl'aduiſa de ne deman der Primaleon,ains le cheualier de la Roche fenduëde peur qu'il ne fut congneu à ſon nom ."},{"instruction_id":740,"title":"U91AAAAAcAAJ","page":"5874","text":"Cette Forelt n'eſtoit pas ſeu lement coupée en route mais auſſi en d'admirables allées dont la pro digieuſe longueur laffoit & faiſoit perdre la venë . Quelques rochers Couverts de mouffe s'élevoient d'un ne forme bizarre & un ruiſſeau ſera pentant: en mille' détours agreables faifoit que ce lieu tout fauvage qu'il étoit avoit une beauté fingulie re qui plaiſoit & qui occupoit inten fiblement tout l'eſprit."},{"instruction_id":741,"title":"-gZXAAAAcAAJ","page":"5893","text":"Cependant Télamon & fa troupe étant re tournés à Cénome& y étant arrivés de bonne heure Tarſis à qui l'oracle de Jupiter fem bloit s'être expliqué aſſez clairement pour lui ne cherchoit plus que l'occafion de l'accomplir ; & ce Berger réſolu à une mort que les Dieux lui préfentoient comme le ſeul moyen de re joindre Zélie n'avoit plus d'autre eſpérance ni d'autre penſée. Auſſi lui avoit elle donné plus de confolation que pas une autre : car en tout autre deſſein l'âme eft inquiétée par l'in certitude du ſuccès ; mais la mort ne laiſſe rien à craindre après elle quand on s'y eſt une fois déterminé."},{"instruction_id":742,"title":"hoHy7bvnkJ4C","page":"5911","text":"Le retour de Dorcis ne diminua point fa douleur ; elle l'augmenta lors qu'aprés l'avoir fait paſſer ſous un berceau tout cou vere de verdure & de fleurs eile le mena juſqu'à la fenêtre du Cabinet d'Afpafie & l'y laiſſaen lui diſant tout bas : Il ne rien . dra qu'à vous de voir Aſpaſie avecc l'hom me du monde le plus aimable & le plus aimé; . il s'aprocha de cerre fenêtre fans faire de bruit & ſes yeux impatiaas cherchereni qui pouvoit être l'Amant heureux qu'on lui pre feroit."},{"instruction_id":743,"title":"oF1CAAAAcAAJ","page":"5912","text":"Soldee étoit une honnête . beurriere de Bourgueil en Chrétienté : c'eſt auprés de Tourraine & non en Tourraine ſi cela fut avenu en ce paislà on n'en eut fait que rire pource que les fous y croiſſent comme en vôtre païs Monſieur le Liſart. Or bien nôtre Soldée qui étoit aufipropre que la femme de Periclesqui fe corchoic le cul au boutdela nappe *& preſque aufli foire que celle de Tite-Live qui voyant des beliers demandoit ce que c'étoit qui leur pendoit Comm entre les e cuilles : c'eſt leur couille dit gros ſean . elle vit venir les brebis & voyant leur pis enflé elle diſoit elles ont belles couilles nos brebis."},{"instruction_id":744,"title":"-gZXAAAAcAAJ","page":"5914","text":"Il n'en eſt pas de même de l'averſion d'un mari pour ſa femme que le temps & les importunités accroiſſent. Je vous arrête encore à votre ſeconde raiſon in terrompit Coris : car j'ai toujours oui dire qu'il n'y a point de vifage ſi difforme ni de per fonne ſi diſgracieuſe à laquelle on ne s'accou tume avec le temps ; mais qu'on ne peut s'ac coutumer à être haï. Mon cher Célémante lui dit-elle je vous conſeille d'en remettre le reſte à une autre fois : auſſi bien."},{"instruction_id":745,"title":"4V_2ecjsRTEC","page":"5918","text":"Que es lo amable ſino lo hernioſo y bueno ? Quien es perfetamente hermoſo у buenofino Dios? Que ſe ha de amar ſino el ſumo amor ? De quien mejor que de Dios ſe puede enamorar el alma ? Tarſiaproſigamos nueſtro viaje,y quedad voſotros con Dios de quien ſoy amante. Dicho eſto un aguardar reſpueſtaſe fue con la compañera hàzia el comun pueſto delafuente."},{"instruction_id":746,"title":"QRk6AAAAcAAJ","page":"5933","text":"Hir can eſtant arriué au lieu ou toute ſa compagnie Patten doit dans ſon carroſſe ,y monta auſſi& s'en retourna chez luy C'eſtoit Anſelme & Clari mond qui s'eſtoient déguiſez pour faire les vents: mais bien qu'ils euſſent eu beaucoup de plaiſir à voir les poſtures de Lyfisils regrettoient de n'a. uoir pû voir auſſi celles de Carmelinlors qu'on Pauoit tant fouetté. Synope & Lucide en firent vplong recit qui fut fort agreable & quoy que chacun euft veillé ſi long-temps perſonne ne voulut aller dormir : on aymoit mieux retourner Lylis pour ſçauoir en quel humeur il pou vers el uo it tre ."},{"instruction_id":747,"title":"9E25bX0PtysC","page":"5935","text":"Lors s'eſtantplacé au lieu du Preuoft ; leGreffier à fou colté & laureille au vent demanda en langue incogneuë & hors ptar l'eſtoille iournale nie ne vous puis dire quoy,mise ne luyaufli. Le priſonnier dela part iouant d'un mefme ieu ,luyreſpond & paye en ſemblable re mojmnoye delinge. Et bien dit l'Archer el. can criuez Greffers qu'il confeffe eſtre demeurant au pertuisdeBorn ne fauoir aucun mcſtier& te qu'il dira la verité."},{"instruction_id":748,"title":"jx46AAAAcAAJ","page":"5936","text":"Le mariage de Salmacis & de Sidere ne tarda gueres auſſi à s'accom . plir apres celuy de Dorize & de Lica nor. Et voila comme l'Amour prend plaiſir deſeioüeren ſon inconſtance des Mortels. Salmacis n'a jamais depuis veu Licanor de mauuais cil : au con traire il fe publie par tout ſon obligé."},{"instruction_id":749,"title":"WgZhAAAAcAAJ","page":"5942","text":"Il s'étoit affou pi par l'effet de ſon abbatement mais il demeura peu fansſe réveiller & les plain tes ordinaires recommencerenti ; hetas! Je n'ay aucu neconnoiſſance du lieu où elle eſt vay.je dont mereduire à faireleChevalier erraneà courrir le mondefans 'fçavoir où j'irai. Ilvaut mieuxcontinua-t-il que je retour ne a Seville ; &queje me rende inſepara ble de mon frereje combattrai contre les Mores dontla valeur eſtatlez grande pour procurer de lagloire à ceux quipeuvent les Taincre."},{"instruction_id":750,"title":"o_s7AAAAcAAJ","page":"5944","text":"Amen dico vobis non relinquetur hic lapis ſupralapidem qui non destruatur& bié -heureux ſont les yeux qui voyếtce que vous voyez . Et encores ie vous dits que beaucoup de Prophetes & Roys voudroient voir ce que vous voyez & ne lepourront voir. Dixit leſus diſcipulisfuis,beati oculi qui vident que vos videtis,dico enim vobis quod multi Propheta e Reges voluerunt videre que vos videtis @ non videbunt: Ce lieu eſt appellé Getſe mani. Il y a pleniere indulgence,remiſsion de pei ne & de coulpe."},{"instruction_id":751,"title":"nvoFAAAAQAAJ","page":"5946","text":"Souvenez-vous que Jupiter ſouf fre encore moins les ſacrilèges que ſon fils ; & qu'il vous peut écraſer ſous le mont Olympe > comme Apollon opprima depuis peu les Gau 1 lois ſous le mont Parnaſſe. Enfin Timothée reprit Tarlis vous ne croyez donc pas que ma vie vaille la peine de conſulter Jupiter ? Et bien je mourrai puiſque vous le voulez 3; & vous ſerez bientôt débarraſſé de moi. Timothée ne put tenir plus long -temps contre ſon frère . Il leur ordonna à tous de s'aller met tre en prières dans le temple."},{"instruction_id":752,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"5947","text":"Timante entendant Parthenie par ler ainſi ſe mit à luy proteſter qu'il n'auoit point creu la venir voir : que Philoxipe l'auoit tronpé& l'auoit forcé de luy tenir la parole qu'il luy anoit donnée deuant que d'auoir receu la cruelle Lettre qu'elle luy auoit eſcrite :luy faiſant remarquer qu'il n'eſtoit pas en vn habit qui pûft faire ſoupçonner qu'il eult eu deflein de ne déplaire pas. Enfin Sei gneur il luy dit pourl'apaiſer & pour luy perſua der qu'il n'auoit point eu intention devoir la Prin celle de Salamis tout ce qu'il luy euſt pû dire s'il euſt voulu ſe iuſtifier d'auoir eu deffein de faire vne viſite à ſa plus mortelle ennemie ; & que la Princeſſe de Salamis & ſon Inconnuë n'euſſent pas eſté vne meſme Perſonne. Il eſt vray qu'il reüſlit aſſezbien à faire fa paix :& il y a lieu de croi re que Parthenie ne fut pas trop faſchée que le hazard euft fait que Timante euft içeu qui elle eſtoit."},{"instruction_id":753,"title":"McxNAAAAcAAJ","page":"5952","text":"Il avoit parlé d'une voix aſſez haute au commencement & fi elle n'euſt point encore eſté endormie à l'heure elle euft bien peu fçavoir comment il s'appelloit. Cela luy euft donné une parfaite connoiffance de luy : car elle l'avoit ouï ſouvent nommerà la Cour. Ne ſçachant donc pas qui il eſtoit elle cut une telle curioſité de l'apprendre & de voir ſon viſage que deux heures aprés elle fe mit en la ruelle de ſa couche & tira du feu d'un fufil d'Allemague qu'elle portoit toujours dont elle alluma une chandelle ; puis elle prit le chemin du lieu où il luy lembloit que celuy qui avoit tant diſcouru eſtoit couché."},{"instruction_id":754,"title":"hoHy7bvnkJ4C","page":"5958","text":"Elle auroit regardé brûler fa maiſon & ſes meubles qui étoient comine on ſçait les plus magnifiques du Royaume avec une tres grande tranquillité mais la crainte qu'elle avoit du danger où pouvoir étre Bully lui donnoit une cruelle douleur& malgré l'arrivée de Ligaeroles elle vou lur entrer dans le cabinet oà l'Hermite l'a voir encore une fois fait cacher lors que les 1 flammes qui fortirent par la porte lui firent juger que fon Ainant avoic peri. Quelle perteſur le point d'être heureuſe & de re compenſer Buffy de la peine & de ſon amour !! Elle s'évanoüic & iln'y eût que l'Hermite qui en fçût alors le ſujer. Ligneroles qui ne devoit patcir que le lendemain ; paſſant par la ruë où elle logeoit vit courir les voiſins chez elle & en ayant appris la cauſe il les ſuivit & monta à ſon appartement où le feu commençoit à prendre. Il brûla roure une aille de la maiſon quelque fecours qu'on pûtapporter pour empêcher le concraire. La Maréchale revenuë de ſon évanoj iſſementiki ſe retira. Les domeſtiques avoient reparé F."},{"instruction_id":755,"title":"s_47AAAAcAAJ","page":"5962","text":"Comme eſtans à la chaſſe ,cependant que Primaleon couroit vn ſanglier Greftevint au Gridoine eſtoit demeuree la quelle il print auec Zerfire la mit en la barque & puis les cmmens . c H A P. Vand Primaleó fceut que lesmariniers eſtoiét Q deſia fortis du port il fen alla à la chaſſe auec Torques & auec Palantin ſeulement : aduifans bien toute ceſte coſte ou ils trouuerent le batteau cachédont lecheualier fut bien ioyeux penſant bien que fon deſir reulliroit à bonne fin ."},{"instruction_id":756,"title":"Yvg5AAAAcAAJ","page":"5966","text":"Que ſi tu te crois aflez vigoureux pour me pouvoir reſi ſter leve toi ſur tes pieds & viens éprouver le fort d’une lutte avec moi je te donne le defi. Legrand Ulifle à la valeur de qui les plus fortes villes n'avoient peu refifter tournant alors ſon oeil plein decolere fur Iro le menaça d'un regard croyant qu'à bon entendeur ºil n'étoit beſoin que du ſcul aſpect de la face in dignée. Toutefois pour moderer en quelque façon ſon arroganceil lui repliqua. Quelle raiſon t'anime li fort contre moit'ay -je fait quelque tort\"ayje empêché quelqu'un de te faire des charités ?"},{"instruction_id":757,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"5968","text":"Criſpe la voulant faire mentir & deſirant ren verſer les deſſeins à la honte preffe le mariage d'Audiface & de Lucierre : mais l'y voyant retifil prorcſte d'vſer de contrainte & d'y cinployer la main puiſſante de la Iuſtice par laquelle il cípe roit faire paſſer pour des termes obligeans les pa roles de bicnueillance dont il auoit amuſé ceſte · fille durant la recherche diffiinulce."},{"instruction_id":758,"title":"uCBjYiEs1TQC","page":"5971","text":"Alcydamas eſtoit alors dans vn rauiſſement nompareil bien qu'ilfufthonteux de la peine que prenoient ces belles mains quieſtoient trop de licates pour manier le fer: illes baiſoit à chaquefoisqu'elle les portoit ,ou pour deffaireſon hauſſe -colou ſes braffals; & lors qu'il estoit entierementdeſarméil ſe paſmoit de plaiſir en luy donnantdeplus eſtroits & de plus libres em braſſemens. Ces careſſes ſe faiſoient en prefence de la fage Euphrolyne qui eſtoit tranſporteede ioye conſiderant l’vnion parfaite deces bellesainesauſquelles elle ſouhait toit vn prompt repos dans vn lieu plein de ſeureté."},{"instruction_id":759,"title":"sLYpHX9v9c4C","page":"5977","text":"Aylli coſt que Iulian l’eut apper ceue ; it's'en alla mettre à genoux devant elle pour luy bailet la main & elle eftoit tant hors de foy' qu'elle fe la laifla baiſerdifant. Ou áucz vous eſté ſi longtempsJulian fäns vous laiſſer voir : il femblait que fáns vous pous fuffions icy ſeules: para quoy ie vous prie que telle choſe n'auienne plus. Iuliau retourna par force luy bai ſer la main difanr."},{"instruction_id":760,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"5994","text":"Elle demande à parler à luy . Afterie qui en eut l'auis troublée de cette venuë luy fit ré quelquee pondre que Monſieureſtoit malade& qu'on ne ller d'un cigna pour pouuoitparler à luy.Au moins reprit la fagefillequeie puiſſe parler à quelqu'vn qui luy ſoit confi oppoſer pas dent pour choſe qui luy eſt de grand importanceuſes volon fe fuft enflé Ce mot fit ouurir lesoreillesà Aſterie qui eſtoit en allarme auſſi bien que Galerio ſur le faict de uersnléei sapouesr cette entrepriſe."},{"instruction_id":761,"title":"uCBjYiEs1TQC","page":"6012","text":"Vous voyez donc,Lepantepourſuiuit le Roy com ment de l'abyſmc des mal heurs ie me vis elleué à yn haut comble deioyes ; & que lebon -heur ſuit ſouuent de bien prés les plusgrandesinfortunes.Il me reſte à vous dire ce qui ſe paſſoit cependant à Byſance ; & vous iu gerez que les plus grands eſtabliſſemens de nos fortunes . naiſſent quelquefois de cauſes fort legeres. Claude ſon ſucceſſeur voulant reparer les deſordres & les violen ces qui auoient eſté cominiſes par ce Tyran s'eſtoit re folu de le retirer de la miſere & de le renuoyer en ſon Royaume auec eſcorte ; & c'eſtoit ce Mithridate & non pas noſtre ennemy qui alloit paſſer dans Byſance auec des Romains retournant en ſon païs."},{"instruction_id":762,"title":"nvoFAAAAQAAJ","page":"6020","text":"Tout ce qui reſtoit de citoyens gémiſſoient ſous le poids de leur malheur. Chaque jour étoit enſanglanté par quelque meurtre & la liberté & les biens n'étoient plus que pour les eſclaves. Les citoyens ſe voyoient maſſacrer les uns après les autres ſans qu'aucun eût le cou rage de ſe venger; & la conſternation & l'abat tement étoient tels qu'ils ſe contentoient de lui ſouhaiter la mort ſans rien faire pour l'a vancer . Auſſi ce coup ſembloit réſervé à la main des Dieux & il ne paroiſſoit pas poſſible autrement de détruire un monſtre qui ne ſe laiffoit jamais approcher qu'à travers deux cens hallebardes."},{"instruction_id":763,"title":"IPk5AAAAcAAJ","page":"6035","text":"Le bruir coinmun vint aux oreilles de Fulbert. Il eut de la peine à croire ce qu'on lui raportoit il aimoit ſa nieceil étoit prévenu en ma faveur ; mais enfin nous ayant éxaminé de plus prés il celle d'être incrcaule . Il fut témoin d'un de nos plus doux entretiens je fus ſurpris auprés d'Heloyſe."},{"instruction_id":764,"title":"QRk6AAAAcAAJ","page":"6056","text":"Que ſçait -on dit Anſelmes'il y a maintenant vn Prince qui a perdu yn fils& quand cela ſeroit penſez vous qu'il me vouluſt recon noiſtre pourfien? Ha ! As tu iamais veu dans l'hiſtoire qu'aucun de ceux qui ont eſté ainſi ex poſez eſtant en maillot n'aye point treuué de grand Seigneur qui ſe ſoit dit ſon pere : pourquoy ne t'arriuera-t'ilpas vne aufli bonne fortune qu'aux autres ? Cependant que Lyfis tenoit ce diſcours An felme l'eſcoutoit froidement come s'il euſt bien euenvie d'en faire ſon profit,mais s’auiſant qu'ils eſtoient dans la plaine Brie & qu'il voyoit deſia la petite riuiere de Morin il s'eſcria auec alle gteſſe Ha ! Berger nous voicy au lieu que nousauons deſire . Regardez voila la bellesiuiere de Lignon."},{"instruction_id":765,"title":"Yvg5AAAAcAAJ","page":"6065","text":"Elle lui de 1 manda avec empreſlement des nouvelles de Jupiterde Mars de Minerve des ſiennes propres & generalement de toute la Cour ce. lefte & le conviantà venir le rafraîchir elle lui fit couvrir une table Divine où le Nectar & l'Ambrofie furent prodiguezL.e Poëte dit que Mercure but & mangea de ſi bon ape. tit qu'il n'eut pas le temps de ſonger à ſa com miſſion juſques à ce qu'entierement raffaſié des celeftes mets il commença ainſi. Belle & jeune Calipſo c’elt en verité avec un deplai fir ſenſible que je me trouve obligé d'eſtre à voſtre egard un annonciateur de fâcheuſes nou velles."},{"instruction_id":766,"title":"Yvg5AAAAcAAJ","page":"6066","text":"Il ne pur même s'empêcher d'en exhaler une partie par ſes parolesayant donc pofé fon fac remplidepain & de viande à ver re il s'ecria ecoutez Rivaux amoureux de la belle Penelope le difcours d'un vieux & pau vre mendiant. Ce cruel Sardanapale Anti DOL6nr’ofence fans en avoir d'autre füjet que le ventre fource infinie de maux ; Mais qu'il fache que les Furies ſe tiennent dans les pro fonds abymes des enfers les Dieux con damnent. TrembleAntinous les cruelles exe cutrices de leurs arrêrsatendent là bas ton ame pour lui faire foufrir des tourmens eternels."},{"instruction_id":767,"title":"oF1CAAAAcAAJ","page":"6070","text":"Sur ces propos Quenaut s'a vançant vit Thibaut & lui dit que diable tu te fais de peine & que te faut -il de tant jurer pour ma ſerpe qui eſt chute en ton jardin je te fais grand tort de la vouloir ravoir ; li j'ai fait dommage de mande-le moi ou ſors & nous battons je ne te demande que ma ſerpeque prétens-tu ? Cleobulus."},{"instruction_id":768,"title":"37o5AAAAcAAJ","page":"6080","text":"Elle ne ſongea plus à voir le Seras kier ; elle eut meſme beaucoup de peine à cacher les tranſports de joye qu'elle ſentoit& à ſoûtenir en pré ſence des Officiers qui environ noient ce Genéral le Perſonnage qu'elle repréſentoit d'une Fille af Aigée de la mort de ſon Pere."},{"instruction_id":769,"title":"On6-T4-1dwIC","page":"6087","text":"Alors quand meſſire Iacques de Lalain les veit ainſi marcherdict å meſsire Antoine& à meſsire Guillame de Vauldrey ,au ſeigneur d'Aumont a meſsire Pierre Val que & a cinq ; ou a fix autres qu'ils demeuraſſent pour eſtre a cheual & quant a luyil deſcendroit a pied & ainſi le fit fans plus arreſter. Alors a haulte voix encommença de crier moult gran a larme& trompettes a ſonnerdont la noiſe fut de& pourverité dire il eſt affez a preſuppoſer qu'iceux Gantois ne ſçauoient pas la puiſſance qui là eſtoit finon que du tout ils fe fioient a leurs fortz pays & retraictes cuidans ſurprendreen defroy les gens du Duc de Bourgoug ae ."},{"instruction_id":770,"title":"EzeXgqfhMSkC","page":"6090","text":"Les femmes don nent peu de choſe ; mais vous me ferez s'il vous plaît la faveur d'avoir plus d'égard à ma bonne vo . lonté qu'à la qualité de mon préſent. Je vous prie d'accepter ces robes leur dit -elle ; j'en ai aujourd'hui donné de pareilles à mon mari. Le reſte auſſi pourra vous ſervir. Les marchands aiment la propreté & vous êtes éloignés de vos femmes. Les Cipriens ſurpris de tant d'hon nêtetés& conſidérant la richeſſe des nippes cru Tent qu'ils étoient reconnus. Ces préſens Madamerépondit l'un d'eux ſont très-conſidérables & nous n'oſerions les recevoir ſi vos priéres auxquelles on ne peut réſiſterne nous y contraignoient."},{"instruction_id":771,"title":"2xOYNuVfM6UC","page":"6096","text":"Ces premieres parolesoù la feinte eut toute la partne feruirentqu'à tromper ceux qui les ouyrent& qui n'en iugeans que ſur l'appa rence eſtimoient cette affection aufli veri table qu'en effec elle ne l'eſtoit pas. Melante contoit tandis de grades merueil: les. Il s'eſtoit preſcrit luy meſme vne for me d'adoration en l'honeur de fon Idée & auoit fait enrichir de mille raretez la fontai ne de la viſion.Certesce fut bien le plus ex w srauagane homme du monde ."},{"instruction_id":772,"title":"1R06AAAAcAAJ","page":"6117","text":"La Reine la pleura comme ſi elle eût été la parente tant cette Princeſſe étoit bonne & pleine de tendreſſe pour ſes Domeſti ques qu'elle eût rendus riches à la mort fi on l'eût laiſſé faire. Le tems eſſuya ſes larmes & ſa Majeſté ſe conſola de la per te de Jovannina par l'aquiſition d'une autre fille 110mmée la Georgina qui la ſurpal foit en toutes choſesmais elle fut la cauſe innocente de la mort comme nous le di rons ci-aprés. En ce temslà le Duc de Mantouë étant venu à Romela Reine lui fit de ſi grandshonneursque jamais perſon ne n'en a tant reçu d'elle."},{"instruction_id":773,"title":"56FTAAAAcAAJ","page":"6123","text":"Le pauvre espicierqui pensoit faire un grand gainfut bien estonné d'avoir fait une si grande perte. De là chacun doit apprendre qu'il importe de bien cognoistre son mondeet de ne rien donner à creditpource que ceux qui ne veulent rien payer achetent tout facilement. Il n'est rien de si aisé que de prendre et souvent ceux qui marchandent le plus payent le moins."},{"instruction_id":774,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"6125","text":"Neant moins il ne put eftre trouués'eſtant faict mettre. dans vn grand tonneau où il y auoit encore du vinduquel quand on vit ſortir ceſte liqueur on ne iugea point qu'il y euſt vn homme dedans. Galerio deſeſperant de le trouuer le ſaiſit de deux ou trois desconſpirateurs allant ainſi re ſerué en fa penſee pour n'effaroucher point le pcuple. Mais Palmire qui auoit euité d'eſtre pris,ayant ſceu que Galerio auoit iuré qu'il feroit trancher la reſte à Claudiane,comme eſtant complice de la trahiſon brafice contre la ville & aufli à ſes fre . res : il ſortit de la cacherte & s'alla volontaire ient rendre entre les mains deGalerio ,pour pro tefter l'innocence de cette fille & tirer toute la coulpe& en ſuitre toute la peine ſur ſoy."},{"instruction_id":775,"title":"DSf2xg9AjuEC","page":"6136","text":"Le Dimanche le Cavalier n'attendit pasfort long -tems fans voir arriver ce qu'il cherchoit. Il la regarda avec une attention extraordinaire & la Belle qui s'en aperçut ne put remarquer cet éfetde ſa beauté fans baiſier les yeux en rougil fant. Cette rougeur qui répondoit de la modeſtie fut un grand charme pour le Cam valier quoi qu'il oppofât à tout ce qu'il voyoit d'aimable tout ce que lui fournidoit ſon imagination en faveur de l'inconnuë."},{"instruction_id":776,"title":"wIRCAAAAcAAJ","page":"6145","text":"Voila doncle Duc de Biſcaie retiré avec ſa Fa mille à Tuy & le premier en faveur auſſi bien qu'en emploi auprés de Vitizza. La Ducheffe ne fut pas long-tems fans être inftruite du ſujer d'une Fortune ſi violente comme celle de ſon Mari ; car Vitizza qui n'étoit pas moins ardent en amour qu'en toute autrechofe lui fit bientôt connoître dequoi il étoit queſtionpar uneouverture de cœur à ſa maniere croyant qu'il n'avoit qu'à parler pour être écouté avec plaiſirCela lui étoit déja arrivé avec pluſieurs autres Dames & il eſt vrai,. que dans les. Cours des Princes on ne fe pique guerre pour ce qui eſt des Femmes d'inſenſibi & qu'à l'égard du Souverain elles vont plu tôt à l'offrande qu'elles ne s'arment devertupour lui refifter."},{"instruction_id":777,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"6156","text":"Il y eut pour tāt cela de remarquable,qu'à la reſeruede Tigranequi fut legerement bleſsé à la main de la cheutte d'vne Elchelle ,il n'y eut pas vn deces Princes ný tué ny bleſſé. Il eſt vray que Cyrus penſa l'eſtre plus d'vne fois : car comme il s'expoſoit encore plus que les autres il fut ſouuent tout preſt où d'eſtre renuerſé du haut des Elchelles ou d'eſtre eſcraſé par ceux qui eſtoient renuerſez ; ou d'eſtre accablé par l'abondance des pierres queles Lydiens iettoient. Mais enfin la Fortune qui ſembloit ne ; vouloir le mettre en peril que pour le ſauuer & qui ſembloit auſſi en d'autres occaſionsne le youloir ſauuer que pour le perdre plus cruelle ment ; le conſerua en celle -là."},{"instruction_id":778,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"6163","text":"Son ſang ſe perdoit en abondance par les deux playes I'vne qu'il auoit au bras gauchel'autre dans le coſté. Il faut qu'il penſe à ſe lauuer,& des mains de la luſtice& de celles de la mort. Il s'enfuit donc& ſe ca che come il peut chez vn de ſes amistandis que le deplorable Ripaire eſt rapporté chez Critobu lequi commença en la perte de cet enfant à ref ſentir les traicts du mal -heur qui l'auoyent li long temps eſpargné. Sabine vit ce frere mort auec des yeux bien differens : car elle ne plaignoit ſa perte qu'à cauſe de la peine où ſeroit lon Amant l'amour d'ele etion ayant l’auantage en ſon cœur ſur la natu relle. Neantmoins elle donna des larmes à fon lang & plaignit comme elle deuoit le deſaſtre de ce miſerable,quis'eſtoit pour ſon plaiſir pre cipité à vn ſi deplorable genre de mott ."},{"instruction_id":779,"title":"cf85AAAAcAAJ","page":"6166","text":"Lors il y eut un grand concours de peuple& enfin on le deſcendit embas avec un grand travail & peine avec des cordes enlatiez. Et toutefois le Cellerier ne pût jamais dire qui c'étoit qui l'avoit inis là ni ſçavoir qui l'avoit trouvé au Cellier. Es fept Etudiansdont nous avons par L lé ci-deſſusétoient ſous quatre Maî tres ſçavoir en Theologie Juriſpruden ce & Medecine ."},{"instruction_id":780,"title":"lbIPAAAAQAAJ","page":"6167","text":"Quelques jours apres il s'en revinrent enſem ble à Paris ; & l'amour du Pere eſtant venu à la connoillance des Ieſuiteson luy en fit de tres grandes repri mendes dans ſon Convent. Comme ils voulurent empécher ce commer. ce qui faiſoit déja bien du bruit dans le monde ; ils luy donnerent beau coup moins de liberté de fortir qu'au paravant ; & pour l'éloigner de fa maîtreſſe ils l'envoyerent ft ie ne me trompe à Moulins."},{"instruction_id":781,"title":"lvc5AAAAcAAJ","page":"6169","text":"Que Florame avoit de la naiſſance du caur de la qualité de la bonne mine& tout ce qu'une femme peut ſouhaiter pour rendre un galand accomply. Il adjoufta qu'il eſtoit indigne d'elle apres l'honneur qu'elle reçevoit d'un homme dont la qualité eſtoit ſi fort au deſſus de la ſiennequ'il les aſſeuroit tous deux que par ſon amour il ne troubleroit ja mais le leur. Ce diſcours les ſurprit en core plus que n'avoit fait ſa venue. Flo rame le trouva fort adroit & fort pru dent ; & ſe retira bien civilement."},{"instruction_id":782,"title":"0RFcAAAAQAAJ","page":"6184","text":"El interes acaba con la amiſtad. Fruta junto al camino ,no llega a madurar. Los caſados ſe arañan de dia y de noche duermen juntos los traſeros apar tadas las cabeças como Aguila Imperial. El guſtode lo que ſe tiene ſe pierde con lo que fe deſea. Quien buſca agradecidos buſca enemigos. El ſe ) diento en auiendo bebido buelue las eſpal li das a la fuente. La nube que el Sol leuanta eſcurece al miſmo Sol. Por mas que ſe re gale a la hortiga ſiempre pića. El puerco no alça los ojos al que le varea las bellotas. En las bocas parleras crecen las nueuas co mo trigo mojado . Señor ay que vende el Sol."},{"instruction_id":783,"title":"uCBjYiEs1TQC","page":"6205","text":"Ariane pleine de contentement d'auoir appris l'extré mcfidelité deMelintediſſimulaceſte ioye pour reſpondre à ſon frere. Il eít vray qu’en tout ce que vous m'auez ditil vous a teſmoigné vne amitié tres-parfaite qui nous obligeà desreconnoiſſances eternelles.Et ie voudrois qu'il ſe preſentaſt yn iour occaſion de nous en acquitter ; puis elle continua : Mais pour quitter ce propos de Melintevous ne m'auez pointdir comment vous aucz ſccu que c'e ſtoit Cyané qui auoit tour deſcouuert à Marcelin."},{"instruction_id":784,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"6207","text":"Ainfi on voyoit Cleonice chercher la ſolitude chez Anaxipe : & Artelinde chercher ſes Amants chez Stenobée. Cen'eſt pas que la beauté de Cleonice ne fiſt ombre à Artelinde :mais ſi ſes yeux luy fai ſoient craindre ſon humeur la raſſuroit : de forte qu'en ce temps là elle paroiſſoit eſtre fa meilleu re Amie. Comme Cleonice eſt douce& qu'en ef fet Artelinde eſt fort charmante elle eut effecti. uement de l'amitié pour elle : & iuſques au pointqu'elle prit la reſolution de taſcher de la guerir de la foibleſſe qu'elle auoitde ne faire conſiſter ſa fe licité qu'à entaſſer victoire ſur victoire : & qu'à conquerir des cours ſans nombre & ſans choix: & meſme fans autre deſſein s'il faut ainſi dire,que d'en eſleuer des Trophées à la fauſſe gloire dont elle ſe piquoit d'auoir donné de l'amour à tous ceux qui l'auoient veuë."},{"instruction_id":785,"title":"b8_5fKTBsW4C","page":"6230","text":"En damon pére je ne penſois pas que peu de choſe me pût ainſi avanturer. Je n'étois pas-là mais à Montauban ou à Beziers où j'oyois maitre Florimond le menuiſier qui tangois ſa femme de ce qu'elle étoit yvrogne; & lui remontrant gracieuſement pour l'induire à peni tence lui dit ; en dea ma mie ma femmej'ai meroismieux quetu fuſſes un peu purain. Elle lui répondit carabouscarabous lemeo mairita ont attina gueren de tout ferem un poque. Celle dela Dame Yſabelle valut bien davantage ainfi qu'il a paru : c'eſt qu'ellea tant gagné à prêter ſon bre lingant que del'argentde relie ,elle a fondé la plus célébre Religion qui ſoit à Veniſe ainfi que me l'ont dit les Jéſuites en confeffion ."},{"instruction_id":786,"title":"uCBjYiEs1TQC","page":"6235","text":"Alors pour me remettre il me dic d'vn viſage ferme: Je ſuis aſſeuré Madame,de ne point faillir en vous le : diſant ; meſmes vous confeſſercz que i'y ſuis obligé& ie veux croire que vous ne me ferez point de malen core que ie vous en donne le pouuoir : le me connois erop & vous auſſi pour ne ſçauoir pas ce qui vous peut 1 deſplaire. Sur ceſte aſſeurance ie luy permis de parler & il commença ainſi: Madame ie croyois auoir vn pere mais ie n'en ay plus ‫ ;ز‬ou ſi j'en ay ie ne ſçay en quel licu de la terreil eſt maintenant . Helas ! Madamecontinuaí'il il fc porte bien ; mais eſcoutez s'il vous plaiſt ce que j'ay à vous dire."},{"instruction_id":787,"title":"RCM6AAAAcAAJ","page":"6238","text":"Ainſi il ne pouvoit craindre d'offencer Adelaïde quand il luy ap prendroit les ſentimens qu'il avoit pour elle. Neanmoins lors qu'il en voulut fai re la declaration il ſe troubla changea de viſage& fue retenu par une timi dité que les perſonnes de ce rang n'ont guere accoûtumé de ſentir. Il en eut quelque chagrin & non ſeulement il refolut d'entre plus hardi à la premiere occafion qu'il auroit d'entretenir la Princeſſe ; mais meſme de chercher cer te occaſion avec ſoin . Il ne la trouva pas auffi-coſt qu'il auroit voulu . Lapres lence de Gerberte y ſervit d'obſtacle durant long-temps."},{"instruction_id":788,"title":"XhAV1fBhszgC","page":"6242","text":"Et bien,Meſſieurs les Polironsne chante rez -vous pas auec moy divne voix or ganiſeeViue la poltronneric ? Encor vn mör pour exemple : Vn grád Capitaine von Prince,ou vn Gou uerneur de Prouince n'aurat'il pas fubiect de ineſnager ſa vie pour le bié & vtilité de ſes ſuiers? Tout de meſme d'un bon Magiftxat; d'vn bon luge ,ou d'vn excellét Orateur,lans leſquels yne Republique ne pourroit ſubhitcr."},{"instruction_id":789,"title":"cNw9AAAAcAAJ","page":"6257","text":"Soit qu'elle ſe repente d'avoir rejerré les voeux du Roy ; ſoit que ceux du Duc de Monmouth fe renouvellent pour el le ou que Milord Rullel ait trouvé le fecret deluy plaire : Il eſt certain que j'ay tour lieu de m'en plaindre & que je ne negligeray jamais les occaſionsde m'en venger. Le Duc cella de parler & le Com te de Saint Alban le regardant alors : Eft -il poſſibleluy ditilque vous foyez ſi outré pour une bagatelle ?"},{"instruction_id":790,"title":"OKD820-7GJMC","page":"6260","text":"Il vit couurir la table ap porter les bouteilles de vin qu'on venoit de raffraiſchir dans la neige comme c'eſt la mode en Efte en cela ; & brefmettre les viandes ſur la table . Comine ils lauoient les mains ils entendent fraper à la porte : la feruante mettant la tefte à la fe neſtre & ayant demandé qui va là ? La ſeruantetoute effrayée dit à fa maiſtreſle: ah !"},{"instruction_id":791,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"6262","text":"Mais ce n'eſtoit encore rien à compa raiſon de la Calomnie qu'elle inuenta depuis,qui caufa les tragiques malheurs dont ie vay enſan glanter ma plume. Pandere auoit aupres d'elle vne fille de chambre qu'elle aimoit vniquement& qui eſtoit ſa confidente. Ceſte fille,dont le nom eſtoit Orſinetteauoit yn frere excellent Muſicien appellé Neffo,qui pa roiſloit vn autre Orphee lors qu'à ſa rauiſſante voix il ioignoit les accords du Luthqu'il touchoit à la perfection.Sa profeſſioneſtoit d'enſeigner la Muſique & à iouër de cet inſtrument que l'on eſtine le roi des autres,en quoi il eſtoit tenu pour vn tresſçauant Maiſtre. Ie l'appelle ſçauant,par ce que l'experienceapprend qu'vn homme auroit aufli toft appris vne ſolide ſciencequ'à bien ma nicr le Luth."},{"instruction_id":792,"title":"lvc5AAAAcAAJ","page":"6272","text":"Il le ſuivit le plus viſte qu'il put monta à fa cham bre & de la entendit remuerle coffre de la garde-robe & entrevit même que l'on le cachoit parce que la precipitation avec laquelle on eſtoit entré dans cette garde-robbeavoit empeſché que l'on n'en fermaſt bien la porte . Il ne temoi gna pasqu'il ſe fuſt apperçeu de rien il cauſa longtemps fort froidement avec fa femme& fit inſenſiblement tomber la converſation ſur le chapitre du beau temps. Il prit de là lieu de dire qu'il fail loit aller promener à une maiſon de cam pagne qu'ils avoient& que depeurque le beau -temps ne changeaſtily falloit aller tout à l'heure."},{"instruction_id":793,"title":"o7MWAAAAQAAJ","page":"6273","text":"Les memoires qu'a laiſſez Comines fone un ouvrage incomparable qui a eſté traduit: gen quatre ou cinq Langues & qui marque bien que celuy qui l'a compoſé avoitun grád fens avec un grand'uſage du mondeIl n'estpas extraordinaire de voirque le favori d'un Prince ne le ſoit pasde ſon fuc ceffeur ; car les nouveaux venusdans le Mia niſtere ſevengent ordinairement des préten duës offenſes qu'ils ont recevës dans l'autre gouvernement."},{"instruction_id":794,"title":"LyQV8P4-kLMC","page":"6276","text":"Ce vilain eſpouuantailparce qu'il ne ' diſoit mot,ne ſe remuoitles tenuit en tres gran de peine eſtimans qu'il y avoir bien de l'anguille fous roche : ainſi qu'on dir des Venitiens quand le Roy Loys douzieſme leur enuoya pour Am baſſadeur vn Conſeiller du Parlement de Paris ſachant bien peu & parlant encore moins mais bica riche : lequel aulli n'auoit que les inſtru Eticns generales comme s'ils auoient eu force vin ,fi la canelle ſeroit à bon pris car le finet qui eſtoit auec luyportoit la marchandiſe deliee . Ils ne feurent onc crocheter vn ſeul mot qui leur feruiſt ,comme ils faiſoient des autres precedansqui s'ouuroient du beau premier coup en Ita lienGrec& Latin ."},{"instruction_id":795,"title":"0U_meBe_W1wC","page":"6293","text":"Quand par mal-heur quelqu'un auroits rapporté à la Reyne qu'il ayoit: veu autrefois cette perſonne ,avec qui il avoit un commerce de galanterie il y a apa parence qu'elle ne luy auroit pas confronté des témoins pour l'en convaincre,& qu'elle fe feroit coni tentée de taſcher à le faire fuspren . dre à quelque rendez -vous; & c'eſt à quoy il mettoit bon ordre par le relolution qu'il prenoit de ne la plus voir."},{"instruction_id":796,"title":"EzeXgqfhMSkC","page":"6295","text":"Vos promeſſes vos douceurs ne me touchent point : vous m'avez mépriſé lorſque je vous aimois : j'ai pris parti ail leurs& j'ai trouvé une autre beauté,qui m'a mieux connu,& m'a rendu plus de juſtice que vous. Puiſqne rien ne peut vous émouvoir laiſſez -vous toucher au moins à l'amour que vous avez pour la belle qui vous a rendu plus de juſtice que noi & m’accordez à ſa conſidération reprit Madanie Helene la grace que je vous demande. Je ne puis rien refuſer au nom de cette belle repliqua Regnier en ſouriant. Dites . moi où ſont vos habits & je les irai querir : ce qu'elle fit bien volontiers. Regnier voyant qu'il étoit déja tard laiſſe ſon valet en ſentinelle avec ordre de ne laiſſer approcher perſonne juſqu'à ſon retour ; & s'en ya dîner chez ſon ami où il dormit enſuite tout à ſon aiſe."},{"instruction_id":797,"title":"lvc5AAAAcAAJ","page":"6311","text":"Il adiouftaà cela qu'il croyoit Cleronte mort& qu'il avoit veu ſon ombre ce qui luy cauſoit de tres grands chagrins. Cleone traita fon mary de viſionnaireelle luy dit qu'il ne ſçavoit ce qu'il diſoit& qu'il avoit ſans doute refué tous les contes qu'il luy faifoit. Elle huy dit toutes ces choſes ſi vigoureuſe ment qu'il commençoit de croire qu'il avoit tortquoy qu'ilfuſt toutefois bien afleuré du rapport de ſes yeux & de ſes oreilles. Il voulut s'en mieux éclairçir: 1 & dés le lendemain il vint à Paris ſans di re rien à ſa femine. Il entra chez luytrouva le coffre rompu les lits ſans draps & les feneſtres ouvertes."},{"instruction_id":798,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"6313","text":"Qu'elle n'auroit iamais d'hon dédaigner de neur d'épouſer celuy quiauroit procuré la mort entement auec à ſon premier mary. Qu'elle auoit aſſez de con ne & melme noiſſance de l'inſupportable arrogance de Cleo ment elle vou bule pour eſperer iamais de luy autre choſe que Adonis . Que des mépris & vn traittement cruel ioint à de per petuelles reproches. En fin elle ( ceut ſi bien en ſon viſage ménager l'eſprit facile d'Olinde & fortifier qu'il demeure ſtez vne fem l'auerlion qu'elle auoir contre Cleobule qu'elle la fie reſoudre à mourir plutoſt d'vne mort ou jal & dont la naturelle ou ciuile entrant en yn Cloiſtre que tache . d'eſtre iamais ſa femme. tes les ſubtili Durant qu'elle diſpoſe ainſi cette creature le elle ne pût di procez ſe fait ſi viuement & fi chaudement à ſa vengeance: Lconcin que le pauure Gentilhomme ſe voit irdont l'eſprit ſansmiſericorde condamné à perdre la teſte. Cha vaſte entre les en la maiſon où cun ſçait combien la Iuſtice eſt rigoureuſe en Er pagne en ſemblables casicy elle fut executée ſans ieſtrée. Elle la priſe de fauuer miſericorde."},{"instruction_id":799,"title":"oF1CAAAAcAAJ","page":"6314","text":"Je vous dirai qui furent ceux jà à la charge que ſivous le dites& qu'il m'en loit fait quelque reprocheque le diablevous emporte c'étoient Socrates PlutarqueRablais Guaguin Luther Ronfart Pindare Marot & quelques autres de même farine& pareil bran& allezſages. & fous pour contenter le monde. Quelle différencemettez -vous entre farine & bran vu que la plû part de ceux-ci ſont comme dit l'au tre tournez en farine de diable ."},{"instruction_id":800,"title":"uCBjYiEs1TQC","page":"6316","text":"Mais Hermocrate arriuant dans Syracuſe ac quic fans y penſer ce que l'autre clayoit à gagner par mille fubtilitez : car chacun eſtant déja preuenu de la grande reputation qu'il auoit acquiſc ,ayant fait tantde belles actions & ayant eſté honoré de l'amitié d'un ſi grand Prince on reconnut que ce n'eſtoit pas ſans cauſe que la renommée l’eſleuoit fi hautpource que fa nobleſſe eſtoit accompagnée de tant de vertus & qu'il adiouſtoit à ſes bonnes qualitez vnc modeſtie ſi honneſteaucc ſa triſteſſe qui luy donnoit encore de la gracequ'il n'y auoit perſonne qui n'euſt pour luy de l'amour & du reſpect."},{"instruction_id":801,"title":"aNYmNBcC-xcC","page":"6362","text":"Cette ' captivité ne contenta pas Fredegonde Merouéc’en pouvoit ſortir avec le temps & une preſſante defiance demandoit fa mort. Ellefit pro poſerau Princepar un Perfide qui étoit de ſou2 : intelligence ,de fortir du Couvent pour ſe met tre àla tête d'un parti qui alloit attaqucé Chil peric. La choſe étantdécouverte ce Řoi barbaa te fic aſſaffirrer fon Fils ,& peu aprés Audouaire& la jeune Baline qui étoit avec elle fureiit enco re immolées à la hainede Fredegonde: iniroced. tes snais malheureuſes d'avoir une Furie pour : ennemie elles fuivirene Galzonde Sigebert. Ilne reſtoit plus que Clovis d'unepole terité infoštunée ; l'abominable Fredegonde lui: deftina un pareil fort : mais la perte des autres redonnant quelques ſentimentd'humanité à Chil.. peric pour ce Fils ,ilfallut differer cet Acte dela 1 Tragedie."},{"instruction_id":802,"title":"OB9aAAAAcAAJ","page":"6374","text":"Le Comte eflaya mais en vain de les accommoderou du moins de les obliger à vivre civile ment enſemble fielles ne pouvoient être dans une parfaite intelligence. Enfin rebuté de leurs emportemensil recommença d'aller à la Chaffe& les laiſſa fe quéreller tant qu'elles voulurent. Un jour le Comte s'étant éloigné de tous ceux de la ſuite il fe fentit preffe de la foif & mit pied à terre au bord d'une Fontaine pour boire ."},{"instruction_id":803,"title":"o7MWAAAAQAAJ","page":"6388","text":"Encoremê ine qu'on n'ait pas intention de déguiſer la $ veriié; le plaiſir de dire des choſes extraordi naires la crainte qu'un conte où vous ſerez embarquéne ſoit pas trouvé bon en diſant les choſes comme elles ſont fait qu'on a A joûte & qu'on invente; dans la penſée que ceux à qui on parle prendront cela pour bon & ne demêleront pas le Vray d'a vec le faux."},{"instruction_id":804,"title":"EvFGAAAAcAAJ","page":"6393","text":"Il n'y a rien en cela ni contre les promeſ fes faites aux Juifs ni contre les principes de la Religion Chrétienne. Alors quel inconvenient y aura-t-il de dire que les premiers Chinois aient crû en Dieu ſur la tradition qui s'é toit conſervée dans la famille de Noë ? Il n'y avoit point alors d'autre parole de Dieu que celle-là . Et tandis que cette foy a duré dans la Chine quelle peine peut-on avoir de croire qu'ils ayent adoré le Dieu de leurs Peres & .: 2. quæſt. qu'ils luy ayent rendu un culte inte 2. art . 7• rieur & exterieur: Si S."},{"instruction_id":805,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"6403","text":"Celay cy neantmoins ſoit que la hopte de ſe reconnoiſtre coupable d'vn li horrible & infame deſordreſoit que la crainte de la mort le retint reliſta long -temps aux geſnes qu'on luy fift fentir & defia les Iugescommençoient à fran chir à ſon abſolution quand Herinolas piqué d'vn ſaint zele pour la iuſtice& ne pouuant louf. frit qu'vn homme fi notoirement conuaincu d'vn tel opprobre fait à la nature iouyft entre les au tres de la lumiere du Soleil s'opinia trant à luy tirer la verité de la bouche à force de queftions ordinaires & extraordinaires témoigna quelque forte d'emotion en cela que l'on eſtimoit mef ſcante à l'egalité d'yn luge qui doit eſtre plus froid & plus récenu ."},{"instruction_id":806,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"6404","text":"Cette ſage Princeſl'e demanda à prendre I congé du Roy m ais il luy refuſa cette grace: en > ſuitte elle pria que du moins on luy rendiſt Cyle niſe & qu'on luy donnaſt meſme Priſon qu'à elle ; ce qu'on luy refuſa encore :: de ſorte que le iour ſuiuantſans que perſonne euſt la liberté de la voir elle partit de Sardis eſcortée par sinq cens.Cheuaux pour s'en aller à Epheſe quin'en Olli eſt qu'à trois iournées ſeulement. Mais Mada LIDE me comme pour y aller il faloit de neceſſité ti paſſer par derriere les Iardins du Palais& deuant la Citadelle ; iuſtement vis à vis de la feneſtre par où Cleandre auoit parlé à Cyleniſe : il arriua que ce malheureux Prince ſe promenant dans la st chambre & s'entretenant touſiours de ſes infor tunes vit paſſer cette Princeſſe & la reconnut : & qu'elle auſſi leuant les yeux pour regarder cette meſme feneſtre en paſſant y vit Cleandre."},{"instruction_id":807,"title":"0U_meBe_W1wC","page":"6405","text":"Aprés tant d'exagera tions voyez de quoy il s'agit. Elle trouva combien il estoit honteux & c. Le Grammairien .you . droit. Elle trouva qu'il eſtoit bon teux . La difference de l'une à l'aula tre de ces expreſſionsdit Clean te n'eſt que du plus au moins. Celle de l'Auteur eſt plus forte & celle du Critique plus foible."},{"instruction_id":808,"title":"OB9aAAAAcAAJ","page":"6412","text":"Il la montra auſſitôt au Mylord Dof ſery qui l'en félicita.. Il lui dit me me qu'il ſçavoit debonnepart que le Duc avoit parlé au Roi de la re cherche qu'il faiſoit de ſa fille & que Sa Majeſté lui avoit témoigné qu'elle agréeroit fort ce mariage. Cette nouvelle ne charma pas moins le Comte que la Lettre de la Prin ceffe . Car fi d'un côić il voyoit les aſſurances qu'elle lui donnoit de ſon eſtime; de l'autre ,il conſidéroit que l'aprobation du Roi pouvoit extrê. mement avancer ſon bonheur."},{"instruction_id":809,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"6432","text":"Mais le fecret aimant de la patric quiattiroitleurs cours pardes chaiſnes inuiſibles les fic reuenir apres auoir mis vn facteur pour gouuerner leur commeree. Dieu ſçait comme cet Euenc ment courut par les langues du vulgaire. En finles freres reconnurent leur fæur mais de viſage ſeulement & non d'effet. Car quand Yoland & Demetre les inuiterent à faire quelque part de leurs biens à Amalafonte & de luy donner quel que dot veu meſme que le pere eftoit mort ſans tefter ; ils répondirent qu'ils n'y eſtoient pas obli gez veu qu'elle s'eſtoit mariée contre le gré de leur pere. Il eſt bien vray repartoit Yoland que c'eſt ſans ſon conſentement mais non pas contre ſon gré ; parce que s'il n'eût eſté prevenu d'vne mort ſi ſoudaineie ſuis afleurée que ic luy cuſſe fait approuuer cette alliance en laquelle s'il y a de la fauteelle eſt toute à moy qui l'ay faire pour ſauver la vie & la foy à ma fille. Sa vie par ce qu'elle fût pluſtoſt morte quc d'épouſer."},{"instruction_id":810,"title":"QRk6AAAAcAAJ","page":"6437","text":"Vous vous moquez,reprit PHamadriadei'ay eſté Bergere auſſi bien comme vous aueż eſté Ber . ger& ie luis maintenant metamorphoſée et arbre comme vous mais ie ne me tien que le iour ſous mon eſcorce. Il faut que nous nous ref iouyſſions les nuids . Ie ne croiray iamais celadit Lilis ſi vousne m'en aienez vne authorité."},{"instruction_id":811,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"6453","text":"Si tu penſe qu'elle ſoit compatible auec les deuoirsdont ie te feray obligécme voicy prcfte à obeyr à celuy dont les delirs me ſont des loixL'autre condition c'eſt que tu ne me tienne pas pour vne compagne cafaniere oc cupée comme les autres femmes à filer & à garder le foyer de la maiſon : tu fçais que i'ay cîté éleuée d'autre ſorte & ſelon ce ply là ie deſire que tu me permettes les exercices des armes & de la chaſſe. Et que ſi ton courage t'appelle à la guerre ſoir à la ſuite de noſtre Maitre ſoit de con mouuc menttu me rendes participante de tes trauaux & de tes hazards comme aulli de tes lauriers & de tes palmes. Sous ces regles ie ſuis preſte de te ſer yir & de te fuiure & à la vic & à la mort. Numerian non moins ravy de l'eſprit & du cou rage que des beautez de cette fillequi n'eſtoient à la verité que inediocres inais relcuées de beau coup de graces extraordinaires; s'accorda à tout ce qu'elle voulut ſe refiouyſſant d'acquerir vne compagne auec laquelle il peût moiſſonner au tant de lauriers que de myrches."},{"instruction_id":812,"title":"s_47AAAAcAAJ","page":"6464","text":"Ie ne me ſoucie pas de mourir dit elle,puis que mond :[pic & cour :ouxmecoute ſicherAdonc Lc leuavne damoiſelle qui dit Venez auec moy & ie vous les monſtreray. Elle print vne clef & ouurit vne obſcure & profonde chambre en laquelle on 2. faifoit deſcendre les cheualiers ausc vne cfchelle qu'ils reciroyent puis apres. Quand Polendos veid ce lieu li puant & obſcuril dic eſtant eſpouuanté. Certainement ceſte dame eſt bien cruelle d'auoir fait deſcendre la dedans ces pauurescheualiers: par quoy il fit apporter vneeſchelleauec de la lumiere& regardant en ceſte obſcurité veid quinze chcua liersentre leſquels il congneur Belcarquieſtoicces luy aux armes blanches ,qui auoit eſté prins ce iour melmepource que ayant entendu que Primaleon eſtoic hors de la cour il fen partit auſſi de Durazze auec quatre eſcuyers ſeulement& apres l'auoir cher ché en pluſieurs lieuxfen alloit en Conſtantinoplede maniere qu'en ceſt endroit il fut affailli & prins 12 par quaráte cheualiers de ceſte dame."},{"instruction_id":813,"title":"AbosphRNMlsC","page":"6466","text":"Et alors le Roy de Navarre qui tenoic la Pacelle par la maincria par la feneſtrequi eſtes vous Mefeigneurs ? Vierge Marie dit la Pucelle yoicy en eſtat triomphant & ſomptueux pour le fils d'vn Bourgeois : penſez vous belle ſcardit le Roy deNavarre ,i'en ſuis merueil leaſement eſtenné . & me ſemble quee'eft vn ſonge."},{"instruction_id":814,"title":"jSCVXaiKDT0C","page":"6474","text":"Quoi que Te. rentius n'eût pas l'ameintéreſſéeil accepta la propofition & le ſervit fi 3 bien que ſon Panégyrique& ſes Hymnes eurent tout le ſuccès qu'il en pouvoit eſpérer. Il reçút ſoixane. te piſtoles de la Cour& dix des C .... Alors Latinus ne ſe ſouvint plus de fa parole ou pour mieux dire il ne voulut plus la tenir. Ce procédé ſurprit Terentius ; & comme il lui en faifoit quelque reproche il Ora fon bonnetqu'il avoit ſur la tête & le jetra de dépit dans le feu."},{"instruction_id":815,"title":"OzJHCqmzG00C","page":"6476","text":"Cela fait voir quc le crime de lire les Romans& de prendreplaiſiraux fables des Payens & encore plus celui de les compoſer a toûjours été jugé aufli grand dans un Prêtre par les Anges que celui de tomber dans l'hereſie. En effet ,les badineries & les contes fabuleux de la Mythologie Payenne ne ſont que des bagatelles dansla bouche des Laiquesdit Ș."},{"instruction_id":816,"title":"McxNAAAAcAAJ","page":"6478","text":"Ceux qui yous ont dit cela reprit Horten fius ne vous ont pas dir la verité. Vous me pardonnerez repond Fremonde ſi vous vou lez que nous vous renions pour un homnie francvous ne nierez pas une choſe qui nous eſt apparante. Alors ne voulant pas dementir ſa Maitreſſe& s'imaginant que c'eſtoit affez de luy aſſurer qu'il eſtoit riche de huit inille francs il luy dit : puiſque vous voulez que je vous l'accorde je vous dy que j'ay fait une dette de dix mille livres. Vous en avez. bica fait une de vingt mille reprit le cuiſtre."},{"instruction_id":817,"title":"4V_2ecjsRTEC","page":"6487","text":"Les Aſtres tomberont& en tout & par tout predomi nera le bruit ,le deſordre& la crainte; & fe verront ſans eſprit,le feu ,l'air,l'eau & la terre. La ſterile nature ſera miſe à part comme en âge decrepit. Le Tems tout frif ſonnant & tremblant,ſerkallis ( pour eſtre arriué à ſon # terme) ſur vne ſouche feiche,& pourmontrer la trom perie à ceus quidécriuent en leurs Efemerides l'an le 1 moys,& le iour,ils trouueront la porte de Saturne fer mée ausiours,aus moys ,& ausans. La voiſine obſcurité de la nuit feit que Clarilio chercha ſon logemene & Menandre entra dedansſa violente demeure."},{"instruction_id":818,"title":"hoHy7bvnkJ4C","page":"6492","text":"Ils demeurerent deux jours dans ma maiſonoù je leur don nay tous les plaiſirs qu'on peut prendre à la campagne dans la plus belle faiſon de l'an . née. Comme ie ne pouvois point éviter de: parler à la Ducheſſeelle prit ſon temps que le Duc étoit aſſez loin d'elle. Dans le dif cours qu'elle me cint je compris qu'il y avoit de l'amour. Qu'il m'aurois femblé doux s'il eût été fait par l'Amirale ! Et que n'auroisje point donnépour lui entendre di rę mille choſes cendrescommecelles que la Ducheffe ne diſoit ? Vous refvez d'Ande lotcontinua t'elle en me pouſſantle bra's,& : vous ne penſez point à me répondre. Je me : tournay vers elle en foûpirant ſans y longer : Que voulez vous que ie vous réponde Ma 3 dame lui dis je ?"},{"instruction_id":819,"title":"s_47AAAAcAAJ","page":"6493","text":"Et comme chacun regardoit ce combatle ſerpent diſparut à vn inſtant& neveid on qu'vn cheualier ſeul couuert d'vn riche manteau le quell'en vint paiſiblement où eſtoit l'Empereur& ſe ietta à genoux deuant luy pour luy bailer la main . Mais l'Empereur qui congneur incontiuent que cea ftoitle cheualier de l'ine cloſe ſe leua tout ioyeux pour le receuoir,diſant. Vous ſoyez le tre bien venu: ie ſuis bien aiſe de vous veoir en bonne ſanté . Mon ſeigneurrefponditil ,ie vous ſuis humble ſeruiteur : ileitoit bien raiſonnable qu'en vne fi grande feſteie fiſſe quelque choſe qui fut aggreable à la compagnie. Chacun ſé vint à moderer & appaiſer voyant ce che ualierde la venuë duquel il n'y eut celuy qui n'en fut bien ioyeux : mais ſurrousMaiortepour le bien que luy & tous ſes amis en eſperoientqui eſtoit d'e ftre entierement deliuré de l'enchantement auquel il ſe trouuoit."},{"instruction_id":820,"title":"-G8GAAAAQAAJ","page":"6494","text":"Sire ditGeraſmene vous trouComme le Roi Oberon pourſuivit tane blez pas car c'eſt le Naim boſſu qui fait Huon qu'il le força de lui parler. tout cela il faut tous deſcendre de nos Eroyoientechappés chevauxcarje m'imagine quenous allons G Eraſme voyant que;illeur dit:Nefe ſes Barons périr. La peur s'empara alors de Garin & de ſes compagnons . Ah ! Geraſmedit croyez pas que vous ſoyez hors de dan Huonvous m'aviez bien dit que ce bois gercar nous pourronsbientôt le voirétoit dangereuxje me repens bien de ne à peine eut-il parlé qu'ils virent devant vous avoir pas cru. Ils regarderentde l'aueux un petit pont ſur lequel ils devoient tre côté dela riviere & virentun Château paſſer & virent le Nain qui étoitd'autre trèsriche & très-beau qui étoit flanqué part : Huon le vit le premier & dit : Je de quatorze groſſes tours ſur chacune defvois devant moi ce diable qui nous a fait quels il y avoit un clocher d'orils regartant demaux. Oberon l'entendit & lui dit: derent long-temsmais ils n'eurent pas Vallaltu m’injurie fans cauſecar je n'ai cotoyé la riviere d'un trait d'arc qu'ils ne jamais eu aucune envie de faire du mal à virent plus le Château & ne furent ce qui que ce ſoitje ſuis un homme comme qu'il étoit devenu; car au lieu oùils l'aun autre :Maisje vousconjure demepar voient vu il n'y avoit apparence aucune ler."},{"instruction_id":821,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"6506","text":"Cependant i'eftois au deſeſpoir de n'auoir point de nouuelles d'Agla tidas dont ie n'oſois parler à Ameſtris & dont ie parlois tous les ioursauec Menaſte : Mais enfin ie içeus par le retourde celuy que ie luy auoisen uoyé& quine l'auoit pû trouuer d'abordparce qu'Aglatidas dans la douleur n'auoit pas ſuiuy le droitchemin : ie ſçeusdis-ie qu'il eſtoit tombé malade d'affliction à trois iournées d'Ecbatanes de ſorte que ſans differer dauantage ie partis & fus le trouuer. Or Seigneur pour ri’abuſer pas de voltre patience ie vous diray que la nouuel le de la mort d'Otane fut vn ſi grand remede pour guerir Aglatidasqu'en huit iours il fut eri en eſtat de pouuoir monter à cheual ."},{"instruction_id":822,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"6516","text":"Seigneur interrompit Chriſante comme ce n'eſt point aux hommes à regler les volontez des Dieux ce n'eſt point auſſi à eux à ſe meſler d'expliquer preciſément leurs paroles . Ie le ſçay bien Chrifante repliqua-t'ilmais cet Oracle eſt ſi clair qu'il n'eſt pas neceſſaire d'attendre que les choſes ſoyent arriuées pour l'entendre. Pour moy adioušta Chriſante ie le trouue ſi clairqu'il m'en paroiſt plus 'obſcur : n'ayant jamais oüy dire que les Dieux ayent parlé de cette ſor té des choſes à venir."},{"instruction_id":823,"title":"kjxWAAAAYAAJ","page":"6537","text":"Il ſe tat en cetendroit & com ine la leccre du Conice de Suſſex étoit auprès de lui & que Leandre n'en poule voit plus tirer une ſeule parole quel. ques queſtions qu'il lui fitil ne doura point que les fatales nouvelles qui lui avoient cauſé une ſi violente douleur ne vinent de lui être annoncées par cette lettre il la pric & chercha un en. droit où le clair de lune fur aſſez grand pour lui donner le moyen de la lire. Il s'éloigna d'Hypolite& l'on ne peut ex primer la vive douleur qu'il reflentit en aprenant le ſujet qui cauſoit la deſola tion de fon Ami ."},{"instruction_id":824,"title":"WhCFUXekBNcC","page":"6540","text":"Cependant cet habile politique ne s'op poſoit point aux Volontez de la Reineau contraire il donnoit dans tous ſes deſfeins. Comme il connoiſfoit ſon foible il rendit la maiſon plus belle & plus faftueuſe qu'elle n'eût jamais été avançantdu ſien quand ce lui dela Reine ne ſuffiſoit pas. Ilentra par là fi awant dans les bonnes graces de Sa M. qu'elle ne pouvoit parler delui qu'avec des ſentimens pleins de reconnoiſſance. Mais le Cardinal ſongeoit a plus d'une cho ſe a la foisil avoit regardé laReine dés ſon premierVoyagecomme une perſonne qui meritoit d'étre aimée ſans ofer ſe declarer pour ſon amantvoulant ſonger auparavant à la gagner tout à fait & meriter ſon atta chement."},{"instruction_id":825,"title":"jtJVAAAAcAAJ","page":"6550","text":"En voyant que lo fephe,qui eſtoit du tépsdesApoftresen anoit parlé ſi auant i'ay,auili volilu voir aux ſaintes Eſcrituress'il y en aạoit rien eſcrit: Et de faiti'ay trouué en l'Euangile Saint Luc que Ieſus entra en la fynagogue des Iuifs & luy ayant eſté baillé vn liure,il leur vne Prophecie,diſant: L'eſprit du seigneur eft fur moy,pour laquelle chofe il m'aoingt o enuoyé poureuangelifer aux pauures,pour guarır les contritsde cæur."},{"instruction_id":826,"title":"QRk6AAAAcAAJ","page":"6555","text":"Iupiter luy ayantdonné la per million d'ordonner de tout commebon luy ſein . bleroit il fit apeller Platon & quelques autres Philoſophes qu'il auoit enuoyé querir tout ex prez aux champs Elyſee.Il leur commanda de luy ayder,& demonſtrerqu'ils n'eſtoient pas inutiles au monde comme plufieurs leur auoient repro ché . Platon eut charge de faire cuire ſes Idees,ce qui deuoit eſtre vn mágér fort delicieux pour des bouches diuines& vn autre qui auoit confiours tenu que les anes eſtoient corporelles receut vn commandement de prendre celles des beſtes qui ſe mouroient & principalement qui eſtoient ſacri feesafin de les roſtirà la brocheou les mettre en paſte."},{"instruction_id":827,"title":"H3sfUXpI9TEC","page":"6567","text":"Croyez vous que cette perſecution,pour eftre faites par les petits Bourreaux de Pharaon & de ſon Peuple n'ayent pas eſté faſcheuſes; Cett aflez que Dieu les ait choiſis pour juger que s'ilsne ſont grands,ils ne laiſſent pas d'eſtre incommodes. La ſeule verge de 1 Moyſe qui ne faiſoit que de prodigieux miracles fut neceſſaire au ſecours & à la defence de ce Monarque. Il eſt vrayn'en doutons pas ces petites detractions qui bourdonnét ſans ceſſe à nos oreilles ſont plus difficiles à ſouffrir que ces grandes & noires calomnies ' qui ne les battent que raremens d'autant que ſi elles font moins cruelles ellessór plus importunes."},{"instruction_id":828,"title":"k2rs3Sew1rcC","page":"6582","text":"Car alors il aide luy-même à le decevoir & ne fon ge qu'à rire de la plaiſanterie agréable d'ou Au teur qui ſe joue & ne luy parle pastout de bon. Et cela eſt ſi veritable qu'on dit même aſſez ſou vent des choſes qui choquent directement la raiſon& qui ne laiſſent pas néanmoins de paſſerà cauſe elles excitent à rire . Telle eſt cette hyperbole qu'e d'un ancien Poëte Comique pour ſe moquer d'un homme qui avoit une terre defort petite étenduë: Il porredoitdit ce Poëteune terre à la Campa gne qui n'étoit pas plus grande qu’une Epitre de Lacedemonien y a-t-il rien ajoûte un Ancien Rhetcur de plus abſurde que cette penſée ? Ce pendant elle ne laiſſe pas de paſſer pour vray -fem blableparce qu'elle touche la paſſionje veux dire qu'elle excite à rire."},{"instruction_id":829,"title":"KYvognr-T8cC","page":"6583","text":"Quand on prevoit une furieuſe tempête qui me nace d'une ruine inevitable il vaut mieux: > de ſe mettre a couvert que de s'y oppoſer temerairement & faire naufrage des biens & de la vie. Cher Maitreajoutat'illa partie étoit trop forte o puis les Armi niens étoient devenus Anabaptiſtes ils ne vouloient pas combattre. Apres ces agrea bles entretiens on ſe remit dans l'exerci ce de Bacchus juſques a la nuit laquelle commanda la retraite. Plaiſante tromperie faite àun Avaricieux."},{"instruction_id":830,"title":"mfFMZJsWgtkC","page":"6585","text":"Mais s'il arrive que je fois décoll vert difois-je en moy-meline que de . viendra cette pauvre Mere ? Auray -je allez de cæur pour voir les mépris en les moqueries qu'on luy fera fouffrir à mon occaſion ? Et ne feray -je pourtant point caufe qu'elleperdra lagrase queje luy ay obtenúë du Roy ? Ilme ſemble qu'un injin 11 ration interieure parlant à mon Ame me difoit toûjoursDa ſeurement tous les mauvais fuccés que tu auras feront le comble de ta gloire : O tu verras la que ta Mere eft déja bien experimentée de toute forte d'affictions."},{"instruction_id":831,"title":"-G8GAAAAQAAJ","page":"6589","text":"Sire répondit le Le Duc Sevin alla à ſa Requête & priere vieillard vous me queſtionnez envain & de pluſieurs autres Baronsparler au car premierement vous me direz qui vous Roi & firent tant que ma paix fut faite êtes & pourquoi vous êtes ici ! Huon lui & ma terre me fut rendueparceque je dit : Amipuiſqu'il vous plaîtje vous le promis de venir adorer le Saint Sépulchre diraiHuon & ſes gens deſcendirent de pour prier Dieu d'avoir pitié du Chevalier leurs chevaux qu'ils attacherent aux arbresmort& qu'il voulůt me pardonner mes alors Huon ſe vint aſſeoir auprès duvieilpéchés& par cette maniere jepartis lard & lui dit : Ami apprenez que je ſuis du pays & quand j'eus accomplimon néà Bordeaux & z fils duDuc Sevin. Alors voyageje nemis en chemin pour m'eu illui raconta comment il vint en France retourner. Mais comme jepartoisde Je de la mort de Charlot fils de l'Empereur rufalem & que je pris le chemin d'Acre Charlemagne&comme il mità mort le en paſſant par un boisqui eſt en Jeruſalem traîtreAmauryil luiraconta enſuite comNaplouſe dix Sarraſins me fauterent ſur me l'Empereur Charlemagne l'avoit banni le corpsme prirent & memenerent en dunoble Royaumede France& du mefla Ville de Babylone où je fusen priſon lage qu'il l'avoitc hargé de faire à l’Amiral pendant deux ans entiersoù j'aifouffert Gaudiffetout ce que je viens de vous ragrandepauvreté& miferemais notre conterluidit-ileft l’exacte vérité. Je vous prie Quand Huon eut entenduparler le Che de me dire à votre tour qui vous êtesvalier il en eut grande joieil l'embraila d'où vous êtes né & quel eſt le ſujet & lui dit qu'il avoit vu pluſieurs fois Guire pour lequel vous êtes venu ici ? Siredit le Prevôt le regretter. Je vous prieen le vieillard je ſuis né à Gironovil & je conſéquence cher amide me dire votre ſuis frere du bon Preyột nommé Guire nom ."},{"instruction_id":832,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"6605","text":"Cyrus fut ſi ſurpris de ce fu neſte accident ; ſi affligé de la mort de ces deux illuſtres Perſonnes ; & ſieftonné du grand cæur de Panthée ; qu'il ne pouuoit preſqueexprimer ny ſa ſurpriſeny ſa douleur. En fin la conſternation eſtoit ſi grande & fi generaleparmy tous ceux qui furent preſens à ce funefte ſpectacle qu'il n'y auoit perſonne qui fult en eſtat de donner aucune confolation aux autres : Mais pour acheuer de rendre cette auanture enco re plus touchante trois des Eſclaues de cette Rei ne >ſe tuerent à dix pas du lieu où elle eſtoit : & Aralpe ſans ſçauoir rien de ce qui venoit d'arri uer paſſa fortuitement en ce lieu là : & y vit cette belle Reine mortede qui la beauté auoit ſurmonté ſa vertu & vaincu Pinſenſibilité de ſon coeur. Comme Araſpe eſtoit aſſez violent & qu'ileſtoit touſiours amoureux,quelque reſpect qu'il enſt pour Cyrusfa pallion fut plus forte que la raiſon : & il fiť ſi bien paroiſtre la grandeur de ſon amourparla grandeurde ſon deſeſpoir qu'on peut dire qu'il meritoit quelque excuſe de ne l'auoir pû ca cher."},{"instruction_id":833,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"6626","text":"Mais que direz vous à tous ceux qui 101 vous ſont venus voir quand vous leur rendrez It leur viſite ? Ie ne leur en ! Mais luy dit Artemon ne craignez AUT vous point que Ciaxare & Cyrus ne s'offencentasli devoir que vous refuſerez vne choſe comme celle là le ne crains rien tant,luy reſpondit-ilque d'eſtre ezi obligé par Aglatidas: mais que dis-ie obligé ?"},{"instruction_id":834,"title":"o7MWAAAAQAAJ","page":"6635","text":"Il partit au mois de Juin de l'année 1248. avec la Reine ſa femme& laiſfa la Reine fa mere Re gentc dans leRoyaumeComme le deffein des Croiſez eſtois de conquerir les ſaints lieuxque le Sou dan pofledoit alorsLouis creur devoir commencer par l'actaquer dans l'Egypte . En y arrivant il prit Damiette &bactie les Sarraſins en pluſieurs rencontres mais il comba malade un peu aprés & ce fur ao contre-tenis fâcheux pour les entrepri kes. Les lofidelles en proficcrent& re prirent Damiecte fur luy."},{"instruction_id":835,"title":"wIRCAAAAcAAJ","page":"6649","text":"La femme de Cham .. bre fans de plus longs diſcours où il n'y avoir pas de tems à perdre conduiſit certe Princeſſe dans un garde meuble qui étoit de la dépandan ce & où il y avoir eu autrefois une porte de communication avec la Chambre de Lacinemais qu’on avoit enſuite condamnée ; & legerement couverte de plâtre ; en ſorte que malgré la ta piſſerie qu'ily avoit encore par deſſus on pou voit facilement entendre ce qu'on diſoit dansla Chambre & ſur tout à la ruelle du lit où cette porte donnoit."},{"instruction_id":836,"title":"UAc-AAAAcAAJ","page":"6655","text":"La préſence du Duc de Bellame avoit faifi la jeune Demoiſelle & fon eſprit étoit fi occupé à lui répondre qu'elle ne ſe ſouvint point d'abord de rendre le Collier de perlesainſi que fa Tante lui avoit conſeillé de faire . Mais dans la ſuite de la converſation dans laquelle le Duc la fonda de toutes les maniéreselle prit occaſion des dernie res des propres choſes qu'il venoit de direpour tirer de fa poche le Collier & le lui préſenter avec toute la civilité ima ginable."},{"instruction_id":837,"title":"b8_5fKTBsW4C","page":"6662","text":"Pisacus. Que direz -vous ? Pitou. Quant à moi voyant bien que vous me voulez donner le trait pour vous piquerje vous déclare que je ne fais rien que tout lemonde ne Içacheou pis auf fijeme contregarde li bien que je n'offenſe que Dieu & le monde : & li je vous dirai que je ne péche que par plaiſir c'elt que je ſuis amoureux des femmes & des filles ce que j'en fai c'eſt pour naturaliler & parfaire les ſymboles de l'éternité n'y ayant plai fir au monde. ſemblable à celui dela chouferie foin de par le diantre foin . Ne le flatez pointnommez le diable tout à fair. Gaza. Bien donc là ne nous décournez plus & n'en parlons plus de par le diable ſans blalphemer bran vous n'en faites que cauſer c'eſt aſſez. Pour quoi ? Quelqu'un ."},{"instruction_id":838,"title":"wIRCAAAAcAAJ","page":"6663","text":"Après une action fi noire & fi hardie Seigneur lui repartit le diffimulé Comte d'un Prince qui devoit à vôtre extrême clemence une vie douce & honorable qu'il menoit dans votre Cour & qu'il ne meritoit pas vous devez en faire un exemple. Cer exemple ſe feroit fans doute lui repliqua le Roi d'un ton de colere ; mais il a été ailez heureux d'être averti à tems & de: s'enfuir pour éviter par là le châtiment qu'il meritoit."},{"instruction_id":839,"title":"OzJHCqmzG00C","page":"6664","text":"Tro . Dieux. Pan & . Priape même y en avoient saucap.pour eux : mais pour Apollon Muſicien Ill. Poëte joueurde flûte & Berger c'étoit un animal à qui ils nedaignerent jamais de rendre les mêmes honneurs qu'ils Diod. rendoient aux chats aux rats & aux Sicul: oignons. Pan apud Ægyptios in fumma 1.1. eſt veneratione cui nontantùm fimula . p. Prep Les Egyptiens avoient deux ſortes de Evang Dieux."},{"instruction_id":840,"title":"o7MWAAAAQAAJ","page":"6682","text":"Un moment aprés faiſant reflexion ſur la manieredont nous allions attaquer les en nemisil me parut que fi nous faiſions paſſec de regiment de Bretagne ſur nôtredroite ay de-là des petits foffczil pouroir faire la dé charge en Hanc ſur la cavalerie du Prince de Conde qui avoit l'aille gauche de l'arniée d'Eſpagne ; & qu'aprés cela j'en aurois meilleur marché. Je propoſay la choſe à Crequylequel en demeura d'accord; & en voyadire à d'Eſcoüet LieutenantColonel du regiment de Bretagne de le faire avancer ſur notre droite."},{"instruction_id":841,"title":"nvoFAAAAQAAJ","page":"6684","text":"Ceci ne vous fenable t il point étrange ? La raiſon pour la quelle Tarſis avoit été d'abord arrêté dans ſon deffein c'eſt que Mélicerte écrivoit ; la ſeconde fois c'eſt qu'il in'avoit trouvé de trop. Ce qu'il y a d'admirable c'eſt que la timidité fut prétextée de raiſons toutes oppoſées aux premières. Ma préſence l'avoit d'abord in timidé; il commence à ſe croire foible par mon abſence. La lettre de Méliccrte eſt envoyée ; il ſonge alors que rien ne le preſſe puiſque la choſe eſt faite. Le plus plaiſant c'eſt que Mé liccrte le voyant paller & repaſſer tant de fois ne put s'empêcher à la fin de lui demander ce qu'il cherchoit."},{"instruction_id":842,"title":"oF1CAAAAcAAJ","page":"6693","text":"Penſez-vous qu'une femme ne puiſſe pas coucher avec un homine ſans toutes ces badineries-là ? Four autant que cet honnêre bon Seigneur avoir cou ché avec moi & que l'on diſoit qu'il y avoit dangerce que je ne trouve onques. Je fus à confefle & commele Prêtre m'enquêtoit ſoigneuſement je ré pondis avec un bel excés de contrition de courfe-Jon les pechez que j'avois commis ajoûtant que j'a vois fait un oileau ma mie ? Oui Monſieur. Le pauvre petit bon homme n'entendoit pas que je par. lois d'un cocu & de là vint le proverbe que depuis on a dit pauvre Prêtre vû la pauvreté de cettui-ci . en ſcience. Et pour vous faire entendre l'excellence & la vive nature de cet oileau il eſt convenable de ſçavoir qu'il ne s'engendre point comme les autresil eſt éclos fait parfaitdreſſe & accompli en un inoment il ne faut qu'un coup de bandage : Auſli Monſieur des Fleches m'en avoit averti me voyant deviſer avec ce Gentilhommeil me dir ; parle cor beau du boisma mie cegodelureau te fellera un paf ſe -port ſur le ventre . Cela ne s'eſt pu détourner les deſtinées le vouloient il eſt vrai que je l'aimois & ſi j'euſſe été à marier je l'euſſe aimé pour ami& non pour mari d'autant qu'il n'y avoit point de chaufie pied de mariage."},{"instruction_id":843,"title":"WgZhAAAAcAAJ","page":"6703","text":"Il s'eſt répandu un bruit dans le Palais dit elle à Leonide dout la Sultane Reine paroît allarmée on tient que le Prince Abelhamar a feint d'étre malade& qu'il cſt partyfecrettement pour ſeconder N maëlRoide Tunis dans le deſlein qu'il a de faire la guerre à Celime. Elle a ordon né quemalgréles difficultez que fait lon medecin dele laiſſer voir ; on lui parle de fa part & s'il eſt poſſiblede juger desfen timens dela Reine par ſon inquiétudeche a de grandes aprehenfious des fuittes que peut avoir cer éloignement."},{"instruction_id":844,"title":"wIRCAAAAcAAJ","page":"6704","text":"Pour la Princefle il étoit refolu de ſe vengerd'ellepar un cour d'amant deſeſperé & mépriſé ; & 1 heure ne fut pas plutor venuë de pouvoir donner ſes ordres qu'il envoia chercher un Officier de la gardeen qui il avoit confiance & qui étoit un homme de tête & de main."},{"instruction_id":845,"title":"H3sfUXpI9TEC","page":"6715","text":"Ily en eut meſme qui ne ſe peurent tenir de dire quelques bons mots de cette pauvre fille : d'autres effrontez conceurent des idées qui offen 1 çoient ſa chaſteté. Mais il arriua par grád miracle,quetous ceux qui la regardoient auec impureté qui prenoient de manuai fes pensées en la voyant furent rendus impuiſſans & tous glacez pour iamais.Ce -ſecret.n'eſtoitpas connu du ſieur deBau ce dricourt'c'est pourquoy ce prodige ne le perluadoit pas lur la verité de Leanne luy auoir dit."},{"instruction_id":846,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"6716","text":"Apres cela Anatiſe connut aiſément qu’Aglatidascomme il arriue quelques foisn'auoitrans doute pû retirer ſon Eſpée du corps de celuy qu'il auoit tué : & ſans rien dire dauãtageelle laiſſa Dinocrate entretenir la Sæur& continua de ſe promener auec Tharpis : mais ſi reſveuſe & fi attachée à ſes propres penſées qu'il ne pút s'empeſcher de luy demander ce qui luy occupoit l'eſprit encore plus qu'à l'ordinaire."},{"instruction_id":847,"title":"9E25bX0PtysC","page":"6721","text":"Auquelchapitre le tiers fils de Noé appellé Cham ou Canaam ſignifiant marchanttrafiquantpour teſtre moqué& n'auoir recou uert les parties honteuſes de ſon pere fut d'vn iugement venant d'enhaut,par iceluymaudit& que luy & ſa poſteritéqui ſont les roturiersſe roient ſecuiteurs perpetiels de laphet & Semfes deux autres enfans& de leurs ſeruiteurs."},{"instruction_id":848,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"6728","text":"Le Religieux bleſſé ſe fauua comme il pût,tan 1 dis que ce pere dénaturé s’alla ruer fur deux pe . tits enfans qu'il auoit eus de Blefille& les égorge. Apres tant de maſſacres il croyoit encore non ſeulement meriter l'impunitémais de la loüangecomme s'il eût trouué Bleſille 8e Evariſte en fai fant malce qui eſtoit autant éloigné de la veritéquc le ciel eſt écarté de la terre . Ne ſe mettant donc pointen deuoir de füir il tomba aiſément entre les mains de la lufticeoù il auoüa franchement ce qu'il avoit faitn'exculane pas ſeulement ſon crimemais s'en glorifiant. Et quand on luy demanda pourquoy il auoit égorgé les deux enfans;il réponditque c'eſtoient des ba Atardsquideuoient porter la peine de la faute de leur mere."},{"instruction_id":849,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"6731","text":"Aufli toſt que Sigiſmonde s'en apperceut ,ce fut à regretter la condition & à deteſter ceſte beauté quiluiapportoit tant de trouble : & fiel le euſt crû ſon courage& n'euſt point redouté de deſplaire à ſon mari,elle l'euft traitrée en la façon de l'ancien Spurinna qui ſe gaſta le viſageparce qu'il voyoit que c'eſtoit vn piege auquel ſe prenoyent les deſirs de pluſieurs ames inconſide rees De quelque artifice que ſe ſeruiſt Timofaneil ne fut iamais en ſon pouuoir d'obtenir vne au dience libre & aiſee de celle qui eſtoit auſſi cha ſte,qu'il l'eſtimoit farouche &cruelle. Beaucoup moins put il faire tomber en ſes mains ni preſens ni lettres. Ce qui le mit en vne rage deſeſperee& le fit conclurre à enleuer le corps de celle qui lui auoir raui le cæur ."},{"instruction_id":850,"title":"s_47AAAAcAAJ","page":"6732","text":"Madame zrelpondit le chcualierievoudrois faire d'ayantage pour votre ſeruice . Sachez donc que ne ſuis Platirfils de Primaled Empereur dc Con Stantinople qui ſuis venu icyſeulement pour vous feruir: parquoy ſoyez aſſeurec queie luis voſtre cho . ualier & que jamais autre dame que vous ne fera maiktreffe de moy : & pourceſte cauſe ,encores que je youluſſe demeurer lógtemps là où ie vayie nc pour rois pource que ce micn cour n'aura jamais repostant qu'il ſoit retournévous veoir.cependant ie vous fupplie auoir fouúenance de moy & ne me mettre en dubly: car ie yous affeure que fià mon retour ic ne yous trouue telle que ie vous laiſſe ie ne viuray pas me heure . Quand Sidelle entendit ces parolleselle fut honteuſe :mais d'autre coſté elle receut grád plai firfçachant qu'il eſtoit fils de Primaleon : au moyen dequoy elle reſpondit ."