diff --git "a/results_speech-recognition-community-v2_dev_data_with_lm/log_speech-recognition-community-v2_dev_data_fr_validation_predictions.txt" "b/results_speech-recognition-community-v2_dev_data_with_lm/log_speech-recognition-community-v2_dev_data_fr_validation_predictions.txt" new file mode 100644--- /dev/null +++ "b/results_speech-recognition-community-v2_dev_data_with_lm/log_speech-recognition-community-v2_dev_data_fr_validation_predictions.txt" @@ -0,0 +1,14 @@ +0 +est ce qu'il y a des indépendants dans la salle levez la main les indépendants je vois pas bien mais je vois quand même quelques mains qui se lèvent est ce que parmi vous il y en a qui ont déjà expérimenté le coworking une main de main en fait le coworking ça repose sur deux principes le premier principe vous partager des espaces de travail et vous former un réseau une communauté et ce réseau va favoriser les échanges va favoriser l'entraide va favoriser la créativité c'est une idée toute simple et on se demande même comment ça se fait qu'on n'y a pas pensé avant le coworking c'est né en deux mille cinq à san francisco et en fait ce qui a favorisé l'émergence du coworking c'est l'essor des nouvelles technologies maintenant avec votre ordinateur vous êtes devenu complètement mobile vous pouvez aller n'importe où un clic et vous avez accès à tout votre bureau et vous avez accès à toute l'information à toutes les connaissances du monde c'est l'équivalent de bibliothèques entières et vous êtes connecté au monde entier dans ces conditions vous pouvez vous mettre n'importe où pour aller travailler et qu'il y en a parmi vous qui prennent le train le matin j'ai pris pendant pas mal de temps le train et j'ai été frappée de voir comme avant même d'arriver au travail la plupart de gens sont déjà en train de travailler avec leur ordinateur dans le train les trains ne sont pas des espaces de coworking mais qui sait peut être un jour ça va devenir des espaces de coworking en fait tout est possible je continue avec les questions est ce qu'il y en a parmi vous qui sont abonnés à mobility personne vous avez tort j'ai expérimenté ça pendant deux ans parce que je n'avais plus de voiture et c'est absolument génial d'abord j'avais des voitures beaucoup mieux que celles que j'ai maintenant et puis j'avais zéro souci oncle vous encourage à vous intéresser à ce que propose mobility peut être que j'aurais plus de succès avec ma deuxième question est ce qu'il y en a parmi vous qui ont déjà vécu ou qui vivent actuellement en colocation des souvenirs d'étudiant peut être alors quand vous aurez expérimenté mobility et quand vous avez vécu en colocation en fait vous viviez vous pratiquiez l'économie collaborative l'économie collaborative c'est un état d'esprit en fait ça se base sur la consommation et sur le mode de vie quand vous partagez une voiture vous êtes dans la consommation on vous propose un bien plutôt que de l'acheter vous l'utilisez on optimise les ressources quand vous vivez en colocation vous êtes dans un mode de vie collaboratif plutôt que d'avoir chacun son appartement on partage un même appartement on partage la cuisine on partage le salon on fait le ménage à tour de rôle c'est un mode de vie collaboratif on mutualise les ressources avec le coworking on est dans la même logique dans un espace de coworking vous avez des places de travail vous avez une connexion wifi vous avez une photocopieuse imprimante scanner une cuisine où vous pouvez vous faire à manger enfin bref tout ce qu'il vous faut pour travailler en compagnie d'autres coworkeurs le coworking c'est une réponse à la crise économique l'économie collaborative aussi ce sont des réponses à la morosité ambiante des réponses à la méfiance et à la défiance comment ça se passe dans un espace de coworking dans un espace de coworking vous allez chercher et trouver la solution qui vous convient la plupart du temps les worker sont des indépendants il y a plusieurs types d'indépendants vous pouvez être indépendant à fond et avoir besoin d'une certaine régularité d'une structure mais pas forcement être prêt à investir dans des structures fixes et très coûteuses donc vous choisissez de venir à plein temps dans un espace de coworking vous avez votre bureau vous pouvez disposer d'un meuble de rangement et vous avez tous les outils technologiques de base nécessaires pour pouvoir mener à bien votre travail peut être que vous n'avez pas envie de passer tout votre temps dans un espace de coworking comme vous l'aviez peut être fait je l'avais fait par exemple dans une autre vie en travaillant dans un bureau ça ne m'a pas tellement convenu dans un espace de coworking vous pouvez aussi choisir de venir pour casser un peu la solitude du travail à la maison pour rencontrer d'autres personnes pour confronter vos avis avec les avis des autres coworkeurs vous pouvez venir à mi temps quand on est indépendant on peut se retrouver aussi dans une configuration où on est très occupé on doit beaucoup bouger et on a besoin de solutions qui soient flexibles dans un espace de coworking vous pouvez choisir de venir à la journée il y a des packs de quatre journées dix journées et à ce moment là quand vous en avez besoin vous vous inscrivez sur un agenda on line et vous réservez votre place à l'espace de coworking tout cela vous pouvez le varier sur du long terme ou sur du court terme et quand vous avez trouvé la bonne formule comment ça se passe dans un espace de coworking en principe quand vous arrivez dans un coin c'est pour travailler bien je vous assure que certains jours je défie la personne qui débarque à l'espace cinq cent huit à martigny de savoir si dans les locaux il y a une trois ou huit personnes qui travaillent on entendrait voler des mouches la concentration est à son maximum c'est comme dans une bibliothèque chacun est concentré dans son travail et d'ailleurs souvent les coworkeurs me disent que c'est la concentration du voisin qui déteint sur lui et qui lui permet d'aller jusqu'au bout de son travail et d'avancer et de ne pas se laisser distraire par toutes sortes de choses d'autres jours c'est une véritable ruche ça discute dans tous les sens ça échange en fait dans un espace de coworking vous avez toute une communauté de ressources des gens qui sont complémentaires des gens qui ont envie d'échanger des gens qui ont des talents et à un moment donné forcément ces gens entrent en contact et ces gens échangent ces échanges peuvent prendre plusieurs sortes dans mon espace de coworking j'ai une personne qui sera peut être appelée un jour à faire un rapport d'activité sur son travail sur sa petite entreprise pour bien faire elle va décider de le faire en français et en allemand elle parle l'allemand le maîtrise l'allemand il n'y a pas de problème elle prépare son rapport d'activité et puis au dernier moment elle se dit quand même l'allemand n'est pas ma langue maternelle ça serait bien que je puisse trouver quelqu'un qui me relise tout ça il y a un traducteur dans mon espace de coworking cette personne va lui demander de jeter un petit coup d'oeil sur son travail d'avoir un petit feedback de faire quelques corrections éventuellement ce traducteur ça ne fait pas très longtemps qu'il est installé et depuis quelque temps il a commencé à s'organiser pour faire son site internet il a rencontré un webmaster en train de faire le travail avec lui mais ce n'est pas simple de faire un site internet même que vous avez quelqu'un qui le fait vous devez fournir des textes fournir des images et c'est ce qui se passe pour lui et à un moment donné il ne savait plus très bien il se disait les images qu'est ce que je mets qu'est ce que je peux mettre comme anglais qu'est ce qu'il y a comme thème etc depuis peu il y a un webmaster qui fréquente l'espace de coworking ce n'est pas lui qui va faire le site du traducteur mais par contre quand il a entendu parler de ses problèmes avec son site il lui a donné des conseils il lui a dit fais attention ne mets pas trop de textes faire en sorte que chaque page soit bien accessible facilement que l'internaute sache toujours où il en est dans le site ça lui a rendu de précieux services ce webmaster comme il est nouveau il vient d'ouvrir sa boîte de faire sa start up quand il avait mandats pour des clients des fois il est un peu coincé avec les histoires de graphisme parce que ce n'est pas son métier gras peut faire de la programmation s'occuper de tout ce qu'il y a derrière mais le graphisme c'est un métier si ce n'est pas le sien et il n'y a pas de graphiste dans mon espace de coworking mais il a quand même essayé de demander aux autres est ce que par hasard tu connaîtrais un graphiste qui pourrait me donner un coup de main et moi je connais un graphiste avec qui je travaille régulièrement et je lui ai donné l'adresse de ce graphiste et désormais il travaille avec ce graphiste et ce graphiste un jour il aura peut être besoin d'une traduction et ça continue à circuler comme ça dans tous les sens ce n'est pas de gros jobs il n'y a pas de circulation d'argent on est dans l'entraide pure et simple je t'aide un jour demain c'est toi qui es quelqu'un d'autre et après demain ce quelqu'un d'autre va peut être me renvoyer l'ascenseur ça c'est une formule c'est l'entraide elle se passe d'une façon très informelle quasiment tous les jours une autre formule est le troc vous savez tous ce que c'est que le troc il se trouve que dans les gens qui fréquentent les espaces de coworking il y a très souvent des gens qui sont dans la communication et quand on écrit des textes ça peut être utile de pouvoir se les faire relire moi j'écris des textes dans la boîte où je bossais avant j'avais des relecteurs officiels payés pour faire ça maintenant je n'ai plus personne alors j'ai des gens à qui je peux demander ponctuellement mais ils ne sont pas toujours là ils ne sont pas toujours le temps il y a une autre personne à l'espace simplon huit qui fait de la communication et qui écrit régulièrement on se fait relire nos textes c'est du troc le traducteur avec son site internet il s'est dit il faut que je fasse une campagne google adwords seulement il n'a jamais fait ça les réseaux sociaux ce n'est pas tellement son truc et donc du coup il en a parlé et il s'est rendu compte qu'il y avait une spécialiste en communication sur le web donc là comme elle est très occupée elle ne va pas pouvoir prendre du temps sur son temps de travail professionnel pour lui faire sa campagne adwords mais ils ont discuté d'un prix ils se sont mis d'accord et puis finalement le traducteur a engagé la responsable en communication sur le web pour lui faire sa campagne google adwords qui sont les personnes concernées par le coworking comme je vous l'ai dit tout à l'heure principalement des indépendants j'ai eu l'occasion au début de l'année d'accueillir un chef d'entreprise il avait une pme d'environ trente personnes en fait il est venu me voir parce qu'il voulait me vendre ses services internet donc