M.
Olivier
Marleix
L'
article
4
est
l'
un
des
plus
importants
du
présent
texte
,
car
il
vide
de
leur
substance
les
CAP
,
instances
qui
garantissent
que
le
traitement
de
la
situation
individuelle
des
5
millions
de
fonctionnaires
de
notre
pays
est
équitable
.
Vous
enlevez
notamment
de
leurs
compétences
les
décisions
individuelles
dites
positives
que
sont
les
mutations
ou
les
avancements
-
il
est
,
en
effet
,
difficile
de
considérer
que
les
refus
de
mutation
ou
d'
avancement
sont
des
mesures
positives
!
Pourquoi
un
tel
changement
?
Nous
ne
le
savons
toujours
pas
.
Il
n'
a
manifestement
pas
été
demandé
par
les
collectivités
locales
puisque
,
lors
d'
une
audition
voulue
par
Mme
la
rapporteure
,
l'
Association
des
maires
de
France
-
AMF
-
nous
a
indiqué
que
les
CAP
étaient
un
dispositif
auxquels
les
maires
étaient
attachés
,
le
considérant
comme
un
élément
de
dialogue
social
au
plus
près
du
terrain
.
Cette
proposition
est
,
en
fait
,
issue
du
rapport
du
comité
Action
publique
2022
sur
la
réforme
de
l'
État
,
dit
CAP22
.
J'
observe
toutefois
que
le
Gouvernement
ne
retient
de
ce
rapport
que
ce
qui
l'
arrange
.
Le
CAP22
faisait
aussi
des
propositions
intéressantes
concernant
ces
CAP
,
suggérant
,
par
exemple
,
de
recentrer
leur
activité
sur
les
cas
de
mobilité
professionnelle
des
agents
afin
,
notamment
,
de
s'
assurer
qu'
ils
aient
un
suivi
individuel
en
matière
d'
accompagnement
managérial
et
de
formation
.
Vous
n'
avez
donc
conservé
que
les
dispositions
qui
avaient
un
effet
négatif
sur
la
situation
des
agents
.
Nous
comprenons
que
,
pour
l'
État
,
il
soit
urgent
de
réformer
les
CAP
.
Certains
ministères
n'
ont
,
d'
ailleurs
,
pas
attendu
ce
projet
de
loi
pour
organiser
plus
fréquemment
des
CAP
et
prévoir
plusieurs
mouvements
au
cours
d'
une
année
afin
,
par
exemple
,
de
ne
pas
attendre
un
an
et
demi
avant
qu'
un
nouveau
commissaire
de
police
prenne
son
poste
.
Le
rapport
CAP22
donnait
donc
matière
à
réorganiser
l'
État
sans
désorganiser
les
autres
échelles
administratives
.
Je
regrette
notamment
que
,
dans
notre
République
décentralisée
,
ainsi
qu'
il
est
inscrit
dans
notre
Constitution
,
ne
soit
pas
laissée
aux
collectivités
la
même
liberté
que
celle
que
vous
donnez
,
par
exemple
,
aux
comités
sociaux
d'
administration
qui
pourront
désormais
se
réunir
en
formation
spécialisée
à
moins
de
200
agents
s'
ils
le
souhaitent
.
Ainsi
,
rien
ne
justifie
une
telle
conception
schématique
des
CAP
.
De
plus
,
nous
ignorons
encore
par
quoi
seront
remplacés
les
CAP
,
ce
qui
inquiète
particulièrement
les
agents
de
la
fonction
publique
.
Monsieur
le
secrétaire
d'
État
,
vous
n'
avez
toujours
pas
apporté
de
réponse
concrète
sur
ce
point
.
Supposons
que
,
demain
,
dix
postes
soient
ouverts
pour
la
police
nationale
au
commissariat
de
Lorient
,
et
que
plus
de
dix
fonctionnaires
de
police
à
Paris
ayant
le
même
âge
,
la
même
ancienneté
et
la
même
expérience
postulent
.
Qui
décidera
lesquels
des
agents
placés
au
même
niveau
sur
la
liste
d'
aptitudes
bénéficieront
d'
une
mutation
?
Ce
choix
sera
-t-
il
du
pouvoir
discrétionnaire
de
l'
autorité
hiérarchique
?
est
-
ce
là
ce
que
vous
voulez
mettre
en
place
?
Comme
l'
ont
indiqué
plusieurs
orateurs
,
ces
décisions
constitueront
des
nids
à
contentieux
,
puisque
les
agents
ne
manqueront
pas
de
déposer
des
recours
.
Nous
voyons
difficilement
,
d'
ailleurs
,
quel
sera
le
fonctionnement
des
recours
préalables
administratifs
déposés
dans
un
délai
de
deux
mois
,
qui
est
celui
du
contentieux
.
Si
l'
administration
donne
raison
au
plaignant
et
juge
qu'
il
aurait
effectivement
dû
obtenir
le
poste
,
la
décision
favorable
prise
antérieurement
pour
un
autre
agent
sera
-t-
elle
annulée
?
Ou
le
recours
ne
sera
-t-
il
,
en
quelque
sorte
,
qu'
un
recours
bidon
?
Monsieur
le
secrétaire
d'
État
,
nous
souhaitons
donc
que
vous
nous
appreniez
par
quoi
,
demain
,
seront
remplacées
les
CAP
.