},{"instruction_id":851,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"6738","text":"CependantSeigneurcomme Parthenie auoit bien remarqué queſa beauté n'auoit pasmanquéde pro duire ſon effet accouftumé dans l'eſprit de Timan te c'eſt à dire de luy donner de l'admiration & de luy en donner meſme d'vne maniere qui luy faiſoit voir que quoy qu'il en euſt attēdu,il en auoit pour tant eſté ſurprisjelle ne ſçauoit ſi elle en deuoit eſtre ou bien aireou faſchée. Elle auoit pourtant deſiré de plaire à Timante : mais apres toutqaand elle ſe fouuenoit desmenaces des Dieux elle eſtoit preſ ques marrie de voir que la beauté touchoit ſi fort Peſprit de ſon Amant: & elle craignoit enfin puis qu'il y eſtoit ſi ſenfible qu'il ne fuft pas auſſi con ftant qu'elle le ſouhaitoit ,& qu'elle l’auoit eſperé."},{"instruction_id":852,"title":"uCBjYiEs1TQC","page":"6749","text":"Eurylas auoit dela peine à s'empeſcher de rire& pour la recom penſer de pareilles faueurs il euſt bien pû luy en mon ſtrer autant : mais il ſe contentoit de luy rendre ſes bai. fers& Tuy promettoit den’eſtre pas long temps ſans la venir reuoir. Il fallur en fin cefſer cc doux exercice de peur d'eſtre ſurpris par le mary qui vint reprendre Eu rylas pour le mener diſner. La douceur de l'entretien de Melinte auoit entierement gagné cet homme : & ſur le diſner il luy dit qu'ils auoient encore quelques bagues qu'ils auoient cachées : mais qu'il leur ſeroit difficile de les changer pour les choſes qui leur ſeroicnt neceſſairescomme des chevaux & quelques hardes. Curion pro mit de les accommoder : & incontinent ils s'en allerent à ſon eſcuric où ils choiſirent trois cheuaux pour lef quels Epicharis luy donna yn diamant qui valloit beau coup plusvoulant le recompenſer du bon traittement qu'ils auoient receu chez luy."},{"instruction_id":853,"title":"QRk6AAAAcAAJ","page":"6750","text":"Il eſtoit encore couché tellement que Lyfis le cria bien pour le faire leuer.Ha ! Ne voy tu pas que le Soleil commence à letter ſes ta. yons premierement ſur les voutesdu Ciel puis fur le frontdes coſteaux& qu'il viendra bientoft toucher les plus ballesherbes. Defia les labou reurs ſe retirent de deflus le ſein de leurs femmes où ils repoſojent leur teſte comme ſur vn oreiller& deliales oyſeaux ſalücnt la venuë du jour par leur ramage. Carmelin s'eſtant leuévid que de vray le iour commerçoit à poindre& Lyſis luy donna ſa let tre luy commandant de la porter à la Maiſtreite.."},{"instruction_id":854,"title":"WgZhAAAAcAAJ","page":"6764","text":"Il eſt vray reprit Or. min cellela m'a ravi je n'aypoint enco se va debeauté plus reguliereun air fi {pirituel& des manieresplus modeſtes& moinsaffectées. Enfin les traits ,fonsein ; fataille toutm'en a ſemblé merveilleux; & tout vousenà charmée dit le Prince . Mahomet eft-ilpoſſible ajoaca Olmin que vous n'ayéspas reffenty de votrecôté leseffects dela beautécomme je les ref fenrois te luis du mnien ; non reprit Mahomet je pisfi-facile à ſurprendre que vous; helas!"},{"instruction_id":855,"title":"hoHy7bvnkJ4C","page":"6773","text":"Ce Peintre qui a cherché dans cette avantu re quelque endroit agreable n'en a point trouvé de plus propre que celuicy à repre fenter & il l'a fait avec tant d'art qu'en voyant Armide avec tant de beauté & ' d'a mourRenaud ſi aimable & fi couché il n'eſt preſque point de cæur qui ne defire d'être amoureux Je remarquay que l'Admirale m'avoit écouté avec plaiſir & j'en réceus un bien grand lors qu'elle acherà le tableau. La Princeſſe la vint prendre pour ſe promener ; & je vous avouë que ce fut la premiere fois que je fus fâché de la voir ; le tableau ' ine donnoit une occaſion d'entrer en matière ſur mon amour ; & je n'eſtois pas reſolu de la laiſſer perdre."},{"instruction_id":856,"title":"2xOYNuVfM6UC","page":"6778","text":"Ce familier entre tien ficla premiere ouuerture à leur bonne volonté ,laſuite du temps forma peu à peu 11 l'amour ; & commel'oyleau qui ſeiouë à la glu s'y prend ils s'engagerent en fin d'une telle affection qu'à peine fe pouuoient -ils 1 chloigner deveuë. Quelques lignes de l'a bi mour d'Almidor parurent parhaſard ,dont le Roy s'aperceucmais comme habile Prince il n'en fir pás ſemblant car c'eſtoit tout ſon deſir que deces commencemens Almidor :i paſſant à deplus expreſſes recerches l'eſpe. sance dela poſſeſſion luy pûft tenir lieu de fecompenſe & vrayment c'eſt bien la plus grande qu'vnamant puifle eſperer."},{"instruction_id":857,"title":"QRk6AAAAcAAJ","page":"6789","text":"Chacun ſortit donc de l'eau & le joueur de violon & les Hamadrya des s'en allerent fans direipotſi loin que l'on ne les vid plus. Synope s'affiſt pres de Morin & Lucide pres de Liſis . Ces deux Nymphes ne ſe foucioient point de s'eſtre mouillé les iambesparce qu'il ne faiſoit pas froid ; elles n'en eſtoient que d'autant plus gaillardes. Morin faiſoit pa soiſtre qu'il auoit beaucoup d'affe &tion pour şi nope & luy ayantmanié le fein il la bairoit & l'embrallaitíoquent. Il ſe mettoit aulli quelque fois én des poſtures li laſciues que Liſis ne ſça uoit ce qu'il en denoit dire. Neantmoins il iugea en fin que c'eſtoit la couſtume des Deïtez des caux; mais ileut bien voulu ſçauoir ſi c'eſtoit auſſi celle des Deïtez boccageres ."},{"instruction_id":858,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"6797","text":"La luſtice en fait vne enqueſte ſolennelle& outre pluſieurs telmoins les Princes voulurent eſtre nonmezL'Arche ueſque de Mayence ſçachant qu'elle eſtoit Ca tholique,voulut eſtre parrain del'enfant& fit vn feſtin magnifique à la mode d Alemagneauquel il inuita l'Electeur de Saxe qui fit donner mille talers à l'accouchee . Tous deux eſcriuirent en la faueur à l'Electeur Palatin lequel bien informé de la verité du faictfit vuider les neueux de Lu douic de l'heritage qu'ils auoient empieté pourle conferuer à l'hieritier legitime & naturel.Et ce ne fut pasſeulement à leur hontemais à leur grand dommageparce qu'il leur fallut reſtituer du leur ce qu'ils auoientfollement deſpenſé ,ce qui feve rifia par l'inuentaire ſolennelqu'eux-melmes auoient fait faire penſans preiudicier à la vefue."},{"instruction_id":859,"title":"aNYmNBcC-xcC","page":"6800","text":"Avant ſon mariage avec Marcel elle avoit écouté tous les foûpirs que l'on poufſoit pour elle & n'étant point obſervée dans fon Veuva ge elle prenoit plaiſir à ferrer les chaines qu'el. le donnoit & à le faire des Eſclaves de toutes fortes de conditions. Tibere Fils del'Imperatrice Livie à qui tour ce qui pouvoic Aater fon ambition plaiſoit > s'étoit ouvertement attaché ſon ſerviceOvide celebre par ſon eſprit & mé pour la galanterie La plus tendre étoit foupçonné de brûler pour elle."},{"instruction_id":860,"title":"McxNAAAAcAAJ","page":"6804","text":"Je fus donc là par la voye du meſlager & jamais je ne me vis fi aile; car l'on ne' me parloit de guere autre choſe que de faire bonne chere. Neantmoins l'envie que j'avois d'apprendre les ſciences mc fic demander mon congé . aprez la fefte dautant que la Saint Reny s'approchoit où les leçoos ſe recommencent; & je m'en revins donc âgé d'environ treize anspour eftre à la feconde claſſe. De celle là je paffay les années ſuivantes à toutes les autres; & enfin j'achevay mon cours. Je ne vous diray rien de ce qui m'y avint ; car ce font de petites choſesqui ne feroient qu'im portuner vos oreilles. Je ſuis déja las de vous avoir tant conté de niaiſeries veu que je vous puis mieux entretenir.. CommentMonſieur dit le Scigneur Bourguignon eſt-ce aindi que vous me privez cruellement du recit de \" yos plus plaiſantes avantures ?"},{"instruction_id":861,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"6814","text":"Il eſt vray que c'eſtoit la plus agreable compagnie qu'il puit auoir : puis que c'eſtoit luy ſeul qui auoit touſiours eu le ſecret de ſa paſſion. Car encore que Chriſante n'euſt pas ignoré tout ce qui luy eſtoit aduenu ce n'auoit pourtant eſté qu'à Feraulas à qui il auoit deſcou JUNI uert tous les ſentimens de ſon ame : comme eftant JIEM d'vn âge & d'vne humeur à excuſer tous ſes tranf ports & toutes ſes foibleſſes. Aglatidas eſtant arih i alors arriué ne changea pourtant pas la conuer fation : car il auoit toutes les qualitez que Cyrus vih vouloit à yn confident de ſon amour. Il auoit de amera ZK l'eſprit ; ſon ame eſtoit tendre ; & il connoiſſoit OCHTE cette paſſion par ſa propre experience."},{"instruction_id":862,"title":"jSCVXaiKDT0C","page":"6826","text":"Ils jouïffoient de tout le bonheur que l'amour peut procu rer à deux Amans ; lors que Clori don fut obligé d'aller à trente ou 1 quarante lieuës de Paris pour des affaires qui lui étoient de la derniére conſéquence . Cephalie ne pût ap prendre ce départ fans chagria. Cloridon pour la conſoler lui pro mit que ſon voyage ne ſeroit pas long & qu'il lui donneroit de les nouvelles le plus ſouventqu'il pour roit ."},{"instruction_id":863,"title":"AbZnxSzGVV0C","page":"6830","text":"Le berger ne s'arrêta point à les conſidérerencore moins à vouloir chercher qui ils poua voient être ; il avoit bien d'autres ſoins dans l'ame. Il ſe détourna ſeulement de quelques pas pour les laiſſer paſſer. Le commandant de cette troupe lui demanda fị la ville qu'ils appercevoient devant eux n'é toit pas Gonnes ? Quoique ſa voix fût étouf fée par la viſière du caſqueTélamon crut la reconnoître ; & quoique les idées qu'il en avoit fuſſent trop imparfaites ou trop anciennes pour la lui remettre au jufte cette voix ne laiſſa pas malgré la triſteſſe qu'il reſſentoit de tou cher ſon coeur de cette douce émotion que donnent l'image & le ſouvenir des perſonnes qui nous ſont chères."},{"instruction_id":864,"title":"ltZNAAAAcAAJ","page":"6839","text":"Suidas a cru qu'elles eſtoient ſemblables à celles d'Eſope. Il s'eſt trompé là comme ſouvent ailleurs. Le vieux Commentateur d'Ariſtophane dit que les Sybaritęs ſe ſervoient des beſtes dans leurs fables & qu'Eſope ſe ſervoir des hommes dans les fiennes. Ce paſſage est aſſurémenc gaſté : car comme on voit que les fables d'Eſope employent des beftesil s'enſuit que celles des Syba rites employoient des hommes."},{"instruction_id":865,"title":"ovA5AAAAcAAJ","page":"6843","text":"Ce Roman,qu'on lit encore Q cette Philoſophie qu'on pro . file aujourd'huipourroient nous en don . ner une aſſez belle idee. Si une netteté d'ef. prit ſurprenante une grandeur d'eme que rien ne pouvoit abatre une capacité qui s'étendoit à tout de la délicateſſe dans les paſſionsde la fermeté dans les malheurs : Si enfin toutes ces choſes qui font la meil . leure partie des grands hommes ne fai . foient le portrait d'Abailard ."},{"instruction_id":866,"title":"QRk6AAAAcAAJ","page":"6855","text":"Apol lon,Diane& Cupidontiroient force flefches; les Muſes caffoient leurs Løres & leurs Cyſtres ſur Ja teſte de ceux qui leur difoient quelque choſes Venus ſouffletbit Proſerpine auec vr de fes pa țins & luy fouroit des eſpingles dans tes Felles: Saturne coupoit les jarets à tous ceux qu'll ten controit auec ſá faux : inais fur four Mars & Mi beruet ſe rendoient redourablePvn aucc PéſpeePautre auec lá lance . Ceux qui n'auoient point d'armes ſe iettoient deseſcabelles i la tefte il hºy.auoit quafi que le Dieu Terme qui fefuſt point de la meffee. Il auoit touſiours eu le cul fut in couſliniet oli il ſe tenoit glorietfeniëne,croyant que tout lụy dehoit ccdet& que pon le trouuoit firedoutable que l'on ne Poſoit attaquermais il S'abuſoit fort : Poni ne d'aignoit fraper vn limalo Atru perſonnage.qu'on ne iugeoit pas capable de faire du mal à perſonne& qui n'auoit autre pouuoir que de refifter1."},{"instruction_id":867,"title":"EzeXgqfhMSkC","page":"6857","text":"La femme promit tout pour faire 0 fa paix. Les deux amis étant enſemble le lendemain neufheures ne furent pas plutôt ſonnées que Spi neloſſe qui avoit promis àla maitreſſe del'aller voir à cette heure-là; dit à Sepe qu'il devoit diner chez un 1 de ſes amis qu'il ne vouloit pas faireattendre& qu’ain ſi il étoit obligé de le quitter. Sepe lui dit qu'il n'y i avoit rien de preſſé ,& qu'il n'étoit pas encore heure de dîner. Spinelofſe repliqua qu'il ne ſeroit pas fâché d'y être un peu de bonne heure,pour avoir le tems de l'entretenir d'une affaire. Etant donc parti il fit un petit tour& alla d'abord trouver la femme de Sepe. Sa femme l'en tendant & faiſant la peureuſe,mit le galant dans le cof fre& fortit après l'avoir enfermé."},{"instruction_id":868,"title":"h8otAAAAMAAJ","page":"6860","text":"Luyauſſi toſt qu'il veid s'amie ſe forma en ſorte qu'il ne changea nullement de contenance. Si alla en ce bon viſage recevoir la mere & la fille : & comme c'eſt l'or naire que les vieux cherchent les vieux ces trois dames s'aſſemblerent ſur un banc qui leur faiſoit tourner le dos vers le jardin : dans lequel peu à peu les deux amans entrerent fe promenans juſques au lieu où eſtoient les deux autres. Et ainſi de compagnie s'entre careſſerent quelque peu puis ſe remirent au promenoir : où le jeune homme compta fi bien fon piteux cas à Fran çoiſe qu'elle ne pouvoit accorder & fi n'oſoit refuſer ce que ſon amy demandoit tellement qu'il cogneut qu'elle eſtoit bien fort aux alteres ."},{"instruction_id":869,"title":"uCBjYiEs1TQC","page":"6861","text":"Dicearque mourut trois ou quatre heures apres : Melinte ayant ſceu cét accident ſe leua pour aller conſoler Ariane& apres auoir employé quel que temps à ce deuoirrecommanda ce ſoin au fage Lepante& la garde de ce qu'ils auoient tous deux de pluscher dans la ville,cependant qu'il ne ſongeroit qu'à combattre . Alors il voulut prendre congé d'Ariane qui eſtoit bien triſte de la mort de ſon oncle; mais dont l'al fiction eſtoit bien augmentée par lescraintes qu'elle commençoit d'auoir pour Melinte; conſiderant que plus 1 il eſtoic courageux plus il s'alloit mettre auant dans les perils; & elle luy dit en pleurant Helas!"},{"instruction_id":870,"title":"b8_5fKTBsW4C","page":"6865","text":"Com ment ! Ce M. Curé écoit amoureux de cette fille de laquelle il avoit pratiqué le mariage pourvâ qu'a prés il fut reçû à faire avec elle choſes & autres le lon d'intelligence delectable à quoi la fille s'accor da & en averit ſon mary afin qu'il ne le trou våt point étrange s'il n'y remedioit. Sur cette pro meſe le mariage fut faii & le mignon de Curé s'attendoit de faire goûter à la jeune femme de ſon fruit de cas pendu : cas pendu eſt le cas qui pend lcs pommes qui en dependant font pommes de cas e peudui & celles ſontles pendiloches naturelles des homines. Vous faites une équivo que trop diſſemblableje vous entens bien les pen $ dilloires ne ſont pas pommes d'autant qu'elles ont mieux la ſimilitude de prunes : & de fait ily paroît parce que nôtre Jardinier en diſoit les nomcupant 16 naïvemenr."},{"instruction_id":871,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"6869","text":"Amaxite obeïſſant donc aux volontez de Parthenie me demanda tout deuant elle ſi cét Efranger dont on diſoit tantde merveilles eſtoit encore à Paphos : & s’il y diuertiſſoit autant la Cour qu'il auoit fait au coinmencement: Timan te repliquay -ie eſt ſans doute touſiours vn des hommes du monde le plus accomply : mais depuis vn petit voyage qu'il a fait pour aller voir la Fefte des Adoniennes à Amathonte il eſt deuenu plus reſveur & plus inquiet qu'il n'eſtoit auparavant. Il faut pourtantpourſuiuit il que ce ſoit vne reſ verie qui vienne de temperamment : car il ne luy eſt rien arriué que de fauorable. Il eſt peut-eſtre dei uenu amoureux dit Parthenie ; nullement repli quay -ie car depuis ſon retour d'Amathonteil n'a guere fait de viſites de Dames."},{"instruction_id":872,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"6873","text":"Elle vit donc en dor unát des tombeaux,&des ſepulchres & Delfin ve nant à elle deſſus ces tombeaux& la prenant par la main. Cela fait ſon fonge s'eſuanouït& elle ſe reſueilla en ſurfaut toute effrayee de ce ſpecta cle.Elle iugea auſſi toſt qu'elle eſpouſeroit vn cer cueil& que leurmariage ſeroit funeſte . Il n'y a ſi ardent braſier d'amour que la froide peur de la mort ne r’allentiſſe il n'ya point de charbons ſi vifs,que la cendre n’amortille."},{"instruction_id":873,"title":"OzJHCqmzG00C","page":"6874","text":"Arvernique auſi Latio se Luc. dicere fratres fanguine ab liaro populi: Thars. Cependant à l'exception de trois ou loso quatre Villes dela Calabre de l’Apulie & de la Lucanicaucune de cellesdont parle le Roman ne s'eſt cruë ni dite fondée par les Grecs de la guerre de Troye. Il n'y a qu'à les ſuivre dans l'or dre que nous lesavons marquées . Voyez les Geographes & VoyageursmodernesBaudranSpon Miſſon de SeineSan fon & la Guilleriere."},{"instruction_id":874,"title":"DSf2xg9AjuEC","page":"6880","text":"La raiſon ! Vous ſouhaitiez alors de me voir moins raiſonnable& vous me lc repé tiez tous les jours cependant vous voulez aujourd'huiqu'avec une palkon violonte je conſerve route la raiſon quc pouroit avoir ihomie du monde le plus inſenſible. Il en faut avoir quand l'honneur le veutrepliqua le Pere & ſi vous ne rompez ce Mariage honteuxje vous declare que jevous deshé icerai. Je ne voi pas de quoi vous pouvez vous plaindrelui répondit le fils."},{"instruction_id":875,"title":"McxNAAAAcAAJ","page":"6892","text":"Si je louois ſon merite il me. répondoit que s'il euft pû trouver un plus beau diamantque celuy qu'il m'aroit envo . yé c'euft eſté pourinoy: Nous avions bon beſoin que Marſaut nous fervift de truchement comme il fit depuis en me diſant en deux mots que le brave Chevao lier que je voyois ſe mouroit d'amour pour moy : & en répondant à l'Anglois fuivant mes parolesque ſur tous les vices du monde je haifois l'ingratitude & ferois prompte à reconnoiſtre ſon affection puis qu'elle eloit jointe à des profcctions incomparables dont. j'eſtois eſpriſe."},{"instruction_id":876,"title":"NMw5AAAAcAAJ","page":"6893","text":"Madameje vous laiſſerois avec plus de re 21 gret,fi je ne ſçavois combien vous lera agrea ble le ſervice que je vous vayrendre. Clean dre creut quec'eſtoit pour Lidian qu'ildi foitcela ; mais Caliſte comprint bien mieux qu'il parloit de fon eſloignement : neant moins feignantde l'entendre en l'autre ſens-elle luy refpondit ainſi."},{"instruction_id":877,"title":"1R06AAAAcAAJ","page":"6899","text":"Ceſar encouragé par ces acclamationsparla avec éloge de la Fa mille de Mariusen faiſant l’Oraiſon funébre de la Veuve . Il le diſtingua encore dans celle qu'il fit pour Cornélie ; & il fut le premier qui entreprit de louer une femme de ſon jeune âge aprés la mortcét honneurn'étant déferé auparavant qu'à celles qui mouroient dans la vieilleffe. Le peuple prévenu en faveur de Cefarlui fçut bon gré de cette action commed'une marque de tendreſſe."},{"instruction_id":878,"title":"-j4-NzQhQigC","page":"6912","text":"Mais pour ne vous pas laiffer ici ſeuldans un endroit où vousne connoiſ fez pas les avenuës ; addreſſez -vous à ce Vieillard que voilà en me le montrant du doigt ; étant Adminiſtrateur de cette maie fon il vous apprendra quoi que lentementtout ce quevous deſirerez de ſçavoir ſur ce ſujet. Diſant ces paroleselle me quitta : Pour moi je m'en fus auſfi-tôt aborder ce Vieillardque je reconnus être le Tems."},{"instruction_id":879,"title":"h8otAAAAMAAJ","page":"6913","text":"Le frere allant en la chambre du gentil homme & ne le trouvant poinct creut aſſeurement qu'il avoit commis le cas & prenant ſon cheval ſans autrement s’enquerircourut après luy & l'attaingnit en ung chemin où il retournoit de pourſuyvre ſon cordelierbien dolent de ne l'avoir attrappé . Incontinent que le frere de la damoiſelle veit fon beau frere com mencea à luy crier : Mefchant & lafchedes fendez vous car aujourdhuy j'eſpere que Dieu me vengera de vous par ceſte eſpée. Le gentil homme qui fe vouloit excuferveit l'eſpée de ſon beau frere ſi près de luy qu'il avoit plus de beſoing de fe defendre que de s'enquerir de la cauſe de leur debat ."},{"instruction_id":880,"title":"o7MWAAAAQAAJ","page":"6919","text":"Cependant Buſene mourur de cette bler fure que 6. mois aprés. Parce que je viensde vous dire mesenfansvous voyez les pernicieuſes fuites de la tole rance des duels ; & combien la faufle valeur étoit alors à la mode. Au mois de May je marchay avec mon re. giment en Champagne au rendez -vous de Parnéequedevoit commanderle Maté chal de Chaftillon qui alla aſſieger ſaint Om mer."},{"instruction_id":881,"title":"4_RCAAAAcAAJ","page":"6923","text":"Entre les plus fainiliers y en auoit trois l'vn Marel chalvoiſin de la maiſon : l'autre eſtoic vn ieune Marchand Forain & eftranger qui ſouuent trafiquoit en la ville : & le troiſieſme plus difpoftvn frere leangras & oyſeux au refte docte en faculté des bas ſouhaits. Ces trois compagnons eſtoient ſi finement aymez de Madame la Sauetiere qu'ilsne ſçauoient rien de leur conjonction ."},{"instruction_id":882,"title":"s_47AAAAcAAJ","page":"6930","text":"La Royne d'Apollonie ſçachant ces choſes enuoya prier le Duc par Gibber qu'il ſe deportaſt de combatrc aucc ſon gendre & que ce combat ne ſeruiroit de rien ains luy pourroitbeaucoup nuire. Gibber ſen retourna vers la Royne à laquelle il dit ſeulement que le Ducſe vouloit trou uer auec Primaleon au tournoy. Quand l'heure fut venuë l'Empercur fortit pour vcoir le tournoy aucc l'Imperatçice: & fit tant qu'il y mena la Royne: mais ils ne prindrent pas le chemin où le more eſtoit en chanté en la cage de fer de peur qu'elle euſt ſouue nance de la mort du Duc. Il y auoit vn grand nombre de cheualiers qui devojét entrer au tournoyleſquels furent diuiſez cfgallement."},{"instruction_id":883,"title":"-No5AAAAcAAJ","page":"6940","text":"Ce Prince eſt le mieux fait que nous ayons : & par ſon air doux & maieſtueux,il gagne les cours d'un chacun . Son eſprit à des lumieres ſi perçantes que rien ne ſçau roit leur échapper ; & les plus fçauans tremblent deuant luy & n'ouurent la bouche qu'auec beaucoup de timidité."},{"instruction_id":884,"title":"-0OYu5EbSbkC","page":"6941","text":"Tu les prés dés le commencement,eftans cacores verds& crudsleles appointe cous:Pourquoy :le les preos ſur leur fio bien meurs & digerez:car08 Dulcior-eft fonet uspoft mutta pericula du &tus. Ne ſçais tu qu'oo dicen prouerbe commun? La maladie de loy critiquoit& tendoit à fio,cocore que le ine decin nylurgiat.Mes plaidoyeurs ſemblable . ment de ſoy melinç decligoient au dernier d . bur de plaiderie :cafleurs bourles eſtoiét vui. des,celtoient de pourſuigre & folieiter: CarD Deficiente pecu.deficet omne,nia."},{"instruction_id":885,"title":"McxNAAAAcAAJ","page":"6944","text":"Comme l'on luyparloit encore d'une autre fille qui eſtoit groſſe ſans que l'on puſt ſça voir quic'eſtoit qui l'avoit engroſſéeil dit :havous verrez que c'eſt Heleneelle eft groſſe de Paris . Nous oyant une fois parler de pollutions no turnes il s'en vint nous dire : ſçavez vous bien ce que c'eſtvous qui faites les rencheris ap prenez que c'eſt recevoir des coups de baſton la nuit le dos en eſt pollué d'une étrangefa . çon . Clerante avoit eſté tirer la bague à la place Royale & quelqu'un pour louër ſon chevaldi ſoir qu'il couroir ſi viſte qu'il laiſſoit le vent der. riere foy. Cecy ſembleroit peu vray femblablefi je n'en donnois l'explication dit Collinet c'eſt ſans doute que le cheval de mon bon:Sei gneur a petré quand il couroit dans la lice."},{"instruction_id":886,"title":"1R06AAAAcAAJ","page":"6945","text":"Le Marquis ayant fait ve nir ſa femme & ſes enfans à Romeavec le Marquis Mario ſon frere Il auroit bien eu de la peine à faire ſubfifter fa nombreuſe famille ſans ſon induſtrieparce qu'il avoit fort peu de fonds de ſon patrimoine & il ne tiroit de la Reine qu'une paye de trente écus par mois."},{"instruction_id":887,"title":"On6-T4-1dwIC","page":"6950","text":"La ſe treuua le Comte d'Eſtampeslequel y fut fans ordonnance& comme hommedeſcogneu en la compaignie tant ſeulement cinq,ou fix perſonnes,def quels ( comme iay ouy dire) en furentle Seigneur deRoyeIean de Chammergy : & quant à ſes gens ils eſtoient auec le Duc de Cleues; Iacques monſeigneur de Sainct Pol frere audict Comte euſt ſon cheual tué deſloubs luy,& eſtoit à ceſte heure en grand danger de mort quant le vaillant che ualier meſſire Iacques de Lalain á ce jour fit maintes gran des vaillances& bellesappertiſes d'armes."},{"instruction_id":888,"title":"1R06AAAAcAAJ","page":"6958","text":"Celui ci en traverſant un grand chemin rencontra deux Cavaliers dont l'un ayantreconnu à la clarté de la Lune qui venoit de fe'lever la femme qu'il por toit en croupe ſe mit à crier : Grand Dieu ! Dunnorix reçut ſon ennemi en bomme de courage : mais comme il étoit affez occupé à le detendre contre celui qu'il avoit en tête Adelamire fe coula doucement à terre & ſe cacha derriere des arbres pour at tendre la fin du combat."},{"instruction_id":889,"title":"h8otAAAAMAAJ","page":"6963","text":"Luy qui jamais encor n'avoyt aymé ſentyt en ſon cueur ung plaiſir non accouſtumé. Et quant il fut retourné en fa chambre s'enquiſt de celle qu'il avoyt vue en l'egliſe& recon gneut que aultresfois en fa jeuneſſe eſtoit elle allée au chaſteau jouer aux poupines avecq fa ſeurà laquelle il la feyt recongnoiſtre. Sa leur l'envoya querir & luy feit fort bonne chere la priant de la venir ſouvent veoir. Ce qu'elle faiſoyt quant il y avoyt quelques nop ces ou aſſembléeou le jeune prince la voyoit tant voluntiers qu'il penſa à l'aymer bien fort. Et pour ce qu'il la congnoiſſoit de bas & pau vre lieu eſpera recouvrer facillement ce qu'il en demandoyt."},{"instruction_id":890,"title":"ul86AAAAcAAJ","page":"6967","text":"Monſieur de Colbert fut extrêmement ſurpris de voir le Duc dans des autres lentimens quç ceux où il avoit paru le jour auparavant& feignant d'êgre prêt de s'en retourner en Cour ſans rien faire dit à ſon Alteffe qu'enfin il vouloit bien tout ce qui dépendroit de lui & mêmeoutrepaller les Ordres qu'il avoit reçů du Roi lon Maîtres'il ne tenoit qu'à quel ques cent mille livres par deſſus les deux.mil lionsqu'il avoit preſenté le jourprecedent. On convint donc que fa Majeſté luidonneroit encore.cing censmille livres & unepenſion an nuellededeux cens mille qui lui ſeroient rę. gulierement payées la vie durant. Ce pauvre Priuce donna dans le panneau & l'éclar de nos Louis d'or l'aveuglerent juſques à ce point qu'il ſigna le Contract de Vente ; & M. de Colbert furde retour en Cous en moins de lix femaines."},{"instruction_id":891,"title":"uCBjYiEs1TQC","page":"6969","text":"Nous deſcendiſ mes& le Roy venant embraſſer la chere fille luy de manda comment elle auoit eſté ſauuée. Voilaluy dit-ella en me monſtrantceluy à qui ic dois l'honneur & la vieque ſa valeur m'a conſerucz.LcRoyme vint embraſſer& m'aſſeura que ie pouuoisdiſpoſer de tous ſes Eſtatsen ef change d'vne ſi chere aſſiſtance. Il nous demanda qui pouuoient eſtre ceux qui l'auoient voulu enleuer ; & ic reconnus bien qu'elle vouloir m'obliger lors qu'elle reſpondit. le croy que c'eſtoient quelques eſcumeurs de merdont il n'en eſt pas reſté vn ſcủlpource que le vaiſ Scau a eſtécoulé à fonds."},{"instruction_id":892,"title":"4V_2ecjsRTEC","page":"6978","text":"Los grandes negocios re quieren grande ſufrimiento ; y las coſas cuyos principioscnredò la fortunaſe han de acabar y lleuar a fin con mas largos rodeosTu razon vozeapoderoſos la oprimen eſtos ſe aplaca ràn conruegos. De la maneraque el oro en el fuegoafſi la fe fe afina con el dolor que ſin rigor no puede moſtrar ſu fortaleza la con ſtancia amoroſa. Mientras Damon dezia eſtoavia Menandro ſacado del pecho un papel que tenia eſcrico para embiar a ſu Amarilis ; y quiriendole co 1 municar con elſe le començo a leer ſiendo eſto lo que contenia ."},{"instruction_id":893,"title":"hGSicAVlg_oC","page":"6982","text":"On y reconnois d unbout à l'autre ſon ſtyle e Jon caract:re. Quoi qu'on l'ait repris d'avoir affe&ti dans cet Onvrage d'écrire ſansſuite el ne l'aiſe pas dy mur.juor die drein es de cacher dansſon defordreapparant un ordre plius fin qu'on ne ſe l’eſt imaginé. Que trois ouquarre perſonnes s'entretiennent enſem blefamilieremint eltesparleront inſenſiblement demille choſes differentes ſans s'apperçevoir de la differencedesſujets."},{"instruction_id":894,"title":"Yvg5AAAAcAAJ","page":"6991","text":"Itoire ne dit pourtantpoint qu'ils s'enyvraſ fent . Les honnêtes gens de ce temps -là au roient peu boire à plein ſceau ,fans craindre un pareil accident. Il faut donc ſçavoir que ſur la fin du repas nos Illuſtres Feaciens étoient auſſi froids qu'au commencement ; Mais comme Alcinous n'avoit point d'autre but que de bien divertir ſes conviés il fit ve nir un certain Demodocus excellent Poëte & ! Mais ſi les Dieux l'avoient privé de la lu miere du corps ils l'avoient li bien recom penſé du cofté de l'eſprit qu'il n'avoit pas lieu de ſe plaindre du partage qu'ils lui avoient ac cordé de leurs biens ."},{"instruction_id":895,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"7001","text":"Ligdamis voulut l'en empeſcher& la conjurer de luy dire auparavant ce qu'elle auoit dans le cour mais elle ne luy reſpondit point & le for 2 ça d'aller auec elle dans la compagnie où ils pa rurent tous deux fort réſveurs : s'obſeruarit auec voſi grand ſoin qu'ils remarquerent & firent re marquer aiſément leur chagrin. Pour Ligdamis; il ne ſçauoit ce qu'il auoit :car il n'oſoit-rien déter miner dans ſon coeur contre Cleonice . Mais pour elle il n'en eſtoit pas ainſ : car plus elle voyoit d'inquietude dans les yeux de Ligdamis plus elle l'accuſoit : s'imaginant que la connoiſſance qu'il auoit de ſa foibleſſe luy donóoit de la confuſion& eſtoit la veritable cauſe du deſordre qui paroil ſoit dans ſon eſprit."},{"instruction_id":896,"title":"hoHy7bvnkJ4C","page":"7016","text":"Son Amour prenoit de nouvelles forces & quelque fierté qu'elle cuft elle en faiſoit un uſage bien oppoſé à fon repos en ne la conſervant que dans le deſſein de fe 'vanger d'Alcibiadeaprés l'a voir fait devenir ſenſibleindisy Elle s'étoit engagée à luy donner le Por trait d'Aſpaſie Amiclée ſe chargea du ſoin de le remettre entre les mainsvoyant qu'el le ne pouvoir détourner la Reine de le luy envoyer."},{"instruction_id":897,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"7029","text":"Ceſte decence monſtroit qu'ils n'eſtoyent pas de ces coureurs que la curioſité & l'oiſiucté pluſtoſt que la deuotion portentparmi le mon de. Ils auoyenc viſité la ſaincte chambre de Lo rette& puis les Saincts lieux de la ville de Ro me d'où ils reucnoyent par Florence & apres auoir paſſé les faſcheuſes montagnes qui ſonten tre Lucques & Genes ,ils eſtoyent arriuez en ceſte magnifique cité maiſtreſſe du riuage Liguſtique. Il y en auoit vn plus ieunc que l'autre & quoy qu'il deferaſt beaucoup à l'âge du vieillard,ſi eſt ce que ceſtui-ci lui rendoit de tels deuoirsqu'il eſtoit aiſé à remarquer qu'il y auoit entr'eux quelque norable difference de qualitez ou de waillances."},{"instruction_id":898,"title":"KxVbAAAAQAAJ","page":"7038","text":"Cette reſolution de Benoni fut con tré l'attente de ſon pere mais non pas > contre ſon defir . Voilà donc le Palae tin qui luy fait preparer un petit habit d'Hermite ainſi qu'il en avoit deja un pour ſoylaiſſant tout ce qu'il avoit au monde pour le ranger auprés de fa chere Femme,accompagnéde fon cher fils."},{"instruction_id":899,"title":"V3MVAAAAQAAJ","page":"7052","text":"Voilà quel étoit le contenu ce cette lettre dont il eſt aiſé de deviner l'ex cez de la jalouſie du perſonnage. Il en voya querir l'eſpion qu'il avoit auprés de la Duchefle & la lui faiſant voir ; Regardeslui dit-il auſi-tôt G je ne devrois pas ce faire pendre pour les méchans avis que tu me donnes. Tu m'as aſſuré juſques ici qu'il ne gagnoic rien auprés d'elle & cependanr il lui fait un ſacrifice de les refus."},{"instruction_id":900,"title":"1R06AAAAcAAJ","page":"7059","text":"Entre ceux qui la ren cherchoient il n'y en avoit point qui lui convint mieux que le feulpteur Theodon 11 étoit bien fait de fa perſonne leur hur UN meur avoit de la fympathie il excelloit dans fon art & faiſoit la fonction de Di recteur de l'Academie au lieu de Mon fieur Errard que l'âge decrepit empêchoit d'agir ."},{"instruction_id":901,"title":"WhCFUXekBNcC","page":"7069","text":"Il donna même pendant quelque tems à jouer dans fa maiſon ſous la pro tection de la Reine autrement il ne l'au roit pû faire parce que cela eſt defendu à Rome ; & pour entretenir agréablement joueursil leur faiſoit entendrede fois à autre des concerts de muſique& des inſtru ments dont la fimphonie charmoit l'oreillependant qu'on vidoit la bource."},{"instruction_id":902,"title":"OzJHCqmzG00C","page":"7071","text":"Les jeunes filles les plus mo nauld deſtes& les Religieuſes mêmeles plus à M. auſteres s'autoriſeront par ſon exemplePer. & s'exciteront à lire des Romans. En Tault. quelle conſcience & de quel front oferoit il leur défendre d'en lire lui qui en compoſe de ſi galans ? Elles lui foutiendront avec ſujet qu'il n'y a rien de plus dangereux dans ceux de la Calprenéde ,deScuderi & de Gomber ville que dans le ſien ."},{"instruction_id":903,"title":"sLYpHX9v9c4C","page":"7079","text":"Madame ditil ,je voudrois faire dayanta ge pour l'amour de vous : ie vous amcine ce cheualiet portant le nom de la Roche feo. duè av'moyen deqaoyie penſe qu'il vous foit parent. Quant au demeurant ie vous puis fore bien affeurer ,que luy ſeul vaut mieux pour vous en cefte guerte que mille autres cheualierstant vertueux puiſſent ils eſtre pouraucant que moy meſme l'ay veu en belongne faiſant de grandes armes."},{"instruction_id":904,"title":"g74WAAAAQAAJ","page":"7081","text":"Et ce qu'ils auroient de plus agreable ne fe difliperoit-il pas des qu'on feroit charmé par vò . tre preſence ? Ce que vous me dites eſt trop flatteur reprit le Roi. Il eſt fincere Sire reprit. elle. Je ſens tout ce que je dis ; & je ſerois malheureuſe fi aprés tout ce que je fais vous doutiez de mes ſentimes. Le Roi qui fentoit beaucoup d'amour pour cette fille fut long-temps à l'en !"},{"instruction_id":905,"title":"-G8GAAAAQAAJ","page":"7084","text":"Il marcha foit bien Croillant fe tira à part & ſalua toute la nuit & toute la journée juſqu'au le Bourgeoislui diſant: Sire ayez ſouve loir qu'il arriva dans un Bourg où il für nr d'un pauvre malheureux à qui fortune obligé de vendre ſon épée parce qu'il elt contraire& qui autrefois vous a fait n'avoit point d'argent pour payer ſon écor. du bien ; quandºce Bourgeois entendit Il entra dans une auberge où il logea & Croiſſant il le regarda fieretuent & ille fut ſervi de tout ce qu'il demanda & voureconnue il appella ſon domeſtique & lut avoir le lendemain marin quand il fallui commanda d'apporter un chaudron lut parvir il vendit fon aum iniere & en plein d'eau le domellique fit ce que ſon prit ce qu'il put en aroir il marcha renmaître lui avoit ordonné alors le maître dant tant de j 'urs qu'il approchia la Ville prit le chaudron & jetta l’eau ſur la tête de Rome & vir une auberge ou il ſe lo de Croiſſant dont fon habit & ſa crea gea pour parler la nuit & quand ce vint miſe furent trés-mouillés Croiſſant fans le inatin .il demanda à l'hôte à qui la Ville rica dire ſe nettoyapuis dit au Bourgeois étoit & e qui en étoit Se sneur ?"},{"instruction_id":906,"title":"mfFMZJsWgtkC","page":"7098","text":"Aufli 1 eſtoit -il bien juſte que toute l'entrepri AN ſe d'une affaire de Foy fut appuyée ſur 2 l'oreille . La Dame s'habilla prompte . ment & dans l'impatience qu'elle avoit de contenter ſa curioſitéelle envoya dire à l'Etranger que quand ilauroit achevé ſes exercices ordinaires elle l'attendoit à la chambre pour diſcourir & paffer enſemble quelque heure de la matinée. Dans cet intervalle la porte du Château avoit eſté ouverte & Archange eſtoit M allé au manége voir travailler les che . vaux ."},{"instruction_id":907,"title":"h8otAAAAMAAJ","page":"7120","text":"Elle ſe miſt à faire ung liet de reſeul de foye cramoiſie & l'attachoit à la feneſtre où elle vouloit demorer ſeule ; & quand elle voyoit qu'il n'y avoit perſonne elle entrete noit ſon mary qui pouvoit parler ſi haut que nul ne les euſt ſceu oyr : & quand il s'appro choit quelqu'un d'elle elle touſſoit & faiſoit ſigne parlequel le baſtard ſe pouvoit bien toft retirer."},{"instruction_id":908,"title":"WgZhAAAAcAAJ","page":"7123","text":"Le Roi venoit de mourir & de charger DiegoLopez de Cu niga & Don Juau deVelaſco de l'édu. cation de Don Juan ſon fils. Il n'avoit en core que 22. mois ; cette preuve de l'eſti me & de la confience du feuRoi pour ces deux Seigneurs élevoit extrémement leur fortune & augmentoit beaucoup leur cre dit."},{"instruction_id":909,"title":"oF1CAAAAcAAJ","page":"7126","text":"Si de fortune ce Lecteur eſt si tot d'avoir plus d'attention à la lectu . le qu'au diner abfit & qu'il veuille achever jul ques au ſens parfait & qu'aina il perdele temps les autres diſenten concluant Chapitalement contreluiqu'il n'entend pas le Tu autem ; ainſi eſtil du reſtecachez -le. Avant que laiſſer les Moines & devant qu'ils nous oyent voyez vous en voila un qui regarde c'eſt le même que je vis tant arguer quand nôtre M. Benoît fut parle Docteuriltrepignoit & venoitaux attaintes : pour quoi il y eut an Docteur qui ſe fachant & fe tournant vit ce Carme & pource qu'il faut par ler Latin lui va dire ifte Carmen : à cela il ſe teật & ne fut plus & impudent pource qu'on > dirBran pour les Carmes : A cauſe de quoi?"},{"instruction_id":910,"title":"WgZhAAAAcAAJ","page":"7137","text":"Elle vint leur direde ſecoucher & que ce n'étoit pas Ja coutume de veiller ſi tard dans la Palais. Elles obeïrent l'une & l'autre : mais cette ſevere fille s'étant retirée Leonide appella doucement Iñes.Non ma chere compagneluy dit-elle il ne m'eſt pas permis de fer mer les yeux ſans avoir İçeu auparavant la fin de tant de malheurs. Venez auprés de moi pour m'en raconter la ſuite Iñes étoit une des perſonnes du monde la plus com plaiſante ellepritune légere robe fur elle & s'écaixaAlile fur le lit de Leonideelle re prit ainſi ſon diſcours."},{"instruction_id":911,"title":"McxNAAAAcAAJ","page":"7140","text":"Toutesfois nous parvina mes enfin tous entiers juſqu'à la falle dulbar letoù je trouvay toutes les places priſes ; & bien que je ne ſçavois de quel coſté metour: ger. Je nuiſois à coutle monde : perſonne ne vouloitdemoy : l'un me pouſſoit aufli-faifoit l'autre .; tellement que je croyois que moi corps fuft devenu ballon puiſque l'on s'en jouoit ainſi. Va archer de ma connoiſſance me tira de peinc & n'ayant fait mettre ſur l'echaffaut des violons en attendant le baletme dit qu'il faudroit bico que l'on me fiſt place malgré que l'on en euf lorſqu'il ſeroit coinmencé. Quand j'y fus je ne cherchay point d'autre fiege que mes papierscompa m'eſtois planté gnons fidelles : & comme je tenoient là les violons vindrear."},{"instruction_id":912,"title":"oZWZA6BIz3UC","page":"7143","text":"It i1 Cette rencontre priſe pour vn aſſaſſi nat à cauſe de l'auantage des armes que m Andronic auoit ſur Arcas à raiſon des u quoy il futcontraint de prendre la fuite& de ſouffrir vn long exiltandis que les heritiers d'Arcas le pourſuiuoient viue ment pour le faire condamner à la mort. Plautille eftant en la peine que vous pou ucz imaginer pour ſon mary le voyoit inocquéctoutouuertementpar Ardelicquiaiſe qu'elle eſtoit de l'affliction de cet te femme dont elle eſtoit enuieuſe & ja louſe ne ſe půc tenir de dire que c'eſtoit elle qui luy auoit fait faire par Arcas cér id affront,qui eſtoit cauſe de ſon deſaſtre."},{"instruction_id":913,"title":"-G8GAAAAQAAJ","page":"7150","text":"Huon s'arma glantmais à la fin les Sarraſinsfurent & quand il le futle Gouverneur lui fit taillés en piécescar les Chrétiens étoient donner un bon cheval ſurlequel il monta en plus grand nombre & mieux en ordre enſuite ils fortirent de la Ville & trous que les Sarraſins ainſi ils furent obligés verent l’Amiral de Perſe qui avoit déjà de céder la victoire à leurs ennemisils Tangé ſes troupes en bataille quand l'Atournerent le dos & fe fauverent tous dans miral vit que toute l'armée des Sarrafins la VilleBernard & l’Amiral les pourſui étoit ſortie de la Ville il courut deſſus & virent & en tuerent tant que c'étoit une enfonça les bataillons avec un courage & horreur. Enfin l'Amiralles preſſoit ſi fort une intrépidité adınirables. Huon voyant qu'il entra dans la Ville avec eux en frap que l'Amiral de Perſe combattoit ſi bien pant fur eux avec tant de fureur que les ſe retira à quartier pour ſavoir dans quel corps des Payens & des Sarraſins qu'il rang il ſe mettroit ,car il avoit été bien avoit tués nageoient dans des flors de lang reçu des Sarraſins. Mais quand il ſe fut qui couloient dans les rues Quand L'AⓇ apperçu que ceux qui étoientdébarqués miral vit que la Ville étoit rendue il or carnage & auport étoient dePerfe & qu'il eutredonna que l'on fit ceſſer le connu parni eux l'Amiral de Perſe & ſon que l'on donnât la vie fauve à ceux qui cher Coun Bernard il en eut tant de favoudroient croire à la Loi de notre Sei tisfaction qu'il laiſſa couler des Yarmes de gneur JeſusChriſt ; il y eutun très -grand joie & remercia N. Seigneur Jeſus-Chriſt nomibre qui reçurent le Saint Baptême de l'heureuſe fortune qu'il lui avoit pro& il fit tailler en piéces ceux qui ne vou curé il dit : Grand Dieu ! Je dois bien lurent pasſe rendre ainſi fut priſe la Ville avoir de la reconnoillance car vous ne rede Colandres. Huon qui étoit dans la Ville fuſez jamais votre fecours à ceux quivous vint vers le Palais ou il trouva l'Amiral aiment & qui vous fervent."},{"instruction_id":914,"title":"EzeXgqfhMSkC","page":"7152","text":"Le jour étant venu on fut ſurpris de trouver le tombeau d'Etrangle-Dieu ouvert mais plus ſur pris encore de n'y point voir le corps qu'Alexandre avoit jetté au fond de ia foſſe. Chacun en parla ſelon ſes préjugés ; & comme il paſſoit pour un fort mé chant homme les fots crurent que le diable l'avoit emporté. Cependant les deux amans firent ſçavoir à la belle ce qu'ils avoient fait& ce qui les avoit ein pêchés de faire plus."},{"instruction_id":915,"title":"uCBjYiEs1TQC","page":"7153","text":"Il eſt donc bien vray seprit Melintetour eſtonnéqu'elle eſt vi uante! Laiſſezmoyreſpondit Arcaspourſuiure lereſte; & vous ſçaurez ſi c'eſtelle meſme. Ah ! Dieux dit en core Melinte il nercſtoit plus que defaire reſſuſciter les morts contre nous & ie ne croy pas qu'il y ait aucu nc choſeà preſent qui n'ait coniuré noſtre ruine. Arcas pourſuiuit ainſi. Emilie reſpondit à Trebace : Puiſque vous deſirez ſçauoir le ſujet que i'ay de hair Melinteic veux bien vous donner cette ſatisfaction ſi vous en pouucz receuoir quelqu'vncd'apprendre combien i'ay cu d'amour pour luy: car il faut que ic vous confeſſeque c'eſt le ſeul homme qui a eu le pouuoir de faire naiſtre cette paſſion en moy.Mais il m'a bien fait payer aucc vſure le temps que l'auois differéde la receuoir dansmon ame ; & il a bien vangé ſur moy les meſpris que l'auois faits iuſques là de vous & de quelqu'autres."},{"instruction_id":916,"title":"oF1CAAAAcAAJ","page":"7162","text":"Les voila coutes trois en cervelleſi quiéguiſant le filde Jeur entendement elles tâchent toutes trois à répon dre : l'ainée répondit qu'elle n'avoit jamais goûté à Sauce ſi douce ſans ſucre : l'autre dit qu'elle n'avoit onques rencontré chair fi dure fans os : la tierce pro fera qu'elle n'avoit jamais apperçû ni ouï ni ſenti tant cracher fans toullir. Je penſois que vous y inertriez ma couſine de Mont rouge qui penſoit être en terme de devenir bête."},{"instruction_id":917,"title":"NB46AAAAcAAJ","page":"7178","text":"Ptolomée revenu à ce diſcours ; comme d'un longe de fa colere contre les Egyptiensy ayant penſé meurement reconnut la faute qu'il avoit faite de s'enfuïr. Mais les Amis qu'il avoit avec lui gagnez par Po danmp ée pour le fair alle à Rome s des vûës que etout rle monde ſùt depuis * l'ay ant détourné de ſuivre le fage con ſcil de Caton il ſe repentità loiſir de les avoir crûsSenec,de Fra 1."},{"instruction_id":918,"title":"NMw5AAAAcAAJ","page":"7179","text":"Voſtre tres-humble fille Califte . Apres queDorilas eut leu cette lettre il fentit de terribles eſlancemens de douleur & de pitié dans ſon ame leſquels neantmoins il diffimula ; & rendant la meſme lettre à Ly ſandre,pour toute reſponſe luyditainſi: non amy dites à Caliſte que ſielle cftoit autant innocente comme ellem'eſcrit il ne faloit point rompre les priſons pour agraver ſon crime au lieu de le juſtifier ny s'enfuïr avec celuy meſme qui luy eſt cauſe de ce mal heurainſi qu'elle a fait."},{"instruction_id":919,"title":"s_47AAAAcAAJ","page":"7186","text":"Et ayans fait ouurir les feneſtres de la cham brele iour commença à entrer dedas& ceſte bonne dame len vint au lit de Dom Douard& ſa fille à ce luy de Fleride. Le cheualier enquis comme il ſe por toit. Madamereſpondit ilie me treuue bien& ſuis eſmerueillé ne ſçachant ne qui m'a amnené en ce lieu ne meſmes qui me peut auoir guery. Monſieur dit el le celuy qui vous aymę & prile beaucoup ,vous a icy amcné ne voulant que voſtre bataille print finpour autant que la perte de deux ſi brauescheualiers cult eſté beaucoup dommageable au monde."},{"instruction_id":920,"title":"oZWZA6BIz3UC","page":"7188","text":"Les parens de Lesbia faiſans ſemblant de vouloir iuſti fier leur fille la tirent à part & la coniu rent de leur dire ſi elle eſt coupable oui innocête de ce crime afin dela faire eua der ſi elle eſt complice du faict ſinon de la remettre à la luftice pour prouuer ſon innocence : Elle à qui la conſcience don noit vne forte geſne & la crainte de la mort vne plus grande tortureles ſupplie de la faire cacher fe confeſſant crimi. nelle."},{"instruction_id":921,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"7190","text":"En luitte de la creance que l'Empereur auoit cuë au pere il lui auoit donné vnecommiflion de quelque leuee de deniers,dont la ſomine eſtoit notable.Surl'auis qui fut donné à la MaieſtéIm periale,que Volfang mangeoittout & s'enalloit le grand chemin de l'hoſpitall'Empereur crai gnit que la desbauche ne portaſt ce icune hom me à faire le meſme de ſes deniersdeſquels il lui commanda derendre compte à vn de lesThreſo riers.Volfang ſurpris de cecommandement com me d'un eſclat defoudre,nefçeur que reſpondreſinon demander terme pour dreſſer ſon cahyer de raiſon.Ce que l'Empereur lui accordavolontierseſtant vne choſe de iuſtice ."},{"instruction_id":922,"title":"AbZnxSzGVV0C","page":"7199","text":"Il a trouvé tant de gloire à le ramaſſer qu'il s'en fera une en core plus grande à le porter. Ils ne purent s'em pêcher de rire de cet expédient ; & Ergafte en fourit lui-même le premier. Les autres bergers & bergères prenoient tant de płaifir à feur diſpute qu'ils appréhendoient d'en voir la fin& Coris auſſi bien qu'Aréliſe ne ſe preſſoient pas non plus de la terminer . Mais les deux paſteurs intéreſſés au prix les prièrent avec inſtance de porter leur jugement. Arélife s'en excufoit ſur ce que le différend étant furvenu à fon fujet Célémante pourroit avoir fa décifion pour fufpecte."},{"instruction_id":923,"title":"2xOYNuVfM6UC","page":"7208","text":"Ce que Damis ayant ſceu ie croy qu'il eſt tout reſolu de l’enleuer auff toft qu'il en aura la commodité ; Or c'eſt iem'affeure dequoy ils parloient cantoft en ſemble. La fin de cette hiſtoire auoit amené nos Bergers chez Clariceoù iis trouuerent Ti dée Cymante & quelques autres Bergers. Cependant la Nymphe & Clariceeftans en particuliers'entretindrent longtemps& donnerent loiſir à Syrene de paſſer dans vn iardin auec Clytée,Acāte,MearindeAſtile& tous ceux qui voulurent forțirmais iene veux pas qu'ils y entrēt que nous n'en voyós le tableau."},{"instruction_id":924,"title":"On6-T4-1dwIC","page":"7211","text":"Or vray eſt que au dict jour Saina Pierre ,le Duc auoit ordonné qu'enuiron fept heures en la nuia luy & ſa bataille partiroientà neuf heures apres ſon arrieregarde & eſtoit pour aller au village de Acqueſelleou on diſoit que les Gantois eſtoient bien lix 02 ou ſeptmille & tout ainſi que le mareſchal de l'oft du Duc faiſoit dire les ordonnancesqui luy eſtoient chargées de par or le Duc au Preuoft des mareſchaux pour le faict desviuresuu & au maiſtre de l'artillerie enſemble toutce qu'il failloit pour l'oft vint vn pourſuiuant nommé Pauillon lequel ap porta certaines nouuelles de la beſougne & de la deſtroulle 1 faicte ſur les Gantois deuant la ville de Hulſtainſicomme cy deflus auez ouy ."},{"instruction_id":925,"title":"uCBjYiEs1TQC","page":"7213","text":"Melinte a raiſon dit Epicharis: car la corde eſt toute preſte& ie vousapporteroisbien dequoy la tirer à vous. Toutefoisdit Melinte le haut de cette cheminée reſpond au haut de la tour : ſur le milieu de la nuit nouspourrions bien nous ayder l'vn l'autre & nous monter par là ; ie croy que nous pourrons nous fauuerpourucu ſeulement quel'on ne ſçache point que vous Toyez ſortic& que l'on n'enfermeperſonneicyau licu de vous : Il faudroit que vousallaſliez acheter yn batcau auec quelques autreshabitspour nous déguiſer& retour nant icy vous nous apporteriez cette corde deliée pour tirer l'autre à nous pardehors. le trouue cela dit Epicha. ris fort bien imaginé ; & pour faire en ſorte que l'on ne s'enquiere point de moy ny de vouspour cette nuitaufli toft que ie ſeray ſortie ce ſoir hors de cette chambrevous n'aurez qu'à fermer la porte aux verroux & l'on vous enfermera fans voir dedans ſi i'y ſuis. Cette reſolu rion eſtant ainſi priſe Epicharis auſſitoſtallaſe pournoir d'vn bateau de quelques habits & de la corde qu'elle auoit fait faire d'une groſſeur & d'vne longueur eſtran ge."},{"instruction_id":926,"title":"2xOYNuVfM6UC","page":"7216","text":"Cependant je ne veux pas interrompre le repos que vous allez prendre. Que dif-iereposie me trompela colere vous domine trop l'artifi. 3 1 ce d'Erafte à fait efleuer en voſtre ame vne · tempeſtequi ne ſe peutſi toſt appaiſer,& puis vos ämbrages l'excitent couſiours: La tai fon vous veut bien quelques fois deſabufermais vous la reiertez comme yne mauvaiſe conſeillere & la tenez fuſpecte d'incelligen ce auec Syrene."},{"instruction_id":927,"title":"-gZXAAAAcAAJ","page":"7217","text":"Mais ſa cauſe étoit trop importante pour l'abandonner ſans réplique. Il pria les ber gers de leur accorder encore un moment d'at tention . Je vous avoue leur dit-ilque Périnte vient de me ſurprendre; & quelquemauvaiſe opinion que je duſſe avoir de lui je ne m'attendois pas à tant d'audace . Il a eu raiſon de vous dire qu'on n'eſt guères méchant à demi & que l'on ne peut aſſurer les crimes que par les crimes : mais ce qu'il a cru vous dire pour ſa juſtification ne doit ſervir qu'à le confondre. Le menſonge étoit la ſeule voie qui lui fût utile pour ſe diſculper de nos malheurs."},{"instruction_id":928,"title":"56FTAAAAcAAJ","page":"7221","text":"Dans toutes les villes où ils arriventils se font baptiser de nouveauet outre ce qu'ils tirent de leurs par rainsils vont encore demander l'aumosne aux autres et deviennent riches comme des Juifsen disant qu'ils cessent d'estre Juifs. Fatio Cereto rouloitil y a longtempspar les terres du Papeavec plusieurs compagnons de sa gueuserieet n'ayant pas fait beaucoup de gainil s'en alla vers la Sicileet fit semblant d'estre Juif avec tous ceux qui le suivoient; de là il passa dans la Calabre et dans la Pouilledisant qu'il vou loit embrasser la foy chrestienneaprès avoir abjuré les erreurs du Judaïsme."},{"instruction_id":929,"title":"oF1CAAAAcAAJ","page":"7223","text":"Et pour faire preuve de plus d'inpieté Prevôtable on contraint iniquement les autres& incite à dire s'ils ſçavent quelque mauvais deportement de leur prochain afin que l'on l'acca ble pour s'engraiſſer à les dépenss'il a moyen de payer les ouvriers. Ainli pluſieurs ſont riches du mal heurdesautres deſquels jamais la faute n'eft cachéeou diminuée ou détournée mais multipliée abon« damment. Or nous ne ſommes plus au temps qu'on écoit ſauvé par la faute -je penſe que les bonnes gens qui geniiflent ſous la tyrannie des gros ſeront émus parcharité à bien eſtimer& verront en nos diſcours comme nous découyrons le tombeau de la verité. Epicarme."},{"instruction_id":930,"title":"EzeXgqfhMSkC","page":"7224","text":"Je vous demande ici vos ſoins. Faites faire tout ce que vous jugerez néceſſaire : vous ſçavez de quelle maniere je veux être ſervi. Je ne veux sien épargner dans cette occaſion & je veux que tout ſe ſente de ma magnificence & de inon amour. Agiſſez coin ne îi vous étiez encore ma femme : invitez les Dames que vous jugerez à propos & les recevez coinne vous l'entendrez. Quoique cette épreuve fût une des plus rigoureuſes à laquelle un caur tendre pouvoit être expoſé Griſeledis répondit fans balancer qu'elle alloit ſans retardement exécu . ter ſes ordres. En effet elle entra dans le Palais d'où elle ne venoit pour ainſi dire que de ſortir & faiſant l'office de la moindre ſervante elle netoya elle -même mit les choſes dans l'état où elles de . voient être donna ordre à la cuiline fit inviter aux nôces de la part du Prince toutes les."},{"instruction_id":931,"title":"AbZnxSzGVV0C","page":"7231","text":"Les Caldéens à qui je communiquai ce ſonge & dont vous ſavez quelle eſt la ſcience dans ces matières & leur expérience à deviner par . là l'avenir me dirent que ce tronc d'arbre que j'a vois vû couché par tcrre fignifioit quelque grand perſonnage que j'aurois fait mourir ; & que le rejeton dont l'ombre étouffoit tous mes arbres vouloit dire que fa poftérité feroit périr la mienne. Il me femble en effet qu'il eſt ce jeune arbre que j'ai tranſplanté parmi les miens quand je l'ai dérobé à ſa propre mai fon en le mettant dans votre famille & au près de mon fils dont je vous ai confié l'édu . cation."},{"instruction_id":932,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"7234","text":"Ne me demandez donc point Soſiclece que i'ay voulu qu'elle creuftquand ie luy ay aduoiié que i’aymois car ie n'en (çay rien moy-meſine : mais ie fçay bien qu'à moins que d'etre Roy iil y a de la folie à s'obſtiner d'aymer l'incomparable Pal mis. Cependant quoy que ie ne ſçache pas ſeu lement ſi ie ſuis fils d'un homme libre ie l'aime& ie l'aimeray eternellement: & ie ne puis mef me ſouffrir que le Prince Artefilas en ſoit amou reux. Comme les choſes eſtoient en cét eſtat il arriua à Sardis vne augmentation de belle & agreable Compagnie : car le Prince Abradate ſe cond fils du Roy de la Suſiane qui regnoit alors& fils d'vne Sour de Creſus que ce Roy auoit 2 épouſéey vint: & en meſme tempslabelle Pan thée fille du Prince de Claſomene Vaſſal de Cre ſus vint aufli demeurer à la Cour de Lydieauec > le Prince ſon Pere : de ſorte que l'on renouuella tous les diuertiflemens à leur arriuée."},{"instruction_id":933,"title":"2xOYNuVfM6UC","page":"7239","text":"Carite luy fit en tendre ſans dire mot qu'elle en feroit bien ayſe;ce qu'elle faiſoit à deffein pource qu'e ſtant bien certaine que cer eſcrit s'adreſſoità elle,il euſt femblé qu'elle euft conſenty d'en receuoir de luy ſi elle luy euft ouuertement permis. Il fut veu fous yn berceau de ſon iar din d'où ils paſſerent dans les parterres ou l'Oracle de Meriandre ( c'eſt ainſi que nous appelleronsdoreſnauant Tenebe.) les atten dant il trouua moyen de s'eſcarter auec elle & luy dire ſon inuention qu'elle trouua la meilleure du monde."},{"instruction_id":934,"title":"9ok2AgvqHK0C","page":"7241","text":"Si bien qu'il ſe mit en tête que ce pourroit étre ſa femme. Le bon hommequi étoit ſur l'âgeſavoit bien que la Femme avoic quelque ſujet de ſe plaindre& qu'il n'é toit pas en pouvoir de la ſatisfaire. 11 n'ignoroit pas qu'une femme dans cet é.. tat eſt ſujette à fe pourvoir ailleurs . Enfia il ſe douta fortque le Galant n'aprît la Science à ſes dépens. Il reſolur donc de leſuivre de loin aprés l'avoir averti de s'en aller par le plus courschemin chez la Maîtrelle . Camille de ſon côté s'arme: d'une côte de maille avec l'épée & le poignard pour ſedéfendre. Ce Galant ne fut pas fi tôt à la porte du jardin qu'on le fic enrrer. La Dame lereceur à brasouverts & lui donna des marques indubitables de la ſincerité de fon affection."},{"instruction_id":935,"title":"McxNAAAAcAAJ","page":"7243","text":"Souvenez vous bien de cela frippon & l'écriveztantoſt dans voſtre re ccuil. Voila qui eſt fort plaiſant ce dis -je en riant ; car depuis qu'il eſtoit amoureux j'eſtois devenu aufli grand maitre que luy : puis aprez voyant ſon étude ouverte j'entraydedans tout d'un ſaut. Qu'allezvous faire la dedans me disil ? Je vay cbercher voftre Ovide Domine luy 1.epondis-je. Il eſt au coin de mes tablettes Iepliqua-t-il."},{"instruction_id":936,"title":"dbhmAAAAcAAJ","page":"7255","text":"Ces derniers mots furent ſuivis d'un ſoûpir qui fit con elle luy ou noiſtre que cét Inconnu ne luy e léclara qu'eleo ſtoit pas indiférent & quoy que ois au Mar ſa Couſine luy fiſt eſpérer qu'elles le déplaiſir pourroient le rencontrer à quel cr en fai elles avoient qu'autre Balcela ne luy donnoit qu'une foible conſolation. Elles ſe r parloit fi trouverent à tous les divertiſſemens mous jamiaeirs qui ſe firent à Génes pendant le n Caval reſte du Carnayal."},{"instruction_id":937,"title":"jSCVXaiKDT0C","page":"7269","text":"Voila cher cæur les defits inhumains que faiſoit contre toi un amour defeſpéré.. Heureux mille fois le jour qui t'a porté à me tirer d'erreur. Je lis cette charmante let tre à tous momens & je la baiſe avec une joye inconcevable .. Jugez . après cela li je deſire de vous voir & fi vous avez raiſon de m'accuſer d'indifférence. Non ſans doute & vos charmes ont tant d'empire ſur moi que vous ſerez toûjours la . maîtreſſe de mon caur."},{"instruction_id":938,"title":"QRk6AAAAcAAJ","page":"7272","text":"Deliuce moy de ces Cocfaires luy dicit quand reſtois fille vne femme meiugea & maitenant que icfais garçon va hoınıne me veur iuger ; qui cecgeeft au pre. iudice de l'Amourqui eft Roy :de mon ame. & de Pan qui eſt Roy de moncorps & de mes biens. Hircan voyanc que Lyús eſtait forc en gerne comipanda a tous ceux qui eſtoieac la de la laiſ. ſer en libeccé."},{"instruction_id":939,"title":"AbZnxSzGVV0C","page":"7275","text":"Tous ſavoient ma naiſſance mais pas un n'étoit inftruit de mon ſexe. Je me déterminois preſque à le leur découvrir n'ayant plus pour cela ce me ſembloit d'inconvenient à crain dre. Je me figurois au contraire que quand ils ſauroient que j'étois leur prince cet état mo donneroit plus d'autorité & leur inſpireroit plus de courage & d'affection pour me défen dre."},{"instruction_id":940,"title":"lbIPAAAAQAAJ","page":"7278","text":"Ils s'aviſerentne pouvans faire autre choſe contre luyd'aller chercher la vefve de ce nommé Laçourqui avoit eſté tué dans le ren contre dont ie vous ay parlé & de ſe ſervir d'elle pour le pourſuivre. Ils luy donnerent de l'argent tant qu'elle en voulut & l'obligerent de preſenter une Requeſte par laquelle elle de manda qu'il luy fut permis de faire in former nouvellement."},{"instruction_id":941,"title":"SIVgAAAAcAAJ","page":"7284","text":"Le repasfini le Seigneur pria le Pere de s'aprocher du feu ou ſa femmefes Enfans & ſes Damoyſelles eſtoient desja le bon Pere auroit bien voulu fe diſpenſer d'aller là : acauſe que ſa Carpe ſe remiioit fansceſſe ;il fallut pourtant faire ce dont on le prioit : de forte que s'eſtant aſſis la Carpe fautilloit& fe remuoit fi fort qu'elle luy faiſoit lever l'habit. ll taſcha pluſieurs fois de couvrir de la main ſon larrecinmais tant plus il preſſoit tant plus le Poiſſon ſe remuoitde forte que les Demoyſelles ne pouvant pas tenir le rire fe regardoient les unes les autres & firent tant de grimaces que le Gentilhomme voulut en ſçavoir la raiſon ce qu'elles n'oſoient faire."},{"instruction_id":942,"title":"f2Ig_ytFflIC","page":"7300","text":"Il ne vit perſonne au rendés. vousl'heure paſſoirdéja ; mais aprés avoir fait un peu de bruit il y attira l'eſclave qui mouroit d'impatience de le voir arriver ; parceque la Sultane en eſtoit en peine& s'étoit couchée melancholie fur fon liet de croyant que puiſqu'Albirond tardoit 'tant 10 à venir il n'avoit pas peu reuſſir 21 dans ſon entrepriſe."},{"instruction_id":943,"title":"wIRCAAAAcAAJ","page":"7301","text":"Son ambition comme j'ai dit étoit ſans meſure ; & c'eſt lui que quelques Hiſtoriens Eſpagnols pré tendent avoir euces correſpondances avec lesMau : res pour les engagerà faire la deſcente qu'ils firentmais qui leur réuſſit fort mal. . Quoi qu'il en ſoirl'indolence de fes Oncles & la grande jeuneſſe de ſes Couſinsqui n'étoient alors encore que des En. fans l'animant à pouſſer ſa Fortune au lieu de le rebuter il prit une conduite toute differente & for éloignée de celle de ſes Parens. Il yînt aprés le Cou. ronnement de Vamba tout droit à Tolede : Il lui fit aſlidûment fa Cour ;‫ ز‬il ſe rendit complaiſant : If fit briller fon merite par tout ce qu'ilavoit de plus engageant : Enfinil s'en fit aimer & devint en peu detems une eſpece de Favori."},{"instruction_id":944,"title":"NMw5AAAAcAAJ","page":"7305","text":"Beronte ; il n'eſt rien de fi injuſte que le duelny rien de fi jufte que Dieu : garde toy de l'un & prie l'autre pour mon ame; car il ne faut plus faire eſtat de mon corps. Et avec ce dernier mot il rendit l'eſprit laiſ fant Beronte & Leon non moins eftonnez de fa mort que de celle de Cloridan & du puif. fant de mon deLyſandre,qui le ſortoit ſi heu reuſement victorieux detoutes ſes avantu res. Dieu voulut alors prolonger la vie de Chriſante& permettreque Beronte & Leon ſe rencontraſſent à fa fin & Iceuffent de fa propre bouche l'hiſtoire de ce umbat affin que la vertu de Lyfandre fuft reſmoignée par ceux là meſmes qui en eſtoientles plus en vieux."},{"instruction_id":945,"title":"f2Ig_ytFflIC","page":"7308","text":"Il ne voulut pas l'entretenir davantage pourne pas donner du foupçon aux gardes qui ſe formaliſent de rien & pren nent facilement de l'ombrage. Al phonſe ſe retira comme cela& Al birond prit le chemin de la Ville où il ſe diſpoſa toute l'appresdiſnée au triomphe qu'on luy preparoit pour ant le ſoir."},{"instruction_id":946,"title":"s_47AAAAcAAJ","page":"7315","text":"Adonc ayant prinscongé elle fen vint en la chambreſi joyeuſe qu'elle ne celfa tant quelle eut trouué Artade pour lay dire ce qui fen fuit . Ha ina fæurque Dieu mra bien aidee ayant pourueu à la grăde faute que i’ay cómiſe: ſçauez vous pas quel grand Prince eſt mon amy Iulian ? Quand donc il fen retournera cherchons le moyen de parler à luy."},{"instruction_id":947,"title":"mfFMZJsWgtkC","page":"7320","text":"Sil'on n'eut combattu pour l'Amele Duel finiſſoit à cette heure-là& l'Ecof fuis pouvoit ſe diſpoſer à ſon retour ; Mais les Peres tenoient pour honteuſe la victoire qui auroit ſeulement fait lever le fiege. Le Religieux Chrêcien doit eſtre prompt à foûtenir les affauts : & la ſeule deffence n'eſt qu'une petite partie de la gloire. Ils changerent doncd'armes & debatterie ."},{"instruction_id":948,"title":"V3MVAAAAQAAJ","page":"7326","text":"Ce Miniſtre apprenant le fuccezde ſon voyage par. sit en même tems de Con Palaispour aller lui-même examiner le priſonnier & comme il nedouroit point que ce ne 1 fur le marchand aux bijoux dont il n'avoit point oui parler depuis ce qui auroit dû être neanmoins fi ç'eût été Veritablement un marchand puifau'il avoir à recevoir de lui le prix de la bou. riqueil entra à l'Hôtel d'Elboeuf qui étoit ſur ſon chemin . Madame d'El. bout qui ne ſe plaiſoit point à ſes vifi tes fut ſurpriſe de le voir mais elle le fut bien davantage sudiſcours qu'il lui . tint."},{"instruction_id":949,"title":"0DfyVWOzQBcC","page":"7342","text":"Apres l'accouchemet de la Côteſſe Niuarie,bié qu'elle fut foible elle forti fia ſon eſpoir ,s’oſant promettre qu'elle eſpouſeroit le Prince Seniſmótduquel elle auoit eu & auquel elle auoitdốné vnſi precieuxgage deſon amour& craignāt que ceſte faute ne fuſt publiceauant le mariage implora de luy l'execution de ce dernier remede pour couuir ſon honneur de ce manteauEn quelle péſee penſez-vous que fut lors ce Prin ce:Vne extreme apprehenfion ſe ioignit à ſon a mourcar il craignoit que ceſte honte ne fut mani feſtee à tousapprehendoit que l'enfant nouuelle mét né feit mourir la reputation de fa mere& s'il ne ſe vouloit point marier. Niuarie qui n'auoit ſenty que comme en paſſant& à demy morte ce plaiſir qui la feit deuenir femme eſtoit toute de feu& ceft embraſement deuenoit encor plus grád à cauſe du peu d'eau qu'on y auoit reſpandu."},{"instruction_id":950,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"7349","text":"Pendant qu'Heracleon parloit Traſeas ſe trouuoit eſtrangement embarraflé ; car il voyoit bien veu la maniere dont ilaffirmoit ce qu'il luy diſoit qu'il ſçauoit la choſe auec certitude : de ſorte que la crainte s'emparant de ſon eſprit il n'eſtoit pasen eſtat de raiſonner fort iufte. Il voyoit bien encore qu'Heracleon ſçauoit que Seſoitris n'eſtoit pas Fils d'Amaſis ; mais il ne Içauoit pas ſi Heracleon ſçauoit qu'il fuft Fils d’Apriez. Il iugeoit pourtant qu'il l'ignoroit: s'imagnant que s'il en euſt Içeu quelque choſeil eufteſtě impoiſible qu'il ne luy eneuſtrien dit.De ſorte que neneſçachant que faire;apres auoir bien examiné la choſe en luy mer me il ſe reſolut d'auoüer à Heracleon que Ti."},{"instruction_id":951,"title":"2GRBAAAAcAAJ","page":"7363","text":"Le Roi féjourna'is jour's à Burgosparce qu'il étoit fort enfumé ; cependant la Reine s'avançoit à petites journées : Elle lui écrivic là pluſieurs fo:s& illui fieréponſe. SaMajelte for obligée de luienvoyer demander la permiffion de manger en public&de monter quelque fois à Cheval : car ces deur tersibles gensle Marquis d'Aftorgas & la Camare ra Majorne voulurent jamais y confen . ex iir qu'ils n'en cuſlept reçu un 'Ordre prés. Il l'accorda fort volodciers à la Reine ; & elle lui envoya' en cefica dire Montre de Diamans,& tire Cravante avec un Noud couleur de Feu. ' li mit d'abord la Cravatte & fit donnercinq cens Piltol. les au Gentilhomme qui lui avoit apporté ccPrelen ."},{"instruction_id":952,"title":"oF1CAAAAcAAJ","page":"7375","text":"Jan il nous faiſoit beau voir & bon ouyr & ſi étoit choſe meilleure de regarder les flaccons en état : que vous appren drez ici de bonnes doctrinesles fots qui viennent fe mettre en état ſe laiſſent enveloper& puis on les gâte. Je vous prie Ôtezmoy ces bouteillesd'autant qu'el les ſont ſujettes à être callées affez de bons flac cons pour y trouver par leur moyen la verité comme fit Democrite qui la trouva au fonds du puits . Le Roi avoit fait faire un puitsqui répon doit à une vieille carriére où Democrite alloit Tou . vent ſe rafraîchir. En ce puits on rafraichifloit le vin du Roi Democrite s'en apperçut & alla avait que d'être aveugle joliment prendre le bon vin giſant en Aaccons dans l'eau du puits & trouva que c'étoit l'a verité que le vin valloit mieux que l'eau."},{"instruction_id":953,"title":"Dl1oAAAAcAAJ","page":"7378","text":"Perſonne n'auoit honte des armies & afin meſme que ceux qui s'eſtoient rebellez contre le Prince fuſſent furieux par quelque conſentement de la Pieré les diſcours publics de quel ques Miniſtres ſacrez quela memoire des. bien faits deuoit rendre plus affectionnez au Roy eurent le credit de perſuader SI à pluſieursqu'ils faiſoient vn grand ſer uice à Dieu d'entretenir la rebellion & que c'eſtoit vn acte de ſainteté de broüil. ler en forte les affairesqu'on obeïſt moins au Prince qu'à l'ennemyqu'on auoit appelle dedans le Royaume ."},{"instruction_id":954,"title":"NMw5AAAAcAAJ","page":"7386","text":"Vous eftesmeilleurchevalierquefidelle amant,en ce temps icy que c'est une galanterieentre les plus braves de ſe jouerde l'amour des dames: & m'avez bien fait voir autrefois la vivacité de voſtre eſprit: mais je ne l'avois jamais di bien reconnuequ'en cette occaſion où vous ne máquez point de belles parolles & de bon nes raiſonspour le moins en apparencepour colorer une fi mauvaiſe cauſe. Ie ſuis marrie que vous n'en ayez encore de meilleurespour avoir moinsd'occaſion de me plaindre& plusde ſujet de vous pardonner : mais une telle offenſe ne ſe juſtifie pas ſi facilement qu'elle ſe commet."},{"instruction_id":955,"title":"-j4-NzQhQigC","page":"7402","text":"Quels bons conſeils a t ello jamais receus ou donnez ? Quels chatimens peutelle craindre ? Et enfin que ne merite t -elle pas ? Sije voulois entrer dans le detait 'des louanges qui luy font deuës ne vous di roisje pas que c'eſt elle quifournit de matiere aux ſcandales ? Qu'elle alimente la cruauté des Tyrans qu'elle abreuve les bourreaux de fang bu main ?"},{"instruction_id":956,"title":"DAtBAAAAcAAJ","page":"7405","text":"Ainſi il eſt plus clair que le jour quequand l'Apôtre S. Jean depofa du Sacerdoce le Pre ve faiſeur de Romansil lui interdit non -ſeu lement le pouvoir de dire la Meſſe mais mê $1 me qu'il lui Ûta fon Benefice & le deftitua à perpetuité du rang d'honneur qu'il tenoit dans l'Aſie: par où on peut juger comment il auroit traité Mr. de Cambray dont le Telemaque eft certainement un Roman tout autrement fabu . leux & plein de menſongesque celui des mi racles pretendus& des faits merveilleux de S."},{"instruction_id":957,"title":"h8otAAAAMAAJ","page":"7406","text":"Mais en lieu de ſe humillier & recongnoiſtre l'impoſſibilité de noſtre chair qui fans l'ayde de Dieu ne peult faire que peché voulant par elle meſmes & par ſes larmes ſatisfaire au paſſé & par ſa prudence eviter le mal de l'advenirdonnant tousjours l'excuſe de ſon peché à l'occaſion & non à la malice à laquelle n'y a remede que la grace de Dieu penſa de faire choſe par quoy à l'advenir ne ſçauroit plus tumber en tel inconvenient. Et comme s'il n'y avoyt que une eſpece de peché à damner la perſonne miſt toutes ſes forces à eviter ceftuy là feul."},{"instruction_id":958,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"7409","text":"Ilmenie ayant ceſſé de parler laiſſa Panthée auec beaucoup de fatisfaction de fon eſprit : cet te fage Reine diſant fortobligeamment ( apres l'auoir remerciée de la peine qu'elle auoit euë,à luy aprendrece qui eſtoit arriue à Cleonice q) u'el leeſtoit auſſi digne d'eſtre ſon Amieque Ligda mis l'eſtoit d'eſtre ſon Amant."},{"instruction_id":959,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"7442","text":"Cependant l'Amour qui ne fait faire que des actions heroïques,aux cours qui en ſont polledez: fit que Cyrus & le Roy d'Aſſirie ne pouuant ſe re ſoudre à marcher ſilentemēt auec tantde mondeprirent ſeulement cent Cheuaux: Cyrus comman dant abſolument au reſte de ſes gensd'attendre de ſes nouuelles en ce lieulà& de garder le Pontde peur qu'Abradate ne s'en ſaiſilts'il aprenoit . qu'ils fuffent allez apresMandane."},{"instruction_id":960,"title":"-gZXAAAAcAAJ","page":"7476","text":"Mais pourſuis ta carrière ; & trois de tes journées Vont à tout l'univers donner plus de clarté Que n'a fait le ſoleil depuis trois mille années .. Quoique ces vers parlaffent de la création de la luinière plus conformément à l'opinion de Moïſe dont Tarſis avoit lu les livres que felon celle des Grecs qui n'en déterminent pas la manière ni depuis quand le monde eſt fait ; Eraſiſtrate à qui cette doctrine n'étoit pas étrants gère trouva cette pièce ſi fort à ſon gré & fi obligeante qu'encore qu'il fût à la veille de fon départ il ne voulut pas partir de Tempe fans en voir l'auteur & il le vint trouver à Calm lioureen la maiſon de Leucippe que Tarlislu ."},{"instruction_id":961,"title":"OB9aAAAAcAAJ","page":"7481","text":"Cet Amant ayant reçû cette lettre en eut beau coup de joye & alla trouver la De moiſelle. Elle lui conta la choſe comme elle s'étoit paſſée & ils en rirent extrêmement . Cependantla lettre qu'elle avoit écrite au Baron lui avoit donnétant d'amour que s'imaginant qu'elleen avoit pour lui il l'importunoit con tinuellement de fa paſſion . Made moiſelle de Saint Hilaire qui n'y prenoit plus de plaiſir depuis le rapel de ſon Amant lui fit connoître que fes affiduitez ne lui plaiſoient pas. Le Baron qui croyoit que ce qu'elle difoit n'étoit que pour rire traitoit cela de bagatelle & vouloit toûjours continuer de la voir."},{"instruction_id":962,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"7485","text":"Toute la ville fut auſſi toſt abbreuuee de ceſte affection& chaſcun en parloit ſelon ſon aduis. Les vns excuſoient la ieuneſleles autres accuſoient ſon peu de iuge ment & ceux qui auoient des filles nubiles crioientà la tyrannie. Les meres cachoient leurs filles àla façon des poules,quiretirent leurs poff lins fous leurs aifles quand elles apperçoiuent le milan. Tant y a que Cteſiphon perdit beaucoup de pas inutilementexpoſant ſa reputation au pil lage des langues . Au contraire celle d'Heraclee s'elleua iuſques aux eftoiles quand on [ceut qu'el le & fa mere s'oppoſoient fi genereuſement aux delleins du Marquis . Lequel ne pouuant acquerir ce qu'il pourchaſſoit que par rule,eut recours à la trahiſonde ceſte parente chez laquelle Heraclee alloit quelquefois faire ſon ouurage auec les filles de celle qui la vendoit.Ceſte malheureuſe femme promit à Ctefiphion de le mettre ſeul auec ceſte 3 fille,lui laiſſant le ſurplus à traitter."},{"instruction_id":963,"title":"oF1CAAAAcAAJ","page":"7494","text":"Cela étoit fort delicat nous n'avions garde d'avoir mal au ventre. Ils ne nous traitérent pas comme le mer cier de Loches faiſoit la femme : fa mere lui dit mon ami traitez la bien doucement : Vrament it le faiſoitil lui bailloit des ouffemensainſi les fą. ges femmes l'entendentquand elles diſent aux pré mieres groſſes des autres : conſolez -vousma mie il en forrira plus doucement qu'il n'y a entré . nous fûmes bien arrivez auprés de la bonne eau d'El pagne: vrament fi jamais je refaisma Coſmographieje ferai relle deſcription de ce paislà que l'on croi ra aiſément que les peuples y ſont enragez."