il est venu là il y avait d'autres coworkeurs qui étaient là on a pris un verre ensemble on a commencé à discuter et il a trouvé ça assez sympa d'avoir toutes ces ressources dans un même endroit il se trouve qu'au même moment il était en train de faire une formation postgrade et il devait rédiger une publication c'était un jeune père de famille chez lui impossible de trouver du temps pour être tranquille pour faire ça au boulot il était tout le temps dérangé par ses collaborateurs donc il a décidé de venir à l'espace simplon huit pour travailler sa publication il a pris un abonnement de quatre journées flexibles il est venu quand ça l'arrange et finalement ça lui a été très utile pendant quatre journées complètes de ne pouvoir se consacrer qu'à ça il a fait des échanges aussi avec les autres personnes je ne sais pas s'il a vendu ses services internet à d'autres personnes mais ce n'est pas exclu en dehors de ça il peut y avoir des directeurs des managers qui à un moment donné dans leur vie ont besoin de prendre du recul par rapport à l'entreprise dans un espace de coworking on fonctionne à l'horizontal il n'y a pas de hiérarchie pas de fonctionnement vertical pas de compétition pas de jugement ça change pour un chef d'entreprise vous imaginez les pressions les tensions quand on a toute une équipe à qui on peut se confier quand on a des problèmes personne c'est la jungle il y a peut être des gens qui rêvent de vous piquer votre place pas évident dans un espace de coworking il n'y a rien de tous ces problèmes il peut venir travailler et échanger avec les autres coworkeurs trouver des solutions à ses problèmes avoir des avis complètement désintéressés et même on a un spécialiste en innovation dans notre espace de coworking je peux vous dire qu'il en a fourni déjà des solutions à nombre de gens qui sont venus là qu'ils soient des co worker qu'ils soient les clients des worker ou qu'ils soient des simples visiteurs et puis il y a aussi des gens qui font du home office si vous habitez à martigny vous êtes amenés à travailler à lausanne ou à genève peut être que si vous avez un patron sympa il vous dira ok un jour par semaine tu peux travailler à la maison alors vous commencez à faire du home office chez vous sauf que vous n'avez pas forcément l'habitude de travailler comme un indépendant vous n'avez pas forcément l'habitude de vous donner un cadre une discipline et que ce n'est pas évident en plus les gens autour de vous si vous êtes à la maison n'ont pas l'idée que vous travaillez disponible pour les enfants c'est pareil qu'après vous êtes tenté d'aller dans le frigo il y a plein de tentations mais la solution ça peut être effectivement de venir un jour par semaine travailler dans un espace de coworking évidemment il ne faut pas que l'espace de coworking soit en big ou à bumpliz car sinon vous n'avez rien résolu mais si vous avez un espace de coworking à côté de chez vous c'est une excellente solution que d'aller travailler un jour par semaine de faire du home office un peu en dehors du home en fait maintenant j'aimerais qu'on fasse une petite expérience j'aimerais vous demander d'imaginer que vous venez de monter votre boîte de production d'événements votre boîte d'événementiel vous travaillez tout seul et vous avez décidé de prendre une formule mi temps dans un espace de coworking les co worker c'est vous les autres coworkeurs c'est toutes les personnes qui vous trouvez ici et à la fin de la soirée les organisateurs de ted viennent vous dire on sait que vous avez une boîte d'événementiel nous on a beaucoup trop de choses c'est devenu trop lourd l'organisation de cette journée on aimerait que vous nous organisiez la soirée ted de l'année prochaine vous êtes très honoré vous prenez le mandat vous discutez un peu les conditions ok vous vous retrouvez dans votre espace de coworking et vous vous dites maintenant comment je vais procéder d'abord le plus important il faut penser au fond donc cette soirée par exemple a un thème ça s'appelle galaxie vous vous dites il va falloir trouver un thème tout seul dans votre coin votre petit brassage d'idées ce n'est quand même pas évident peut être que dans l'équipe ici il y a quelqu'un qui a l'habitude d'animer des séances et qui serait capable de faire un brainstorming et il y a quelqu'un qui serait capable de faire un brainstorming qui en a déjà fait je vois quelques doigts qui se lèvent au fond vous allez pouvoir faire du brassage d'idées amener toutes sortes de choses mais il ne faut pas que l'animateur il faut d'autres personnes pour ramener des idées là je pense que vous allez trouver des personnes qui sont d'accord de donner un peu de leur temps pour que vous trouviez le thème de la soirée de l'année prochaine maintenant vous avez le thème il faut que vous trouviez les orateurs en fonction du thème vous allez réfléchir à qui peut venir parler l'année prochaine peut être que parmi vous il y a des gens le thème je ne l'ai pas c'est vous qui allez voir avec votre équipe ce que vous allez avoir comme thème peut être que parmi les coworkeurs il y a des gens qui pourraient intervenir qui ont des compétences des ressources du savoir qui pourraient apporter leur expérience leur vécu mais s'il n'y a personne qui peut venir apporter sa compétence comme orateur je suis sûre que parmi vous il y en a qui connaissent des gens ou qui ont entendu parler de gens qui peuvent venir assurer le rôle d'orateur pour ted l'année prochaine quand on a fait le brainstorming on était dans l'entraide maintenant on est dans le réseau chacun fait fonctionner son réseau et on trouve des solutions maintenant vous avez le thème vous avez les orateurs il faut que vous pensiez aux choses pratiques le lieu c'est bon vous allez le refaire ici mais il va falloir communiquer sur l'événement floues fassiez un programme que vous mettiez les informations en ligne pour mettre les informations en ligne il faut que vous ayez quelqu'un capable d'écrire du texte il faut que vous quelque faire le graphisme vous avez compris comment ça fonctionne letourneur faire la communication trouveur mettre les informations en ligne sur le site internet vous trouver un imprimeur et je suis sûre que s'il n'y a pas toutes ressources parmi vous vous connaissez tous des gens qui peuvent répondre à ces besoins on va être dans le service il va falloir payer un peu quand même mais je suis sûr et revus au donné un budget en ilfaut trouver des partenaires des sponsors pour financer l'événement mais là c'est facile avec toutes les personnes qui sont ici je suis sûre que vous avez des connexions avec des banques avec des assurances avec des privés qui ont de l'argent et qui sont prêts à soutenir l'événement qui croient en tedx alors c'est bon on a l'argent on a le site internet on a les informations il y a sûrement deux ou trois petites choses que j'ai oubliées mais vous vous allez y penser et maintenant il reste une chose importante c'est vous en fait c'est le public alors qu'est ce qu'on va faire pour trouver le public on va faire fonctionner le réseau et puis ça va être plein et puis ça va être mémorable cette soirée alors c'est comme ça que ça peut fonctionner dans un espace de coworking on est dans la gestion de projet mais il peut y avoir toutes sortes de configurations en fonction des gens les gens qui sont les plus représentés dans les espaces de coworking comme je vous l'ai dit il y a des gens qui sont dans la communication il y a des créatifs il y a des graphistes chez moi comme je vous l'ai dit il y a un traducteur il y a un webmaster il y a une spécialiste en communication sur le web depuis le début de cette semaine il y a un chercheur luisantes à ce qui se passe en grèce je peux vous dire qu'il a du boulot et c'est ouvert à toutes sortes de personnalités il peut aussi on a des fois un peu dans l'esprit que c'est forcement des créatifs qui sont dans des espaces de coworking mais j'ai aussi une spécialiste en finances et on pourrait imaginer un comptable une fiduciaire c'est infini les possibilités et les gens qui arrivent dans un espace de coworking bien souvent ils se sont quand même un peu renseignés avant ils sont déjà acquis aux valeurs du coworking alors quelles sont ces valeurs du coworking je vous en ai déjà parlé de manière informelle la première de ces valeurs c'est la durabilité on a une connexion wifi on a du matériel et on met toutes ces ressources en activité à disposition des coworkeurs la deuxième valeur c'est la communauté la communauté c'est tous les gens qui travaillent dans un espace de coworking et c'est ce qu'on essaye de constituer avec ces personnes en essayant de répondre à leurs besoins en essayant de répondre à leurs attentes en essayant de répondre à leurs valeurs la troisième valeur est la coopération je crois que vous avez compris je n'ai pas besoin de refaire un exposé c'est bon on peut coopérer dans un espace de coworking la quatrième valeur c'est l'ouverture on partage des expériences on partage des idées on s'enrichit mutuellement on croît et on fait croître son entreprise et enfin la dernière des valeurs c'est l'accessibilité travailler ok mais où quand comment et avec qui je veux et c'est possible avec le coworking ces valeurs constituent les cinq piliers de base du coworking une fois qu'elles sont en place elles sont génératrices de créativité d'innovation de partage d'échange et de qualité je vous ai dit tout à l'heure que le coworking était né en deux mille cinq à san francisco en suisse romande le premier centre de coworking a été ouvert à lausanne c'est l'eclau et c'était en deux mille huit il a été suivi très vite par la muse à genève dont vous avez sûrement déjà entendu parler parce que c'est un endroit très dynamique très médiatisé c'est la référence du coworking en suisse romande et depuis deux mille neuf il a déjà accueilli plus de quatre cents coworkeurs depuis il y a d'autres centres qui se sont ouverts à lausanne à fribourg à montreux à neuchâtel à genève également l'espace simple en huit que j'ai fondé il y a une année c'est le premier c'est le seul à ma connaissance centre de coworking en valais mais par le réseau j'ai entendu dire qu'il y avait un centre qui est en train de se préparer à sierre qu'il y avait un centre en train de se préparer à colombet et qu'il y a un centre en train se préparer à sion alors si vous êtes convaincu par le coworking n'hésitez plus allez y foncez faites l'expérience +1 +orteil de tesla conscrite rêve de futurs eneas sont des phrases qu'on entend qui nous guident qui nous aident aussi dans notre cheminement de vie pour ma part ce sont des phrases que j'utilise au quotidien puis aujourd'hui je vous invite à les partager avec moi donc bienvenue welcome aujourd'hui trente-cinq ans maman d'un merveilleux poupon de cinq mois et demi d'une fillette pimpante d'énergie de quatre ans et demi mariée depuis bientôt neuf ans directrice et propriétaire d'une école non subventionnée préscolaire primaire trilingue