},{"instruction_id":964,"title":"0DfyVWOzQBcC","page":"7515","text":"Ch. Vne femme deſguiſée vint dire de maunaiſes efauſſes nouuelles au Roy Chriſante lequel mit enqueste pluſieurs Cheualiers apres les Princes Chriferionte ó Garimarte.page 1 49. Ch.4.1monda le traisfre có de laya,oncle de LyParie Apres la mort de ce Nepueu ayār enleuéſa vefuefes filles& ſes fæurs futſurpris &puny & les Dames deliurées par l'induſtrie & diligence des Princes Chriferionte & Garimantepage 1 52. Ch. Le Cheualier Boriſſan recontra les Princes Chrifer :õte Garimantequi luy dirent la liber té des Damesſesparentes lamort d'Imondas le deſloyale du rencontre de Boriſpan contre deux Cheualiers.page 157. Ch. Des eſtranges & admirables aduentures qui fisruindrent aux Princes Chriferionte & Gari mante dans une phe.page 160. Ch."},{"instruction_id":965,"title":"DAtBAAAAcAAJ","page":"7519","text":"Ac. Scrutatur avidus manibus uncis lumina : Sø. Radice ab imâ funditus vulſos fimul Evoluit orbes. Haret in vacuo manus : Et fixa penitus unguibus lacerat cavo. Alie receffus luminum & inanes finus. Dymas dans l'Oedipe de Corneille raconte Corn.. auſſiavecquelle fureur ce malheureux Prince Alt. se s'arracha lui-même les yeux. Sc. Commençons à mourir avant qu'ils nous l'or donnent Qu’ainſi que mes forfaits mes ſuplices éton nent. Ne voyons plus le Ciel aprés fa cruauté Pour nous vanger de lui dedätgnons la clarté."},{"instruction_id":966,"title":"b8_5fKTBsW4C","page":"7521","text":"Em. pedocles. Vous n'avez pas dit commeon dit Mon ſieur en Moine ? Notez que ceux qui parlent tant de friponneries d'un étatdoivent en êtreen avoir été ou les avoir trop frequentez : j'écois vragnant en Savoye où j'écoutois parler à lon Alteſſe& moi à Rome où j'oyois ſupplier la Sainteté & moi en Enferoù j'oyois dire la diablerie. Et moi chez nôtre Archevêque où l'on baiſoit les mains de fon Archiepiſco perie ;i & il répondit à ſon Soufra gant j'honore vôtre Epiſcopterie ; & à un Chanoi. neje me recommande à votre Chanoinerie; je vo yois un mignon qui parloit à un Juriſconſulte & lui diſoitcommentle porte vôtre Conſeillerie ,auſſi la Conſeillerie lui avoit donné à diner. Comme la Majeſté luiavoit donné la lettrerie j'ai penſé dire ſa ladrie ſoient ſauvez les jumens. Nous ſommes je dis vousautres de grands ſots je ne pensais pas que cette femme eût la tête fi fauſſe de taper ainſi 1on pauvre maître de Docteur. Textor. Je vous prie parlcz bas & ne vous mariez point de peur d'être cocuinais je me trompe ; j'oi ce beau Procureur qui en parle ileſt marié il eſt heureux -fa femme eft grol je ; elle accouchera . Simler. Parlez ſobrement des femmes."},{"instruction_id":967,"title":"hGSicAVlg_oC","page":"7523","text":"Quelques jours après il venoit de Vances & ayant bon appétit il demanda à ſouper à fa fem me qui lui dit ouimon ami i s'en va prêt; & que me donneras -tu na fille ? Je ſçai bien ce que je lui cuffe fait pour n'avoir point de ces harnois -là. Et dites je vous prie & quoi ?"},{"instruction_id":968,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"7538","text":"Encore e deuant que qu de de ſe dire Adieu ils re nouaffent par mille & mille fermens les promeſ fes qu'ils auoient fi folennellement eſcrittesiu rees& trop licentieuſement cachettees les vents emporterent tous ces diſcours & le ciel ſe moc qua de toutes ces affeurancesMiſon s'en va dans ſon preſide auec vne fucille ſignee de la main d'v ne fille ſans ſonger que le moindre ſouffle la pourroit emporter.Les gages precieux de ſon hó neſteré,dontelle l'auoit rendudepoſitaire,luiper fuadoient qu'elle ne logeroit iamais ſes affections ; en vn autre lieu : mais il en auint tout au rebours . de ſes penſees."},{"instruction_id":969,"title":"EzeXgqfhMSkC","page":"7539","text":"La belle n'eut pas plutôt l'argent que la tendreſfe conimença à diminuer. Salabet qui pouvoit à toute heure entrer chez elle étoit bienheureux d'y être reçû de ſept fois une ſanscompter qu'on ne lui faiſoit ni le mê . me viſage ni les mêmes careſſes ni la même chere qu'auparavant. Un mois étant paſſé au -delà du terme qu'on avoit pris pour le payer Salabet demanda ſon argent& ne reçut que des paroles. Ce fut alors qu'il connut la malice de cette femme& ſa propre im prudence ; mais comme il n'avoit d'autres preuves que fa bonne foiqui devoit lui être fort ſuſpecte il n'oſa s'en plaindre à perſonne,parce qu'on l'avoit averti d'avance & qu'il n'en avoit pas profité."},{"instruction_id":970,"title":"EzeXgqfhMSkC","page":"7548","text":"Le inari las enfin de tant de fatigues inutiles demanda un jour à ſa femme avec un viſage chagrin ce qu'elle avoit dit à ſon Confef ſeur. La belle répondit qu'elle n'étoit pas obligée de de lui dire. Perfide lui dit-il alors d'un air qui mar quoit le déſordre de ſon cour je le ſçais en dépit de toi ; mais je veux ſçavoir de plus quel Prêtre cou che avec toiou je te couperai la gorge. Eft -il poſli ble dit alors la belle en ſouriantqu'un homme ſage ſe laiſſe ainſi mener par une femme ? La jalou fic eſt une ſorte paſion qui fait bien faire de faux pas. Je vous ai dit encore que quand ce Prêtre vouloit venir coucher avec moi il n'y avoit point de porte qui lui fût fermée. Cela a-t il beſoin d'explication ? Les portes vous ſont -elles fermées quand vous voulez venir où je ſuis ?"},{"instruction_id":971,"title":"AbZnxSzGVV0C","page":"7557","text":"Voilà fage Bergère en abrégé quelle eſt l'image de ma deſtinée & de mes infortunes : en voici le détail. Il y a quelques Olympiades qu'Eriante reine de Lesbos étant morte à My tilene capitale de l'Ille les peuples furenr fi mal ſatisfaits de fon gouvernement qu'ils firent un décret après fa mort en haine de ſa mé moire par lequel ils arrêtèrent que le royaume ne ſeroit plus régi par des femmes & qu'elles feroient à jamais exclufes du gouvernement . Il eſt vrai que ce décret ne fut pas accompagné de tout ce qu'il auroit fallu pour le rendre irrévo cable parce que les deux plusproches héritiers de la couronne n'y voulurent point confentir ni le ſigner l'un & l'autre n'ayant alors pour enfans que chacun une fille."},{"instruction_id":972,"title":"QRk6AAAAcAAJ","page":"7565","text":"Sur cette reſolution Lyſis prir congé de Claria mond pour s'en aller chez ſon hoſte: Carmelin qui eſtoit de retour y audit defia ſerré ſon trou peau & fongeoit à la cuiſine qui eſtoit fort maigre & fort froide. Apres vn ſobre ſoupéchacun s'en alla coucher,maisle trifte Lyfis ne put dormir.Il ne faiſoit autre choſe que repeter les paroles die Charité. Il dit à ſon valet qu'elles luy cauſoient vne affi& ion pire que la mort: Il y a bien dequoy ſe falcher reſpondit Carmelin . Ne luy obeyſ fons point en cecy puis qu'elle ne le veut pas . Helas!"},{"instruction_id":973,"title":"4V_2ecjsRTEC","page":"7567","text":"Mais tous ces tîtres & epitetes n'aprochent en rien de l'infinité des elegans& des nouueausque châque iour iuuente 8 compoſe la diſcrete Pocfie. Elle recelle les defauts & découure les graces. Elle furinonte la rebelliondes plus ſeueres adoucit les ſuperbes prononceles plus bellesparoles d'Amour; formeles plaintes & reuele les affections; rend les beaus éfers celebres ; ſubriliſe les plus groſſiers;ordonne ce qui eſt fansordre;éueille les negligens ; ramentoir les ſeruices ; demande les re compenſes ; lamente les outrages ; eſtime les faueurs; fais pleurer & rire,craindre & eſperer; altereapaiſe,& en fin par vn moyen occulteelle infuſe dans les amestantolt la triſteſſe& tantoſt l'alegreffe. Aus ſérieus diſcours;aus celebres aſſembleesqui eſtce qui propo ſe mieus,qui diſcourt ,ou conſeille ?"},{"instruction_id":974,"title":"H3sfUXpI9TEC","page":"7570","text":"Cette Hiſtoire ayant trouué pla ce dans la Cour Saincte ie pouuois per dre le courage d'en parler : Toutesfois comme i'ay appris que ſon Traducteur Anglois en auoit retranché cette Partiei'ay creu que les Eſtrangers auoient en core peur de la Pucelle d'ORLEANS OU qu'ils n'eſtoit pas toutà fait perſuadez ſur fon Innocence. Cette conſideration auec beaucoup d'autresm'a porté à rechercher ſa iuſtification& l'ayant trouuéſon me rite m'a inſpiré de ramaffer ce que plus de cent Autheurs m'en ont appris;afin de vous offrir ces exemple incomparable ſur tout autre."},{"instruction_id":975,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"7575","text":"Rien n'eſt à comparer à l'honneur c'eſt la pru nelle de l'ail qui ne ſe peut toucher ſans va grand reſſentiment. Pour femer de la diſcorde entre ces deux familles il y ietta cette pommepourrie cerces au dedans,mais qui paroiſſoit do rée au dehorsIl fit en ſorte par diuerſes fois de les faire venir en la ville où eſtoit ſa reſidence ordinaire tantoſt pour prendre leur auis ſur des occurrences qui regardoient le bien de la Pro uince tantoſt pour les employer en des appointe mens de querelles importantes."},{"instruction_id":976,"title":"EzeXgqfhMSkC","page":"7582","text":"Ces let tres étoient preſſantes & Titus étoit réſolu de par tir ſans retardement & d'emmener Sophronie ; ce qui ne ſe devoit & ne ſe pouvoit faire ſans lui décla rer l'état des choſes. Il fut donc conclu de lui dire comment le tout s'étoit paſſé. La belle n'en pouvoit d'abord rien croire ; mais Titus l'en convainquit par > tant de particularités ſecrettesqu'elle en demeura fort étonnée. Après avoir bien pleuré & fait bien des plaintes de la piéce qu'elle prétendoit que Giſippe * lui avoit faite elle alla trouver ſon pere & fa mere à 3 qui elle conta ſon avanture. Les parens furent enſui 3 se informés de la tromperie & tout le monde en eut beaucoup de chagrin. Les parens mêmes de Gilippe en furent fort ſcandaliſés. Grandes broüilleries de part & d'autre dont Gilippe étoit la victime. Les parens de Sophronie comme les plus intéreſſésfai foient auſſi le plus grand bruit & diſoientque Gi ſippe étoit non ſeulement condamnable mais di gue d'une trèsrigoureuſe peine. Gilippe de fon coté Tome II."},{"instruction_id":977,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"7583","text":"Qu'eſt-il beſoin de plus long diſcours ? Ayant repris vn bon & entier iu gement,il demanda aufli toft d'eftre remis dans le lein de l'Egliſe Catholiquedans lequel il vouloic mourir. Et commele Preſtre luy dit qu'avant que de l'y recevoir il falloit qu'il abiuraſt l'herelie : Helasdit ilcomme voulez-vous que i'abiure vne creance que ie ne ſceus& queic n'eus iamais,ayant eſté caiollé & pipé par les attraits d'vnc femmeou pluſtoſt d'vn demon qui en auoit la forme? Nonic ne fus iamais Huguenot. Neantınoins puis que i'ay eſté fi mal-heureux que de le feindre& de quitter ,mais en apparence ſeulementma Religion : ie proteſte deuant Dieu ayant l'ame ſur les leures & preſt de comparoiſtre deuant le thrône de la miſericorde que ie renonce à toutes les opinionscontraires à la foy CatholiqueApo ftolique & Romaineen laquelle i'ay touſiours vécu& en laquelle ie veux mourir. Il fic protefta tions ſolennelles en preſence de pluſieurs Reli gionnaires qui couchez de ſon zele & de fa con Itance ne diſoient pas ce qu'ils en penſoient."},{"instruction_id":978,"title":"6gk6AAAAcAAJ","page":"7584","text":"Il eſt vrai que l'Empe reur avoit au autre but pour faire refuſer à ſon Ambaſſadeur de conſentirà la Paix ; mais toûjours celui que je viens de vous raporter en étoit le pretexte ; mais pre texte tel qu'il retarda abſolument la Paix. Car comment rendre tout les eſclaves François qui avoient été achetés par des particuliers& qui par conſequent étoient leur bien ; & comment leur ôter ce qui leur apartenoit : fans les rembourſer ou indemniſer ?"},{"instruction_id":979,"title":"EzeXgqfhMSkC","page":"7591","text":"Si Frere Robert eût ſçû cela il n'eût pas eu beſoin d'étaler tant de chétorique pour convertir la bonne commere . La femme de Gafparin ayant promis à Gulfar de cou. cher avec lui moyennant une ſomme dont ils con vinrent le galant l'emprunta du mari lui dis enſuite qu'il l'avoit renduë à la femme ; ce qu'elle n'oſa nier. Comme il étoit fort ponctuel à rendre ce qu'il empruntoit il trouvoit ſans peine de l'argent quand il en avoit beſoin ."},{"instruction_id":980,"title":"0DfyVWOzQBcC","page":"7605","text":"Car les Cheualiers errans eſtoient entierement obligez par le ſerment qu'ils preftoient en receuant l'ordre de Cheuale rie de s'employer iuſques à la mortà la conferua tion de l'honneur des Dames & à toutes æuures de pieté de mérite & de magnanimitéla vertu en ce temps là leur eſtoit plus familiere& les ef lancemens d'vn genereuxcourage plus communs que la paroleleurs plus recommandablesactions ne buttoient qu'à fortifier leur inſigne valleur en balliant la terre de l'ordure des meſchans. Aufli le Cheualier eſt peu de choſe s'il ne s'efleue plus haut quelecommun& comme ſans l'air qui en uironne le corpsle corps ne pourroit viure."},{"instruction_id":981,"title":"oF1CAAAAcAAJ","page":"7616","text":"Et ditesje vous prie & quoi ? Pargoi tunous en conte je crois que tu as hanté les fillesd'Egliſe c'eſt à dire les femmes de Cloîtresc'eſt à dire les gar cesdes Chanoines elles parlent ainſi ſans autrement uſer de reſpectlinon qu'ellesappellent lesautres pu tains chiennes veſſes& qu'ils débauchent leurs maîtres. Leconfil. Je ne m'ébahis plus vramentde ce que l'on dit : ho ho ô Calvin te louviens tu point de ce que ditoit Hilaretquand il contoit en chaire quetu étois fils du Chanoine& que notre a mi de S. Denis le Chanoine dînant avec nôtre E vêqueſe mit à parler contre ce Cordelier feignant être fort faché contre lui & faiſant tomberà proposce painetde ſon Sermon lui dit par colére fraternel le ? Jenetrouvepoint bon que l'on die desmenſon ges en la chaire. Je ne diraipascomme le Curéde S. Lifart qui diſoit que la chaire où il étoit n'étoit pas la chaire à faire ca ca : mais à dire vérité : je dis donc que cela eſt meſleant de prononcer des impiétez en telle chaire. Vous avez dit que Calvin étoit fils d'un Chanoinece quieſt trés-faux."},{"instruction_id":982,"title":"uCBjYiEs1TQC","page":"7621","text":"Ariane & Cyllenic eurent grand effroy,quand elles ſceu rent que trois hommes armez demandoient à entrer. Pa lamede qui eſtoit déjà deſeſperé de ne ſçauoir ce qu'eſtoit deuenu ſon amy ſe reſoluc de ſoulager ſes reſſentimens cn fe vangeantſur ces trois hommes qu'il. iugeoit eſtro des ſoldats Romains & apres s'eſtre armé aucc Lepanteil commanda que l'on ouuriſt&que l'on les laiſſaſt en trer.Melinte alloit le premier & für bien eſtonné de ſc voir en vninſtant attaqué par Palamede : il reconnut l'era reur de ſon amy;toutefois il fut contraint de mettre l’eſpće à la main pour parer les coupsqu'il luy portoit; enfin pres nant ſon temps il hauſſa la viſiere& en parlant ſe fic co gnoiſtre à luy. Palamede ietta auſſi coſt ſon cſpéc& fc ietta à ſes genoux pour luy demander pardon."},{"instruction_id":983,"title":"6gk6AAAAcAAJ","page":"7644","text":"Je. vous dis de nouveau que ſi vous les avez de votre côté vous pouvez compter qu'ils donneront un tel tour à tout que vous 1 en fortirez felon votre ſouhait. Ce rai 1 fonnement plât extrémement à l'Empe reur & il ordonna à Abraham de le ve nir trouver le lendemain pour conferer plus avant avec lui ſouhaittant de faire . reflexion ſur tout ce qu'il venoir de lui dire."},{"instruction_id":984,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"7646","text":"Il fait le inelinc à Ormin ( repart Colomban) & cependant il ſouffle de part & d'autre le feu dans vos veines ie l’ay fort bien remarqué en ſes di fcours. Ce qui m'a fait ſoupçonner qu'il y euft de L'artifice en ceci& que ce ne ſoit vne partie faite expres. Scachons qui eſt l'imprudent& encore l'impudent,qui a ietré en auát ce diſcours odieux& de là il nous fera aiſé de remonter à la ſource. Ayant fait approuuer ſon auis à Leonce il va retrouuer Ormin lequel il preſſe li fort & prefa che tant qu'il le lui fait encore gouſter. Etcomme il acriue quelquefois qu'au milieu de la pluye les rayons du Soleil percent vn nuage' & le fait voir pour peu de tempsdans le trouble de ceſte fu tieufc pallion qui les poſledoirceſte lumiere de raiſon trouua place."},{"instruction_id":985,"title":"UAc-AAAAcAAJ","page":"7659","text":"Cornelie ne répondit pas unmot; elle parut ne ſe porterpas bien: tellement que le Prince de peur que cette adroite femme n’abulat de fon temperament facile ſortit hors de la Chambre. Il rencontra ſur l'Eſcalier Villaire qui venoit voir ce qu'il étoit devenu. Le Prince lui dir quequoique le Galant lui eût échapé il en avoit aſſez entendu pour être convaincu de la baſefle de l'infamie de la Dame."},{"instruction_id":986,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"7662","text":"Sur quoy le tirant à part ſous vne feinte promeſſe d'impunitépourucu qu'il auoiât franchement ſon crime. Ce pauure niais luy declara franchement comme le tout s'e ſtoit paſſéde quelle façon il auoit commis l'aſſal. linat& en quel lieu il auoit enterré le corps. Sur cet aueu il le fait mettre en priſon le fattant de l'eſpoir de luy fauuer la vie& de luy faire auoir la grace des Seigneurs du Canton de Berne So:1 uerains de la ville de Lauzane. Eftant interrogé de nouueau deuant des témoins il confeffe le tour de lameſmeſorte & perſiſte en la premiere depoſition. Quand la ſentence luy fur prononcéc,il ſe plaignic dela fauf ſeté de la promeſſe qu'on luy auoit faite de luy donner la vie. Mais on le conſola ſur ce que les Souuerains n'auoient point voulu luy faire de gra ce & puis on le reſolut à lamort en luy repre fentane viuement l'enormité de ſon offence ."},{"instruction_id":987,"title":"lvc5AAAAcAAJ","page":"7666","text":"Si c'eſt là voſtre penſée je puis vous dire aſſeurément ,que vous ne luy plairez pas plas que vous. avez fait par le paſſé. Cependant vous m'obligerez de ne venir pås au logis ſi ſouvent & de ceffer des pourſuites qui bien qu'ellesvousſoient inutiles ne laiſferoient pas à la fin de me déplaire."},{"instruction_id":988,"title":"hGSicAVlg_oC","page":"7669","text":"Or Ma dame qui avoit affaire de lui & le vouloir gratifier fçachant qu'il approchoit vint au devant de lui & le ſurprit ainfi il remit fa piſſerie à une autrefois de quoi il file trompé d'autant qu'elle le mena en la fa le ou le louper étoit préparé. Il ſe fallut aſſeoir & faire bonne chérecependant Mon fieur l'Abbé étoit en grand peine ne pen fantqu'à piſfer : puis voyant que le diſcours feroit long il reſolut de piſfer en fa botte: Vous ſçavez comme les Abbez les portent ouvertes pår en haut & larges d'embou cheure. Ainſi qu'on apposta le baſſin pour laveril n'en pouvoit plus parquoi il avoit mis la main à ſon engiu &déja le déchar gooit dinsfa botte."},{"instruction_id":989,"title":"BsgGAAAAcAAJ","page":"7671","text":"Dans la vûë de ſesmiſe . res il conçoit l'éloignement où il eſt des grandeurs de la Divinite'& fe fortifie dans la foiqui lui fait adorer cette im menſité' qu'il admire ,il examine ce que c'eſtque lenéant qui le compoſe & la réféxi on t le condui au mépris qu'il ſe doit à lui même& à l'amour qu'il doit à fon Dieu ."},{"instruction_id":990,"title":"-gZXAAAAcAAJ","page":"7680","text":"Mais il eſt temps que vous ſachiez ce qui ſe paſſoit alors à Babylone ; & comme c'eſt d'Eliante que je le tiens & que je pourrois en omettre quelque circonſtance je la prie de vous le raconter elle-même. Alceſte ( ainſi ſe nommoit il ) ceſſa de par ler ; & la compagnie jeta les yeux ſur la belle Eliante comme pour lui demander la ſuite de ce récit. Elle eût bien voulu s'en exempter autant par modeſtie que parce que la narra. tion d'Alceſte en lui renouvellant le ſouvenir de ſes diſgrâcesavoit donné un nouveau cours à ſes larmes."},{"instruction_id":991,"title":"AbZnxSzGVV0C","page":"7685","text":"Ainſi Ariarate . un peu conſolé par ce foible rayon d'eſpérance qui vouloit le faire revivre alla trouver le prince Philippe qui s'étoit toujours fi généreuſement intéreſſé pour lui & qui l'étoit venu voir cent fois dans ſa maladie mais qui n'avoit oſé lui rien dire de Troïade à cauſe de > la défenſe rigoureuſe que lui en avoit faite ſon père. Il lui découvrit à nud l'état de fon ame ; & lui ayant fait confidence des fentimens gé néreux que Troïade conſervoir pour lui il lc pria de vouloir être ſon protecteur en une ren contre où il n'y alloit pas moins que de fa vie.. Mais Philippe avoit déjà prévenu ſes prières."},{"instruction_id":992,"title":"McxNAAAAcAAJ","page":"7693","text":"Unhom me qui jouë de la griffe car il a joué tantoſt extremement bien de la fieone ſur l'argent que l'on a eſtallé deſſus fon banc. Vous cites trop ſcandaleux me repondit -il: vous avez même appellé par je -aefçay quel nom un Conſeiller de ceans. Quoy ! Alors celuy qui parloit à moy & qui eſtoit un ſoliçiteur m'avertit que je m'en gar daffe bien veu la qualitédu perſonoage."},{"instruction_id":993,"title":"kjxWAAAAYAAJ","page":"7694","text":"Quoi qu'iln'y eut que quarante mile de là juſqu'à Londres il ſembloit que cette grande Ville en écoit beaucoup plus éloignée parce que ce lieu n'étoit environné que de bois du côté de la Ville & bien qu'il y eut pluſieurs per ſonnes de qualirez dans cerre contrée cependant les maiſons n'étoient pas fort voiſines. Ce furen ce lieu que l'infor. tanéc pilis ſuivi: luoncouve Eponix."},{"instruction_id":994,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"7696","text":"Mais Thraſimede en me lesdonnantgliſa adroitement vn Billet de dansſans que je m'en apperceuffe ; fi bien que lors qu’Arpalice vint à ouvrir mon Paquet,elle fut fort ſurpriſe d'y trotiner vn Billet de Thraſimede dont elle connoifloit bien l'eſcriture ; ne conceuant pas que i'eufſe voolu n'en charger principalement ſans luy en rien dire."},{"instruction_id":995,"title":"0DfyVWOzQBcC","page":"7700","text":"Es Princes Chriſerionte & Garimante arriuez remarquerentl'en Lqu'ilsfurent dansla foreltremarquerent l'en droid ou ils auoient ouy ſe plaindre quelques per ſonnes lors que durant la nuict ils prenoient la fraiſcheur de l'air à la feneſtre de leur logis ce qui les fit promptement armer comme aucz peu lire cy -deſſus& partir fans dire Adieu à leurs compagnons. La donc eftantarriuez chercherent les chemins plus de tournez que tiennent volon tiers les malfacteurs ; & s'enquirent de certains bucherons & charbonniers qu'ils trouuerent en leur ouurage,s'ils auoientpoint veu où ouy parler de quelquesperſonnes affligées qui faiſoientgran des plaintes parlans à trauers la foreft& ce durant la nuictleſquels reſpondirent n'en ſçauoir aucu: eúnes nouuelles."},{"instruction_id":996,"title":"p7A5AAAAcAAJ","page":"7723","text":"Je ne ſçavois que juger du procedé de cette fille & le grand changement où je la voyois pour moyme ſurprenoit étrangement puis que bien loin de l'avoir déſobligée qu'au contraire j'avoistoûjours fait tout ce que j'a vois pú pour luy faire plaiſir & mê me je luy avois ſouvent fait des pre fens."},{"instruction_id":997,"title":"oF1CAAAAcAAJ","page":"7731","text":"Poiſli au ſoir que les belles ſe retirent pour condui. re une hauteffe en la chambre trois ou quatre avec elles prêtes de ſe mettre au lit deviloient auprés. du feu & par mignardile s’entremontroient leurs cuiflespourvoir qui l'avoit plus belle & potelée ces cuiſſes étoient belles & mignonnes : alors le far . fader vint par la cheminée& aprés qu'elles curent. comparé leurs cuiſſesil s'avança & en montra une groffe & grande veluë comme celle d'un cheval & leur dit en s'aprochant& la mienne ? Or çà j'ai ap poſé & contrôllé la juſte diſpenſe & huguenotiqueainſi que nous faiſions à Paris le Carême paffé quand en pleine taverne nous faiſions le petit exer cice de la religion. Clicbtoveus. Qu'eſt-ce à dire ce 1a : vous qui ſçavez tous les miſtères facrez êtes vous fi bêtes que vous ne ſçavez pas ceci và qu'il le pratique en debonscloitres? Petronius."},{"instruction_id":998,"title":"dCjxgOX_mjkC","page":"7735","text":"Cette conſideration fur affez puiſſantepourfaire teſoudre Ingo bergue àtousles cuenemens qui pour roient luy arriuer. Elle n'apprehenda plus rien ; tout luy deuint facile. Toutes les difficultez & touslesobſta. cles qu'elle s'eſtoit auparauant pro polczdans ſon Eſprit diſparurens comme on phantofmeplein d'erreur & d'illufion . Mais que la Nature eſt foible,en de certaines récontres!"},{"instruction_id":999,"title":"nvxLeDLUp-AC","page":"7738","text":"Diſpenſez moy de la ſuite de ce dénom brement que ie pourrois faire pour la gloi re de ma Princeſſe & pour mmaa propre fa . tisfaction : ie ne ſuis plus d'humeur d'em ployer le temps qui me reſte à décrire les auantures d'autruy en ayant aſſez en ma perſonne pour donner de l'admiration : Neantmoins ie ne veux pas traitter vn de mes voiſins & de mes alliés comme les étrangers."},{"instruction_id":1000,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"7743","text":"Mais il n'eſt ruche d'abeilles ſi bien ordonnee que les araignees ne troublent en l'embarraſſant de leurs filetsny correfpódance mutuelle fi bien reiglce quc la malice ne trouue moyen de def joindre par ſes artifices.Si eſtce que celle de Si nat ſe trouua courte de ce coſté là,parce que tou tes les inuentions & faux rapportsne purent en gendrer aucune diſcordance en la parfaitte har monie de ces deux cæursque le ciel deſtinoit à I'vnion du ſainct mariage."},{"instruction_id":1001,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"7752","text":"Retourné en la maiſon il en entretint de melme forre la fem me les amis & ſes voiſinstenant tout ce qu'il di ſoit pour vne réuerie. La verité à la fin s'en publia par la bouche des Courtiſansqui auoient aſiſté à cette plaiſante recreation. Ce que ce bon hom me ne pouuoit croireeſtimant que l'on eût baſty à plaiſir cettehiſtoire ſur ſon fonge."},{"instruction_id":1002,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"7758","text":"Car ilfir choix d'Heliette pour aſſeoir on elle ſes pretenſions auec tant de confideration qu'il pratiqua en ce deſſein le conſeil des plus ſagesqui veulent qu'en faitde mariage on auiſe ſur tout à l'égalité des partysCette fille eſtoit encore ſous la conduitte de la mere & auoit encore fon perc éleué en quelque rang à cauſe d'vn Office de finance qu'il auoit acheté ſelon la couſtume de France . le ne ſçay fi ie iugeray temerairement en diſant ce mot que par le moyen des Offices la nobleffe ſemble eftre à l'encan & en vente en ce Royaume d'autant que par lemoyen des Offices vn tas de perſonnes s'en nobliſfent & ſe tirent de l'eſtat roturier auquel ils fontnézce qui ofte vn grand luſtre à la vraye no bleſſe laquelle ne s’acqueroit autrefois parmy nos majeurs que par le prix du fang & ſeruoit de re compenſe à la generoſité militaire. Auſſi voyons nous par les effets comme les timides colombes n'engendrent pas des aigles genereuſes que ceux qui ſortent de ces races annoblies par l'or &l'achapo des Chargesſont bien éloignez de ce courage qui accompagne ceux qui ſont iſſus d'on eſtoc ancien & belliqueux."},{"instruction_id":1003,"title":"EzeXgqfhMSkC","page":"7759","text":"Cette marque le fit reſſouvenir d'un de ſes fils que des. Corſaires lui avoient enlevé il y avoit quinze ans ſur la mer de Lạiazzo & dont il n'avoit eu de. puis aucunes nouvelles. Il fit enſuite des conjectures ſur l'âge du malheureux & conclut que ſon filss'il étoit encore vivantſeroit à peu près de ſon âge. Ces conſidérations que le ſeing avoit amenées lui firent croire que ce pourroit être ſon fils. Il s'approche du Criminel & l'appelle par ſon nom de ThéodorePierre s'entendant nommerleve incontinent la tête. Phinée fait d'abord arrêter les exécuteurs& deman de au malheureụx en langue Arménienne d'où il étoit& de qui il étoit fils ? Je ſuis d'Arménie ré pondiç le coupable & fils d'un nommé Phinée."},{"instruction_id":1004,"title":"JwggGtg9mlQC","page":"7770","text":"Il y avoit quelques années qu'on avoit intenté contre luy un procez à l'occa fion de ce Gentilhomme à qui il avoit coupé le bras ; les Juges recommen çans de nouvelles procedures & de nou velles informations fur de nouvelles plaintes qui leurfurent faites Philippe tâche à fe cacher à toutes les perſonnes qui avoient ordre de le prendre & de sle conduire en priſon ‫ ;ز‬ſes ennemis le: pourſuivent les amis Pabandonnent chacun le rejette de ſon logis."},{"instruction_id":1005,"title":"1R06AAAAcAAJ","page":"7778","text":"La pauvre fille affligée de tant de traverſes devint malade& il fal 11 lut de nouveau lui permettre les promena des pour diſliper ſes chagrins. Elle com mençoit à reſpirer lors qu'un certain Ab bé Italien de quelque naiſſance mais de peu de merite & plein de vanitécrut trouver le tems à propos d'engager cette fille à ecouter la pallion qu'il commençoit d'avoir pour elle. Il employa pour cet ef fet la femme d'un des Garderobbes de la Reine qui n'avoit pas été cruelle en fa jeuneſſe & qui étoit trés propre à noüer une intrigue amoureuſe."},{"instruction_id":1006,"title":"NMw5AAAAcAAJ","page":"7780","text":"Ce quiluy fit incontinant defpecher les deux laquais de Lyfandre que Lydian luy avoit laiffez Pun en Normandie l'autre en Bretagne pour chercher leur maiſtre; & luy montant à cheval d'un autre coſté pours'en aller àClairval avec Beronte,qui s'offrit à l'ac compagner pour le deſir qu'il avoit de voir Ambriſe.La rencontre en chemin avec Dori lasOranteLydianOlindeAlcydon & Ar gire."},{"instruction_id":1007,"title":"uCBjYiEs1TQC","page":"7783","text":"Emi lie yn peu remiſepar ces paroles le regardant fixement. luy dit : Que ie ſerois heureuſe Melinte ſi vous eſticz veritable ! Mc linte ne voulant pas la mettre audeſeſpoir luy refpon ditqu'elle pouuois diſpoſer non ſeulement de deux ioursinais encore de tous ceux de ſa vic ſans luy en demander congé. Ils demeurerent donc ainſi d'accord : Et Camille bien mieux alleurée de l'amour de Palamede n'eſtant point reduite à l'obliger par cette contrainteluy permit de s'en aller fçachant bien qu'elle le reuerroit aſſez tolt."},{"instruction_id":1008,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"7793","text":"Et certes il fut aduantageux qu'il ne le viſt plus : car dans les ſentimens où il que eſtoitje penſe que fans s'éclaircir dauantage de la > les choſe il l'auroit querellé à l'heure meſme : mais i ne le voyant plusilfut contraint de differer ſon reſſentiment . Et bien me dit-il en ſe tournant vers moyque dites vous de ce que vous venez e de voir ?"},{"instruction_id":1009,"title":"-gZXAAAAcAAJ","page":"7798","text":"Il eſt vrai pourſuivit Ergaſte que je n'ai jamais porté envie au ma riage que quand j'ai vu celui de Télamon & de Philiſte. Cette douceur gaie cette familia rité reſpectueuſc la complaiſance qu'ils ont l'un pour l'autre me les a fait regarder cent fois comme un modèle accompli de deux per ſonnes heureuſes ; & je crois que s'il y a de la félicité au monde elle eſt dans un mariage comme le leur. Ergaſte reprit Télamon en riant vous ne vous ſouvenez plus de ce que vient de dire Agamée qu'il ne ſe faut pas fier aux apparences."},{"instruction_id":1010,"title":"p7A5AAAAcAAJ","page":"7801","text":"Je m'informay de ma tante quielle es toit ,& j'apris que c'eſtoit la fille du Baron ' de Saſſenage. Je ne pûs m'empêcher de loüer la beauté ,' & ma tante acheva de me rendre le plus amoureux de tous les hommesquand elle m'eut dit que ſon eſprit e toit encore plus beau que ſon viſage."},{"instruction_id":1011,"title":"p7A5AAAAcAAJ","page":"7814","text":"Le Baron de Saſſenage ſe trouva alors àMontfortoù il eſtoit venu voir la ſeurLouis n'agit pas avec toute la prudence neceſſaire pour n'eſtre pas connu. Comme il approchoit du Chaſteau il oüit à travers une petite haye viz ve l’Eſcuyer de Marguerite : c'étoit celuy qui l'avait premierement me né au Chaſteau il en ſçavoit le nom & il l'appella . Par malheur cét El cuyer eſtoit avec le Baron de Saffe nage qui ſe promenoit dans l'endroic où ils eſtoient& il luy faiſoit le re cit de quelque affaire où ſa Mai treſſe avoit intereſt."},{"instruction_id":1012,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"7822","text":"Comme vous pouuez aiſémentvousimaginer les diuers ſentimens de toutes ces Perſonnes ie ne m’arreſteray pas à vous les dire : carie m'affurç que vous comprenez facilement quelle fut la fur: priſe de la Princeſſe & ſon affliction ;; le deſeſpoir de Cleandre ; celuy du pauure Tegée qui crai gnoit que Cyleniſe qu'il aimoit nele punift de la violence de ſon Pere ou ne le ſoupçonnaſt del'a uoir trahie ; l'embarras de cette Éille auſſi bien que de la Compagne ; & enfin l'eſtonnement de Creſusd'aprendre l'action deCyleniſe. Il futfi grandque pour ſçauoir preciſément ce que c'e. ſtoit il enuoya ordre au Gouuerneur de la Cita delle nommé Pactias de la luy amener à l'heure meſme auec celle qui l'auoit 'accompagnée ; & en effet la choſe fut executée comme il le vou loit. Quand Cyleniſe fut en la preſence eſt il poſſible ,luy dit ilquemaFille puiffe auoir nourri aupres d'ellevne perſonne capable de faire vne action fi eſloignée de la modeſtie de ſon Sexe ?"},{"instruction_id":1013,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"7830","text":"Non content d'allumer de la ialouſie ( ce fu ... neſte flambeau des plus ſaincts mariages) dedans le cour d'Alinde il r'alluma dans le ſein d'He liette les premieres flammes qu'elle auoit euës autrefois pour Soſipatrelors que la condition cſtoit dans vne fortune plus proſpere. Sans con ſiderer donc l'iniuſtice de ce ſecond feu qu'elle ne pouuoit nourrir dans ſon ſein ſans commettre le crime deceux qui adulterent en leur cour : cl le ſe mit ſur des affetteries pour taſcher de reſſuſ. citer par ſes attraicts ce brandon amorti dans l'e ſprit de Soſipatre."},{"instruction_id":1014,"title":"DSf2xg9AjuEC","page":"7835","text":"Le Cavalier qui s'étoit préparé à cette ha. range la laiſſa parler tant qu'elle voulut fans l'interrompre ; & lui dit enſuite qu'il vouloit lui rendre conndence pour confi dence en lui aprenant que ſon bonheur étoit tel que depuis line heire il avoit épouſé ſa Meredont le méritel'elpritla lageife & la vertu lui tenoient lieu de tous les Trélors du monde. Elle écouia d'abord ce qu'il lui aprit comme une choſe qui ne pouvoit êire; mais ce qui ſuivitne lui ayant pas permis d'en douter elle fut au deſeſpoir qu'on lui eût fait perdre li cruellement la gloire de foii criom he."},{"instruction_id":1015,"title":"hGSicAVlg_oC","page":"7840","text":"Le vin clairet eſtbeau comme le vin blanc & piſſé blanc non rouge. Le bout d'un homme qui n'a point d'oreilles oit quand on parle d'accro cher. Le cas d'une femme eſt un vaiſſeau qui a la gueule contre bas & eſt étanché . Le paillard outil d'un amant ſe bande fans guindaldelui-même. Le bouton d'amour d'une femme tire la moëlle des os fans les caſſer. Et le cul ſe fermé & ouvre comme une bource fans tirans. Batile."},{"instruction_id":1016,"title":"cf85AAAAcAAJ","page":"7841","text":"Fina Jennent il futpar le cominandement de Fau îte bien droitement coupé la tête : mais pour la remetue elle ne vouloit pas re tourner en fa place ce qu'auffi Faufte fem blablement entreprit de faire. Lors dit Fau fte aux Hôtes qu'il y avoit quelqu'un d'en tr'eux qui l'empêchoit & qu'il voudroit i bien l'avoir admoneſté & appris qu'il ne fit point cela. Après il efſaia dela remettre ens core une foismais il n'y pût rien faire."},{"instruction_id":1017,"title":"uCBjYiEs1TQC","page":"7843","text":"Me voyant reduit à vne vie ſi malheureuſe que iem'e ftois moy-meſmeprocurée & ne rencontrant dans ma maiſon que des objets pitoyables & funeſtesic me reſom lus pourſoulager vn peu mon eſprit par les occupations du dehors dem'employer aux affaires publiques ; & me ſentant rongé d'ennuis ie pris vnc haine contre tout le móde& euſſe voulu voir tous les hommes aufli mal-heu reux que moy. Hermocrate fut le premier object de ma fu . reyr : la vieille inimicié que i'auoisconccuë contre luy fit queiemetrouuay entierement diſpoſé à le vouloir deftrui re eſperant que ſi ic ſatisfaiſois ainſi ma paſſion de me vanger de tous coſtez ic ne ſerois pas au moins priué de tour plaiſir."},{"instruction_id":1018,"title":"sBI6AAAAcAAJ","page":"7846","text":"Mais par vn ſoin prouide qu'ils ont du bien des mortelsle reſultat de ceſte aſſemblee fut qu'elle demeureroit en terre pour y ſeruir d'objet d'admiration & de felicité. Ce n'eſt pas que quelques Bergeres ne ſe ſoient efforcees de l’i miter : Mairil y a autantde difference entre elle& entre tout ce qu'il y a de Bergeres au monde qu'entre le corps & Pombre & entre Pocean & les pe 1 tits ruiſſeaux."},{"instruction_id":1019,"title":"jx46AAAAcAAJ","page":"7849","text":"Tous les jours du monde ce Prothee luy donnoit des attain tes& le picquoit viuement en ſe raillano deluy de ce qu'ils'eſtoit laiſſé depofleder à Terſandre. Ses gauſſeries le preſſerent tellement qu'en fin Polidor ou par cole . re ou patce que veritablement ſon de ſtin luy deffendoir le ſilence qu'il eſtoit obligé de garder aux faueurs de la Belle Acriſe deſcouurit entierement à Pro . thce tout le miſtere de leurs plus ſecreţies Amours."},{"instruction_id":1020,"title":"WhCFUXekBNcC","page":"7868","text":"Pokipée Azolin ne jouit pas tranquillement de ſon heritagel'argent le plus clair s'en eft allé pouraquit: ter les charges du Teſtament& le reſte quicongſte en beaux meubles a été acheté à credit par de grands Seigneurs qui n'ontpas l'apparence de le payer de long-temscar ils ſont au deſſus des pourſuites de la juſtice Le Pape Alexandre VIII. à acheté pour un morceau de pain la belle Bibliotheque de la Reine qui étoit fi riche en Manuſcrits ; Don Li vio Odeſcalchi Neveu d'Innocent XI. a eu le Cabi . pet des Medailles dont il y avoit de fi riches fuites en tous metaux : Les Tableaux ſont engagez çà & là & ainſi du reſte."},{"instruction_id":1021,"title":"PMcvAAAAYAAJ","page":"7894","text":"Ils n'avoient pas beſoin d'autre conver fation : mais comme Laura arriva il la fallut un peu changer. Ils ſe dirent pour tant devant elle les choſes du monde les plus tendres & les plus paſſionnées. La Sultanequi la connoiſſoit & qui ne lui cachoir rien ne s'en mertoit pas en peine : mais le Comte qui ne prenoit point tant de plaiſir à ces diſcours quoi que fort touchans pour lui qu'à ces en tretiens muers fit figne à cette Efclave d'aller faire encore un petit tour. De quoi la Sultane faiſant ſemblant d'être un peu fâchée abbattit le rideau & l'arrêta par derriere d'une façon que cet amant ne le put plus lever."},{"instruction_id":1022,"title":"QRk6AAAAcAAJ","page":"7901","text":"Helas ! On n'a pas occouſtume 2 de la couurir ny auec vn chapeau ny aucc vn 21 bonnet de nui&t car cela Pempeſcheroit de croi ftre.Il faut maintenant que ie ſois à Pair.Pourquoi ne croyez vous plus auoir de teſte? Tu te troinpes: mon amy,repartit Lylis ce ne ſont plus des che . ucux ,ce n'est rien que de la mouſſe. Nonobſtant cette reſuerie que Cormelin ne pouuoit compren . dreil ne lailla pas d'abattre le chapcau & fe hauſſant le mit.furla teſte de ſon maiſtre : mais Liſis la ſecoüa fi fort qu'il le fit tomber.Vous eſtes bien opinialtre ,dit Carmelin ; que ne mettez vous ce chapcay ; encore que vous ſoyez vn arbre ?"},{"instruction_id":1023,"title":"1R06AAAAcAAJ","page":"7907","text":"Je ne diſconviens pas que parmi les Etrangers & le peuple Romain je ne trouve bien des gens mieux intentionnez pour moy que pour le gouvernement pre fentmais s'il ne m'appartient pas de le re former au moins je mettraibon ordre pour empêcher qu'on ne vienne enlever mesDo meſtiques juſques chez moy & pillermon palais comme j'en ſuis menacée."},{"instruction_id":1024,"title":"h8otAAAAMAAJ","page":"7918","text":"Et aſſeuré de ceſte promeſſe s'en alla veoir une dame de Paris qu'il deſiroit ſur toutes choſes eſpouſer& luy diſt : Madamoiſelleje viendray diman che foupper avecq vous s'il vous plaiſtmais il ne vous fault ſoulcier que d'avoir bon pain & bon vin car j'ay fi bien trompé ung fot Bayonnois (3) que le demeurant ſera à ſes deſpens; & par ma tromperie vous feray manger le meilleur jambon de Paſques qui fut jamais mangé dans Paris."},{"instruction_id":1025,"title":"b8_5fKTBsW4C","page":"7920","text":"Que s'il y a des fem mes qui ne ſçavent bien piſſer on les envoye à Ge neved'autant que là il y a pluſieurs belles écolesoù on apprend à piſler & chier en public & en com paġnie au grand ſoulagement des honteux quila apprennent à perdre la ſorte honte qui reſlerre le boyau culier ; & je vous dirai que ce qu'ils font eſt pour ce qu'il n'y apoint de Moines en ce païslà & par tant point de frocs & par ainſi point d'inſtrumens de deshonterie. On m'a afluré que depuis ceux d'Ar miens en ont dreflé de belles écoles aux Botruës où l'on fait leçon de chirie."},{"instruction_id":1026,"title":"4_RCAAAAcAAJ","page":"7926","text":"Il s'en alla donc conſeiller à vn de ſes familiers amis & luy demanda comme il ſe deuoit comporter en cét affaire. Son amy luy dit apres auoir vn peu penſé qu'il n'auroit point raiſon de ſon Euerque & que pour bien faire ſon affaire il falloi't qu'il allait à Rome d'autant que le Pape qui eſtoit d'ordiuaire emperchéà d'autres affaires,ne prendroit pas garde à luy de fi prés & luy depeſcheroit promptəment fon affaire."},{"instruction_id":1027,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"7932","text":"Adorable conduitre de l'eternel le prouidencequiameine toutes choſes à leur fin par des routes impreueuës& neanmoins fuaues: 0 hau teſſe des richeſſes de la ſageſſe de Dieu que vos ingemens ſont émerueillables& vos ſentiers incom prehenſibles ! Elle vint en cet hoſpital au mcf me temps que deux bons & notables Eccleſiaſti ques François de la prouince de Bourgogne le venoiene viſiter comme vne des principales cho . ſes de la cité & venerer le corps de la Bien heu reuſe Catherine de Genes qui s'y voit encore tout cntier. Sous ce ton de François quivint frapperl'oreil le de cette fille elle ſe refolur de les aborder & d'implorer leur ſecuurs en vne fi preffante neceſſité. Ce n'eſt pas fans raiſon que les Preſtres enl'Eſcriture ſont appelez les Anges du Seigneurdes armées,parce que leur miniſterecomme celuy des anges viſe à la conduitre & à la conſeruationdes hommes."},{"instruction_id":1028,"title":"NMw5AAAAcAAJ","page":"7933","text":"Dorilas meſme fut de cet avis bien que ceux qui luy avoient donné cette mau vaiſenouvelle,fans fonger au deſplaiſir qu'el le luy apportoit luy euſſent{parlé de certaine ſcience,pour avoir eſté de la partie qui ſe fit alors que Lyſandre & Ypolite ſe virent premierement à la chaſſe. Mais Caliſte le pre nant au pis & s'eſtimant la plus mal-heu reuſe femme qui fut jamais ayant honte de paroiſtre au monde & en la preſence de ſes propres parens & d'elle meſmeapres tant d'inſuportables mal-heurs qu'elle avoit fouf. ferts; ſe reſolut au pluseſtrange defleinqui puiſſe tomber en la penſée d'une femme."},{"instruction_id":1029,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"7948","text":"Ses parens aiderent à cela& elle conuertie à Dieu par les af flictions qui l'auoyent accueillie ſouhaittoit ce changement de cage comme vn grand bien & pour ſon corps & pour ſon eſprit. En quoi elle ne ſe trouua nullement deceuë. On s'énquit des filles de S.Vrſule nouuellement eſtablies& dont la vie eſtoit ſi exemplaire ſi elles la voudroyent ferrer en quelque lieu : nulle ne ſembloit y de uoir tant repugner qu'Electe & ce fut celle qui touchee du doigtde Dieus'y rendit plus dociledeſireuſe de luy rendre des deuoirs de la plus haute charité én feruant fon ennemie ."},{"instruction_id":1030,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"7973","text":"Feignantdonc de monter ſur mer & feca chant en yne maiſon voiſine dés la nuict meſme Adalberon appelé par Bamba qui le prouoquoit touſiours à mal-faire,nemanqua pas de donner à s la maiſon de Rigobert l'eſcalade accouſtumee. -1 Alors ce Capitaine qui eſtoit en embuſcade en lieu où il pouuoit apperceuoir tout ce meſnage.Ayant heurté en mailtre à la maiſon comme reuenant à l'improuueu,il ne faut pas demáder ſi les malfait teurs furent ſurpris de ceſte nouuelle."},{"instruction_id":1031,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"7977","text":"Ie me ſuis peut eſtre trop eftendu en ce fte entreemais le merite du ſubject m'y a pouſſé. Er ie le confirmerai par vne Hiſtoire que ie ferai d'autant plus courte'pour ne paſſer point les li mites de la briefueté à laquelle ie m'eſtudie en ces Euenemens . La vanité des Eſpagnols faict queleurs Grands ſe tiennent tous pour des Princes. Pour ce ſujet ils appellent leurs terres & ſeigneuries leurs Eſtars comme s'ils y eſtoient Souuerains. De là vient le prouerbe parmi eux que les Grands en Eſpagne ſont de petits Rois dans leurs Domai nes."},{"instruction_id":1032,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"7980","text":"Car enfin s'il prenoit vn iour fantaiſie à tous ces Amās f fauoriſez ,de s'entredire tout ce que vous auez fait pour eux,où en ſeriez vous ? Car pour tout ce que vous ve nez de direie vous aſſure que ie ne le nommepas ainſi : & que ie ne voy pas qu'il y ait plus de crime à cela qu'à me parer & qu'à faire des boucles à mes cheucux : puis que l'on ne ſe pare que pour ſe faire aimer& que ie ne fais auſſi tout ce que vous me reprochezque pour retenir certains cæursle 03 gersque la ſeule beauté ne retiendroit pas."},{"instruction_id":1033,"title":"aNYmNBcC-xcC","page":"7984","text":"Pour Leonor qui étoit auprés d'elle.,Tes habits étoient ajuſtez avec tout l'art quipouvoit lui donner quelque nouvel agrément. Ferdinand témoigna à D. Marie la part qu'il prenoit à leur cominune perteelle d'un Mari plein demérite & lui d'un fidelle ſujet : & com me ces fortes de complimens ſe font en peu de paroles il entretint Leonor pendant que les Prin ces s'aquiroient auprés de Marie de ce que la biemféance éxigeoit de leur civilité. Il la trouva di belle qu'il s'étonna d'avoir pû la regarder juſques alors fans admiration. Leonor pénétrante & inté refléeexpliqua les regards du Roi& n'en foup çonna pas plûtôt la finqu'elleajoûta aux fiens des charmes qui lni étoient tous particuliers."},{"instruction_id":1034,"title":"b8_5fKTBsW4C","page":"8006","text":"Paffons outre je ſens déja que ce livre nous échappe & meſemble que je voi déja un fripponde propoſantqui s'eſt joiniavec un aſpirant à la Prêtriſe mediante coquedindo & ils diſentque je fuis Nigromanchian que je fais parler des morts je ſuis bien plus habile que cela : les morts ont parlé ils le ſçavent bien : mais je fais parler les bêtes & beaucoup parleront li Dieu plait : mais aviſez s'il vous plaît à tout ce qui ſe faitou que l'on fait en ce monde tout cela a une fin certai ' ne ; je vous en ferai une démonſtration notable: allez chez un Peincre & Voyez-lui broyer les couleurs. Scavez vous bien pourquoi on prend tane de peine à les broyer diligemment? Je vous ai dit un grand le cret aviſez y : prenez la mollette & la levez & vous verrez de beaux arbrifleaux & branchages qui y ſont haur & bas. Et voila la cauſe pourquoi la fin pour laquelleles aveugles ſe connoiſſent en couleurs : & pource ſi tu crains la goure abas-là fou -là ."},{"instruction_id":1035,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"8013","text":"La lettre eſcrite & donnec' au lacquais auec quelquesmenueschoſes qu'il pouuoit por ter il fuc queſtion deboire auant que de partir. La vieille feruante va à la caue & parce qu'elle auoit porté vnemeſure trop petite au gré de cet yurogne il deſcend apres elle & en porte vne plus grandeeſtans là bas illa preſſe d'emplir la grande meſurela ſeruante le refuſe ; ils entrent en conteſtation . La voila aux iniures & auxmoc 1 queries ordinaires contre ce coquin,lequel tranſ portédela rage,commença à blaſphemer & à di re qu'elle payeroit en vne fois tous les outrages qu'il auoit receus d'elle & tirantvn grand cou teau qu'il portoit lui en donne dans l'eſtomaclui faute à la gorge & lalui coupe."},{"instruction_id":1036,"title":"x8RdAAAAcAAJ","page":"8017","text":"Il étoit déja tard lors qu'ilentendit un de ſes Valersde chambre qui diſpu toit avec quelqu'un. Il demandaqui c'écoit ; le Comte deS. Alban luy dit en entrant : Je crois.Milord.que tous vos Valers ſe ſont donnez le mot pour m'impatienter : Il y aplus d'une heure que j'eſſaye de gagner la porte devôtre Chambre & de leur perſua der de me l'ouvrir."},{"instruction_id":1037,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"8028","text":"Celuy-làreprisje ; ne me l'a pas aſſez paru pour auoir fait vne ſembla-. ble faute ſans defein : quoy Artabane me dit Ameftris vous eſtes aulli contre moy ? Pardon xezmoy luy disje Madame car ilme ſemble > que plusie ſoupçonne voſtre Portier plus ie vous iuſtifie . Mais encore ditelle Aglatidas ,dites vn peu de grace ce que ie dois fairenon ſeulement pour vous bien perſuader que ie n'ay pas donné volontairement cette audience particuliere à Me gabiſe : mais encore pour le faire croire à toute la Ville . Elle eſt donc bien difficilerepliqua -t'elle car ie vous aſſure que i'ay vn ſi grand chagrin de l'auanture qui m'eſt arriuée au jourd'huy : qu'il eſt peu de choſes que ie ne fiffe pour deſabuſer pleinement tous ceux qui pour roient croire que i'ay veu de mon conſentement Megabiſe trois ou quatre heures en particulier . Parlez donc Aglatidas que faut-il faire pour me iuſtifier dans voſtre eſprit & dans celuy de tous 2 ceux qui me pourront accuſer comme vous ?"},{"instruction_id":1038,"title":"EzeXgqfhMSkC","page":"8040","text":"Cuoi Monſieur ré pliqua la belle vous vous êtes donc laiſle manquer d'argent. Pourquoi ne m'en avez vous pas demandé ? Quoique je n'aye pas mille écus j'en avois bien cent & deux cent même à votre ſervice. Après cela je ne ſçaurois accepter ce que vous m'offrez à préſent. Sao + labet charıné de ces paroles plus qu'il ne l'avoit ja mais été de tout ce qu'on lui avoit dit & faitla pria d'accepter ſon offre & de croire que s'il avoit eu beſoin d'argent connoiſſant ſon cæur comme il le connoiſſoit il auroit eu recours à ſa bourſe. Je re 3 connois à ceci Monſieur répondit la belle que vous m'aimez véritablement. Vous n'aviez pas beſoin de cela pour m'attacher à vous."},{"instruction_id":1039,"title":"s_47AAAAcAAJ","page":"8041","text":"Dea mes amis qnelles nou uelles m'apportez vous de Dom Douard & de Pri maleon ? Bonnes reſpondirent-ils,pour ce qu'ils ſont au port& quant'à moy ie ſuis venu deuantpour vous aduertir que nous auons donné à entendre à Gridoi ne que c'eſt icy la ville de Lacedemone . Primalcon vous ſupplie que la venuëſoit couuerteiuſques à ce qu'il ſoit temps de la deſcouurir. Chacun (çaitdit l'Empereurce qu'il a à faire : Dieu ſoit loué qu'ils font icy : qu'ils viennent à la bonne heure ic croy bien que Gridoine mattera ſon courroux G elle n'eſt folle & ſans ceruelleconſiderant le bien que Dicų luy fair. Et ayant dit celail le print par la main & lc mena en la chambre de l'Imperatricequi auoic dcſia entédu ceſte nouuelle ,& eſtoit preſt de venir le trou uer auſli joyeuſe quelle fut iamais ."},{"instruction_id":1040,"title":"h8otAAAAMAAJ","page":"8046","text":"Le gentil homme qui avoit fon cueur ailleursſe mocqua très bien d'elle & ne laiſſa pour ſes enſeignemens à continuer la vie qu'il menoit. Mais deux ou trois ans paſſez ſa femme com mença à devenir une des plus belles femmes qui fuſt poinct en France tant qu'elle eut le bruict de n'avoir à la court ſa pareille ."},{"instruction_id":1041,"title":"SIVgAAAAcAAJ","page":"8055","text":"Subtile reſponſe d'un Payfam UN Payſan eſtant un joureſchaufé en ſon harnois plusqu'à l'ordinaire prit re folution de baiſer ſa femme en raſe cam . pagne au deſſous d'un arbre ſans ſe ſoucier Ti on le verroit ou non. Sa femme qui eſtoit plus retenue que luy s'oppoſa durant quel que temps à ſon deſſein :mais comme elle ne peutpoint le diffuader de luy frotter la coi ne ils ſe mirent à faire leur ouvrage."},{"instruction_id":1042,"title":"hoHy7bvnkJ4C","page":"8056","text":"Que peut répondre un Mary dans une telle conjoncture le plus ſageſeroit bien confus le meilleur party à prendre eſt de fe retirer fans bruit & de ſe taire . Pericles fora tit ſans rien dire & cette action n'étoic peut être pas la moins prudence de fa vie . Pericles aimoit trop Aſpaſie pour ne pas : fenrir toute la hoare & coure la cruauté de certe avanture."},{"instruction_id":1043,"title":"Dl1oAAAAcAAJ","page":"8058","text":"Il auoit la voix forte & l'elleuant encore pár vn nouuel effort afin q'i'on pe creuſt pasqu'elle fuft d'vn hom me& qu'elle paruſt pliis horrible à des oreil lesqui n'eſtoient pas diſpoſées à ces fuipri ſes il parla de cette maniere. Sire toutes ces choſes ſont vrayes écou . tez en toutefois de plusſurprenantes & ad. uerty d'vne voix celefte pourſuiuez ce que vous auez commencé li glorieuſe ment."},{"instruction_id":1044,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"8064","text":"Lors doncque Raynuce penſoit deuoir eſtre mis en liberté il fut bien eſtonné quand au mia lieu reueillé de ſon ſommeil vn Preſtre le vient ſommer de penſer à la conſcience,parce qu'il fal toitmourir dans vne heure. le ne veux point m’arreſter à depeindre ſon trouble,ſes regrets ,fes plaintes & tant d'autrescirconſtances quiaccom. pagnerent ce miſerable à la mort."},{"instruction_id":1045,"title":"AbZnxSzGVV0C","page":"8070","text":"Sei gneur me dit-il je ne me ſuis point flatté de votre approbation pour le feſtin ; il me ſuffit que votre majeſté ne la refuſe pas aux amours déſintéreſſés des trois Déeſſes qui ont eu l'hon neur de vous divertir. Il attendoit ma réponſe d'une manière à me faire perdre toute conte nance . Il me regardoit fixement & dans l'ac tion d'un homme également agité d'eſpérance & de crainte . Je feignis de ne m'en pas apper cevoir parce qu'll auroit fallu lui faire ſentir mon reſſentiment ſur l'heure. Je lui répondís ſeulement que les danſeurs & les acteurs avoient bien fait. Comme il ne vouloit point me laiſſer de doute il ajoura : Votre majeſté approuve t t-elle au moins les Déeſſes autant que les acteurs ?"},{"instruction_id":1046,"title":"oF1CAAAAcAAJ","page":"8079","text":"Par lavertu donguoivous içavez que j'ai belle femme& bonnemoi ni mes amis ng s'en peuvent plaindre ; néanmoins un jour quafi nuit & il faiſoit clair de Lune le Soleilne luiſoit plus que revenant deville & entrant en mamaifon je trouvai un jeune Avocat& cela me facha d'au tant que je craignois ſcandale: Je dis,ma femmevous ſçavez lebruit qui coure de vous & demoi; car on dis de moi que je ſuis un peu cornard & je le croi bien & auſſi que vous êtes un peu garce ce que je ne croi pas mais vous tiens pour femme de bien je le croi auſſi-bien que vous. Par ma foimonmari croyez le je vous en pric. Voila commej'ai berſé ma fem me,& commcellem'a berſéceque je n'aiapprisà aucun Alqucmiſte del'Allemagnede peur d'être bepe lez de celles fantaiſies qui leur feroient oublier le vou ſecretqu'ils ne diſentqu'aux enfans la ſcien ce. Aloilol."},{"instruction_id":1047,"title":"s_47AAAAcAAJ","page":"8096","text":"Aluede (ainſi fenommoit-il){çachant cela en fut fort eſmerueillé: & pour ceſte caufc Truendos luy dir,ne yous eſbahiſſez pasde cela ,ie vo prie: car mes forces ſont debiles & la beauté de Fleride extremedema niere quequi la regarde en pert toute raiſon & iuge mét.Parquoy fi la fortune veut que ie meure pour l'a mour d'ellei'en ſuisfort content. Ic fçay bien que ie mourray de bref& que ie ne pourray plusſupporter le mortel ennuy que ſouffre ce pauure cæur: mais ic vous pric,mó frere mon amypour l'amitié que nous nous ſommes touſiours porté l'un à l'autreque vous faciez tant apres ma mortque Fleride ſçache qu'elle en eft cauſe : & ce faiſantmon ame fortira contente de ce corps :car ie ne me ſoucie pas que tout le monde fçache ceſtomienne infortunequád i'auray finy mes ank jours.Aluede fuc bien marry de veoir ſon ainy en ce ſte peine,& quelque choſe qu'illuy ditil ne ceſſa tou re la nuict de plaindre & ſouſpirervſant de propos ſipiteux & lamentablesque les larmes envenoient aux yeux de ſon cápagnon ."},{"instruction_id":1048,"title":"lvc5AAAAcAAJ","page":"8106","text":"Elle fentoit pour luy quelque chofe de tendre & elle en parloit continuelle ment:mais avec tant de plaiſirqu'il paroiſſoit à tout le monde qu'elle avoit un peu plus que de la bonne volontéImaginez vous quelle eſtoit la joye ſe. crette de cér Amant& le chagrin de fes Rivaux qui faiſoienttout leur poſſible pour le découvrir : mais ils fe tourmen toient en vain & il avoit trop bien pris fes meſures. Adelaïde euſt donné toutes choſes pour éclairçir ce myſtere& ſe delivrer de la foule de fes foupirans ; el. ley eſtoit fi appliquée qu'il ſembloit qu'elle n'euft aucune autre occupation ."},{"instruction_id":1049,"title":"SIVgAAAAcAAJ","page":"8115","text":"La Demoyſelle fe fen tant fort honorée de cette civilité ſe leva . de deſſus fon ſiege pour luy faire une pro fonde reverence. LeGentilhomme voyant: La naïfveté. de cette fille luy dit en ſe mo quant. Ne bougés pas il n'eft pas necefaire quevousleviesle cul fi baut ,à quila bonne : fille reſpondit par hazard & non pas par. eſprit c'eſt afin que vous beuviés Monſieur. Vrayement je ſuis bienpayé de maraille rie cela m'apprendra une autre fois dit : le Cavallier de ne me rire jamais de perſonne."},{"instruction_id":1050,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"8116","text":"Cepen dantSeigneur vous viuiez : & vous euſtes l'auan tage de reſſembler ſi admirablement à la Princeſſe U voſtre Mere que iamais on n'a veu vne rellen > . blance ſi parfaite entre deux perſonnes de Sexe different& d'âge fi éloigné . Comme le Prince Artamas ne pouuoit donc plus voir Elſimene que tres rarement,il m'ordonna de chercher les voyes de luy en faire auoir le portrait : de ſorte que me nant vn excellent Peintre au lieu où elle eſtoit alors >elle voulut luy enuoyer le Portrait de ſon 5 Fils aufli bien que le lien : & comme elle eut dit ſon intention au Peintre ,il imagina le deſſein d'vn petit Tableau où illa peignit en Venus & vous > 101 en Amour; tel que iel’ay veu chez la Princeſſe de Lydie. La choſe plât tellement à la Princeſſe qu'elle en fit faire deux tous ſemblables auec in tention d'en garder vn ; les enuoyant toutesfois I'vn & l'autre au Prince afin qu'il choiſiſt."},{"instruction_id":1051,"title":"EzeXgqfhMSkC","page":"8120","text":"Eh bien,maraud,dit alors Meſlire Conrard ,les grues ont elles deux pieds ? Mais Monſieur re. partit Quinquibio vous ne criâtes pas ho ho à celle d'hier au ſoir ; car ſi vous l'aviez fait elle auroit mis à terre comme celles-ci l'autre pied & l'autre cuiſſe. Ceite ingénuité déſarma la colére dę . Meſſire Conrard qui ne put s'empêcher de rire & dit : Tu as raiſon. Va je te pardonne en faveur de l'invention ; mais n'y reviens plus."},{"instruction_id":1052,"title":"DSf2xg9AjuEC","page":"8122","text":"Ce refus l'embarraſſi. Il la pria de lui dire comment il la pourroit connoître fans la voir. Elle lui dit que ce licu même qui avoit produit leur premiere entrevûë pourroit leur ſervir encore à l'avenir pour ſe voir fans donner occaſion à la cauſeriepourvu qu'ils convinflent chaque fois d'un certain dégui. fement. Il eut beau le plaindre de la rigueur de la Belle il n'en put rien obtenir de plus ; & malgré tous les ſoupçons que lui put done ner l'obſtination qu'elle marquoit à cacher ſon viſage cette réſiſtance fut pour ſes deſirs une fi puiffante amorce qu'il les lentit redou. bler par cet obſtacle."},{"instruction_id":1053,"title":"hoHy7bvnkJ4C","page":"8126","text":"Je ne voyois point Madame de Brion j'écois avec la Ducheffe 3 tant de beautez donc je pou vois encore érre le maître rendirent mon cæur infidele & j'éprouvay alors que l'in fidelité a les plaiſirs auſſi bien qu'une paiſion tendre & conftante. Je fis enfin pluſieurs tra I hiſons à l’Admirale & là Ducheſſe en étant de moitié > ie m'accoutumois aiſément 1 à la perfidie inais il penfa nous arriver un grand mal heur. Le Duc d'Aumale re vint & il s'en falluc peu qu'il ne nous ſur prit. Fontpertuis entra toute effrayée ayant àpeine le tempsde nous dire qu'il la fuivoir."},{"instruction_id":1054,"title":"hGSicAVlg_oC","page":"8132","text":"Robert Etienne. Je ne m'a ſoucie pas je voudrois avoir trouvé un bon bon moyen de m'engraiſſer je me porte in rois bien en da je ſuis aufli-maigre que 30 le Vendredi oré& auſſi défait que la fe maine peneuſe & daje ſuis auſſi maigre qu'un millier de cloux. Jolivet. Il faut douce que vous alliez en un pais que j'ai frequendes tc que vous appreniez ce que les gensde a là font pour s'engraiſſer vrament ils font là toûjours gras & en bon point comme DESD de beaux petits Moines de bonne étoffc."},{"instruction_id":1055,"title":"nvoFAAAAQAAJ","page":"8133","text":"Mais il eſt vrai auſſi que dans ſes retours elle leur fait des excuſes ſi charmantes qu'elle leur fait aiſé ment oublier le mal qu'elle leur a cauſé. Au reſte elle ne veut tromper perſonne : car ſi elle > trouve quelqu'un qu'elle juge propre à en faire un ami elle eſt la première à l'avertir de ſon humeur & de ſes délicateſſes. Ce qui étonne c'eſt qu'Ergafte qui de ſon naturel eft impa > tient & prompt ait pu entretenir une ſi grande liaiſon avec elle ; & l'on peut dire que l'amour eſt ſeul capable d'unir les choſes les plus in compatibles ."},{"instruction_id":1056,"title":"hoHy7bvnkJ4C","page":"8138","text":"Quoy interrompit Cefarc'eſt vous que Pompeïa eft venu trouverlors que vous eſtiez couché ſur ce Lit ; & c'eſt pourvous laiſſer entretenir en coute li berté que je me ſuis tenu dans ce cabinet ſi pacifiquement ? Vous pouvez vous étre trompé à la voix de la Femme qui m'a parlérepartit Claudius ; mais Ceſar je ne puis prendre une autre pour Murcie vous l'avez> trop bien nommée & ce ſecret eſt aſſez inz portant pour exiger un facrifice de vos ſou çons. Si vous pouvez me perdre en me dé nonçant vous courrezle même danger vous d'ê. tre dénoncé."},{"instruction_id":1057,"title":"EzeXgqfhMSkC","page":"8150","text":"Il étoit des plus accomplis ,ſoit pour ſon eſprit ſoit pour ſa perſonne. Il avoit de la jeuneſſe de la bonne mine & la nature ne lui avoit rien épargné de tous les agrémens qui peu vent faire aimer un Prince. Il étoit outre cela d'un temperament robufte brave heureux hardi & né en un mot pour les grandes actions. Comme il ne ſe ſervoir de ſes vertus héroïques que pour ren dre ſes ſujets heureux il en étoit auſſi les plus chéres délices."},{"instruction_id":1058,"title":"hoHy7bvnkJ4C","page":"8157","text":"Je crains qu'il ne vous trompe il a été une heure feul avec la Du cheſſe& ileſt à preſent caché dans la ruelle de ſon lit. Fontper tuis ayant conduit fa perfidie juſqu'à ce pointfortit & s'en alla chez l'Admirale& laiſſa aux intereſſez l'inquietude & la douleur qu'elle leur avoir cauſée par fon ar cifice. Le Duc à qui la fievre augmentoitne pouvant ſe tenir plus longtemps ainfiſe retira dans ſa chambre & fe fit mette au lit."},{"instruction_id":1059,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"8161","text":"Oronte entre les Amans de Celia ſe trouua le plus opiniaſtrediſons d'auantage,leplus forcené en la paſſion. Etrefolu d'auoir l'accompliſſement de les defirs ,ou de voir la fin de la vie,ilſe deter mina de iouër à tout perdre& d'emporter de gré ou de force cette place quiſembloic imprenable. En vain la demande t'il au pere en vain Niſo la luy accorde-t'il parce que cette demande ny cette periniſſion n'eſtoient pas aſſez fortes pour flechir la conſtance de Celia."},{"instruction_id":1060,"title":"EzeXgqfhMSkC","page":"8174","text":"Je vois bien encore que vous n'avez pas ape pris l’A . Le Brun m'avoit bien dit que vous étiez ſçavant Me. decin ; mais il ne m'avoit pas dit que vous ſçaviez ſi bien prendre les cæurs avec votre bon ſens & vos paroles de ſoye. Voilà ce que c'eſt Monſieurintera rompit le Docteur en ſe tournant vers le Brun da voir affaire avec des gens ſages. Cet honnête homme n'a t-il pas compris en un inſtant toute l'étendue de mon rare ſçavoir ? Vous euſliez bien dit autre chofe dit-il alors à Bulfamaque ſi vous m'aviez vů à Boulogne. Il n'y avoit ni grand ni perit ni ſçavant ni ignorant dont je ne gagnaſſe le coeur par mes bel les paroles & par mon grand ſçavoir."},{"instruction_id":1061,"title":"nvoFAAAAQAAJ","page":"8177","text":"Je me munirai d'un poignard dont le chevet qui l'attend ſera le dépoſitaire. Ah mon fils interrompit la reine tout en pleursje ne ſouf frirai jamais que vous vous expoſiez à un péril ſi évident . Ce ne ſeroit pas me venger que de vous perdre & je ne me ſuis juſqu'ici réſervée à tant de maux que pour vous ſauver. Pour ne pas vous arrêter plus long -temps > j'y diſpoſai à la fin la reine ma mère qui ne voyoit pas d'autre jour à notre ſalut. Elle ren dit au roi la réponſe qu'il ſouhaitoit d'elle. Il nous remit alors en une liberté apparente nous donnant des gardes ſurveillans ſous prétexte ) de nous faire honneur. Mais ce qu'il y eut de merveilleux c'eſt que le prince de Crète me rendit viſite comme à une maîtreſſe & qu'il s'en acquitta en amant paſſionné."},{"instruction_id":1062,"title":"Dl1oAAAAcAAJ","page":"8180","text":"Comme ces jours paffez on eut rencon eguende tre parmy les meubles d'vne certaine Dame Hlapende mortedepuispeu vne petite Caffette plei Pois ele ne depoiſonsdont elle enſeignoit les vſages Ich auec leur Antidote ; tous ſoupçonnerent cette Quelas diligence qui auoit fait venirauec tant de med en fecretd'Italie non ſeulement les remedes mais encore les cauſes des douleurs plus ex trelmes; ledemande auec raiſon quels ſontles slizak fucsquiſoulagent les hommes& dans com mélai biende temps va maladedoitattendreſonſe oudfire coursmaisnon pas quels ſont les ſecrets de affez car ſamortqu'elle boüette enferme les venins parequiterminent pluftoft ou plus lentement ſa vie : car cette connoiſſance eft inutile & on ribkeun conſerue dangereuſement chez ſoy tout ce dicure qui menace l'innocence & qui peut feruir à bienal yre vengeance cachée. Aucc quel eſprit cét 1 d's hommeail amaffé tant de peftes ?"},{"instruction_id":1063,"title":"jtJVAAAAcAAJ","page":"8184","text":"Et d'autant dit -il qu'ilsme trouuoient à leur fantaſie bon rompu & gou la de meſmeparce que volontairement & Tans me faire tirer l'aureille ic tirois à l'cfcarcelle pour leur donner le vin,ils me promirent en re uanche me faire par les cheminsbon traitement & compoſition honnette : mais pour le regardme direntils de voſtre compagnon parlans d'vn Eſcholier ſortant du Collegec'eſt à dires'eſtimantau jugement de fa mere,du Curé& de luy le plushabile du païsilen aura des plus a meures du panier: & vous ſaluez par les mareſts au mieux que pourrez encorey trauaillerez yo'7 fi vos boties ne font à l'eſpreoue des mares de Tancre."},{"instruction_id":1064,"title":"-j4-NzQhQigC","page":"8186","text":"Sortant de là je fus voir les Enchanteursqui faiſoient profeſſion dans le monde de guerir les bleſſures & les maladies des hom-. mes auffibien que desanimauxpar des ligaturesdes billets & des caractéres leſ quels brûloient à petit feu . Voilà me dit un Demon > ceux qui trompent les gens qui ſont aſſez ſuperſtitieux pour ſe fier à leur ſcience."},{"instruction_id":1065,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"8192","text":"Ageſiftrate pro teſta meſmeà la Princeffe qu'elle ne la receuroit pas quand elle ' le voudroit parce que cette vo iontê ſeroit forcée : cela eſtant abſolument op 가. polé à leurscouſtumes. Les choſes eſtant en ces 1 termes la Princefle Mandanc ſe déroba de ceux qui l'obſeruoient& ſe jetta dans le Temple de Diane comme à vn Azile : & en effet le Roy de Pont ne put l'en retirer parce que le Peuple vou lut ſe ſouſleuer contre luy 7lors qu'il voulut l'en treprendre.MaisMadame,elle n'y fut pas pluſtoſtque Cleandre creut auoirtrouué vn moyen in faillible d'obtenir yn Azile inuiolable pour fa Princeſſe,s'il pouuoit enleuer Mandane ,en enle uant la Princefle Palmisafin de l'ofter au Roy de Pont & de la rendre à Ciaxare : ou en ſon abſen ce à l'illuſtre Cyrus."},{"instruction_id":1066,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"8221","text":"Ariftodeme ſe ſentit obligé de ſolltenir l'opinion contraire& de faire voir qu'auec raiſon il auoit fait les deux alliances en la façon que nous auons dite. Cequ'il fir de fort bonne grace,en monftrant qu'il auoit imité en cecy la conduite de la naturequi façonneles corps compoſez dequali tez contraires,quifait fubfifter noſtrevie par l'oppo Girion de l'humidité radicale à la chaleur naturellequi attache leiour à la nuit& les roſes aux épinesce qui auoit fait ſolltenir à vn ancien Philoſophe,que l'accord & le diſcord eſtoient les vrais principes de l'vniuers & comme les deux bafes & fondemens de ſa ſubſiſtance : que la maxime dela ſympathie ,miſe par quelquesvnspour le piedeſtal de l'amitié,n'étoit pas ſi generale qu'elle n'eûtces exceptionsveu que l'on remarquoit dela correſpondance entre les vieil lards & les enfansbien qu'ils ſoient d'âges d'hu meurs & de conditionsfort éloignées."},{"instruction_id":1067,"title":"AbZnxSzGVV0C","page":"8222","text":"Sa beauté égaloit ſa taille. Il avoit l'eſprit vif & brillant mais une ame ſans religion . Il étoit ambitieux & vain à l'excès. La bonne opi nion qu'il avoit de lui-mêmele portoit à croire & à fe vanter que les plus vertueuſes femmes ne pouvoient tenir contre la bonne mine & à ne rien voir au deſſus de lui ."},{"instruction_id":1068,"title":"38XojllWzvUC","page":"8223","text":"Le vieillard fi i'ay bonne memoire s'appelle Eugerio& cette fille Alcide. Marcelio n'eut pas ſi toft ouy cela qu'il s'eſcrie auſfi coſt: Heureux trauaux puiſque vous finiſ ſez par vne telle aduenture ! Ah : ah ! Comme il vouloit pourſuiure il de meura paſmé& ſans poux & fans voix."},{"instruction_id":1069,"title":"oF1CAAAAcAAJ","page":"8229","text":"Il y en 2 beaucoup qui voyentle jour par le cul comme vous diriez les chaudronniers & ceux de celles qui cra vaillent de l'éguille & les bons beuveurs qui vo yenc le cul & le montrent aux autres. Mais com ment voyoir-il le jour par le cul de la femme? Sur ſes vieux jours ce bon preud'homme épouſa une femme Allemande en Allemand une femme eft ap pellée frauxc'eſt à dire tromperievoila pourquoi les Dames Allemandes aiment mieux les François que cesgros pifres d'Allemands qui ne font que ſouffier & les injurier. Le pauvre grand bon -hom met quelquesfois ayant veillé après ſes études & s'étant couché tard s'endormoitpuis ſur le marin ainſi que toutes les femmesaprés avoir été appro viſionnéesje vous le conte comme il me le racon toit je voulois diſoit-il à cauſe de ce bon vin Grec étant tapi dans le lit fomenter ma comple xion alors ma femme qui m'aime tant qu'el le rire de ſon ventre.pour mele donner étant con fite en humeurs ouvrant les yeux elle ouvre le cul & laiſſe aller une veſſe ou une venc épouventa ble & qui couvée entre les replis de gras double a une odeur de tous les mille diables."},{"instruction_id":1070,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"8234","text":"Comme il fut auprés d'elle & en liberté de l'entretenir en particulier; Madameluy dit-ilie ne ſçay ſi mon zele ſera bien reçeu : mais ieſçay bien toujours que ſi vouspouuiez voir mon caurvous aduoieriez que ie ſuis obligé de faire ce que je fais : puis qu'il eſt certain que ie fuis perſuadé que ie le dois. Artemon luy reſpondit-ellei'ay tant reçeu de marques de voſtre amitié & vous m'auez rendu tant de bons offices; qu'il ne ſe: que ie m'imaginaſe que vous me roit pas aiſé deuſlicz dire quelque chote queie ne deuſſe pas bien reçeuoir : c'eſt pourquoy parlez ie vous en conjure ."},{"instruction_id":1071,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"8235","text":"Ils eurent en core ce bon heur en leur mal heureuſe prati quequ'elle n'éclata iamais par ce fruit qui fait tant de bruit quand il ſe décache de l'arbre. De ſorte que Bamba vne Helene en effet eſtoic vne Lucrece en apparence. Peut -eſtre que le ciel ayant pitié de leur icuneſſe & de leur ignorance ne les vouloit pas encore perdre les reſeruant à des ſup plices plus cruels en cetardant l'effet de la iuſtice. Vn party auantageux ſe preſenta pour l'aiſnéc du Scign cur Dominiquelequel deſireux de déchar ger ſa maiſon d'unemarchandiſe dont la défaite eſt li chere & la garde fi dangereuſe ne manqua pas de prendre cette occaſion aux cheveux. Ce maria ge qu'Adalberon penſoit deuenir cftre la fin de les iniuftes voluptezpar la ruſe de Bamba en fut la couuercure tant il eſt vray qu'iln'y a rien de fi ſacré qui ne trouue ſon facrilege."},{"instruction_id":1072,"title":"On6-T4-1dwIC","page":"8236","text":"Le iugequi für tous ê . itoit fachantrefpondit & luy dictqu'il fut le bien venuen le remerciant humblement de l'honneur qu'il luy faiſoit& apres ce s'en retourna en ſon pauillon pour foy armer. Toft apres le cheualier gardant le pas enuoya deuers le iugepour ce que ledic de fainct Bonet n'auoit point dict le nombre des coups de hache ainſi que les chapitres le declarent: mais vouloit combattretant que l'vn ou l'autre fut porté par terre de tout le corpsou de farmée de la hache desdeux mains. Et alors fans arreſterle juge enuoya deuers luyen luy faiſant direqu'il pouuoit demander ſi grand nombre de coups de hachequ'il vouloit: mais il y deuoit auoir no breli fut content& demanda de nombre quarante trois coups de hache. Lors apres les cris& ordonnances accou M mées a faire eſdictes licesle cheualier gardant le pasillit hors de ſon pauillontout ainſi qu'il auoit faict autrefoisc'eſt a ſçauoir en cotte blanche ſemée de l'armes bleuesla falade en la teſte tenant fa hache en fa main; & d'autre part le ſeigneur de ſainct Bonet eſtoit veftu de fa cotte d'ar mesfalade en tefte ayant bauiereſa hache en ſes mains& eſtoient ſes armes eſcartelées,le premier quartier d'azur d'or ancrée& le ſecond quartiercheuronné d'or & une croix d'azur a une bordure de gueulles."},{"instruction_id":1073,"title":"LE-sTAJ06_oC","page":"8248","text":"De receuoir en cecy l'infinyil faudroit donc oſter tout ce qui tientlemilieu & meſme cequi eſt dernier. Ie veux dire qu'il ne feretreu uera plus de cauſes ſecondes ny des effects tellement extremes qu'ils ne vinſſent à en cauſer d'autres dont le contraire ſe void iournellement& il faut manquer à ſoy-melme pour ne l'aduoüerpas. Or ceſte premiere cauſe qu'ainſi tu vois neceilairement receuëappelle l'a comme tu voudras : & en effect elle eft ineffable."