privée ici à sainte marie également je suis conseillère municipale depuis maintenant sept ans que j'ouvre au sein de certains comités comme la politique familiale les loisirs la politique culturelle des fois je fais partie aussi bref ce sont mes cordes ma vie la famille le développement de notre région l'entrepreneuriat et la culture sous toutes ses formes aujourd'hui j'ai décidé d'enlever mes lunettes d'adultes de vous charmer un peu à la manière dont je me laisse charmer par les enfants au quotidien c'est beau des enfants c'est beau c'est simple c'est naturel je mets un chapeau parce que je revis plusieurs chapeaux mais aussi aujourd'hui cet après midi je vous invite à vous lever on vient de dîner on veut du gérer donc tout le monde levez vous faites vous du bien on va se dégourdir un peu à la manière des enfants tout le tout le monde sans exception vous allez répéter après moi el bonjour buenos des on fait comme les enfants goddet concha cha salomon fait comme tous les enfants et il fonçait du bien vous pouvez vous asseoir bravo tout le monde ça fait du bien parfois d'enlever ses lunettes d'adultes de redevenir enfant je crois qu'on ne le permet pas assez en tant qu'adulte on est toujours dans notre outil dans notre quotidien lever boîte à loge faire les sacs pour ceux qui sont encore à cette phase j'en suffisent j'en suis à cette phase de ma vie donc on est beaucoup dans notre quotidien mais pourquoi on ne pourrait pas se laisser le temps nous les adultes un peu de vivre un peu comme des enfants un peu au quotidien donc la simplicité le toujours sa place lorsque j'avais sept ans j'ai débuté mon aventure avec les danseurs de cinq marie vous voyez mes belles photos c'est moi vivre la culture à travers la danse l'apprentissage des langues des mots relanges connaître des gens dans d'autres pays faire des voyages ici au canada puis ailleurs ce sont tous des expériences qui m'ont forgé qui ont fait qui je suis aujourd'hui et j'aimerais ajouter qu'aujourd'hui vingt-huit ans aujourd'hui ce matin c'est ma petite fillette de quatre ans et demi felicia qui a débuté son parcours au sein de l'école de danse manigance anciennement des petits danseurs j'en suis très fière pour moi c'est en même temps un retour aux sources et c'est une belle fierté je remercie aussi les ciriani qui est une des grandes partenaires de l'événement d'aujourd'hui qui a été beaucoup présente aussi dans mes premières années au sein de l'école de danse de titans entrons maintenant dans le vif du sujet l'éducation pourquoi l'éducation est un secteur c'est un sujet si fascinant selon vous parce que c'est un sujet d'actualité qui nous touche tous de près ou de loin qu'on aime l'école ou qu'on l'aime moins à l'occasion l'éducation est un secteur porteur de croissance économique future qui peut procurer des bénéfices à toutes les régions du canada d'un océan à l'autre et à toutes les communautés quelle que soit leur taille selon plusieurs études le canada veut connaître une grave pénurie de travailleurs qualifiés d'ici dix ans la pénurie va toucher toutes les sphères d'activité les postes de gestion les postes de professionnels postes techniques spécialisés les scientifiques aussi à l'heure actuelle au canada l'immigration est à l'origine de soixante-quinze pour cent de la croissance de la main d'oeuvre puis d'ici la fin de la décennie ça va être cent pour cent de la main d'oeuvre qui va provenir de l'immigration c'est assez incroyable ce chiffre les étudiants internationaux forment un excellent bassin de main d'oeuvre hautement qualifiés spécialisé qui peut répondre aux besoins actuels et futurs du marché du travail notre belle région de la base ne fait pas exception à cette règle notre lèvre devrait être forte polyvalente bilingue et même plus encore puis prête surtout à affronter les réalités linguistiques et technologiques qui nous entourent parce que ce qui n'était pas si longtemps vrai de dire on est dans la région de la beauce l'anglais c'est important oui mais plus tard je n'aurais peut être pas nécessairement besoin d'être bilingue ça ne sera pas vrai pour les générations futures regardez un enfant de cinq ans manipuler des petits jeux électroniques en répondant à toutes sortes de questions qui sont en anglais regardez un enfant d'âge préscolaire manipulé au ipad vous viendrez me reparler regardez un enfant de sept huit ans effectuer une conversation skype avec des enfants d'autres pays puis je vous conjure je vous le dis la maîtrise de l'anglais est essentielle en deux mille douze apprendre les langues c'est apprendre le monde il ne faut pas se loret vrai apprendre des langues c'est s'ouvrir des portes apprendre des langues se connaître les autres c'est les comprendre c'est éviter de rire pour des préjugés c'est même avoir de l'empathie dans certaines circonstances j'aimerais vous faire part de quelques idées préconçues en lien avec l'apprentissage des langues que je dois débattre encore à l'occasion mais qui sont tout simplement vraies on dit qu'il faut être intelligent pour apprendre les langues oui il y a une certaine aptitude intellectuelle est nécessaire pour apprendre la grand mère le vocabulaire mais l'usage de la langue s'acquiert comment acquiert par la pratique par l'imprégnation l'immersion apprendre plusieurs langues aussi c'est risquer la confusion linguistique c'est sûr que la compétence linguistique des fois dans certaines langues il y a des mots qui s'apparentent des mots se ressemblent et quand on montre plusieurs langues à un enfant au début il va se tromper il va pouvoir faire une phrase francophone anglophone espagne une phrase mélangée mais avec le temps tout se catégorise dans le cerveau de l'enfant c'est ça qu'il faut comprendre aussi d'une manière générale des montrent qu'apprendre une langue étrangère rendent non seulement meilleur dans sa propre langue mais développe aussi des capacités cognitives bénéfiques à l'acquisition des autres disciplines donc cet élément est important à considérer apprendre une langue on dit que ce serait long et ennuyeux on peut être si on veut se perfectionner si on veut apprendre sur la linguistique se spécialiser mais plus tôt on va être capable d'apprendre d'autres langues plutôt on va montrer à l'enfant que les langues c'est l'ouverture sur le monde plutôt qu'on va commencer à faire l'immersion moins ça sera difficile pour l'enfant parce qu'un enfant sa van enfant c'est comme une éponge oui donc je le vis au quotidien je côtoie des enfants au quotidien qui apprennent trois langues qui vivent dans trois langues et puis quand un enfant de six ans sept ans vient me voir qu'il ne se rappelle plus s'il a répondu à la question en anglais en français ou en espagnol ou quand même qui vient me voir dit mrs boissonnet english madame wison la nuit passée j'ai rêvé en anglais je vous conjure ça veut dire que c'est bon signe apprendre des langues en bas âge on rit trop souvent des faits qu'on ne comprend pas parce qu'on ne prend pas le temps de s'attarder à comprendre chaque culture est bien particulière puis tant si longtemps que les générations ne seront pas capables de se comprendre entre elles il va toujours y avoir des conflits de l'importance de l'ouverture sur le monde et de l'appropriation des langues l'éducation c'est une priorité culturelle oui c'est un fait mais à mes yeux directrices l'éducation c'est aussi ce qui fait vivre l'imagination de l'enfant et sa créativité dire à un enfant de préscolaire aujourd'hui on va apprendre les couleurs en trois langues c'est une chose mais de lui dire tu dis agnelets absurde on tefient l'enfant va faire voir mrs boisson donc toujours un contexte c'est ce qui est important aussi de faire vivre la créativité de l'enfant souvent on va se rappeler de notre première représentation de notre premier beau bricolage qu'on nous montrait à nos parents de notre première chanson qu'on a appris par coeur qu'on était content d'aller montrer à papa maman mais ces éléments là ces traces de vie sont en lien avec deux éléments l'estime de soi puis la créativité la créativité de l'enfant est fondamentale il ne faut surtout surtout pas la brimer en tant que maman je pourrais dire que parfois ce n'est pas toujours évident de gérer la créativité d'un enfant en des pots de peinture échappées par terre toutes sortes de petits morceaux de papier découpé de la colle sur le mur ça m'est arrivé à l'occasion aussi il faut gérer avec la créativité de l'enfant mais surtout il ne faut pas la brimer un fait auquel j'ai dû faire face ces dernières années c'est le manque de créativité chez certains enfants et puis des fois c'est attristant dans une cour de récréation à quoi on peut jouer devant un écran d'ordinateur blanc qu'est ce qu'on peut écrire c'est quoi notre rôle à nous en tant éducateurs que professionnels c'est de donner des outils aux enfants et de les outiller de donner des stratégies d'apprentissage donc je leur dis allez les amis inventez vous des solutions s'il faut que vous créez un rap pour apprendre vos tables de multiplication allez y mais il faut trouver des solutions plus grand sera votre esprit créatif plus facile sera votre adaptation a frotté toutes sortes de réalités le trouver des solutions pertinentes une fois rendues à l'âge adulte ce qui m'attriste aussi parfois de voir ce sont des enfants d'âge préscolaire qui ont déjà à cet âge là peur de se tromper et ils frappent un mur ils ont peur de se tromper ils n'osent pas parler leur créativité est déjà primée à cet âge là donc l'enfant comme l'adulte doit comprendre que se tromper le comprendre l'affirmer c'est une grande vertu parce que ça permet l'avancement le dépassement de soi on soupçonne encore qu'einstein se serait trompé sur la théorie de la relativité encore en deux mille douze et a fait en sorte que certains sont encore en train de travailler à la peau fine cette théorie il faut dire que l'avancement n'est jamais terminé il faut le comprendre si de nos jours avoir une superbe mémoire n'est plus nécessairement ce qui est valorisé la preuve je n'ai pas appris mon expertes ordinateurs contribuent à laisser de la place au cerveau humain pour opérer différemment ceux qui vont savoir se démarquer au xixe siècle seront ceux qui auront réussi à laisser place à la créativité et à l'innovation la croissance massive des réseaux sociaux le développement des technologies en sont des preuves on ne peut des plus concrètes se démarquer c'est savoir faire avancer les idées les idées des gens en leur fournissant des preuves concrètes aujourd'hui je veux vous montrer le parallèle entre le développement d'une communauté qui s'apparente beaucoup au développement d'un enfant le développement d'une communauté repose sur les idées de tout un chacun quand on parle de développement d'une communauté aujourd'hui on parle de ville et villages en santé on peut parler de défi de santé aussi du développement local du développement social par du développement de beau parc