},{"instruction_id":1074,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"8249","text":"Elle redoutoit que ſous ceſte apparente charité il n'y euſt de la malice cachee,& que l'aſpic ne fuſt ſous la fucille du fi guier. Elle aima mieux addreſſer ſes pas vers l'hoſpitalqui eſt l’hoftel ou la maiſon de Dieuque d'entrer en aucune demeure particuliere. Mais on n'y reçoit que des malades. Helas ! Elle trouua neantmoins en ce lieu quelque ſoulagement,parce que les gouuerneurs de ceſte celebre maiſon touchez de pitié ſur ſes larmes & la miſere,la mirent entre les inains d've ne bonne vefue poury aúoir ſa vie en ſeureté iuf ques à ce que l'on euſt trouué les moyens de la renuoyer en France. Il y auoit bien au port quel ques vaiſſeaux François qui faiſoyent eſtat de le uer bien toſt les ancres pour tirer du coſté de la Prouence ."},{"instruction_id":1075,"title":"jx46AAAAcAAJ","page":"8250","text":"Sans farreſter nullement en celicu ils montent à che ual& cheminants toute la nuict ils ſe rendent à la poincte du iour à Roche mont. Le Capitaine Celinde auoit deſia eſté aduerty de leụr venuë ſi bien qu'il ſetenoit toutpreſt pour les receuoir. Hy polite luy auoit promis mille eſcusque Palimedes luy conta leiour meſmeauec promeſſe de le faire participant deſor mais de ſa fortune. Voila donque Ama dor bien fruſtré de ſon artente. Voicy bien du ſubiect pour receuoir de l'affli & tion."},{"instruction_id":1076,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"8258","text":"Il fut pourtant à la fin deſa bulé de ſon erreur : car vn homme d'Amathonte qu'elle connoiſloit fort,s'étant venu mettre deuant cette Dame elle ſe mit à luy parler autant qu'elle auoit peu parlé iuſques alors: & à lùy dire cent faul. ſes galanteries de Prouince qui firentbien con noiſtre à Timante qu'il s'eſtoit abuſé."},{"instruction_id":1077,"title":"oF1CAAAAcAAJ","page":"8263","text":"Il avint par malencontre de bas avis que Maes dame la femme voyant un gai gaillard & jeune Maure eut envie d'en être couverte elle le fit ens trer & pour remedier à un mal d'eſtomach qu'ele le avcit elle le fit coucher ſur elle ce qu'elle en faiToit'étoit qu'elle conſideroit que la peau vû la Nation ſeroit plus chaude que celle d'un François. Le jeune homme ayant été là afiez long-temps fut remercie & lalarié de ſon bon office ou il n'y avoit 3 point de mal vû que cela tendoit à la ſanté."},{"instruction_id":1078,"title":"-G8GAAAAQAAJ","page":"8265","text":"Il fic & fut conduit par le ſentinelle aux écumettre à la voile & le vent qui étoit fa ries du Roi où il prit un des beaux chevorable les éloigna bientôt de terre . Ils yaux. Le Sentinelle qui defiroît beaucoup virent de loin le pauvre fentinelle qui fe Tendre ſervice au jeune Seigneurfit fi déſoloit ſur le bord de la mer il y étoit bien qu'il apporta à Florent Ion haubertvenu dans l'eſpérance derejoindre Florent Son écu fon heaumefa lance & une très mais il étoit trop tard car le Roi Garin bonne épée Florent s’arma des pieds d arriva avec un grand nombre de gens & la tête & monta ſur le bon cheval qu'il voyant le vaiſſeau qui s'éloignditil dit: avoit choiſi dans l'écurie. Quand le ſen . Mon fils eſt perdu pour moi & il eſt parti tinelle le vit monté ſur fon chevalil avec ſon aventuriere maisje jure que je Jui montra le lieu où il avoit laillé Claiferai trancher la tête au fericinelle qui rettepuisil quitta Florent qui luiproles a délivrés. Il le fit prendre& le pau mic de le récompenſer. Alors il piqua fon vre homme ſe voyantpriss'écria : Grand cheval & ne s'arrêra point qu'il n'eût Dieu ! Quand Florenç fut arripour cela je meure voilà la récompenſe vé il deſcendit de cheval & vint ernbrafque je receyrai pour avoir fauvé la vie de fer fa chere amie & voyant qu'elle étoit mon Seigneurcoute enfanglantée il en eur pitié & lui dit : Ma tendre amie il eſt néceſſaireque Desgrandes conteſtations qu'il y eutau nous partions de ce lieu avant que le jour Palais pour le ſentinelle que le Roi paroiſſe ainſi préparez-vous & monter youloit faire pendre comme le Roi derriere moiil l'aida å monter & ils para de Navarre prit la Ville du le Roi tirent auffitôt. Quand ils furent un peu Garin & partit enſuite. éloignés Clairette regarda derriere elle & vit une grande foule de monde qui Uand Pierre d'Arragon vit qu'on fortoit de la Ville elle dit alors il nous eſt impoflible de nous fauver & nous feQ avoit pris le ſentinelle qui avoit fau vé Florent & Clairette il fut bien fâché tons pris infailliblement c'eſt maintenant de voir battre ce pauvre homme il vint qu'il faut nousféparerils apperçurentle vers Garin & dit : Sitevous voyez bien lentinelle qui lesavoit délivrés lefauque vous n'avez pas raiſon defouffrir que ver à travers champ pour éviter la colère l'on maltraite ainſi ce ſentinelle . Vous du Roi qui le faifoit pourſuivre &z il fe voulez le faire mourir mais ſi vous le ſauva dans lebois."},{"instruction_id":1079,"title":"1R06AAAAcAAJ","page":"8266","text":"Il venoit à propos & c'étoit beaucoup hazarder que de revolter Sulpicie dans laconjoncture des ſoupçons de l'Empereur ;mais l'interêt de ſon amour ne s'accordoit pas avec les regles de la prudence. Ildonna mille louanges au dé pit de la Princeffe ; il lui dépeignit le partage de l'amour avec des couleursqui le lui devoient ren dre horrible; il ſe plaignit de ce qu'elle l'avoit fouf fert& la conjura delicatement de réunir en fa per: ſonne les devoirs qu'elle lui avoit permis de rendre à la femme de Tilienus. La Princeſſe entendit tres bien ce qu'il vouloit lui dire& n'y répondit que par un troublequi parut de bonne augure à cetamant fortuné: il lui fit pluſieurs queſtionsfur les vanitez de Sulpicie ; elle lui en expliqua quelques -unes & lui laiſia deviner les autres. Ovide comprit que Sulpi. cie l'avoit fervi plus utilement par ſon indifcretion que par ſon interêt& qu'en fe glorifiant de les avan tages elle avoit donné de grands acheminemens aux Liens."},{"instruction_id":1080,"title":"Dl1oAAAAcAAJ","page":"8267","text":"Dame Vn repasfi frugal empeſcha cette Noblefa mel mille d'eſtre bien long-temps à Table : & SPS CO aufli-toft que les Seruiteurs ſe furent retirez pour ronger les os & que lespetits enfans que votre furent ioüer à leur ordinaire.Le mary s'entre TOUS a tint ſerieuſement auec ſa femme épleurée ,des TE affaires deleur meſnage. Pourquoy vousplai ‫ܐܠܐ‬ali gnez vous ?"},{"instruction_id":1081,"title":"hGSicAVlg_oC","page":"8268","text":"Or regardez je vous le dirai ſur ces quatredoigts ayant le poułceen la main : Le premier doigt qui eſt index 14 nota on ſe marie pour avoir une femme. Le ſecond pour avoir de l'argent. Le troi fiéme pour avoir du plaiſir. Le petit doigt': pour avoir des enfans: auſſi eftce là queles Egyptiens & les Romains les trouvent mari quez."},{"instruction_id":1082,"title":"b8_5fKTBsW4C","page":"8272","text":"Certé réponſe ouïe tous les bons freres ſoûpirerentde deuil oyant la bêtiſe de cet'en .fant lequel fut condamné d'avoir le petit chapitre pour ſe louvenir qu'une autrefois il eut à prendre ſa robe à belles dents quand il leveroit celle d'une fille avec une main tandis qu'il foutilleroit de l'autre : cecis'adrefileà ceux qui portent des fourannes. Mais nous laiſſons nos deux amis chez Conſcience long temps dormir. Or bien ayant paſſé la nuitée ils le leverent aſſez matin ils obſervoientou pratiquoient ce que doivent bien noter nouveaux mariezc'eſt de ſe lever matin pour ſe repoſer. Sur les huit heures la Dame alla en la chambre viſiter le malade quiavoit le cerveau creux à cauſe qu'il ne l'avoit pas rempli d'humeurs nutritives : & partant les outils de ſon in . telligence étoient deflochez fi qu'il avoit bien plus Feillé que dormi."},{"instruction_id":1083,"title":"h8otAAAAMAAJ","page":"8276","text":"Elifor luy diſt : Doncques ma damepour obeïr à voſtre commandement vous ay je tenu promeſſe car il n'y a ne aura jamais aultre imaige en mon cueur que celle que vous avez veue au dehors de mon eſtomach ; & ceſte là ſeule veulx je aymer reverer & adorer non comme femmemais comme mon Dieu en terre entre les mains de laquelle je mects ma mort & ma vie. Vous ſuppliant que ma parfaicte & grande affection qui a eſté ma vie tant que je l'ay portée couverte ne ſoit ma mort en la defcouvrant."},{"instruction_id":1084,"title":"URNBAAAAYAAJ","page":"8280","text":"Essai typographique et biblio graphique sur l'Histoire de la gravure sur boispour faire suite aux Costumes anciens et modernes de Vecellio . Paris1863 vol . in-8br . couver ture illustrée . 5 fr. Paris1869I vol. in-8de 144 pagesbr. 5 fr . De l’Abus des nuditez de Gorge . Gand1857 1 vol . in12 br. 5 fr. Publié pour la première foisd'après un manuscrit du xviie siècleavec une préface et une bibliographie. Gand1856 I vol. in -8vignette sur le titre. 5 fr."},{"instruction_id":1085,"title":"mfFMZJsWgtkC","page":"8287","text":"Cer te intelligence fi fidelle ou cerre com munication fi charitable dura quelque temps& foulagea merveilleuſeinent ces Miſſionnaires dans leurs travaux. Ainſi Archange étendant tous les jours ſes vi. ctoires & voyant croître à proportion les traverſes il n'y avoit point de mo ment auquel il ne fouffrit quelque dif-. grace ."},{"instruction_id":1086,"title":"g74WAAAAQAAJ","page":"8295","text":"Elle me parut terrible en cet état de douleur fi conforme au mien je penſai pleurer avec elle. Dor val eſt blonde comme vous le ſçavezDeſcars eft brune ;; l'action & les manieres de ces belles per fonnes euffent fait un aimable tableau . Ie les contemplois l'une & l'autre avec pitié. Elles gar derent quelque tems le filencequand Deſcars le rompit avec un foupir. Lautrec eft aimable dit ellemais qu'ileſt cruel de l'aimer fans en être aimée !"},{"instruction_id":1087,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"8301","text":"On voit encore ſur des Quarreaux au pres du Cercueil tout l'équipage d'vn Chafleur mais d'vn Chafleur magnifique :c'eſt à dire vn Arc d'Ebene garny d'or ; vn Quarquois de melme; vn Cor d'luoire orné de Pierreries; & vn Eſpieu ſi ſu perbe que ia Hampe en eſt de Cedre avec des cloux à teſte de Rubis & d'Emeraudes."},{"instruction_id":1088,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"8349","text":"Car du moins 1 ceux qui ont de la ialouſie ſçauent ſur quoy ils > 1 la fondent :au lieu qu'il ne pouuoit meſme ſeule l ment imaginer par quelle raiſon il eſtoit ſi tour menté. Il ſe reſolut pourtant à la fin de tâcher de s'en éclaircir & ne pouuant meſme renfermer toute ſon inquietude dans ſon cæuril découurit toutes ſes plus fecrettes penſées à Artemon : qui apres auoir bien obſerué ſes tranſports ; & bien écouté les pleintes & ſes raiſonsſe trouuoit bien empeſché à determiner quel eſtoit le mal de ſon $ Parent. Car luy diſoitil on ne peut pas dire ill que vous ſoyez ialoux puis que voſtre inquietu de n'a point de cauſe qui puiffe la faire nommer Die ainſi."},{"instruction_id":1089,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"8359","text":"Les choſes eſtoient donc en ces termes,lors que Ciaxare arriua à Ecbataneoù Me gabiſe comme vous le ſçauezle ſuiuit : mais çe qu'il y eut d'admirable fut que cet homme qui auoit creu que le temps l'abſence& la raiſon l'as > uoient guery de la pallion qu'il auoit pour Ames ftris; auoit commencé d'en redeuenir amoureux dés qu'il auoit a pris la nouuelle de la mort d'Ota 1 ne : & qu'il auoit préueu que peut-eſtre Aglatidas pourroit il eſtre heureux. Mais lors qu'il arriuaà Ecbatane & qu'il ſçeut en effet qu'il ne s'eſtoit pas trompé en ſes conjectures & qu’Aglatidas n'eſtoit pas mal auprés d'Ameſtris:il y eutvn trou ble ſigrand en ſon coeur,à ce qu'il a dit à pluſieurs de ſes Amis qu'il ne put diſcerner ſi la haine qu'il auoit pourſon Rivalauoit réueillé l'amour qu'il auoit euë pour Ameftris; ou ſi l'amour qu'il auoit encore pour Ameftris auoit renouuellé la > ḥaine qu'il auoit euë pour ſon Riual."},{"instruction_id":1090,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"8373","text":"Quantà moy,difoit Dawid ,avec l'ayde de mon Dier ie donnerois de la teſte contre une muraillepenſe rois la tranerſer ; c'eſt à dire ie tenterois l'impoſſible. Si j'anois une armée en tefte ie ne redoutcrois rien : quand elle viendroit fondre ſurmoy,i'en espererois d'ass tant plusen l'ayde de celuy qui a faitle ciel la terre . le ne craindrois pas des milliers de mains armées quand ie m'en verrois enuironné& quand ie les ſçav rois toutes conjurées à ma ruine. In feul Sanfon vins bien à bout detousles Philiftıns : toute la Toſcanef* contrainte de ceder à la brane reſiſtance d'un ſeul Ho race."},{"instruction_id":1091,"title":"WgZhAAAAcAAJ","page":"8384","text":"La Reine conſent à notre départ partons ,auſli bieu l'approche du Roi de Tunis m'effraye. Il feroit facheax de 110us trouver afliegez à Salé & de ne pas profiter des difpofitions favorables demon Pere ; partons partons Madame s'écria le Comte tranſporté de joye & d'amour je ne ſouhaite rien avec tant d'ardeur & je vais dans ce moment donner les ordres neceſſaires pour cher: cher un Vaiſſeau qui faſſe voileen Italie. Je ſçai qu'il y en a un tout prêt ajoûta Olimpic il n'attend que le veint favorableJe dois prendre congé de la Reine avant toures choſes & luy demander des eſcla ves pour m'accompagner puiſque les fem . mes que mon Pere m'envoyoit font fe ries ſi malheureuſement dans vôtre vaif. feaq."},{"instruction_id":1092,"title":"-G8GAAAAQAAJ","page":"8396","text":"Ainſi ſi vous voulez Alors ils'écria fort haut au géant & lui dit : me croirelvous lui couperez la tête penLeve-toi ou je te tranche la tête . Le dant qu'il dortcar s'il s'éveillevous ne géant s'eveilla au bruit que Huon venoic. pourrez lui échapper. Ma couſine dir le de faire & lança fur lui un regard terrible noble Huon deBordeaux,à Dieune plaiſe puis il fe leva fi précipitamnrentqu'il que que jamaisl'on mereprochede l'avoir tué manquade rompre lelitfuperbe fur le je l'aiedéfié.Huon laiffafa couquelilétoit couchéil dit enſuiteà Huon: fine & marchal'épéeà la main,leheaume Vallal,celui quit'a mis ici ne t’aimoit pas ſur la tête & fon écu au col.. Il entra dans ni ne me connoilfoit guere. Quand Huon la premiere chambre puis vint dans celle entendit quele géant parloit bon françois où étoient les quatre Dieux quand il les il en fut bien ſurpris & lui dit :-apprends eut bien conſidéré il leur donna à chacun que je ſuis venu pour te voirpeut -être: un grand coup d'épéepuis entra dansla pourrois-je avoir faitune folie."},{"instruction_id":1093,"title":"uCBjYiEs1TQC","page":"8401","text":"Ievous pric doncde me re ceuoir pour vn ſoldat qui ſçaura bien vousobcïc puis que ic ne vous ay ſçcu vaincre. Melinte touchéde cespa rolesqui partoient d'un cæur bien gencreux & fentane quelquc émotion en luy qui le conuioit à l'aimer ſoit pourla grace qui accompagnoit ſon viſage & ſon parlerſoit pourvnc ſecrette affection que cous les vaillanshom mesont les vns pour les autresluy tendit la main l'ayant embraſſé l'aſſcura de ſon amitié ; & luy teſmoigna ſeulement qu'il s'eſtonnoit comment eſtantſi honne Eu fte & fi vaillant il s'adonnoit à yne vie de pyrare. rymedon luy dit ( car il ſe nommoit ainſi) que lors que le trouble feroit ceſſé danslc vaiſſeau il luy rendroit tel le raiſon de ſa viequ'il eſperoic n’eſtre condamné par luy d'aucune de ſes actions."},{"instruction_id":1094,"title":"aNYmNBcC-xcC","page":"8405","text":"Pour Lucrecefille du Pape elle fut mariée à trois Princes en tres-peu de temps. Le premier étoit Jean Sforce Duc de Plaiſancequi la repudia. Le ſecondLouïs fils naturel d'Alfonſe Roi d'A ragon qui fut tué & le dernier Alfonſe d'Eſt Duc de Ferrare ; elle n'avoit pas (alors plus de vingtdeux ans & étoit parfaitement belle. Le Pape qui l'aimoit cherement fit une dépen ſe prodigieuſe à ſes dernieres nôces pendant lef quelles on eut une licence entiere à Rome. Les jeux & les fêtes galantes regnerent au Palais Va tican & la pietě ſeule en fur exilée."},{"instruction_id":1095,"title":"s_47AAAAcAAJ","page":"8413","text":"Il ſe leua donc fort diligemment& princ Grie doine par la main qui eſtoit toute rauie de voir la mere & s'acheminerent enſemble pour la receuoir. La Roine eſtoit en tel cſtat ,qu'elle ne ſe pouuoit fou ftenir ſans l'aide du Duc. Adonc elle embraſla la fille en larmoyant& luy dit. Ah ma filleque vous cſtes allegre & contente !"},{"instruction_id":1096,"title":"U91AAAAAcAAJ","page":"8416","text":"Ah ! Sireque Votre Majelté me pardonne c'eſt la ſeule choſe que mon cæur que mon bras refu fe à votre ſervice. Le Roy s'aluma de couroux à cet aveu ſi franc. Vil Eſclaveluy dit-il je te feray re pentir de l'orgueil de ton refus. Je puniray ton in gratitude & l'audace de tes preten tions Je te défends de regarder Chriſtine que comme une Princeſa ſe à qui je nete voudrois pas donner pour ſon Domeſtique."},{"instruction_id":1097,"title":"oBqm8cFuHGUC","page":"8421","text":"Ce Courrier con noiſloit la femme qui lui parloit pour être à Madame de Savoye & fon Maiſtre n'ayant pû juger qu'il trou veroit la Ducheffe en cér état n'a voit pas pris de precaution contre cette ſurpriſe il avoit bien defendu qu'on donnaſt la lettre à la feinme ; mais toutes les autres mains parurent bonnes au Courrier . Il donna ſa leta tre »& remontant à cheval en dili gence il alla dire au Maréchal Pé tat où étoit cette Princeffe."},{"instruction_id":1098,"title":"1R06AAAAcAAJ","page":"8437","text":"Ceux qui devoient courir étoient toûjours diviſez en qua. tre Quadrilles ; & chaque Quadrille avoit ſa couleur particuliere qui étoit celle de la Maîtreſſe du Chef. Le jour qui préceda cette Fête pluſieurs perſonnes de l'un & de l'autre ſexe ſe trouverent chez Claudia : on y parla long.temps de Chiffresde Devi. les & de Livrées ; & enſuite ont voulut deviner quelle feroit la Beauté dont la Quadrille de Cefar porteroit les couleurs. Claudia prenant agréa blement la paroleJe ne ſçai pasdit elle,quel choix Cefar peut avoir fait ;mais je ſçai bien que s'il m'en avoit conſultée j'aurois le plaiſir de le voir paré de mes couleurs. Vous expliquez bien libre ment une penſée de cette naturerepondit Liciniusqui étoit revenu à Rome avec Catulle. Il n'eſt pas défendu de plairepourſuivitelle,& encore moins anand on a dequoi charmer ; je me crois affez belle pour faire une conquête illuſtre : c'eſt peut être une vanité qui ſera malſolltenuë; mais quoi qu'il en ſoit ' fi Cefarne s'eſt point declaré je n'épargne. mi ni regardsni douceurs di civilitez engagcantespour graverdaos ſon cæurl'image de Claudia : ladiſ cretion qu'il a témoigné dans l'affaire de Mutie me donne beaucoup d'efime pour lui ."},{"instruction_id":1099,"title":"Yvg5AAAAcAAJ","page":"8449","text":"Mais,comme les Tygres deviennent plus furieux quand ils entendent : jouër de quelque inſtrument de Muſique ainſi ce cruel Ciclope'au lieu de ſe lailler toucher par mes diſcours longeoit dans ce moment meſme à la manicre dont. il: executeroit fes defleins inhumains & pour toute réponſe à ce que je luy avois ditcec Ours enragé prit deux de mes plus chers compagnons qu'il dechira tout vifs & les de vora ſur le champ comme un Loup afa. mé pourroit devorer deux agnaux nouvel lement nés."},{"instruction_id":1100,"title":"56FTAAAAcAAJ","page":"8450","text":"Ils se frappent avec des pe tites chaisnes de feret font semblant de s'en foncer la poitrine avec une pierre qui n'est quelquefois qu'un ballon ; enfin mettaut du sang au bout de certaines cordelettesils feignent de s'ecorcher à force de penitencequoyqu'en effet ils ne souffrent que dans l'imagination des hom mes."},{"instruction_id":1101,"title":"Yvg5AAAAcAAJ","page":"8453","text":"Vous Içavez Seigneur quels Monſtres ce ſont que les Cy. clopes ils font preſque tous d'une grandeur & d'une figure enorme & n'ont pour toute lumiere qu'un mil qui eſt au milieu du front; mais en recompence leur boucheeſt ſigrande & fi éfroyable qu'ils devorent des hommes & des moutons entiers pour peu qu'ils ſoient afamés ; Au reſte leur impieté n'a point d'é gale ils s'eſtiment autant que les Dieux & le plus fouvent ils nient abſolument l'eſlence de Jupiter' même."},{"instruction_id":1102,"title":"1R06AAAAcAAJ","page":"8455","text":"Pen dant qu'il n'étoit occupé que du plaiſir préſenton l'appella & ilreconnut la voix de Vociane. Cette Princeſſe fut bien étonnée de le trouver avec une au tre temne: mais ayant reconnu celle qu'il entrete . pois pour Adelamire & vû arriver un moment a prés Labienus elle ceſſa de foupçonner Ceſar d'in fidelité. Le hazard ayant ainſi obligé les deux Amies: à fe faire une confidence reciproque de leurs nou reaux engagemenselles coavinrent de viſiter fou . vent le bois tous quatre enſemble : mais pour évi.. ter quelque autre mépriſe plus fâcheuſe ils dea meurerent d'accord qu’à chaque partie los Dames. fe rendroient ſur le bord de la Riviere où les pre mier-venus attendroient les autrespour aller enſuia . #ede compagnie chercher l'ombrage frais qu'ils ve noient de trouver ſi agréable. Ces promenades furent fi: fréquentesque Di. viiac en fut informé ;. & en ayant donné avis à Dunqorix ils réfolurent de ſe ſervir de cette occaſion pour enlever leurs Maîtreſſes. Un ſoir qu'elles ſe promenoient ſur le bord de l'Aldube. & qu'elles: etcient ſeules parce que des affaires avoient em pêché leurs."},{"instruction_id":1103,"title":"-gZXAAAAcAAJ","page":"8464","text":"Je ne vous cèle point qu'un certain battement de coeur ſembla m'a vertir que j'y avois quelque part : mais je n'oſois me flatter que c'étoit Alceſte que j'allois voir. Quand ils furent proches & qu'on leur eut jeté l'échelle pour monter j'entendis Oxiarte qui lui dit : allez trop heureux Alceſte allez prendre une place que les Dieux vous ont réſervée tandis que je vais prendre celle qu'ils ont préparée à mon infortune."},{"instruction_id":1104,"title":"cf85AAAAcAAJ","page":"8469","text":"Lors fut Faufte & ſes invitez pourvûs de vivres mais le vin manquoit ; toutefois non pas longtemscar Mephoſtophiles fut fort bienau voiage de Florence dans les caves de Fougres dont il en apporta quantité : mais après qu'ils eurent mangé ils defiroient ( qui eſt -ce pourquoi ils étoientprincipale ment venus ) qu'il leur fit pour plaifir gael que tour d'enchantement."},{"instruction_id":1105,"title":"KYvognr-T8cC","page":"8472","text":"Ils le battent en duel & tuent les hommes de bonne grace. Ils vont à la Cour ou ils apprenent la pieté a reculonexeat ex aula qui volet effe pius. Etant à la guerre tout leur eſt permis& d'endurer un affroatc'eſt une injure faite a la nobleſ. ſe qui ne ſe peut effacer que par le ſang. Etant mariez ils traitent tiraniquement leurs pauvres ſujets & les ruinent de hau. te lutteou par proces."},{"instruction_id":1106,"title":"Yvg5AAAAcAAJ","page":"8475","text":"Sur quoi Menelas envoya d'abord quel ques Grands de fa Cour pour les recevoiravec toute la civilité uſitée en cetemps-là & qui eſtoit d'autant plus extraordinaire qu'on faiſoit tous les honneurs poſſibles aux gens fans les connoiſtre ‫ ;ز‬car il n'eſtoit pas perinis de s'informer de but en blanc quels ils étoient. Cela ne venoit qu'avec le temps & encore falloitil uſer d'une grande circonfpection. Pour moij'ay admiré cent fois en lifant Ho mere la facilité & l'agrément qu'on trouvoit alors dans les voyages."},{"instruction_id":1107,"title":"kjxWAAAAYAAJ","page":"8479","text":"Elle ſe mit à pouſſer des cris qui ſurprirent tous ceux de la maiſonmais particulierement le Senateur ; qui dans ce moment entroit pour faire ſon coup : “F Comme il ne vit point Julie il ſe fen tic tranſporté d'un véritable deſeſpoir il ne douca pas que l'on ne l'eut enle 66 vée il avoit tous ſes gens prêrs & ſans differer il ſe mit à ſuivre les Ra viffeurs."},{"instruction_id":1108,"title":"DSf2xg9AjuEC","page":"8483","text":"La Belle de ſon côté trouvoit dans le Cava. lier beaucoup plus encore qu'elle n'avoit oüi dire; & elle lui avoüoit qu'elle s'en ſentoit aflez touchée pour ſe réjouir de l'oubli de ſon premier Amant qui avoit entierement celle de la voir . Dans ce tems.là un Ami du Cavalier s'éforça de lui donner une idée deſavanta geuſe de la Demoikelle qui étoit fi reſervée à recevoir ſes viſites& lui voulut'perſuader qu'elle n'en uſoit de cette ſorte que pour favoriſer un Rival qui en avoit de fort fréquens rendezvous."},{"instruction_id":1109,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"8488","text":"Il s'eſtoit ſi bien bar 1 ricadé là dedans qu'il eſtoit comme impofli ble de l'auoir grand vacarmepar tout. Ceci dure iuſques ſur le midy. Il entre & voit par tout dans fon ineſnage vue image d'horreur. Quand il fçeut au vray cer attentat de la bou che de Daphné bleſſée & encore en fieure de la peur qu'elle auoit euë peu s'en fallur que ce mary ne ſortiſt hors des gonds. Son ennemi eſt dans la maiſon c'eſt ce quile conſole,deter miné d'en prendre vne haute vengÇance. La luftice ſomme de nouueau Tindare de ſe ren dre il crie tour haut qu'il veut mourir l'el pee à la main. En fin les portes font enfon cees & l'on entre en foule auec des halebardes des perțuiſanes des eſpieux & rend on inuti. les & yains les coups de ſon eſpce."},{"instruction_id":1110,"title":"H3sfUXpI9TEC","page":"8502","text":"Da colté de l'obietil ſe preſente mille charmesquigaignée nos ſens& qui les cédent infideles à la raiso. Et partant il ne ſe faut pas cſtonner,Givne pauure ame cede eſtant combatuë de ſes ennemis par dehors & trahie de ſes ſujets au dedas. Que fi le corps nous fournit tant d'inclination au vice,il ne faut point dou ter qu'elle ne donne beaucoup de facilitépour y reüllir auec aulanrage."},{"instruction_id":1111,"title":"nvoFAAAAQAAJ","page":"8507","text":"Après avoir fait à l'un des prêtres leurs com plimens pour Timothée ils fortirent du tem ple & reprirent le chemin de Cénome. Les Bergères firent tout leur poſſible pour tournee le ſens de l'oracle à l'avantage & à la confola tion de Tarſis. Il n'y avoit que Philiſte qui ne diſoit rien tant elle étoit affligée de la déclara tion des Dieux qui ſembloit confirmer la perte de ſa fæur. Ergaſte n'avoit auſſi voulu rien direpar une raiſon différente ; & il n'en avoit été re tenu qu'à cauſe des prêtres. Mais quand il fuc hors de leur préſence : Voulez -vous que je vous parle franchement de cet oracle leur dit il ? Il reſſemble à tous les autres & je n'y trouve qu’un vrai galimatias. Ah !"},{"instruction_id":1112,"title":"4V_2ecjsRTEC","page":"8519","text":"Dichoſa quien cerra re los oidos al encanto de ſu fingida dulzura no dando credito a la malicia varonil que ſe encierra en ella. Participan (reſpondio Parte nio ) tus razones de la aſpereza de tu pecho ; bien publican fer hijas ſuyas. Tu eſquiva con dicion no admite verdades amorofasAllà en las ciudades ſolamente ſe profeſſan enga ños en el dezir.En fus tribunales,eſcuelaspla ças y Academias fe habla con la ſutileza de la Logica y artificio de laRetorica ; y las pa labras ſe alexan de la intencion teniendo dif ferente fonido."},{"instruction_id":1113,"title":"56FTAAAAcAAJ","page":"8530","text":"Allez donc les chercher au plustostet asseurez vous que vous y trouverez la somme que je vous ay ditesi toutefois mes pechez ne m'ont point rendu indigne de la grâce du Sainct Esprit. Jacova qui avoit grand besoin d'argentprenoit tous les momens pour des sieclesjusques à ce qu'elle eust trouvé le thresor dont le sainct luy avoit parlé. Enfinles quatre escus luy estant tombez entre les mainselle fut publier par tout le voisinage la prophetie dufaux devince qui le rendit si considerable à tout le mondeque de peur qu'il ne fust accablé par la pressence de ceux qui accouroient ou pour le voirou pour luy faire du bien il fallut louer quelques jeunes galants pour empescher le monde d'approcher du sainct. Un chacun s'estimoit heureux de le pouvoir ou regarder ou toucher ."},{"instruction_id":1114,"title":"QRk6AAAAcAAJ","page":"8532","text":"Afin que rien ne luý tourmentaft l'eſpritſon bon amy luy aſſeura encore qu'ils auoient aſſez d'enloquence pour perſuader à Charite de s'en aller auec eux en Fo. reſts commeils auoient deſia propoſé. Lyfis dit qu'ils eſtoit touſiours entretenu dans ceſte eſpea rance & que s'il n'en auoit pas parlé ,c'eſtoit qu'il n'en auoit pas encore treuué d'occaſion. Toute fois il deuint bien melancholique & quoy qu'Anſelme luy vouluſt faire voir bonne com pagnie il ayına mieux ſe tenir à la maiſon où il s'amuſa tout le lóg du jour à lire la traductio des. Metamorphoſes d'Ouide que l'on luy auoit faic preſter."},{"instruction_id":1115,"title":"uCBjYiEs1TQC","page":"8537","text":"Ah ! Doncqucs i'auray tant tué de Barbares ; l'auray gagné deux celebres victoires en vn iour & n'auray pû m'empeſcher de per dre le plus cher treſor de ma vie ? Ah ! EuphrolyneAh ! Arianema chere Ariane où cltes vous ? Faut-il qu'vn Scytheait oſé coucher de ſesmains profanes vnc perſonne ſi belle? Mais non,ſans doute elle eſt morte à cetre heure: cec te amegencreuſe aura voulu preuenir vn ſi ſenſible au trage par la mort ou n'aura point voulu ſuruiure à ſon honneur."},{"instruction_id":1116,"title":"KYvognr-T8cC","page":"8539","text":"Came plus tant rades reſpondit le Maître je ne ſçavois héde fai. pas cette coûtnmej'aime mieux boire avec tejufti vous que de me battre car il me pourroit arriver quelque malheur. Les deux Ru vauvais ſtres croyans qu'il avoit peur,& qu'il man oûteau quoit de couragele preſſerent encoreplus puchoit vivement. Alors le Maîtrepais,dit-il,que atre& vousm'y forcez j'en ſuis content mais il > d'eſtre faut que vous vuidiez ce pot de vin avec moy pour avoir meilleur courage . Ayant euroie beu chacun un coup il reprit ainſicontre Ort ha. qui eſt ce que j'axray affaire? Or.bien allons donc je avec choiſis le plas fort le plus grando celuy > qui témoigne d'avoir plus de courage ."},{"instruction_id":1117,"title":"LyQV8P4-kLMC","page":"8541","text":"Les plusvaillans brauoientà pallades parla cham bre promettans à Monſieur ſur leur honneurqu'ils eſtimoient à plus d'un million de crottes l de cheures ou la teſteou vn jarret ou pour e moins vn coup qui paroiſtroit à iamais ſur ce galant,& le merqueroient ſi bien qu'ilnepayer 1 roit pas la couſtume deux fois en vn lieu: les au: tres plus ſcandalifez proteſtoient de proteſter& luy donner entre chien & loup ou entre les quatremembres& le percer à iour à belles eſto cadesl'ancien combatdes Eſpaignolsce dit Ti te Liue : bref que de quatre il n'en demeureroic que fix ,huit de la chandelle ,& autant du chan delier. Voila dit Polygameles fruits & ouura. ges d'un homme cafaniermalnourry& qui n'a bougé de ſon villagefaire le ſorla cruauté & la tyrannie."},{"instruction_id":1118,"title":"LE-sTAJ06_oC","page":"8548","text":"Voyez les deſia aux mainsmais regarde Theo medes conſideres en la majeſté pleine de terreur parmy ces armes. Si Marsne t'eſtoit cogneune le prendrois-tu pas pour luy Auſſi'y a-r'il yne grande refe ſemblance entr'eux & commedu pere au fils: Et fitule faits dansdes ſi grãdes apparences & les teſmoignages de la meſme nature tụ rends euidente l'e. quité de ton iugement. Enfin partout il faict bien & il n'y a point de couron nes ou il n'aye touſiours quelque fleu . 5 ron ."},{"instruction_id":1119,"title":"uCBjYiEs1TQC","page":"8549","text":"Cet artificieux ayant donné toute liberté à ma rage pour luy faire perdre ſa force commença de m'appaiſer peu à peu par les plus flatteuſes paroles que pourroit inuenter la trom perie meſme. Ilmeperſuada toutce qu'il vouluteſtant agitations demon ſi affoiblie par les vaincre. amc qu'en cét eſtat il fut aiſé de me Puis il taſchoit à me faire croi re des choſes qui eſtoient ſi cheres à mes delirs& qui flat toiét de telle ſortemes eſperancesqueie conſpirois encore auec luy pour m'abuſer moy meſme."},{"instruction_id":1120,"title":"oF1CAAAAcAAJ","page":"8554","text":"Orçà mon frereregarde les deux doigts du milieu & les vois baiſ 1 ſez: c'eſt ligne que le plaiſir ſe paſſe l'argent s'en va : Voi ces deux doigts reſtez debout ils ſigni fient que la femme & les enfans demeurent avec droit de brancards & voila doncl'uſage auquel eit ſu jec comme tout autremarié ce Mercierla femme daquel defiroit avidement l'accoincance du Chirur gien ſon voiſin mais on ne pouvoit y trouver ordre : ils s'aviſerent en parlant à la boutique,les étoffes les ie parant : & executerent leur deſſein : Voila ma comme re la merciere qui fait la maladeelle plaint ſa têteelle fạir ſembiant d'avoir des ſoålevemens de cour: le mari tour étonné envoye querir maitre Pierre aufli-tôt qu'il eſt venu il la vilite ."},{"instruction_id":1121,"title":"QRk6AAAAcAAJ","page":"8557","text":"Il vouloit parler de la porte qu'il auoit baiſée & enſuitte de cela il euſt falu toucher quelque choſe de la lettredontil n'e ſtoit pas d'auisde rien dire à Charite deuant An felme. Toutesfois il eſtoit bien en peine de voir qu'elle ne faiſoit point paroiſtre qu'elle l'euſt vevë& qu'elle ſceuſt au vray ſon affcction mais il s'alla imaginer que c'eſtoit qu'elle vouloit teľ moigner ſa modeſtiequi ſe rendoit digne d'eſtre admirée."},{"instruction_id":1122,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"8560","text":"Il vaut mieux gagner peu auec paix & ſeuretéque beaucoup auec trouble & crainte. Celui qui fut mis à vne table Royale ne put iamais manger vn morceau à ſon gouſt tant que le glaiue pendit ſur fa teſte. Vous aurez mille elpies qui ſurueilleront € vos actionss'ils n'y trouuent à reprendre,ils vous 3 furprendront en vos paroles. On n'eſt pas touſ iours de meſme humeur& la prudence n'eſt pas ſans ceſſe tenduë & ſur les gardes entre les plats 5 & les verres ( vice de ceſte nation là. Il ne fautqu'vn mot inconſideré pour vous per dre : & lors ils vous ofteront la viepour le lou ftien de laquelle vous allez trauailler. En ce pays de voſtre naiſſance où voſtre reputation eſt plus connue qu'en aucun autre quand auez -vous máquédebeſongne? Si le lucre n'eſt pas ſi grandil eſt plus tranquille & plus ſeur."},{"instruction_id":1123,"title":"On6-T4-1dwIC","page":"8574","text":"Et apres pluſi eurs aultres parolles & deuiſesqu'eurent les princesba rons & cheualiers a icelluy meſſire lacques,ſur toutes leurs deuiſes & parolles il fit reſponcetant & fi attemprémentque du ſens & valeurqu'ils veoient eſtre en icelluy ieune cheualierne s'en pouuoient aſſez eſmerueillerdifans l'vn 1 a l'autreque bien ſe deuoient tenir pour heureux le pere & la mere qui l'auoient engendré. Tant le loüerent entre eux & le priſerent qu'ils diſoientqu'en leur temps n'auoient veu eſtre plus apparent en yn ieune cheualier de paruenir a la haute vertu de proüeffe& bonne renoinméece que tous nobles cours d'hommes doiuent deſirer a attaindre & venir.Puis apres que ledict meſſire lacques euſt la eſté aſſez bonne eſpacevin & eſpices furent apportées; & toftapres meſſire Iacques de Lalain print congé du Roy& fut con duict & mené par grand foiſon de cheualiers & eſcuyers iuſques en la chambre de la Roynelaquelle le reçeut treſ benignement ."},{"instruction_id":1124,"title":"4_RCAAAAcAAJ","page":"8578","text":"Plaiſanie reſponſe que fit le meſme Roy à min Gentil. homme d'AnvergneV Niour que le Roy fe promenoit dans le jardin des Thuilleries va certain Gentil homme fait à la hafte s'amu foità prendre le plan d'vn parterre quc l'on aloit fait depuis peu de temps : ce que voyant le Roy fit retirer vne partie de ſa ſuitte pour n'elire pas connu & aborda ce nouueau viſageauquel il demanda A qui appartenezvous,mon Caualier ?"},{"instruction_id":1125,"title":"mfFMZJsWgtkC","page":"8589","text":"Aprés cela il appella ſes deux ferviteurs en commença fon voyage. Il faiſoit mener en main le cheval que l'Ambaſſadeur luy avoit donné:&mon toit une Haquenée qu'il avoit achettée à la Cour. Il marchoit preſque toûjours à pied ſinon ,quand il rencontroit des paſſans ſur ſon chemin : car pour lors il montoit à cheval pour ſe mettre hors de ſoupçon de paſſer pour Capucin ."},{"instruction_id":1126,"title":"oF1CAAAAcAAJ","page":"8595","text":"Les pauvres Turcs avoient bien affaire que vous les tinßiez en vos contes . Mais puisque vous en parlez : A quoi connoîtriez vous un Turc d'un Chrétien s'ils étoient tous deux tout nuds ? Er vous à quoi connoîtrez -vouous une vache au milieu d'un troupeau de brebis ?"},{"instruction_id":1127,"title":"yyJoAAAAcAAJ","page":"8596","text":"Cet amant affligé auſſy toſt qu'il fut jour afin de ſe diuertir vn peu de ſon exceffiue trism teſſe fit vne promenade ſurlariue du Rho ne dans lequel temps Philandre conſultoit auec Amarante commemoyenner fa grace 14 & auoient conclus qu'elle eſcriroit aMarianç afin de luy donner le loiſir de s'esmouuoir a Epitié en liſant cette lettre."},{"instruction_id":1128,"title":"uCBjYiEs1TQC","page":"8603","text":"Songeantdonc auxmoyens deſebien accom moder& tournant le dos au drapil en prit par derriere deux des coins dont il ſe fit comine yne ceinturequ'il ar reſta pardeuant auec ce qui luy reſtoit dela petite corde& laiſſant paſſer tout le reſte par deſſus ſa teſteil eſtendic ſes bras & prit lesdeux autres bouts auec ſes mains qu'il lia encore de peur qu'ils nevinſſentà manqueren ſorte toutefois qu'il s'en peuſt deffaire; puisſemettant ſur les cre neauxà l'oppoſite du ventil lelaiſſa engouffrer dans ce drap & ccyentl'enleuant preſque par forceil ſe laiſſa al ler ſe recommandantaux Dieux. Lapeſanteur du corps fut aſſez ſouſtenuë parl'air qui enfloitle voilepour faire que la chcuţe fuſtmoinsrapide; & il ſe ſentitdeſcendrepeu à peu iuſques en bas,où Palamede& Epicharis eſtoientadmirantà la clarté de la Lune cette inachine & neſça chant ce que ce pouuoiteſtre. Fin dx cinquieſme Liure de Ariane."},{"instruction_id":1129,"title":"OzJHCqmzG00C","page":"8604","text":"Comment eſt ce donc qu'Adraſte atroit pû être l'Auteur de cette gucrre & commander les Dau Telem . niens contre le fils d'Ulyſſe long-temps 1.9. aprés que Troye fut priſe faire le coup p.167. de lance avec lui& cnêtre tué ? Pauſanias dit que Therfander fils Paul: dePolynice & d'Agria filled’AdraſteBd . comme veut Mrde Cambray ,& arriere."},{"instruction_id":1130,"title":"LyQV8P4-kLMC","page":"8607","text":"Le meſme Gentil-hom me,pourſe reconforter d'un procés qu'il auoic perdu,alloit par la ville de boutique en boutique de rue en ruecherchātdes griefs àintereſtgauſ ſant & diſant quelque bon inotoù il demanda à vne groſſe femmes'il y auoit long temps qu'elle n'auoit veu ſon noc. Par mon ame,reſpondit ce ſte groſſe piece de chair cheminant entrouuer te ,commeces gros pourceaux gras iuſques ſur la cheuille du pičMonſieurmon amy,il y a plus de fix ans. le vous pric,ditilquand vous le ver tez me recommander à luy : ouy en bonne foyrefpondit elle,& à ſon voiſin par le marché."},{"instruction_id":1131,"title":"OB9aAAAAcAAJ","page":"8651","text":"Le Chevalier réjoui de cette lettre lui écrivit qu'il étoit faché de ce qui s'é toit paſſé qu'il lui demandoit ſon amitié& qu'il vouloit être ſon fer viteur. Deux heures après que le Marquis eût reçu cette réponſe il l'alla trouver pour le faire ſortir. Mais le Marquis lui dit qu'avant toutecho ſeilfaloit qu'il renonçåt à la Com teffe fans quoi il couroit riſque d'ê . tre longtems en priſon."},{"instruction_id":1132,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"8652","text":"Sur ces propos il l'embraſſe,la preſſe ,& ſe met en deuoir d'executer ce que luydictoir ſon appe tir dereglé. La courageuſe fille ſe defend auec les dents & les onglesle repouſſe ſe tempeſtemais las ! Sinar qui la voyoit deffaillir & debiliter auançoit touſiours fa mal-heureuſe pre tenſion & la baiſant preſque ſans reſiſtance il ſe colloit ſur la bouche comme s'il euſt deu atracher fon ame à fes leures quand tout à coup la gene reuſe fille ramaſſant les forces,& comme inſpirée d'en haut luy prendle nez auecles dents,& le ſer re ſi fort qu'elle en emporte le bout comme auec des tenailles & l'ayant dans la bouche le crache au viſagede ce nouueau Zopire. La douleur de cette morſure le fit crier fi haut que Liſuard croyant qu'il demandât de l'aide entra à ce cry & fut bien étonné de voir ſon maiſtre auec le viſage tout couuert de langqui couloit abondamment de la playe & beau coup plus quand il le vid fans nez."},{"instruction_id":1133,"title":"o_s7AAAAcAAJ","page":"8661","text":"Les marchans qui ſont pardela pour traffiquer en Alexandrie ,au Cayreà Damaſqueà Tripoli à Alep & Baruth ,leur ſouloient faire de grands aulmoſnes mais vn tas de Religieux Appoftatz & HeretiquesLuthe riens facramenteres& autres ſectes fugitifs de la Chreſtienté ont gaſté la plus grand part des marchás quiſont en ces partiesd'oultre mer. Le nombre des Conuents Le nombre de la terre Sainete. des Cone mensdela Premierement le Conuent demonté Sion ,le terrefaina Gardien duquel eſt chef de tous les autres & Ete. faut que leur pouruoye de toutes choſes qui leur font neceffaires. Le ſecond eſt au faina Se pulchre dans la ville là où les freres religieux tiennent la propre Chappelle du ſaint Sepulchre."},{"instruction_id":1134,"title":"aNYmNBcC-xcC","page":"8687","text":"Soit tous trois & lesGrands du Royaume euſſent préféré de bon ceeur leur autorité à celle de Fer dinand . Comme ils avoient des apanages conſidérables& que leur penchant alleit àla magnificace tout étoit ſuperbedans leurs Maiſons& il ne ſe fai ſoit aucune fête d'honneur qu.de galanterie où ils ne paruſſent avec éclat. Le Comte de Barcellos qui avoit amaſſé des Treſors infinis-ſous le Régne de D. Pedre tepoit toutes les perſonnes qui lui écoient unies dans ude abondante proſpérité ; il étoic Grand Maître de la Maiſon du Roi. & Gouverneurde Lisbonne& s'étoit allié des plus nobles Maiſons par le Mariage de D. Leonor & de D. Marie Tellez de Meneſe ſes Niéces avec. Laurens Vaſco d'Acugna & d'Alvar Dias de Soza."},{"instruction_id":1135,"title":"9E25bX0PtysC","page":"8701","text":"Er pour les contenter tous deux adioufta que le 3 vray chant & propre à tout bon Chreftien qui croit la faincte Trinitéla reſurrection & renou uellement des corps,lçiugement horrible de nos duures & de ce que nous aurons bien ou mal faict la miſericorde & la Juſtice diuine la vie eternelle & à iamaiseftre celuy des Pieaumes de Dauid :car toutes autres chanfons ien'en exce pre vne ſeule,font vrays filets & picges pour dóner le faut & faire tomber à la renuerfe la plus part des femmes & fillesqui les chantent ou ela cointent:merueilleufe inuention du Diable,pour fouiller & contaminer ces pauures corps que l'eſcritureſaincte appelle temples deDieu lors qu'ils ſont entierspurs& non vitiezfinon par le moyen de ce fainct lien de mariage."},{"instruction_id":1136,"title":"b8_5fKTBsW4C","page":"8707","text":"Quelque temps aprés un brave jeune diſpôt ſe mit à rechercher cette belle veuvequi au commencement n'en fit cas n'a yant affaire de rien ainſi elle eſtimoit le bien que peut faire un homme quieſt plus grand que jamais pere & mere n'en firent; cela qui eſt le bien des au ires ne l'émouvoit point. Or ce que l'amour ne peût exciterl'ambition l'éveilla en cette-ci ; d'au . cantqu'elle conſidera que ce jeune homme avoit un beau chauſſepied de mariage qui ſeroit cauſe qu'é tant mariéeà lui elle pafferoit devant ſes ſoeurs : par quoiy penſant elle conſentit au mariage deſiré par le jeunehomme. Ils furent donques mariez aux uz & coûtume du pais ainſi que le Prêtre leur dit i'y érois & leur achevaainſi la benoite ceremonie : vous Claude vous promettez bien aimer. Marie au cas . ſemblable gouvernez votre mari Claude autant lain que malade &c. Cela promisla belle emmena fon jeune mari en fa maiſon où elle lui fit bonne chere puis ils couchérent enſemble au lit de même où le bon homme luiavoit épouſſeté ſon cas . Le jeune compagnon n'eut pas la patience d'attendre mais ſe juche lur elle qui ſe trouvefcandaliſée de sette façon. Quoiditelle une voulezvous outra er ? Etes-vous fou ou enragé !"},{"instruction_id":1137,"title":"1R06AAAAcAAJ","page":"8716","text":"Terentia voyant Ovide traverſer une allée où elle ſe prome. noit le fit appeller par un de ſes gens ; & lors qu'il fut proche d'elle: Ovide donne à la Déeſſe un en cens tropremarquable ditelle en ſe penchant vers fon oreille ; on en murmure dans le Ciel & Jupiter en eſt troublé. Madamerepartit Ovide en marchant à côté de Terentia quicontinuoit ſa promenade ; & les offran des qui conſervent le reſpect dû aux Déeſſes ne font elles pas affez pures pour être offertes publiquement? Je ne ſai de quoi il s'agit interrompit Agrippa en ſouriaat mais fi j'étois Dieu les offrandes des hommes extraordinaires me paroîtroient ſuſpectes de quelque deffein caché. Je ne trouve pas qu'il ſoit naturel aux perſonnes du merite d'Ovide de faire des ſacrifices fimplement de ſoumiſſion. Je ſuis de vôtre avis reprit Terentia ; un homme comme Ovide doit être plus redoutable aux Dieux de la ter re que les Geans ne l'étoient à ceux du Ciel : c'eſt pourquoi je lui conſeille de cacher le culte qu'il rend à certaine Déeffe en ſorte qu'il ne ſoit re marqué que d'elle feule ."},{"instruction_id":1138,"title":"-gZXAAAAcAAJ","page":"8717","text":"Elle me loua de ma con duite & m'ordonna de l'inſtruire de toutes les démarches de ſon père. Elle m'aida même à lui retrancher les occaſions de me parler & ſur tout de me trouver ſeule avec lui ; en ſorte qu'elle me menoit par tout avec elle. La par ſion de ce vieillard s'accrut par les obſtacles. Il ne vouloit pas pourtant que ſa fille en fut infor mée & ne croyoit pas que je lui en euſſe rien dit. Il chercha un médiateur & Alceſte fut ſon confident."},{"instruction_id":1139,"title":"aNYmNBcC-xcC","page":"8718","text":"Ce n'eſt pas auſſi uniquement : à ces charmes que vous tenez de la nature ré pondit le Prince que mon ame s'eſt attachée & je n'aime pas moins vôtre fagefle que vôtre pero ſonne. Je ne ſçairepliqua. t'elle pourquoi je vous écoute fi tranquillement ; mais je ſçai bien que ſi j'étois fagecomme vous ditesje ne le devrois jamais faire & ſur tout dans l'état où je fuis il me ſemble même que la dignité de vôtre . Alteſſe Royale vous défend ces fortes d'entre tiens regardez d'ailleurs les habits que je porte ,& cela fuffira pour vous fermer la bouche.. Quand je ferai ce que vous dites répondit D. Jean vous n'en obtiendrez pas l'éfet que vous : ſouhaitez vos habits marquent que vous êtes d'une condition libre & qui ne défend aucune : cſpêrance légitime à ma paſſion & le nom de : Prince ne me donne point de gloire que je ne puifa. fe vous offrir & partager avec vous."},{"instruction_id":1140,"title":"WgZhAAAAcAAJ","page":"8722","text":"Qu'auro is -je fait ! Je trouvai quelque foulagement à l'err tretenir. Jy employai une partie de la huit. Je luy repreſentai l'extremetendret fe qu'il m'avoit marquée ; fx fermere fonamour'fon courage & mêmeledel féin que j'avois de Taller joindre à Mal roc. je ne dois pas mie défier ' difoisje dela parolle qu'ilm'a donnde puis qu'ilett fi delicat lur ce chapitre qu'il prefere te pe ."},{"instruction_id":1141,"title":"RCM6AAAAcAAJ","page":"8723","text":"Les nce o difficultez né m'ont pas fort intimidé nous veut t juſqu'à cette heure lui repliqua le Prin je me vois d ce des Allemans mais je ne ſçay ficel Wpoiurkpioo ma le que vous dites fait autant de peur au etco pler m.au Roy de France qu'au Duc de Süa .d be. Je trouvé au contraire interrom RW AY pit Adelaideque vous eſtes trop har . di & c vous me ferez plaiſir Seigneurvousavezà relo de le paroiſtre un peu moins avec moi. viale Palatin de Le Roy prenoit garde à cet entretien Princ m comems au o & il en avoit beaucoup d'inquietude. des emor Il demanda le nom de l'Eſtranger & l'ayant apris il ſentit redoubler la vio lence de la jalouſie par la connoiſſan apoi Vol negocre de ce d'un tel rival."},{"instruction_id":1142,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"8724","text":"Il le fit annoblir & auec vn bon douaire il luy donna vne belle terre aux champs des rcuenus de laquelle il veſcut depuis en Gentil homme. Sans oublier neanmoins ſes premiers artifices parce qu'en ſecret il ſe plaiſoit à faire des ouurages de telle mignardiſe qu'il en fit vn des plus rares cabincts & des plus curieux qui fuft à Ferrare. Ainſi Agathocles eſtant de po tier deuenu Roy ſe faiſoit ſeruir en plats de ter re pourſe ſouuenir de ſon premier meſtier & ne s'énorgueillir point."},{"instruction_id":1143,"title":"McxNAAAAcAAJ","page":"8726","text":"Pour ce qui eſt de Ma damoiſelle ſa femme,elle avoit une juppe de fatin jaune toute graffe& une robe à Lange fi bien miſe& un coller ſi bien monté que je ne la puis mieux comparer qu'à la pucelc Saint Georgequi eſt dans les Egliſes ou à ces pouppécs que les attournerelles ont à leurs porres. Pour la nourriceelle portoit un beau bavolet à queuë de morvë & avoit un enfant entre les bras cependant qu'un autre un peu plus grand marchoit à coſte d'elle la tenant par la cotte. Je creve de rire toutes les fois que je ſonge à leurs diverſes por tures."},{"instruction_id":1144,"title":"McxNAAAAcAAJ","page":"8744","text":"Cela dit j'allay à part avec luy & connoiſſant la grandeur de ſon couragene feigais point de luy montrer le paſquil. Je le remerciay de la courtoiſie qu'il témoi gnoit envers inoy & luy demandayli jamais aucun Poëte ne l'avoit prié de quelque choſe qu'il ne luỹ cuft point accordée : il fongea quelquetemps & medit qu'il n'y avoit pas trois inois s que certain hommelay avoit prefeokédes-versod ſa -loidange pour leſquels il luig avbit proinis.de luy faire bailler cin quäntie éçus ; mats qu'il croyoit que les gens avoientraſtreint fä-liberalité."},{"instruction_id":1145,"title":"QRk6AAAAcAAJ","page":"8747","text":"Conime c'eſt le premier diſcours de ccux qui n'en ont point d'autresde parler du temps qu'il' fait Charite dit qu'il luy feniblcit qu'il faiſoit bien chaud. Je ſuis fort aiſelüy dit Lyſis de voirque vous commencez à ſentir Par deur que vous donnez aux autres ; pleuſt aux Dieux que vous ſceulliez auſſi combien vous n'aucz blellé ! Moy ditCharitc ce fut donc en nous ioüant à Sainct Clou auec lá feruante de cuiſine ;mais que vous fy -ie?"},{"instruction_id":1146,"title":"1R06AAAAcAAJ","page":"8750","text":"Ce procedé d'une femme que la faveur de ſon mari & l'amour de l'Empereur faiſoient regarder comme la premiere perſonne de l'Empire toucha Ovide d'une verita ble reconnoiffance: il l'exprima par un diſcours ti ré du profond du coeur ; & depuis ce jourlà il conſacra à la generoſité de Terentia tous les Vers que fa paſſion pour la femme deMarcel,& ſes ſoins pour Sulpicielui permirent de dérober à l'amour. Craffus étoit amoureux de la femme de Mecene ; cette para fion v'étoit ignorée dans Romeque de l'Empe reur & du mari de Terentia : il avoit veu cette belle s'entretenir avec Ovide ; & il jugea par ſes manieres qu'elle lui diſoit quelque choſe d'obli geant. Il s'aprocha & prêta l'oreille: mais comme ils parloient fort bas il ne put donner aucune liai ſon à ce qu'il entendit de leurs diſcours ; il attrapa ſeulement quelques paroles interrompuës : ce titre de Déeſſe des Caurs ; ce qu'Ovide repartit aux pre miers mots de Terentia & qu'il prononça aſſez baut pour n'être qu'une galanterie fans deffein lui don nerent de l'ombrage : lors qu'il vit enſuite qu'Ovide faiſoit de grands remercimens à la femme deMeceneil ſe mit en tête qu'il lui tenoit des propos d'a mour qu'elle écoutoit favorablement & ea con ceut uue jalouſie furieuſe."},{"instruction_id":1147,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"8754","text":"Miroir terrible de la perniciculemortdes pe * cheursfiniffans dans l'impenitence,la iuſte pro uidence permettant que ceux-là en mourant s'ou blient eux melmes quiont mis en leur vie la ſam lutaire crainte de Dieu en oubli . Mais ce quieſt de plusremarquable ,eſt de voir en quels abyſmes de deſeſpoir & d'abomination conduit ce Cerbee re à trois goliersle blaſphemele ieu & l'yuron gnerie. Trois vices execrables& qui alienent le corps & l'eſprit du train de la vertu & de la rai ſon ,& rendent l'homme tout à fait indigne des voyes & mifericordes 'eternelles."},{"instruction_id":1148,"title":"2xOYNuVfM6UC","page":"8756","text":"Doralice trop facile ſe laiſſant piper à ce charmeſe creut aſſez habile pour s'empel cher d'eſtre trompée . Cependant elle fut trouuer Pleominte qui la voyant ſur le bord du precipiceeffaya del'en tirer par cet: te ſeconde remonſtrance. Vn mauuais eſprit ne croid iamais le mal qu'il n'en face l'experience; Voila d'où vient qu'on dit qu'elle eſt maiſtreffe des fols: Mais ceux qui ſe laiſſentconduire à la raiſon pre uoyans yn mallepreuiennent 8 n'attendent pas qu'il leur arriue."},{"instruction_id":1149,"title":"uCBjYiEs1TQC","page":"8761","text":"En fin Cyllenie qui ne s'c ſtonnoit pas de ce ſilence pour auoir ſceu ce que c'e. ftoit qued'amour les voulut ſoulager & leur dit que les ſoufpirs ne les ſauueroient pas& qu'il ne falloit point perdre de temps. Melinte alors prit la parole & s'adreſ ſant à Ariane luy dit. MaisMadamepuis-ie croire que vousvouliez me ſuiure: Elle reſpondie. Melinteie ſuis à vous & ſans vous ienepuis viure:Voyez en quel endroit du monde vous voulez me retirer ; ie m'eſtimeray bien heureule d'y mourir auec vous : Voila Cyllenie conti nua t'ellequi me veut ſuiure ; & ie ne croypas faillir puis qu'elle veut prendre part à cette action. Cyllenic feur dit : puiſque la reſolution eſt priſevoyons à choiſir les plus neceſſaires de nos hardes & nous en allonsEpicharis qui ſongeoir deſia à les amaſſerdit qu'elles ſe roient bien toſt preſtes."},{"instruction_id":1150,"title":"o_s7AAAAcAAJ","page":"8765","text":"Et tout joignant eſt le lieu ou le fort tomba fur fainct Mathias au lieu de Iudas. Il y a ſept ans Alles 9. & ſept quarantaines de pardon . Audit mont de Sion eſt le lieu ou noſtre Seigneur entra en la ſale( eſtás les portes & feneſtres fermees) la ou eltoiệt fes Apoſtres aſſemblez quand il leur dit.Pax vobis. Et en cemeſmelieu apresil di&t à faint Thomasme Thoma credidifi beati qui non videre En ſainct Quia vidifti tean 20. a crediderüt& en ce lieu meſme il y a pleniere in dulgence remiſsion de peine & de coulpe audit mont deSiõ fuc enſeuely Saint Eſtienne ,il ya ſept ans & ſept quarantaines de pardon ."},{"instruction_id":1151,"title":"On6-T4-1dwIC","page":"8767","text":"Et quand lediet chem ualier entra eſdictes licesCharrolois le heraut luy preſenta po vne verge d'or eſmaillée dela couleur de la targe blanche : loit & pareillement luy sy preſenta vne aux armes de cheualeſmaillée de la couleur de ladicte targe noire. Et ce faict le la dict de Boniface marcha auât ens es lices & alla tout droict deuant le iuge faire la preſentation en la maniere deuant sa dicte& puis s'en retourna en ſon pauillon. Et toſt apresles G cris & prdonnances faictescomine accouftumé eft de faire eſdictes lices le cheualier gardant le pas illit hors deſon mpi pauillon armé& veſtu d'une corte blanche femée delat mes bleues,& falade en teſteainſi que parauant auoit eſté: & ledict de Boniface armé de toutes piecesbacinet en teftecorte d'armes veſtue& font fes armes de trois paux de gueullesa une. borde d'argent: & tout au tour de fondia bacinet auoit pointes agüesenuiron de deux paux de long& pardellus vn petit plumas. Si auoit la viſiere fermée& ainſimarcha a l'encontre du chevalier gardant le pas,lequel nia moult fierement luy vint au deuant. Siſe combattirent de leb haches8c ferirent l'yn fur,l'autre de moult durs & grands coups."},{"instruction_id":1152,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"8778","text":"Ils ont pensé pourpensé & é clos yne méchanceté ils l'ont plancée aux plus hauts licux de la Iuſtice ils ont mis leur bouche dedans le ciel& fait paſſer en la terre leur men funge pour verité & cependant ils coulent leurs iours à leur aiſe. Qui ne diroit icy ſi Dieu entend tout cela& s'il ordonne toutes ces choſes. Mais le Prophete ſe reprenant de cette temeraire cu rioſitéadiouſte qu'eſtant entré dans le ſanctuaire de Dieu ,& y ayant balancé toutau poids qu'il y a trouué,il a regardé la fin desméchans,& remar qué qu'il les čleue pour les écraſer d'une plus lourde cheute. Qu'au bout d'un temps il les met en deſolation & les fait perir pour leur iniquité."},{"instruction_id":1153,"title":"WhCFUXekBNcC","page":"8786","text":"Ses Brefs étoient pleins de belles penſées,toutes exprimées fi noblementqu'on les liſoit plus d'une fois avec plaiſir. Ce pendant Azolin ne ſe bornoit pas aux Brefs&craignant que ſon ſecond Protecteur ne lui manquâtcomme le premierau milieu de la fortuneil mettoit tout en uſagepour s'avancer & il en trouva enfin l'occaſion favorable en s'elevant ſur les ruines d'un au tre ."},{"instruction_id":1154,"title":"KYvognr-T8cC","page":"8788","text":"Enfin s'étant recommandé à celui qui eft maître de toutes les Creatures il ſe leve tenant ſon epée d'une main ; & la chandelle de l'autre,mais il ne voit qu'une certaine ombre & une agitation d'air& puis-ildecrouvre trois chauveſouris lef quelles font ce bruit tant de leurs ailes que de leurspartes contre les cheurons & ſom miers ."},{"instruction_id":1155,"title":"sLYpHX9v9c4C","page":"8792","text":"Adonc Primaleon deman da de quel cheualier elles parloyent. Da cheualier du chien dit Gridoinequi s'ap pelle ainfi ſelon que i'ay peu entendre(car ie ne le vy oncques) lequel m'a envoyé ce. ftedamoiſelle ( qui eſt de grand lieu ,& la quelle il a prinſe fur mer )me mandant pac icelle qu'il s'en alloit en Conftantinople pour combatre Primaleon: ic ne ſçay com meil en va ny quelle fortune il aura peu auoir. le prie Dieu qu'il luy foit en ay de pour la bonnevolonté qu'il me pore te."},{"instruction_id":1156,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"8803","text":"Sur quoy ti fant ceſte concluſion que la honte la retenoit de ſe recognoiſtre coulpable du reſteil l’en tenoic pour ſuffiſamment conuaincue. Ayant donc ainſi malheureuſement profanévn Sacrement ſi venerable il ſe retira de ce tribunal auec tant d'heur en fa meſchancetéque ni Pela gie,ni aucun autre ne s'apperceut de la fraude. Et s'eſtant confirmé en ce meſchant proposde faire mourir ceſte chetiue Penitente ,il crut que la voye du fer & du ſang ſonneroit trop haut,& que n'a yant pas des preuues aſſez ſuffilantes pourla con uaincre du crimedont il la tenoit fouillee la lu ſtice le perdroit de corps & de biens. Se delibe rant donc d’eſtre pluſtoſt Cornelius Tacitus,que Publius Corneliusil penſa que pour la faire deſ loger fans trompettela ſourdine de la poiſon ſe roit plus propre."},{"instruction_id":1157,"title":"iNs0AAAAQAAJ","page":"8846","text":"Ne vous étonnés point donc,li par tout vous en tendés médire de moy & ne faites point comme ces Ephores de Sparte qui condamnerent vn certain Siraphydus ſeulement parce qu'il anoit été mal traité de pluſieurs. Vous en deués plûtôt prendre bon augure car vous ſçaués que de tout temps la vertu à été calomnićc & les vertucux perſecucés."},{"instruction_id":1158,"title":"-G8GAAAAQAAJ","page":"8864","text":"Huon lui réponditaffiégée on ne ſait pas depuis cequ'il eſt amije ſuis bien ſurpris de ce que vous devenu . Commeà fon départ la Ville étoit venez de me dire car je ne vois dans aſſiégée par l'Empereur d'Allemagne & mon vaiſſeau ni or ni argentje n'y vois qu'ellemanquoit déjà de vivres & de gensque moi & 'mes armes. Bernard lui dit : L'Empereur a fait paſſer aufil de l'épéé faites attention que ſi vous voulez vendre ceux que Huon y avoit laiflés.excepté ce qui eſt dansvotre vaiſſeau vous pour trois censpriſonniersque l'Empereur a fait riez l'emplir de piéces d'or car le tréſor conduire à Mayenceil a fait auſli emmeque vous avez etd'un prix immenſe. Huon ner Eſclarmonde femme du Duc Huon de ſurpris du diſcours que lui tenoit BernardBordeaux.& l'a fait conduire dans une regarda au fond de fon vaiſſeau & vit que priſon où ellepaſſe de triſtes jours. Huon c'étoit des pierreries auxquelles il n'avoit tecomut Bernard à ce triſte récitmais il pas pris garde car il n'avoit penſé jetter ne pur lui rien répondre tantil avoit le que du gravier pour leſter ſon vaiſſeaucæur ſerré d'avoir appris la priſe de Borafin de voguer plus en fûrete. Bernard lui deaux la perte de ſes hommes mais ce demanda enſuite ou il avoit trouvé toutes qui le chagrinoit davantage c'étoir la fices pierreriescar pourſuivit -ilil n'y en tuation affreuſe ou étoit la chere Eſclara pas une dontje ne connoiſſe la qualité monde.,.cet aſſemblage de malheurs les parce que depuis un an j'ai été avec un lam mouvemens que Bernard ſon couſin s'étoit pidaire le meilleur connoiſſeur qui ſoit au donnés pour le cherchertout enfin lui monde il m'a enſeigné la maniere de s'y avoit cant affecté le cour qu'il ne put reconnoîtreje penſe que le lieu où vous les tenir les larmes ; Bernard voyant qu'il ne avez trouvées eſt un lieu faint."},{"instruction_id":1159,"title":"2GRBAAAAcAAJ","page":"8867","text":"Enfin l'envie qu'elle avoit de garder le Pere tto Nitard kui fourniſſoit des raifo198 fi fpe cieuſes quo perlonne n'oſoit les comba tre . du Ce Pere de ſon côté ne ſçavoit à quoi Don ſe déterminer ; il lui étoit bien douxde le hole voir aimé & protege d'une fi grandeReinetistic & d'être auprés d'elleavecun pouvoir ab folu."},{"instruction_id":1160,"title":"2GRBAAAAcAAJ","page":"8869","text":"Le Conyetable de ſon côté cherchoit à gagner par eux tout ce qu'ils fergient perdre au Duc de Medina Celi. Il eſt li fierdiſoieptilaw qu'il aimeroic injeux nous perdre que i de convenit qu'il nous eſt obligéde lon » élevation ; & quelque Miniftre que nousayons en la plageilfera moins redoutable que lui."},{"instruction_id":1161,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"8873","text":"La vefue fut viſitée par des Sages femmes& rccon nuë vrayment enceinte fur miſe auec tous les biens de Ludouic en la garde d'vn Curateur afin qu'il conſeruâr la ſucceſſion au prochain heri tier. Les neueux curent pour ce coup vn premier Tire -laifle car ils eſtoient venus comme desliós fugiſſans beans à la proye. Ils demeurerent ne antmoins à Hirshon pour veiller à leurs intereſts & pourapprehender promptement l'heritageau cas que la vefue fift vne mauuaiſecouche ou que l'enfant n'eûr pas vne longue vie."},{"instruction_id":1162,"title":"Dl1oAAAAcAAJ","page":"8881","text":"La pierre Chryſolite eſt bien plus ambi. tieuſe que l'aymantle fer eſt ſon ennemy mais fa veitu qui languit en preſence de ce metal groſſiereſt excitér,livousl'approchez de l'or; ce riche metal auſli fent bien ſon ay mant& eſtant agité proche de luypar quel que choſe de plus fortque ſon poidsil apal lion d'eſtre fcparé de ſon centre comme fi en l'embraſſantilperdoitfa peſanteur naturelle."},{"instruction_id":1163,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"8891","text":"Et eſtant rapportée à Siluainelle luy haul fa le courage & luy donna la hardieſſe d'entre prendre ce qu'auparauantil n'auoit oſé penſer; qui eſtoit de ſurprendre Piſidice & Popiel en leur cri me& de ſc deffaire en melme temps de l'vn & de l'autre . Pauure hommequi ne ſçait pas qu'encore que les loix qui ſont mortes ne mettent point de dif ference entre les delinquansles Magiſtrats qui า7 font les loix viuantes ou bien les executeurs des . loixfont vne trop grande diſtinction entre les perfonnes. Voyant que chacun applaudiſſoit à l'execution deMetrodore& qu'on la publioit pour vneaction heroïque,il ſe reſolutde faire parler de ſoy en meſ mes termes. Il gagne vn valetqui luy eſtoit affidé& luy eſtant aile de trouuer Piſidice & Popiel en ſemble,parcequel'impudence compagne ordinai re de l'impudicitéleur auoit fait prendre des li bertez odieuſes."},{"instruction_id":1164,"title":"2xOYNuVfM6UC","page":"8895","text":"Les amis de cette vertu qui s'y rendirent auec ellereſclurent d'y bien faire,c'eſt à dire de vaincre ou mou rir. Cependant le monde quien eut auis fic vne armée dont on appelloit les ſoldats des deſirs des appasdes attraits ,,des concu piſcences; L'Amour impudique (ainſi s'ap pelloit cet enfant) en eſtoit le general. Arri ué qu'il fut en veuë du fortil poſa troisbat teries de douze canons chacune en trois di ' uers endroits dont'lvne ne tiroit qu'orqu'argent que diamãs,que perles Sautres ri cheſſes: L'autre,que plaiſirs,feſtins,bals,bal lets ,caiollcries lettreschanſonsſerenadesLa derniereque ſceptresque couronnesque diademes,quegloires,que magnificen ces & que grandeurs."},{"instruction_id":1165,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"8919","text":"Le hazard fit meſmequ'ayant demandé à des gens qui en ve noient,s'ils n'auoient pointrencontré vn Chariot:il y en eut qui dirent qu'ils en auoient trouué deux: ſi bien que Timante ne doutant point du tout que ce luy de celle qu'il cherchoit n'en fuſt vn il s'eſtima bien malheureux de ne l'auoir pû trouuer : & s'en pleignit à tous ceux qu'il vit ce jour là & meſme le lendemain ."},{"instruction_id":1166,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"8920","text":"Iene DU le crains pasdit-elle ,mais ie le croy : & ſur quoy TIC fondez vous cette opinion ? Cependant adioufta -t'elle en fe del : guiſant,je n'en murmure point & ie ne luy en ROUP ay rien dit i mais il ne faut pourtant pas qu'il le s'imagine pourſuiuit-elle en rougiſſant qu'en core que ſon Pere à ce qu'on m'a dit puſt eſtre capable de changer d'aduis & de luy permet tre de m'eſpouſerque i'v conſente jamais."},{"instruction_id":1167,"title":"h8otAAAAMAAJ","page":"8927","text":"Ainſy qu'il eut achevéarriva en la court ung ferviteur à chevallequel venoit de querir la rente d'une ferme. Incontinant qu'il fut à pied falua le cordelier quien l'embraſſantluy miſt par derriere le poignart en la gorge & ferma la porte du chaſteau fur luy. La damoiſelle voyantque fa chamberiere ne revenoit poinct s'esbahit pourquoy elle demeuroit tant avecq ce cordelier ; & dift à l'autre chamberiere : Allez veoir à quoy il tient que voſtre com paigne ne vient. La chamberiere s'en vat & ſi toft que le beau pere la veyt il la tira à part en ung coing & feyt comme de la com paigne."},{"instruction_id":1168,"title":"LE-sTAJ06_oC","page":"8929","text":"Quãtité des plus . apparentes fe mirent au deſſous pourle porter & pour rendre en ces derniers deuoirs des teſmoignages particuliers de leur affection. Et cependant lame inoireleuren tirant des larmes enabő dance : l'on entendoit de toutes partsles ſanglots quel marbre parien n'en euſt dõné en vn fi triſte fpectacle. Deſia ils approchent le buſcher ſur lequel le corpsayanteſté poſé,apres que le Pre Itre crois fois les euftarrouſez de l'eau luftrale auec yn Rameau d'Oliue affin qu'eſtāt toutes purifieesleurs ceremo."},{"instruction_id":1169,"title":"SIVgAAAAcAAJ","page":"8939","text":"La feſte de la Na. tivité de noſtre Dame eſtant venuë il taſcha de gaigner ſes cinq fous& attendit pour ce la alles longtemps : cependant comme il ſe faiſoit tard ne pouvant plusattendre il s'en alla à l'autel pour ſe deſpecher au plusviſte; eſtant donc venu à l'Evangile il le com mença & le pourſuivit le plus qu'il put,mais parcequ'il ne trouvoit autre choſe que o Abraham genuit IſaacIſaac autemgenuit fa cob Jacob autem genuit."},{"instruction_id":1170,"title":"ivVm0XpSYqAC","page":"8943","text":"Mais la plus commu ne opinion eft qu'il étoit reconnu pour le Dicudes Jardins ; & que com me un autre Protée il prenoit telle forme qu'il vouloit. On célébroit ces Alex. ab Fères au mois d'O & obre ; parce que lex. l'Automne étant le temps auquel l'on recueille les Fruitson tendoit graces à ce Dieu de ce qu'il les avoit conſervez juſqu'à unc parfaite maturité."},{"instruction_id":1171,"title":"hoHy7bvnkJ4C","page":"8957","text":"La Nourrice d’Alcibiade trou . va dans l'Aſtrologue ce qu'il croyoit avoir trouvé dans la Phrigienne & courant l'infor mer de la verité elle le mit dans un chagrin . qui ne peut ſe repreſenter. Il avoit une ad . miration pour les belles perſonnes qui al loir juſques à l'idolâtrie ; il ne pouvoit s'i . maginer fans deſeſpoir qu'il y en eût une au monde qui eût ſujet de fe plaindre de lui."},{"instruction_id":1172,"title":"4V_2ecjsRTEC","page":"8958","text":"Sentadosy repoſados paíſean y miran a ſu VO luntad ( llevados por la mano de la coſmogra fia) toda Aſiatoda Europa,y toda Africa,con el reſto del mundo nuevamente hallado con fus gentes y coſtumbres. Sin levantarſe ame dia noche de la cama o ſubirſe en parte alta (aun que el aire eſte veſtido de tinieblaso nu bes ) con la Esfera en la mano contemplan y conocen los nombreslas figuras,la grandezalos caminoslos influxos las inclinaciones de quantas luzes adornan el eſtrellado carro de la noche. Sin andar por jardines ( a peſar del Invierno) miran la formade cada yerva y de cada planta y penetran todas ſus propieda des."},{"instruction_id":1173,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"8978","text":"Apres qu'il ſe fut releué vous voulez donc que ie parte? Ameſtris s'arreſta à ces paroles : & ſans pouuoir dire ce qu'elle vou Toit elle luy fit encore ſigne de la main qu'il ſor tilt & il ſortit en effet : mais ſi affligéque iamais on n'a veu de douleur eſgale à la fienne. Ameſtris de ton coſtén'eſtoit gueres moins trifte que luy: & i'ay ſceu par Menaſte qu'à peine fuſmes nous 1 ſortis qu'elle fut ſe raffoir ſur ſon lict où elle reſpandit auec abondance toutes les larmes qu'elle auoit retenuëstant que nous y auions eſté."},{"instruction_id":1174,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"8985","text":"Mais ce qu'il y eut encore defâcheux à cette viſite fut que Tharpis entra dans la chama 1 bre vn moment auparauant que la Tante d’Agla. tidas Cortiſt de ron Cabinet : fi bien qu'il pût voic la conuerſation particuliere qu'il auoit auec Ana 11 tiſe : & il remarqua aiſémentl'émotion qui paroić V ſoit ſur le viſage de cette Fille. De ſorte qu'Agla tidas craignant que cette importune rencontre ne luy nuiſiſt encore auprés d'Ameſtris; fut atten dre Menaſte chez elle afin de luy raconter ce qui luy eſtoit arriué. Et en effet ſå preuoyance neluy FIO fut pas inutile : cár Tharpis fit ſi bien qu'il tron ho ua moyen de faire dire le lendemain chez Ame 056 ftris qu’Aglatidas & Anatiſe auoient éu vnie gran -รุ่น de conuerfationi enſemble le jour auparauant 15mchez la Tante d’Aglatidas ; ce qui teſmoignoit ci encore plus que cette rencontre eſtoit concer era tée : mais comme Ameſtris la ſçauoit deſia cet di artifice ne reüſſit pas à celuy qui s'en ſeruit : & TOK cette entre . veuë ne broüilla point Ameſtris & Aglatidas."},{"instruction_id":1175,"title":"-G8GAAAAQAAJ","page":"8987","text":"Comme les deux enfans du Duc Sevin Ah ! Vous devez m'aider leur'onclequi s'en alloit à Paris vers puiſque je ſuis de votre parenté du côté leRoi Charlemagne. de la Reine votre Mere . Charlot ayant entendu le Comte AmauIen avez entendu comme les meſſagers ry; de aider. Sire dit Amauryje vous le dirai ferent les deux enfans qui ſe préparoient j'aſſemblerai tous mes Parens & vous ne pour venir à la Courils s'étoient riche donnerez avec moi ſoixante Chevaliers ment munis de ce qui leur étoit néceſſaire bien armés & me mettrai en chemin pour tant en or argentqu'en riches étoffes de aller au devant des deux fils & nous foieainſi que l'exigeoit leur état puis nous mettrons en embuſcade dans un petit aſſemblerent les Barons du Pays auxquels bcis qui eit à unelieue de Montlhéry fur il recommanderent leurs terres & ſeigneu le chemin d'Orléans par ou ils doivent ries& élurent dix Chevaliers & quatre yenir nous les mettrons à mort que Conſeillers pour mener avec eux & les perſonne n'en ſaura rien quand bien même aider à gouverner. Ils manderent enſuite on le fauroit qui eſt celui quià l'encontre le Prevôt de Ceronville qui s'appelloit de vousen voudroit prendre les intérets ? Guyreà qui ils recommanderent la juſticeAmauryce dit Charlctquittez votre Et quand Huon & ſon frere eurent choiſ deuilcar je ne ſerai jamais content que ceux qu'ils vouloient emmener ils prirent je ne vous aye venge. Allez dit Charlot congé de la Ducheſſe leur mere & des faire préparer vos gens & je feraipréparer Barons qui les regrettoient tendrement les iniens de mon côté& j'iraiavec vous ce qu'ils avoient ſujet de faire & encore pour terminer votre entrepriſe. Quand plus amplement qu'ils ne le firent& Amaury ouit Charlot qui lui accorda çi s'ils euſſent ſu la malheureuſe aventure facilement ſon ſecours& qu'il vouloit y quiles attendoitjamaiseux ni la Ducheſſe être lui-même,il l'en remercia & lui baiſa ne les euſſent laiſſé partir car il en arriva le pied ; mais Charlot lereleva & lui dit : tant de malheurs que c'eſt un récit très Amaury ,hâtez -vous & faites enforte que triſte. Ainſi les deux enfans partirent en nous puillions réuſſir."},{"instruction_id":1176,"title":"nvoFAAAAQAAJ","page":"8990","text":"Ce que j'y gagnai c'eſt qu'elle daignoit quelquefois m'entendre & qu'elle n'étoit pas mécontente que j'eſſayaſſe à la divertir. Nous reſtâmes -là quinze jours après ſa gué riſon & le retour d'Olonie. Je ne voulus pas même laiſſer paſſer ce temps-là ſans lui déclarer plus ouvertement ma paſſion pour elle & voici comune l'occa ſion s'en préſenta."},{"instruction_id":1177,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"8992","text":"Les premiers RoisMadamejadjouſta Cyleniſe n'eſtoient peut eſtre pas de li bonne Maiſon que Cleandre :car en fin commeie l’ay entendu direil fut trouué ſur vn Carreau de drap d’or : & le Portraict de fa Mere & le ſien ont vne bordure fi magnifiqueq qu'il neſemble pas que ſa naiſſance doiue eftre bar. ſe."},{"instruction_id":1178,"title":"OzJHCqmzG00C","page":"8994","text":"Yal. Minos Cretenfium rex nono quoque anno lib . Et in eomoratustanquam à Jovequo fo ortum ferebat traditas fibi leges prero gabat ,dit Valere-Maxime. Et en effet Homere appelle Minos le Diſciple l'E colier ; & l'auditeur de Jupiter. deos Hom . óæsTus'comment fe figurer que les Cre. Odyſj tois fuſſent ſi peu jaloux & curieux du 9.198. Livre original de telles loix qu'ils ſouf froient que leur nouveau Roien fitpre fent au premier venu ? Eft-ce ainfi que les Livres des Sybilles & les écrits de Numa Pompilius étoient negligez par les Romains ?"