aussi en région quand on regarde un enfant on parle de son développement de sa capacité à socialiser on parle aussi de la motricité dépensait à mobiliser des gens dieu sait que pour un meilleur n'est pas meilleur qu'un enfant pour savoir mobiliser des gens si un enfant est capable d'apprendre à marcher une communauté est aussi capable d'unir ses forces de se tenir debout et de déployer toutes ces énergies vers des buts communs un enfant qui est exposé à toutes sortes de situations toutes sortes d'expériences enrichissantes va permettre à son cerveau de créer des liens encore plus de qualité la communauté pour évoluer dans ces échanges a besoin de voir participer ses citoyens de les voir se concerter pour pouvoir exécuter son pouvoir d'agir et a besoin d'un lien de confiance très fort entre elle et ses citoyens comme vous pouvez le voir dès la naissance aussi l'enfant développe un lien de confiance très fort avec ses parents le plus beau lien de confiance c'est lorsqu'il est mis dès sa naissance sur le sein de sa maman donc tout comme un enfant qui a besoin de parents réconfortant présents qui lui servent de guide pouvoir cheminer pour pouvoir s'épanouir une communauté se doit d'avoir des bases solides des êtres de référence auxquelles on peut se fier s'associer pour partager pour développer pour faire avancer des dossiers la confiance la sécurité contribuent à l'autonomie d'une part puis de permet de faire face à des défis de taille comme apprendre à marcher pour un enfant ou tout simplement savoir développer de beaux projets comme la construction d'un complexe culturel et sportif ici à sainte marie comme je l'ai dit peu avant le cerveau de l'humain est en constante évolution l'enfant se développe rapidement la génération puis les générations qui vont suivre se développent très très vite on pourrait dire à la vitesse d'un tweet il faut être très rapide plus compétitifs pour pouvoir faire face à la vitesse de la communication puis de l'information de nos jours les générations se succèdent mais attention les prochaines ne se ressemblent peut être pas toujours pas les valeurs changent aussi les façons de travailler aussi en tant qu'employeur il faut se faire un devoir de comprendre ces réalités de faire en sorte que les employés se sentent stimulés puis valorisés dans leur travail il faut innover dans notre façon de travailler puis surtout écoutez le défi entrepreneurial se doit d'être présent en toute circonstance parce qu'ils alimentent les idées soyez un modèle pour vos employer soyez aussi un modèle pour vos enfants pour tous ceux que vous côtoyez devenir un excellent chef c'est comme devenir parent c'est un apprentissage quotidien et permanent même si certaines personnes ont de meilleures prédispositions pour devenir de bons parents ou de bons leaders on ne devient pas leaders leader on le devient avec le temps appliquez vous donc chaque jour à améliorer les qualités que je vais vous dire puis assurément tôt ou tard vous obtiendrez de la part de votre équipe de la part de votre famille aussi des résultats exceptionnels un établissez communiquer clairement vos objectifs deux dites les raisons pour lesquelles vous voulez atteindre ces objectifs soyez transparent dans la façon que vous vivez et que vous communiquez trois utiliser une communication rétroactive ce qui veut dire vérifier toujours si ce que vous avez dit a été perçu de la façon dont vous le percevez pour vous même quatre soyez un modèle par vos actions vos actions doivent être en harmonie avec vos paroles c'est un beau défi entrepreneurial à relever au quotidien c'est un beau défi aussi en tant que parent à relever au quotidien devenir leader en matière de technologie est un autre défi de taille auquel il faut faire face regardez cette image elle parle beaucoup et nous dit que la technologie ça s'acquiert maintenant peu après la naissance c'est pratiquement devenu un jouet fondamental de deux il y a un petit vent de panique sauf à l'intérieur de moi à l'intérieur de moi quand je vois cette image l'individualisme ça me dit que maintenant c'est difficile de regarder un ipad puis de communiquer en même temps notre défi actuel c'est de cohabiter avec les technologies afin qu'elles deviennent des outils de performance et d'avancement elles ne doivent pas enlever le fait que nous sommes d'abord et avant tout des êtres humains la facilité d'accessibilité puis la rapidité ce sont les deux mots d'ordre puis gare à ceux qui ne sont pas efficaces et vont être pointés du doigt sur les médias sociaux est ce qu'on veut être comme obélix puis astérix puis continuer de vivre dans notre réserve comme de vrais gaulois ou est ce qu'on est prêt à oser changer oser aller de l'avant autant de côté social que technologique pour permettre aux futures générations de comprendre que nous vivons tous dans le même bateau gens d'affaires jeunes entrepreneurs en d'ambition tacces n'ayez jamais peur de ce que vous avez en tête la peur c'est vous qui vous la créez je termine en vous disant que atonie en direction ou drames en live de le ver imagine je vous remercie beaucoup de votre attention et souvenez toujours que vous êtes proactif merci +2 +les conférences ted sont bien souvent l'occasion d'entendre de très beaux messages d'espoir en ce qui me concerne je viens tenter plutôt aujourd'hui de vous désespérer je ne veux pas vous désespérer totalement j'imagine qu'un désespoir total conduit au suicide ce que je ne souhaite évidemment à personne ici je veux plus précisément tenter de vous enlever un espoir l'espoir que notre civilisation puisse durer encore longtemps un espoir qui s'exprime par exemple dans cette notion omniprésente aujourd'hui de développement durable ou dans celle plus récente de croissance verte pourquoi vouloir vous ôter cet espoir à vous qui êtes si jeune plein d'enthousiasme de belles idées d'énergie positive parce que c'est je crois l'une des conditions pour que nous évitions peut être je dis bien peut être une terrible catastrophe je m'explique depuis plus de cinquante ans maintenant des travaux de recherche s'accumulent pour souligner une contradiction fondamentale de notre civilisation nous vivons dans un monde fini aux ressources limitées et pourtant nous visons une croissance économique infinie une croissance illimitée certes l'univers est immense peut être même infini mais pour le moment au moins l'espèce humaine n'a pas d'autre endroit que la planète terre ou se reproduire nous habitons donc bel et bien un espace fini un espace dans lequel même nos ressources dites renouvelables ne le sont que jusqu'à un certain point une espèce vivante trop malmenée finit par disparaître pourtant nous prétendons pouvoir produire dans cet espace relativement clos toujours plus de biens et de services en un mot toujours plus de marchandises dans la mesure où cette production implique nécessairement la consommation de ressources terrestres et la production de déchets elle ne peut pas croître indéfiniment pour avoir une croissance économique durable soutenable il faudrait que son impact écologique se stabilise et même décline ce qui n'est pas du tout ce que nous observons actuellement en dépit de discours rassurants sur les effets bénéfiques d'une dématérialisation progressive de nos économies il y a plusieurs raisons à cela d'abord l'économie de service n'a pas remplacé l'économie industrielle elle s'est ajouté aux activités industrielles qui pour une grande part ont été délocalisée à l'échelle planétaire l'impact écologique économie nos économies s'est donc accru par ailleurs l'économie dite du savoir ou de l'information n'est pas si immatérielle qu'on veut bien le croire ou le dire sur le plan énergétique en particulier nos petites machines informatiques et des infrastructures qui permettent leur usage sont très gourmande un iphone consomme en moyenne autant d'électricité qu'un réfrigérateur standard plus simplement des marchandises matérielles n'existe pas même pour vendre un service il faut un minimum au minimum un humain qu'il convient de nourrir d'habiller de loger de transporter etc et on peut donc très difficilement vouloir produire toujours plus de marchandises sans accroître toujours plus notre impact écologique bien sûr il est possible d'accomplir certains progrès dans l'utilisation de nos ressources terrestres mais ces progrès sont limités notamment par un phénomène que l'on appelle l'effet rebond il a été repéré il y a plus d'un siècle par l'économiste stanley evans qui avait remarqué que les gains d'efficacité des machines à vapeur ne se traduisaient pas par une baisse de la consommation du charbon mais au contraire par une hausse de cette consommation pour quelle raison parce que le charbon devenait un si toujours plus rentable à utiliser dans une société productiviste tout moyen d'économiser une ressource va en fait souvent en stimuler la consommation on peut aussi mettre en place des incitations pour réduire cette consommation ou réduire la production de déchets suivant le principe de l'utilisateur payeur ou du pollueur payeur mais ces dispositifs se sont passibles vont en fait imposer généralement un ralentissement des activités économiques concernés ils ont donc toutes les chances de faire l'objet de vives oppositions comme l'a montré par exemple la révolte des bonnets rouges contre l'écotaxe en france à l'automne dernier dans des sociétés qui dépendent de la croissance économique toute mesure qui menacent de ralentir celle ci risque d'être rejetée par le plus grand nombre on en revient donc à cette contradiction fondamentale il y a des limites physiques et biologiques à notre capacité à produire toujours plus de marchandises mais en même temps nos sociétés reposent sur la quête de croissance et nous agissons donc comme si ces limites n'existaient pas dans ces conditions le moment va arriver fatalement soit par manque de ressources soit par trop plein de déchets ces formidables machines à produire des marchandises que sont les entreprises ne vont plus pouvoir tourner nos économies vont alors s'effondrer et une grande partie des sept huit neuf ou dix milliards d'êtres humains qui peuplent la planète vont tout simplement disparaître pour le dire de manière imagée lorsque le garde manger se vide et que la poubelle envahit la cuisine il faut s'attendre à ce que le gâteau que l'on y prépare ne puisse plus nourrir toute la maisonnée mais qu'en plus il empoisonne ceux qui le mangeront quand cet effondrement de nos économies risque t il de se produire sans doute bien plus vite qu'on ne le pense la croissance économique et même à un taux peu élevé suit une progression exponentielle c'est à dire qu'elle accélère constamment pour illustrer cet effet d'accélération on peut évoquer l'exemple classique du nénuphar dont la surface double chaque jour et à qui il faut trente jours pour recouvrir l'étang sur lequel il pousse au début sa progression est lente à peine perceptible d'une journée à l'autre le vingt-huitième jour encore seul un quart de l'étang est recouvert de nénuphar mais le trentième jour c'est terminé deux jours ont suffi pour que les trois quarts de l'étang soient envahis la croissance de nos économies ne double pas chaque année elle n'en reste pas moins exponentielle à deux pour cent par an le volume des marchandises produites va doubler non pas en cinquante ans mais en trente-cinq ans du coup son impact écologique tend également à suivre une telle progression on est aux prises ici avec ce que l'on appelle les phénomènes de rétroaction positive les spécialistes des systèmes désignent par ce terme les effets d'un processus qui ont tendance à renforcer ce processus autrement dit la conséquence d'un phénomène devient elle même l'une des causes de celui ci un bel exemple si j'ose dire est celui de certains effets du réchauffement climatique ce réchauffement fondre actuellement les neiges et les glaces qui réfléchissent les rayons du soleil et contribuent de la sorte au refroidissement terrestre la disparition de ces neiges et de ces glaces va donc augmenter encore le réchauffement de l'atmosphère autre rétroaction positive du même genre la fonte du pergélisol qui retient prisonnier d'énormes quantités de méthane un gaz à effet de serre dont la libération dans l'atmosphère devrait aggraver rapidement le phénomène du réchauffement global en somme notre situation sur le plan écologique risque de se dégrader sinon d'un seul coup en tout cas d'une manière soudaine ne nous laissant plus guère de temps pour réagir en outre certains dégâts seront devenus irréversibles on ne créera pas d'un coup de baguette magique les espèces animales qui sont en voie d'extinction aujourd'hui cette thèse de l'effondrement est de plus en plus admise par ceux qui tentent d'appréhender ces questions dans leur globalité elle n'est pas nouvelle cependant cela fait plus de quarante ans qu'elle est défendue entre autres par l'équipe de dennis meadows cette équipe de chercheurs travaillant en mit à l'origine a tenté au début des années mille neuf cent soixante-dix de modéliser les interactions entre l'espèce humaine et la planète terre en se servant de la théorie des systèmes et de l'informatique leur objectif n'était pas tant de prédire l'avenir que de comprendre la dynamique du système global dans lequel nous évoluons les différents scénarios générés par leur modèle aboutissent tous à la même conclusion sauf si nous stoppons la croissance économique à l'échelle mondiale notre civilisation se condamne à l'effondrement et cela probablement avant la fin du vingt et un e siècle car nous sommes d'ores et déjà en situation de dépassement des limites écologiques de notre planète dans le cas du scénario standard celui dans lequel rien n'est fait pour corriger les problèmes causés par la croissance économique l'effondrement débute même avant deux mille cinquante or si l'on observe ce qui s'est réellement passé depuis que ce scénario a été élaboré on constate que sur le plan économique démographique et écologique les choses se sont déroulées d'une manière très semblable aux projections de ce scénario qui était aussi baptisé business as eu c'est d'autant plus préoccupant que les efforts qu'il faudrait accomplir pour tenter de stabiliser la situation sont désormais bien plus considérables qu'ils ne l'était au début des années soixante-dix nous avons perdu un temps précieux qu'il sera difficile de rattraper pour l'équipe meadows qui a actualisée récemment son étude initiale nous avons toutefois encore choix très restreint et entre d'un côté une décroissance forcée subie qui s'imposera spontanément et de manière catastrophique d'ici quelques décennies à peine et d'un autre côté une décroissance volontaire assumée contrôlée autant que possible et lancée sans plus attendre cette deuxième option celle d'une décroissance choisie repose sur l'espoir d'une sortie en douceur de notre modèle de civilisation une sortie pas trop désastreuse pour l'espèce humaine bien sûr à cet espoir on peut opposer celui d'une série d'innovations technologiques majeures qui résoudrait le problème de la fin du pétrole ou celui des gaz à effet de serre par exemple et permettrait ainsi de poursuivre la croissance en éloignant le risque d'effondrement une telle éventualité est très peu probable mais n'est pas impossible est ce raisonnable de faire de paris qu'elle advienne je ne le crois pas toutefois l'avenir reste inconnaissable et on ne peut empêcher personne de se raccrocher à un tel espoir aussi peu fondé soit il cela dit il y a d'autres bonasse finir avec la course à la production de marchandises dans le nous sommes embarqués à l'échelle planétaire et dans la partie de mon exposé il faut conscience que cette fameuse croissance ne constitue plus un facteur de bien être dans les sociétés les plus riches elle semble l'être encore dans les sociétés les plus pauvres mais plus dans les nôtres au delà d'un certain niveau de pib par habitant la corrélation disparaît en effet entre croissance économique et bien être que celui ci soit appréhendé à partir d'indicateurs subjectifs comme le sentiment de bonheur ou d'indicateurs objectifs tels que le niveau de scolarisation ou encore l'espérance de vie dans le cadre du sentiment de bien être au quotidien il n'y a plus de corrélation avec le pib dans les pays où celui ci dépasse environ quinze zéro dollars annuels par habitant dans le cadre du niveau d'éducation ce seuil se situe autour de douze zéro annuels par habitant dans le cas de l'espérance de vie ce seuil est environ dix huit zéro dollars pour mémoire au québec nous sommes bien au delà de ces seuils puisque le pib par habitant dépasse les trente zéro dollars annuels si l'on ajoute à cette corrélation entre pib et bien être le fait que la croissance économique ne génère plus forcément d'emplois dans nos sociétés à quoi bon poursuivre cette course à la production de marchandises pourquoi en faire un impératif absolu comme le font nos dirigeants politiques et économiques à qui profite vraiment cette croissance sinon à une toute petite frange de la population de nos pays si l'on souhaite véritablement le bien être du plus grand nombre il semble qu'une solution prometteuse se trouve du côté d'une réduction des inégalités au sein de nos sociétés sur ce point je vous renvoie en particulier aux travaux de richard wilkinson et au livre qu'il a publié avec cet pickett sur le sujet wilkinson a offert également au moins une conférence ted vous apprendrez entre autres choses intéressantes qu'en matière d'espérance de vie mieux vaut par exemple être un pauvre suédois qu'un riche anglais l'égalité des conditions profite à tout le monde alors que l'inégalité affecte même le bien être des mieux nantis telle est la thèse centrale de wilkinson qui vaut vraiment la peine de découvrir une chose est certaine la croissance économique a cessé d'être un facteur de mieux être pour les humains actuels au moins en occident si l'on considère en outre que la poursuite de cette croissance menace l'avenir de l'humanité on dispose donc à présent de deux bonnes raisons de refuser cette course à la production de marchandises mais on peut aller plus loin cesser de courir collectivement après l'augmentation de notre pib pourrait également s'avérer libérateur pour la plupart d'entre nous cette course est très dure et y compris pour ceux qui en occupent la tête elle repose sur une concurrence généralisée entre nous tous nous désignant à présent l'humanité entière ou presque le sociologue max weber en parlait comme d'une cage d'acier qu'il décrivait ainsi chacun trouve aujourd'hui en naissant l'économie capitaliste établie comme un immense cosmos un habitacle dans lequel il doit vivre et auquel il ne peut rien changer du moins en tant qu'individu dans la mesure où l'individu est impliqué dans les rapports de l'économie de marché il est contraint à se conformer aux règles d'action capitaliste le fabricant qui agirait continuellement à l'encontre de ces règles serait éliminé de la scène économique tout aussi infailliblement que serait jeté à la rue l'ouvrier qui ne pourrait ou ne voudrait s'y adapter chacun doit trouver le moyen de contribuer directement ou indirectement à la production de marchandises sous peine de rester sur le bord du chemin quiconque n'y parvient pas non seulement perd toute autonomie sur le plan matériel mais se retrouve également sans identité sans identité positive en tout cas d'où l'angoisse et le désespoir de ceux qui sont sans emploi d'où aussi la peur le stress l'anxiété qu'éprouvent ceux qui ont la chance d'en avoir un et qui craignent de le perdre d'où le sur investissement dans le travail pour garder sa place ou essayer d'en gagner quelques unes d'où la surconsommation de toutes sortes de substances reconnues ou non par le corps médical pour tenter de tenir le coup d'où les épidémies d'épuisement professionnel et de dépression qui frappe un grand nombre d'entre nous mais cette course n'est pas seulement épuisante elle a aussi quelque chose de profondément insensé y compris sur le plan individuel l'écrivain bukowski exprime avec sa rage coutumière au moins une partie du problème je cite comment diable un être humain peut il se réjouir de se faire réveiller à six heures et demie du matin par une alarme sauter du lit s'habiller se forcer à avaler quelque chose chier pisser se brosser les dents et les cheveux puis affronter les embouteillages pour aller faire gagner un paquet de fric à quelqu'un qui s'attend en plus à ce qu'on lui en soit reconnaissant nous n'en sommes pas tous la certes il reste que nous avons appris à trouver normal de soumettre nos aspirations les plus profondes aux règles d'action capitaliste comme dit max weber c'est ainsi que bon nombre des plus grandes décisions de nos existences sont prises en considérant d'abord la question combien cela va t il me rapporter ou me coûter plutôt que la question ce choix va t il me permettre de me réaliser pleinement de m'accomplir et de m'épanouir en tant qu'être humain pour en avoir souvent parlé avec eux je sais que beaucoup d'étudiants de cette école ont choisi de s'y inscrire non pas par goût pour la gestion mais avant tout dans l'espoir de s'assurer une place pas trop inconfortable dans cette course à la production de marchandises ce faisant ils ont renoncé à des projets plus personnels ils ont renoncé en somme à être eux mêmes ce n'est pas les critiquer que de le souligner cette contrainte s'impose à tout le monde y compris à ceux qui comme vous et moi disposent d'une marge de liberté bien plus considérable que celle de la plupart des êtres humains aujourd'hui faire objection de croissance c'est donc aussi tenter de s'évader de cette cage d'acier dont nous sommes prisonniers de sortir de cette roue infernale dans laquelle nous tournons sans fin comme des hamsters ce ne sera certes pas facile l'une des choses qui nous retiennent dans cette cage ce sont les marchandises qui s'y