},{"instruction_id":1179,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"9003","text":"Car en core qu'il ne comprift pas pourquoy ilauoitmen ty : neantmoins puis que ſon menſonge auoit troublé la felicité d'Aglatidas& d’Ameſtris en empefchant leur Mariage ; il luy en eſtoit fort obligé. Cependant Dinocrate eſtant revenu de fon eitonnement & connoiſſant bien qu'il par loit effectiuement à ſon Maiſtre : comme il auoit Peſprit prompt &artificieux Seigneurluy dit ilie louëles Dieux de m’auoir fi bien inſpiré : car fans moy vous euſſiez trouuéAnieftris entre les > bras d'Aglatidas."},{"instruction_id":1180,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"9008","text":"Tant y a que leur reſſentiment fut autant pitoyable que l'amitié quiles vniffoir eſtoit grandeiufte & ve ritableQuelque modeſtie qui reglaſt les actions du ſa ge Soliparreſi eſt-ce que la patience luypenſa écha perencette occurrence,n'eftant pas dedans cette im paffibilité Stoïque auſſi facile à dépeindre que dif. ficile à pratiquer. Il ſe retine neantmoins pour des conſiderations que la prudence luy dicta ,ſoit qu'il ne vouluſt point inſiſter à auoir vne fille contre le gré de ſes parensſoit qu'il eſtimaſt par quelque ſtra tageſme empeſcher ce mariage de Theombre."},{"instruction_id":1181,"title":"QRk6AAAAcAAJ","page":"9020","text":"Bien doncrepartit Anſelnieie vous accorde que c'eſt vn Satirevous l'auez mieux ſentique noy. Voyos ſeulement ſi vous eſtes ſi fort bleſſé.Ayant dit cela ille remena à la maiſon& ce Berget s'eſtant bien eftendu & bien frotté,cohnut que ſonmal n'eſtoie pas ſi grand qu'il auoit iugé; & quand Pon luy de inandoit quel coſté luy faiſoit de la douleur il monſtroit Peſpaule droitte & comme fon luy aſ. feuroit que Pon n'y voyoit pointde meurtrifleure il diſoitiepenſe que c'eſt donc l'autre. Pour le guerir entierement de fon mal imaginaire Anſel me le fit frotter par tout d'vn certain vnguent qui ne faiſoit ny bien ny mal & cependant en atten dant le ſouperil s'alla enfermer dans ſon cabinetoù il acheuale portraie de Charite auquel il auoit trauaillé dés le grand matin ."},{"instruction_id":1182,"title":"56FTAAAAcAAJ","page":"9022","text":"La bulle ayant esté leue avec une approbation si authentiqueil leur promit deux cens escus pourveu qu'ils vouleussent l'absou dre d'un peché qu'il n'avoit pas encore fait. Sur cette proposition les Beats dirent qu'ils vouloient consulter entre eux si leur pouvoir s'estendoit jusqueslà et si la possibilité estoit de leur juridiction aussi bien que l'acte. Leur ba gage mesme y fut introduit pour leur donner asseurance en leur rendant plus de respect."},{"instruction_id":1183,"title":"o_s7AAAAcAAJ","page":"9031","text":"Arriwezen Et eftans arriuez en Ieruſalem tout au deuant eu la citéde de la porte deſcendiſmes de deſſus nos monturesDersſalem . & fumes conduits par le Truchement au montde Sion ,qui eſt hors des murs de la cité& vint au de uant de nous le gardien dudit mont de Sion accó paigné de dix à douze Cordelliers de l'ordre mi Accueil des neur de Sainet Françoisleſquels nous firent fort gardien to bő accueil& nous menarent dedās leur petit co des reli uent,qui eſt ioignant l'Egliſe du S. Cenacle ou gieux."},{"instruction_id":1184,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"9038","text":"Que ſi la mort me laiſ ſe viure apres toy : ſois affeuré que meſme à tes cendres ie garderai vn corps pur& vne foi inuio; lable.le t'aimerai de tout mon cœur comme mon mari . Mais afin de preuenir tes onbragescache que i'aimerai aufli Sapor de tout mon cœur,com me mon Prince & mon bon maiſtre. Ne t'imagi. ne point qu'il ait aucune part à ce qui t'appar tiédra,nique ce ſoit vn Riual qui partage ta cou che.Il n'y penſe pas. Et s'il y penſoitil le trouue roit decheu de les penſees ."},{"instruction_id":1185,"title":"hoHy7bvnkJ4C","page":"9041","text":"Auſli-côt que Neufville fut forti de la inaiſon de Madame de Bonneval la Maré. chale & elle vinrent aux Tuilleries. Elles diſcernerent Château Neuf d'aſſez loin & tant plus elles en approchoient& plus Madame de Bonneval obligeoit la Marecha le à remarquer que l'homme qui étoic avec elle reffeinbloie à Buſſy. Elle convenoit de la reſſemblance mais à peine eutelle crû ce qu'elle voyoit fi Buffy & Château Neuf ne s'étoient tournez de leur côté. La Maréchale rougit à la vûë de ſon Amanț. Il paſſa prés d'elle avec beaucoup de reſpect & il ne put s'empêcher de la regarder inais il ne lui parla point. & continua de le promener avec Châreau -Neuf."},{"instruction_id":1186,"title":"o_s7AAAAcAAJ","page":"9044","text":"Montaigne Galaad . En la montaigne de Galaad ou Iacob fuiant fut rencontré par Labam ,cómedit fain & Hieroſmefur le 22. chap.de Hieremie. Galaad eft es extre mitez du pays de Fenice& Arabie,conioincte ez pendans & coftes du mont de Libam & s'eftand iuſques au fleuue de lourdain d'vn coſté& en la terre que iadis appartenoit au Roy de Aferon 3 Roy des Amorriens,& tout au pied d'icelle mon ville de taigne,à yne ville qu'eit nommee Galaad,prenant Galaad. le nom de ladite montaignelaquelle eſt ordinai rement frequentée des Marchans qui la fourniſm. fent de toutes ſortes de Drogues& Efpiceries herbes,& racines medicinalles.."},{"instruction_id":1187,"title":"s_47AAAAcAAJ","page":"9056","text":"Mada me ; ie vous priene vous eſtonner aucunement: car je vous deffendray contre tout le monde: fçachez que quant au fait denoſtre partementtout ſe porte bien ; & pour ceſte cauſe retirons nous bien toft. le pric Dicu dit-elle que ce ſoit à la bonne heure : car pourueu que ie ſois touſiours auec vous,ie n’av point de peurcomme i'ay bien monſtrémemettant en Gi. grand danger m'aſſeurant que voſtre hardieſle & prudence eſt telle que ceſt affaire ne peut que bien ſucceder."},{"instruction_id":1188,"title":"V3MVAAAAQAAJ","page":"9057","text":"Je viens du Louvre pour voir ſi quelqu'uu ne m'en inſtruie roit point mais j'ai trouvé qu'on n'en fçavoit pas plus que moi rellement que l'on peut dire que la diſgrace eft bien cachée. Madame d'Elboeuf juges auſſi tôt qu'elle y avoit plus departquela Cour : mais n'ayant garde d'en convenir elle ſe mit à raiſonner avec lui là deſſus cherchant plûtôt à augmenter les ſoup . çonsqu'à les diffiper."},{"instruction_id":1189,"title":"sLYpHX9v9c4C","page":"9060","text":"Adonc il ſe mit à pied & princ la chaine de laquelle il ſouloit me. Der ſes lions en leſe & tous deux le lie. rent par le col,cependant il ietra va cry fi baut quelà accoururent deux des autresPa tagons fauuages qui auoyent deux grands fers agus en la mainleſquels ce nonob fant furent vaincus par primaleon quoy qu'à grande peine pource que le cheua lier y futbleſſé."},{"instruction_id":1190,"title":"_6A-AAAAYAAJ","page":"9066","text":"Je brusle de vous en tendre plaisanter à vostre tour. Il n'est que trop justedis-je alorsde vous satisfaire. Voicy mon histoire ainsi qu'un Evesque en fit le recit à un Abbé de mes amis. Les fausses couches sont tousjours suivies de quelque accident fascheux. Une jeune Dame de la premiere qualité avoit gardé d'unela chagrinante necessité de donner à tout moment la liberté à certains prisonniers qui sortent ussi souvent avec eclat que sans bruit."},{"instruction_id":1191,"title":"nvoFAAAAQAAJ","page":"9068","text":"Vous pouvez vous figurer la joie qu'il reſſentit à cette nouvelle. Elle le guérit preſque à l'inf. tant ; & après s'être exactement enquis de l'étac des choſes il fit armer ſix vaiſſeaux ; & les rem pliſſant d'hommes braves il entreprit de venir une nuit ſurprendre Pidne. Mais devoitil ſe fier à un élément qui lui avoit déja été ſi contraire ?"},{"instruction_id":1192,"title":"wIRCAAAAcAAJ","page":"9087","text":"Il fallut pourtant ſe lever pour tenir ce conſeil : L’af faire preſſoit ; & if'n'y avoit pas de tems à per dre. La Femme de Chambre étoit déja pleine ment inſtruite des amours de la Reine pour le Prince Eba & de fa jalouſie pour la Princeſſe de Tingi : Il n'y eut donc qu'à l'informer de ce qui s'étoit paſſé ce ſoir-là dans la Cham bre de Lanice & de tout ce qu'elle avoit ouï : Elle lui demanda un peu d'attention ; car elle étoit encore à moitié endormie ; & elle lui ex poſa en fuite le fait tour du long. Quand la Femme d'affaires eut oui que le Roi ayoit été hui-même témoin d'une converſation comme celle que le Prince & la Princeſſe avoient euëelle n'en voulut pas écouter davantage & fans plus long -temps délibérer ſur une affaire où il a'y alloit peut-êrre pas moins que de la corde pour elle pour tous les bons ſervices qu'elle avoit rendus à la Maîtreſſe elle opina droit à la fuïte & au plûtôt."},{"instruction_id":1193,"title":"PMcvAAAAYAAJ","page":"9092","text":"Sur cela on a tenu divers conſeils ; & comme dans cette aſſemblée il n'y avoit que des gens mal intentionnez pour le Baffa ou du moins trop zelez pour le Dey ils ont tous conclu à la vengeance. Je ne comprends pas comment le Balta n'en a pas été ayerci ; car le bruit s'en eft auffitôt répandu par toute la Ville . On avoit deſſein de le ſurprendre au Bardou où l'on croyoit qu'il dût coucher ; mais ayant appris qu'il en étoit de retour l'Aga du Dey a eu ordre d'aller inveſtir Son Palais s'il n'y pouvoit entrer de vive force & de ſe faiſir de lui vif ou mort ; & moi de paſſer en même temps au Serrail & de vous enlever."},{"instruction_id":1194,"title":"38XojllWzvUC","page":"9106","text":"Il n partir. Si vous voulez mettre ordre à la irger ( luy d garde de voſtre beſtail il ſera bien aiſé: purtoiſie. Celt Car auparauant que vous arriviez en vo. hant mal ſean ſtre village vous trouuerez vn Berger suuée de per qui en aura tout le ſoin que vous pou afemmeeits l'homm uez deſirer: pourueu que vous luy vou e liez confier& qu'ille vucille prendre en ellepar le m garde. Aureſte que voſtre retour ſoit las de liberi le pluſtoſt que vous pourrez : car outre te vous m's le plaiſir que vous receurez icy vous da pouuois y aurez encores du profit."},{"instruction_id":1195,"title":"LE-sTAJ06_oC","page":"9115","text":"En fin il n'y aauoithom me tant foitpeu renommee en l'Illede Corcyre où à cauſe de la race de ſon rang où de fon meritëque Leſtorix n'euſtatraquén'euſt trauaillé& final lementrendu l'object deſa barbarie par les riguenrs d'vn extrêmeſupplice:Tel. lemết que l'excés de la malice lerendit mermeabhominableà ceux qui auoient aydé ſa domination & qui eſtoient les inſtrumens ordinaires de fa furie & ſans doute ſes vices le doiuent en fin rendre hayſſable aux plusfcelerats des fiens."},{"instruction_id":1196,"title":"WhCFUXekBNcC","page":"9144","text":"Don Benigne fut fort content de cette pre miere entrevuemais comme en Italie on a peu de liberté de ſe voir il demanda la liberté de lui écrire & le plaiſir de reçe voir des réponſes. Diane en fit beaucoup de difficultéelle dit qu'il y avoit moins de danger de fatisfaire un Amant en lui ac cordant les dernieres faveursque de lui écri re & recevoir de ſes lettres parce que s'il arrivoit que l'Amant ſe vantât d'avoir eu des privautez avecfa Maîtreſſe elle étoit en droit de tout nier: mais que les lettres& les caracteres étant connusc'étoient des témoins irreprochables. Enfin à force de prieres il obtint d'avoir des billets à con dition de les renvoyer dans les réponſes."},{"instruction_id":1197,"title":"DAtBAAAAcAAJ","page":"9145","text":"Utquefuperftantem ,pronumque in pectoreſenſit Erigitocculte ferrum vit aquelabantis Reliquias tenues odio fupplevit & enſem Fam latwo fratris non frater ,cordereliquiar. De tout ceci on ne manquera pas deconclu. re,que l'Auteur du Roman a été bien fondé de faire raconter par Mentor 'toute l'hiſtoire d'Oe. dipe avec ſes circonſtances de la maniere qu'il a fait& de les graver fur les armes de Telema > que. Et moy je dis qu'il eſt contre le bon ſens de faire prendre à Minerve à Vulcain à Mentor & à Telemáque des Memoires touchant la verita ble Hiſtoire d'Oedipe dans des Ouvrages d'Au teurs qui n'ont vécu que plus de mille ansaprés la mort de Telemaque ,& de tonder toute la ve rité de cette Hiſtoire ſur l'autorité des Poëtes qui ont toûjours été en poſſeſſion de l'alterer & de la falſifier par le melange de toutes les vi ſions qui leur ont tombé dans l'eſprit."},{"instruction_id":1198,"title":"o_s7AAAAcAAJ","page":"9153","text":"Pource dit ledit S. Irruent aquiscuc. que pourceſte inefable dignité d'hommepar ce mot eſt denoté vniuerfa& figni fit vniuerfité: Car comme ainſi foit que l'homme ait eſtre auec les pierres ,c'eſt à dire come les pier res viure comme les arbres ſentir comme les beftesdifcerner comme les Anges on le peut ius ftement appeller vniuerſité car il eſt celuy foubs les pieds duquel toutes chofes font miſes & fub iectes."},{"instruction_id":1199,"title":"hGSicAVlg_oC","page":"9156","text":"Le diantre emporte qui en ment difoit Janot à fa mere. Plu TARQUE . Je vous aſſure que j'ai ainſi ouï parler & lai mis en mes Apophtegmes François & bien d'autres de ces menuës réponſes. Sa mere diſputant un jour avec lui& par dépit de quelque mauvais més · nage lui reprocha ſa femmelui diſant qu'el le étoit patain. Hau mamere dit-il laiſ fez là ma femme je vous prie parlez de vous."},{"instruction_id":1200,"title":"rthNAAAAcAAJ","page":"9158","text":"Vous étes dit le Pere la plus obligeante & la plus aimable Perſonne du monde; Et Janeton laiſſez donc cela que vous avez la main chaude; Marquediſoitle Pere de l'ardeur de mon ame ; Vous étes un grand baiſeur diſoit Janeton ; que voilà un bras bien blanc ! Non pas ki blanc que ce beau Sein reprenoit l'Auguſtin. Flor. Er fon Campagnon que fai foit -il cependant ? Pat. Vous me faites la méme que ſtion que je fis à cet amy ; Il étoit allé me dit-il vers l'hôteffe laquelle di ſoit qu'elles ſont groſſes !"},{"instruction_id":1201,"title":"PMcvAAAAYAAJ","page":"9169","text":"Il dormit peu ; & le matin dês que le jour parut il alla voir les gens dont il croyoit avoir be ſoin pour parler av Dey . Beyran Aga favori de ce Prince en étoit un & ce lui en quiil eſperoit le plustant à cauie de l'inclination qu'ilavoit remarquée en lui pour les Chrétiensque parl'amitié particulierequi étoit entr'eux. Il letrou va tourdiſpoſe àle ſervir ; mais l’Aga lui demanda en même temps la grace de voir cette Eſclave. Affen quiapprehen doit que la vue d'une fille auſſi capable que l'étoit Laura d'inſpirer une grande paſſion à unjeune homme commel'Agane fût un obſtacle au deſſein qu'il avoit .. formé ; råcha de l'en détourner par les raiſons les plus fpecieuſes qu'il put trouver. Beyran vir bien que c'étoit un refus. Il crur qu'Afën en étoit amoureux;& cachant ſon dépitilluidit qu'il feroit tout fon poſſible pour porter le Dey à donner la liberté à cette belle Eſclave."},{"instruction_id":1202,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"9176","text":"De la façon dont vous le reprelentez dit Thrafimede à demy bas il ne m'eſt pas poſſible de n'eſtre point de vofire opinion : & de ne croire pas que ce que vous loiiez,doittouſiours eſtre pre feré à tout ce que les autres loüent. Apres cela nous diſmes encore pluſieurs choſesquineſervent de rien à mon ſujet : mais enfin le iour de poitre Promenade eftant venunous la fiſines& la fiſmes meſme plus agreablementque nous ne l'auions ef peré."},{"instruction_id":1203,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"9182","text":"Il ne mit pas beaucoup de temps à declarer la paſſion à cette fille qui ne s'en eſtoit deſia que trop apperccuë par ſesregards & ſes contenancesEncore que la pretenſion tendiſt à la tromperneantmoins il fe ſeruit du ſtratageme ordinaire desGrands ,qui ne parlent que de mariage à celles qu'ils veulent abuſer en les amuſant du vain é clat de cette eſperance de grandeurs qu'ils font briller deuant leurs yeux afin de les ſurprendreen la meſme façon que les oyſeleurs ſe ſeruenc d'vn miroir pour astirer les oyſeaux dans leurs fi lets."},{"instruction_id":1204,"title":"s_47AAAAcAAJ","page":"9190","text":"Dom Douardqui eſt gence Art reux cheualier me faiſant ce deſplaiſira voulu van ger ſes anceſtres deſorte que ſ'il a faitdegradescho lesceſte cy eſt la plus granded'auoir eu la hardieſſe de la faire tout ſeul,& ne mºeſmerueille pas que Fleri => de fe ſoit ainſi laiſſé abuſer par la beauté d'iceluyth pource quelle eſt fort ieunc. Et puis quelle feſt choi file ſi vn mary ( car ie luy en voulois bailleryn ) Dieu les conduiſe: ſeulement je ſuis fafché d'vne choſe que ie po . ne ſçay leurs conuertions :Dom Douard eſt ſi gentil cheualier ,que ie croy bié qu'il n'emmene ma fillefi abi nó pour la prédre à féme: & ce faiſant ie demeureray CUT fort content encor qu'il m'ait beaucoup affenſé ce pédant que perſonne ne me parle plus de telle choſemd cartelle eſt mavolonté."},{"instruction_id":1205,"title":"OzJHCqmzG00C","page":"9191","text":"En effetces deux Poëtes Latins Stace & Seneque font mention des deux pieds d'Oedipe percez par un fer. St.l. Trajectum vulnere plantas Dedi Thebe poda dit Stace. Seneque de ſon côté dit que ce fut par un fil d'archal. Sen. Ferrum per ambos tenne tranſactum Oedip . pedes A & .4 . Ligabat artus. Vulneri imatus tumor SC . Les mêmes Stace & Seneque nom met Polybe ,le pere putatif d'Oedipe& le font Roidc Corynthe. Et même Se neque donne le nom de Merope à ſa fem me& la fait auſſi Reine deCorinthe."},{"instruction_id":1206,"title":"uCBjYiEs1TQC","page":"9192","text":"Te l'auois bleſſé en pluſieurs endroits & i'cus ſoin de luy faire accommoder fes playes ; puis ie l’emincnay a uec ſon vaiſſeau & ſes gens en Corcyre. Mon retour fuc extrémement agreable aux Pyrates tant à cauſe qu'il y auoit long temps que l'on ne m'auoit veu que pour les grandes richeſſes que i'amenoisauec ce priſonnierqui cftoitvn Prince Armenien lequel s'en alloit Am baſſadeur à Romede la partde Vologeſe Roy desPar thes & de Tyridate Roy d'Armenie. La cognoiſſance que i'cus qu'il eſtoit Prince me fit auoir vn loin parti culier de luy;‫ ܪ‬ic le viſitois aſſez ſouuentattendant que fa rançon arriuaſt ; mais ie le trouuois dans une ſi pro fonde melancholicque rien ne le pouuoit conſoler."},{"instruction_id":1207,"title":"DAtBAAAAcAAJ","page":"9193","text":"Ju Tryphſtin ont eu l'adreſſe d'effacer de tous lesExem P / 95. plaires les mots à ligno dans l'endroit des 10 . Pleaumesoù il y a ,dicite in gentibusquia Do minus regnavit il ayent auſſi effacé le mot de foderunt wzúzar & celui de confige clavis 3 Kebønwoorcomme étant trop formels & trop > precis pour repreſenter le crucifiement du Sau veur. Qutre qu'il importe peu que ces termes ſe trouvent ou ne ſe trouvent pas dans l'Hebreu pourvû qu'ils ſe trouvent dans les Exemplaires de la verſion qui avoit cours avant que J. Or on ne peut pas douter que les anciens qui ont lû ces mots foderuntpedes meos. & que Saint Barnabé qui a lů confige clavis care nes meas ne les ayent lù dans des Exemplaires anterieures au tems de la Paſſion & repandus dans le monde avant que Jeſus-Chriſt eut été crucifié. Il doit donc demeurer pour conſtant que Da vid aa eû les pièds percez car le fen's anagogi. que & figuratif ne detruit pas le litteral."},{"instruction_id":1208,"title":"QRk6AAAAcAAJ","page":"9196","text":"Iamais perſonne n'a depuis faiet de vers qu'il n'ait ofté pauure ou qu'il n'ait eu enuie de Peſtre. le ſçay le moyen d'enrie chịrious ceux qui ſont de ce noblemeſtier,reprit . Lvhis ce ſera allez pourucu qu'ils m'obeiffentOr Jés qu'ils ſeront auecque moy ce ſeça par où ie commenceray que de leur propoſer les articles d'vne Republique Amoureuſe & Paſtoralle. 1'c Atabliray vne Voiverſité dont ils ſeront les Re gens. Le plus ſçavant de la troupe ſera le Re cteur & ne fera lire aux eſcoliers que des Romās ou des Poëſies. On aprendra lesEpiſtres d'Oui de la Diane Paftrée & Pon fera ſon cours en . Amqurau lieu de s'amuſer à aller faire ſon cours en Droid à Orleans.Les filles & les garçonsirót 1 pelle meſle à cette eſchole & Pon ne verra plus aprés d'ignorance & d'inciuilité parmy nous. Mon mailtre s'eu vint dire alors Carmelin per mettez que ie vous querțiffe quepour auoir plus d'eſcoliersil ſeroic bon de faire mettre des affi chcs par Paris ."},{"instruction_id":1209,"title":"On6-T4-1dwIC","page":"9214","text":"Et pource mon filsje vous admoneſte,prie & commandeque vous vous abſteniez des deli ts charnelscar ils bataillent iour & nuict contre l'ame& encores vous dis-ie plusque homme qui hante lesfolles femmesperd fix choſes; dontla premiere est l'ame; laſecondel'entendement; la tierce,lesbonnes mæurs; la quarte la force; la cinquiemela clartė; & la fixiemela voix ."},{"instruction_id":1210,"title":"9KA5AAAAcAAJ","page":"9216","text":"Elle eſtoit fort inquiete & attendoit avec impatience le retour de la perſonne qu'elle avoit envoyé à fon Amantlors que la Religicule entra daos fuchambre ; elle luy dit que le Cavalier dont elle luy avoit parlé l'avoit ſervie comme ellele pouvoit ſouhaiter & gu'il l'attendoit au Parloir pour luy preſenter la teſte du Comte de Beaujeu."},{"instruction_id":1211,"title":"nvoFAAAAQAAJ","page":"9226","text":"Ces paroles indignèrent ſi fort Lylimachus que fans la crainte qu'il eut du roi votre père il eût ſans doute exécuté fa menace. En vain donc on tâcha de s'oppoſer à fa cruauté ; il fit préparer de magnifiques obsèques à Diomède & voulut que ſon bûcher fût ar roſé du ſang de ſon meurtrier. Mais la reſſem blance qu'il y avoit & dans l'armure & dans la taille de nos deux frères ayant empêché les ſoldats de diſcerner de quelle main il avoit été bleſſé Lyſimachus ne ſavoit auquel des deux il s'en devoit prendre. On l'aſſuroit aſſez que le coup étoit de l'un d'eux mais on ne pou yoit dire duquel."},{"instruction_id":1212,"title":"wIRCAAAAcAAJ","page":"9227","text":"Ce n'étoit pourtant pas ſur les Forces & le ſecours de Roderic qu'il ſe repoſoit ; car il ſa voitqu'il aſpiroit au Trône auſſi bienque lui; & que non -ſeulement il y avoit plus de droit mais qu'il y étoit porté par tous les Grands ; & qu'on ne fongeoit point à lui. Ils lui promettoient vingt mille hommes quand il en auroit beſoin : ſi bien qu'avec un Corps ſi conſidérable ſur le quel il comptoit ; & ce qu'il pouvoit avoir d'a mis & de Sujetscar aprés le Roi iln'y avoit pas dans le Royaume un plus puiffant Seigneur il ne douroit pas qu'il ne pût facilement réüflir dans ſon entrepriſe ."},{"instruction_id":1213,"title":"nvoFAAAAQAAJ","page":"9229","text":"Si ces vertus repartit Célémante nous convient à ces beaux exploits il y en a une autre plus grande & la maîtreſſe de toutesqui exige le contraire ; c'eſt la prudence. Elle nous apprend que la libéralité eſt prodigalitéla franchiſe indiſcrétion la compaſſion bleſſe la valeur un coup d'étourdi quand nous en ſouffrons du préjudice. Nous irions trop loin répliqua Ergaſte ſi je voulois pouſſer cette matière comme il me ſeroit facile."},{"instruction_id":1214,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"9230","text":"Mais que dirons-nous d'Aurcole laquelle ſc yoyanttoûjours traituée par Sergefte auec vneref pectueuſe froideur,ne pouuoit eſperer de la paſſion vne miſeiſſuë . correſpondante au hazard où elle s'eſtoit pour acquerir la bien veillance de ce trop prudent ieune homme. Tandis que les lettres de Sergeſte à Criſpe & de Criſpe à Sergefte vont & viennent& quece changement fait connoiſtre la diſſolution du Charmele procés de la Sorciere & celuy de Ca telle s'auancent. Il est queſtion de faire reucnir les fugitifs & les fugitiues:mais ilnefut pas poſſible d'y faire reſoudre lesfillesquelquepardonqu'on leur promiſtqueleurmariage ne fût arreſté."},{"instruction_id":1215,"title":"-3RdAAAAcAAJ","page":"9231","text":"Vous pouvez bien croire que leur entretien ne fut que de Vers & de Pieces de theatreenſuite de quoi ils firent grande amitié & allerene . avec lui voir les Comediennes qui étoient ſur le point de dînerce qui fut cauſe que ces Gentilshommes ne demeurerent pas long temps avec elles. Ils les entretinrent pourtant agréablement pendant le peu de temps qu'ils y furentils leur offri 3 rent ſervice & prote& ion : car c'é toient des principaux de la Ville."},{"instruction_id":1216,"title":"-3RdAAAAcAAJ","page":"9249","text":"Nous ſortimes de la Ville & la né. cellité nous contraignit de repréſen ter pour gagner notre vie bien que notre Troupe ne fût pas guéres bonne le principal Adeur nous manquant. Enfin nous étions dans une Ville de Hollande où vous nous vintes > trouver vous Monſieur le Deſtin Mademoiſelle votre Sæur & la Ran. cune. Vous vous offrîtesde repreſen ter avec nous & nous fûmes rayis de vous recevoir & d'avoir le bonheur de votre compagnie."},{"instruction_id":1217,"title":"DAtBAAAAcAAJ","page":"9253","text":"Or la s . année du regne de Roboam eſt la 3747. année du monde ſelon BucChi la periode Julienne& la 2747. ſelon Buchol p. 172 cer & la 4205. felon Adoniau lieu que com Adoart me nous avons dit ci-deſſus > Troye fut priſe 4 p.44 ſelon le calcul de la Periode Julienne l'an 3505. ou ſelon Euſebe l'an 3532. ou ſelon Bu cholcer l'an 2788. ou l'an 4027. ſelon Adon ; ainſi voila un Anachroniſme bien verifié de plus de 200. ans dans lequel l'Auteur du Roman n'auroit eu garde de tomber s'il avoit lû avec tant ſoit peu d'attention l'Ecriture-Sainte ou eût le moindre égard à ſa Chronologie . Je ſçai bien qu'il y a pluſieurs anciens Chro nologiſtes & entr’autres Joſeph ,qui ne font pas de ce ſentiment que le Seſach qui ruïna le Tem ple du tems de Roboam ait été le fameux Seſo ftris."},{"instruction_id":1218,"title":"D10PO2J7rHYC","page":"9283","text":"Ceux -cytirentleur vraye ori gine de George Castriot &d'Alexandreſon ar riere-nephen ,le Heros & le ſuierde ce diſcours: 1 Aufli i eſpereen déduire toute laſuitte inſques au preſent estat de la haute & balſe Albaniepour faire voir aux Princes de l'Occident la va leureuſe reſistance de cespeuples,les émouvoir à tirer toate la Grece de ſeruitude."},{"instruction_id":1219,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"9293","text":"Les ma ladies viennent à cheual & s'en retournent à pied ; dittes le meſmedesdebres. Les aiſles d'vn oyſeau s'engluent ailement ſe nertoyent diffici lement. Il eſt en ceci coinine des nalles,on n'en fort pas ſi coſt comme l'on y entre. Mais quand elles ſont de vicille datte il en prend comme des vlceres enuieillis,dont la guerilon ſi elle n'eſt de felperee,eſt d'vne duree fort longue."},{"instruction_id":1220,"title":"s_47AAAAcAAJ","page":"9311","text":"Or donc comme il fut entré bien faſché en la ſale à l'heure que ic vous diſoys que l'Em pereur deuiſoit auec Pride ,il ſe ietta à ſes pieds & luy dift. Monſeigneur ic vous ſupplie me vouloir ſecou sir & váger d'vn tort qui m'a eſté fait icy presieme noys vn chien le plus beau que iamais vid hommequi m'a eſtá ofté par trois cheualierscombien que ie leur aye dit que ie m'en plaindroys à vous & in'ont reſpondu que pour celte cauſe plus volontiers ils me l'oſtoient."},{"instruction_id":1221,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"9320","text":"Elle eſtoit afli duë à la priere & aux ouurages elle viſitoit lou-. uent les Egliſes frequentoit l'vlage des Sacre meus& de la parole de Dieubref c'eſtoit vn mo dele de perfection parmy ſes compagnes . Etran ge effet de l'amour qui transforme l'Amant en ce qu'il aime& qui change le cæur aux humeurs de l'objet chery comme li c'eſtoit vn poulpe qui ſe teint de la couleur des lieux où il s'attache. Tous ceux qui auoient des yeux pour cette fille en eurent auſſi pourla pieté chacun s'effor çant d'eſtre ou de paroiſtre deuot pourracher de luy complaire."},{"instruction_id":1222,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"9326","text":"En cette qualité il chafla Alar que de lamaiſon paternelle & le reduiſit auec Sophoniſbe à vn meſnage fi deplorable que la delcription en feroit pitiéfi l'on ne voyoit en ce vieillard vne malice iuſtement punie & vn pe cheur pourſuiui de Dieu en la meſme façon que le furent nos premiers parens par l'Ange exter minateur qui les chaſſa auec vne efpee flambo yante du Paradis terreſtre,."},{"instruction_id":1223,"title":"eiiVAEvW494C","page":"9330","text":"Lu cifuge entendant ces paroles ne fcavoit à quel Saint fe vouër ny à quoy il devoit fe reſoudre & blâmoit de tout ſon cour fon impertinente curioſité ; Enfin ſe pre parant hardiment à tout ce qui luy pou voit arriver il reprit la parole & dit à ſes interrogateurs : Et bien que faut-it faire ? Je vous dis que je ſuis Don Diego6 que vous étes des Demons: Il ſemble qu'il veutnous connoître dit l'un de ces lugu bres enqueſteurs à l'autre."},{"instruction_id":1224,"title":"b8_5fKTBsW4C","page":"9334","text":"Celui que l'on jugeoit à Chaftillon ayant ouï ſon dicton & qu'il ſeroit pendu il le ſupporta : mais quand il out qu'il y avoit amen de de vingt écus qui étoit plus que les deux tiers de ſon bien il dit qu'il en appelleroitfi cela n'étoit oré & bien on lõia & il le laiſſa pendre peur de fai re des enfans pauvres. Voila comment leurbien va à rebours & s'ils pouvoient patienter ils auroient non ſecundum a qualitatem fed fecundum juſticiam : & dea je parle aux do&tes s'ils le peuvent entendre; & quand leurs' habillemens ſont ulez il faut dire ; ne faites point de manches à vôire pourpoint le corps n'en vaut rien ; voire mais le corps vaut toûjours mieux . Quoi ! Zacharie Durant Libraire de Geneve ne le croyoit pas quand il fut fra pé de la peſte & que le Chirurgien lui eui dit que ce l'étoit."},{"instruction_id":1225,"title":"nvoFAAAAQAAJ","page":"9336","text":"Cependant Télamon & fa troupe étant re tournés à Cénome& y étant arrivés de bonne heure Tarlis à qui l'oracle de Jupiter fem bloit s'être expliqué aſſez clairement pour lui ne cherchoit plus que l'occaſion de l'accomplir ; & ce Berger réſolu à une mort que les Dicux lui préſentoient comme le ſeul moyen de re joindre Zélie n'avoit plus d'autre eſpérance ni d'autre penſée. Auſſi lui avoit elle donné plus de conſolation que pas une autre : car en tout autre deſſein l'âme eſt inquiétée par l'in certitude dų ſuccès; mais la mort ne faiſle rien à craindre après elle quand on s'y eſt une fois déterminé."},{"instruction_id":1226,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"9338","text":"Ceſte ſanglante execution eſtant faitte il reuient à la ville aufli froidement que s'il n'euſt point eſté coulpable. Le Cadet ne comparoiſſant point & la mere en eſtant en la peine que l'on peut imaginer l’aiſné lui fit crdi rċ que le deſir de voir lemonde l'auoit faict en rooller dans vne leuee de Suiſſes qui s'eſtoit fait te pour le Roy de France. De là à quelque temps les pleurs & les ſouſpirs continuels de fa mere quiſe tourmentoit de n'auoir aucunes nouuel les de ſon cher fils eueillerent en cet aiſné les pointes de la fyndereſe qui iuſqu'alors s'eſtoit endormie. En dormant il n'a que des ſonges & des viſions effroyables veillant il eſt touſiours en foupçon & en crainte il eſt affligé d'imagina tions cſtranges & luifemble qu'autant de pier res qu'il voit ſont autant de langues pour pu blier lon crime."},{"instruction_id":1227,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"9341","text":"Menecrate eſtoit pourtant plus inquiet d'auoir efté malheureux au ieu 'en generalque d'auoir perdu le Portrait d'Arpalice en particulier : car comme il auoit alors plus de paſſion pour le ieu que pour elle il eſtoit plus ſenſible à l'vn qu'à l'aut tre. Pour Thraſimede il n'en eſtoit pas de meſme: car il eſtoit plus ſatisfait d'auoir ga gné cette Boiſte & cette Peinture que s'il euſtga gné vie autre choſe d'vn prix beaucoup plus con ſiderable. De ſorte que comme il craignit que Me necrate ne l'engageait à le rejouër s'ille reuoyoitil eſuita de le rencontrer : & il luy fut aſſez aiſé par ce que commeil n'auoit plus que deux iours à eltre à A pamée,il ne parut pas meline qu'il euſt af fecto de ne le trouuer pas."},{"instruction_id":1228,"title":"jSCVXaiKDT0C","page":"9358","text":"Je dois aller à Orleans au premier jour pour voir une Tante dont je ſuis héritiére qui me deman de abſolument. Je crois que je par tirai avec la perſonne qui vous ren dra cette Lettre& ſeulement avec un Laquais. Je vous ferai ſçavoir le jour & de quelle maniére il fau dra vous déguiſer pour n'être pas connu . Que de joye quand je verrai mon cher Clodomir ! Adieu j'entens du monde qui vient dans ma cham bre. Je ſuis toute à vous."},{"instruction_id":1229,"title":"mfFMZJsWgtkC","page":"9367","text":"Qui croira que les empeſchemens & les obitaciesſoient les meilleurs moyensspour aſſurer les def montagnes ſeins ? Que les écueil & les ſoient des chemins aiſez & faciles ? Que les oppoſitions changeant de nom & d'officedoivent être appellées des aqui ſitions & des avantages : Certes ce font des joyaux d'un autre climat cui ne font soint connus dans celuy cy & l'on n'en ſçait ni la valeur ni le prix ."},{"instruction_id":1230,"title":"hGSicAVlg_oC","page":"9369","text":"Arde Melieurs il y a quarante ans que j'ai une grande & fâcheuſe migraine en la 1 têtecomme ſçavez joint que ce n'eſt pas de vous comme de moi : Meſſieursje vous prie de m'y faire quelque choſe : maisMef ſieursje vous dirai s'il vous plaîtcom me dit l'autre & ne vous déplaiſe je ne puis recevoir de clyftere prendre médeci neendurer la faignée fouffrir les ventou ſesſupporter lesonguens fentir ſes fri xionsporter les bains ni donner lieu en moi dedansou dehors à ce qui provient de chez le Chirurgien ou l'Apoticaire. Ces Meſſieurs lui dirent > & que voulez Vous donc mon pere mon amique nous mous fallions ?"},{"instruction_id":1231,"title":"uBNZLI-L2JkC","page":"9384","text":"Les ſerviteurs & fervantes diſent que nous eſpions leurs actionsque nous ſommes des flata teuſes & rapporteuſes :que leur tante leur couſine,neles oferoient venir vi liter que nous leur faiſons peur & ils ont railon : car quand nous nouspre . ſentons à eux,ils penſent voir untom . beau vivant fi bien qu'ils s'enfuyent en faiſant des fignes de croix: les Mai ſtres diſent que nous broüillons toute la maiſon."},{"instruction_id":1232,"title":"hoHy7bvnkJ4C","page":"9390","text":"Ce lieu fervoit aux Conferences des Philoſophes & tiroir fon éthimologie d'Acadême Heros Grec qui étoit né dans cet endroit ; mais depuis on a donné ce nom à tous les lieux où il fe fait quelques exercices de vertu. Les condi tions de ment étant lesarrêtée s r arriva executeavec Aglaon ice ledemo : Alcibia fit mine que Socrate étoit revenu & conjura l'Aftrologue par un billet de vouloir' lui tenir fa parole. Elle ne s'en fir pas beaucoup fommer ; elle ſe recommande à l'Amour & aux Etoiles & mettant au nombre des con ftellations favorables l'aſſignation amou reuſe qu'on lui donnoit elle ſe rendit à l'Academie à l'heure qu'on lui avoit mar quée. Alcibiade qui avoit mis des ſentinel les à la porte de Timandre pour ſçavoir quand elle feroit délivrée de ſon Argus.ne fut pas plucoft averti qu'Aglaonice étoit fortie qu'il courut profiterdefon abſence."},{"instruction_id":1233,"title":"hoHy7bvnkJ4C","page":"9395","text":"Outre le plaiſir d'une converfarion indiffercnte & ferieaſe ; on ne pouvoit gucres en prendre d'autres & je commençois à en defirer de plus fatisfaiſan tes . Madaine de Brion ne voyoir point enco se en moy ce que j'eufſe voulu qu'elle y euſt remarquéfon ait tranquille & fes manie res indifferentes me faiſoient craindre un mauvais ſuccez mais mon amour ine raſe. ſuroit. Je prenois peutêtre un peu trop de confiance en lui mais quand on eft feur d'aimer & d'aimer bien ; eft ce qu'on n'en croit pas ſa paſſion quand elle nous fait eſperer d'êcre aimez ? Un jour j'étois chez elle un Peintre Ita . lien y vine avec des tableaux à vendre . Il étoit dans la Ville pendant les fiége & avoit été contra'nt d'y demeurer tout le tems qu'il dura."},{"instruction_id":1234,"title":"AbZnxSzGVV0C","page":"9415","text":"Il ne douta point que quelqu'un ne les eût laiſſé tomber là par mégarde. Il les ramaſſa & re garda de tous côtéspour voir s'il n'y avoit per ſonne à qui elles appartinſent& à qui il en pût faire la reſtitution : mais n'appercevant qui que ce fût il s'imagina qu'elles avoient échappé à ce cavalier qu'il avoit vû avancer vers Gon nes & qui avoit paſé par le même chemin. Elles étoient cachetées & le Berger n'eut garde de les ouvrir. Il lut ſeulement le deſſusoù il у avoit ces mots : A la Princeſſe Troïade."},{"instruction_id":1235,"title":"V3MVAAAAQAAJ","page":"9417","text":"Ce pendant le Cardinal ne demeura pas moins ſurpris qu'eux & le premiere penſée qui lui vintfut que le Comte & la Ducheffe s'étant donnez rendez vous il la ſuivoit dans le cabinet quand fa preſence avoir interrompu leurs der feins. Pour ce qui eſt du Comre il s'i magina de ſon côté que la Duchelle fçavoir l'arrivée du Cardinal & que l'écant allée trouver elle n'avoit pas voulu demeurer dans le cabinet de peur que quelqu'un ne l'y trouvật."},{"instruction_id":1236,"title":"jtJVAAAAcAAJ","page":"9420","text":"Son Curé de Mor delle le vintvoir& voulant à ſon iugement le reſiouir ,luy demanda s'ileſtoit auſſi malade,có me il auoit entédu par les chemins.Vertu Saina Georgedit le Chanoine ,qui tordoit la gueule & comele Diable qui eſcrit le caquet des fem mes derriere Sain& Martin ne le vois-tu pas bien ? Ha,refpódit le Curé,Ion ne meurt pas vo lontiers de la goutte: il eſt bien vray qu'elle fait grandmalmais elle ne dure pas . Mordienneš'eſcria le goutteux qui eſcumoit & maugreoit Dieu comme vn chartierbourdefii'empoigne vn baſtonva dehors vilain maftin à gros poilquela boſſe d’yuer te puiſſe coupper la gorge."},{"instruction_id":1237,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"9421","text":"Enfin dites-moy ie vous prie voſtre verita ble deſſein ; afin que ie ſçache preciſément de quelle façon ie vous dois parler. Seigneurluy ditelle quoy que toutes les choſes que vous ve nez de me dire pâſſent auoir part au deſſein que i’ay fait de vous voir ; il eſt pourtant certain qu'à parler ſincerement voſtre ſeul intereſt eſt ce qui m'y a le plus puiſſamment portée."},{"instruction_id":1238,"title":"b8_5fKTBsW4C","page":"9436","text":"Encore li ces gens-là étoient gail lards qu'ils euſſentde belles rencontresj'en ſerois tout calu & qu'ils fiffent degentils tours aingi que le vieil Penitencier de Parisqui'un jour de Ste Genevié vedonna à déjuner aux chantres de la ſainte Chapelleleſquels ayant beu de ſon bon vin & lui leur ayant dit à votre commandementils le priérent de leur en don ner une bouteille pleine pourle jour de leur follemni. té & leur promit deleur en donner. Lescompagnons étans à la veille du jour propoſéenvoyérent un gros valler à M. le Penitencier le prier qu'il lui pleûtle loa la promeffe leur donner la bouteille de vin ain fi diton . Or ils avoient fait proviſion d'une opulen te bouteille qui netenoitguère moins que celle des Capucins où il entroit preſqueun quartde vin ."},{"instruction_id":1239,"title":"s_47AAAAcAAJ","page":"9441","text":"Adonc ils nauigerenc la de compagnie& quant ils furent arriuez au portRoyne ſans vouloir faire entendre ſa venuë deſcédit auec le Duc qui n'auoit que ſon eſpee,pource qu'ilne fe vouloit pas monſtres armé. Er quand ils furent à terre le Duc print la Royne ſous le bras & GibberRiande& ben allerent ainſi en la ville qui eſtoit li plaine de monde quà grand peine ils poudoient paſſer:Mais ceſte feſte eſtoit occaſion de douleur à la Royne qui penſoit bien ce qu'il y auoit ."},{"instruction_id":1240,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"9444","text":"Mais apres cela Madame luy dit elle il faut auſli faire de voſtre colté ce qui dépend de vous: c'eſt pourquoy il faut ſupoſervn voyage de quinze jours : & au lieu d'aller où l'on dira quevous eſtes allée : il faut aller fecrettement à Paphos loger chez yne Amie de mon Frere & y demeurer tout ce temps là : pendant lequelfur quelque pretexte que nous inuenterons auec plus de loiſir ie feray en ſorte que la Chambre qu'on vous donnera fera vne Chambre balle qui donne ſur le ſardin. Les Feneſtres en ſont grillées: & il y en a vne qui donne meſme au bout d'vn Berceau de Salinin qui fait qu'on y voit moins clair qu'aux autres. Cette Per ſonne eſt vne Perſonne de qualité & de vertu : ſon Mary & vn Fils qu'elle a ſinon allez à Athenes & elle a d'extrémes obligations à mon Frere à qui ſeul il faut confier la choſe. Mais luy dit Parthe nieſi on venoit à ſçauoir que i'euffe elté à Paphos de cette ſorte qu'en penſeroit-on ; ou pluftoft que n'en penſeroit on pas ?"},{"instruction_id":1241,"title":"uBNZLI-L2JkC","page":"9446","text":"Et quand il vit qu'on luy prouvoir d'avoir trouvé dansſes patez plus de fortes d'animaux qu'il n'y en eut jamais dansl'Arche de Noë ( d'au tant qu'il n'y eut point de rars ny de mouches) il tournale dos& laiſſant la paroleen la bouche de fa partie ,ilalla voir fi la place eſtoit chaude."},{"instruction_id":1242,"title":"mfFMZJsWgtkC","page":"9461","text":"Le doute qu'eûtcet heretique,de ne ſça voir pas rejetter affez adroitement cette conſideration d'intereſt le fit engager dans cette fatale conference. Je rappor teray briévement la ſubſtance de tout ce qui fur dit parce que les Ames Catholi ques ont de la confuſion que l'Erreur vi ve fi long-temps ſans nourriture & que la faufferé ſe glorifie encore de quelque victoire & de quelque triomphe. Archange commença la diſpute de cette forte ."},{"instruction_id":1243,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"9467","text":"Charles VIII. ayant fucccdé à la Couronne de ſon pere plus qu'à ſes humeursn'écarta pas tout à coup ceux que Louys XI. auoit fauoriſcz s'en feruant comme de creatures que ſon predeceffeur luy auoit acquiſesſans leur communiquer neantmoin: autre grace que de les conſeruer en leurs fortunes. Olivier demeurà donc en ſes charges & dans ſon arrogance pre miereſans conſiderer qu'il auoit à couler le reſte de ſes iours ſous vn Maiſtre qui luy ticndroit la bride plus haute & qui ne luy pardonncroit pas ſes fautes fi aiſémentque celuy qui l'auoit mis fi hautement dedans le monde . Il arriue donc quc continuant en les diſſolutions il y demeura priscomme l'oyſcau qui fuit la glus s'emparte de lay meline."},{"instruction_id":1244,"title":"mfFMZJsWgtkC","page":"9474","text":"Je fus le premier à verſer des lar mes & le Pere Pica laiſſant toute l'ai . greur qu'il avoit contre la Merc ne pût non plus s'empêcher de pleurer : Mais lę Pere Archangereprenant ſa gayeré na (urelle nous diſoit qu'il eutvoulu eitre preſent lors que ce nouveau converty re tourna vers ſa Mere . Il nous aſſura qu'il le ſouhaitoir encore avec plus d'ardeurlors qu'il eut apris la funeſte tragedie& la fuite des mal-heurs qui affligerent cerre pauvre Famille."},{"instruction_id":1245,"title":"-G8GAAAAQAAJ","page":"9488","text":"Hoon voyant Sire dit le Duc Naimes je n'ai point la grandetrahiſon qu'il vouloit lui faireoui qu'Amaury l’ait confefféparce que lui cria : 0 trèsdéloyal traître ! Le Roi appella Huon& luidit Ploique perſonne tant habile ſoit-ilqu'il ſortit de fon Royaume & qu'il le ne pourroit avoir aſſez de mémoire pour banniſſoit à jamais de Bordeaux & d'Aquia pour l’écrire &le dérailler. Si ce n'eut été tainecar par S. Denisſi je fais que tu l'aide de notre Seigneur Jeſus -Chriſt& le y reſteje te ferai mourir de malle mort. ſecours de ſes bons amis il ' ne ſe fut ja-AlorsHuon paſſa avant quand il eut mais échappé fans mourir &ainſi périt ainſi entendu parler Charlemagneil lui le Comte Amaury le plus traître qui fuit di: : Sirecorament doncn'ai-je pas fait jamais ſur terre.. mon devoir quand devant vous & vos Barons ai déconfit en champ de bataille gelui qui vousa fait rant de douleur."},{"instruction_id":1246,"title":"oF1CAAAAcAAJ","page":"9492","text":"Tandis que nous tenons ce Medecin je vous veux dire comme il me gauſa l'année que je me fis Chanoine tur quoi vous pour rez apprendre pour votre uſageun des plus exquis . ſecrets de ce monde nature étant reitituée : ce fuc en la preſence d'un Medecin & d'un Financier. Ilme dit done il y avoit un badin ( notate verba con colo bigite figna ) ainfi diſons-nousnous autres Latins,. qui ayant fait une grande remontranice ſon fils fuz ce qu'il devoit devenir lui propoſa l'infidelité des 'Marchands la déloyauté des gens de Juſtice les impoftures des Medecins toutes les volleries des Fi nanciers la tromperie des Artiſansla perfidie des Precepteurs touchiant au vif qui de toutes ces ſor tes ne ſont pas gens de bien puis aprés il lui de manda quelle condition il vouloit ſuivre ?"},{"instruction_id":1247,"title":"oZWZA6BIz3UC","page":"9499","text":"Mais ce fut au commencement auec cant de difcretionou pluſtoft de ſoupleſ fequ'il esblouiſſoit les yeux des plus clair-voyans . Mais à la fin l'aueuglement eftanţvnedes qualitez & comme ils di ſent,l'vnedes fitesde cet infame pechéoncomméca à s'apperceuoir de ce com merce; en ſorte que Solin s'en auiſa à qui iuſques alors Rimbertauoit celécer te Auanture luy cſtant auis que l'Amour & le ſecret non plus que le vin ne va loient rien eluantez."},{"instruction_id":1248,"title":"DAtBAAAAcAAJ","page":"9503","text":"Il ne ſçait pas que c'étoit un auffi grand crime parmi les Egyptiens que parmi les Juifsde lailler ſacrifier perſonne > parmi les Laiques & qu'il n'y avoit que les > lof.l cont . Nemo Ægyp appie tiorum Diis facrificar praterfacerdotesdit Joſeph dans ſon excellent Traité contre Appion. Le mé me ditau méme endroit que les Rois d'Egyp te reſerverent aux Prêtres ſeuls deux choſes à ſçavoir le Sacrifice .ou culte de Dieu & la Pré dication ,ou l'enſeignement de la Theologie & leferb. de la Philoſophie. Sacerdotes Ægyptii dicunt ,duo ibida fibi à Regibus ab initio præcepta fuiffe cultum Deorum E&s sapientia tractanda ftudium,σοφίας copies STIVE).svy."},{"instruction_id":1249,"title":"-gZXAAAAcAAJ","page":"9525","text":"Je ſais le ſujet qui vous en détourne les agitations les fatigues & les douleurs qu'il vous faut ſouffrir pour conce voir & enfanter pour ainſi dire les oracles : mais ne croyez pas que ce ſoit auſſi ſans peine que je vous y expoſe. Vous ſavez combien de temps il y a que j'aime ; quelles traverſes j'ai ſouffertes dans mon amour ; combien d'années j'ai langui entre l'eſpérance & la crainte ſans jamais vous avoir importuné qu'aujourd'hui. Ce n'eſt donc qu'à l'extrémité que je viens à vous ; & il n'y a point de milieu pour vous en tre m'accorder cette grâce ou me donner la mort."},{"instruction_id":1250,"title":"EzeXgqfhMSkC","page":"9526","text":"Thorel leur dit en ſe ſéparant : Je ne ſçais qui vous êtes Mellieurs ni ne demande à le ſçavoir qu'autant qu'il vous plaira ; mais avec votre permiſlion vous ne me ferez pas accroire que vous ſoyez marchands. Peut-être arrivera-e il Mon. ſieur répondit Saladin que nous aurons encore oc caſion de vous faire voir une marchandiſe qui vous confirmera dans votre opinion. Saladin ne pouvoiç oublier Thorel . Il en parloit continuellement auſſi bien que de ſa femme & déſiroit ardemment que la guerre à laquelle il alloit ſe préparer lui donnât® lieu de ſe revancher de tant d'honnêtetés."},{"instruction_id":1251,"title":"PMcvAAAAYAAJ","page":"9527","text":"En l'abordant il ſe jetta à ſes pieds d’ún air fi tranſporté de joie & d'amour que la Belle toute attendrie ne put s'empêcher de l'embraſſer en le faiſant lever. Ils vouloient entrer l'un & l'autre en une amoureuſe converſation : mais Aften leur dît.qu'il falloit remettre cet entretien-là à un autre tems& ſon ger d'executer leur deſſein s'ils ne vou Joient qu'il avortât; & qu'ils auroient al ſez de loifir de s'expliquer quand ils ſe roient une foishors de danger."},{"instruction_id":1252,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"9532","text":"Si bien que par là il vintà ſçauoir qu’Arpalice deuoit eſpouler vn homme qu'elle n'aimoit point & dontelle n'eſtoit pas aimée: car apres luy auoir gagné ſon Portrait & auoir oüy de ſa bouche qu'iln'en eſtoit point amoureuxil n'en pouuoit pas douter. Mais comment eſtil poſſible diſoit-il en luy -meſmequ'vne Perſonne auſli belle qu’Arpalice puille ſe reſoudre à ſe mas rierſans eſtre aimée de celuy qui l'eſpouſera ? Sans mentir diſoit il à ſon Amy le deſtin d'Ar: palicemeſemble digne de compaſſion : car quoy que Menecrate ſoit bien fait & qu'il ait de l'eſpritpuis qu'il ne l'aime point il ne ſçauroit eſtre di gne d'elle."},{"instruction_id":1253,"title":"jx46AAAAcAAJ","page":"9539","text":"Ec dés Phcure meſme l'idee de ce qu'à peinc il oſoit ſe promettre luy fit rechercher toutes les occaſions de ſe rendre ſubiect à vne ſi douce domination . On ne voyoit tous lesiours que tournois & que cour ſes de bague où le braue Meandre par ſa valeur & parſon adreſſe effaçoit la gloire des guerriers de l'antiquité & ietcoit la pouſſicre aux yeux de ceux qui couroient comme luy en la lice de l'honneur."},{"instruction_id":1254,"title":"b8_5fKTBsW4C","page":"9543","text":"Paracelſe. Celſus. Vous nous l'obſcurcirez toutcomme vous avez fait la Medecine en vous vantant & n'y diſant que des ventofitez . Je vous prie amulezvous à boire je vous prie ne vous fachez pointje vousdirai de belles choſesdouces& avec facilité : le moyen de parvenir comprend rout & eft compoſé des quatre clemens de piperles avec leur quinte-eſſence. Or je vous dirai comment & confierai en axiomes merveilleux . Ce n'eſt pas bien faitil faut vendre la ſcience & par là je connois bien que vous n'y entendez rien : à ce mot Vldris qui ſe fachoit de quoi ce Moine interrompoint."},{"instruction_id":1255,"title":"cNw9AAAAcAAJ","page":"9548","text":"Vous ne fongez pas ajoû ta -t'il que l'on demandera de vos nou velles à tous ceux qui reviendront des Eaux & qu'il y aura dequoy s'étonner fi l'on répond que l'on ne vous y a point vû . Ne m'a t'on pas vû auſirepris je lorſque j'ay pen Té étouffer dans cette maudire chambre ou vous m'avez laifié. Ceux qui vous ont vû là ajoûta -t'il font d'une condition ſi mediocre que l'on ne ſçaura point de vos nouvelles par eux. Nipar moy non plus m'écriay je tout chagrin Mi lord je vous demande quartier. Bien loin de ſe facher de certe bruſquerie il l'a trouva fi plaiſante qu'il s'éclata de rire."},{"instruction_id":1256,"title":"hoHy7bvnkJ4C","page":"9552","text":"La jalouſie des Marys n'éclate jamais qu'à leur honte ne difoit-il ; leur emportement aggrave leurs maux ; & leur fureur malinſtruire dans l'art de fe fatisfaire fert elle-même d'ornement au triomphe qu'elle voudroit empécher. Ne donnez point la gloire à Hortensius de paſſer dans Rome pour un Amant favoriſé de la Femmnc de Caron l'opinion qu'on a de la felicité des hommes eft fouvent un bien iplus efſentiel que la felicité même. De quel droit voulez-vous le procurer à vôtre Rival ? Faites-luy plutôt partager le peril où il vous a expoſé."},{"instruction_id":1257,"title":"oZWZA6BIz3UC","page":"9565","text":"Dauantage il ſut condamné à remettre à ſalæur la partde l'heritage de ſes parés qui luy appartenoit& qui auoit eſté la principale cauſe de tous ces deſordres.Ce partage fait Cleria ſe retira auecque des Deuotes qu'en Italieon appelle Pizzoca re où elle paſſa le reſte de ſes iours les faiſant à ſa mort heritieres de ſon bien . Ainſi fur chaſtié ce frere Auare & Impi toyable par où il eſtoit le plus ſenſible."},{"instruction_id":1258,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"9566","text":"La luftice en fait vne enqueſte ſolennelle& outre pluſieurs témoins les Princes voulurent eſtre nommez. Tous deux écriuirent en fa faueur à l'Electeur Palatin lequel bien informé de la verité du fait fir vuider les neueux de Lu douic de l'heritage qu'ils auoient empieté pour le conſeruer à l'heritier legitime & naturel. Et ce ne fut pas ſeulement à leur hontemais à leur grand dommageparce qu'illeur falut reſtituer du leur ce qu'ilsauoient follement dépensé ce qui ſe ve rifia par l'inuentaire folennel qu'euxmeſmes auoient fait faire penſant preiudicier à la vefue."},{"instruction_id":1259,"title":"uCBjYiEs1TQC","page":"9572","text":"Cette fille la voulut accuſer de trop de foibleſſc ,& la pria de ſe donner du repos mais elle luy dit : Ceſſema che re fille de me vouloir conſoler : ficu ſçauois les pertes que ie fais,tu plaindrois autant que moy ma fortune. Il n'y a rien dit Epicharis de deſeſperé. Arcas vous a dit que l'on n'en vouloit point à leur vie& qu'on les dic vouloit prendre ſculement priſonniers. Et crois-cu Arianeque l'on n'aura pas voulu vanger la mort de ceux qu'ils onttué en ſedeffendant ? Tu le ſçaisinterrompic-elle mais tu ignorescombien l'au tre perſonne que ie perds auec luym'eſt cherc ; & cette double perte fait que ie ne puis auoir aſſez de larmes pour te repreſenter ma douleur."},{"instruction_id":1260,"title":"1R06AAAAcAAJ","page":"9577","text":"Il la pria donc de repréſenter à ſon frere que ſon intention en s'attachant à Giovannina n'érant pas d'en venir à l'hymen il ne devoit pas tra verſer une paſſion qui tendoit au ſacrement. La Marquiſe de Cavalieri qui ne vouloit pas que ſon frere fe fît des affaires auprés de la Reine le fit defifter de ſa pourſuite& le Marquis MalaSpina fut bien -tôt en re pos de ce côté là."},{"instruction_id":1261,"title":"aNYmNBcC-xcC","page":"9578","text":"Il nâquit en Eſpagne dans le Royaume de Vá lence de Parentsnobles & opulens ſon nom ve. ritable étoit Roderic Lenzoli ; inais il prit celui de Borgia & fut enfin appellé Alexandre à ſon avénement au Pontificar. Calixte III. frere de ſa mere le crea Cardinal en 1455. & lui donna l'Ar chevêché de Valence : avec ſes avantages il parut à Rome dans une magnificence digne de la vani té & s'appliqua moins å ſe diſtinguer par de bons exemples qu'à ſeduire l'innocente Jeuneſſe."},{"instruction_id":1262,"title":"NMw5AAAAcAAJ","page":"9594","text":"La fin de ces plaintes ne fut pas moins a greable à Lyſandre que le commencement en avoit eſté faſcheux ,voyant qu'elles con cluoient au mariage de CaliſteLaquelle ſe taiſantil parla de cette forte. Sire il ne ſe peut nier que lesparoles de Monſieurmon pere ne ſoient veritables & que quand je luy aurois rendu toutes ſortes d'obeiffanceſes biensfaits ne ſoient ſi grands enmon endroitque pour ne les pouvoir ſatisfaire je ne luy demeure tousjours ingrat. ToutesfoisSirefi je n'ay fait quedifferer,& nó refuſerce qu'il m'acommandé ,l'offenſe n'eſt point irrepara ble.Et partant,je ſupplie voſtre clemence& la ſienne demela remettre à condition de la reparer. Et vousBelledit le Roy pour lorsa Caliſteque reſpondez vous aux plaintes de voſtre pere ?"},{"instruction_id":1263,"title":"-G8GAAAAQAAJ","page":"9608","text":"Il y refpiſſées & les fenêtres occupées par des ta troisjours pendant lequel tems il y eut Dames& Demoiſelles qui chantoient mém bien des fêtes & quand ce vint à ſon délodieuſement l'Empereur & Huon de part on lui fit bien des préſens. Huon Bordeaux étoient charmés de les enten Esclarmonde & ſa fille Clairette partirene dretoute la Ville retentiſſoit des accla de Clugny avec l'Abbé qui les conduiſit mations du peuple qui ne pouvoit autre à Bordeauxcar il•les aimoit tant qu'il ment exprimer le plaiſir qu'il avoit de re ne pouvoit les quitterils partirent donc voir le Duc Huon & ſa chere Eſclarmon pour Bordeaux & Huon envoya Bernard de.Quand ils furent au Palais ils mon devant pour annoncer fon arrivée & la terent dans les appartemens qu'on leur paix faire entre l'Empereur & lui. Quand avoit préparés. Il y eut des réjouiſſances Bernard futarrivé à Bordeaux il fut reçu pendant huit jours entiers & pendant ce des habitans avec grande ſatisfaction il tems: l'Empereur raconta aux Nobles Ba fit aſſembler les principaux & leurannonrons du Pays la maniere dont il avoit fait ça la venue de l'Empereur -Thierry'de la paix avec Huon & comme ille remeta Huont de la Ducheſſe Eſclarmonde & de toit en poſſeſſion de toutes ſes terres & leur fille Clairette . Ces nouvelles furent les quittoit de tous hommages envers lui bientôt portées à Blaye & à Gironville ils en furent tous bien contens. Le neu & mênre dans tout le paysBordelois."},{"instruction_id":1264,"title":"uCBjYiEs1TQC","page":"9609","text":"Araxés au commencement de ce diſcours ne ſçauoic s'il deuoit croire ce que ie diſois:mais voyant en fin que ie parloisſerieuſementil ſe ietta à genoux deuant moy& medit. Qu'il ne doutoit point que ma naiſſance ne fuſt des plus illuſtrespuis que ie faifois des actions qui n'appartenoient qu'aux Dieux & aux plus grands Prin cesdu monde : que s'il receuoit de moy vnc grace ſigran deil m'auroit vneobligation dont tous les ſeruiccs no le pouroient iamais acquitter ; & que s'il eſtoit ſi heureux que de me voir vn iour en Armenie ie reconnoiſtrois quelreſſentiment il auoir d'yne faucur ſi ſignalée."},{"instruction_id":1265,"title":"EzeXgqfhMSkC","page":"9611","text":"Il fit en e forte que ſon inhumaine füt afſife vis à vis de l'en droit où la choſe devoit arriver. Vers la fin du repas > on commença à entendre l'horrible bruit de la chaffe infernale. Chacun demande ce que c'eſt& perſonne t ne pouvant le dire tout le monde fe leve & voic S la femmeles mâtins & le Cavalier dansl'équipage 1 qu'on a déja dit."},{"instruction_id":1266,"title":"o_s7AAAAcAAJ","page":"9618","text":"Audit fleuue de fourdain ou . Dieu fut baptizétous pelerins y ont pleniere in dulgence,remiſsionde peine & de coulpe. Les primi Le feuue de lourdain eſt priuiliegé en beaucoup leges do de choſes premierement il ſeruift quand les en fleuwe de fans d'Iſrael le paſſarent auec Larche du viel tef Jourdain . tament à pied ſec car ledi& fleuue ſe fèpara deuant eux pour leur donner paſſage pour entrer en la terre de promiſsion ,ſecondement quant Na-: man Cheualier du Roy de Syrie ſe laua & baigna 3. Regūs. dedás & fuft gueri de ſa lepre& meſellerie. Tier . cemér donna tefmoignage de la faindteté de Elie1 & Eliſee Prophetes quan d ledi & fleuue ſe fandit Regbiz. & diuifa deuant eux & obeit à ſes comandemensa Quartement quand le fer de la Cognee d’yn Pro phete ne peut enfoncer ne allerau fonsmais dem. HinRegãomeura deņus l’eau laquelle choſe eft cótre natura des autres caux."},{"instruction_id":1267,"title":"9E25bX0PtysC","page":"9620","text":"Vniour qu'vn Gentil-hó me Prouençalvint diſner auec nous,lon comen ça à parler de la bóré & courtoiſie du Roy Fran çois premierl'un des meilleurs & plus honeftes Gentils-hemmes que la terre porta onc. Il vous euſt dit parlant à ce Courtiſan & habile homme duquel il entendoit affez les paſſagesluy métrant la main ſur l'eſpaule. Telvoſtre vertu & feruices meritent bien d'auantage que le preſentque ie vous fais prenez lecas que ce fuſt vn eſtat de Preſident ou Maiſtre des Requeſtes: vous priant de continuer pour le ſuccés des recompenſes qu'en pouuez & de ůcz eſperer vous recommandant faire droit à mes ſujets & deſcharger ma conſcience vers Dieu de la luſtice que ie leur dois ."},{"instruction_id":1268,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"9625","text":"Accompagné donc de trois ou quatre bors compagnonsdeliberez de ſurprendre les adulto res & de les chaſtier comme ils meritoient il leur fut aisé de les trouuer enſemble. Anaclet feignit quelques jours auparavant qu'il voulûr iouër fa trouffe ie ne ſçay quelle reconciliation auec ſa déloyale partie il la careſſe extraordinaireinent comme s'il eût renouuelé ſes anciennes affections mais careſſes de finge qui écouffe en embraſſant. Cetre femme adroire à tromper luy rend le reci proque& plus elle le trahiſloit plus elle le fac toit. Ilfeineun voyage auquelil dic que fon com merce l'oblige pour faire emploitre de quelques marchandiſes à certainefoire ."},{"instruction_id":1269,"title":"cf85AAAAcAAJ","page":"9645","text":"Tout joignant eft l'Egliſe de S.Jean de Latran où il ya la Chapelle de Salut qui eft appellée la fainte Egliſe Apoftoliquelaquelle eſt auſſi une trés-precieuſe & trés-renommée Eglife entre celles de tout le monde. De même il vit pluſieurs Temples des Payens abbatus. Il vit auſſi pluſieurs Colomnes& Arca des & autres ornemens leſquels il ſeroit trop long à denombrer."},{"instruction_id":1270,"title":"4_RCAAAAcAAJ","page":"9646","text":"Vn homme eltant fort malade auoit vn fils extremement niais qu'il enuoya au Medecin auec ſon vrine pour le conſul ter ſur la maladie : Car demeurant aux champs & n'ayant pas le moyen de faire venir le Medecin chez luy il nepeutpas faire autre choſe . Ce Medecin ayant con ſiderécette vrine il dit mon amy voſtre pere a les reins fort chargez ie le cognois bien à ces petits filaments qui ſont dans ſon vrine . Vrayenient dit il Monſieur ,ily aura donc bien des Heus ſur le quay puiſ que aion pere piffe des Flamens ."},{"instruction_id":1271,"title":"-G8GAAAAQAAJ","page":"9669","text":"Non dit Oberon je les aurai bien c'eſt àtort que vous avez deshérité Huon ſans vous. Nous anenâmes donc nos trois il et prud'homme & je vousdis en vérité priſonniers dans ce Château & nous par qu'il afait ſon meſſageà l’Amiral Gaudiſſetînies pour l'Abbaye de S. Maurice où c'eſt moi qui l'ai aide dans ſon entrepriſemon frere avoit dépoſé ſon tréſor nous il lúi a arraché la barbe & les quatredents le demandâmes à l'Abbémaisil ne vou mîchelieresje les ai enfermées par la volut pas nous le donner ; nous le tuâmes lonté de Dieu dans le côté de Geraſme. prímes tout & avens fait Abhé ce moinė Vous voyez devant vous le traître Girard qui eſt parent de Gibouars. VoilàSire qui ne cherche que la perte de ſon freretout le contenu de ma maudite trahiſon & pour que vous en ſoyez plus certain je n'y eus jamais penſé Tans les funefte's je lui vais faire avouer devant vousObeavis de Gibouars . Oberon lui dit : vous ron dit alors à Girard : Je vous conjure ſerez pendus & perſonne ne peut vous par la puiſſance divine de dire la trahiſon ſauver ; il dit enſuite au Roi vous venez que vous avez machinée contre Huon . d'entendre la trahiſon de Girard & de Gi Quand Girard eut entendu Oberon lui bouars mais par la foique je dois à Dieu parler ainſiiltrembla de frayeurcaril & à Saint Denis ils ſerontpendus. vit bien qu'il ne pouvoit s'empêcher de dire la vérité. Sire dit Girard je vois Comment le Roi Oberon fit pendre les bien qu'il eſt impoſſible de vous rien caquatre traitres Girard Gibouars vrai que dès que je ſus que cher il eſt vrai les deux faux témoinsde la paix de mon frere étoit à l'Abbaye de S."},{"instruction_id":1272,"title":"nvoFAAAAQAAJ","page":"9670","text":"Elle étoit prête à ſe rétracter de ce qu'elle ve noit de lui dire : mais l'idée d'un père malade & malade à ce qu'elle penſoitdes déplaiſirs qu'il avoit conçus à fon occaſion ranimoit ſa vertu contre la propre tendreſſe. Après avoir été quelque temps les yeux baiſſes fans. dire une parole elle fa reprit aimſi."},{"instruction_id":1273,"title":"MrhWAAAAcAAJ","page":"9674","text":"Leſecond eſtdu commencementdecheugferieRetiere eſt de lofficedu cheualier. Clequart de lepamination que londoit fairea lefcuper quantif Beult entrerenordze decheualerieC Requintenquetteman.ere leſcuper doit recepyour cheualerie. Cle. Br.parledes couſtumes quiappartiennentauchenafick Re.Bin.eft delHonneurqui doiteſtre faitaucheualier. Lomment lecheuafter hermatedeuiſa4 lefcuperla reigleetozdze decheualeriePreinier chapitreTABneterre aduint queØng ſaige cheualierquifont quement quoittenulozdze decheualerie/etquiſa no Bleſſcetfa forcedehaultcouraige,( en aduenturat ſoncorpsauoitmaintenu guerreo /rouſtes / ettours ‫ܐ܀‬"},{"instruction_id":1274,"title":"nvoFAAAAQAAJ","page":"9688","text":"Mais le vaillant Ariamène s'avançoit de nouveau vers la ville & remontoit à l'aſſaut avec une nou velle ardeur quand les deux frères parurent ſur la muraille. Cette vue anima tellement ces troupes qu'il n'y eut pas un ſoldat qui ne vou lût avoir part à la gloire de les fauver : mais leur généreuſe émulation fut inutile ; & tout ce qu'elle produiſit fut ſeulement de donner de la joie à Kion & à Léonides en leur faiſant voir l'intérêt & la peine qu'on prenoit pour leur délivrance. On préparoit cependant leur mort avec tant de hâte qu'ils virent bien que quel que ſuccès qu'euſſent les armes d'Ariamènela ville nc pouvoit pas être aſſez tôt priſepour les mettre en état de ſe reſſentir de ce ſecours."},{"instruction_id":1275,"title":"1R06AAAAcAAJ","page":"9689","text":"Julie n'en demeura pas là ne voulant pas que Juba ignorât fes ſentimens. Un ſoir que ce Prince avoit paſſé une partie de la nuit dans ſa chambre aprés que tout le monde ſe fut retiréelle fit appeller Juba& l'ayant fait affeoir auprés d'elle Estil vrai lui dit. elle que vous avez tellement attaché vos penſées à Cleopatre que toute autre choſe soit incapable de vous coucher ? Julie fut ſenſiblement tous chée de ce diſcours & faiſant effort ſur ſon trou. ble elle voulut faire paller le lien pour une raille rie ; mais elle n'en eut pas ia forte 8c renvoya Juba ſans s'expliquer davantage . Ce Prince ſe retira plus inftruit qu'il n'eût voulu des inclinationsde Julie. Il fut affligé de l'inconttao ce de cette Prioceffe ; mais il eut la diſcretion de n'en point parlerà Marcel ni à Cleopatre. Cependant il évitoit les occaſions de ſe renconcrerfeulavec Julie& certe Princeſſe qui s'en aperceut en eut un grand dépit."},{"instruction_id":1276,"title":"1R06AAAAcAAJ","page":"9690","text":"Un jour qu'il étoit à la vi gne Pamphile hors la porte Saint Pancraceelle y alla comme par hazard & l'ayant apperceu elle courut à lui & lui fit cent civilitez 2 elle monta même un petit che val de Monſieur l'Ambaſladeur & le fit caracoller en la preſence plus d'une demie heure de fortbonnegrace."},{"instruction_id":1277,"title":"9E25bX0PtysC","page":"9691","text":"Au pis allerle marché en eſt faità treize beaux deniers ou tour paiement eſt receuvoi re monnoie rongnee ce ſera à l'antique,à l'ef ſay comme Nonius Marcellus en iniurioit quelqu'vn: & ce quenousappellons en ce quar tier fancer à la mode de la Guierche'par vne conionction de ventres : mais au pis aller com me dit Strabopour yne paire de beufs."},{"instruction_id":1278,"title":"aNYmNBcC-xcC","page":"9692","text":"Comme la Reine n'avoit pas fait ce diſcours fans malice Madame (de Villequier ne fut pas non plus fans dépit. Je ne ſçai Madame repric elle d'une maniere plus dedaigneufe qu'elle ne devoit fi votre Majeſté eſt bien accoûtumée aux abſences du Roi ;mais j'avouë de bonne foi que je ſouffre en celle de M. de Villequier.Nous foin mes de fi vieux Epoux quoi que nous ſoyons de jeunes perſonnesrepondit la Reine que fi nous n'avons pas les glaces de l'indifférencenous joužilons du moins de toutela moderation qui cſt: uccellaire pourne nous rendre pas malheureux& je ſuis perſuadée que dans dixans vous pourez Supporter la clarté du jour fans M. de Villcquier3 Comme le cems modere roures choſes ,ajoûta: Madame de Villequier je dois l'accoûtumer de bonne heure aux maximes de mon affcction & l'engager ſi bien à moi qu'il ne puiffe jamais être à d'autre. Il me ſemble pourſuivit la Reine en -> riant qu'il ſeroit beaucoup plus à propos de pré parer votre conſtance à mille petits ſujets de chagrin inſéparables de notre état."},{"instruction_id":1279,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"9697","text":"Mais le Ciel ne fe ric pas touſiours des pariures de ceux qui ſont aueuglez de la folle paſſion d'amour: lors que le pecheur eſt arriué au comble de la meſure de ſes iniquitez le bras du tres haut ſe ramene ſur ſes épaules& luy fait ſentir fa peſanteur par des in uentionsnon moins étranges que terribles."},{"instruction_id":1280,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"9700","text":"Auant que de partir il for ma pluſieurs deſſeins que i'eus bien de la peineà deſtruire : car il y auoit des inſtants où il vouloit mourir & ſe tuër luy melme: il yy en auoit d'autresoù il vouloit ſe battre contre Megabile contre Artemon& contre Tharpis :diſant par ſes raiſons qu'il ne pouuoit manquer d'en tuër quelqu'ın ou d'eſtre tué par eux : & qu'ainſi lequel que ce fuſt il luy ſeroit plus aduantageuxque de s'en aller ſeulement pour obeir à Ameſtris. Mais en fin ie m’oppoſay ſi fortement à toutes ſes fune ftes reſolutionsque ie le contraignis à ſe conten ter de partir ſans le porter à toutes ces violences: & i’employay tant de fois voſtre Nom qu'à la fin il prefera la gloire de venir mourir en vous fer uant à tout autre genre de mort."},{"instruction_id":1281,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"9708","text":"Car au lieu qu'on vovoit certains Peuples qui faiſoient tous les ans des Sacrifices pour remercier les Dieux de les auoir deliurez de quelque Domination eſtrangere: ils firent deflein ,quíādils ſeroient retournez en leur Pais de faire tous les ans à perpetuitévo Sacrifice de Remerciment pour rendre gracesaux Dieuxde les auoir mis fous la puiſſance de Cyrus. Cepen dant ce Prince pour donner plus de marques de confiance à des Peuples qui luy teſmoignoient tant d'affectionles confirma dans tous leurs Priuileges; ne lesobligea à nul Tribut; & ne demāda d'eux,que des aſſurances de fidelité : r’apellant l'Armée que Thraſıbule & Harpage auoient commandée en femble ; enuoyant ordre à ce dernier de la luy r'a mener ; & laiſſant l'autre dans la poſſeſſion de ſa chere Alcionide."},{"instruction_id":1282,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"9713","text":"Cer Euenement nous peutapprendre diuerſes leçons qui ſe tireront diſement de la lecture.Mais ceſtui-ci eſt le grandle principal & general.Que Dicu a en haine & abomination les perſonnes trompeuſes& violentes& deteſte la bouche qui a deux langues & le çæur double.Que la pruden ce de la chair,ſelon l'Apoſtre,eſt vnemort & vne pure folie deuant Dieuqui ſe plaiſt à perdre la prudence des prudens& à ſe mocquer des con ſeils de ceux qui ſont lages en eux-meſmes.Qu'il confond ceux qui cheminent aux deſirs de leurs nt cæurs & ſelon leurs penſees."},{"instruction_id":1283,"title":"lbIPAAAAQAAJ","page":"9721","text":"Si-toft qu'il y fut entré il-trouva un de ſes laquais dans la cour & luy demandant en meſme temps des nou velles de fa Maîtreffe il apprit de luy qu'elle eſtoit dans le logis. Vous ne; doutez pas je croy Madame,que cene luy fûr une agreable ſurpriſe & cou rant en meſme temps à la chambre où l'on luy dit qu'elle eſtoit illa trouva avec la Mere & une Demoiſelle qu'il ne connoiſfoit pas."},{"instruction_id":1284,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"9725","text":"Mais douleur miſerable puis qu'ayant aſſez de vie pour la reſ ſentirelle n'auoit point de voixpour s'en plain dre.Caroutreque les parens n'eſtoient pas à Flo 場 renceelle voyoit Amulio celleinent en credit à la Courqu'elle auoit peur que les iuſtes doleances venans à aigrir ſon eſprit,il ne l'outrageaft enco re plus cruellement.Cedeſordre ne ſe paſſoit pas ſeulement entre les murailles de la maiſon mais le ſcandale s'en eſtendoit au voiſinage. Il eſt vray que les murmures ou s'en faiſoiét à baſſe voix,ou s'eſtoufoient entre les dents n'y ayantceluique ſon particulier intereſt ne rende reſerué à parler de ceux qui ſont en faueur aupres des Princes.."},{"instruction_id":1285,"title":"OB9aAAAAcAAJ","page":"9727","text":"Pendant qu'il partoit ainli de foi mêmechacun rioit de tout ſon coeur . On lui difoit qu'il étoit bien juſte qu'il fit fon panegyrique puiſque perſonne n'étoit capable de le faire & que tout ce qu'il diroit à la gloire feroit toujours au deffous de ce qu'il méritoit. Son amour propre l'em pêchant de connoître qu'on ſe mo quoit de lui fit qu'il redoubla ſes louanges; & je crois qu'elles n'au roient jamais fini fi le foupé eût toll jours duré."},{"instruction_id":1286,"title":"b8_5fKTBsW4C","page":"9734","text":"Il fau droit uſer de grande diſcretion polir cet éfet & comme dic l'Eſpagnolil conviendroit cavaler les cl prits afin de diſcerner ce à quoi ils ſontpropres. Ma. En tieux Françoiscavaler les eſpritsc'eſt chevaucher les engins.' Il eſtvraivoi. Ja pourquoi les beaux entendemens ſont toûjours sie baux ou rufiensc'eſt à dire en poëſieiis font l'a mour fans en faire conſcience. En dea ne dites pas cela il y en a qui font confcience de tout ceux qui font conſcience de rien ne fontplushabiles . Tu y és dis que tu en as grande chemiſetu l'as deviné comme piſſant-lit,& indigne animaufçais-tu pas qu'il ne le fait rien delà dont Pantagruel n'ait avis ici ou que ſon conſeil n'ait arrêté ?"},{"instruction_id":1287,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"9735","text":"Deſorte qu'a pres auoir fait la viſite de longueur raiſonnable ,il la iſla ces belles Priſonnieres aupres de Panthée: or donnant à Araſpe de les traitter auec toute la dou ceur & toute la courtoiſie poſſible. Mais pour Lig damis,il le mena auecques luy:aſſurantees Dames qu'il en auroit autant de ſoin que Panthée en au roit d'elles. En effet en s'en retournant au Campil luy parla touſiours: & luy dit que pour luy ter moigner combien les Amis du Prince Artamasluy eſtoient chers il le laiſſeroit ſur ſa foy : & qu'il n'auroit point d'autres Gardes que la propre gene roſité."},{"instruction_id":1288,"title":"McxNAAAAcAAJ","page":"9751","text":"Tout le bien dont nous diſputonsfera la proye de ces maudites gens qui ne vivent: que du dommage des autres & qui ne ſçaufoient deſirer d'avoir occaſion de s'enrichir ſans ſouhaiter la ruïne & le malheur des fa milles. Ne vaut-il pas bien inieux que nous gardions noſtre argentque de le donner à ces perſonnes-là qui ne nous en ſçauront: point de gré& croiront encore que nous Teur ſerons de beaucoup redevables nous contant trois lignes d'écriture une ſomme hors de raiſon ?"},{"instruction_id":1289,"title":"kjxWAAAAYAAJ","page":"9786","text":"Comme elle alloit lui répondre ils virent qu'on leur amenoit un petit ba teall c'étoit Monſieurde Duglas qui les envoyoit querir. Par un trèsgrand bon. heur il paíſoit proche de là dans le temps que cet accident venoit d'arriver & s'il n'avoit fait retirer Lucile elle ſe feroit indubitablement noyée; carquoique fon frere eur pour elle und véritable tendreſ. fe il avoit été tellement ocupé de Ju lie qu'il n'avoit point du tout penſé à Lucile: ."},{"instruction_id":1290,"title":"-G8GAAAAQAAJ","page":"9794","text":"Je vous tous les maux & les chagrins que je vous fais préſentlui ditilde deux bonnes ai cauſés & que j'ai fait ſouffrir à Eſclar Villes pour augmenter vos Seigneuries & monde votre chere Epoufe &t à vosgens. en outre je vous promets d'aller à votre Il appella enſuite deux de ſes Barons & ſecours avec ſoixante mille hommes bien leur dit : Seigneursje veux que tous les arméss'il ſe trouvoit que vous en euſliez pauvresſoient revêtus de neuf qu'on leur befoin comme un pere le feroit pour faire donner à boire & manger pour l'hon ſecourir fon enfant. Hiton remercia l'Em : neur de notre Seigneur Jefus -Chriſt qui pereur & voulut embraſſer fes genoux m'a fait la grače d'être rajeuni dans cet mais l'Empereur ne voulut pas le fouffrir heureux jour."