accumulent merveilleuses et fascinantes marchandises comment résister à leur pouvoir d'attraction il est plus facile d'aller à l'épicerie du coin chercher une pizza surgelé offerte à un prix dérisoire que de fabriquer soi même cette pizza la cage d'acier à quelque chose d'un pays de cocagne où les poulets rôtis tombent tout cuits dans le bec mais c'est un un terrible piège plus nous subvenons à nos besoins à l'aide de marchandises plus celles ci se rendent indispensables moins nous devenons capables de nous en passer plus les entreprises qui les produisent deviennent alors nécessaires et puissantes plus se renforcent en définitive la course à la croissance et ces règles du jeu contraignantes bref acheter une pizza surgelé à trois dollars à l'épicerie du coin coûte en réalité très cher puisqu'il y va de notre autonomie et de notre liberté la plus essentielle vous en doutez pensez à cette marchandise particulièrement séduisante qu'est l'automobile nous avons aujourd'hui la liberté d'en acquérir une assez facilement nous avons le choix entre de nombreux modèles et de multiples marques en revanche il y a une liberté dont nous ne disposons plus c'est celle de vivre sans voiture même ceux qui comme moi n'en ont pas dépendent étroitement dans leur quotidien de l'automobile si les voitures de la région montréalaise ne peuvent plus rouler demain ce sera le chaos absolu pour tout le monde même pour moi comme dit le philosophe louis marion acheter une voiture ce n'est pas acheter seulement un moyen de déplacement c'est acheter une civilisation avec la bagnole vient toute une armada la route le parking les bétonneuse les diverses pollutions la défiguration du paysage et les catastrophes industrielles comme celles de lacet sans compter les morts et les accidents de la route à ces contraintes lourdes sur le plan collectif s'ajoute le temps passé individuellement à gagner l'argent nécessaire pour utiliser cette machine et le temps perdu dans des embouteillages causé par ces mêmes machines bref vu sous cet angle la voiture n'a rien de cet instrument de liberté que les publicitaires continuent de nous faire miroiter et ce qui vaut pour cette marchandise emblématique vaut pour toutes les autres elles tendent au bout du compte à réduire bien plus notre autonomie que notre labeur voilà pourquoi il est essentiel de résister à leur charme ensorceler voilà aussi pourquoi il faut rompre résolument avec cette course à la production de marchandises dans laquelle nous sommes entraînés au total en résumé refuser la croissance économique s'impose pour au moins trois raisons essentielles parce qu'elle est destructrice sur le plan écologique parce qu'elle n'améliore plus le sort de la majeure partie d'entre nous et enfin parce qu'elle est aliénant c'est à dire qu'elle nous empêche d'exercer notre liberté et de rester maître de nous mêmes ce sont là des raisons amplement suffisantes pour comme je le disais paresser d'entretenir l'espoir que notre civilisation fondé sur la croissance perdure encore longtemps et plus vite nous abandonnerons cet espoir plus nos chances d'éviter le pire augmenteront reste une série d'objections j'en évoquerait rapidement la première la plus évidente une décroissance volontaire à l'échelle planétaire est elle vraiment envisageable n'est ce pas un projet totalement est grand temps de renverser l'accusation l'utopie c'est de continuer à penser qu'une croissance économique infinie soit possible dans un monde fini les rêveurs ou les affabulateurs sont ceux qui entretiennent cet espoir mais deuxième objection la croissance n'est elle pas dans la nature de l'homme celui ci ne cherche t il pas toujours à améliorer sa condition et n'entre pas nécessairement en concurrence avec ses semblables puisque les ressources terrestres sont limitées il suffit de faire un peu d'histoire d'anthropologie ou éthologie pour réaliser que l'homme n'est pas forcément un loup pour l'homme qu'il n'est pas toujours cet animal égoïste cherchant à maximiser son utilité que nous présente la théorie économique standard si beaucoup d'êtres humains semblent agir aujourd'hui conformément aux prédictions de cette théorie c'est la conséquence de la course à la croissance qui leur est imposée et non pas sa cause non seulement nous sommes capables de coopérer entre humains mais nous en avons profondément besoin en ce sens nos sociétés qui nous placent en situation de concurrence permanente les uns contre les autres sont proprement inhumaines et c'est pourquoi il faut en réinventer les bases troisième et dernière objection avez vous un plan un programme un modèle au moins d'une part je ne crois pas qu'il soit possible de planifier l'innovation radicale il y a là une contradiction fondamentale dans les termes d'autre part il y a un grand danger à vouloir mettre en oeuvre un plan prédéfini qui vaudrait pour tout le monde et en tout lieu pour ne pas accoucher du pire l'invention de sociétés croissance doit être rigoureusement démocratique cela suppose d'abord qu'une majorité d'entre nous soit convaincu de la nécessité d'en finir avec la course à la croissance je suis venu cet après midi pour vous demander de contribuer à former cette majorité merci de +3 +la france change et il nous faut adapter notre système politique à ce changement j'ai bien observé le modèle français et je l'ai compris dans ce marasme économique nous avons besoin d'une france forte ensemble réinventons notre système pour une société plus efficace plus durable et plus juste libert�� égalité fraternité ce sont les valeurs de la république et elles sont méprisées aujourd'hui je fais un rêve celui d'une république exemplaire je rêve qu'un jour notre nation se réveille et combatte son ennemi intérieur notre ennemi n'a pas de nom pas de visage pas de parti il ne présentera jamais sa candidature et pourtant il gouverne cet ennemi c'est le monde de la défiance nous traversons une crise de confiance sans précédent les français ne croient plus dans notre modèle économique et politique il nous faut moraliser la vie publique et moraliser l'entreprise j'aime l'entreprise mais je ne serai pas le président des riches moi président de la république je laisserais sa place à chaque française à chaque français moi président de la république je déclarerais une guerre totale contre les injustices moi en fait on ne peut plus faire de la politique comme ça que vous en avez bien conscience ça ne peut pas marcher ce que je vous propose plutôt c'est une anti candidature présidentielle je vous propose qu'on soit tous co président d'une autre société qu'il faut qu'on invente ensemble il y a un an je suis parti pendant six mois faire un tour de france je suis parti sur les routes en stop j'ai été pris par près de cinq cents conducteurs et à chaque fois que je rentrais dans une voiture je lui posais la question de la société dans laquelle il avait envie de vivre demain et de ce qui posait des problèmes dans la société d'aujourd'hui j'ai fait plus de huit zéro kilomètres je suis allé voir aussi des élus et des candidats aux élections municipales c'est à dire que j'ai été rencontrer ces candidats j'ai été dormir chez eux j'ai les interviewer sur leur vision de la démocratie et eux aussi la société qu'ils aimeraient léguer demain à leurs enfants ou à leurs petits enfants et je suis revenu de ce voyage de ce tour de france avec plein d'idées plein d'envies et avec une conviction c'est qu'il faut absolument qu'on ait une vision à proposer aujourd'hui notre société elle est en panne de vision alors ce soir je ne vais pas vous proposer une vision toute faite j'ai juste quelques témoignages à vous apporter quelques idées quelques envies de choses à partager la première c'est que j'ai l'impression qu'il faut qu'on forme des citoyens des vrais citoyens c'est à dire pas des gens passifs qui vont être attentistes qui vont attendre que la société leur dise quoi faire des gens qui sont capables d'agir par eux mêmes pour ça il nous faut des écoles de citoyens il faut que dans les écoles d'aujourd'hui ce soit une école pour tous les filles et les garçons mais aussi pour tous les âges qu'on puisse se former à n'importe quel âge tout au long de sa vie il faut que ça soit une école basée sur l'échange réciproque de savoir c'est à dire ne plus avoir le système des sachants qui de manière descendante vont décréter ce qui est vrai ou pas et donner leur savoir non il faut qu'on soit sur du pair à pair c'est à dire partager le savoir et les compétences qu'on peut avoir parce qu'on a tous des compétences à partager pour ça on peut apprendre en faisant c'est à dire être sur un mode projet fonctionner en projet ou même fonctionner en laboratoire ne pas avoir peur de se tromper en fait l'échec fait partie du processus d'apprentissage et pour avoir des citoyens il faut s'être trompé il faut se tromper tous les jours pour derrière pouvoir réussir il faut que dans cette école des citoyens on n'ait pas de notes pas de classement pas de compétition parce que cette société de la compétition dans laquelle on est elle est préparée dès le plus jeune âge si on veut une société de la coopération il faut une école de la coopération c'est à dire qu'il faut qu'on puisse travailler en groupe puiseras soit interdit de copier au contraire allez copier regardez ce que fait le voisin et faites avec lui alors ça c'est sur l'école mais même au delà de l'école il faut que ce soit toute la société qui nous pousse qui nous prépare à devenir des citoyens quand est ce qu'on devient citoyen aujourd'hui à dix-huit ans on n'a pas le choix on devient citoyen on a un droit de vote qui nous arrive et puis c'est à peu près tout ce qu'il faudrait c'est peut être remettre en place ou mettre en place une forme de service civil c'est à dire passer du temps au service du bien commun avant de devenir citoyen découvrir ce que c'est que les institutions découvrir et toucher du doigt ce que c'est que l'intérêt général le jour où on devient citoyen finalement on devrait pouvoir le choisir entre quinze et trente ans je choisis quand je deviens citoyen une fois que j'ai fait mon service civil et je signe un contrat social personnalisé c'est à dire un engagement que je prends envers la société et la société va s'engager aussi envers moi et on peut s'engager plus ou moins la société nous délivre alors plus ou moins de services plus je contribue plus je partage plus la société va me donner alors ça c'est des exemples qui sont issus de pistes que j'ai été voir sur ce tour de france on avait le service militaire on a aujourd'hui de plus en plus de jeunes qui sont en service civique et c'est quelque chose qui a l'air de tellement bien marcher que pourquoi ne pas le généraliser il y a un maire qui m'a raconté une anecdote qui m'a beaucoup touché il me disait finalement avant de travailler j'ai fait mon service militaire et puis dès ma retraite je me suis proposé pour être maire de mon tout petit village et j'ai fait un mandat de six ans et c'est les deux moments où j'ai eu l'impression d'être connecté à l'intérêt général ou au bien commun pourquoi et on ne pourrait pas être connecté à cet intérêt général ou ce bien commun tout le long de notre vie donc pour ça après avoir fait le service civil un contrat social personnalisé pourquoi on ne pourra pas avoir un parrainage citoyen c'est à dire pouvoir se faire coacher par un autre citoyen sur la place qu'on pourrait avoir dans la société et au bout d'un certain temps nous aussi on pourrait devenir coach c'est juste quelques idées mais finalement l'objectif de ces idées ou de ces propositions ce serait que toute cette société nous pousse à devenir des citoyens de plus en plus actifs il y a une deuxième idée dont je voudrais vous parler c'est finalement pourquoi ne pas transformer le service public en services communs au pluriel le service public qu'est ce que c'est le service public c'est les services que la société nous rend mais la société c'est nous c'est nous tous ici finalement le service public c'est les services qu'on se rend les uns aux autres sauf qu'on passe par un intermédiaire on a délégué ces services à une administration à des élus donc ce service public on se le rend pas directement les uns aux autres est ce qu'aujourd'hui on n'est pas capable de se rendre plus de services les uns aux autres est ce que les plateformes collaboratives dont on parle qui nous connectent qui nous permettent de proposer des services le covoiturage c'est un service qu'on rend à d'autres le co surfing quand on invite on dit à une place sur mon canapé vous pouvez venir dormir chez moi ce sont des services qu'on propose aux autres est ce qu'on ne peut pas imaginer ça à une échelle beaucoup plus large et concernant les biens communs et le service public on appelle service public aujourd'hui c'est à dire partir du service public pour le transformer en services communs c'est à dire des services dans lesquels on est autant des contributeurs que des bénéficiaires les exemples que j'ai été voir qui m'ont inspiré cette idée c'est des exemples tout bêtes de chantiers participatifs il y a de plus en plus de villes notamment des petits villages qui ont recours à ces chantiers participatifs je pense à des villages sur le plateau de millevaches ou à trémargat en bretagne où en fait la collectivité les élus disent on peut faire une partie du service public mais il y a énormément d'autres choses qu'on pourrait faire ensemble si on met tous à la pâte et ils invitent à venir sur la place du village construire un nouveau bâtiment ou rénover et finalement c'est des gens qui viennent apporter du temps au service de l'intérêt général au don est ce que si on imagine ces communs ces services communs de manière extrêmement large comme des services qui nous permettraient de nous procurer le minimum vital c'est à dire si on imagine de pouvoir vivre de ces services communs qu'est ce que ça donne si on prend la pyramide de maslow et qu'on prend toute la base et qu'on se dit ça ça devient des services communs qu'on peut se rendre les uns aux autres manger boire se loger s'habiller vivre en sécurité apprendre se déplacer communiquer tout ça ça pourrait être des services qu'on se rend les uns aux autres en passant par ce type de plate forme c'est une logique de gouvernement de gouvernance comme une plateforme et ça devient une sorte de revenu de base qui est payé non pas avec de l'argent payé en nature on pourrait aussi être équipé de cartes de citoyen qui nous permettent d'accéder à des plateformes de répartition du service public ou des services communs de proposer nos propres services communs je sais faire quelque chose je suis designer je veux mettre ça au service de la collectivité je le propose sur cette plateforme et on propose ce qu'on a envie de faire ce qu'on sait faire et la collectivité en échange va nous rendre des services en échange des services que nous on propose c'est s'inscrire dans des missions d'intérêt général par ce qui me paraît complètement fou aujourd'hui c'est qu'on s'aperçoit que la société est de plus en plus inégalitaire il y a de plus en plus de gens qui ont besoin de services et de l'autre côté on a du chômage ou de l'inactivité ou des gens qui ne sont pas épanouis dans leurs activités et qui aimeraient agir plus dans le sens de l'intérêt général et si on met ces deux besoins en regard si on les connecte qu'est ce que ça donne il y a déjà des débuts d'exemples au conseil général de la gironde qui a mis en place une bourse d'échange de services et de savoir c'est des pistes mais qui peuvent à mon avis nous emmener loin il y a un troisième exemple qui me semble primordial c'est l'impôt aujourd'hui on paie nos impôts en argent est ce qu'on ne pourrait pas remplacer cet impôt par de la contribution directe parce qu'en fait le principe même de l'impôt j'ai l'impression qu'il est en train de mourir déjà les entreprises et les contribuables les plus riches réussissent à échapper à l'impôt et puis ce recours à l'impôt il est bouleversé par le développement des monnaies mondiales ou locales par les plateformes d'échange direct sur internet par la dématérialisation et la multiplication exponentielle des échanges qui deviennent du coup incontrôlables par l'abandon progressif du pouvoir de création monétaire par les états nations au profit de grandes banques par la concurrence fiscale entre des états et du coup le recours accru à des paradis fiscaux par la folie de la finance le trading de fréquence les marchés spéculatifs tout ça c'est en train de remettre en cause ce principe de l'impôt et pourtant toute notre société est basée là dessus donc si on essaye de contourner ce fonctionnement qu'est ce que ça donne est ce qu'on ne peut pas pour éviter que l'argent se concentre dans les mains des plus riches et continue à se concentrer dans les mains des plus riches finalement créer une contribution temps dans laquelle chacun doit consacrer un temps minimum au profit de l'intérêt général en contribuant directement à des services communs et en échange on reçoit les services vitaux minimums ce qui ne nous empêche pas de continuer à travailler d'avoir la liberté de faire les deux il y a des exemples là aussi aujourd'hui qui bouleversent ce paysage là par exemple des banques de temps des systèmes d'échange locaux les sels le bitcoin qui est une monnaie mondiale et qui posent ces questions de la monnaie ou toutes les monnaies citoyennes et locales le sonantes à nantes le symba en ile de france le sol violette à toulouse et un peu partout il y a des monnaies qui se créent ça revient remettre en cause cette place de l'impôt et le quatrième sujet qu'il faut aborder c'est d'après moi la démocratie on en parlait en introduction qu'est ce que c'est ce mot démocratie aujourd'hui je pense qu'il faut une nouvelle démocratie pour le vingt et un e siècle mais notre système représentatif a été inventé il faut bien se rendre compte à une époque où quatre-vingts pour cent des gens ne savaient pas lire ou écrire à une époque où la radio la télé et internet n'existaient pas et quand on prend le mot démocratie ça veut dire le pouvoir aux gens on a énormément gagné en pouvoir d'agir individuel internet ça change complètement la manière qu'on a de s'informer de communiquer de travailler de se former est ce qu'on ne pourrait pas aujourd'hui gagner aussi en pouvoir de décider et d'agir collectivement est ce qu'on ne pourrait pas au lieu de déléguer notre pouvoir de décision et d'action à une administration ou à des élus reprendre une partie de ce pouvoir et avoir un autre rôle pour les élus et l'administration qui soit plus l'animation de ce pouvoir qui soit plus l'encadrement de ce pouvoir mais qu'on le récupère nous mêmes est ce qu'on ne pourrait pas écrire ensemble des nouvelles règles du jeu ne plus penser à la constitution au singulier mais la conjuguer dans tous les territoires un peu comme des poupées gigognes parce qu'à l'échelle du quartier on a besoin de nouvelles règles du jeu à l'échelle du bassin de vie aussi à l'échelle de la région à l'échelle de l'état nation à l'échelle du continent ou de la planète là aussi on a des enjeux globaux qu'on a en face de nous il faut qu'on une organisation qui nous permette de répondre à ces enjeux donc des constitutions complémentaires qui aillent du local au global et qui soient écrites par les citoyens pour les citoyens et finalement ce qu'on ne pourrait pas tous proposer un projet d'intérêt général sur les plateformes de répartition des services communs c'est à dire que moi ou mon parti politique si je suis dans un parti ou mon association ou mon organisation propose quelque chose en disant ça je pense que ça irait dans le sens de l'intérêt général et je suis d'accord pour l'animer et qui déciderait si oui ou pas ça va dans le sens de l'intérêt général ça pourrait être des jurys citoyens des groupes de citoyens tirés au sort formés informés qui peuvent aller voir des experts débattre de manière contradictoire et décider si oui ou non ça va dans le sens de l'intérêt général parce que tout le monde est capable de situer l'intérêt général après en avoir débattu c'est comme les jurys citoyens tout le monde est capable de dire coupable ou innocent après en avoir débattu là aussi il y a des exemples qui commencent à arriver je pense à des villes qui mettent en place des tableaux de bord qui permettent de piloter et de rendre transparent les politiques publiques et en fait on voit la politique publique se faire au fur et à mesure au on ne peut pas encore y participer mais internet change déjà la manière qu'ont les collectivités de gouverner il n'y a pas besoin d'attendre que les choses changent à l'échelle nationale ou mondiale pour agir on peut déjà construire des nouvelles règles du jeu et les expérimenter on peut déjà mettre en oeuvre des nouveaux types de fonctionnement dans nos quartiers dans nos villages et c'est un peu dans ce sens là que le collectif avec lequel j'agis démocratie ouverte est en train de proposer un programme qui s'appelle territoire hautement citoyen et qui propose aux collectivités locales d'animer et d'expérimenter des transitions démocratiques locales durant tout mon tour de france à chaque rencontre j'ai demandé à celui qui m'accueillait de me dessiner le monde dans lequel il rêverait de vivre et vous si vous deviez dessiner une société idéale laquelle est ce que vous dessineriez à quoi ça ressemblerait après avoir passé six mois à poser inlassablement cette question j'ai eu envie d'y répondre c'est ça qui a inspiré cette anti candidature présidentielle c'est ça qui inspire le bouquin que d'écrire c'est ça qui inspire démocratie ouverte et le collectif dans lequel on travaille et ce que je vous invite à faire ce soir c'est à redonner ses lettres de noblesse à la politique parce qu'en fait tous ces problèmes que notre société rencontre dont on parle ce soir ils viennent avant tout de la manière dont on s'organise pour vivre