},{"instruction_id":1291,"title":"NMw5AAAAcAAJ","page":"9796","text":"Mais d'autant que le coup du baſque lui avoit briſé preſque tous les os de l'eſpaule& qu'à cette occaſion il ne pouvoit fouffrir le travail du chemin il fut contraint de le laiſſer au meſme logis avec de l'argent qu'il luy laifle largement pour ſe fairebien traiter luy commandant de le ſuivre en Ga. ſcogneincontinent apres qu'il ſeroit gue ry."},{"instruction_id":1292,"title":"H3sfUXpI9TEC","page":"9800","text":"Et toutefois vous qui eftes le Dien de Majeſté degrandeur ne dedaignez pas la baleſe du village:vousyavez des fauoris auſſi bien que dans le Palais et les Louures. Vos gra ces ſontpour tous ceux qui les demandent:es . parce que vous aymez la ſimplicité voſtre douceur ſerend plus familiereaux ignoransqu'à ceux qni preſument beaucoup de leur ſçauoir."},{"instruction_id":1293,"title":"s_47AAAAcAAJ","page":"9813","text":"Gridoine ſe tourna vers luy quiſe bailla pour luy baiſer la main. Adóc elle l'é brallà affectueuſement & dit. Ie prie Dieumon Sei gneur qu'il vous rende le ſalaire du grand bien que vous m'auez fait; car je penſe que tout voſtre grand ſçauoir vient de luy.Madame dit il i'ay grande oc caſion de vous faireferuice:mais laiſſons cela pour le preſent,& allons voir lecheualier qui ſe deult & tor Inente fi fort pour l'amour de vous. Elle ne fut pas moins ioyeuſe quand elle le vid& fue le trouuer lesbras oyuers,ayás tous deux la lar me à l'ail.Ah chevalier de la roche fenduediſoitel le eſtes vous donc en yie ?"},{"instruction_id":1294,"title":"sLYpHX9v9c4C","page":"9819","text":"Fraquec qui eſtoit bon cheualier & deſi seux de commaoder leua pluſieurs hom més & traita auec le Chaſtelain de Ture ou eſtoit la fille du Düc que s'il luy vou doit liurer ceſte place eorre les mainsil loy donneroit bonne recompenſe. Le chaſte lain guicftoit vn traiſtre luy pronit de la rendrecommeil fir avec la jeune Princeſſe ieftoit dedans. Quand la Ducheffe cu tendit ces nouvelles elle en receut vo dc plaiſir 6 grand qu'elle ne ſçauoit que faire."},{"instruction_id":1295,"title":"QNJTAAAAcAAJ","page":"9825","text":"Elle courut vite le dire : & la Comtefle toute effrayée courut auſfi dans le mo ment dans fon Cabinet pour a vertir le Jeſuite de ce qui ſe paſfoit & le prier de ne point faire de bruit. Cependant lc Pere Peters qui avoit eu le temsde s'habiller & qui crut qu'il s'ennuyeroit trop long-tems ouvrit la porte du Cabi. net & fortit ."},{"instruction_id":1296,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"9828","text":"Car encore que nous deſiraſſions la liberté de Ligda mis paſſionnémenteſtant ſur le point de l'execu tion de noſtre deſſein nous y auions de la repu: ġnance ; & nous eſtions ſi peu accouſtumées au tumulte & au bruit que nous aprehendions par foibleffe ce que nous ſouhaitions par raiſon & par affection tout enſemble. Cependant les mo ments nous ſembloient des heures & les heures nous ſembloient des iours : nous fuſmes pourtant 11 iuſques à prés de midy ſans entendre parler d'Her €!"},{"instruction_id":1297,"title":"QRk6AAAAcAAJ","page":"9833","text":"Au moins faut il déguiſer le voſtre à quelque prix que ce ſoitdit + Liſis& en faiſant vp diminutif ie vous apelleray Carmelinet ou Carmelinthe ou Carmelindor: ces mots fentent leur Roman à pleine bouthe . Quand i'ay dit quelque choſe ie m'opiniaſtre å l'obſeruer repartit Carmelin. Bicn donc ,puis que vous cſtcs inuinciblegardez voſtre premier nom repricLifis ;ie ſçay delia ce qu'il faudra fai te ;pour donner l'etymologie de ce nom de Car melin: ie dirayqu'il ſe dit commedes carmes ef ti leus ou des carmes limez ,& quec'eſt que vous fai tes bien des carnes.& des vers,ou que vous aucz grande enuie d'en faire. Come ceċy fut ordonnéLilis s'estant mis à regarder le viſage de Carme Telin & tout le reſte de la perſonney trouua encorë e beaucoup à reprendre. Il vous faudrabien chane ger de mine pouçeſtre Bergerauec moyluy dit: ile kpus eſtes falle comme le valetd'un Pedant : Yoscheueux ſope auſli gras que s'ils eſtoiét lauez puec de l'huyle d'olive. Yoſtre barbe eſt fi mal 3 *."},{"instruction_id":1298,"title":"nvoFAAAAQAAJ","page":"9857","text":"Non vous ne vous laſſez point de m'être favorable & votre généroſité eſt allée au delà même de ce que j'aurois oſé prétendre. Je vous ſerai toujours ce que j'ai été continua Mélicerre : mais que puis-je faire après que Leucippe m'a interdit la parole & de la manière que je vous l'ai raconté ? Vou lez-vous qu'il ait lieu de penſer que votre in térêt m'eſt plus cher que ſon repos ? Aux Dieux ne plaiſe s'écria Tarſisque j'aie une penſée ſi injuſte !"},{"instruction_id":1299,"title":"4V_2ecjsRTEC","page":"9868","text":"Su ruido apazible incitava el murmurar de los ayrecillos: y el continuo movimiento de los arboles acompañava el ondear de los criſtales tranſparentes. En torno la ceñian allientos de fino jaſpe que con juſtas propor ciones ſervian de ornamento acceſſorio a la belleza principal. Moſtravaſe a una parte del jardin un cenador bien eſpacioſo de nevadas paredes en quien a trechos ſe miravan colo cados lienços de perfetaspinturas donde el arte parecia vencer a la naturaleza."},{"instruction_id":1300,"title":"On6-T4-1dwIC","page":"9878","text":"Durant ces o deuiſesle comte du Maine & le comte de fainct Pol ſe ti rerent a part& dirent l'un a l'autre; Il conuient que faiſons aucune choſedont on fache a parler. Vous anez ouy raconter de uant les dames comment un chaſcun iourtoutes feſtes,iouſtes . tournoisdanſes & carolles ſe font en lacour du duc de Bourgoug neali vous voyez que nousqui ſommes en grand nombre en la cour du Roy,ne faisosque dormir,boire du māgerfansnous exercer au meſtier d'armesqui n'eſt pas bien feanta nous tousd'ainſi paſ A ſer noftre těps en *Wiſeuſé."},{"instruction_id":1301,"title":"o7MWAAAAQAAJ","page":"9882","text":"Un Avocat fit valoir ces accuſations de au ce vant Louis ; les Princesdu ſang& les Con B ſeillers d'Etar étant aſſemblez à Vincennesit L'accuſé demanda qu’onluy permit de ſe ui deffendre ce qu'on lui refuſa : & fans preu ‫را‬ ye aucune de tour ce qu'on avançoic comie lui ſans le vouloir niême entendre il fut OL 24 condamné à être pendu:& cela s'executa au US gibet de Montfaucon."},{"instruction_id":1302,"title":"WNg5AAAAcAAJ","page":"9891","text":"Ie ne la voyois & ne: la rencontrois iamais ſans émocion 'ic cherchois tous les moyens poflibles pour re tourner en grace auec elli: ; mais ils eſtoient tous inuciles. Son frere Theandre eftoit hors 1 duRoyaume,où il s'acquittoit dignement de l'illuftre employ que ſon Prince luy auoie donne & ainfi'ie' ne poauois plus parfon moyen auoirvue ſeconde entrée chez ello 1 coinme i'auois eu la premiere. le ne laiſſois pasde l'aymes & cette Amour que ie luy ay conſerué \" eſtoit ce qui m'obligeait 1 changer fi ſouvent comme vous avez desja vey & comme vous verrez à la ſuite."},{"instruction_id":1303,"title":"hPxkAAAAcAAJ","page":"9903","text":"Vous ne le ſçauriez re fuſer à de fi touchantes larmes. Tou tesfois ſi vous m'en voulez croire continua -t -elle en ſe levant pour s'en aller vous n'en fairez rien qu'a . prés qu'il vous aura promis qu'il ne retombera plus dans le même crime. Je vous répondsqu'ilne le ſçauroit promettre où qu'il ſe par jurera."},{"instruction_id":1304,"title":"kjxWAAAAYAAJ","page":"9910","text":"Maî. treffe. Diſpoſez de moi & de tout ce qui eſt en mon pouvoir lui dit le Comte comme de ce qui eſt au vôtre : mais permettez queje vous diſe qu'il ſera bien difficile de tromper long.tems Mi. lord de Duglas ne dût-il être trompé: qu'un jour reprit l’amoureux Hypoli ie c'eſt un jour qui ſera employé pour voir Julie ditesmoi ſeuleinent G. vous me voulez aider en cela ?"},{"instruction_id":1305,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"9927","text":"Apres auoir couru ceite dangereuſe mer de ri uage en riuage & faitnaufrage à beaucoup d'el cueils,il tomba cn fin ſous le ioug d'vne vefue,la quelle ayant eſté femme affettee& d'aſſez mau uais bruit durant ſon mariagen'en eſtoit pas de ucnue meilleure dans la licence de la viduité. El. le n'eſtoit pas de celles que l'Apoſtre appelle vrai-. ment vefues,our bien de celles qui viuent en de lices & que le meſme dit eſtre mortes en viuant. Les femmes de cette condition ayans dans le mariage appris les ſecrets de gaigner lesaffections des hommeslancent des feux plus ſubtils& ont des amorces plus dangereuſes que les filles qui vont auec plus de ſimplicité."},{"instruction_id":1306,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"9930","text":"Sortis de l'innocence de ce premier âge,ils en trerent dans les contraintes de la ciuilité & des ceremonies du monde & comme nos premiers parens ils commencerent par la cogpoiſſance d'eux -meſines à entrer dans la miſere. Quelque honte que l'on vouluſt faire à Roſane deſia gran delette pour la retirer de la conuerfation du Prin ce,elle ne vouloit pointy entendre,car ſa flamme eſtant pure elle ne craignoit aucune reproche."},{"instruction_id":1307,"title":"o_s7AAAAcAAJ","page":"9931","text":"Et tout ioignant de ce lieu la vierge Marie regardoit & contem Le lieu on ploit l'excellence du mont d'Oliuet & c'eſt la où 1.s Apol’Ange luy apporta la palme: & au meſme lieu . ſtres firent l'Ange annonça à la vierge Marie l'heure qu'elle le simbole. mourroit.Il y a ſept ans & ſept quarantaines de pardon . Et a trente pas ou enuiron loin de la eſt Noftre sie le lieu ou noſtre Seigneur predit à ſesApoftres le gneur preiour du iugement aduenirdont dit ſaint Hierof dit à ſes me que penſant à ce grand iugementil luy Apeſtres le jour du ſembloit que touſiours il oioit la trompette qui ingementdiſoit ,ſurgite mortui venite ad iudicium . Leuez vous Efaie 24.. mortsvenez au iugement.Et dit noftre Seigneur comme vray iuſte Iugequ'il rendra à vn chacun ce que luy appartiendra . Et entre autres choſes s• Matth Dieu dit ailleurs Namco virtutes cælorum mouebun 25.6 tur les vertus du ciel ſe mouueront. Pluſieurs ."},{"instruction_id":1308,"title":"s_47AAAAcAAJ","page":"9932","text":"Le cheualier congnoiffant tout cela l'en aimoit d'auantageencores qu'il ſentiſt yn merueilleux en nuy en ſon cour Vn iour donc deuiſans enſemble luy diſt. Madameie penſe que l'amour que vous mė monſtrez & que vos paroles ſoienttoutes feintes:car livous m'aimiez bien vous ne feriez difficulté deve nir quant & moy en Conſtantinople,pour me donner d'auantage de force & puiſſance de pouuoir vaincre Primaleon . Et li d'auanture vous n'eſtes deliberee de ce faire fitoft:à tout le moins ayez ce pendát pitié de moy & de le conſomme & ſoit reduit en cendres pour le de fir ardent que voſtre beauté à mis en moy ."},{"instruction_id":1309,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"9937","text":"Bien qu'il y euſt cent telimoins de ceſte veritévoyez ncátmoins que la luſtice humaine eſt plei ne d'imperfection. Pyrrhe eſt pris ſans qu'il fiſt reſiſtance& mis dans la priſonoù il ſembla que ſon bon droict s'obſcurciſt dans les tenebres des cachots. Mamerque eſtoit enfant du lieu& ý auoit des parens & des amis. Pyrrhe eſt regardé comme vn eſtranger inconnu& comme vn ſim ple valetde ſorte qu'à la viue pourſuitte des pa rens de Mamerque en trois iours ſon procés eſt parfaict& en ſuitte il eſt condamné à eſtre pen 1 du. Ceſte nouuelle lui eſt apportee dans le cachotoù il eſtoit auec les fers aux pieds & aux mains."},{"instruction_id":1310,"title":"DAtBAAAAcAAJ","page":"9948","text":"En effet le poiſon qui ne va qu'à infecter l'ef prit & à faire couler en lui l'erreur & le men. ſonge ,eſt moins dangereux que celui qui cor rompt le cœur ,3 & qui empoiſonne les moeurs des Chretiens. Pour peu qu'on ait de foy & de foumiſſion à l'autorité de l'Egliſe on renonce bien vite à une opinion > lorſqu'on voit que l'Egliſe la condamne & l'ana thematiſe ."},{"instruction_id":1311,"title":"H3sfUXpI9TEC","page":"9973","text":"Comme ce ſacré depoft fut posé en la place qui luy auoit eſté marquéc& que tout le inonde cat laité le Palatin feul dās la Chappellenoftre Sauucur deſta chant la main droite de la Croixle be 2 nit. Qui ne voit maintenant à quelles proſperitez les afflictions conduiſent1 thomine & que Dieu permet quelque fois que nous ſoyons miſerables afin de nousredre heureux ?"},{"instruction_id":1312,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"9976","text":"Ti mocreon eſtoit ſi aiſe ; Cleandre eftoit fi eſtonné; 1 & Thimettes s'eſtimoit ſi heureux d'auoir pů 1 découurir vne choſe ſi importante ; qu'ils ne pouuoient tous trois s'exprimer. Mon Pere fit encore apporter le Carreau de Drap dor ſur le. 1 quel cét Enfant auoit eſté trouué dans la Barque # avec ſes habillemens qu'il auoit touſiours con ſeruez : mais Thimettes auparauant que de les voir marqua preciſément la façon du Drap d'or dont eſtoit le Carreau & celle de l'habillementqui eſtoit d'une couleur fort remarquable. Si bien que toutes ces choſes ſe trouuant telles qu'il les diſoit il ne demeuroit plus aucun ſcru . pule à avoir ny aucune obiection à faire : & tou. tes les fois que Thimettes regardoit la reſſem blance de Cleandre & d'Elſimene ; il ne pouuoit aſſez s'eſtonner de n'auoir pas creû d'abord qu'il leitoit effectiuement Fils du Roy dePhrigie."},{"instruction_id":1313,"title":"-G8GAAAAQAAJ","page":"9991","text":"La Dame le S. Pere fit apporter les Fonts où Ef n'eut pas plutôt entendu Huonqu'elle clarmonde futbaptiſéeſans que ſon nom tomba en foibleſſeAlors Huon & les Bafut changéMou Het le fut auili & fut fons qui étoient-là lui donnerent du fouappelle Guerin ; après le Baptêmele S. lagement Huon lui dit de calmer ſa douPere celebra la melle après laquelle Huon leur & l'exhorta à prier Dieu pour l'ame épouſa Liclarmondeon fit enſuite les de ſon marinous devons cous mourir ; Noces qui durerent huit jours. Huon fit Huon qui déſiroit retourner donna aŭ ſes adieux au S. Pere quil'engagea beau Patron du vaiſſeau de l'or & de l'argent coup à reſter mais Huon remercia leS. dont il le remercia. Huon Eſclarmonde Pere qui fit charger d'or & d'argent deux & tous les Barons prirent congé de cette mulers & en fit préſent à Huon il remier Dame qui étoit inconſolable.Huonlui cia le S. Pere &ils partirent enſuite de fit de riches préfens & lorſque les mulets Rome. Après avoir traverſé beaucoup de furent chargés ils prirent le chemin de chemin ils apperçurent la Ville de Bor Rome avec un plaiſir inexprimable le bon deaux,alors levant les mains au Ciel Prevôt Guire en fut encore plus charmé Grand Dieu ! Ils arriverent à des graces que tu me fais de revoir ma Rome & vinrent en leurHôtel où ils enchere patrieil dit enſuite à Eſclarmondetendirentla melle Huon demanda où étoit voilà le Château dont vous ferez Dame le S. Pere Sirelui répondit un des gens& Ducheſſe. Sire dit Guire le Prevôtil eſt prêt à dire la meffe Huon & fa il faut penſer à ce que nous avons à faire. compagnie monterentà cheval & vinrent Prèsd'ici eſt une Abbaye que l'on nomme od étoit le S. Pere : Huon tenoit EſclarS. Mauriceėsprésil y a un Abbé avec monde par la main & le Prevôt Guire telequel nous pourrons dîner. Votre conſeil noit Geraſme fon frere les autres alloient eſt bon lui répondit Huon il fit avertir deux à deux . l'Abbé de ſa venueil en fut bien joyeux Quand ils y furentarrivésils trouverent & après avoir fait préparer un logement le S. Pere quiconverſoit avec ſes CardipourHuon il vintau-devant de lui avec naux . Huon le falua profondément le les Religieux les ayant apperçu Huon S."},{"instruction_id":1314,"title":"Yvg5AAAAcAAJ","page":"9993","text":"Ce Port conti nuia -t-elle qui està ta main droite n'eſt il pas pasbien veritablement le Port de Forcino ancien & venerable Dieu Marin ? Regarde ce Spacieux olivier qui s'eleye ſur la hauteur & tout auprés l'Antre obſcur & folitaire des Nimples Naiades de cette corte . Voi dans cet éloignement la Grote ronde & humide où tu as tant de fois facrifié à Neptune& fi tout cela n'eſt pas capable de te perſuader tout à fait. Conſidere enfin l'orgueilleuſe. hauteur du Mont Nerée que tu vois couvert. d'une foreſt de fapins. Tous ces differents objets ne ſont point de fantomes vains cxci tés par les Demons ou les Magiciens."},{"instruction_id":1315,"title":"OB9aAAAAcAAJ","page":"9994","text":"Ils y reſtérent quinze jours à goûter à tous les plaiſirs que peut procu • ES rer une fi belle Ville ; mais enfin T il falut fe féparer. Qui pourroit re préſenter ici la douleur dont ces pau vres Amans étoient pénétrez ? Il ſuffit de dire que jamais ſéparation ]; ne fut plus dure ni plus ſenſible . Le s'i Chevalier prit la pofte & s'en re lo vint à Paris."},{"instruction_id":1316,"title":"9E25bX0PtysC","page":"9997","text":"Serapio dit à Alexandre le Grand qui'il ne luy iettoit pointla balle com me aux autres ſes compagnons: Nonreſpon dit-il,car tu ne me la demandepas. Ceſte ref ponſeva bienloin :car tel eſtime eſtre pres de TE ces grandes perſonnesqui en eſt fort eſloigné(1 pour eſtre compagnons tant qu'il leur plaiſt."},{"instruction_id":1317,"title":"aNYmNBcC-xcC","page":"10002","text":"Ferdinand qui ne pouvoit blamer en autrui unechoſe qu'il avoit pratiquée n'en parut point mal fatisfait : mais la Reine eu perdit la parole& fut ſaiſie d'un ne rage ſecrette : ſa Sæur qu'elle n'avoit point haïe juſques alors lui devint odieuſe dés qu'elle la vitélevée aurang de Princeſſe & ce qui dem voit faire la joye ne lui donna que de la jalouſieparce que cette Sæur s'approchoit du Trône une fureur noire & emportée lui demanda cette belle victime. Les Femmes vicieuſes ne ſont jamais ef frayées par le nombre & la nature des crimes. Celui de perdre une Sæur innocente parut léger. àla ReinedePortugalau prixde mille craintes jalouſes. Elle renferma cependant tous ces in juſtes mouvemensdans ſon ame& dic au ."},{"instruction_id":1318,"title":"SIVgAAAAcAAJ","page":"10017","text":"Com ment dit le Maiſtretu ne crois pas que je feray ce que je te disnon dit le valet; pour quoy ? Je ne ſuis donc pas le Maiſtre chés moy à ton avis ? Il eſt vray reprit le ſerviteur. Scachez dit le bon homme que je le ſuis & que je porte les haut de chauſſes."},{"instruction_id":1319,"title":"LyQV8P4-kLMC","page":"10020","text":"Le Pre ſidentqui eſtoit frais & touliours vn bon mot de reſerue luy repliqua en riant: Ha Monſieurce ſont vos diligences vous fouuient-il pas; commenousieftions à Tholoſede tel & 'tel casparlant de l'incarnation & depuis à Paris du temps que je ne dy autre chofe : & ainfi dieui ſoient de leurs premieres jeuneſſes y mellans quelque piece & drogue du bas meſtier ,eftans . allischacun en ſa chaireauec grand debat qui ſeroit le plus honnelte & reſpectueux ."},{"instruction_id":1320,"title":"DSf2xg9AjuEC","page":"10026","text":"Il rendit conte de tout à la Belle à laquel. Il voulut même que ſon Ami fût témoin de ces prureſtations ; & comme ils étoient in 10 ſéparables il avoit du moins le plaiſir de lui parler de la charmante perſonne qu'il ai moit quand il n'avoit pas celui de la voir. 10 cy Il en eut la liberté tout entiére par un longvoyage que fit fon Pere à Londres pour une affaire qui lui étoit de conſéquence."},{"instruction_id":1321,"title":"-gZXAAAAcAAJ","page":"10029","text":"Je n'en ſavois pas le nom mais j'eſpérois les découvrir quand j'y ſerois. Je lui témoignai donc que c'étoit là le lieu que j'au rois voulu pour azile. Oxiarte ne balança pas un moment ; & trop content du peu d'eſpé rance que je lui donnois il prépara tout avec une diligence & un ſecret incroyables. Il jouiſ ſoit d'un fort grand patrimoine n'ayant plus ni père ni mère."},{"instruction_id":1322,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"10032","text":"Jean.Cet homme eſtoit vn des braues & vail lans ſoldats de ſon temps,& des plus determinezpaſſionné pour l'honneur au poflible& d'vn na turel extremement ialoux à quoy font fort enclins & les Italiens en general & en particulier ceux de l'vne & l'autre Sicileplus que tous. Il auoit épousé vne fort belle femmede laquelle il auoit eu deux fillesque la rigoureuſe garde de la mere& la ialoufe vigilance du pere auoient rédus deux perles d'honneur,comme la nature les auoit enri chies d'une excellente beauté. Mainfroy (appelons ainſi le Syracuſain ) n'ignoroit pas les violemens qui auoient eſté faits par les ſoldats Turcs au ſac cagement de l'Ile de Malteil voyoit que la ville de Goze ne pouuoit faire une longue reſiſtance qu’eſtant forcée,ſes filles & ſa femmequi auoient encore de grands traits de beautéſeroient violées devant ſes yeux,fi par vne more honorable ils n'e ſtoient clos auparavant."},{"instruction_id":1323,"title":"H3sfUXpI9TEC","page":"10036","text":"Vne victime li ſaincte meritoit vo autel fait & paré par miraclemais ie maintiens que ce prodi ge n'arriua pas en vertu du conſeil qu'il donna à ne pauure Princeſſequi s'eſtoit oubliée de ſon deuoir de le charger de ſon deshonneur. Celuy qui couróna.Con zelen'approuua pas ſon erreur; vne petite faut: ne deuoit pas empeſcher vne grande vertu fi la famme d'vn ardent amour peut conſommer les plus enormes pechez. Tout le Monde accorde que fouuent on peu faire vne verité & conferuer l'Innocence ; mais perſone n'oferoit aſſeurer qu'on puiſſe inentir quelque pretexte d'auantage qu'on s'imagine."},{"instruction_id":1324,"title":"0RFcAAAAQAAJ","page":"10038","text":"Botas bien guiſadas co mere,no verdades crudas. Todo es aparencias. Acotarla ſombra. Prender el viento. Arar el agua. Quedarſe ſin Miña los Sacriſtanes. Grandes ladrones caſtigan a los chicos : aſli los peces. Mentecaptias de rico ſon varas de medir. Aquel es conocido por ſu mu gercon que alcança mas que la porfia . El Efcriuano haze el teftamento en la vía de lo que agarra con ella por la reglilla de vñero vñero para mi me lo quiero."},{"instruction_id":1325,"title":"cf85AAAAcAAJ","page":"10041","text":"Mais venons au propos. Comme donc le D. Faufte eut parachevé tout le cours de ſes études en tous les chefsplusſubtils de Sciences ; pour être qualifié & approuvé : il paſſa outre de là en ayantpour être ex aminé par les Recteursafin qu'il fut ex2 miné pour être Maitre & autour de lui y eut ſeize Maîtrespar qui il fut oui & en quis ,& avec dexterité il emporta le Prix de la Diſpute."},{"instruction_id":1326,"title":"nvoFAAAAQAAJ","page":"10049","text":"Et moi répliqua Philémon je te déclare que je ne veux point d'un écolier qui n'auroit pas de créance en ſon maître. Mais ajouta Célémante s'il falloit auffi douter de I tout ne ſerois-je pas en droit de douter de ce que tu m'aurois appris ? Agamée & Ergaſte interrompirent cet entre tien. Ce qu'Ergaſte lui venoit d'apprendre de Philémon lui donna l'envie de l'aborder & de le connoître. Ils ſortirent tous enſemble du hameau & entrèrent dans la plaine du côté du Levant. Après y avoir avancé quelques pas 4 ils y apperçurent Coris qui ſe promenoit& qui tenoit Aréliſe ſous le bras."},{"instruction_id":1327,"title":"nvoFAAAAQAAJ","page":"10059","text":"Voulez vous en me cachant ainſi votre penſée me faire craindre tous les maux enſemble ! Il eſt vrai répondit-elle en s'eſſuyant les yeux que je ſuis imprudente de vous donner ainti l'alarme& de croire que vous vous puiſſiez fàcher d'une choſe que vous trouverez juſte ſans doute & convenable au bien de notre amitié."},{"instruction_id":1328,"title":"p7A5AAAAcAAJ","page":"10064","text":"Laiſ ſez faire au Baron de Breſſieu ce qu'il voudra dit encore Barachin : Il ne fera rien qui puiſſe vous nuire ; & je fuis bien trompé-li la belle Saſſenage l'aime mieux qu'elle ne vous aime. Le Sultan vid mille raiſons pour l'o bliger de partir & celle de ſon an mour ne put pas l'empêcher de ſe rendre au diſcours de Rochechinard ."},{"instruction_id":1329,"title":"V3MVAAAAQAAJ","page":"10070","text":"Ne Sçai-je pas que la jalouſie ne procede que d'amour ? Pourquoi donc ne lui [çavoir pas bon gré de la delicatelle Examinons d'un autre côté la conduite . Malgré con chagrin il ne m'a jamais parlé avec emportement. Il s'eſt plaint ſeulement de ſon malheur. Que pou . voit -il faire moins ? Ec je voudrois bien ſçavoir en cas que j'eulle aflaire à un aurreli je n'aurois pas ſouffert davan tage de la mauvaiſe humeur ? Telles étoient les reflexions de Made mae d'Elboeuf lorſqu'elle ſe vit dans un danger éminent & dont elle tur de livrée par la main qui lui étoit la plus agreable. Mais pour rapporter cela comme il faut il eſt beſoin de parler de ce qui ſe faiſoit d'un autre côté."},{"instruction_id":1330,"title":"hGSicAVlg_oC","page":"10071","text":"Tu te var teş bien s'il étoit ou qu'il fût ; mais il eſt& bien cela eſt bien dit ‫ ;ܪ‬notre Official le fit lub interpréter à l'homme & à la femme qui fe plaidoient : l'homme diſoit du cas defa ust femmes'il étoitmontrant le poulce joint au premier doigt ; puis il diſoit ou qu'il fût comme les deux poułces joints à bout & les deux premiers doigts ; mais il eſt montrant fon chapeau ."},{"instruction_id":1331,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"10075","text":"Auſſi me fit il pitié ; & de telle forte queie luy promis que du moins ie ferois ce que ie pourrois pour obliger Cleonice à ne le haïr pas. Ie trouuay pourtant beaucoup de dif ficulté à obtenir d'elle qu'il la reuift: car durant pluſieurs iours elle me dit determinément qu'el le ne le vouloit plus voir. Mais comme à trauers toute la colereie m'aperceuois qu'elle ne pou uoit venir à bout de fe deffaire de l'amitié qu'el le auoit pour Ligdamis: ie m’aduiſay de ne l'en preſſer plus & de ne luy en parler meſme pluspour voir comment elle agiroit & ce que cette amitié toute ſeule feroit dans ſon ame. Pendant cela Ligdamis ne voyoit perſonne : & feignant de ſe trouuer mal pour auoir vn pretexte de ne fortir gueres il menoit la plus malheureuſe vic du monde."},{"instruction_id":1332,"title":"H3sfUXpI9TEC","page":"10085","text":"Toutes ces grandes Ames qu'il a honorées d'vn amour & d'vne protection fpecialen'ont pas trouuéplus de reſpect parmy les hommes; à meſme qu'on les a veuës; on a tâché de les rendre infaines. Et certes à biencófiderer l'accueil qu'on leur fait auſſitoft qu'elles ſe produiſent il pourroit sēbler que Dieu imite les Pein tres quimettent le pomt de veuë de leur : perſpectiue dans ce que le pinceau a de plusnoir afin de les faires paroiſtre de loing."},{"instruction_id":1333,"title":"WgZhAAAAcAAJ","page":"10087","text":"Lors qu'elle fe fuc pla ader çée proche de ſon lit il la regarda d'une elle maniere rendre & reſpectueule & il lui dit ; je m'étois trop flatté Madame,d'a 011 voir penſé que vous aviez pitié de l'état . 1en où je ſuis; je connois bien à preſent que vousn'avez été touchée quede cetobjet affreux d'un hommecouvert de fang & de bleffures vous m'abandonnez belle Feli 70! Je n'ai pas voulu Sei is gneurlui ditelle vous embaraffer d'u ne viſite dans l'état où vous étes. Ma 12 four qui vous a vû ce macin m'avoit dit e 1 que vous aviez beſoin de repos.co..arnon non Madamedit-il en l'interrompasty vous n'avez pas longé à moi: Doña Beads trix ne vous a point empêchée de venir ; yos yeux m'en aflurent & vous ne fou laitez le retour de ma ſanté que pourme pa bannic de votre preſence."},{"instruction_id":1334,"title":"g74WAAAAQAAJ","page":"10090","text":"En diſant cela elle lui preſenta un paſſe par -tout qui ouvroit toutes les chambres du Palais. Elle lui dit de l'envoyer par moi au Roi & de lui mander qu'il eût une lan terne ſourde & qu'il ſe gardát bien de venir au quartier des Dames mais qu'il convinſt d'un lieu avec moi où elle ſe trouve roit à une heure de la nuit."},{"instruction_id":1335,"title":"OKD820-7GJMC","page":"10093","text":"Comme il vid qu'il y auoit fort peu de monde à ſa queuë il commcriça d'enfiler la venelle & gaigner ve Egli ſe : mais ce fut pour lors qu'il tomba de fiévre en chaud mal & dans yne nou uelle perſecution : car citant proche d'en trer vn tas de gueux aſſis ſur le pas de la porte > s'éclatterent ſi fort de rire de voir vn homme veſtu de la forte que tous ceux meſme qui eſtoient à la Met 1 ſc auec attention > furent contraints de ſe retourner pour voir ce que s'eſtoit : Lors ayans apperceu le perſonnage fr plaiſaniment equippé la riſéc redou bla encore & fut ſi grande que chacun fe prenoit à rire."},{"instruction_id":1336,"title":"nvoFAAAAQAAJ","page":"10095","text":"Chacun ayant ſans choix offert la main à la bergère la plus procheErgaſte échut à Aréliſe & Célémante donna la main à Céliane. Les proteſtations de regret recommencèrent : mais Aréliſe qui ne pouvoit revenir fi -tôt de ſon dépit non ſeulement lui refuſa la main mais tâcha même de s'éloigner de lui ſans le vouloir entendre. Le berger qui ne pouvoic ſupporter l'indignation d'Aréliſe & voyant le peu de ſuccès de ſes paroles ſe jeta à ſes pieds. Belle Aréliſe lui dit-il ſerez -vous plus inexo rable que les Dieuxque notre repentir appaiſe ?"},{"instruction_id":1337,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"10097","text":"En ſuitté de ce diſcours il en fit và autre à la petite fille proportioné à la foibleſſe de ſon âgene luy recommandant autre choſe qu'vne parfai te & entiere obeyſance à Alarque duquel deſor mais elle deuoir abſolument deſpendre comme de fon pere. il eut auſſi auec Alarque d'autres propos ſi tendres & fi amiables qu'il faudroit auoir les meſmes fortes& douces affections qu'il auoit pour cet amy pour les repreſenter; parce que nul n'entend le langage de l'amitié que celuyqui aime."},{"instruction_id":1338,"title":"EzeXgqfhMSkC","page":"10100","text":"Le mari s'étant apperçà que quand elle le faiſoit boire elle ne buvoit jamais entra dans quelques foupçons& ſe douta de la vé rité. Pour ſe convaincre de ce qui en écot,ilfut une grande partie du jour en ville ſans boire & fe ren dit le ſoir chancelant & tombant comme s'il eût éte l'homme le plus yvre qui fût jamais. Sa femme le voyant dans cet état crut qu'il n'étoit pas néceſſaire de le faire boire davantage & le fitmettre au lit incontinent. Il ne fut pas plutôt couché & endormi ſelon les apparences qu'elle alla chez ſon amant où elle fut jufqu'à minuit. Tofan ſe leva peu de tems après ferma bien la porte en dedans & demeura à la fenêtre pour voir revenir ſa femme & lui faire connoître qu'il n'étoit pas ſi dupe qu'elle croyoit. 11 cut le tems de s'y enrhumer ; mais enfin elle revint & trouvant la porte fermée elle fut dans un chagrin mortel. Elle fit tout ce qu'elle put pour l'ouvrir de force ; inais elle ne put jamais en venir à bout."},{"instruction_id":1339,"title":"OzJHCqmzG00C","page":"10101","text":"On trou ve pluſieurs Medailles de cette Ville avec les trois noms de Sibaris de Thu rium & de Copia. Le revers eſt une corne d'abondance ,qui fait alluſion au nom de Copia. Mais on n'en trouve aucune qui falle mention du nom de Petilie : L'Auteur du Roman pourſuit & dit que Metaponte a été fondé par Neftor e par ſes Pyliens. Nous venons de voir au contraire dans Juſtin que ce fut Epeusle fameux ingenieur & fabricateur du cheval de Troye & non pas Neſtor qui bârit Metaponte. Cependanr il faut convenir que Strabon en attribuë la fondation à Strab. Neftor & aux Pyliens. Metapontium h6. dit il urbs condita à Pyliis qui cum Neſtere ab Ilio navigarunt."},{"instruction_id":1340,"title":"6gk6AAAAcAAJ","page":"10111","text":"Il voyoit cependant qu'il y avoit bien des obíta da fen m cles à ſurmonter. Il avoit apris que les loin Chrétiens n'admettoient point ces for. biter tes de mariage avec des perſonnes qui pas ne profeſſent pasla loi Chrétienne ; que sele le Roi de France qui aimoit ſa Fille ce с ne conſentiroit jamais à l'abandonner lui dans un païs d'un climat ſi ardent & aya de l'accorder à un Prince d'une Reli. Pri gion ſi differente."},{"instruction_id":1341,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"10112","text":"Ha Ma dame s'écria Gyrus les Dieux n'en ſçauroient donner au Rauifleur d'vne Princeſſe ſi innocente & fiaccomplie : en effet reprit Panthéeilparoiſt aſſez que nous ſommes delia punisde luy auoir donnéprotection . Cyrus luy fit alors beaucoup de ciuilité : & luy dit que s'il n'euſt pas deſpendu de Ciaxare ; & s'il ne ſe fult pas agy de Mandaneil luy auroit redonné la liberté."},{"instruction_id":1342,"title":"H3sfUXpI9TEC","page":"10116","text":"On ne peut contredire cette experienceparticulierement au fait de la detraction que l'Eſcriture ſainete compare au Chien qui nejappe iamais plus im pöreúnement que lors qu'on coſmoigne de la crainte. Philippe n'ignoroit pas cet artifice,puis qu'il repartir à ceuxqui luy perſuadoient l'exil d'vn Mediſantque c'eftoir le moyen d'eſtendre fa detraction & de faire fçıuoit le vice du Roy de Macedoine où fon noin eſtoit inconnu."},{"instruction_id":1343,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"10117","text":"Cela en 1 luy fut aisé ſe changeant le teint & les cheueux n par artifice & ſous vn habit de payſan portant 2 au marché quelques volailles qu'il donna à bon in compte. la Entré qu'il fut au logis de Sabée & s'eſtant sfait connoiſtre cette mere ſes fils & Claudiane BC meſme blâmerent fa temerité : mais d'autre part ils loüerent l'exceż de ſon amour. Luy qui ſe ſou cioit peu d'eſtre accusé commme temeraire pour j ueu qu'il fût excusé comme amant :ſe met à boi е re à longs traicts par ſes regards ce doux venin ce dont ſon cæur eſtoit hydropique . Il demeura n quelques iours caché dans cette maiſon comme ‫ܕܐ‬ vn Achille ou comme un Hercule parmy les fil les les entrtrenant de diſcours ſi gracieuxque les jours leur eſtoient des momens en ſa ' conuerſa tion."},{"instruction_id":1344,"title":"oF1CAAAAcAAJ","page":"10125","text":"Que ſera cela ? Pour que faire des lunettes ? De quoi voit-on le plus? Des yeux. Si vôtre nez étoit en mon cul vous ne verriez que des feſſes. Que voi. ci de ſentencesaccomplies'que vous êtes heureuxvous quiles ſavoureztandis que ceuxlà boivent ſans nous ouïr & je gage que vous auriez beau dire ils ne l'entendrontpas d'autant que ceux qui oyent en bcuvanttiennent de la ladrerie comme le tient & afferme Lanotin maitre Apoticaire du métier dont itſe mêle. Enda vous avezmieux dit qu'un four& n'avezpas la goule li grande. Pourquoi fait-on des foursc'eſt pour cuiredu pain : voire leniais c'eſt pour cuire. Va te pourmener & me dis la raiſon qui fait que l'on boitles uns aux autres. Jer; je ne m'y connois encore gueres je ſuis à par donner pource que ce pauvre hommepoſible eit ; prêt à ſe noyer.."},{"instruction_id":1345,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"10136","text":"Le Roy d'Aſirie auoit auſſi penſé eftre tué en ceite occaſion : mais enfin l'aduantage tout entier eſtoit demeuré à Cyrus : qui auoit fait le Loge ment qu'il vouloit faire ; qui auoit tué beaucoup de Lvdiens ; & fait allez bon nombre de priſonniers. Il ( çeut par quelques vus d'entr'eux apres le com bat finy & lors qu'il fut retourné à la Tente où il ſe les fit amener ; que le Roy de Pont pour amu ſer le Peuple auoit fait dire qu'il venoit vn grand ſecours de Thrace : que ceux de la Bactriane leur enuoyoient auſſi des Troupes : & que dans peu de temps il faudroit que Cyrus leualt le Siege. Ilſçeut encore avec plus de certitude qu'auparauantque Creſus n'auoit plus nul pouuoir dans la Citadelle: & que le Roy de Pont auoit ſi bien fait qu'il eſtoit Maiſtre de tous les Gens de Guerre. Ces Priſon niers luy dirent auſli que depuis quelques ioursil eſtoit entré vne Dame dans la Citadelle à qui le Roy de Pont auoit obligé Creſus de donner pro tection."},{"instruction_id":1346,"title":"V3MVAAAAQAAJ","page":"10137","text":"Ibeſtremsde vous avoüer ou jamais que je ne vous puis plus aimer tellement que ſi vous m'avez vû vous dire le contraire dans vôtre maladie attribuez -le à un reſte de companion ,& non pas à un veritable amoar. Depuis que vous vousctes rena duë indigne de moi je crains de jetter les yeux ſur vous. Je ne vous dirai pas que vous-m'ayez tout-à fait ôté l'hon peur jen'en ſçai rien & il n'eſt pas en mon pouvoir de vous en convaincre ; mais apprenez qu'une honnêre femmt doit étre auſsibien exemple de coup. çon que de crime."},{"instruction_id":1347,"title":"jx46AAAAcAAJ","page":"10140","text":"Comme donc Terlite le veid en ceſte humeur melancolic il luy repreſenta que c'eſtoit vne grande fo lie de ſecourmenterpour yne choſe inu tile. Il luy dit qu'il ne falloit point doutei que Polidor ne poffedaſt le coeur d’Acri ſequi depuis le deſpart de ſon Amoua reux n'auoit point voulu voit le jour con. me luy eſtant dclagreable fans Polidor."},{"instruction_id":1348,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"10144","text":"De ſorte que ces agreables Parfums ſe diſlipane peu à peu firent que la Ceremonie changea tout d'vn coup de face: & que ces melmes Filles qui auoient chanté des pleintes ſi lamentables,apresauoir ietté leurs Man teaux de deuil ſur ce vain Tombeau qui diſparutparurent en ſuitte auec des Habits magnifiques & chanterent des Vers qui annoncerent i'immor talité d'Adonis à toute l'Allemblée : ſi bien que la Ceremonie finit par la ioye & par vn Sacrifice de remerciment."},{"instruction_id":1349,"title":"s_47AAAAcAAJ","page":"10146","text":"Le Roy ayant entendu leur venuë mit groſſe garnilon en la ville de Paraz la fortifia le plus qu'il peut & quant & quant manda à ſon frere qu'il vint en diligence le ſecourir: ce qu'il fit& vint auec grande puiſſance. Maiorte cſtant arriue deuant Paraz l'afficgea& tous les iours le donnoient eſcarmouche,iuſques à ce qu'eftant ad uertis de la venuë de Baſſar Maiorte fit refferrer les gens & delibera de luy liurer la bataille encores qu'il n'euſt le quart des forces de ſon ennemy."},{"instruction_id":1350,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"10162","text":"Il ſe declare ouuertement feruiteur d’A . dalgile'ainſiſe nommoir cette excellente Iloiſe& proceſte à ſa were & à elleque ſiau commen cement ſes deſſeins ont eſté moins honneftes il a purifié ſes intentions dans le feu d'vne iufte af fection ő les a dreſſées au niveau ſacré du ma riage ſelon lequel on ne peut fe conduire que iuſtemenr. Ceft vne choſe fi naturelle que de chercher ſon avantage & de s'y attacher quand on l'a trouuéprincipalement Rc aux fillesſi Adalgiſe fe faut pasétonnerqui ſont à&pouruoir la mere,donc qu'il les facultez n'eſtoient que mediocresouuritent les oreilles aux diſcours de Ratillas qui eſtoit re connu en Flandres pour vn grand Seigneur & bonoré à la Cour des Archiducs en cette qualité. Il eſt vray qu'il eſtoit étranger."},{"instruction_id":1351,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"10170","text":"Il y eut alors des instants où ie vy tant de fu reur ſur le viſage d’Aglatidas que i’eus quelque crainte qu'il ne tuait Dinocrate : ie penſe meſme que s'il n'euſt pas eu peur de ſe faire croire enco re plus criminel par cette violence il l'auroit du moins outragé."},{"instruction_id":1352,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"10178","text":"Enfin Seigneur eftant bien aſſurez que Mandane eſtoit dans ce Chaſteau ie fis reſoudre Marteſie à me permettre d'entre. prendre de le forcer. Elle voulut toutesfois eſ ſayer de parler à la Princeſſe mais ce fut inutile ment : car cette femme qu'elle auoit gagnén'a ) uoit point de credit ſur ceux qui gardoient Man dane. Ainſi nous eſtant reſolus à tout hazardet pour deliurer la Princeſſe ie trouuay moyen d'a voir des Eſchelles : ie fis tenir nofre Bateau tout preſt à ramer : & par vn endroit de la Muraille qui n'eſtoit pas hors d'eſcaladeie fis deffein de tenter la choſe la nuit ſuiuante."},{"instruction_id":1353,"title":"38XojllWzvUC","page":"10197","text":"Quivoulez-vous donc ( repliquà Felicie ) qui ſoit iugeen cecy ? Celuy(re part le Berger ) qui à la raiſon libre. Et qui eſt celuy-là : ( reprit lors Felicie:) C'eſt moy ( luy dit Sirene j quand il n'y en auroit point d'autre. Telle ment( repartit lors la Nymphej que tu donne toy.meſme ſentence en ta fa . ueur."},{"instruction_id":1354,"title":"WgZhAAAAcAAJ","page":"10204","text":"Il failoitextremement chaud : il y avoit un Salon bas tout brillant d'or & de pein tires dont lesfenêtres étoient ouvertes & quelques bougies allumées rendoient aſa ſez de lumiere pour laiſſer voir ſur un lit de repos uue des plus belles perſonnes du monde. Elle paroifloit afloupie ; elle te noit un mouchoir daus.fa main fon habic étoit de deüil ; un voile coucoic unc par tie de la gorge & en cet état elle inſpiroit du reſpect & de l'amour. Le Prince s'arêta quelque tems à la fe nêtre mais comme ilvic regner un profond Glence dans ce lieu ible hazarda d'entrer & vintſe mettre à genoux proche d'elle pour admirer les charmes avec plus de loi lir."},{"instruction_id":1355,"title":"U91AAAAAcAAJ","page":"10209","text":"Aprés cette grande victoire il fut tout é tonné de voir à ſes côter la gene; rcuſe Radivil qui ne l'avoit point : abandonné. Pour la Princeſſe elle avoit fui quand elle avoit vû l'ac ; tion du Prince qui avoit voulu ſau .. ver fa rivalle & par la crainte aur. fi qu'elle avoit eụe dufurieux ani mal. Radivil avoit toutes les cour leurs de la mort peinte ſur ſon viſa ge."},{"instruction_id":1356,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"10210","text":"Car enfin remettez-vous vn peu dans la memoire toutes les prodigieuſes choſes qu'a fait Artamene & qu'a fait Cyclis : le nombre de ſes Victoires & de les Conqueſtes eſt fi grand que l'on ne s'en peut ſouuenir ſans eſtonnement. Croyez vous donc que les Dieux ne l'ayent éleué ſi haut que pour le précipiter ? La Fortune l'aura-t'elle ſuiuy ſi conſtamment contre la couſtume pour apres l'abandonner?"},{"instruction_id":1357,"title":"k2rs3Sew1rcC","page":"10223","text":"La fille crûtfe fit; on pouvoit déja voir Hauffer & baiſfer fon mouchoir . Le temps coule on n'eſt pas fi -tôt à la bavette Qu'on trotte,qu'on raiſonne,on devientgrandelettePuis grande tout à fait& puis le ſerviteur. Le Pere avec raiſon eut peur Que ſa fille chaſſant de race Nele prévint& ne prévint encor PrêtreNotaire Himen accord ; Choſes qui d'ordinaire ôtent toute la grace Aupreſent que l'on fait de ſoy."},{"instruction_id":1358,"title":"NMw5AAAAcAAJ","page":"10227","text":"Lyfandre & Caliſte eurent bien de la peine à s'empeſcher de rougir de ces paroles& Argire voyant qu'il ne refpon doit point print la parole pour luy& dità Olynde; Penſez vous Madamefi les plus grands courages ſont les plus ſujets à cette paflion que le fien en puifle eſtre exempt? Quant à moy je ne le croy pas moinsamou reux que lesautres mais je l'eſtimeplus dif cret & croy que fa flamme eſt d'autant plus violente qu'il taſchede la cacher. Certaine ment elle avoit raiſon & n'avoit point failly à deviner de ce coſté là:Mais qui n'euſt penſéqu'elle avoit deſcouvert le ſecret des affe & tions de Caliſte ? Laquelle entendant ainſi diſcourir de fon amourpar des perſonnes qui n'en ſçavoient rien ne ſçavoitelle meſme que penſer de ce diſcours."},{"instruction_id":1359,"title":"hoHy7bvnkJ4C","page":"10229","text":"Il courut 1 aprés eux à deſſein de les joindre. Le chemin fe feparant par la moitié il fue contraine d'entrer dedans,où il trouva Madamed'Auinale tombée. Acero te vûë il fit de nouveaux efforts pour arrêter ſón cheval ; & ne le pouvant il ſe jetta á terre craignant qu'elle ne fût bleffée. Elle étoit preſque évanouie ;'& dans un defordre qui laiſſoit voir une partie de ſon beau corps. Il n'eſt gueres d'amour & de conſtance qui sclifte contre tant de beautez & fi dans ce moment la paſſion de d'Andelor nechangea point entiereinent d'objet du moins fut ib fenſibleà une avanture qu'il trouvoit & ?"},{"instruction_id":1360,"title":"ivVm0XpSYqAC","page":"10238","text":"Que l'experience prouve que la feconde eſt une Fable. Que Pline 8 une perſonne qui a le ſoin à Paris des Cignes du Roy aſsûrentque ces animaux ne chantent point à leur mort. Qu'on a experimenté il y a trente ans dans le Château de Perpignan que la quatrieme opinion eſt encore fauſſe ; parce qu'ayant ouvert le ventre d'une Ourſe on y trouva les faons bien for mezfuivantle témoignage de Monſieur Rochet Prêtre ci-devant Thcologal en ce païs-là."},{"instruction_id":1361,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"10260","text":"Artemon fut ſi ſurpris TEN d'ouïr parler Otane de cette forte qu'il eutdeux 2 ſentimens fort oppoſez preſques en vn meſme 4 inſtant : car il ne put s'empeſcher d'auoir vneen uie de rire eſtrange de voir la bizarrerie d'Ota mo TIKEN ne : & vn moment apres d'auoir auffi vne tres ſenſible douleur de voir à quelle perſecution Ameftris eſtoit expoſée."},{"instruction_id":1362,"title":"rthNAAAAcAAJ","page":"10264","text":"Je m'en vais vous le dire ; c'eſt que comme la Chauſſe ſert pour épuréry rafiner & re & ifier les liqueurs feparant le pur d'avec l'impur : auſſi ces genslàayant purifié & rectifié l'Ordre de s . François & de S. Auguftin ; & ayant comme paflé ces deux Ordres par la Chauffe ‫ ا;;ر‬ils en portent en comme. moration da figure ſur leur tête. Vous m'avez payé ce couplà. Vous ne medevez plusrien. Et que di tes-vousde leurs grandes Barbes? Pat. De leurs Barbesde haute fûtayc."},{"instruction_id":1363,"title":"QRk6AAAAcAAJ","page":"10266","text":"Aufli diſoit ilque comme les guerriers ay dustefté à quelque eſcarmouche gardent ſoigneuſement leur cuiraffe & leur caſqne ,s'il y a quelque coup qui les ait endômagezafin de teſmoigner à Paue hiit qu'ils ont eſté des plus auant dans la meſlee; aink vouloitil garder ſon chapeau brufié,en me moire du däger qu'il auoit couru aupres de Cha tite,& que poffible Patacheroitil en trophce à la goûte du Temple de PAmour. Anſelme luy dit 1 auec une façon ſerieuſe qu'il approuuoit ce deſ fein: tuvais il fatit croire qu'il rioic bien ſous le maſque d'vrie telle extravagance,car il auoit bien veu comme ſon laquais auoit brulé ce chapeau 1 auec ſon miroüer ardanit & Pauoit ſouffert tout expres."},{"instruction_id":1364,"title":"h8otAAAAMAAJ","page":"10276","text":"Mais durant ceſt eſloignement ayant perdu l'un & l'autre leur conſolation commence rent à ſentir ung torment qui jamais ni d'un coſté ni d'autre n'avoit eſté experimenté. Elle ne ceſſoit de prier Dieu aller en voyagejeufner & faire abſtinences. Car ceſt amour encores à elle incogneu luy donnoit une in quietude ſi grande qu'elle ne la laiſſoit une ſeule heure repoſer."},{"instruction_id":1365,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"10278","text":"Cepen dant ſans qu'elle l'en enquiſtiugeant de ſa fer metépar cet acte heroïque,il luy communiqua en peu de mots toute ſon entrepriſe & comme les freres eſtoient des principauxluy promettant de la mettre en execution auſſi coſt qu'il ſeroit ſorty& qu'elle ſe verroit auſſi coſt deliurée que priſon niere . Et tâchant de luy ofter cette reſolution en penſant plutoft à ſortir de la ville qu'à la prendre :l'aurois bonne grace (luy ditil)de vousauoir mis en priſon & ne tâ cher pas de vous en deliurer. Vous voyez que ie fay ce qu'il vous plaiſtie vous prie de me lailler faire le ſoldat à mon tour; puis que maintenant vous me faites faire la fille."},{"instruction_id":1366,"title":"WhCFUXekBNcC","page":"10289","text":"Aprés un long ſejour à Stocholmeil s'en alla en Pomeranie qui étoit la Pro vince qui rendoit le plus d'argent à la Rei ne : Arrivant dans une ville de ce païslà il alla loger chez un Receveur de fa Maje fté qui avoit de grandes traites en main le quel lui fit tous les bons traitemens imagi nables pour l'engager à le confirmer."},{"instruction_id":1367,"title":"Dl1oAAAAcAAJ","page":"10301","text":"Ils diſoient queles Medecins n'eſtoient pas moins coupablesqui crainte de proſcrire leur Art auec trop de febrerité comptaiſans à la bonche des Nobles auſſitoſt que le Careſme eſtoit commencé teſmoignoient que tout ce que la gueule defiroit hors de tempseſtoit ne ceffaire à la delicateſſe de l'eſtomach fans auoir eſgard aux perſonnes,ny aux maladies."},{"instruction_id":1368,"title":"-G8GAAAAQAAJ","page":"10325","text":"Ils avoient fait i arriverent plus de quatre cens hommes déjà quinze lieues en converſant lorſqu'ils armés qui demanderent à Oberon ce qu'il virent Oberondevant eux qui leur deman deſroit & qui pouvoit être celui qui l'avoit da pourquoi ils n'avoient pas voulu lui troublé. Seigneurdie Oberonje vous le répondremais dit-il je viens encore dirai : mais je ſuis bien fâché d'être obligé une fois de la part de Dieu qui nous for de vous le dire. Il y a quatorze Chevaliers ma vous conjurer de me vouloir parler qui paſſent parmi ce boisqui n'ont pas ſivous ne le faitesje vous regarderai daigné me parlermais afin de les punircomme fous. Vous ne pourrez m'échap je leur ferai payer bien cher le refus qu'ils per à moins que je ne le veuille bien. Ah ! Alorsun des ler & ce que tu vas cherchercar je fais Chevalierss'avança & dit : Sire ayez pique tu as tué Charlot & Amaury& je tié d'eux certesdit Oberon je ne le fais le meſſage que Charlemagne r'a char puis faire il y va de mon honneur puifgé de faire àl’Amiral Gaudiffetu ne peux qu'ils ont refuſé de me parler. Siredit abſolument le faire fans mon fecoursſi Gloriant ne faites pas ce que vous ditestu veux me parlerjete ferai réu:lir dans mais croyez mon conſeil & vous ferez tonentreprile; quand tu auras fait ton meſ bien puis vous ferez à votre volonté fage je te remenerai en France en fûreté. allez encore une fois après eux & s'ils Je ſaisbien que c'eſt le vieillard Geralme ne veulent vous parler alors vous autez qui t'a empêché de me parler mais garde Taiſon de faire à votre volonté & je ne soi d'aller plus avant,car je ſais qu'il y a vous en prierai pas davantage & s'ils ne trois jours paſſés que tu n'as rien mangé le font pas nous irons tout incontinent qui put te profiter,ſi tu me veux croireles faire mourir & quand ils vous vertu en auras bientôt & feras libre de t'en rontils auront grand peur. Ami dit aller. Sire dit Huon ne me veuillez pas Oberon je ferai ce que vous m'avez dit : de malnon die Oberon apprends que Huon & ſes compagnons marcherent à tu viens de faire une bonne action tu dois grandes journées.Geraſmedit Huon en rendre graces à Dieu. nous ſommes déjà bien éloigné de cinq lieues. Je ne crois pas avoir jamais vu Des grandes merveilles que le Roi Obe un plus beau viſagecar plus on le regarde ron raconta à Huon de Bordeaux & plus on le trouve beau."},{"instruction_id":1369,"title":"AbZnxSzGVV0C","page":"10336","text":"Il lui fit enſuite le détail de ce qu'il avoit appris des eſclaves d'Alpide & de Néphélocrate & le fit d'une manière ſi touchante qu'Ario barzane donnoit par des pleurs des témoigna ges de la part qu'il y prenoit. Quoiqu'il n'eût vû Zélie que depuis le peu de teinps qu'il étoit de retour à Tempé il avoit conçu tant d'eſtime & de tendreſſe pour elle qu'il la regrettoit comme ſi elle eût été ſa pro pre fille. Ah Télamon ! Il lui demanda enſuite s'il étoit dé terminé à porter cette affigeante nouvelle à Tarſis."},{"instruction_id":1370,"title":"oF1CAAAAcAAJ","page":"10345","text":"Paracelſe. Celſus. Vous nous l'obſcurcirez tout cominc vous avez faitla Medecine en vous vantant & n'y diſant que des ventoſitez. Je vous prie amuſez -vous à boireje vous prie ne vous fachez pointje vous dirai de belles choſes douces& avec facilité : le moyen de parvenir comprend tout & eft compoſé des quatre élemens de piperles ,avec leur quinteeſſence. Or je vous dirai comment & ronflerai en axiomes merveilleux . Ccà que je trenche des ſentences toutes pleines d'abondance myftigori queque je vous en donne non Eccleſiaſtiquement ny chichementny Juſtinianiaiſementmais libera lement & philoſophiquement en charité. Scor . Ce n'eſt pas bien faitil faut vendre la ſcience& par là je connois bien que vous n'y entendez rien : à ce mot Vldric qui ſe fachoit de quoi ce Moine interrompoint."},{"instruction_id":1371,"title":"oF1CAAAAcAAJ","page":"10349","text":"Voila que par male tigne il s'écoic tant avancé qu'ayant pifle ii ſe trouva plus déchar gé & plus éveillé : pourquoi il veut retourner ſur 8/ cette intention il cherche le noyau du degré & de la ſortie ou entrée mais il ne le peật trouver. Le voi la tout égaré il leve les yeux à mont & s'éguiſanc la vûë tâche de trouver des étoilles mais il n'avoic garde: Ho diſoit-il que le temps eft nuble que le Cieleſt noir que l'air eſt étouffé : Ho y il fait ici noir comme en une cave ; les nuées étoient fi épaiſſesqu'il ne voyoit goute qui ſoit: il ſe réſout de ſortir de ce lieu tant obſcurqui eſt la cour à ſon avis mais il ne peût trouver de paſſage : ilva & vient& de tant plus il s'engluë à la &n il ſe met à 臺f appeller& crier qu'on lui porcat de la chandelle."},{"instruction_id":1372,"title":"AbZnxSzGVV0C","page":"10360","text":"Mais cette conſolation ne di minuoit guères ſes plaintes. Ainſidiſoit-il je perdrai donc dans les douleurs & dans les in quiétudes ce temps que je devrois paſſer entre les bras de Troïade ? Quinze jours s'écoulèrent avant que l'on pût aſſeoir un jugement certain ſur ſa vie & fans qu'il en laiſsât paſſer un ſeul qu'il ne s'enquît cent fois des nouvelles de la princeſſe. On lui en apprit toujours de bonnes par mon ordre tandis qu'on le crut en danger : mais quand il fut cn meilleur état fes gens ceſsèrent de dif-. ſimuler ; & après l'avoir préparé lemieux qu'on put à un ſi funeſte récit ils lui dirent ce qu'ils croyoient eux mêmes que la princeſſe n'avoit point vécu depuis qu'il l'avoit quittée."},{"instruction_id":1373,"title":"h8otAAAAMAAJ","page":"10373","text":"Ce qui limite les événements racontés dans cette nouvelle entre les années 1530 & 1535 . Et ſeur Marie Heroeteſtimée comme elle meritoit par les vertus que Dieu avoit mis en elle fut oftée de la dicte abbaye de Gif où elle avoit eu tant de mal& faicte abbeſſe par le don du Roy de l'abbaye nommée Giy près de Montargis. Giydans le Gatinais-Orléanais diocese de Sens par lement de Paris intendance d'Orléans élection de Mon targis. On y compte cent deux feux . Cette paroiſſe eſt à deux lieues & demie sud eſt de Montargis. GylèsNonains département du Loiretpetit village ſur l'Ouanne deux lieues & demie eſt ſud eſt de Montargis cinq cent dix-neuf habitants."},{"instruction_id":1374,"title":"hGSicAVlg_oC","page":"10401","text":"Tu as dit vraitu t'y prends comme un Moine à fouler vandanges tu l'entens comme une guenon à faire des fa gors : fi la tête vous fait mal > ce ne ſera pas decela. Je vousdiraila raiſonpourquoi Ics Turcs ne ſe torchent pointle cul de papier c'eſt de peur que ce papier ne ſoit une Bulle du Pape; ou quelquerelation de Conliſtoireou concluſion de Chapitre de quoi fi l'on s'étoitéfairé le fondementfans doute on auroit les hemoroïdes ce que les Turcs craignent beaucoup d'autant qu'ils croyent quel'ame eſt au fang & que le fang coulant ainſi par le cul leur ame feroit toute breneuſe.."},{"instruction_id":1375,"title":"KYvognr-T8cC","page":"10405","text":"Mon Dieurepli. qua le Prince que nous prendrons bres de villeso quenous ruinerons bien tôt uns en nemis ! Il dit cela en riant de fort bon ne gracecomme firent auſii tous lesalli ſtans a ſon exemple. Que s'il fe fùt vanté de pouvoir faire inarcher les Soldats fous l'eauon auroit creu que ce Prêtre en bra bantqui s'eroit vanté d'en avoir le ſecret auroit êté ſon diſciple. Du depuis on n'a eu aucune nouvelle de ce ſouffleur& on ne ſçaitpas s'il s'eſt envolé en Barbarieou il diroit que la fille ༥༣༧༧ du Roy de Maroco eftoit devenue oper. duement amoureuſe de luy."},{"instruction_id":1376,"title":"CO5jAAAAcAAJ","page":"10415","text":"Iltacha ileface au contraire de les dementir de tout Petre et ce qu'ils voicient ; c'eſt pourquoi s'a ht drellant à elleméme pour ſavoirs'il quileeic o n bast faut ainſi dire ce qui en étoit.Je vous alloità aimeMadamelui dit -ilde l'amour de a du monde le plus tendre & le plus paſſionné qui fut jamais. Vous ſavés fait als auli combien il eſt reſpectueux ce le Di qui m'a empêché mille fois de me n'era plaindre quoiqu'à vous parler fran Je s'er chement je puſle croire que j'en avois ofesó quelque ſujet."},{"instruction_id":1377,"title":"-G8GAAAAQAAJ","page":"10423","text":"Quand le Roi Sarraſin entendit de Florent de Clairette . Clairette il en fut bien réjoui & lui dit : Belle Demoiſelle vous êtes bienheureuſe Près que tous les Barons ſe furent de m'avoir trouvéje n'ai point encore de Α entretués & que fut femme ſerez la & cou la belle Clairette demeura ſeule & égarée cherai cette nuit avec vous mais il faut ſur la montagne & n'avoit pour toute auparavant que vous reniez votre Loi & : compagnie que les hommes qui s'étoient que vous croyiez à la loi de Mahomet à 1 tuésil commença à pleurer en diſant : laquelle je crois. Qand Clairette enten Grand Dieu ! Pourquoi donc ſuis-jenée ? Quand le Roi en tirer; après qu'elleeut fait tous ſes retendit Clairette qui le mépríſoit tant il grets elle ſe mit à deſcendre la monleva la main & lui appliqua un ſoufflet tagne & vint auprès du vaiſſeau d'où elle d'une fi terrible force qu'il la jetta toute étoit partie . étendue à ſes pieds & luifit ſortir le ſang Quand elle fut arrivée vers le rivage de par la bouche & par le nez ſes gens le 3 la merelle vit un gros vaiſſeau qui venoit blâmerent beaucoup de cette action il rafraîchir & couper du bois. Quand elle leur répondit : Comment donc n'avez eut vu venir le vaiſſeau au port où elle vous pas entendu comme elle a blaſphê écoit elle fur bien contente ,elle remermé contre notre Loi elle m'a mépriſe cia notre Seigneur Jeſus-Chriſtelle crutcomme ſi j'étois un valet ; il étoit telle d'abord que c'étoit des Chrétiensmais ment irrité contre Clairette qu'il ordon ils étoient Sarraf ns il y avoit avec eux na à fes gens de la prendre & la jetter un Roi qui étoit leur maître il étoit Roi dans la mer. de Grenade & il s'en retournoit dans ſon Les Sarraſins vinrent vers Clairette pays mais il fut contraint d'y revenir par ils la prirent rudement & l'emmenerent ce lieu tant il avoit eu d'infortunes fur malgré elle dans leur vaiſſeau. Ils la ca mer. Quand ils furent arrivés dans le portcherent aux yeux du Roiils leverent ils ertereni lancre defcendirent à terre: l'ancre firent voile & partirent ; le vent & virent lamalheureuſe Clairette qui étoit qui étoit favorable les éloigna bientôt de ſeule fur le rivage."},{"instruction_id":1378,"title":"mfFMZJsWgtkC","page":"10425","text":"Archange crût que le Ciel luy offroit cette occaſion qu'il avoit fi paſſionné ment deficée. Etſoudain par un effer de la joye interieure de ſon amefon viſage reprit fa vivacité & ſa couleur:Il fit donc cette réponſe à ſa Mere. Madame jo vous voyez quelque changement ſur mon viſage,of je vous femble défgure il ne faut pas aller loin pour en chercher lat raiſon . Vous m'avez fermé la bouche mes deſirs ne trouvant point d'ifftë il ficut neceſſairement qu'ils conſomment per à peu mes extrailles."},{"instruction_id":1379,"title":"OzJHCqmzG00C","page":"10438","text":"Spectatûm admifſi rifum teneatis amici ? Hor. Il auroit même tort de ſe retrancher Satyr. ſur la maniere de bâtir les de hors des Temples& autres ouvrages d’Archi tectures & Sculptures.qui étoit en uſa. ge parmi les Egyptiens du temps de Te. lemaque : car il eſt tres-faux qu'ils fuf ſent ſoigneux d'y garder cette noble ſimplicité & naïveté que l'on remar que dans les Ouvrages des Sculpteurs & Architectes Grecs quiavoient l'art de donner de la legereté au marbre & d'a: nimer pour ainſi dire les pierres."},{"instruction_id":1380,"title":"DSf2xg9AjuEC","page":"10445","text":"La Belle couchée de l'accablement où il étoit ne pouvoit ſe pardonneş d'en êrre la cauſe; & par un pur cxcés de tendreſſc elle D. vouloit qu'il acceptât un parti qui devoit lui faire une agreable fortune : au lieu que les fentimens qu'il avoit pour elle s'il oſoit les R foutenir >ne feroient que l'expoſer au ref ſentiment d'un Perc qui étant le Maître de fon bien le laiſſeroit toujours mal-hcureux . It regarda ce conſeil comme un outrage qu'on faiſoit à ſa conſtance & le plaignit fortement de l'indifference de la Belle."},{"instruction_id":1381,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"10448","text":"Quel. le : paroles de precipitation ne vomit-il contre la déloyauté de Saphire? Ces diſcours ne tombetét pas à cerre,mais furent recueillis par des rapporteurs,quiles firent enten dre à Saphire laquelle au commencement pour détourner cette tempefte qui menaçoit ſon hon neur,fir des lettres d'excuſe à Miſon reiettant fon mariage ſur la contrainte de ſes parenscouurant de ce voile fon inconftance. Mais Mifon ne ſe payant pas de fi foible monnoye n'attendoit que le temps de la paix pour ſortir de ſon fort& faire la guerre à outrance à la reputation de Saphire. Foible vengeance certes à vn homme de courage commc luy. Mais quoy ? Cet appetir furieux eſt fi aueugle qu'il ne confidere aucune bienſeance."},{"instruction_id":1382,"title":"LyQV8P4-kLMC","page":"10455","text":"Quand ,dit Polygame,les Republiques ſont bien malades,il faut,coinmc les Medecinsvenir aux cauſes & purgations vniuerſelles& non commeles Em piriques & Medecins champeſtres,qui appaiſent 1 bien la douleur le fond de la maladie demeurát 1 en ſon entier. On eſtablira tant qu'on pourra 1 Officiers erigera lon nouuelles iuriſdi& ionsſeront inſtituez tant de Parlemens & Sieges 1 Preſidiaux qu'on voudra : car tout cela ne ſont que medicamens ſpeciaux& de quelque peu de pretexte & aparance l'humeur pechant demeu rant au ſurplus."},{"instruction_id":1383,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"10469","text":"Allons y donc : mais allons y auec eſperance. Toutesfoisadjouſtoit il ie penſe qu'il eſt plus raiſonnable de craindre : car enfin le moyen de conceuoir que cette puiſſan te aduerſion que Cleonice a touſiours euë pour l'amourle ſoit changée en vn moment ? Maiş puis que ie ſuis changé,reprenoit il,pourquoy ne peut elle pas changer auſſi bien que moy La raiſon n'elt pourtant pas eſgale entre nous ad jouſtoit il vn moment apres; & il eſt bien moins eſtrangeque la beautél'eſprit & le merite de 2 Cleonice m’ayent fait changer de reſolution ; que ſi elle venoit à changer la tendreſſe de ſon amitiéen vne affection vn peu plus paſſionnée. Apres tout diſoit-il encore s'il ne faut qu'ai mer pour eſtre aimé i'ay tout ce qu'il faut pour l'eſtre de Cleonice : puis qu'il eſt vrayque ie lai: meplusque perſonne n'aiamais aimé."},{"instruction_id":1384,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"10477","text":"Pour n'étendre point dauantage cét Euencment & ne fortir point des bornes de la briefueté que nous nous ſommes preſcritsil reuint en vne parfaite ſanté. Alors la picuſe mere s’auifa inais trop tard de la temerité de ſon vou & peut-eſtre ne fut-elle pas filong temps ſans s'en repentirnon plus que lephtévoyant ſa fille de celuy qu'il avoit fait en l'ardeurdu com . bat."},{"instruction_id":1385,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"10478","text":"Des Seuille il proietta de l'enleuer,& comme les Braues fourmillent en ceſte cité fort peupleeil fur ſur le poinct de s'aſſcurer de quelques vns pour l'aider en ce rauiſſement lorsqu'elle deſ cendroit par le fleuue de Guadalquiuir pour ſe rendre à Port-Royal. Mais outre que les affaires n'eftoyent pas en core diſpoſees àcelan'ayant pas pourueuau licu où il ſe retireroit auec ceſte proye le depart de ceſte femme & de ſon mari ſe fic tant inopiné ment qu'il n'euſt pû mettre en ordre ſon cngre priſc. loinct que cet effect conſiſtant en vne ex tremité deſeſperce il vouloit encor eſſayer ſi par des voyes plus douces & plus amoureuſes il pour roit átteindre à la pretenſion."},{"instruction_id":1386,"title":"dCjxgOX_mjkC","page":"10486","text":"Il eſt temps dit Marcelle à Clorianneque nous nous retirions je ne voudrois pas pour bonne choſe ne ſçauoir pas ce que je viens d'apprendre & de. ' main je feray fi froid à Oreſte qu'il ſera contraind de ſe retirer': allons Clorianne & voyons ce qu'il peut auoir écrit dans cette lettre."},{"instruction_id":1387,"title":"4V_2ecjsRTEC","page":"10489","text":"De cette façon nous for 25 tîmes heureuſementde ceſte alteration populaire qui 20 parloit déſia de me ſurprendreſans que nulle infor Lle tune en troublaft le faccés : car le Ciel fauoriſe ordi nairement ceus qui conforment leurs defirs ſelon la volonté ,encores qu'il ne layſoit pas demandé pre 1 uenant bien fouuent noſtre priere de la benignité."},{"instruction_id":1388,"title":"hoHy7bvnkJ4C","page":"10496","text":"Ha ! Il étoit en garde ſur ſes ſens comme ſur ſes ennemis declarez & n'oſant lever les yeux ſur Piſiſtrare tant il avoit peur quefes regards ne le trabiffent il lui demandoit en fremiſſant & d'une voix trem blante,s'il étoit autant aiméqu'il ai moit. Je ne ſuispas haï repartit Pifiltrare d’un ton d'Amant heureax : vous pouvez en jager par l'Eſcarboucle qui a donné ſujet à cette con verſation."},{"instruction_id":1389,"title":"EzeXgqfhMSkC","page":"10501","text":"Mais Federic vous ſçavez ce que c'eſt que d'aimer : en fautil davantage pour vous faire excuſer mon procédé ? Cruelle Fortune dit alors Federic ne cefferas-tu jamais de me perſé . cuter ! Pendant que j'ai été en état de faire des pré ſens vous n'avez voulu Madame en accepter au cun ; & maintenant vous venez me demander une choſe qu'il me ſeroit impoſſible de vous donner. Je n'ai plus de Faucon Madame ; je vous l'ai ſervi à dîné ; & n'ayant pas autre choſe à vous donner je l'ai tué ſans répu gnance. Plût à Dieu que je vous euſſe ſervi mon coeur au lieu du Faucon ! Mais ma malheureuſe deſtinée me mettra toujours hors d'état de vous faire plaiſir. Vous l'avez tué répliqua la Belle ! En voici les preuves Madamereprit Federic ; & ſur cela il alla chercher les plumes les ſerres & le bec. Mais Ma dame ajoura-t-il on en peut trouver un autre . Un Faucon n'eſt pas quelque choſe de fi rare."},{"instruction_id":1390,"title":"sLYpHX9v9c4C","page":"10503","text":"Sur ces entrefaites vint au champ le Ducd'Anemonequi eſtoit vaillant & accouttunié à voir les fieres & fauvages beltes :car il eſtoit vn grand chaf ſeur & adroit à chcual:mais quand il vit les deux chevaliers qui auoyent cõbatu aupar. auant li toft vaincus il eutpeur ce ncanci moins il entra hardimenr au champ& auſfi coſt qu'il y futils coucherent coos deux leur bois & fc rencótrerent de relle roideur que lears lances volerét en eſclats:Camilotequi auoit vn bon corcelet ſus le dosfur va pea bleflémais le Duc le fut griefuemét,de for te qu'il en perdir les eſtriers& peu s'en fal lar qu'il ne tomba par terre."},{"instruction_id":1391,"title":"lbIPAAAAQAAJ","page":"10505","text":"Elle paſſa toute cette journée en pleurs ; & mille foûpirs partoient de fon cæur en telle foule qu'à peine avoient-ils le temps de ſe faire paſſa ge les uns aux autres pour ſortir. Le déplaiſir qu'elle reſſentit fut ſi grandqu'il fut impoſſible de laconſoler; & qu'elle tomba malade d'une maladie tres-dangereufe."},{"instruction_id":1392,"title":"WhCFUXekBNcC","page":"10521","text":"Louisdont eſt ſorti endroiteli gne Henri le Grand mais plûtot d'Ar chambaud Sire de Bourbon qui laiſſa le Bourbonnois au Prince Robert lequel avoit epouſé la petite fille& unique heritiere. On tient que ce Bourbon l'Archambaud étoit Prince de la Royale maiſon de Francequ'il defcendoit du Roy Louis le jeune& qu'un cadet de la même maiſon s'étoit éta tabli en Italie du temps des Croiſades."},{"instruction_id":1393,"title":"STmdaHw7YacC","page":"10522","text":"Il faut encore que tu ſçaches que la fantai fie des beſtes ; pouvant compoſer & diviſer-les choſes ; comme par exem ple faire un Centaure d'un cheval & d'un homme ou s'imaginer un homme ſans mains & fans pieds ne peut pas neantmoins diftinguer la inatiere d'avec la formeny les ac cidens d'avec la ſubſtance non plus qu'en faire un aſſemblage & un com poſé coinme fait noltre entende . ment parcequ'elle ne les connoiſt que par un melme ſens& dans un meſme ſujet."},{"instruction_id":1394,"title":"CO5jAAAAcAAJ","page":"10526","text":"Il veut que m ilgié toute vôtre injuſtice vous vous alliés quel „ quefois de ſecrets reproches à la veuë „ d'une paſſion qui n'auroit jamais fini „li vôtre méchante conduite ne vous »eût renduëindigne d'être aimée d'un ,honêre homme. Pour moi comme » j'en fais profeſſion & que je ne fau » rois me montrer dorénavant dans „ le monde aprés la honte que vous „ me faites recevoir tous les jours : je » Vous dirai que vous ne me reverrés » jamais."},{"instruction_id":1395,"title":"1R06AAAAcAAJ","page":"10527","text":"Aprés que le Traité fut ſigné Dunnorix preſla Orgetorix de faire le mariage de ſa fille en vertu de la Procuration qu'il diſoit avoir d'Arioviſte afin qu'il pût enſuite la lui amener à fon Camp ; mais Adelamire quiavoit toûjours conſervé l'idée de l'inconnu quià Frixe l'avoit ſauvé des fammes qui al loient la dévorerpria fon pere d'attendre qu'il eût joint Ariovifte & qu'alors le mariage ſe celebre roit avec plus de pompe. Orgetorix qui aimoit tendrement ſa fille ne voulut pas lui refufer ce de lai; & Dunnorix n'oſale preſſer de faire ce qu'il ſou haitoit de peur de ſe rendre ſuſpect. Artaxide étoit mort depuis l'avanture de Frixé ; & aioli Orgetorix ne trouva perſonne qui traverſat fes deffeins."},{"instruction_id":1396,"title":"nZhWAAAAcAAJ","page":"10548","text":"Et ces arbres chargés de fruits qui sont tous inclinés maintenant vers le sol comme 1 s'ils rendoient grâces au ciel et à la terre de 2 leur fécondité qui les a conduits avec le 1 temps à ce degré d'éclat ? Quel prix auroient ils si victimes de la gelée lorsqu'ils étoient en fleurs ; ils ne produisoient pas de fruits après les fleurs ?"},{"instruction_id":1397,"title":"QRk6AAAAcAAJ","page":"10552","text":"Toutefois il a'y çut rien que d'honneſte dans les ſalutations qu'il fit à Iupiter & aux autres & Venus entrant auli toſt dantla ſalleluy qui ne parloit que de vaincre les autres ſe confeflà vaincu. Elle eſtoit ſuiuie de ſon fils & des trois Graçes qui auoient em ployé toute la journee à l'attiffer."},{"instruction_id":1398,"title":"b8_5fKTBsW4C","page":"10571","text":"Cette femme diſoit cela de ſes fil lespource qu'elles étoient mignonnes & propertes. Et aprés ces mignonsils ſont là à faire des façons és entrées ou lorriers& font plus de fricalées de fêtes qu'il n'y faudroit d'étoffes à faire une panerée de miſ teres: ilmeſemble à voir ces fadaitesqueles perſon nes qui demeurent ainſi arrêtéesſont comine couil lons qu'on nelaille jamais entrer. Mais à propos pourquoi eſt ce qu'ils n'entrent jamais ? Il a tantôt été dir : ſouvenez -vous -en . Je m'en ſouviens comme Honoré Bonjouan brodeur de la Reine notre mai treffe ,qui ayant eu affaire de lui& ne l'ayant pu avoir puis le voyant lui demanda où il avoit été : alors il lui die Madameje me ſoumers en toute humilité de majeſté MadIme je me ſouviens que j'ai été voir mettre un homme en difficulté & en diſtribuer un aurre en quatre piéces choſes que je n'avois one ques point vûës. Qu'eſt ce que difficulté ; ilcuidoit . direen effigie jemele remernbre : ' il diſoit d'un bel homme qu'il avoit de beaux mufles c'eſt à dire inuſ cles."},{"instruction_id":1399,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"10576","text":"Il faut leur ditelle que nous faflions croire à Thierry qu'Enemonde eſt morte . Et parce qu'il n'en voudra croire que ſes yeux ,nous luy donnc rons vn dormitifqui la tiendra trois ou quatre heures dansun fi profond aſſoupiſſementqu'elle ſemblera trépaſſée il la verra en cet eſtat meſme nous ferons faire ſes obfeques & ferons mettre vn fantoſme dans vne folle en ſorte que meſme par le village on la tiendra pour morte. FinalEnemonde & leurs parenstous ſubjets de Fronc ſe s'accorderent à la volonté. Encinonde contre fait la malade elle prend le dormitif la nouuelle de la mort eſt portée à Thierry ſemée par le voiſinage il la vid en ſon affoupiſſement & la : 1 croit morte. On feint vn enterrement."},{"instruction_id":1400,"title":"uCBjYiEs1TQC","page":"10577","text":"Epicharis ſentant à ſon reſucilquelqu'vn quilapref. ſoit ainſis'eſcria & ſe vouluc deffaire de les mains : mais Corinne taſcha de la faire taire & luy dit qu'elle eſtoit Corinne quitouchéede ſon amour s'eſtoit venuë rendre à ſon litpourluy offrir touteslesfaucurs qu'il pouuoit de firer d'elle. Melinte s'éucilla à cc bruit & ne ſentantpoint Palamede aupresde luycreut qu'il vouloit entreprendre quelquechoſe contre Épicharis& alla deuersle lit ,pour l'en empeſcher. Corinna l'entendantvenir s’eſchappa& s'enfuit dans ſa chambre où elle rencontra deux perſon nesàterre quilafirent tomber & donner de la teſtecontre ſon lit où elle ſe frappa ſi cruellement qu'elle ne ſe peût releuer. Elle cria & demanda de la lumiere & cependant elle entendoit vn homme quidiſoit Mon frere ie croy que vous reſvez: ic ſuis Palamede que voustourmentez ainſi: En fin on apporta dela lumiere ; Melinte & Eury las accoururentauſli& trouuerent trois perſonnes eſten. duës ſur la place ; Corinne bleſſéc& Curion auec Pala . mede qui ſe tenoient embraſſez ſans ſe vouloir deffaire & qui ſe tourmentoient l'un l'autre. Toutefois quand Cu rion reconnut Palamedeil fut bien cſtonné & luyde mande pourquoy il eſtoit venu à ſon lit."},{"instruction_id":1401,"title":"uCBjYiEs1TQC","page":"10581","text":"Chacun bac tit des mains pour teſmoignage quec'eftoit là le plus beau coup : mais ce bruit ceſſa à cauſe des meſmes trompettes qui ſonnerent encore ; & ces guerriers s'eſtano rangez à l'entour du camp la barriere fut ouuerte ; l'on vid auancer peu à peu vn grand pauillon d'ync eſtoffe fort fine & grandement legeredont le bas eſtoit porté tout à l'entour parvingtquatre ieunes enfans fore beaux veſtus de caſaques de foye incarnate bordées d'argent auec de petits habillemens de reſte de mef me liurée d'où pendoient des plumes incarnates & blanches."},{"instruction_id":1402,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"10607","text":"Mais ce qui eſt de pis eſt que parcent coniectures que le hazard a peut-eſtre faites il a eu lieu de croire que Creſuş içauoit bien où elle eſtoit : de ſorte que ce Prince violent apres auoir eſſayé toutes les voyes de la douceur pour faire dire à ce Roy ce que peut eſtre il ne ſçait pas ; a adjouſté lesmenaces : & s'eſt meſme rerolu à faire ſemblant de le vouloir faire mourir pour le porter par la crainte à découurir ce qu'il s'imagine qu'il ſçait. Eh Dieux ef -ilpoſſi ble,interrompit Cyrusqu'vn ſi Grand Princeface vnc ſi grande faute! Ouy Seigneurreprit Hidalpe& le Peuple qui ne ſçait pas que ce n'eſtqu'vne feinteen eſt tellement émeu ; que de peur de quel que Sedition i'eſtois venu voir àcette Porte ſila Garde y eſtoit aſſez forte & ſi les Officiers y eſtoient : car de l'heure que je parle ie croy que Creſus eſt ſur le Buſcher ; que la Princeſſe Palmiş 5 eſt toute en larmes ; que le Prince Myrſile n'em ploye l’vſage de la parole que les Dieux luy ont donné qu'à ſe pleindre ; & que tous les Habitans de Sardis ſont en vne conſternation eſtrange."},{"instruction_id":1403,"title":"4V_2ecjsRTEC","page":"10611","text":"Permers ( ôMenandret quefaifant fur cette veritévne petite digreſſion ,j'exprimece que la nuit paſſée fut re prefencé à ma fantalic. le conſiderois qu'eņcores que Dieu de fon pouuoir infini,puiſfe en vn moment com bler de toutes perfections les choſes nees ; ſi eſtce3 qu'il y veut doucement proceder & par des moyens conuenables terminer fes entrepriſes,fans vſerde vio lençe: mais conduiſantpar vne merueilleuſe douceur couces chofes à leur perfection il porte le cours de l'année,del'Eſté à l'Hyuer ; mais c'eit par le inoyen de la douceur & de la temperature du Princems & de l'Autonne."},{"instruction_id":1404,"title":"jx46AAAAcAAJ","page":"10616","text":"Apres que le ſecours enuoyé par la grande Parthenie eut fait des merueilles en Clarimene & forcé l'ennemy de le retirerAmador reuient au ſeiour de l'A ſtrepour qui ſes penſees fouurent & fe fermentſelon qu'il eſt ou abſentsou preſentEt qui dira maintenant l'aile de ces deux Amoureux ? Il faudroit qu'eux meſines l'eſcriuilſent. Et puis vn tel con tentement le peut mieux imaginer que deſcrire."},{"instruction_id":1405,"title":"KYvognr-T8cC","page":"10620","text":"Le Chevallier non fars peúren ſe reculant luy cria qu'il eut un > peu de patience. Mais le Picard luy ale longeoit de grans coupsſi bien que no tre Cavallier ; I'ay encore un mot à te dire s'ecria -t'il c'eſt que je voy que tu es galant hommeo que ce ſerait dommage que iu perifles par mes armes : je ſuis genereutdemande la vie ; on je te la donneray. Nownonrepliqua le Piccarddeffens toy ax je se tuë. Puiſque tu ne la veux pas demander je la demandemoy dit ce bravache."},{"instruction_id":1406,"title":"LyQV8P4-kLMC","page":"10632","text":"Madamoiſelle du Fof ſé ira Dimancheen vne telle Egliſe,où elle trou uera au bác qui eſt vis à vis l'autel noſtre Dame& auquel l'vne ne l'autre n'a droit de s'affoir & agenoüillerla Damoiſelle de Fanfreluchon& là le donneront le bon -jour auecques quelques prieres de toutes parts de prendre la place plus proche dela muraillecomme eltant la grādeur."},{"instruction_id":1407,"title":"1R06AAAAcAAJ","page":"10647","text":"Du inoment que fa rançon tut payée il courut à Miletoù ayaut armé promptement quelques Vaiſſeaux; il retourna ſur les Pirates avec tant de diligencequ'il les ſurprit à l'an. cre au même lieu où il les avoit laiſſez : illes prit tous avec leurs. Vaiſſeaux.qu'il avoient'amaffé; & commeil n'étoit encore revêtu d'aucune Dignitéil les condui. fit dans les priſons de Pergame. Juoiusqui com . wandoit en cette Province en qualité de Preteurju gea cette occaſion favorable pour appliquer à ſon pro . tit ; ſous couleur de juſtice ,toutle butio conquis ſur les Pirates. Dans cette vûélorſque Ceſar.l'alla trouver pour le folliciter de faire punir ces Corfairesil répon dit qu'il falloitſuivre lesformes& inſtruire le procés. Ceſar comprenant ſon deſſein retourna promptc ment à Pergame: & ayant par ſonaatoritétiré les Cor. faires des priſonsles fit tout mettre en croix ſans au cune formalitépendant que Junios verbaliſoit avec fes Officiers."},{"instruction_id":1408,"title":"nvoFAAAAQAAJ","page":"10649","text":"Il croit que ſon ami ne lui veut rien dire parce qu'il n'a rien que de funeſte à lui apprendre ; & dans cette penſéetranſporté de douleur : ah ! Eliante eſt morte ou mariée à Périnte ; & vous me le célez pour ne pas me donner le coup de la mort. Mais il ne ſera pas dit que je ſurvive à votre mariage ou à votre mort. Il voulut alors s'expliquer : mais à la première parole une rougeur lui couvrit le front & Alceſte lui vit refermer la bouche & baiſſer les yeux avec quelque marque de honte."},{"instruction_id":1409,"title":"uBBcAAAAQAAJ","page":"10650","text":"De la ſouueraine 24. Reparties ſuccintes 13. Le Deuot à la V. à l’Abregé des Con . Le Chappelet de trouerfes de M.de N.D. de Laurette . Drelincourt.mai is. LesAntitheſes Pro ronne de N.D. teftantes. Le Renoncement 3. La demolition des de ſoy meſme. -fondemnés de la Do 17. De la volonté de Utrine proteſtante. Dieu. La Confrontation 18. La Couronne de des Confeſſions de l'An ou Meditaciós foyRom .& proreftā pour toute l'ance,en tc ,auec l'Eſc. Sainte . trois Toines s . De la Correſpon . En tout CXXX."},{"instruction_id":1410,"title":"oF1CAAAAcAAJ","page":"10682","text":"Elle la devoit tuer voire donc ſans qu'il y parut . Commenc ce feroit cela ? Mon ami fi cu veux faire mourir une per ſonne lans qu'il y paroiſſeſouffle lui ſi fort par le cul que l'ames'en aille par la bouche. Tite Live. Par Adepolvoila de belles nouveaurez. Avantage il y a je ne ſçai quelle forte de bouts D d'hommesayant les ames mal preparées à ces enſeignemenslelquels ont des petites putains de fantaiſies qui les empêchentde voir & en. tendre. Tels diront comme faiſoie hier un maque reau de l'Antechriftje ne ſçai que trouver ici de nouveau je ſçavois bien cela je l'aivû autre part je l'avois oui dire ; pauvre défenſe d'entendementavalé de la brague de raiſon déchauflé de cervelle juſques aux talons fou mécropolitain penſes-tu pouvoir proférer quelque indiſcrétion contre ce Co de de route vérité ? Ne ſçais-tu point que ceci eſt proportionnellement établi plus de cinq cens ans avant la création du monde te voila au rouet til n'entens pas ce probleme aufli ne ſont plus ſages que toi & encore cu oſes gronder hérérique que 34 es és -cu plus que le Roi ?"},{"instruction_id":1411,"title":"IPk5AAAAcAAJ","page":"10685","text":"Ne ſouhaite donc plus Heloyfe ,ne ſouhaite plus de voir lc Abaillard puiſque ſon image ſouvenir qui t'en reſte te trouble ; que ne feroit point la préſence. Quels déſirs n'éxciteroit -elle pas dans ton ame ? Comment pourroistu démeu rer maîtreſſe de tes ſens à la vûë d'un homme fi aimable."},{"instruction_id":1412,"title":"1R06AAAAcAAJ","page":"10693","text":"Uae belle Athenienne qu'on ne connoiſſoît alors à Rome que ſous le nom de Plautie & pour qui Horteofius étoit devenu ſenſible eſſaya de le dé tourner d'être l'accuſateur de Milon : Ne tremblez vous pointlui dit elle d'avoir à combattre une Eloquence fi ſouvent victorieuſe i Ce n'eſt pas la premiere foisrepartit Hortenſiusque je me ſuis trouvé expoſé à ce combat : il y a peu de cauſes fameuſes qui ne ſoient partagées entre Ciceron & moi."},{"instruction_id":1413,"title":"QEbHRWO2YXQC","page":"10698","text":"Vous le ſçaurez bien -toftluy dit l'Inuiſible & cependanteſperez ſans impatience : c'eſt par là que vous pouuez meriter ce que yous pretendez de moy qui vous affeu se ( afin que voſtre galanterie ne ſoit pas fans fondemènt & ſans eſpoir de re compenſe ) que ie vous eſgale en con dition : que i'ay aſſez de bien pour vous faire vivre auecque autant d'éclat que le plus grand Prince du Royaume ; que ie Tuisieune; que ie ſuis plus belle que lai de i & pour de l'eſprit vous en auez trop pourn'auoir pas découuert ſi i'en ay,ou non ."},{"instruction_id":1414,"title":"cf85AAAAcAAJ","page":"10717","text":"Le Docteur Fauſte ainſi couché ſur ſon lit penſoit après 1 Eil fer. Une fois il le prenoit à bon eſciene qu'il eût été là dedans& qu'il l'avoit rû . Cette hiſtoire & cer acte touchant ce qu'il avoit vû & comment il avoit été tranſporté en Enfer & comment le Diable l avoit aveuglé le Docteur Fauſte lui-inême l'a ainſi écrit & a été ainſi trouvé après ſa inorten une Ta blette de la propre écriture de ſa main & ainſi couché en un livre fermé quifut trouvé chez lui."},{"instruction_id":1415,"title":"NMw5AAAAcAAJ","page":"10722","text":"De fait le lendemain matin à grand peine eſtoyent ils encore eſveillezqu'un gentil hommefrap pant à la porte du lopis demanda qu'on le fit parler à Clairange. On le fit monter en la chambre & l'ayanttrouvé qu'il s'habilloitil luy dit qu'il eſtoit là de la part de Lidianqui defiroit de le voir aux champs avec une eſpée : ce qu'il ne luy avoit peu dire des hierpour n'offenſer le reſpect d'une perſonnequ'il adoroit ſur toutes les creatures. Qu' ayant pris cette charge de luy il l'avoit obli gé de le recevoir en la compagnie pour le fervir d'autre choſe quede mellager & quº à cette cauſe il le prioit de faireelection d'un amy quile ſervit en la qualité qu'il ſervoit le fien."},{"instruction_id":1416,"title":"phEWyL1VPZAC","page":"10726","text":"Hal que i'ay,defont-elle& de haine d'ensie Aumerable eftatde mi languide vie! Hvureuſe mille fois quidés vos jeunes ans.. Appriſtes à porter ces harnoisſa pelans! Et puis heureuſe encor dons l'ane n'eft contrainteComme les nostres fontdepuleur Cu de crainte! La valeur vous rendlıbreego compagne de MirsOrecrowbs ſon aucu vous commerire Aux halards. Ha! Dieu,que n'a je eſté dansle Caucaſe mee?"},{"instruction_id":1417,"title":"uCBjYiEs1TQC","page":"10742","text":"Mais à la fin ic penlay que c'eſtoit trop long temps negliger le bon heur que les Dieux m'auoient promis : ie fongeay à partir; & ayant trouué la commodité d'vn vaiſſeauie pris conge de Menandre de Charés & de Melicercc & cftant en mer nous fuſmes rencontrez par Eu rymedon. Ses compagnons ayant tué quelques vns de ceux qui eſtoicnt aucc nous ie m'attendis á re ceuoir la mort de leur main & ie crûs que c'eſtoic le ſoulagement à mes maux que les Dicux m'auoient promis ne pouuant m'en imaginer vn autre. Cela fut cauſe que ie me preſentay fans armes auec beaucoup d'aſſeurance deuant leurs*eſpécs."},{"instruction_id":1418,"title":"lbIPAAAAQAAJ","page":"10744","text":"Cette contrain te dura ſi long-temps qu'il luy fut im poſiblede la fupporterdavantage ; & € royant que lors qu'elle ſeroit éloi. gnée de Ton Beaupere ſon mary ne luy tiendroit peut-eftre pas la meſme rigueur ; elle fit tant auprés de luyqu'elle l'obligea à faire un voyage à la campagne. Elle y demeura prés de huic moispendant leſquels elle eut au moins la liberté de voir ſes voiſins & ie vous aſſure que ce ne fut qu'à ſon grand regret qu'elle s'en revint à Pa ris."},{"instruction_id":1419,"title":"OB9aAAAAcAAJ","page":"10751","text":"La langueur qui y eſt peinte repré 3 ſente celle que vous m'avez cauſée ; & fi la dureté du fer > ne réfifte i point à l'attrait d'une pierre peut être qu'en voyant ce Portraitvôtre ceurpar un effet de ſympatiéſenti ra pour moi tout ce que je ſens pour vous. Faites donc en forte que jene fois pas trompée dans mon attente & que ſi le bon heur vous rameine ici je retrouve en vous le même amour que vous m'a vez ſi ſouvent témoigné."},{"instruction_id":1420,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"10753","text":"Il pourroit redonner le Royaume de Pont au Frere de la nouuelle Muiſtrelle s'il pouuoit le luy reconquerir : mais non pas luy laiſſer la Fille du Roy des Medes dont il commande les Armées. Encore vne fois pour fuiuoit Palmis ie crois que Cyrus eſt innocent : & que ce que ces Gardes on dit à vos Femmes eſt ) yne de ces nouuelles Populaires qui n'ont ny apa rence ny verité. Non non Madame reprit triſte ment Mandane cette nouvelle n'eſt pas abſolu ment faufie : je croy bien auſliadiouſta t'ellequ'elle n'eſt pas tout à faitveritable,& que l’infide lité de Cyrus,ne produira pas la Paix:mais ce qu'il y a de certain eſt qu'il nem'aimeplus& qu'il aime la Princeſſe Araminte. Car enfin ilfaut que ie vous auoie; que i'ay des coniectures de ſon crimequi ne nie permettent pas d'en douter ; & fi ie ne vous les ay pas ditesc'eſt que je vous les ay cachées,afin de vous cacher la foibleſſe que i'ay de n'auoir en core pû chaffer de mon cour vn Prince qui a eu l'iniuſtice de m'ofter le ſien. Ie croyois meſme auſſique ie ne deuois pas ſitoſt deſhonorer dans voſtre eſprit vn homme à qui i'ay donnémille louanges: & quià l'infidelité préseſt ſans doute dignedetoutes celles qu'on luy peut donner."},{"instruction_id":1421,"title":"McxNAAAAcAAJ","page":"10763","text":"Un Normand affamé oſta la couverture & voyant le chauſ ſe-pied ſe mit tellement en colere contre le cuiſtre qui fe mocquoit de nous qu'il luy jetta toute la crouſte aux badigoinces & ſe ſauva aprez en la chambre d'un fien any où il demeura un jour durant ; crai gnant le courroux d'Hortenfius! -Le-Gaſcon & moy nous nous påmious' de rire bien que nous euſfions le ventre preſquc'aulicreus que les autres & tous enſemble ne pouvant avoir chez noftre Maitre dequoy manger nous flîmes venir quelque choſe de la ville que nous achetâmes de noſtre argent : ainſi telen patit qui n'en pouvoit mais & noſtre pedant 'ne ſceut point que j'avois dérobé le lieyre."},{"instruction_id":1422,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"10768","text":"Ce fut toutesfois d'une manierç qui fit croire à Cyrus qu’Araſpe auoit quelque deſplaiſir ſecret qu'il ne vouloit pas luy dire : ſi bien que fans y faire vne plus grande reflexion il monta à Cheual & s'en retourna au Camp. En yу allant il aperçeut dans yn chemin de trauerre deux hommes à cheual qui venoient vers le lieu où il eſtoit :& comme ils marchoient beaucoup plus viſte que luy& qu'ils eſtoient aſſez procheils l'eurent bien -toſt ioint. Mais à peine vn de ces deux Eſtrangers eut il jetté les yeux ſur Cyrusque yoyant l'honneur qu'on luy rendoit ,il demanda à quelqu'un de ceux qui leſuiuoientqui il eſtoit & comine on luy eut reſpondu que c'eſtoit Cyrus cet Eſtranger ſurpris de ce qu'on luy diſoits'arreſte ; deſcend de che ual ; & ſe preſente à Cyrus comme ne doutant pas d'en deuoir eſtre connu. De ſorte que luy adreſſant la parole : Seigneurluy dit-il ſouffrez que ie vousdemande pardon de ne vous auoir pas rendu l'honneur que ie vous deuois en vne occaſion où ie vous rendis du moins tout le ſer. uice que je vous pouuois rendre."},{"instruction_id":1423,"title":"b8_5fKTBsW4C","page":"10775","text":"Ne lui eft -ce pas faire del'honneur ? Et quoi ya -t'il de l'intelligence en cello af faire ? Qui dea nores enfans que fi une garce à uneporte ſur la ruë il ne faut y heurter ſi on la trouve ferméeparce que li la Damen'eſt point à la porte ou à la fenêtre il eſt évident la porte étant ferméequ'elle eſt empêchée. Cela eft-il vrai ?"},{"instruction_id":1424,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"10779","text":"De ſorte que la ſaluant de la teſteauec le plus de reſpect que ſes bleſſures leluy pu rent permettre ; & la fuiuant des yeux: ,. il la vit partir le viſage couuert de larmes : qu'elle ne put cacher qu'en abaiſſant ſon voile. Elle ne voulut ſon Chariot marchaft qu'elle pourtant pas que n'euſt (çeu que le Prince Artamas eſtoit dansceluy qui le deuoit conduire iuſques à vne petite Ville qui n'eſtoit qu'à cinquante ftades de là : Andra mite ne voulant pas le faire mener au Chafteau d'Hermes à cauſe de l'amitié que Ligdamis auoit > pour ce Prince. Apres cela la Princeſſe Mandane & la Princcfle Palmis ſe mirent à deſplorer leur infortune : & à s'entretenir de leurs plus ſecret tes penſées."},{"instruction_id":1425,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"10791","text":"Et pour en faire yne maſſe ils proietterent l'alliance du fils vnique de Delfin auec la fille ail nee d'Auſtrebertedeſtinans la Cadette'au Cloi ſtre ſi ſon inclination l’y portoit. Certes commeapres vn long & faſcheux hyuer le printempsieuneſſe de l'an & la ſource des fleurs ſe monſtre plus agreable:auſſi ſe voyant en poſſeſſion d'une eſpe rance longuement differee,il faut croire que leur iouyſſance en fut beaucoup plus eſtimee. Retar dation neantmoins qui coopera en bien pour eux par l'accroiſſement que nous auons marqué de leurs facultez & l'aggrandiſſement de leur po Aterité."},{"instruction_id":1426,"title":"geZfAAAAcAAJ","page":"10803","text":"Ne vois -tu pas que l'on veut faire croire que tu n'es plus capable de cognoiſtre les affaires d'Eſtatque l'on te veutarracher poilà poil comme la queuë du cheual:Recognois tes fautes reuni-toy pour fecourir ton Roy :Prens pitié de ſon basaageàfin que l'on puiſſe dire que nousauonsencore des hommes. Ilyena,& yen auroit encores d'auantage ſi l'honneur ne coultoic ficher. Voila pourquoy l'on ne vous void plus çà basAmes Diuinesau Poleſtes. Ainlilan tique Rome ſe perdit fitoſt quel'argét trouua en tree aux charges."},{"instruction_id":1427,"title":"6gk6AAAAcAAJ","page":"10832","text":"Je lui ai offert de lui ren dre ſervice auprès de pluſieurs Conſeil lers au Parlement& ſurtoutauprés de Monſieur le premier Preſident avec qui je ſuis allié & tres -étroitement uni da mitié commevous ſavez. Il m'a promis de me faire ſavoir tout ce que le Confi. dent de Maroc a fait avec les Jeſuites 3 mais ce ne ſera peutêtre pas de huit jours que je vous en ferai ſavoir les particulari tés. Il eſpere que je lui ſerai d'un grand ſecours pour ſon prosés & c'eſt ce qui l'obligera à m'éclaircir ſur tout ce que je lui demanderai : auſſi je ferai tousmes efforts pour lui faire avoir juſtice."},{"instruction_id":1428,"title":"QRk6AAAAcAAJ","page":"10838","text":"Voulez vous que nous y allions ; il ſe peut faire que les fentences ne ſont pas valables li le luge qui les donne n'eſt allis ſuryne pierre à Ponibre de quelque Orme . Ne fortons point d'icy ,mon fuge dit AnſelmeMettez vous danscette chaire au deuantde la table . Vous voyez qu'à la che minee qui ſera derriere vousil y a un tableau où eſt repreſenté vn payſage vous ſerez à Pombre des arbres qui y ſont; cela ne ſuffit il pas : le penſe qu'Anſelme à raiſon repliqua Lyſis & il faut croire meſme que noſtre liege de iuftice eſt par tout ou nous nous trouuons puis que nous n'en auons point d'arreſté. En diſant cecy il s'aſſit au lieu que l'on luy auoit monfté & poſant ſes nains ſur les bras de la chaire ſe tintenyne grauicé de Magiſtrat."},{"instruction_id":1429,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"10843","text":"Cre. ſus conſiderant donc la Naiſſance Royale ; ſon repentir marqué par ſon ſang ; & la fortune tou te extraordinaire fit mettre ſon corps aupres de 2 celuy du Prince Atys dans le ſuperbe Tombeau de ſes Peres : auec vne Inſcription qui contenoit toute cette eſtrange auanture. Depuis ce funelte accident la faueur de Cleandre augmenta enco re aupres de Creſus : & il le regarda comme le ſeul homme qui pouuoit affermir le Sceptre apres fa mort entre les mains du Prince Myrſile. Me necée qui le luy auoit autrefois preſentél'entre tenoit dansces ſentimens là quoy qu'Antaleon s'y oppoſaft : car cét ambitieux Prince preten: doit à la Couronne au prejudice de ſon Neueu. Cependant comme il n'eſt point de douleurs que le temps ne gueriſſe ou du moins qu'il ne lou 2 lage ; on commença de ſe conſoler de la mort d'Atys : & Cleandre ne ſe trouuant plus qu'vn Riual en eſtoit vn peu moins malheureux."},{"instruction_id":1430,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"10845","text":"Si c'eſt vne expreſſetemerité de iuger durant la vie ceux qui ſont dignes d'amour ou de haine c'en eſt vne plus gran de deuinerl'état auquel les perſonnes meurentc'eſt vn ſecret reſerué à celuy qui ſonde lescours & les reins & qui void clairement la cachette des tene bres. Tantya que ces miſerables adulterent payerent par la perte de leur vie & de leur honneur les inte reſts des maux qu'ils auoient faitſouffrir à l'innocen te Oreſtille. Laquelle ( par vn traict d'exceſſiue bon cé ) eſtoit reſoluë de ſe ietter aux pieds du Duc pour luy demander la vie de ſon barbare maryfi elle n'en củe eſté empeſchée par ſes parens & par la clofture de ce Monaſtere ou pour la ſeureté on l'auoit ren fermée. Elle en ſortit de là à quelque temps pourad miniſtrer la tutelle de ſes enfansauſquels le Prince remit la confiſcation des biens de leur pere mon trane par le iuſte abandonnement de ce lien Officier & domekique & par cette pięuſeliberalicé enuers ſes ſucceſſeurs innocensqu'il ne vouloit point que ſes Courtiſans commiffent des iniuſticesſous l'ombre -de fa faueur,pour ne ſe rendrepoint fauteur & com plice des fautes d'autruy : participation de laquelle Dauid demande pardon à Dieu autant que de ſes propres fautes."},{"instruction_id":1431,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"10850","text":"Si eſt -ce neantmoins que Sigiſmonde ſe ſentit comme deſchargee d'vn grand faix ,ſe voyant deliure de ſes ordinaires & ſcandaleuſes iinportunitez & Fulue receut du contentement de voir cer obſtacle leué,qui l'em peſchoit de retourner en ſa ville& deiouyr du doux repos de la maiſon. Mais las! Les threſors ſe peuuent cacher fous la terre ou en des lieux qui ne ſeront point eſclairez de la lumiere du Soleil : & de cette forte les mains rauiſſantes des larrons n'y peuuent donner d'at tainte."},{"instruction_id":1432,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"10852","text":"Qui ne blalmera icy l'iniuſtice du fort des armes principalement dans les combats ſinguliers où aſſez ſouuent les offenſez ſont bat tus ? Et quoy que l'on diſe qu'ils lauent leur hon-. neur dans leurſang ils le perdent auec la vie. Voila Saphire preſque auſfi -toft vefue que ma riée:car tout cecy ſe paſſa en moins de fix mois. Voila Miſon en fuitteayant ſur les bras de fortes parties les parens d'Anaximandre."},{"instruction_id":1433,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"10854","text":"Ce qui a 1 1 faict dire au grand Apoſtreque la conuoitiſe des biens qu'il nomme Philargyrieeſtoit le principe & la racine de tout mal. Auſſi les Poëtes qui ont fait ſortir toutes les miſeres de la boëtte de Pan dore ont dit qu'elle eſtoit d'or pour monſtrer que l'or eſtoit la ſource de toutes calamitez. In fame appetit ( s'eſcrie cet Ancien ) à quoy de deſ . honnerte & de blâmable ne portestu les eſprits de ceux qui ſont pouſſez du deſir de te poſſeder?"},{"instruction_id":1434,"title":"jx46AAAAcAAJ","page":"10855","text":"Quoy que Polidor cuft encor tout le courage enfic de deſpit & de courrouxpour lemauuais office qu'il croyoit auoir receu de ceftc belle : fugeź neantmoins de la force d'vn grand a mourquine peut ſi bien s'amorcir dans lameque quelque eſtiacelle n'y refte11 nc l'eut pas pluſtoſt apperccuëque la res folution qu'ilauoit prile de pe parler iam mais à elle euc de trop foibles liens pour le retenir."},{"instruction_id":1435,"title":"EzeXgqfhMSkC","page":"10875","text":"La belle s'en apperçut & en eút beaucoup de déplaiſir. Elle lui demanda ſouvent quel étoit le ſujet de fa jalouſie. Mais elle n'eut pour réponſe que les mau vaiſes raiſons qu'on a coutume d'alléguer en pareil cas. Sa jalouſie alla enfin ſi loin qu'elle réſolut de le faire mourir d'un mal qu'il craignoit fans fonde ment. Elle crut s'appercevoir qu'un honnête homme de ſon voiſinage ſentoit pour elle quelque choſe de tendre. Elle trouva moyen de lui faire fçavoir qu'el le lui rendoit bonne juſtice. Elle mit en peu de tems les choſes en tel état qu'elle n'attendoit qu'un mo ment favorable pour l'exécution de ſon deſſein ."},{"instruction_id":1436,"title":"jSCVXaiKDT0C","page":"10879","text":"Une Dame prétendit que plus une femme avoit d'Amans pluson jugeoit qu'el le avoit de mérite. Le Marquis de Marmande ſolltint le contraire & dit que le nombre des Amans ne ſer voit qu'à donner atteinte à la répu tation des femmes ; & celui des Mai treſſes qu'à faire connoître l'incon ftance des Amans : qu’ainſi il ne fa loit qu'un Amant à une Maîtreffede même qu'une Maîtreffe à un Amant."},{"instruction_id":1437,"title":"1R06AAAAcAAJ","page":"10882","text":"Aprés a. voir joui de ce plaiſir durant une heure il prit congé de la Compagnie & dit à Servilia qu'il la revien droit voir dans un autre temps où la Cour ſeroit moins groſſe. Le lendemain Servilia envoya le Poëte Lucrece qui étoit alors fon Amant au lever de Ceſar pour ſavoir s'il trouveroit mauvais qu'elle achevât le ma. riage de la fille avec Craſſus. Ceſar lui dit franche ment qu'il n'avoit eu deſſein que de ſe réjouir & qu'il ne prétendoit point empêcher les avantages de Tercie & moins encore de ſuivre fon inclination . Lucrece ayant appris les fen : imens de Cefar ,lui con ſeilla de finir la choſe par un dénouëment agréable. Il fit des Vers que Celar copia ſur le champ & qu'il envoya à : Tercie par un de ſes Eſclaves."},{"instruction_id":1438,"title":"s_47AAAAcAAJ","page":"10892","text":"Madame voicy l’eſpee & la teſte de Primaleon faites en ce qu'il vous plaira : car ieme ſoumets à voſtre volonté : f'il ne vous plaiſt me par donner,ie vous pardonne mamort,faitesce que vous dira le cæur : car ic vous feray beau ieu & me tiene dray coy : deſchargez maintenant voſtte cæur à l'en contre de celuy qui vous priſe & aime tant."},{"instruction_id":1439,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"10896","text":"Les neueux eurent pour ce coup vn premier Tire laillecar ils eſtoient venus comme des lyos rugiſſans & beans à la proye.Ils demeurerent ne antmoins à Hirshon pour veiller à leurs intereſts& pour apprehender promptement l’heritageau casquela vefue fiſt vne mauuaiſe coucheou que l'enfant n'euſt pas vne longue vie. Ces heritiers preſomptifs (çachans l'eſtat de la vefue pareil à celui d'vn vale fragile qui ſe * briſe au moindre heurt,commencent à la trauail ler en toutesles façons dont ils ſe purent auiſertantoſt par menacestantoſt par outrages & iniu res qui touchoient à ſon honneur,tantoſt par des reproches.Mais leur attacque principale eltoit du coſte de la Religion Catholique qu'ils lui obie ctoient comme le comble de les crimes ."},{"instruction_id":1440,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"10897","text":"Pendant que Mazare parloit ainſi,Cyrus l'écoutoit en fouſpirantvoyant qu'il eſtoit bien moins heureux qu'il ne le croyoit: il ne voulut pourtant pas luy dire en quels termes il en eſtoit auec Mandane : de peur de faire re naiſtre l'eſperance dans le cæur de ce genereux Riual& de r'allumer vn feu qui n'eſtoit pas tout à fait eſteint. Cependant Cyrus fe mit en eſtat de faire le Logement qui auoit eſté reſolu an Conſeil de guerre : mais il ne le fit pas ſans peine : car le Roy de Pont qui en connoilloit l'importance s'y oppoſa par trois ſorties qu'il fit faire en meline temps."},{"instruction_id":1441,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"10905","text":"Encore moins le vouloit-elle fier à luy,craignant qu'il n'y eur quelque ſerpent de ſiniſtre intention fous les fleurs de tant de belles paroles. Tantoft elle auoit peur d'eſtre mocquée tantoſt elle craignoit qu'il n'eûc regardé la fille autrement qu'il ne falloit. Certes ce luy qui porte quelque pierrerie de grande valeur paf ſemal-aisément ſans trembler au trauers d'vn bois diffamé de brigandages. Le monde & la Cour ſont des foreſts où la pudicité cette perle precieuſe ,court vne grande riſque : il faut touſiours eſtre aux aguets & ſur ſes gardes,pour la conſeruer. La Mere de Dieu ſe trouble voyantvn Ange en forme d'homme,quoy qu'il la ſaluë de la part du Tres-haut. Comment donc ne s'étonnera vne chaſte fille ſe voyant pourſui uie par caiolleriesou par prefens par des hommes quiont des cæurs de diable ? Enfin le party qu'elle prit fur celuy de l'honneur & d'vne inſigne mode ration. Seigneurditelle à cet Officier,ne me parlez point d'emporter cette monſtrueuſe ſommequi me fait plus de peur que d'enuie . l'aime mieux mourir en ma pauureté que de m'engager mal à propos pour des biens."},{"instruction_id":1442,"title":"DAtBAAAAcAAJ","page":"10946","text":"Que Mi nerve & le Fils d'Ulyſſe ayent eu aucune liai ſon avec les Cretois ennemis declarez de leur na. tion : 30. Qu'Idomenée ſoit venu chercher un azilc & s'établir en Sicilc ou ſon grand pere n'avoit trouvé que des traîtres qui l'avoient fait mourir ; & encore moins qu'il уy eût acquis un Royaume & bâti une luperbe Ville & formé une Monarchic redoutable à toute l'Italie. Et en effetnous ne liſons point dans un aucun Hiſto > rien ancien que les Cretois entre le tems de la mort de Minos & la priſe de Troyeayent fon . dé aucune Colonie dans la Sicile que ceux qui s'enfuirent avec Theſée deGnofſe qui étoit alors la Capitale de la Crete & qui le choiſirent pour Roy un Cretois nommé Brunduſius avec lequel > ils bâtirent une ville qui fut depuis fort celebre& à qui ils donnerent le nom eur Roi l'a Florat. pelants Brundufium qu'on nomme aujourd'hui Serra.lo Brinde. Horace a decrit d'une maniere facetieu I fost s ſe le firab voyage qu'il y fit. Strabon parle de cette 6.6 . fondation en ces termes. Urbs à Cretenfibus ha 2,282bitari dicitur qui cum Theſeo à Gnoſſo veñerant."},{"instruction_id":1443,"title":"cf85AAAAcAAJ","page":"10948","text":"Comme j'étois ainſi huit jours en la haum teur je voyois en haut de long que le Ciel alloit yîte & s'envelopant en ſoi-mêmecomme fi mille pointes l'euffent preflé ou comme ſi le monde eût voulu ſe deffaire . Lors le Ciel devint ſi clair que je ne pou yois plus regarder en haut &fi chaud que fi mnon Valer ne m'eût mis au rafraîchiffe ment de l'airje courois riſque d'être brû lé."},{"instruction_id":1444,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"10955","text":"Mais lors qu'il fut aſſez prés de Parthenie:: pour diſtinguer les traitsde ſon viſage ; il ne douta point que ce ne fuſt la Princeſſe de Salamis : & il fut ſi ſurprisdu prodigieux eſclatde la beautéqu'il en changea de couleur ; & aduoüa en luymeſmeque l'Image qu'il s'eſtoit formée de ſon aimable Inconnuë,n'eſtoit pas ſi belle que cette Princeſſe. Il marcha donc le plus lentement qu'il pût; il la re garda auec vne attention pleine de tranſport ; il là falüa auec vn profond reſpect ; & il n'entra dans le Templequ'apres l'auoir conſiderée auec aſſez de loiſir. Car ayant trouué vn des Sacrificateurs dans la Place qui eſtoit entre le Temple & la Mai fon où eſtoit cette Princeſſe il s'y arreſta aueque luy : afin d'auoir vn pretexte de la voir plus long temps."},{"instruction_id":1445,"title":"SIVgAAAAcAAJ","page":"10965","text":"Il diſputa long temps pour avoir ces vingt Efcusmais il ne les put jamais tirer d'entre les mains du Coma mis : de ſorte qu'eſtant obligé de s'en aller il dit voylà un repas bien cher j'aurois eu de quoy entretenir ma Famille deux mois durant avec cet argent au lieu qu'oy me devoitpayer pourmanger avec des gensde cette forte onme fait payer l'honneur que je leur ay fait. Il fallut pourtant en paſter par là quelque rodomontade qu'il filtluy apprenant à n’eſtre pas une autre fois fi effronté."},{"instruction_id":1446,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"10974","text":"Il la regarda de trauers ſans lui reſpondre & paſſant dans le poëſle ,il rencontre vn petit fils qui lui de mande du pain. La pitié qu'il eur de ceſte deman de lui renouucla la playe& le rendit impitoyable. Apporte moi vn couſteau (lui ditil)& ie i'en do nerai pour toute ta vie. La fillette qui crût que ce fuſt cela qu'il cherchaft& qui preſſee de la faim defiroit à mnanger auſſi bien queſon frere,court à luy & luy en met yn entre les mainsduquel,faiſi d'vne rage diabolique & deſnaturceill'eſgorgea ſur le champcomme auſſi celui qui lui auoit de mandé du pain. Et non content de ce maſſacreil en fit autant à vn innocent qui dormoit paiGble ment dans le berceau. La femme quide loin l'auoit veu reuenir de la ville curieuſe de ſçauoir s'il auoit eu de l'argent du Maiſtre pour ſubuenir à leurs neceſſitezarri ue comme il acheuoit ceſte ſanglante boucherie. Elle commence à crier de douleur & d'eſtonnen ment: mais ce tygre ſe ruant ſur elle luy coupa en meſme temps la gorge & la parole ."},{"instruction_id":1447,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"10976","text":"Il y auoit en cette Ville-làque pluſieurs conſide rations m'empeſchent de nommer vneDamoiſelledont ie cacheray le nom fous celuy de Melindela quelle laiſſée orphelineeſtoit en la charge & ſous la conduite de ſes deux freres dontl'vn qui eſtoit Ec cleſiaſtiquene faiſoit pas ſa reſidence en la Villemais en vn autre lieu où fon Benefice l'obligeoit. Elle eſtoit donc en la maiſon paternelle de ſon aiſné,ayant en ſa main tout le ſoin du ménage. En cette grande liberté qu'a vne fillequi n'a point de femmequi veille ſurſes actions il eſt bien mal-aiſé qu'il n'arri ue quelque choſe mal à propos. Sa beauté n'eſtoit point de ces raresqui font nailtre dans les eſprits des paſſions exceſſiues : mais elle auoit des graces aſſez attrayantes pour ſe faire deſirer & allez d'amorces pour ſe faire ſuiure.Ses moyens qui eſtoient aſſez foi bles écartoient d'elle cette troupe de mouches qui ne s'aſſemblent qu'aux l'aux cuiſines qui fument."},{"instruction_id":1448,"title":"kjxWAAAAYAAJ","page":"10979","text":"Il ne pouvoit ſoup çonner que ces ennemis là mais ce qui l'éconnoit c'eſt que l'on eut pris le Signor Leandre & il rellentoit vive. ment d'être la cauſe de l'inſulce que l'on faiſoit à un Gi fidéle ami . Ils furent à peine arrivez que le Juge de Paix les interrogea fe. parément."},{"instruction_id":1449,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"10981","text":"La pieté meſme & ceux qui en font profeſſion ſe bandent contre luy& demandent s'il veut par yn attentat impie rauir vne épouſe au Fils de Dieu& arra cher de la Croix vne femme qui s'y dedie. Ses propres parens s'oppoſent à ſon deſſein nc trou uans pas bon qu'il priſt la femme d'vn homme iuſticié & fon ennemy. Ila le ciel & la terre op poſez. Tous ces reſſorts ne vous ſemblentils pas fa uoriſer le deffein d'Andriette ? Mais tout ainſi que Dieu ſauue les bons de leurs tribulations par des voyes inopinéeslors que tout humain ſecours leur defaut & qu'ils ſe croyent ſur le point d'e ſtre engloutis de l'orage : auſſi faitil tomber ſa main puniſſante ſur la teſte des méchans lors qu'ils penſent eſtre arriuez au comble de leur fe licité. Cecy arriua de la ſorte ſur celle d’Andriet te ."},{"instruction_id":1450,"title":"NMw5AAAAcAAJ","page":"10983","text":"Ce quil'alluma d’une telle rage quefans luy pouvoir refpondre un ſeul mot,il mit incontinent la mainà l'efpée,alors qu'Ypolite avoitauſſi tiré la fienne; & la ra . mena ſur,ſon cafque avec tant deforce que le fauſſant juſques à la chair il luy fit une grande playe à la tefte & mit Y polite en la plus grande fureur,où elle ſe fut jamais veuë. Qui voyant fon fang par terre,& Lyſandre haufferle bras pour redoubler fon coupluy adreſſe la pointede fon eſpécàl'endroit où le braſſard ſe joint avec la cuiraffe; & pouſſant ſon cheval de toute ſa force l'enfonce de telle roideur qu'elle luy perce le bras."},{"instruction_id":1451,"title":"AbZnxSzGVV0C","page":"10987","text":"Philiſte qui ne voyoit point où aboutiroit ce diſcours crut qu'il vouloit parler de ſa mère ou de ſa femmie ( car elle ne ſavoit point s'il étoit marié ou non ). Seigneur reprit-elle la reine de Lesbos ne voudroit pas jeter les yeux ſur une ſimple Bergère ; & je m'eſtimerois trop heureuſequ'elle voulût agréer mes refpects & mes ſervices."},{"instruction_id":1452,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"10991","text":"Cependant la choſe ne put ſe faire ſi ſe pretementque quelques-vns ne ſoupçonnaſſent qu'il y auoit quelque autre deſſein que l'on ne diſoit pas : de ſorte que Tigrane & Phraarte ſe rangeant auprés de Cyrus & ne l'abandonnant pointil fut contraint de leur faire part de ſon ſecret :leur diſant que ſi ç'euft eſté pour com batre il n'auroit pas voulu ſe paſſer de leur affi ſtance : mais que ne s'agiſſant que d'aller ſeule ment reconnoiſtre le lieu du combat il auoit voulu leur eſpargner vne peine où il n'y auoit point de gloire à aquerir. Neantmoins ils ne pu rent ſe reſoudre à faire ce qu'il vouloit: & il fa lut qu'il conſentiſt qu'ils fuſſent de la partie."},{"instruction_id":1453,"title":"WgZhAAAAcAAJ","page":"10994","text":"Je ne ſçaurois redire à pre fent Seigneur toutes les autres chofes dont je fatigai la Reine elle m'écouta neait moins avec beaucoup de bonté & com me elle avoitignoré juſqu'à ce moment qui j'étois elle me témoigna une eftiine particuliere pour ma -Maiſon ; & que vo fonciers elle m'accordoit ma liberté."},{"instruction_id":1454,"title":"b8_5fKTBsW4C","page":"11000","text":"Qui eſt ce quiparle debran ? Qui vous puiffe briderles jouës. Er bien Madame Là-deffus je vous demande combien un étron a de qualitcz : dites-leil faut tout apprendre auſſi bien il s'en faur depêcher commema couſinedu fac du bon homme. Prenez donc un étron & y mettez le nez il puramettez y les dents il ſera trouvé de mauvais goût li vous n'êtes dégoûtez quc vous ne trouviez pas la merde bonne frottez-vous en le nez ilvousbarbouillera ; a ha! Qui eſt le plus vilain celui qui en porte ou celuiquien parle : & de vincz que c'eft fi cen'eſt pas cela dont vous n'en içauriez porterune livre quand il eſt encore à vous n'étant point vôtre vous en porteriez un quintal ; La lachangeons de notte celuin'a guéres de note tes qui n'en ſçait point comme ce drole quivintchez Monſieur le Baron au Chiaftinier& crouvant Mon ſieur àla porte il lui demanda la paſſade. Qui êtes vous? Entré qu'ilfutMonſieur le fit diner avec lui."},{"instruction_id":1455,"title":"Yvg5AAAAcAAJ","page":"11006","text":"Elle eſt récher chée d'un aſſez grand nombre de Princes & de Seigneurs dont les uns portent la Couronne & les autres n'en font pas fort éloignez ; mais je ne croiray faire injuſtice ni aux uns ni aux autres quand je vous prefererai à eux tous . Un Heros qui ne connoiſt point de Rivaux dan la carriere de la Gloire n'en doit point avoir dans celle de l'Amour."},{"instruction_id":1456,"title":"1R06AAAAcAAJ","page":"11025","text":"Cette action fit faire de grands cris à toute L'allistance& il n'y eut preſque perfonne qui n'en fût troublé : Antoine parut le ſeul aſſuré & tirant ſon épée marcha avec un courage iotrepide du côté où il vit briller la boëte ſur le fable. Il fut aſſez heureux pour la ramafler ſans aucun empêchement& afſcz fou pour l'ouvrir au même lieu ; & s'étant donné la patience d'y regarder le Portrait de Tullia qui y étoit renfermé il ſe retirade la même façon que s'il n'eût eu rien à craindre des deux bêtes qui étoient dans le Cirque . Antoine pouvoit encore gagner la porte avant que le Tigre l'eût abordé ; mais il l'at tendit de pied ferme & luy préſenta la pointe de l'é . pée avec une aſſurance admirable . Quand cette fu rieuſe bete vit briller l'épée à ſes yeux elle s'arrêta & demeura comme incertaine de la relolution qu'elle devoit prendre ; l'Empereur s'en étant aperceu cria aux Archers de laGardedela tuer promptement.On la wir dansun moment tomber aux pieds.' Antoine per cée de plus de 20 ;fèches."},{"instruction_id":1457,"title":"OKD820-7GJMC","page":"11033","text":"Ma foy dit lemeuſnierie gagerois Monſieurque vous penſez plus à voſtre profit qu'au mien & par ce moyen ie croy auoir ſatisfait à voſtre demande. Il eſt vray,dit-il,mais que reſpondras tu au quatrieſme me dirastu bien ce que ie croy. Ouy Monſieurdit-il : N'et il pas vray que vous croyez que ie ſuis vo ftre Curé ? Ouy dit ce Gentil -homme& cependant dit il vous vous trompez : carie ne ſuis que voſtre meufoier."},{"instruction_id":1458,"title":"H3sfUXpI9TEC","page":"11034","text":"Vn ſuperbe ſe ſert de cér artifice oftant tout le iour & l'éclar à ceux qui luy pequent diſputer l'eſtime des hommes. Son iniuſtice eſt pourtant plus criminelle que celle de ce glorieux pere du iour;parce qu'il eſtouffe la clarté d'autruy auec les tenebres de ſa calom nie là où les Aftres fe rerirent & fe ca. > chent par reſpect deuant la ſource de la lumiere . De forte que le Soleil ébloüit pluſtoſt les eſtoiles de la pompe & de l'excez de ſes rayons qu'il ne les aueu gle par l'influence de quelquemaligni té."},{"instruction_id":1459,"title":"uvBgAAAAcAAJ","page":"11036","text":"Ar naud leur roulent encore dans la têtc. Sire dit Pomponnele Janſeniſme fleurira toujours dans vôtre Royaume en dépit des R.P. de la Societé & de leur entêtement ; je fai ce que j'ai ſouffert de leur part ayant eſſuyé pluſieurs Orages qui m'avoient fait refoudre à un exil volontaireen me retirant à la Campagne pour y être à couvert de leur perſecution & de leur rage."},{"instruction_id":1460,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"11039","text":"Comme i'ay touſiours fuiuy la raiſon répondit Cleandre ie n'ay pas agy de maniere differente; depuis que je la connois. Quand vous arriuaſtes à Sardis reprit Artefilas il n'euſt pourtant pas 2 eſtéhiſé de préuoir que vos frequentes viſites chez la Princeſſe m'importuneroient vn iour : & qu'vn homme de voſtre naiſſanceauroit la har dieſſe de s'oppoſer à vn homme de la mienne. Ma . naiſſancerepliqua Cleandre fort irrité m'eſt à la verité inconnue:mais i'aime toutefois mieux eſtre receu chez la Princeſſe par ma propre vertu que de n'y eſtre ſouffert que par ma condition ſeule ment. Vous ferez pourtant bien de vous ſouuenir touſiours de la voſtrerepliqua Arteſilas : car fi vous nele faitesie chercheray les voyes devous empeſcher de l'oublier. Autrement....."},{"instruction_id":1461,"title":"Yvg5AAAAcAAJ","page":"11051","text":"Uhiffe de ſon coſto le remercia de la civilité & lui jura qu'il le ſouviendroit toûjours de lui avec eftime. Ainſi toute forte d'envie ceſſantUlifie ſe vit congratulé & felicité de cha cun à l'envi l'un de l'autre avec mille demonſtrations d'amitié & proteſtations de ſervice comme c'eſt toûjours la coû . tume de faire à ceux que la fortune regarde de bon wil . Cependant l'heure de ſouper étant venueon vint avertir le Roy que les tables étoient ſervies ce qui mit fin à tous ces vains com pliments de Cour."},{"instruction_id":1462,"title":"-j4-NzQhQigC","page":"11064","text":"Mais toute en colere qu'elle C étoit de ce que je l'avois traitté de vieilleelle leva fon abinitio of ante facula & ſe montant le nez d'une paire de grandiſſimes lunettes pour pouvoir m'enviſager ou me deviſager avec plus de facilité : elle me répondit ; fçaches que je ne ſuis non plus Grand-mereque ſourde& que de mêm me qu'un Ciron j'ai unnom parlequel on peut m'appeller."},{"instruction_id":1463,"title":"aNYmNBcC-xcC","page":"11068","text":"Elle ne douta pas que ce fut lui : & la Barque étant abordée elle en viç defcendie Ferdinand D. Jean le Maia tre d’Anis Leonor Tellez Aguez Botclo > Thereſe de Meira Moucca Vaſquez Rodria gue D. Fonſeca Gonçale de Tuy & Gonçale de Soza D. Marie de Meneſe qui n'attendoit pas une fi grande compagnie fut embarraſſéene dourant $ pas qu'ils ne vinilent diner chez elle & ſon prem mier ſoin fut de donner ſes ordresmarchant ena fuite au devant du Roi ."},{"instruction_id":1464,"title":"LE-sTAJ06_oC","page":"11077","text":"Les Citadins cour rent à ce feu ,ſans ſe douter de rien ,& luy qui auoit deſguiſé pluſieurs de ſes foldats ſoubs l'habillement des fem mes de ces quartiers les fairmeſlerde dans la preſſe & leur commande de gagner pays & ſejetter dans la ville ce qu'ils font & emportant vne porte de prime abord . Soudainement il ies at teint à courſe decheualayant pris vn autre chemin."},{"instruction_id":1465,"title":"aNYmNBcC-xcC","page":"11084","text":"Il fortit à ces motsAlde pleura dans le ſein d'Irene& vit bien qu'elle étoit entre de terribles mains. Ce même jour le Pape la viſita Hé bien Mada me lui ditil vous allez être unie au Prince Alberic & nous aurons la joye de vous voir reg ner en Italie je dis regner puis que par tout où j'aurai du pouvoirle vôtre ſera ſans limites & que celui que l'amour vous donne ſur mon cæur vous aſſure de cout le reſte. Je fais fi peu de cas de cousles avantages dépouillez d'innocence répondit la Princeſſe que je courrois la terre & l'onde pour témoigner combien j'en mépriſe les ornemens artificieux. Je peux épouſer Alberic pour lequel j'ar une affection auſſi pure que lafienne eſt raiſonnable : mais l'Italie ne me verra jamais acheter vos faveurs par de honteuſes complai fances. La Divinité que vous faites profeſſion de ſervir & de laquelle vos démarches impies & facriléges des-honorent la Majeſtén'eſt ni lourde ni aveugleprétendezvous que liée avec Alberic pardespromeſſes inviolablesje fate vos indignes paſſions ? Allez ,vous meritez le nom de monſtre plûtôt que celui de Saint...."},{"instruction_id":1466,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"11087","text":"Certes entre les Republiques ( fi l'eſtat Ariſtocratique ſe doit appeller aind ) il faut reconnoiſtre ſoit pour la longueur de la duréeſoit pour la ſageſſe de fa conduite ,ſoit pour la bonté de la police ſoit pour la douceur du gouuernement qu'il y en a peu qui ſe puillent comparer à celle de SaintMarc ."},{"instruction_id":1467,"title":"s_47AAAAcAAJ","page":"11101","text":"Incontinent l'Em pereur faſſir à table aucc ſes Roys & Princes& l'Im peratricc auec ſes Roynes & grandes dames ayant Gridoine aſſiſe aupres d'elle,luy monſtrantyne gran de amitié.Apres ſoupper le bal començalequel ayát long temps duré chacun ſe retira pour f:en aller repo fer au lieu qui leur auoit eſté à touspreparéen diuer ſes riches & belles chambres.Gridoinc ſe retira auec Floride en la chambre ou Fleride Couloir demeurerpource qu'elle eſtoie preſte."},{"instruction_id":1468,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"11108","text":"Toutes les Belles à qui elle auoit tant oſté d'Amans à ſon arriuée à Paphos furent rauies de ſon malheur : & tous les Amans qu'elle puoit mal-traitez en furent bien aiſes. De ſorte que Parthenie voyant qu'elle perdoit tout ce que la beauté luy auoit acquisentra en vne telle indigna tion contre elle meſme,‫ ܕ‬qu'elle quitta la Cour& s'en alla à Salamis où elle veſcut dans vne fort grande Solitude. Ce fut pourtant là Seigneuroù ton eſprit acquit de nouuelles lumieres : & où elle apprit centchoſes pour charmer ſes ennúis qui l'ont renduë encore plus merueilleuſe qu'elle n'é toit auparauant."},{"instruction_id":1469,"title":"cf85AAAAcAAJ","page":"11132","text":"Fau fte( comme il a été içû d'un chacun à Wittembrg) ſe réjouirent de tout leur coeur de ce que leur Oncle l'avoit pris comine fon fils . & comme de la en avant ils ref fentiffent en lui fon eſprit excellent & fa meinoire il s'enſuivit ſans doute que fes Parens eurent un grand ſoin de lui com ine lob au 1. Chap. ayoit ſoin de ſes enfansa ce qu'ils ne fiflent point d'offence contre Dieu. Il advient auffi fouvent que les Pa sens qui ſont inpies ont des enfans per dus & mal-conſeillez comme il s'eſt vů de Cain Gen. De Ruben Gen. Reg."},{"instruction_id":1470,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"11139","text":"Elle voyoit bien qu'en effet il auoit quelque confuſion d'eſtre iniufte & ingrat enuers Cyrus,à qui il deuoit tant de choſes& pour qui il auoit tant d'eſtime: l'amour toutesfois eſtoit plus forte que la raiſon dans ſon amequi7 n'eſtoit plus ſenſible qu'à cette ſeule paſſion. Les Sacrificateurs de ce Temple preſenterent vne ma gaifique colation à la Princeſſe Araminte car cette entre -veuë s'eſtoit faite apres diſner : mais elle la vit & la loüa ſans vouloir manger tant elle eſtoit affligée: & elle repartit de là pour al ler coucher à vn Chaſteau qui n'en eſtoit qu'à cinquante ſtades. La ſeparation du Roy de Pont & d'elle fut fort tendre : car cette Princeffe s'i maginant qu'elle ne reuerroit peut-eſtre iamais le Roy ſon frere,ou que ſi elle le reuoyoit elle le verroit peut-eſtre vaincu & priſonnierne pût re tenir ſes larmes."},{"instruction_id":1471,"title":"_c2l7OV4XtcC","page":"11167","text":"Il ſe trouva à Genes dans ce meſme temps un Cavallier Romain lequel dilcourant avec un certain de cette vil le,des Dames qui avoientſuivy le Ducou plūroft que ce Prince meline avoit ſuivi& venant à parler entre autres de la vie licencieuſe & débordez compor remens de la Comteſſe Louyſevint à dire : Forſe quando il Duca havrà sfama to voi altri Signori Genoefi mandarà le Vacche in Roma : q: and le Duc vollsaura osté voſtre honneur à vous autres Meſieurs lesGenospoſible qu'ilchaſſera les Vaches à Rome."},{"instruction_id":1472,"title":"h8otAAAAMAAJ","page":"11171","text":"Voici quelques détails à ce ſujet recueillis par Millin dans ſes Antiquités nationales : 66 On trouvait au milieu de la nef (de l'égliſe collégiale d'Écouis ) dans la croiſéeune plaque de marbre blanc ſur laquelle on liſait cette épitaphe : Ci git l'enfant ci git le père Ci git la four ci git le frère Ci git la femme & le mariEt ne font que deux corps ici. La tradition eſt qu'un fils de Mme d'Écouis avait eu de fa mère ſans la connaître & ſans en être reconnu une fille noinmée Cecile. Il épouſa enſuite en Lorraine cette même Cecile qui était auprès de la ducheſſe de Bar. Ainſi Cecile était fille & foeur de ſon mari. Ils furent enterrés dans le même tombeau en 1512 à Ecouis. Millin ajoute que ce conte était imprimé ſur un petit feuillet que le facriſtain diſtribuait aux curieux qui ve naient viſiter l'égliſe d'Ecouis."},{"instruction_id":1473,"title":"0DfyVWOzQBcC","page":"11173","text":"Ceſte opiniaſtreté ſi reſoluë fit reſou dre le Roy Chriſante à leur permettre d'opinia ftrer leur combat& partant furent promptement mandées les Dames pour venir voir ceſte tragedię qui toutes ny affifterent pas : car il ſembloit que ceft accident troublaft aucunement la Cour & la feſte qu'on preparoit à cauſe du ſomptueux maria ge du Comte Romalin nepueu du Roy & de la Princeſſe Onarie,niepce de la Royne,comme vous lirez."},{"instruction_id":1474,"title":"jtJVAAAAcAAJ","page":"11178","text":"Le luge ſur la contrarieté des faits car ils en eſtoient bien auant appointa les parties à WY informer : & fut bruit comun,que ce pauuremi: 28 ſerable auaricieux de pere vſurier tout le ſoul& tant qu'il pouuoit (à Rennes on l'euft appellé Feſſe-Matthieu comequi diroit bateur deſaint Matthieu,qu'ócroit auoir eſté chágeur)enmou rut de deſpit,de rage & tout forcené d'auoir per . du ce monceau d'argent& trompé par ſes pro pres entrailles."},{"instruction_id":1475,"title":"cf85AAAAcAAJ","page":"11185","text":"Ainſi fit un de nosEſprits au Roi Salomon tellement qu'iladora les Idoles. Et il y a ainſi unequantité prodi gieuſe de ces fortes d'Eſprits entrenous qui viennent à frequenter entre les hommes & les provoquent & tranſportent à pecher. Aulli fomines nous tous départis par tour le monde & cherchons roures fortes de que ſtions & de mechancetez : nous détournons les Peuples de la Foi& les prevoions à pe cher & nous efforçons autant qu'il nous eft poflible & que nous le fçavons faire qu'ils ſoient contre Jesus ; & qu'ils y ame nent tous les leurs juſqu'à la mort."},{"instruction_id":1476,"title":"_c2l7OV4XtcC","page":"11196","text":"Cependant la Princeſſe fâchée de voir ſon fils fi avant en l'amour de cet te Demoiſelle portée par je ne ſçay quelles raiſons de Politique& peut eftre à la follicitation du Marquisrenvoya la mere & la fille à Caſalmais toutesfois avec toute l'honefteré poffible & particulierement avec af ſurance de la marier bien -toft comme en effet il arriva peu aprés."},{"instruction_id":1477,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"11207","text":"Et auſſi aux parens à ne lancer pas legerement des imprecationscontre ceux qu'ils ontmis au monde. Mars & Venus(deux deïtez d'af ſez bon intelligence chez les Poëtes ) ſont ir reconciliablement courroucez contre les vieux qui ſont comme licentiez de leur ſeruice. Ic ne dis pas qu'il n'y ait des vieillards courageux mais quand les forces manquent à quoy ſert le coura ge ?"},{"instruction_id":1478,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"11241","text":"Conſiderez vn peu je vous prie ad jouſtoit-elle comment il me traitteroit fi ie l'a uois eſpouſé : puis qu'il me traitte comme il fait deuant que d'eſtre mon Mary . Quelque vio lente que fuſt la colere d’Arpalice ie ne la pou üois pas condamner : cependant elle ſe trouuoit vn peu embarraſſée : car elle n'aimoit pas trop à faire ſçauoir que nous auions eſté la cauſe innocen te du malheur qui eſtoit arriué : mais d'autre part elle auoit vne telle enuie que tout le monde ſçeuſt le nouueau ſujet de haine qu'elle auoit pour Mene: crate ; qu'elle ſe reſolut de le dire à Zenocrite : nc croyant pas le pouuoir apprendre à perſonne qui le diſt à plus de Gens ny qui le dift plusau deſa uantage de Menecrate."},{"instruction_id":1479,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"11253","text":"Apres cela Ze + nocritė ſe retira & tout le reſte dela Compagnie auſli : Thraſimede demeurant ſeul à entretenir ſes penſées. Helt vray qu'il n'en eut pas beaucoup de differentes : car la beauté d'Arpalice l'occupa ſi agreablementqu'il ne ſongea à autre choſe. Mais enfin aimable Doraliſe ſans m'amuſer à vous raconter tous les premiers ſentimens de Thraſi medepourArpalice ie vous diray ſeulementque ſa foibleſſe eſtant fort grande il fut long-temps à guerir : qu'ainſi il vit preſques tous les jours Ar palice : & qu'à meſure que les bleſſures qu'il auoit receuës pour elle gueriſſoient ſa beauté luy en faiſoit de plus profondes dans le coeur."},{"instruction_id":1480,"title":"oF1CAAAAcAAJ","page":"11262","text":"Bodion lui commande de jurerla part de Paradiss'ila ce chaudron lui qui n'y pretendoit poſſible rien je ne dis pas au chau . dron ſe met en état de jurer : comme il juroit le bon Colin lui diſoit tout basen le tirant par le brashé compere nejure pas hé compere tu perds ton ame& Drouet lui répondoit en l'oreille & toicon chaudron . La femme du Pein are qui coulouroit nôtre maiſon vouloit bien au trement parce qu'elle incitoit_mon mari à jurer encore que ce fut à faux pource qu'il y avoit une agilité apparente."},{"instruction_id":1481,"title":"lbIPAAAAQAAJ","page":"11271","text":"Il connoiſloit. aſſez l'humeur de la Dame,pour appre hender le ſuccez de la declaration qu'il vouloit faire; & craignát qu'apres celaelle ne luy defendit poſſible ſa vûc · pour jamais .; il eſtoit dans des irrefo lutions qui ſe peuvent beaucoup plu toft imaginer que redire. Cependant il ſe determina à parler apres y avoir bien.pensé ; & en.chercha ſi-ſoigneu ſement les occaſions qu'un jour il ?"},{"instruction_id":1482,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"11278","text":"Vous croyez donc (luy ditelle voyant qu'il n'y auoit plus que Menaſte & moy dans la Chambre ) que c'eſt par mes ordres que vous n'eftes pas en tré? Madamedit-il ,ie penſe qu'il y a lieu de croi re que vous eſtes obeïe chez vous: & vous croyez ſans doute en ſuite adjouſta-t'elle que Megabiſe a efté excepté par mon commandement . Refpon . dez Aglatidas ( luy dit-ellevoyant qu'il ne le fai ſoit point ) qu'en croyez vous? Ie n'oſerois le dire Madame repliqua-t'il en ſouſpiranttant ie vous 다. reſpecte encore. Vous le dites aſſez en ne me le diſant pasreſpondit Ameſtrismais comme i'ad uouë queles apparences ſont contre moy,ie veux auoir la bonté de ne vous condamner pas legere ed ment& de me iuftifier à vous en preſence de ite Menaſte & d'Artabane : mais apres cela Aglåtidasie veux eſtre obeïe en toutes choſes ſans exce WV .11 ption ."},{"instruction_id":1483,"title":"WgZhAAAAcAAJ","page":"11279","text":"Le Roy de Caſtille voyant que deux En nemis fi puiſſants s'étoient unis contre luy 1 eût recours à ſes Alliés . Il s'adreſſa à Char les le mauvais Roy deNavare ; Et plus particulierement à Charles VI Roy de France à qui il avoit déja de preſantes obligations. Il en receût des troupes & de l'argent& la fortune s'étant mile de ſon party il batrit en pluſieurs rencontres les Portugais & lesAnglois."},{"instruction_id":1484,"title":"lvc5AAAAcAAJ","page":"11290","text":"On le pria d'en montrer ; Il s'en deffendit encore : mais aprés avoir toutefois reſvé quelque temps ; Je viens de faire un impromptudit -ila la compagnie ; & puiſ que vous voulez voir de mes Vers je vais vous mal payer par là de voſtre curiofité. Il dit en ſuitte les quatre vers que voicy en ſe tournant malicieuſe . ment du colté d'Arpalice. Quand les Dames ſonttrop truelles Powrquoyperdre le temps à pomßer des foupirs?"},{"instruction_id":1485,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"11291","text":"Celte difficulté le mettoit en peine.Il fait propo fer à ceſte fille qu'il l'eſpouſeroit ſi elle vouloit changer la Religion : mais elle reſpondit coura geuſement,que pour vn parti cent fois plus auan . tageux elle ne quitteroit point ſa creance. Au con traire elle l'exhorta de renoncer à ſon erreur s'il auoit deſſein de l'eſpouſer autrement qu'il n'au roit iamais part en elle."},{"instruction_id":1486,"title":"p7A5AAAAcAAJ","page":"11295","text":"La Baronne écoutoit céc entretien avec tant de ſatisfactionqu'elle ne voulut pas s'en méler . Ils furent interrompus par Montefon qui venoit d'arriver& par Breſlieu qui l'avoit ſuivi. Le Prince faillic pluſieurs fois de s'emporter contre cux & dans tout ce qu'il dit qui s'adreſſoit à ces deux rivaux on y remarqua beaucoup d'aigreur. Il fut parlé de diverſes choſes. Philipine s'alla reſſouvenir du combat que S."},{"instruction_id":1487,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"11299","text":"Quelquefois quand Cleo nice demandoit malicieuſement quelque choſe à quelqu'vn d'euxil luy reſpondoit en deux mots& preſques fans la regarder : voulant touſiours voir Artelinde afin de pouuoir deuiner par les > mouuements de ſon viſagece qu'elle diſoit à ſon Riual. Que s'il arriuoit qu'elle ſous-riſt nous voyions froncer le ſourcil à trois ou quatre à la fois: G bien qu'il eſtoit impoflible de n’en rire pas. Vn moment apres Artelinde quittant celuy à qui elle auoit parlé parloit à vn autre pour l'appai ſer : & durant qu'elle l'entretenoit à ſon tour el le vouloit quelquesfois regarder ſi les autres en eſtoient ialoux & s'ils ne ſe conſoloient point de leur malheur à regarder Cleonice ."},{"instruction_id":1488,"title":"QRk6AAAAcAAJ","page":"11332","text":"Il s'en alla viſtement le receuoir& fut à luy comme il deſcendoit encore de che yal . Il le fit entrer dans la ſalle luy telinoignant .] la ioye qu'il rellentoit de ce qu'il quoic pris la pei he de venir chez luy.Montenor luy dit qu'il eſtoitparti de bonne heure de Paris pour deux raiſons: L'vne pour venir à la fraiſcheur & Pautre qui eſtoit la plus puiſante pour auoir pluſtoſt le moyen de le treuuer ce qui eſtoit vne choſe pour laquelle il auoit eu de l'impatience. Sur ces entrefaites Liſis voulant ſçauoir qui eſtoit arrivé de nouueau entra au lieu où ils eſtoient & les falüa fort courtoiſement. Mon tenor fut bien eſtonné de ſa façon & de foạ hàbit inais il n'oſa pas parler de luy à Anſelme à cauſe qu'il eſtoit trop proche & qui plus eſt il alloit entrer en vn diſcours ſi important qu'il ne le pou uoit quitter ."},{"instruction_id":1489,"title":"DSf2xg9AjuEC","page":"11337","text":"Son genie étoit allez porté de ce côté là . Il ſe init dans le commerce des Dames & il en fut vû d'une maniere agreable. Il ſe faiſoit peu de parties galantes & de diver-. tilfemens où il ne fût appellé. Il étoit l'ame de la Converſation & cesparties finifloient toûjours trop tôt par rapport à la joye qu'il répandoit dans tous les lieux où il youloitſe trouver."},{"instruction_id":1490,"title":"McxNAAAAcAAJ","page":"11343","text":"Tout demênies en diſoientils de beaucoup de choſes tres-louablesnous ren voyant encore ce' Maitre Ignare dont ils prenoient auffi les euvres à garant lors qu'ils vouloient authoriſer quelqu'une de leurs fantaiſies. Enfin il y en eut un plus hardy que tous qui conclud qu'il falloit mettre en tegoetous enſembledes mots anciens que l'on renouvelleroit ou d'autres que l'on in venteroit ſelon que l'on connoitroit qu'ils feroient neceffaires ; & puis qu'il falloit auf fi retrencher de noſtre ortographe les let tres ſuperfluës & en mettre en quelques lieux de certaines mieux convenantes que celles dont l'on fe fervoit."},{"instruction_id":1491,"title":"TE9nAAAAcAAJ","page":"11354","text":"Or par ce que tous le connoiſſionson ne ſe peut tenir de rire & mocquer de la vilaine main tant elle eſtoit croute leuee & vl. ceree. Ce chiragre nous voyant çire 86 mocquer de la main la monſtrant encore dayantageva direvous riez de cette main ie vay gager au plus hardy qu'il y en a à la compagnie vne autre plusmer chante & plus cicatricee que n'eſt cette cy,vnde la troupe va gager que non& ie gardois les gages."},{"instruction_id":1492,"title":"McxNAAAAcAAJ","page":"11361","text":"Quant . à Hortenfiusil de Saiffa pas enrouiller ſes dents. Le lou per fini \" l'on fit jouer au vicilcox coutes fortes de dances & les jeunds hommes qui cftoicnt là montrercat la diſpofition de leurs corps au fon de cet agreable inſtrument. En fin eſtant laſſés de cet exercice ils mirent en avant quelques petits jeux où les Dames prirent aſſez de plaiſir."},{"instruction_id":1493,"title":"uCBjYiEs1TQC","page":"11369","text":"Diccarque s'ap prochant d'elle ; dit en la regardant fixement. Si ic ne me trompe ,c'eſt icy Epicharis deſguiſée ;& ce n'eſt pas la premiere fois qu'elle a pris cét habit : Elle auoit bien cu l'afſcurance d'entrer ainſi dans la priſon & de faire fauuer ceux que vous cherchez ; & ce Geolier a cu raiſon de la recognoiſtre. Chacun demeura eſtonné de la reſo lution & de l'eſprit de ceſte ieune fille. Maiscontinua t'ilen s'adreſſant à elle ſi vous n'eſtes l’eſclauc de ce luy-cy au moinsmamignonne,nepouuez vous pas nier que vous ne ſoyez la mienne. Voftre eſclauereſpon dit elle en ſe reculant d'vn pas& le regardant auecmcf prisiene la fuis point: mais bien d'Ariane voſtre nieceà quivous m'auez donnée. Non nonreprit-ilvous eſtes moneſclaue & par le droit que i'ay ſurvous de la vie & de la mort ; ie vous commande de me dire où ſont Melinte & Palamede que l'Empereur fait chercher."},{"instruction_id":1494,"title":"x8RdAAAAcAAJ","page":"11376","text":"Il feignit enſuite une affaire dont il luy donna le Me moire afin de m'engager dans quel ques Conferences. La Comteſſe en parut fort contente& nôtre bonne intelligence ſe ſolltenoit lors que le Roy m'ordonna de paſſer à la Haye en qualité d'Ambaſſadeur extraordinaire pour prendre desme ſures ſur la Paix que les Hollandois demandoiept."},{"instruction_id":1495,"title":"aNYmNBcC-xcC","page":"11377","text":"La Princeſle Octavie qui n'avoit pas vû ſans déplaiſir la douleur de Jule Antoine qu'elle ai moir comme fon Fils &qui pouvoit dignement reparer la pertede de Marcelapplaudit au deſlein de Cefar & conſentit à voir ronspre un Hymen mal afforti pour en faire deux-ardeinment ſouhai tez ; & l'Empereur ravi de cette diſpoſition ,calma tous les mauxd’Agripa en lui promettant Julic. Le Divorce fut publié le Favori d'Auguſte gue ritMarcelle & lui ſe quitterent de bonne grace&. fe jurerent une cſtime eternelle. Cette belle & { age Princeſſe fut donnée à l'amoureux. Antoine&l'enjouée Julie mit de plaiſantes conditions à ſon nouvel engagement."},{"instruction_id":1496,"title":"0RFcAAAAQAAJ","page":"11381","text":"Bodeleſenta añosque ya dize ,Taita mas va le borracho queoleado ,y mas ſudar que to ſer. Cuero eſtoyhagaſe la voluntad de Dios. Padre aconſeiate con la almohada huye como gato de chiſpas de Herrero de olér a boca de pichel aunque tienes algo deBarbaroja . No vino porque aya gu dexes de echar agua en elel vino 1 farapos en el rio. Mira viejoel vino es bueno; ſi esbueno; licencia te'doy,yaladulto coléri. co ,para que paſen de tresno de quatro vezesDeſpertar la ſed con mojama no lo ſufrire a Tiberio. Para que tratas de flotaspues no as viſto aguani aora palmo de tierra ‫ ;و‬conuertido en el primer milagro de Chriſto ? No digo palabra que en ſentido tropo logico no tenga mas miſterios que letras y temo eſtas caras no ſe hagan flautas y pu bliquen que Midas orejea . Mas morios de miedo : Como de eſſas vozes cauen en orejas de lobo."},{"instruction_id":1497,"title":"1R06AAAAcAAJ","page":"11394","text":"Metellus parut fi pe Detré de douleur en achevant ce diſcoursque Pom pée n'ofx lui demander où logeoit Flore quelque envie qu'il eneût. La converſation ſe tourna ſur diverſes matieres plus ſérieuſes ; enfin Pompée qui ne pouvoit plus ſoutenir la veuë de ce Tableauprit congé de la compagnie & ſe retira chez lui . Cefar ayant appris le lendemain que Sylla étoit informé du lieu de la retraite quitta la maiſon de Metellus & alla loger chez un Graveur qu'il con noiſfoit où il jugea qu'il ſeroit plus difficile de le découvrirparce qu'il y alloit moins de monde ."},{"instruction_id":1498,"title":"-G8GAAAAQAAJ","page":"11401","text":"Sire dit Huon je vous remercie tit d'un côté & Huon d'un autre lui & de votre attachement & de vos bons avis fes gens monterent ſur leurs chevaux & mais quoiqu'ilm'en puiffe arriverj'iraivers marcherent à fi grandes journées qu'ils mon oncle & s'il eſt tel que vous me arriverent enfin dans la Ville de Tour l'avez dit ſoyez certain que je le ferai mont. Geralme qui autrefois avoit été en mourir de mort violente ſi je puis me voyé à Tourmontdit à Huon : Sire ſouvenir je ſonnerai mon cor car je ſuis nous ſommes bien mal arrivés car nous perfuadé que vous me viendrez fecourir. fommes près de Tourmont. Nous ſommes Oberon lui réponditſois certain de celaen danger d'avoir beaucoup à fouffrir ne mais je te défends une choſe expreſſément vous étonnez de rien lui répondit Huon c'eſt que tu ne fois jamaisaſſezhardi pour car à la volonté de Dieu nous lui échap ) fonner que tu lenecor que jelat'aipremiere reçoive donnébleſſure à moinsàperons. Carperſonne qui Dieu ne peut tend une main nuire àcelui fecourable ils car ſi autrement tu paſſois ou faifois le entrerent enſuitedans la Ville & com contraire de mes commandemensje teme ils pafſoient ſous la porte ils rencon ferai tant de martyre que ton corpsne le trerentun Sergent qui portoit un arc àla pourra ſupporter. Sire répondit Huon main avec lequel il venoit de s'amufer foyez perfundé que je ne voudrois jamais à la campagne.Huon quiniarchoitdevant paſſer vos commandemens pour toutes lefalua au nom de Dieu & de la Vierge chofes au monde. Lors Huon prit congé Marie fa mere & lui dit : Amiconiment du Roi Oberon qui fut bien fâché de le nommez-vous cette Ville; alors le Ser voir partir. Sire dit Huon je ſuis ſurgent s'arrêta tout court & parut fort fur pris de vous voir verfer des larmes. pris de les entendre lui parler de Dieu . Je vous prie de vouloir bien me dire . Illeur dit enſuiteSeigneursque le Dieu quel eſt le fujet de vos pleurs."},{"instruction_id":1499,"title":"4vNqMPRCNxIC","page":"11405","text":"Vous m'épouventez Flavie répondit Théodorine & lí les Teſtes couronnées ſont expoſées à Rome à de pareils orages tout y doit trembler. Vos yeux feront vôtre ſeureté ajoûta Flavie vous n'avez qu'à louer Hildebrand à le regarder favorablement & à flarer un peu Brazut & je vous répons de votre vie."},{"instruction_id":1500,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"11408","text":"Ainſi mon cher Miris fiie regrete le Sceptre ce n'eſt point par ambition mais par amour ſeule ment. Au reſte pourſujuit il ie ne ſçauroisme reſoudre à regarder Traſeas comme mon Perequ’Amenophis ne ſoit reuenu & ne m'ait aſſuré que ie ne ſuis point ſon Fils : mais puis que nous n'auons plus de meſure à prendre pournous ca cher ie vous conſeille me dit il de paroiſtre dans le monde pour ce que vous eſtes afin que vous m'en puiſſiez dire des nouuelles : car pour moy ; quand l’auray veu Timarete ie neveuxplus qu'on m'y vove. Ce n'eſt pas adjoufta t'il que ie puifle me reſoudre à partir fitoft d'Elephantine: car enfin Heracleon eſt amoureux de Timarete: & tout Berger que ie ſuis ou qu'on me dit eſtre ie ne pretens pourtant pas que l'Egipte ait vn Roy qui ſoit mon Riual. Te voulus alors repreſenter à Sefoftris qu'il ne faloit pas qu'il ſe perdiſt : & que peut-eſtre pourroit il arriver encore quelque chan gement qui luy ſeroit auantageux."},{"instruction_id":1501,"title":"2xOYNuVfM6UC","page":"11413","text":"Cruelles obligations de deuoir qui m'empeſchez de la ſuiure ! Vous ne re tenez de moy que ce que i'en ayme le lo moins ; Vn jour viendra que ie me diſpen ſeray de vos loix ; Et cependant tous mes ſoins ſeront d'adorer Carite ,& luy conſer 7 uer ma foy. Ainſi ſe plaignoit Meriandreloin des importunes careſſes de ſes amis : Importunes (diſ-ie )pource que ce partemče ayant peruerty le gouſt de ſon eſprit iln'y auoit rien quiluy peuſt plaire; il porta quel que temps le viſage peint de cet ennuy . Iu 5 gez qu'elle peine c'eſt à celuy qu'on dit eſtre en l'eauiuſqu'au menton,preſſé d'vne ardan te foif & ne pouuoir boire ?"},{"instruction_id":1502,"title":"hGSicAVlg_oC","page":"11419","text":"Il eſt vrai oui je ne dis point comme lesautresfois quand' je nientois par ouï dire. Je l'ai vû : ceft que pour crainte que cela n'avintpluſieurs ont tait fairedes calleçonsou brides à feſſesafin de ſe garentir : & les autres qui n'avoient pas cette induſtrie pour ſauver leur cul,craignant la dent laquaiſmeont mis la chair de leurs feſſes ſur leurs épaules cela eſt donc cauſe des boſſuës. Vrament ſi elles engendroient leurs ſemblables bien -tôt le morde feroit boſſu. Fifiil ne le faut faire qu'aux bellesla boſſe lếur ſert de grace & puis tous cho ſes fontchoſes."},{"instruction_id":1503,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"11434","text":"Mais durant que Cy ruseftoit auiliaffligé apres la vi&toire ques'il euſt eſté vaincu ; Creſus & le Roy de Pont eſtoient en vn déplorable eftat : le premier en fuyant apres auoir perdu la Bataille ſe voyoit à la veille de perdre ſon Royaume : & quoy que l'Oracle de Delphes luy euft aſuré que s'il entreprenoit de faire la guerre à Cyrus il deſtruiroit vn grand Em pire ; il ne voyoit plus lieu de pouuoir expliquer cét Oracle à ſon auantage : puis qu'il ſe voyoit luy meſme en eſtat d'eſtre deſtruit."},{"instruction_id":1504,"title":"h8otAAAAMAAJ","page":"11437","text":"Oifille de manda á Hircan à qui il donnoyt ſa voix pour commencer la journée : Si ma femmediſt il n'euſt commencé celle d'hierje luy eufle donné ma voix car combien que j'ay tous jours penſé qu'elle m'ayt aymé plus que tous les hommes du monde fi eſt ce que à ce matin elle m'a monſtré m'aymer mieulx que Dieu ne fa parolle laiſſant voſtre bonne leçon pour me tenir compaignye; mais puiſque je ne la puys bailler à la plus faige de la com paignye je la bailleray au plus faige d’entre nous qui eſt Geburon . Mais je le prie qu'il n'eſpargne poinct les religieux."},{"instruction_id":1505,"title":"-G8GAAAAQAAJ","page":"11443","text":"Severinavec le Duc ſon ne fuffent arrivés en l'Abbaye de Clugny mari. Il fe maria enſuite avec la fille du où ils furent bien reçus & fêtes. Et quand Duc Gibouart de Sicile qui étoit un cruel ce vint le lendemain Huon prit congé de Tyran; Girard fon Gendreeut bientôt ſon oncle il ne put s'empêcher de pleufai le caractere féroce & bárbare de ſon ser & pria fon oncle d'avoir foin de rebeau -pere ,,car il maltraita ſi fort la Ville commander fa mere & ſon frere Girard de Bordeauxque c'étoit pitié d'entendre ce quel'Abbé lui promit de faireil donná le peuple témoigner par ſes larmes le re à ſon neveu un muler chargé de la mongret qu'il avoit de la perte du Duc Sevin noie qui avoit alors cours en France. Ils & de la Ducheſſe ſa femmeils prioient fe quitterent & Huon prit le chemin de le Seigneur que Huon revint ſain & faufRome. Nous laiſſerons à parler de Huon je laiſſerai à parler de Girard & fon beau & nous traiterons du Duc Naimes de Bapere & nous traiterons de Huon.. viere & de Grard qui s'en retournerent à Paris quand ils y furent venusGirard Comme Huon de Bord'aux vint à Rome fe mit devant le Roi Charlemagne en le E ſe confeſſa au Saint Pere qui étoit ſuppliant qu'il lui plût de recevoir ſon fon oncle & comme il vint d Brandis hommagefaiſantrelever la terre de Boroù il trouva ſon oncle Garin de Saint: deaux & ſes dépendances afin qu'il fût Omerqui par amitié pour Huon pala m état & avancement de l'un des Pairs.. la mer avec lui.. Le Duc Naimes n'y voulut pas confentir & dit au Roi qu'il ne fouffriroit pas Près vous avoir raconté comme Huon Huon fût deshéritédontGirard fut ququee pástrèsA quitta ſon oncle vous ſaurez qu'il fâché mais le Duc."},{"instruction_id":1506,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"11445","text":"Ce n'eſt pas ſans raiſon que l'on compare les loix aux toiles d'araignéequi neprennent que lespetites mouches & qui ſont rompuës par les gros bourdons. Ce qui a donné lieu au prouerbe,que les gibets ne ſont pas tant faits pourles coupablesque pour les malheu reux. Ce qui ſe verraen la miſerable imitation que ch cet Euenement vous.va mettre deuant les yeux. En la prouince de Luxembourg I'vne des plus grandesmais nonpas des plus floriſſantes de cel les qui compoſent laGaule Belgiqueaupres d'v ne ville appellée Baſtogneiln'y a pas longtemps qu'vn icune Baron fit vne fin conforme au cours de ſa vie."},{"instruction_id":1507,"title":"-G8GAAAAQAAJ","page":"11448","text":"Je deſirerois être bapa. Griffons il montra enfuire à l'Amiral tiſé & embraſſer votre Loije penſe que la patte du grand Griffon qu'il avoit fuffimes Barons le favoientilsmeferoient pendue dans ſon vaiſſeau il lui parla de bientôt mourir car-je ne pourrois réſifa la fontainedanslaquelle il s'étoitbaignéter contr'eux. Siredit Huon ,pourque du beau verger & de l'arbre qui étoit vous foyez plus ferme & plus convaincu. auprès de la fontaine dela vertu du fruit de la ſolidité de notreReligion j'ai trois comme il en cueillit & commel'Ange lui pommes qui ont une fi grande vertu quedefendit d'en prendre davantage comme ſi vous voulez croire en JeſusChriſtje après s'être baigné dans la fontaineil fut vous en donnerai une à manger aufli-tôt guéri de toutes les bleſſures que les Grifque vous l'aurez mangée vous paroîtrez fons lui avoientfaites. Sire continua-t-ilaufli jeune que ſi vous n'aviez que trente fachez que de cet arbre dont je vous ai ansvotre beauté & votre jeuneſſe rea parlé j'en ai cueilli trois pommes par le paroîtront dans tout leur éclat tant âgé commandement de l'Ange je lesai mis loyez vouspourvu que vouscroyez àla enfuite dans mon ſein l'Ange m'a monLoi de Jeſus-Chriſt. Vaffałdit l'Amiraltre le chemin pour deſcendre du rochers'il eſt vrai comme vous me le dites que au -deſſous duquel je trouvai une riviere pour manger de cette pommeje puiſſe ſur laquelle je vis ce vaiſſeau que vous revenir à lajeuneſſe dans laquelle j'étois voyez dans lequel j'entrai. Il s'eleva un à l'âge de trente ans ,tellechofe qui me vent: qui fit aller le vaiſſeau avec rapidité doive arriver je me ferai baptiſer & je & lepouſſa juſqu'au gouffre de Perfe ou croirai à la Loi de Jeſus-Chriftpour ne il avoit été dix jours. Il n'eſt pas riesenfin dit-il grâces au Seigneur pollible de ne fe pas rendre à votre-Loij'en ſuis échappé fain & fauf."},{"instruction_id":1508,"title":"OB9aAAAAcAAJ","page":"11462","text":"Le Ca valier mourant voyant aprocher Dom Franciſco lui demanda fecours ce qui l'obligea de mettre pied à terre . La femme craignant de recevoir la punition de la cruauté s'enfuit. Dom Franciſco après avoir fait 1 bander les bleſſures de l'Inconnu lui demanda ce qui avoit obligé cette femmeà ſe porter à une inhumanité fi peu convenable à fon Sexe."},{"instruction_id":1509,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"11485","text":"Le plus grand échec qu'il ait receu ce fut à la journée de Varne où encore ilfit vne retraitte de lion ſi glorieuſequ'elle ter niſſoit la victoire de ſon ennemy Sa perte neant . moins fut grande ſoit pour l'equipage foit pour les priſonniers. Entre leſquels pluſieurs afurent mcnezeſclaues à Conſtantinople. Dans lap rt du butin quiappartenoit au grand Seigneurle trou. uerent douze icunes Gentilhommes Polonoisqui eſtoient beaux comme des Anges & encore en cét âge dont le viſage découuert rend les viſages ambigusÇe Tyran n'eut pas pluſtoſt re gardé le beau ſang de cette agreable ieuneſſe,qu'il l'eſtima plus que tout le reſte du burin qui luy fut preſenté. Chacun ſçait l'execrable inclination des Leuantins au plus abominable deſordre qui ſe puiſſe commettre contre la nature ."},{"instruction_id":1510,"title":"RCM6AAAAcAAJ","page":"11491","text":"La ſurpriſe où & l'étra devoit eftre le Roy ne l'em peſcha pas reconnut c e de fe mettre en deffenfe & de ſe bat maisilſefi tre avec beaucoup de valeur. De grace arreſtez ce ue ennemi leur cria-t-il & ne courez pas à voſtre fierem s. perte quand le Cielm'ameine pour vo ent Itre conſervation . En achevant ces pa Prince ſ à o roles il ſe mit au milieu & fut ſi bien Blogli de e ſecondé des gens de la ſuite qu'il exe vriroi le s cuta fa genereuſe intention ."},{"instruction_id":1511,"title":"9ok2AgvqHK0C","page":"11492","text":"Nous pou vons jouir l'un de l'autre fans ris quer votre honneur . Il n'y a qu'à étre ſecret comme il faut l'étre dans ces occaſions. Mais au fond qu'ai -je fait qui mérite vôtre indi gnation ? Ce feroit un peché contre nature de ne lc pas faire. Pourquoi me traitez -vous de Traî. tremoi qui ne ſuisvenu icique par vôtre ordre ?"},{"instruction_id":1512,"title":"aNYmNBcC-xcC","page":"11494","text":"Ferdinand aroit cru d'abord a'aimer Leonor de Mencſe que comme il en avoit aimé beaucoup d'autres ; mais le temps lui fit connoître que l'empire de cette femme étoit d'une ſouveraine té beaucoup plus abfoluë ilen perdit le repos& n'étant plus dans ſes paflions nonchalantes qui n'avaient été ſuivies que de quelques mois d'attachementLeonor profita de toute ſa foiblelle & {çut fi bien la menager que fou déplorable mary qui ſe conſumoit en douleurs inutiles perdit l'ef peranceſans pouvoir renoncer à ſon amour. Pendant que D. Leonor Tellez enchaînoit Fer dinand & facrifioit D. Laurens d'Acugna de cece te forte le Prince D. Jean commençait à don ner des marques de ſa paſion à D. Marie & les premiers mois de ſon dueil étant écoulez il crut qu'il pouvoit fansl'offenfer lui dire une partie de ce qu'il ſentoit. Jean qui ne leur faiſoit rien voir que d'aimable fou air étoit n.turellement un peu melancolique ,mais D."},{"instruction_id":1513,"title":"DSf2xg9AjuEC","page":"11501","text":"Le Marquis la laiffe à peine achever. La Dame qu'elle lui a nommée le touche ſi pcu qu'il ne manquera point de prétextes pour la rupture ,& il n'y a point de ſacri. fice qu'il ne lui faſſe pour ſe rendre digne de ses bontez. Cependant la taufle ſuivante entendoit tout & l'on peut juger ſi elle palloit bien ſon acms; ſur cette allurance force promcl. ſes de part & d'autre de s'aimeréternellement. On prit des meſures pour ſe voir."},{"instruction_id":1514,"title":"nvoFAAAAQAAJ","page":"11503","text":"Je paffe par la même raiſon toutes celles qu'il écrivit à Mélicerte & à Zélie dans un ſecond voyage qu'il fit depuis à Athènes. Permettez -moi Télamon lui dit Agaméc en l'arrêtant de me plaindre du larcin que vous me voulez faire à moins qu'il n'y ait dans ces lettres des ſecrets qu'il ne faut pas que je ſa che. En ce cas je n'aurois rien à dire ; & c'eſt pour cela que je n'ai oſé infifter ce matin ſur tant d'autres dont vous m'avez fruſtré."},{"instruction_id":1515,"title":"WgZhAAAAcAAJ","page":"11516","text":"Les feinmes ſont bien injuſtes,dit Oſmin d'un air impatient ; la Sulcane uc veutpasque les eſclaves paroillentparce qu'elles pourroient effacer ſes charmes. Vous étes bien injuite vous même reprit bruſquement Mahomet d'atribuer à cet. 1 te crainte un -ulage que la bien -feance à 1 établi avant elle ; & l'on doit convenir que ( a beauté eſttrop parfaite pourdevoir rien craindre de celle des autres. Ha!"},{"instruction_id":1516,"title":"-G8GAAAAQAAJ","page":"11527","text":"Sa lance lantil conduiſit la Ducheſſedans ſa cham s'étant rompueil mit l'épée à la main bre où elle trouva\"la fille qui vint reſpec il détruiſit beaucoup d’Allemandsſesgens tueuſement lui faire la révérenceon peut les forcerent à reculer & en ruerent une s'imaginer avec quelle joie Eſclarmonde grande parte. Sirel'embraſſer & elle luidit : Ma chere filledit Huon je fuis bien fâché de ce qu'ils depuis que je vous ai quittéej'ai endu en ont.agi ainſi & je ſuis prêt à vous en ré bien des miſeresmais Dieu ſoit loué faire réparationen telle maniere qu'il vous votre Pere & moi nous avonsla paix avec plaira. Huonpiqua auſſi-tôt ſon cheval& l'Empereur d'Allemagne. Quand l'Abbé vitſon cher neveu la chambre qui leur étoit préparée elles il l'embraſla & lui dit : Mon cherHuon dînerent enſemble en grande ſatisfaction je croyois que l'Empereur vous détenoit & tant que dura le repasEſclarmonde priſonnier pour vous faire mourir& je ne put ôter ſes regards de deſſus fafillene favois pas que vous aviez faitvotre tantelle la trouvoit belle. Après le dîner paix avec lui. Il fit auſli-tôt ceſſer la les Chevaliers Barons & jeunes Ecuyers bataille & vint avec Huon auprès de l'Emvinrent rendre leurs civilités aux Damespereur."},{"instruction_id":1517,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"11542","text":"Car com me on ſçauoit alors à Ecbatane voſtre veritable condition la faueur d’Aglatidasaupres de vousluy deuint plus redoutable & redoubla fon cha grin. En ce meſme temps on (ceut auec certitude que les affaires d'Armenie ne s'accommodoient pas : & qu'aſſeurément Ciaxare alloit porter la guerre en ce Païslà. De ſorte que pouſſé par un fentiment de rage de deſeſpoir de vangeance& de ialouſie tout enſemble ; il forma le deſſein de s'aller ietter dans le Party du Roy d'Armeniequoy qu'il viſt aſſez que c'eſtoitafſeurément per dre tout ſon bien : fe flatrant de l'eſpérance de pouuoir rencontrer Aglatidas en quelque occa fion; ( çachant aſſez qu'il eſtoit aiſé de le trouuer à la guerre pourueû qu'on le cherchaft aux endroits les plus dangereux. Ce deſſein eſtant pris fans le > communiquer à perſonneil enuoya querir Ame ftris : qui contre l'aduis de Menaſte luý obeït . Artemon qui eſtoitréuetiu à Ecbátane fçachant la choſe ; ne voulut du moins pas la laiſſer aller ſeule & l'accompagna malgré qu'elle en euſt."},{"instruction_id":1518,"title":"oF1CAAAAcAAJ","page":"11547","text":"Et pour être Carme qu'en eſt-il ? Si Douseft animus nobis ut Car mina dicunt: Carmina ſont les Carmes qui parlent de Dieu ergo il eſt vraiil y eut un Docteur en nôire compagnie qui voulut ſe formaliſer & ju ran : il écumoir comme un verrat . Nous qui vou lons la paix le fimes bravement ſortir fæeur Jean ne en fut l aiſe qu'elle en rit encore& nous dirque je ſuis aile que ce gros coquebin là eft hors de ceans. Quoibelle Dame & qu'eſt-ce que coquebin . Es quelle ſorte de perſonne eft -ce ? On nomine ainſi ceux qui n'ont point vû le con de leur femme ou de leur garce : le pauvre valet de chez nous n'écoit donc pas coquebin il euc beau le vois. Quand attendez."},{"instruction_id":1519,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"11548","text":"Quand ils eurent confcré enſemble ce qu'ils auoient appris le changement de leurs viſages tra hiflantl'alteration de leurs ames ils ne ſe pu rent celer l'vn à l'autre le trouble où ces predi ctions les mettoient. Ils maudiſſoient leur curioſi té ils ſe reprenoient de fotriſe d'auoir voulumet tre le nez dans l'auenir,veu que ce ſont lettres clos fes que Dieu referue à fa connoiſſance & le liure cacheté que le ſeulAgneau peutouurir ; Delphin pour r'aſſeurer Auſtreberte & contrefaire le relolui,diſoit quetous ces ſonges & toutes ces deuina tions n'eſtoient que des menſonges & desilluſions du mauuais eſpritque c'eſtoit vue folie d'y ad ioûter de la creance.Mais Auſtreberre comine plus credule & plus timide ne prenoit pas cela en paye mentcroyantfermement que la recherche de Del phin ſeroic ſa mort. Voila la mort & l'amour aux priſes dedans es ſon cœur & quiluy font ſentir des tranchées aufli cruelles que celles dont le plaignoit Rebecca en 101 ceintc des iumcaux antipathiquss."},{"instruction_id":1520,"title":"rthNAAAAcAAJ","page":"11557","text":"Ouy -da fort bien .... Je fûs autrefois Chapelain d'un vieux richard quiaveit été dans les partis ; où ayant acquis de grandes richeffes il avoit quitté les affaires pour pafler tranquil icment & à 1on aile le rete de les joursil ſe tenoit ordinairement à une belle malton qu'il avoit à deux lieuës de Paris où il étoit tres-fouventviſité par des Religieux; II les recevoit tousavec beaucoup de careffe ſe plaiſant gran dement à leurconverſarion."},{"instruction_id":1521,"title":"QRk6AAAAcAAJ","page":"11558","text":"Apres qu'il eut touchéde ſon bec quelques lettres par pluſieurs foisie mie mis à les regarder n'imaginantque ce n'eſtoit pas ſanis d'effein . Comine de fait c'eſtoit I que ne pouuant parler il mie declaroit ſafortune 1 par cette inuention: l'euffe eitiployé beaucoup i de longues iouinées à allembler les létores qu'il me touchoit & à eſcrire les mots à meſure !"},{"instruction_id":1522,"title":"aNYmNBcC-xcC","page":"11563","text":"La Reine qui l'avoit reçûë parbonté la diſtin gua enſuite par inclination elle l'honora de fa confidence la combla de bien faics& donna elle même des forces & de la grace à la dangereuſe beauté qui devoit être cauſe dela ruine. Lc fois ble Chilperic conçut pour l'audacieuſe Fredegon de une paſſion dans laquelle il trouva la perte de ſa raiſon,de ſa gloire& enſuite de ſa vie & dans cet abandonnement effrené renonça toutpour ,il à 1 ne penſer qu'à elle."},{"instruction_id":1523,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"11565","text":"Son fils appelé Fulgence pouuoit auoir enuiron vinge ans la fille Monique eſtoit de deux ou trois plus ieune. Elle auoir des facteurs quitenoient la boutique & faiſans valloir ſon argent en mar chandiſes de draps entretenoient les correſpon dances de ſon defunct mari. Le principal de les facteurs nommé Themiſte qui eſtoit vn Danoisfin & accort,fit fi bien par ſes artifices,que rendu maiſtre de la bourſe de Bibiane ainſi s'appeloit la vefue il deuint encore l'idole de fon cour> acheuant en vn mot ce qui ne vaut rien à deſcrire plus au long,& le poflefleur de ſon corps."},{"instruction_id":1524,"title":"WgZhAAAAcAAJ","page":"11574","text":"Benavi 03 dez ( car c'étoit lui) l'infidelle Benavides les pålit du reproche ſecret qu'il ne pouvoir s'empêcher de ſe faire le Prince animé RG de la plus grande colere le regardoit avec de des yeux étincelents ; d'où ſors-tu malheu reux s'écria -il d'une voix mchagante ! En achevant ces mots il init l'épée àla main & la faifaire briller aux yeux de Be -navidez toutesſes manieres avoient quel -quc chofes de G teçtible qu'encore quc l'Eſpagnol fut braveil lentoit one hor reur & un friflon qui courroientdansles veincs & qui fulpeudoient la force de los coup's ;‫ ܪ‬mais le Prince étoit trop apimo pour luy faire aucun quartier & il le pref Toit à telpointqu'enfin le peril où il étoit. rapellant tout ſon courage ,il ſe battit plü tộcon lommedefelipere qu'on hommequi kechea manager lavic."},{"instruction_id":1525,"title":"h8otAAAAMAAJ","page":"11581","text":"Mais que pluſtoſt debvroyt deli vrer fa patrie d'un tel tyran qui par force vou loit mettre une telle tache en la maiſon ; car il tenoit tout aſſeuré que ſans faire mourir le duc la vie de luy & des liens n'eſtoit pas af ſeurée. Parquoyfans en parler à fa ſeurni à creature du monde delibera de faulver fa vie & venger fa honte par un meſme moyen ."},{"instruction_id":1526,"title":"dCjxgOX_mjkC","page":"11596","text":"Songez auec at tertion à l'importance de la char ge où l'on vous elleueaujourd'huy& de combien vous eſtes redeua ble à l'Eſtat de vous auoir mis entre les mains vn Prince qui doit faire vn jourtout ſon bonheur & toute la felicité . Il dépend de ‫' رد‬ vous d'en faire vn Dieu Tutelai re de cette Monarchie ; ou vn Tyoran qui affligera tous les peuples."},{"instruction_id":1527,"title":"WgZhAAAAcAAJ","page":"11600","text":"Philippes d'Arcois Connêtableles Comtes de Bar & de St. Paul les Sires de Coucy de la Trimoüillede Roye & de Domićauſt ſuivirent ce Prince avec plus de mille autres mais entre tous ceux là Jacques de Bourbon Comte de la Marche fe diſtingua tres avantageuſement. Ilvou lutque le Prince de Carenci ſon frere fic cette campagne,& l'on ne ſçauroit témoig ner plus dejoye qu'il en marqua de poua voir de la bonne heure trouver des occaſions d'exercer ſa valeur... Les particularités de cette expedition n'étant point de mon ſujet je les laiſſe à traitter à l'hiſtoire ,& je mecontenteraide direen generalqu'il n'a jamais été une campagne plusmalheureuſe."},{"instruction_id":1528,"title":"7TNoAAAAcAAJ","page":"11605","text":"Enfin je choiſi un endroit où paſſe un petit Ruſſeau qui prend ſa ſource au haut d'une Roche fort eſlevée d'où on peut découvrir l'eſtendüe de la Mer à coſté d'un petit Bois d'où avec l'aide d'une hache & de quelqu'autre inſtrument la Mer nous ayant rendu tous nos ou tilsje couppay quelques Arbres propres à baſtir : Je fis l'ouverture de ma Cabane du coſté de la Mer : Je creuſay aydé des Femmes qui eſtoient avec moy la neceſſité les rendant adroites des trous en terre pour y mettre des Arbres dedans auſquels j'attachay enſuite les planches que j'avois ramaſſé du debris de noftre Vaif ſeau le deſſusje le couvray de toille qui avoit fervy aux Voiles auparavant."},{"instruction_id":1529,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"11609","text":"De ſorte que Timante rauy de ce qu'il creut qu'A maxite auoit dit ſans y penſer ſe forma le deſſein de ne manquer pas d'aller à cette Allemblée : & d'y parler à tantde Dames qu'enfin il peut trou uer celle qu'il cherchoit. Mais comme il eſpera qu'en faiſant parler Amaxite il aprendroit peut . eſtre quelque choſe de ce qu'il vouloit ſçauoir il l'entretint aſſez longtemps : & comme il connut 1 par ce qu'elle diſoit qu'elle eſtoit abſolument du ſecret de Parthenie il luy dit cent choſes pour luy dire : & ſe mit à exagerer la peine où il eftoitde ce qu'il ne pouuoit le reſoudre à rendre la Boiſte qu'on luy alioit enuoyée & de ce qu'il la trouuoic trop riche pour la garder."},{"instruction_id":1530,"title":"On6-T4-1dwIC","page":"11635","text":"Grand foifon de beſtes à laine furent gaignees ce jour& ainfi s'en tenint on an logis.Or nous conuiét dire pourquoy,ne à quelle cau fe ceſte courſe fat faicte deuant la ville de Gand à ce jour& à quelle intention elle ſe faiſoit. Verité eſt qu'on auoit dict& rapporté au Duc que s'il enuoyoit courre deuant Gand que les Gantoisiffiroient hors de leurville & combattroi ent& liureroient bataille & à fin d'auoir la batailleauoit le Duc enuoyé fon nepaeu le Duc de Cleues ainfi accom !"},{"instruction_id":1531,"title":"cf85AAAAcAAJ","page":"11642","text":"Toutefois il étoit fort en colere contre tout cela tranſporté & hors de fon ſens : car entre autres de tels re ptiles & infectes il y en avoit qui le pi quoient comine Fourinis le mordoient les Bergails le piquoientles Mouches lui couroient fur le viſage les Puces lemor doient les Talons ou Bourdonslui voloient 1 autourtant qu'il en étoit tout étonné les Poux le tourinentoient en la tête & au col les Araignes lui filoient de haut en bas les 1 Chenilles le rongeoientles Gueſpes l'atta quoient. Enfin il fut tout par tout bleſſé de toute cette vermine tellement qu'on pour roit bien dire qu'il n'étoit encore qu'un jeune Diable de ne fe pouvoir pas defen dre de ces beſtions."},{"instruction_id":1532,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"11647","text":"De quelque coſté que Creſus tournalt les yeux au commencement de ſa fuiteil voyoit des morts des bleſſez des mourants ou des gens qui fuyoient : quelque temps apres il ne voyoit plus quedes Paiſans eſpouuentez qui ſe ſauuoient dans la Ville auec leur bagage : à la fin ayantquitté le chemin en aprochant de Sardis afin d'aller à trauers champs pour y eſtre pluſtoſt & pour n'eſtre pas veu en vn ſi pitoyable eſtat ; il arriua en vn petit Vallon ſolitaire : de ſorte que paffant du pluseffroyable tumulte du monde en vn lieu où 7 le ſilence n'eſtoit troublé que par le murmure d'un agreable Ruiſſeau & par lechant des Oyſeaux il en ſouſpira : & commeſi ce lieu de repos euſt elté vn Azile il marcha plus lentement."},{"instruction_id":1533,"title":"NMw5AAAAcAAJ","page":"11655","text":"Olynde ne ſçachant que reſpondre à cette harangue& defirantplus le retour de Lidian que ceux-la meſmes qui le luy per fuadoient; Caliſte print la parole difant; Et mon caur voudrois-tu confiner mon frere dans deſerts ? Me vaudrois-tu privér d'une telle preſencequi m'eſt ſi chere? Maismoy vraymentdifoit Orante je ſuis bien d'avis de n'avoir qu'un fils & le perdre par vos dédains?"},{"instruction_id":1534,"title":"h8otAAAAMAAJ","page":"11665","text":"Et puis qu'il vous plaiſt de me faire ceſt honneur de parler à moy vous me par donnerez auſſy li je vous reſpond ſelon que mon honneur me le commande. Je ne ſuis point ſi ſotte Monſeigneur ne ſi aveugléę que je ne voie & congnoiffe bien la beaulté & graces que Dieu a miſes en vous ; & que je ne tienne la plus heureuſe du monde celle qui possedera le corps & l'amour d'un tel prince. Mais de quoy me ſert tout cela puif que ce n'eſt paur moy ne pour femme de ma forte ; & que ſeullement le deſirer ſeroyt à moy parfaicte folye ?"},{"instruction_id":1535,"title":"oF1CAAAAcAAJ","page":"11673","text":"Tant que le bon goût & les vapeurs durerent elles ne fe foucioient de rien : Ainſi gayes & gaillardes elless'en retournerent. Ayant un peu paſſé la franchiſe& trouvé un endroit debela le verdure ( c'étoit'en été )elles s'aviſerent de dormir un peritqui dura juſqu'à preſque Soleil couchantqu'une te réveilla qui réveilla les autres. Cetre pre micre encore toute étourdie aviſa une bouteille verte qu'une d'elles avoit emplie d'huile avant boire elle s'écria : o di comera la Guernera vede vede vo le gro lizard ver ; de cela les autres épouvantées ſe le verent & soutes enſemble comme cette là à belles pierres ſe mirent à lapider cette bouteille& la bou ieille ſe caſſant elles diſoient l'oyant caſſer les ousſe caſſent& puis l'huile épanduë diſoientc'eſt le vi lain qu'il rend vecs comme il mode. Depuis çe temps-là lamalvoiſiea été à li bon marchéque qui en demande à Verloi en a pour fui & pour la chára tée de beurre frais. Je meſouviens qu'ayant paſſe le pontde beurre Curion nôtre hôte de Balle nous fit baiſſer pour voir cė ruiſſeau tant celebre."},{"instruction_id":1536,"title":"wIRCAAAAcAAJ","page":"11682","text":"On a beau être amoureux les ſoins de la vie ne laiſſent pas d'être auſſi preffans que ceux du coeur : on ne le fent jamais ſi bien que quand on eſt menacé de la morti; & s'il y a plaiſird'aimer & d'être ai méil n'y en a guére moins à vivre."},{"instruction_id":1537,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"11712","text":"Ie vous declare donc que i’aime Ameſtrisavec beaucoup depaf ſion : mais apres tout >fi i'effois aſſeuré que ſon ame fuſt engagée ailleursie taſcherois de déga ger la mienne : c'eſt pourquoy dites moy de gra-. ce ce que ie dois faire. Artemon me dit cela auec tant d'ingenaité que ie creus en effet eftre obli gé de le conſeiller ſincerement & de ſeruir trois perſonnes à la fois : Ameſtris en la deliurant de cette importunité Aglatidas en lùy oftant vn Riual & Artemon enle gueriſſant d'vne paſſion qui ne pouuoit jamais eſtre reconnuë."},{"instruction_id":1538,"title":"WgZhAAAAcAAJ","page":"11720","text":"Depuis qu'il me l'a donnée je luy ay towjours de 'mandé un gendre de ma Patrie: je ne ſuis point détachée de cette chere Patrie & Don Juan ne l'aime pas moins que moy: Il eſt vray interrompit Monfieur de Ve laſco que j'ay une vencration particuliere pour la France & que jeſuis tres-lenſible au merite des François jugez doncajoû *12il avec qu'elle joye nous acceptons l'honneur que vous faites à Leonide ; il elt beaucoup au deſlus de nos eſperances & de fon meriteCerre Converſation finit par toutes les 'aſlurances d'amitié que l'on ſe donne en de ſemblables rencontres ; les are \" ric les du mariage furent dreſſez ; le Com ie de la Marche les envoya au Roy de France Don Juan les porta à celuy de Ca ſtille : l'un & l'autre y donnerent leur agré meót : Don Juan fit tous les avantages poſſibles à la fille & toute la Cour prîtpart à cette alliance ."},{"instruction_id":1539,"title":"McxNAAAAcAAJ","page":"11727","text":"Et li je râchois d'atteindre juſques: à vos bonnes graces luy dis . je alors vien droisje à bout de mon de Icin ? Ali mon Dieu ! Quoy qu'elle deguilaſt fa volonté je con nus bien où elle vouloit tendre ; & luy don may tant d'affauts qu'à la fin elle ſe rendit & me confe fa qu'elle auroit pour moy la bien veuillanceque je la ſuppliois d'avoir pour un autre. Bien que je n'euffe point de paſſion pour elle coinmc pour Fleurance trou vant une occaſion de jouir d'un contente ment tres precieux je me chatouillay moy même & me faiſant accroire qu'elle eſtoit plus belle qu'elle ne m'avoir toujours ſem bleje me bleſſay le cour pour elle de ma main propre ."},{"instruction_id":1540,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"11746","text":"Tout de meſme donc que ceux dont la volonté ſe de parc & ſe ſepare de Dieucourene infailliblement à leur perte,ces enfans-là vont à perte d'haleine à leur ruinequis'emancipent de la reuerence qu'ils doiuent à leurs parens. Certes nous ſommes en leur main commel'argille en celle du poţierils peuuent faire de nous cequ'il leur plaiſtleurs doigts filent nos bonnes ou mauuaiſes fortunes. Leurs benedictions ou maledictions ſont les prin cipes & les ſources de nos felicitez ,ou de nosmal heurs.Le zephyre n'eſt point plus doux aux fleursque les benedictions des peres ſont profitables aux enfans."},{"instruction_id":1541,"title":"b8_5fKTBsW4C","page":"11756","text":"Vrament à . ce que je voielle n'étoit pas comme la fille de nôire . fugelaquelle eſt li pucelle que ſon pucelagelui mon te li fort en la tête qu'elle en eftfolle . Je m'ébahis comment cette fille půt ſortir du cloitre vû que l'on dit quand une choſe tient bien cela tient comme une vefle en Cloitre. Mais je m'éhabis qu'il n'y eût quelqu'homme de bien là qui empêchât cetteinlolence. Ovoire cela étoit une chappecheutte une fortune rencontrée : il ne faut jamais laiſſer pafler ce qui s'offre & qui plus eſtje dirois preſque commele Maréchal deValiéres.com ment les Elleurs étans là & parlans de vos deniers qu'il falloit lever & les affoir auſi avec modeſtie. Quelques-uns ſe plaignoient diſais ce qu'ils en pen ſoient. Sur cela un Elû va dire il faudroit élire & choiſirici quelques gens de bien du lieu poury avoir égard ."},{"instruction_id":1542,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"11759","text":"De ſorte que comme il faiſoit aſſez chaud ; qu'il s'é toit leué fort matin ; que le murmure d'vn Ruiſ ſeau ; le bruit des feuilles; & le Chant des Oyfeaux; ſont des choſes fort propres à exciter le ſommeil; principalement à vn homme qui n'auoit alors ny grande ioye ; ny grande douleurdansl'ame ; Thra fimede s'endormit : la Boiſte qu'il tenoit luy eſcha pant de la main ſans qu'il s'en apperceuft& ſe refermant meſme ſans qu'il l'entendift. Mais pen dant que Thraſimede dormit ſi profondementil faut que vous ſçachiez que Lycalte Cydipe Ar palice& moyauec pluſieurs autres ,eſtions allées nous promener à cette iolie Maiſon que ie vous ay dit eſtre baſtieſur vne des Colines qui enuiron nent le Valon où Thraſimede eſtoit endormy : car comme elle appartient à Zenocritenous en vſions comme ſi elle euft eſté à nous."},{"instruction_id":1543,"title":"OB9aAAAAcAAJ","page":"11766","text":"Le Crocheteur auquel on avoit dit de ne point parler François& que ce qu'on vouloit faire n'étoit que pour rire affectoit un baragoin que le plus habile n'auroit pû compren dre. La Violette qui étoit l'Inter + prétedit que Monſeigneur deman doit s'il n'en avoit pas deplus richesa Le Marchand en fit encorevoir d'au tres mais ne les trouvant pas plus 7 belleson le tint aux premiéres. Il ne fut plus queſtion que d'en ſçavoir le prix . Le Marchand en demandoit cent livres de l'aune."},{"instruction_id":1544,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"11767","text":"Co Prince luy engageant la parole que s'il auoit vue Fille il la luy feroit cfpouſer : & que s'il auoit vn Fils il eſpouſeroit la Princefle la Sæur nom mée Liſerine : qui ( çachant que ſon Frere eſtoit à Elepliantine l'y eſtoit venu voir : cette Princeſſe cftant alors à trois Parafanges de cette Ville. Ce pendant comme cette Lettre auoit eſté trouuée dans vne place publique on ne ſçauoit qui l'auoit perduë ſi bien qu'Ainaſis ſe trouuoit fort embare rafféà chercher quelque lumiere de ce qu'il vou loit ſçauoir. Ce quil'inquietoit le plus ,eſtoit qu'il paroiſloit par cette Lettre que le Fils d’Apriez vje uoit lorsqu'elle auoit eſté écrite : mais enmeſme temps il eſtoit perſuadé qu'il faloit qu'il fuſt mortpuisqu'on ne le voyoit point à Thebes& à la tęſie des Troupes des reuoltez."},{"instruction_id":1545,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"11777","text":"Quand i'eſtois à la place où vous eſtes i'auois fortement reſolu de n'eſpouſer iamais que vous : mais Madamecomme les Loix ne doiuent pas eſtre eſgalles entre nous quand meſme vous ne ſeriez que Bergereje ne vous demande pas tant : & ie ne vous excepte qu'Heracleon de tout ce qu'il y a de Princesau monde: Ce n'eſt pas que je ne ſóis perſuadéque le jour de voſtre Mariageſera celuy de ma mortquel que puiſie eſtre celuy que vous eſpouſerez : mais apres tout cette mort me ſera moins rigou reuſe que ne ſeroit celle que me donneroit la fe licité d'Heracleon."},{"instruction_id":1546,"title":"b8_5fKTBsW4C","page":"11784","text":"Mais qu'en dires vous? Tout bien Madame. Et encores ? Puis qu'il vous plaîtel Madame par la mordong toutes les femmes ſont /10 purains. 0 ho dit la Reine & moi ? Et vous mére Madame ne parlons point des trépaſſez. Cominent vous parlez au delavantage des Dames ! Point d'autant que cela ne les touche au Tetcunement. Mais à Içavoir s'il y a honte ou non ? Si quelqu'un nommoit une Da me boiteau de foin lui feroit -on autant ou mêine Me tort quede l'appeller purain : Il n'y a point d'appa ufe rence. Et ſi c'eſt une même choſe que direzvous?"},{"instruction_id":1547,"title":"0DfyVWOzQBcC","page":"11789","text":"Ceux -cy fuyuoient celuy de Bebron;leſquelsayansſceu par vn Matelot qui s'eſtoit ſauue anage,la defaitre du Pirate ,frent tant qu'ils approcherent le vaiſleau du Cheualier Onyngis( queles vaguesimpetueuſes-vouloient en gloutir ) & à grandscoupsde canons le percerent? Le Cielduſli yomitfa colere car aos preş yn grand tounévre dęuancé de beaucoup d'ele: clairsle foudre donna dansce nauire y brifant & fracallant touč ce-qual renconera ;tout cecy accoman pagnédes feux artifieiets de cesPiratesquil'embra Terent au milieu de la Mer. Ce fut-au Cheualier Onyngis en ceſte extremité ( apres auoit rendu le combat qu'il peut & veu les fiens tuez & précipis cez en l'eau tous couueres de flammes à fe ietters dans vn eſquifauec deux Matelots & cestrois efe chapperent le:dangerdont Onyngisrenditgracesa Dieul'egrertant lu toutle Muctduquel il n'auoit. cucöre rien appris bien qu'il en euf ciré quelques: memoires afiez ſubtilementqui ne buy feruoient: que d'amorce & d'allechement& lerendoient afta. méde tout ſcauoir."},{"instruction_id":1548,"title":"UkrvjOOGeSEC","page":"11793","text":"Je croy que vousn'en ſerez pasjalouſeC quand vous aurez reconnu toutce que je vous dis & lors que j'auray l'avan tage de vous voir ie vous entretien dray des diſcours qu'elle me tient ; ce ſera un ſujet de divertiſſement pour vous conſoler ; & puis que vous pre !"},{"instruction_id":1549,"title":"f2Ig_ytFflIC","page":"11798","text":"La partie eſtoit par trop inegale il y avoit dix hommes dans la galere pour un de noftre fregatte on ne s'eſtoit point preparé à un fi dangereux combat l'équipage pourtant prît du coeur à l'exemple de Don Pedro qui les ani moit avec une ' refolution capable d'en inſpirer aux plus laches . La galere. nous aborde à la fin & elle fut receuë avec la mefme vigueur qu'elle nous attaquoit."},{"instruction_id":1550,"title":"x8RdAAAAcAAJ","page":"11803","text":"Toutesces differentes reflexions le firent paroître ficoupable à ſes yeux qu'elle ſe reprocha mille fois la foi bleſſe qu'elle avoitpourluy. Elle ne put ſe reſoudre de retourner dans un lieu où elle pouvoir recevoir denou veaux chagrins de la part de ce Dućs & craignantmêmeque fes déplaiſirs ne paruffent fur ſon viſage elle aima mieux aller dans fa chambre donner un libre cours à tes larmes."},{"instruction_id":1551,"title":"h8otAAAAMAAJ","page":"11805","text":"Le cordelier ne s'eſtonna poinct de ces propos,mais luy diſt : Monſeigneurnoſtre religion eſt fi bien fondée que tant que le monde ſera monde elle durera car noftre fon dement ne fauldra jamais tant qu'il y aura fur ( 1 ) Cette nouvelle qui ſe trouve dans tous les manu ſcrits manque dans l'édition de 1558."},{"instruction_id":1552,"title":"Dl1oAAAAcAAJ","page":"11809","text":"Mais cet hoinme commençoit à craindre d'auoir parlé trop hardiment& d'vne voix plus baſſe il fe preparoit au filence lors que le Roy pour l'animer d'vn viſage fort doux& bien peil attendu de la Cour,auec meſme des paroles qui augmentoient fa con fianceafin qu'il pourſuiviſtgenereuſementluy dit d'yn front riant ; le ſuis fort aiſe d'entendre aujourd'huy des choſes que l'on cele preſque touſiours aux Monarques & chez vn peuple librei'eſtime que les lanz gues doiuent eſtre libresauec ce Prišice qui eſtant iniurié fut le premier autheur de cette Sentence ; crainteque ſi les peuples eſtoient contraints de taire les choſesqui eſtans exprimées foulagent l'eſprit on ne l'eſtinsaft le Tyran de leurs paroles."},{"instruction_id":1553,"title":"QRk6AAAAcAAJ","page":"11814","text":"Mercure enfant d'obeytrance chauſſa auſſi toft ſes talonnieres,mit ſon chapeau ailé,prit ſon Caducee & ayant regardé le Cata ht logue des Dieux vers leſquels il luy faloit allee pour les allemblees generales,vola premierement à la ſeprieſme Sphere & trouuant le Deſtin la Nature,la FortunePromethee IanusTermę& c quelques autres Dieux auec Saturne dedans ſon Palaisil s'aquita enuers eux de ſa charge . Delà il palla par le quatriefme Ciel & trouvát le Soleil qui commençoit ſa carriere il parla à luy en cof toyant ſon char ſans le faire arefter. Ce Dieu luy promit qu'il foüetteroit ſes cheuaux plus ferme ment qu'à Pordinaire & qu'il iroit auſſi viſte que s'll prenoit des relais à la maiſon de chaque Heure afin de ſe treuuer pluſtoſt au lieu où il eſtoient mandé. Mercure Payant quitté deſcendit en terre parce que ny Mars ny Venus ny la Lune n'eſtoient pointdedans leurs Cieux ."},{"instruction_id":1554,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"11822","text":"Vniour comme ils s'entretenoient ils tombe rent ſur le propos des deuins perſonnes perni cieuſes dans les Republiques & que les Magiſtrats recherchent & puniſſent aſſez laſchement. Del-phin dit qu'il connoiſſoit yn deuin& Auftreberte qu'elle ſçauoit vne deuinereſſe ; fçachons d'euxdit Delphin ,fi nous ſerons mariez enſemble & fi ce ſera bien coft. Auftreberte qui n'eſtoit pas moins curieuſe que luy s'accorda à cela chacun fic ſon enqueſte. Delphin rapporta de ſon deuin qu'Au ſtreberte luy feroit rauie & qu'il finiroit ſes iours auec elle. La vieille ( diray -ie Sibylle ou ſorciere ?)"},{"instruction_id":1555,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"11827","text":"Celle qui fut la premiere dédaignée ce fut Oreſtille ſa femme laquelle bien que pleine de vertu luy ſembla de trop bas alloy pour vn homme éleué comme il penſoit eſtre. Il l'auoit priſe lors quela mediocrité de ſa premiere condition la luy fit choiſir comme égale : mais il ſe figura que s'il eſtoit libre il rencontre roit vn party quile porteroit en des commoditez bien plus amples. Vne ame dégouſtée d'vne affe &tion a vne grande diſpoſition à s'éprendre d'v ne nouuelle comme il cherchoit ſon naufragevoicy qu'vni.écueil s'offre à ſes yeux où il eſtima faire vne grande conqueſte de ſe briſer."},{"instruction_id":1556,"title":"h8otAAAAMAAJ","page":"11830","text":"Et quant ilz ne les trouverent poinct en leur maiſon feirent ſi bonne dilligence qu'ilz les attraperent dedans les vignes . Et là furent traictez comme il leur appartenoit : car après les avoir bien battuz leur coupperent les bras & les jambes & les laiſſerent dedans les vignes à la garde de dieu Baccus & Ve nus dont ilz eſtoient meilleurs diſciples que de fainet Françoys . Ne vous esbahiſſez poinctmes dames fi telles gens ſeparez de noſtre commune façon de vivre font des choſes que des advanturiers auroient honte de faire . Efmerveillez vous qu'ilz ne font pis quant Dieu retire fa main d'eulx car l'abit eſt ſi loing de faire le moyne que bien ſouvent par orgueil il le deffaict. Et quant à moy je me arreſte à la religion que dict ſainct Jacques : avoir le cueur envers Dieu pur & nect& fe exercer de tout fon povoir à faire charité à ſon prochain . Mon Dieu diſt Oiſille ne ſerons nous jamais hors des contes de ces faſcheux cordeliers ?"},{"instruction_id":1557,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"11835","text":"Cependant de peur que la Solitude ne remiſt quelques bizarres ſentimens & quelques nouveaux ſcrupulesdans l'ame de Parthe nie Philoxipe voulut auſſi que la Princeſſe Policri te la menaſt à la belle Maiſon de Clarie où elle ſe roit quelques iours auec elle deuant que de la ra mener à la Cour."},{"instruction_id":1558,"title":"oF1CAAAAcAAJ","page":"11841","text":"La diſ. pute en eſt auſſi bonne quecelle d'un ſçavantqui vint & Genevelors que ſyſquel y faifoit ſes études. Cet tuici dit qu'il vouloir diſputesmais qu'il ne parloit qu'en lignes; iln'y eut perſonnequi vouloity encen . dred'autant qu'en ce païs-là c'eſt à Geneveils n'ont gueres de lignesils veulent tout à droit ; à la fin il y cutun menuiſier qui étoit de Montargis parent du démoniaque& d'un maitred'Hôtel deMadame la Duchelle de Ferrare& réfugié à Geneve pour la concupiscence ; hoi je cuidois dire conſcience com me il avint un jourà Tours que le Roi y étoit. Ily avoit lors une Dame qui durant les jeux avoit joué Conſcience qui pour cela en eut le nom cout le tems de la vie jela trouvaien la ruë & je la cherchois il m'avint de lui demander le logis de Madame Conſcience. Qui êtes-vousc'eſt moi dit -elle qui m'injuriez. Madame,pardonnez-moion m'a dit que vous avez ainſi nom. Se ſont des fots qui le diſeni. Jenele dis donc plus.Ce menuifier dit qu'il diſputeroit aveccefçavantſelon les accords: on les met ſur un échaffaut devant le monde."},{"instruction_id":1559,"title":"oBqm8cFuHGUC","page":"11844","text":"Belle garde eût avis par un ami qu'il avoit à Veniſe que la Seigneurie qui étoit alliée avec la Pologne & qui avoit intereſt à maintenir cette alliance pour empécher les progrez du Turc faiſoit deſſein ſi le nouveau Roy paſſoit par les Terres de Veniſe de I'y retenir adroitement juſqu'à ce que les Deputez de Pologne l’euſſent atteint."},{"instruction_id":1560,"title":"o_s7AAAAcAAJ","page":"11860","text":"Erioignant le puis eſt la fontaine de Iacob qui change de couleur quatre fois en l'an toutesfois La fontaine vaut pas moins a boire ,vne fois ſe treuue rou ne lacob. ge & reſſemble du vin ,autrefois eſt verte puis de Geneſe 30. uient trouble & autrefois claire.Il ya ſept ans & ſept quarantaines de pardon."},{"instruction_id":1561,"title":"McxNAAAAcAAJ","page":"11862","text":"Les pôvres gens baiſſoient honteuſement la tefte & il n'y eut que le voleur qui dit à la fin que l'on le ciraſt du lieu où il eſtoit & qu'il conteroit tout de point en point. Le Cu ré dit à ceux qui l'accompagnoientqu'il fal loit avoir patience que Valentin euft ouvert le Chateau & il y en eutqui tournerent à l'entour afin de voir s'il n'y avoit point quelqu'un aux feneſtres pour l'appeller. Une plaintive voix parvint à leurs oreilles du creux du foſſé qu'ils coſtoyoient : ils jetterent leurs yeux en bas & apperceurent la cuve d'où il n'y avoit pas long -temps que Francion cftoit ſorti aprez eſtre revenu de pâmoi fon . Il s'eſtoit ſenti fi foiblequ'il avoit eu beaucoup de peine à ſe retirer d'un fi mau vais lieu tellement qu'il s'eſtoit couché au prez pour ſe repoſer."},{"instruction_id":1562,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"11880","text":"La briefue narration d'vn Euenement ne me permet pas decoucher icy les triſtes accés de ceſte mere eſploree. Ceſte caue inſenſible par le retentiſſement de fa voute teſmoigna qu'elle auoir du reſſentiment à ce ſpectacle tragique. Oreſtille parini ſeschaiſnes n'ayant que la lan guc deſlice la laſcha en toutes les iniures dont elle le pût auiler pour telmoigner que la rage maiſtriloit ſon ſens& pour attirer ſur ſoy le der nier effc &t d'vne ſanglante vengeance."},{"instruction_id":1563,"title":"2GRBAAAAcAAJ","page":"11919","text":"Lorsque je fusde retour chez mpyje trouvaimes Lettres de France arrivécs; il y en avoir une entre autres que je jugeai bien qui feroit du plaiſir à la Reine & je m'en lerois fait un fort grand de la lui por ter : maisla Camarera n'auroit pas voulu ſouffrir que j'euffe cù l'honneur de voir Sa Majelté deux jours de ſuiteainſi je me contentay d'écrire à cette Ducheſle que je la priois de preſenter cette Lettre à la Reine ; voicice qu'elle contenoit. Il me ſemble'Madame que je ne puis aujourd'huý vousmander une nouvelle plus: agreable que l' Himen de Mademoiſelle de Blois avec Monſieur le Prince de Conty. Le Contract de Mariage fut ſigné le is. 'de ce 1."},{"instruction_id":1564,"title":"jx46AAAAcAAJ","page":"11920","text":"Apres qu'elles y eur entacheué leur deuotion elles vous lurent voir lethreſor de la Deeſſe. Ce threſor enfermé dans vn ſuperbe & ma gnifique Cabinet eſt ſi rare & fi preci: cux qu'il n'y en a point de ſemblable en toute l'AlieAufli c'eſt la liberalité des plus grands Monarques de l'Vni uersa qui ontvoulu teſmoigner en ce lieu plus qu'é tout autre l'eſclat de leur grandeur & de leur magnificence. Et certaines heures du jourl'on faict l'ou . uerture de ce riche Cabinet & ce fut à ce meſmetemps que ceſte gráde Dame & fa filley entrerent."},{"instruction_id":1565,"title":"jtJVAAAAcAAJ","page":"11927","text":"La pluspartdiſoient que ceſtoit bienfait & qu'il n'euſt pasmonſtré ſon fecrer à l'vn d'eux qui le venoient trouver de ſi Join & à grandsfrais: ce fur à Houlard à piller patience de Lombard . Mais vniour eſtant venu à Rennes comme eſtoit ſa couſtumeaucc dix ou douze chevaux chargez d'arcs d'arbaleſtesil va recongnoiſtre à la bure du champ laquet ſon valet Tourtelier ,qui de la part auoir apórté pa reille marchandie ."},{"instruction_id":1566,"title":"aNYmNBcC-xcC","page":"11937","text":"La fierté de Bajazet ne fit que s'en irriter & la Famille Otcomane étoit partagée entre l'amour & la fureur. Pour le genereux Muſtapha dés qu'il avoit quité l'Amazie il s'étoit diſpoſé à mourir. Roxe lane lui étoit trop connuë pour attendre quelque. moderation à la haine & ſi le ſouvenir de Came rie & d'un Fils qui leur étoit bien cher.donnoit quelques atteintes à ſa conſtance fa raiſon lui difoit auſli-côt qu'il n'étoit né que pour mourir que la rage ambitieuſe de Roxelanen'avanceroit l'éfer de cette neceſſité que de quelques années & qu'un homme de courage devoit preferer la: mort à l'attente incertaine d'une vieilleſſe pleine de troubles. Son déplaiſir le plus fenfible êroit d'étre privé de la conſolation de voir Zeangir & içachant Perfelide priſonniére il ne doutoit pas. que la paſſion du Prince ue l'expoſât á mille pće tils ."},{"instruction_id":1567,"title":"lwBuCZlEp3oC","page":"11938","text":"Tu fçais que l'a mour fait sentir fon pouvoir fous le 1 Dais auſſi bien que dans les Cabanes & qu'il ne conte pour rien l'inegalité des conditions.J'aimeDiane puilqu'. il faut re l'avouer & le merite ſublime $ de mon Amant luy tient lieu dans mon eſprit de richeſſes & de grandeurs. Je fuis aſſeurée que tu ne condamneras pas mon choix quand tu ſçauras que c'eſt Rodriguequi eſt l'objet detoute ma tendrelle. Diane fremit lorſqu'elle entendoit prononcer ce non qui dans tout autre rencontre auroit agreable 3 ment frappée ſes oreilles."},{"instruction_id":1568,"title":"DSf2xg9AjuEC","page":"11939","text":"Il n'ofoit ſe découvrir à ſon aînée parce qu'elle étoit trop amie de la Dame qu'il abandonnoit &qui avoit grande peine à ſe conſoler de cette rupture. Rien ne lui pouvoit être plus avantageux : car le Gentil-homme étoitbienfait & de bonne maiſon ; cependant elle ne fut point touchée de ce que tout autre auroit crû un fort grand bonheur. Les refus qu'elle lui fix ſignifier auroient dû éteindre la plusvio. lente paſſion & il enarrivatout autrement ."},{"instruction_id":1569,"title":"oF1CAAAAcAAJ","page":"11950","text":"Le ſoir chacun étant retiréle Medecin de viſant avec la femmelaquelle lui avoit entaméle pro posdece jeune Barbier luidemandant poffible en longeantà ce qu'il avoit dittantôt pourquoi il s'en dervoit plâtôt que d'un autre. Mamiece dit -il je meſers deluipource que je defire qu'il ait ſa vie toute gagnée d'autant qu'il n'a plusque deux ans ou environ à travaillerà cauſe qu'il paroitra tout ladre : cette réponſe fut cauſe que la Demoiſelle s'en degoll ta . Comme ils s'en retournoient le Medecin gaufla ſa femme& ainſi qu'ils furent en un carroi où il y aterre de grands arbres il luidit ; ma mie mettez pied à je vous veux baiſer entre cul & con . Mon ami dit-elle vous êtes facheux . Non ſuis le pied à terreje le veux ."},{"instruction_id":1570,"title":"4V_2ecjsRTEC","page":"11964","text":"Nacen puesde aqui lasaſperezasdeſdenes у rebeldias de las mas diſcretas zagalas que folo tienen por objeto el de la divina honefa: ridad. Queria Felicio replicar,mas interrum piendoleMenandro ,dixo : Agudamente ha buelto por ſu republica la diſcreta Clorida: no ſe Felicio que ſe os puedan offrecer pala bras que cengan vigor contra la viva fuerça de las que hemos oido. Lo más loable es da ros por vencido y que ſe trate de coſa que de mas guſto a la converſacion. Canten aigo los Paſtores q ſe deleitan de muſica: comien ce Manilioy ſucedale Iſmenio porque no ſe paſe la tardeſin el exercicio de Anfionque no faltarà premio para quien mejor lo hizie se."},{"instruction_id":1571,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"11966","text":"De forte que Cleandre me cherchant & me menant prome 03 ner dans les Iardins du Palaisil me raconta ce qui 2! Car 01 imaginez -vous bien me diſoit-illa bizarrerie de cette auanturequifait que i'aime paſſionnément 33 yne Perſonne àqui ie n'en oſe donner aucune marque & qui fait en ſuite que l'on mordonne de donner centmille preuues d'affection à vne autre que ie n'aimeray jamais.Et ce qui eſt le plus eſtran ge c'eſt que l'on veut que i'en vſe ainſiprinci palement afin que la Perſonne que i'adore croye que ie luis amoureux d'vne Fille que ie n'aime point ; que ie ne ſçaurois aimer ; & que meſme on ne voudroit pas que i'aimaſſe. Ha Fortunes'é en crioitil c'eſt bien affez que i'aye le malheur d'ai 011 mer vne Princeſſe à qui ie n'oſerois le dire ; ſans que i’aille encore moy meſme luy perſuader que 21 je ſuis amoureux d'vne autre."},{"instruction_id":1572,"title":"mfFMZJsWgtkC","page":"11980","text":"Il ajoûta que cette grande Reine de la mer ſeroit toûjours la Guide ; qu'il la regarderoit de jour comme la lumiere de ſes voyages & de nuit comme l'Etoille quimontre à fuit les écueils ; & que contemplant ſouvent avec les yeux de l'efprit les ſplendeursde ce rivageil ne manqueroit point delu. miere pour m'y retronver."},{"instruction_id":1573,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"11994","text":"De moi ie ne le voyois iamaistant ceſte vertu le rendoit illuſtre qu'auec de nouuelles admira tions,& fans me repreſenter en luices admitables 1 Diacres de l'Egliſe primitiue S.Eſtiéne & S.Lau . rés (& fon tiltre & lon palais comine ViceChanı celier eſt aupres de l'Egliſe S. Lautens que l'ou ſurnomme en Damas ) qui ont eſté ſi liberaux & iuftes diſpenſateurs enuers les pauures des richel ſes dont ils cftoyent les depoſitairesle me lou uiensencorequ'eſtantappelle pour officier Pon . cificalement en vne Egliſe qui porte dans Rome le ciltre de noſtre Dame de Laurette & dont la feſte eſtoitcelle de la Natiuité de la S."},{"instruction_id":1574,"title":"uCBjYiEs1TQC","page":"11998","text":"Mais Tiridate ſe laiſſant gouuerner par quelques icunes gensquiluy perſuadoient que Vo nones prenoit plus d'authoritéque luy-meſmecomincn ça à ne plus ſuivre les conſeils & non ſeulement le mef priſa mais encore voulut le perdre pour n'auoir plus vnc perſonne de telle conſideracion qui pouſt controller ſes 1 actions ."},{"instruction_id":1575,"title":"OB9aAAAAcAAJ","page":"12012","text":"Elle avoit rai Te fon de le croirepuiſqu'il l'avoit fai & és te pour elle. Mais il ne s'attendoit el pas de trouver une occaſion fi heu reuſe pour s'en ſervir. Il le fit donc avec tant de délicateſſe que perſon 1 ne ne s'en aperçût. Ce tour ingé. nieux charma la Préſidente. Elle n'en dit rien au Chevalier ; mais & quelques regards favorables qu'elle lui jetta lui firent juger qu'elle ne deſaprouvoit point fa conduite. Alors le Chevalier ne ſe ſentit pas de joye."},{"instruction_id":1576,"title":"h8otAAAAMAAJ","page":"12040","text":"La mere après l'avoir remercié bien fort monta en la chambre où eſtoit ſa fille qui menoyt un tel deuil que debvoit faire une femme de bien à qui ung tel crime eſtoit adyenu . Et quant elle ſceut la verité feyt chercher le cordelier partout mais il eſtoyt desja bien loing ; & oncques puis ne fut trouvé au royaume de France. Vous voiez mes dames quelle ſeureté il y a à bailler telles charges à ceulx qui ne ſont pour en bien uſer . La correction des hommes appartient aux hommes & des femmes aux femmes; car les femmes à corriger les hommes ſeroient auſſi piteuſes que les hommes à cor riger les femmes ſeroient cruelz."},{"instruction_id":1577,"title":"KYvognr-T8cC","page":"12048","text":"Il a paßé pour ſeducteur vous veritablement pour des voleurs e meurtriers: Il n'a paseu une piere pour repoſer ſon chef vous n'a vez aucune retraite aſſurée,ſi bien que les forets affreuſes ſont vos domicilesles sene. bres vos lumieres le loups garoux vos COM pagnons les oyſeaux demauvais augure vos Muficiens. Etant pourſuivi dans une ville ou bourgade il ſe retira dans une autreCOU vous esant echappez de quelque en grand danger vous ne faites que fuir a les fueil 1 les mémes des arbres agitez par le vent vous font trembler d'apprehenſion. Enfin il comba entre les mains deſesennemis par la trahiſor d'un de ſes diſciplesvous y tomberez auf par celle d'un de vos confreres. Il fut ameiné devant Pilate vousſerez auffi conduits de vant vos juges."},{"instruction_id":1578,"title":"uCBjYiEs1TQC","page":"12063","text":"Mais les Romains s'eſtant ſous la conduitede Corbulon rendus les plus forts dans l'Ar menie en chaſſerent Tyridare& firent venir deRome Tygrancs vn Prince eſtranger petit fils de l'ancien Archelas Roy de Cappadoce & ncucu d'Archelas Roy de la Troade qui auoit touſioursdemeuré en oſtage au prés des Empereurs& l'eſtablirent Roy d'Armenie."},{"instruction_id":1579,"title":"1R06AAAAcAAJ","page":"12093","text":"Des eſperances. Mecene fut extrêmemeot ſurpris de ce diſcours. Il changea de cou . leur quand par l'indiſcretion de Craffus ilcompritou qu'Auguſte étoit mal informé ou qu'on lui faia ſoit une fineſſe. Ne fachant d'abord ſi comme un mari prudeatil devoit feindre d'avoir mal eatenduou fi profitant de l'erreur de Craffus il devoit en tirer un plus grand éclairciſſement ; il garda quelque temps le filence ; mais enfin la curiofité fut la plus torte; il laiſſa croire à cet amant qu'en effet l'Émpereur l'avoit abandonné à ſes juſtes reſſentimens& l'aſſura que la fincerité ſeule pouvoit le fauver."},{"instruction_id":1580,"title":"EzeXgqfhMSkC","page":"12095","text":"Elle eut beau crier au ſecours elle fut enlevée & embarquée ſur le champ. Arrivés en cao labre chacun vouloit avoir la belle & ils entrérenc là deſſus en de fi grandes conteſtations que pour ne pas ſe broüiller entiérementon convint qu'elle ne ſeroit ni aux uns ni aux autres & qu'on en feroit préſent à Frideric Roi de Sicile jeune Prince ga lant & curieux de jolies femmes'; ce qu'ils firent auſitôt qu'ils furent arrivés à Palerme. Le Roi la trouva charmante & acceptă le préſent avec joye."},{"instruction_id":1581,"title":"4_RCAAAAcAAJ","page":"12099","text":"Et puis vous voyez les incommoditez aſſez gran des pour vous diuertir d'vne telle entre. priſe quand vous l'auriez. Cariefuis rouſiours accompagnée d'v ne garde laquelle quand ie voudrois fai re mal tient l'oeil ſur moi ſi continuelque je ne luy ſçaurois rien dérober.Beaufort fe tint bien aiſe quand il ouyt cette reſponſe: & principalement quand il ſentit que la Dame ſe fondoit en raiſons."},{"instruction_id":1582,"title":"WNg5AAAAcAAJ","page":"12111","text":"Je n'y fus pas phicoft que com me je me promenoisdans vnc de ſes grandes al Htes ien encendis fermer la porte cela m'o. bligea à tourner la refto mais ie fusbien ſur pris quandi'appençeus crois Demoiſelles qui sâu anoerent vers moy dont l'vné apres m'a voir charmé par la veuë acheua de me per dre ou plútoft de me gagner par les paro Jes. Si vous voulez ſorrir dic elle en me noinma ntil faut que vous nous en deman. 1 dicz laspermiffion . car on nous a donnéla clefde ce jardin."},{"instruction_id":1583,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"12115","text":"Celuy cy que nous appellerons Abner intente cette action contre Polydore& ne manqua pas de témoins quide poferent de ce qu'il voulut. Le Milanois allegue la franchiſe de ſon fauf conduit& la promeſſe publique qu'on luy a don néc de ne luy faire aucun tort pour ſa Rcligion: nonobſtant cela il eft pris & ierté dans vn cachoroù dạns peu de lours ſon procez luy eſt formé& accuſé d'auoir dogmatiſé publiquement contre les termes du ſauf conduit qui portoient qu'il ſe comporteroit de telle ſorte que l'on ne pût çirer aucun ſcandale de ſes propos ny de les ac tions. Il eft condamné à perdre la teſte ſelon la forme du païs & tous ſes biens confiſqués pour la Seigneurie . Cet arreſt prononcé à Polydorefut écouté de luy auec vn front & vn viſage afleuré."},{"instruction_id":1584,"title":"kjxWAAAAYAAJ","page":"12116","text":"Il faut que vous ſçachiez ma chere Maîtrelle continua-t'il après s'être relevé de peur d'être ſurpris que la fortune qui m'a été îi contraire dans mon voyage n'a pas laillé de me favorifer dans une choſe bien touchante pour moi ; c'eſt dans la rencontre que j'ai faite ſur la Mer de vôtre illuſtre pere il étoit ef clave du Corſaire Dragut-Raisle mêm me contre lequel il combattoit lorſque le bruit courut qu'ilavoit été tué je l'ai.."},{"instruction_id":1585,"title":"jSCVXaiKDT0C","page":"12117","text":"Mais Vociane qui en avoit unà cent pas de là le remercia . Sirmon & ceux qui étoient préſens la porté rent dans ſon caroffe & la condui 9 firent chez elle : d'abord qu'elle y fut on la mit au lit & peu après chacun ſe retira . Sirmon lui dit qu'il viendroit la voir le lendemain & qu'il lui remettroit encore de ſon Baume. En effet il n'y manqua pas & au bout de deux jours ſon reméde réüfiit comme il l'avoit pro mis . Pendant que ces choſes ſe aſſoient Vociane qui ne connoif toit point S."},{"instruction_id":1586,"title":"uCBjYiEs1TQC","page":"12118","text":"Il n'eſtoit pasmal-aiſé à Eurylas de la perſuader par la chanſon en cette humeur de fé feruir de l'occaſion en amour& il ſembloit qu'il luy donnaſt ad uis dece qu'elleauoit à faire& à Palamedeencore quinc ceſſoit de regarder Corinnecependant queMelinte en tretcnoitle bon Curion qui ſelailfoiraller à fairevne eſti me bien grande de ſes holtes. Lors qu'il ſe falluc coucherCurion & Corinne les menerent dans vne chambre pro chede cellesoù ils couchoicntfeparément ,cn laquelle il y 1 auoit deux lits."},{"instruction_id":1587,"title":"ixFJAAAAcAAJ","page":"12133","text":"Puis que vous m'en donnez la per 10 million Madame reprit elle ie vous diray qu'vne 1 de mes Compagnes ſe trouuant mal& ayant au 2 jourd’huy gardě la Chambre i'ay paſſéune partie 9 de l'apreſdiſnée aupres d'elle ou diuerſes perſon nesſont venuës & entre les autres Eſope. Lors ? Et comme ces deux Princes ont chacun leurs Partiſans il ſe fait cent mille conteſtations tous les iours pour $ cela : principalement depuis que l'on s'aperçoit 13 que vous traittez Arteſilas auec vn peu moins ok de ſeuerité qu'à l'ordinaire. Si bien que comme 001 la conuerſation n'a pas changé pour l'arriuée 20 d'Eſope : les vns ont dit que la protection du Prince Atys l'emporteroit ſur Arteſilas : & les autres ont dit au contraire que voſtre choix ſeul feroit le deſtin de ces deux Amants."},{"instruction_id":1588,"title":"EzeXgqfhMSkC","page":"12137","text":"Il la gardoit à vùe par maniére de dire & elle étoit plus refferrée que beaucoup de priſonniers qui font con damnés à mort . Il n'y avoit pour elle ni nôces ni jours de fêtes. Non ſeulement il ne lui étoit pas per mis d'aller à l'Egliſe ou de ſortir ſeulement dans la que ; elle n'avoit pas même la liberté de ſe mettre aux fenêtres."},{"instruction_id":1589,"title":"p7A5AAAAcAAJ","page":"12155","text":"Je luy en fis de legers reproches & elle les ſouffrit pa tiemment. Je luy parlay de mon a mour elle me temoigna que je na luy faifois pas plaiſir. Enfin elle m'avoua qu'elle avoit aiméVenterolqu'elle l'aimeroitjuſques au tom beau & que jamais perſonne ne luy feroit changer de ſentiment. Elle ajouta obligeammēt que ſi elle eſtoit capable d'un autre engagement que ce feroit pour moy."},{"instruction_id":1590,"title":"H3sfUXpI9TEC","page":"12167","text":"Or celuy qui manifeſte ſon hypo criſie fait pofitiuementiugerque cette perſonne eſt coulpable & partant il ne luy fait pas vne inoindre injure,que celüyqui découuritoit vn de ſes\" autres pechez . Et ne fert à rien d'oppoſerqu'elle pretend de feduire le iugement des Spe. dateurspar la fauſſe opinion de ſaprobités parce que cette erreurne cauſe aucun dommage. Ce beau pretexte de zele tre ſçauroit fournir le motif de décrier les freresrle feul Miniſtre de la iuſtice peut publier les crimes des coulpables quand la Republique vous aura chargé de cet office honorable à la bonne':heu be,acquittez -vous auec fidélité. En attendant i'e . ftime quand il s'agit des vices d'autruy\"qu'il b'eſt rien demeilleurque le Klence."},{"instruction_id":1591,"title":"uCBjYiEs1TQC","page":"12182","text":"Les lieux par où ils paſſoient eſtoient aſſez faſcheux; pourceque coſtoyant la mer ,ils rencontroient quantité de montagnes & dc vallées& la plus part des chemins eſtoient d'un circuit ennuyeux. Cela cſtoit cauſe qu'ils auançoientpeu pour le granddeſir qu'ils auoient de ſor tir d'Italicprincipalement Melinte qui impatient de re uoir Arianemaudiſſoic inceſſamment cette longueurde voyage; & vn iour entretenant ſes reſveriesſur ce ſujetil fir ces vers . Chemins d'effroyables eſpacesPais infiny qui ſurpaſſes L'ennuy des Lybiques Jablons: Cruelles mers qui me verez encloreFaſcheux deſtoursque vous meſemblez longsAllant reuoir ce que L'adore."},{"instruction_id":1592,"title":"-No5AAAAcAAJ","page":"12197","text":"Araminte prit enfin la parolle & ſe tournant à demy du coſté de nôtre Apoticaire : Timanteluy dit -elle i'ay beaucoup à me plaindre de vous,& ........ Elle s'arrefta à ce mot; & Timante voyant qu'elle ne pourſuiuoit point luy dit Madame ie ne ſçay pas dequoy,vous a . uez à voưs plaindre :car je vous proteſte que ie n'ayian ais eu d'autre intention que celle de vous fervir."},{"instruction_id":1593,"title":"QRk6AAAAcAAJ","page":"12198","text":"Ge pendant Montenor & Anſelme allerent à la chal ſe. Quand ils furent de retouril s'en vint ſouper auec eux& apres il pria Anſelme de luy preſter Yn laquais pour aller uec luyiuſques à la mai fon de Charite. Andme luy ayant permis d'em mener celuy qu'il voudroit il neprit pas Grin galetparce qu'il cominençoit de le treuuer mel chant ; il choiſit Champagne ſon compagnon,qui eſtoit vn grand garçon qui luy ſembloit allez da cile& ayāt pris congé de la copagoieil s'en alla auec luy n'oubliant pas ſa guytarre,car il auoit enuie de donner tout de bon vne ſerenade à fa maiſtreſſe."},{"instruction_id":1594,"title":"AbZnxSzGVV0C","page":"12199","text":"Ariarate ne pouvoit auſli parler ; & ces deux illuſtres & malheureux amans ſe regardèrent ainſi long temps ſans ſe rien dire. Troiade reprenant enfin le diſcours : Vous vou lez donc mourir : lui ditelle. Il faut bien que je le veuille repartit le prince puiſqu'il n'eſt pas en ma diſpoſition de vivre. Mais il eſt en votre diſpoſition de fuir reprit-elle ; faites -le pour un temps peut-être notre fortune changera-t-elle de face. Mais ce temps ajouta Ariarate ne me ſeroitil pas encore plus cruel qu'Antigonus ? Non ma princeffe ne m'en parlez plus ; il vaut mieux que je meure dans Antigonie qu'en exil."},{"instruction_id":1595,"title":"H3sfUXpI9TEC","page":"12221","text":"Et toute fois ,inon Lecteur,ie vous promets que i vous auez tant ſoit peu de raiſon que vousaurez tantoſt beaucoup de pitié. Ne troublons pas encore le plaiſir que nous pouuons tirer du cours de ſon hiſtoirepar le regret de ſa pitoyable fin. Comme Icanne d'Arceftoit aſſez prés d'Orleáselle enuoya vn Heraut auec vne depeſche aux principaux chefs des An gloisafin de les aduercir de ſa venuë."},{"instruction_id":1596,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"12222","text":"Quelque-fois cela ſe fait par rencontre 8 par ſurpriſe comme nous auons fait voir en l'E uenement du nouveau Caïn . En quoy reluit admirablement la conduite iudicieuſe de cea luy qui eſt appellé par les Grecs du nom de Tout voyant. En Allemagne,laprofeſſion de tenir hoftellerie eſt autant honorablequ'elle eſt peu conſideréc en France & preſque vile & ſeruile en Italie & en Eſpagne. Ily a des perſonnes de qualitémeſme des Nobles,qui s'enmellent & qui la conduiſent auec tant de grauité & de courtoiſie,que les voya. geurs & loüent pour l'ordinaire de leur traitte ment. Et certes,lí l'hoſpitalité eſt rangée entre les vertus il n'y a point de doute que ceux qui font eftat de receuoir des hoftes ont tous les iours moyen de l'exercer en differentes façons & de meriter le Ciel par cette voye-là tout de meſme que le grand Baptiſte diſoit que les ſoldats y pou uoient auoir accez en ſe contentant de leur payefans faire des extorſigns & rançonnemens ſur ceux qui les logent."},{"instruction_id":1597,"title":"hGSicAVlg_oC","page":"12225","text":"Je vous dirai qui furent ceux -là 싫 la charge que ſi vous le dites& qu'il m'en foit fait quelque reproche que le diable si vous emportec'étoient Socrates Plurar queRablais Guaguin Luther RonſartPindare ,Marot& quelques autres demê me farine & pareil bran & affez fages & fous pour contenter le monde. Quelle difference mettez-vous entre farine '&bran vu que la plớpart de ceux-ci fontITLE comme dit l'autre tournez en farine de diableL'AUTRE."},{"instruction_id":1598,"title":"-j4-NzQhQigC","page":"12244","text":"Tout auffi-tôt l'on entendit de grandscris mélés de gemiſſemens & d'Helas qui partirent de la bouche de tous ceux qui étoient aſſez infortunez pour ſe reſſentir. du vif argent de la faveur leſquels com mencérent à trembler de même que les feuilles d'un arbre qui eſt agité par un grand vent. Et en même tems un eſprit prononça les paroles ſuivantes du Prophe te Habacuc qui s'addreſfent aux Princes & aux Rois negligens de leur devoir. Pourquoy ne confiderez -vous point les cria mes qui ſe commettent ?"},{"instruction_id":1599,"title":"hGSicAVlg_oC","page":"12257","text":"Il nous avint une autre cauſe de remords de conſcience c'eſt que voyans ces iac ébraguettez les difions Huguenots notre smo bon ami Budée m'aviſa de ce pechém'inf truiſant que ce mot étoit Grec ſignifiant heureuſement connoiſſant : en cette agita tion je m'en allai à Baſle dont je revins : avecles Jeſuites qui en apporterent cette in ventionje es laiſſe diſputer avec Calvin pour voir qui ſçait le mieux d'entr'eux la re to ligion du Turc c'eſt -à dire ; Turciſme."},{"instruction_id":1600,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"12263","text":"Mais ſoit que le ſort des armes ſoit journalier,ſoit que le cielvouluſt punir ſa temeri té,ce combat lui reüllit ſi malque percé en deux ou trois endroits par vn homme qui longeoit plus à fe defendre qu'à l'attaquerLeopold le mena fi longuement & fi rudement que debilité par la longue & grande perte de ſon langil tomba ſur le champ ſon courage ne pouuant ſupporter la foibleffe : & cur le regret de ſe voir auant que de mourir arracher les armes des mains par yn ad uerſaire qu'il auoit prouoqué auec tant d'info lence."},{"instruction_id":1601,"title":"-gZXAAAAcAAJ","page":"12274","text":"On ne peut s'en tirer de meilleure grâce : mais il te faudroit d'autres auditeurs que des femmes. Je n'en veux point d'autres repartit Célémante . Tout iroit bien ajouta Agamée fi vous aviez ſatisfait au point de la queſtion . Vousnous avez fait voir avec le ſecours de vos petits corpspourquoi deux perſonnes s'aimentpour quoi ils ſont indifférens l’un pour l'autre pour quoi même ils fe haïſſent : mais vous ne nous avez point dit par quelle raiſon deux perſonnés qui s'aimentvivent enſemble & fe compor. tent comme s'ils fe haïſſoient. Qu'eſt -il befoin que je vous l'explique repartit Célémante."},{"instruction_id":1602,"title":"H3sfUXpI9TEC","page":"12275","text":"Quelques jour's s'écoulerent dans la bonne chere & dans les preparatifs des couches qu'on attendoit depuis neuf mois.La bonne mere voulut elle ineline preparer les petirs langes & les autres meubles de fon cher Enfant. Pendant ue fait que cét heureux iour s'auance »qque Gerard : Toute la bonne minequi peut mettre la Ducheſſe dans vne par faire confiance d'yne amitié ſans fain tiſe. Mais belas cæur humain que tu es perfide !"},{"instruction_id":1603,"title":"p7A5AAAAcAAJ","page":"12277","text":"Le Baron rioir toutes les fuis que Barrachin liſoit ; & celuycy s'en eſtant apperceu : Cette deviſe eſt -elle de vous ditilau Ba ron ; & peut-on en ſçavoir le miſte re ? Allons voir la Baronnerépondit Saſſenage& aprés je vous l’expli queray Ils continuerent de marcher & Rochechinard fit la viſite ,aſſez cour te pour donner le temps au Baron de ſatisfaire la curiofiré où la deviſe l'a voit mis ."},{"instruction_id":1604,"title":"Dv86AAAAcAAJ","page":"12296","text":"Il eſt vray que tous les Amis de Cyrus auoient vn ſoin extréme de les obſeruer ſoigneuſement : & plus vray encoreque Cyrus luy meſme auoit quel quesfois pitié de ce Prince qui auoit ſans doute d'excellentes qualitez. Carlors qu'il venoit à pen ferque le Roy d'Affirie auoit perdu vn grand Royaume & la premiere Ville du monde ; qu'il eſtoit contraint par la paſſion de ſeruir dans l'Ar mée de ſon Vainqueurde ſon Riual & de fon ennemy tout enſemble ; & qu'il eſtoit dans la cer titude d'eftre haï de Mandane ; il excuſoit vne par tie de ſes chagrins : remettant à ſe vanger de laylors qu'il le pourroit faire équitablement & auec honneur apres auoir deliuré cette Princeſſe."},{"instruction_id":1605,"title":"OB9aAAAAcAAJ","page":"12312","text":"Quoi la raillerie en eft ! Ne vous impatientez donc pas dit le Mar quis : car il faut que je m'habille. Lorſqu'il fut vêtu il fortit par une porte de derriére & alla chez la > Comteffe lui conter cette hiſtoire. Le Chevalier cependant l'attendoit toûjours dans la ruë & voyant qu'il y avoit plus de deux heures qu'il y étoit il envoya ſçavoir s'il ne vou loit pas venir."},{"instruction_id":1606,"title":"DAtBAAAAcAAJ","page":"12331","text":"Si les Conciles defendent avec tant de régueur aux Eccleſiaſtiques d'affifter à la Comedie & de prêter l'oreille aux fi & ions des Poëtespenſons-nous qu'ils trouvent bon qu'on liſe des Romans& qu'on les conpo ſe ? Le Concile de Laodicée >ſous le Pape LibereConc interdit toute ſorte de ſpectacles& de repreſen Lood . can.54 tations des Fables payennes aux Ecclefiaſtiques. Il eft cité par Grarien in ca. non oportet. Dift. Lc IV ."},{"instruction_id":1607,"title":"EzeXgqfhMSkC","page":"12336","text":"Les deux jeunes hommes donc bien contens d'avoir trouvé ce qu'ils cherchoient prirent la plume & mirent en la place des charbons qu'ils trouvérent dans la cheminée. Ils repliérent la boëte comme elle étoit ; & la remirent où ils l'avoient priſe impatiens de voir comment Frere Oignon fe tireroit d'affaire lorſqu'il ne trouveroit pas la plume qu'il avoit promis de montrer& qu'il verroit des charbons 'en ſa place. Le bruit s'étant répandu de main en main à la ronde que Frere Oignon devoit faire voir l'après dînée la plume de l'Ange Gabriel tout le monde y accourut. Quand Frere Oignon eut dîné & cuvé fon vin durant quelques heures il ſe leva un peu après midi fçachant le grand nombre de paiſans qui étoient venus pour voir la ſainte plume."},{"instruction_id":1608,"title":"mfFMZJsWgtkC","page":"12349","text":"Hors de l'Ecriture tout ce que des hommes ont dit qui peut eftre digne de Loinange n'eſt paspour cela digned'eſtre sin article de Foy. Alors Archange luy dit avec un viſage riant Si vous memon trezdans l'Ecriture fainte qu'il y foit fait mention de l'EgliſedeGenèveje ſuispreff di ne donner pointde déplaiſir à ma Mere Fur ce ſujet e de la laiffer außi-toft dans la liberté qu'elle ſouhaite."},{"instruction_id":1609,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"12359","text":"Il tint à peu que le regretne la ſuffocqualt.Elle fut quelques iours fans vouloir admettre aucune confolation dans ſon eſprit& aucun aliment dans ſon corpsdefi rant par la faim cfteindre & ſa vie & ſa famme. Pourla retirer de ce furieux deſſein qui l'expo ſoit au peril de la damnation cternelle on la fit exhorter par vn ſçauant & deuotReligieux ,qui fceur li dextrement s'inſinuer en la creance qu'il lui ofta de la fantaiſie cer iniufte deſir de moul rir de la mort naturelle& y mit celui de la mort ciuile,en la portant à la VocationReligieuſe.Ce ( ſtereſolution lui fut facile à prendre,puis que pri 1 uce de celui que ſeul elle defroit pourmari non t ſeulement Alderic mais tous les autres hommes lui eſtoient en horreur."},{"instruction_id":1610,"title":"vQUTWe5R2f4C","page":"12368","text":"Sur toutil faut traitter doucement les domeſtiquesdu ſeruice deſquels on a beſoin à toutes les heures. Que fi on les gourmande & rudoye à tout propos ou les ca bre ' & on donne lieu au prouerbe autant de ſer uiteurs autant d'ennemis& à ce mot des pages ſacrées les domeſtiques de l'homme ce ſont les aduerfaires. Nous nc les deuons pas tenir pour des eſclaues,mais pour des humbles amis & les mener auec le frein de la raiſon puiſque ce ſont des creatures raiſonnables."},{"instruction_id":1611,"title":"sIgiIaEuGnEC","page":"12370","text":"Ariſtodeme qui iugeoit à ce propos les mou . uemens de l'amedu Roylequel cachoit ſous des termes allez moderez le reſſentiment qu'il auoic de ces alliances,eſtima,prudentqu'il eſtoit,que la choſe eſtant faiteil valloit mieux par ioyeuſeré diuertir le Roy de fa mauuaiſe humeur que s'y oppoſer par des diſcours fericuxen lui delcou urant les veritables raiſons qui lui auoient fait ainſi diſpoſer de les deux filles.Si bien que cachác finement ſon ieu deuant vn beau ioucur,il repar tit en riant: Qu'il y auoit aſſez de Catons en Ca ſtille fans en augmenter la race& trop de fols en Portugal pour en accroiſtre le nombre. Argutic fubtile& qui en parant dextrement enuoyoit bien loin la pointe de l'obiettion qui lui eſtoit fai te."},{"instruction_id":1612,"title":"oZWZA6BIz3UC","page":"12387","text":"Melice en deuint li paſſionnée,qu'elle quittatou te autre penſée pour le donner entiere meilt à ce beau Medor. Tandis qu'il fe noyoit dans le ſein & les careſſes de cette eſperduëou pluſtoſt de cette perduë ſès parens parlerent de le marier,& luy trou uerentvn party fi auantageuxqu'il cuſt cfté aueugle tout à fait& ennemy deſoy me & de la fortune s'il y euft fermé les yeux & bouché les oreilles. Il ſe laiſſa donc aller à ce que les fiens defiroient & luy auoient procurépour ſon auancement."},{"instruction_id":1613,"title":"QRk6AAAAcAAJ","page":"12392","text":"Moy reſpondit-ilce qui il me faut des ſiecles entiers pourome prepaterà getto raconter l'hiſtoire de nies auanturés i'ay tanede 6 Pb choſes a dire que quand i’y veux commencer il Atque ne peur ſortir aucune parole de ma bouche de Le pa s r meline qu'il ne ſçauroit tomber pas vne goutte 012-1 d'eau d'vne phiole quieſt trop pleine.Ha! Amour mence quiamexlonnes ces peines apresm'auoir ofté le noy C cæur veux-tu m'ofter la liberté de me plaindre?"},{"instruction_id":1614,"title":"1R06AAAAcAAJ","page":"12427","text":"Elle a l'eſprit folâtre peu de jugement & encore moins de condui te. Sa ſoeur qu'on appelle la Moſca n'a pas tant de brillant mais toutes ſes qua litez unies enſemble font qu'elle vaut mieux que la Fani elle eſt neantmoins bien faite de fa perſonne d'un eſprit ſolide & elle a de la conduite pour ſauver les apparen ces en quoi elle n'a point fa pareilleaufli ſes fredaines ſour connues de peu de gens."},{"instruction_id":1615,"title":"1R06AAAAcAAJ","page":"12429","text":"Elle pro fera cespa: oles avec tantde douceurde grace & de : naiveté qu'il en demeura tout charmé. En même temps une partie des gens de Jules Antoine vinrear auprés de lui& comme ilcominençoit de ſentir une Bleſſure quil'occupoit plus que ceile du corps ; il vou . lut ſe raprocher de cetre Dame lorſqu'une de ſes fillesqui venoit de parlerà un des Eſclaves d'Antoineluidit quelques paroles à l'oreille . Elle ne ! Antoinedemeura étonné entre les mains. de lesgeas ; & hauſſautla voix : Quoi Madame lui: dit il vous m'abandonnezfans me donner le temps de vous remercier ? Je vous en tiens quitre repartit el le ,. & vous n'avez plus beſoin de mon aflftance . Le Prince ne pouvant ſe retenir dans lesmouvemens qui l'emportoient: Ha ! Madame lui cria.til mon mal eſt plus grand que vous ne croyez & la bleſſure que vous avez.veuëeft bien legere au prix de celle que vous avez faire àmon cæur."},{"instruction_id":1616,"title":"ivVm0XpSYqAC","page":"12430","text":"Tout cela joint avec ce que je viens de vous en dire vous ſuffira pouren parlerJ'ajoûterai encore ad abundantiam do Etrina une circonſtance particuliere à l'égard de ce Poëte & qui vous fera voir la bizazerie desgoûts ; c'eſt à pro pos de ce que je viens de vous dire que ſes Epigrammes ſont fades & fans pointe."},{"instruction_id":1617,"title":"H3sfUXpI9TEC","page":"12434","text":"Voicy la liaiſon des acci dens de noſtre vie auecque nos fonges& en ſuitte le fondement qu'ils donnent aux preſages que nous en tirons.Les for ges naiſſent pour l'ordinaire du tempe rament ; le temperament forme nos mours; nos mœurs ont aſcédant ſur nos actions en ce qu'elles les produiſent ou les reglent ,nosactions journalieres ont beaucoup de rapport & de pouuoir ſur les effects dont les cauſes nous font fem creres."},{"instruction_id":1618,"title":"DAtBAAAAcAAJ","page":"12437","text":"Je repond que ce raiſonnement ſeroit juſte fi on pouvoit faire quelque fondement ſur l'au torité de Saint Clement Alexandrin mais com me celle-ci n'eſt appuyée que ſur celle de deux Auteurs apocryphes ; à ſçavoirle prétendu Me. nandre de Pergame & du nommé Lætus qui font des Autcurs inconnus dans toute l'antiquité& qui ne ſont citez par aucun Auteur. Menan . dre d'Epheſe eſt celebre parmi ceux qui ont écrit des choſes Phenicienes. Mais celui de Per game auſſi bien que Lætus ſont des noms ſupo > ſez & leur ouvrage: ſont des ouvrages de quel. ques Viſionaires qui ont pris plaiſirſous de faux noms,d'écrire des contes."},{"instruction_id":1619,"title":"Dl1oAAAAcAAJ","page":"12454","text":"To dont nous nous rcucſtons ordinairement. Tou desfoisquoy que ie n'en aye rien creu dans les Liures : ic voy & j'admire des Moines Poif fons. Mais à cauſe qu'il en voyoit deux dans la conuerſation de quelques Courtiſansref -pondre auec aſſez dechaleuraux choſes qu’on : TI leurs propoſoit ; il voulut apprendre ce qu'ils agiroient& d'ou procedoit cette ardeur& de front & de paroles,quiembrafoit fi fort leurs mutuels entrericos."}]