ensemble sur la planète autrement dit des problèmes qui sont profondément politiques des problèmes de gouvernance et on constate que la société ne tourne pas rond là dessus on est d'accord qu'il y a des choses à changer mais quand on regarde de plus près on se rend compte que le monde est déjà en train de se métamorphoser quand on prend une loupe on regarde que les racines de ce nouveau monde elles sont déjà là aujourd'hui ceux qui font le monde de demain sont en train de porter des alternatives au modèle dominant il y en a sûrement beaucoup dans la salle il y en a un peu partout en france et dans le monde alors ce soir j'ai une chose à vous proposer allons y lançons nous soyons du côté des solutions plutôt que d'être du côté de la dénonciation des problèmes arrêtons de tirer les sonnettes d'alarme agissons concrètement dans nos vies et n'attendez pas deux mille dix-sept pour devenir co président de cette nouvelle société merci +4 +eh bien moi je suis paysanne alors je vous dis paysanne j'aurais pu vous dire agricultrice fermière maraîchère mais j'aime beaucoup ce concept ce vocable de paysanne parce que au delà de ce qu'il signifie les paysans sont vraiment ceux qui travaillent transmettent les mains dans la terre mais il y a aussi cette notion de façonner les paysages les paysans ce sont eux qui façonne les paysages de nos pays et c'est ce que nous faisons quand je dis nous c'est charles mon mari et moi même puisque nous avons créé il y a cinq ans de cela une ferme qui s'appelle la ferme biologique du bac est loin vous allez voir quelques images défilés pendant que je parle et on a vraiment créé ça de z on avait juste racheté une longèrenormandie c'était un herbage il y avait un petit verger et on a recréé une ferme l'aventure commence un peu plus tôt qu'il y a cinq ans c'était il y a neuf ans en fait nous étions des citadins nous avions tous les deux une autre vie avant et on était dans cette espèce d'idéal dans ce rêve d'autosuffisance pour moi ça passait par j'ai envie de donner des bonnes choses à manger à mes enfants j'ai sérieusement envie de prendre mes distances avec cette société de consommation sur laquelle je commence à m'interroger donc j'étais en quête on s'est mis à faire notre petit potager à cultiver des légumes comme ça et charles un beau jour m'a dit moi j'aime tellement ça que j'ai envie d'en faire un métier je dis écoute super pour toi tu le fais moi je vais aller faire autre chose ailleurs parce que à la fin de la journée quand même le dos bonjour donc je lui ai dit tu te donnerais un petit coup de main de temps en temps et vous imaginez bien ce que ça donne quand on donne un coup de main au sort à pieds joints dedans et c'est ce qui m'est arrivé inutile de vous dire que les deux premières années furent une véritable galère et je vous disais pas ça parce que charles mon mari était marin dans une précédente vie ou c'était vraiment difficile et ce n'était pas difficile parce que nous étions nous enfin si peut être parce que nous arrivions là avec un soupçon de créativité une pincée de connaissances agricoles un choua de réalisme et des brouettes entières d'idéalisme et de grande naïveté donc ça a été difficile mais ce parcours du combattant qu'on a traversé les porteurs de projets ardues personnes qui ont envie de faire un retour à la terre comme on a pu le faire le vivent encore accéder au foncier se former en techniques d'agroécologie toutes les techniques agricoles respectueuses de la terre et de l'environnement être aidée techniquement être aidé financièrement parce que c'est une difficulté que de faire la caisure entre deux vies c'est compliqué et pour toutes ces raisons là au bout de deux ans j'étais vraiment prête à tout abandonner je disais moi l'autosuffisance c'est mon truc mais faire ça comme ça non et puis un jour un jour est arrivé un article avec un mot permaculture et là ce fut la révélation une vraie révélation je ne sais pas s'il y en a des fosses mais c'en était une vraie en fait la permaculture qu'est ce que c'est c'est un mot qui vient de l'anglais c'est une scission de mon fusion de plus et en anglais on dit permanente agriculture donc l'agriculture permanente jusque là ça ne parle pas trop en fait c'est un concept c'est presque une philosophie ou une science la permaculture qui vise à concevoir des ensembles des systèmes à les designer d'une certaine façon et pour ce faire on utilise tout un tas de principes mais les trois buts ultimes sont de rendre des ensembles ou des systèmes quand je dis un ensemble un système chez nous c'est la ferme mais un ensemble un système ça peut être un groupe de personnes ça peut être une entreprise ça peut être une ville pourquoi pas donc c'est rendre ces systèmes économiquement viables environnementalement durables et socialement équitables le paradis sur terre me direz vous cette permaculture elle a une éthique l'éthique c'est de systématiquement respecter l'humain respecter la terre et puis de partager les ressources les richesses d'une certaine façon elle se décline en tout un tas de principes il y en a une bonne vingtaine je ne vais épaules énumérer ce soir mais j'aimerais en illustrer quelques uns parce que la permaculture est un système tellement simple et du bon sens que c'est excessivement compliqué à expliquer finalement donc ces quelques principes je vais vous en citer trois ou quatre le premier c'est que les déchets des uns peuvent être les ressources ou les trésors des autres le second et c'est ce qu'on n'a pas fait au départ parce qu'on ignorait la permaculture c'est qu'il faut commencer tout petit plus on a un système petit plus on y accorde de soin et d'attention plus il va prospérer quels que soient les fruits les gildes comme disent les anglais que vous voulez en tirer ensuite dans un système en permaculture on dépense un minimum d'énergie que ce soit de l'énergie fossile typiquement du pétrole ou même l'énergie humaine on fait tout pour faire en sorte d'économiser l'énergie et donc d'une certaine façon la pénibilité au travail et enfin dans un système permaculturelune fonction peut être remplie par plusieurs éléments et un élément a plusieurs fonctions et c'est ce système là que je vais vous expliquer je vais vous illustrer concrètement on imagine la ferme comme un cercle nous à la ferme on travaille en traction animale c'est travaille le sol c'est un travail très léger il ne s'agit pas de labour mais on travaille avec le cheval ou l'âne ou les ponne donc nous sommes en traction animale imaginez dans ce cercle notre cheval de trait ni donc ça ça n'est pas winston va voir winkler si on met wink dans notre système notre cercle qu'est ce qu'il a comme fonction je vous ai dit il fait un travail du sol il nous aide à porter les charges lourdes c'est une tondeuse écologique donc d'une certaine façon il entretient la ferme le voilà ni qui mange mes radis il mange éventuellement les résidus de culture et puis je vous avoue que je préfère de loin ma relation en tant que collègue de travail avec wink plutôt qu'avec un tracteur par en termes de bruit ou d'odeur quoique wink n'en est pas exempt parfois mais au moins il nous donne du crottin et donc du fumier vous comprenez bien la chose inika plusieurs fonctions sur la ferme mais en même temps si je prends une fonction de wink me donner de la matière organique c'est tout bête d'autres personnes dans la ferme et faire d'autres éléments si je prends les poules de aussi du fumier les résidus de culture il me donne aussi du compost donc je n'ai jamais de rupture mon cercle il y a toujours la quadrature du cercle on pourrait dire il n'y a jamais un maillon de la chaîne qui peut être manquant parce que tout le monde peut toujours arriver et combler ce rôle là et l'interaction est permanente entre les différents membres et les différentes fonctions et on s'est dit au bout d'une année a suffi ce système est absolument fabuleux parce qu'on a mis en place les techniques de permaculture je ne vais pas passer à des techniques agricoles ce serait trop fastidieux mais on a mis en place toutes ces techniques de permaculture notamment la culture sur butte qu'on voit ce moment et d'un coup en une année deux saisons l'été et l'hiver on a vu la production quasiment doublée de façon assez extraordinaire on s'est dit c'est la chance du débutant le hasard le fait qu'on ait un super sol non on n'a pas un bon sol on n'a que dix ce bon sol certes mais après c'est du caillou qui remonte tout le temps il faut enlever les cailloux ce qui n'est pas forcément évident donc ça n'était pas ça c'est vraiment la conception de la permaculture en tant que tel parce qu'au final qu'est ce que c'est les concepteurs de la permaculture ont découvert loisirs n'ont rien inventé du tout ils ont juste fait une synthèse une synthèse des bonnes pratiques qu'il a pu y avoir à travers le monde pendant des millénaires sous toutes les latitudes et comme leur dada c'était l'agriculture ils se sont dit si on observe un écosystème un écosystème à l'état naturel c'est à dire non transformé par l'homme qu'est ce qu'on observe et ils ont noté toutes les règles de la nature sans que l'homme n'intervienne et ils se sont dit voilà c'est ça il faut faire produire la nature en fonction et en vertu de ces lois de ses principes et arrêtez de la forcer de l'exploiter ondines des exploitants agricoles ça veut bien dire ce que ça veut dire donc faisons produire la nature selon ses propres principes ses propres règles il y a tout un cheminement à faire qui n'est pas forcément évident parce qu'on n'a pas été formé comme ça quand vous devenez agriculteur on ne vous dit pas qu'il faut replanter des hits il faut avoir une biodiversité attirer les petits oiseaux attirer les pollinisateurs qu'il y ait une interaction entre vos différentes plantes et différents éléments dans la ferme non non on ne vous apprend pas ça du tout et au bout de la deuxième année me semble t il de pratique de la permaculture la rumeur a commencé à se répandre tant si bien que des scientifiques ont eu vent de ce qu'on faisait à la ferme et on a vu arriver des ingénieurs de l'inra agroparistech de groupement d'ingénieurs agronomes et ils nous ont dit nous ça nous intéresse des petits systèmes comme ça qui finalement c'est quoi un petit écosystème en permaculture ça n'est rien d'autre que du biomimétisme on copie la nature pour pouvoir produire nous on aimerait bien étudier avec vous ce système là et donc depuis quelques semaines maintenant on a mis en place à la ferme une étude menée par l'inra et agro parte et toutes les expériences se font à la ferme et ils notent tout tout ce qui rend ce qui sort les productions les intrants naturels et tous les phénomènes notre temps de travail la qualité du travail que l'on mène etc et on se dit si la première phase de l'étude va se terminer dans un an si cette étude donne les résultats escomptés et le résultat escompté c'est d'essayer de prouver que sur mémoire mère c'est tout petit c'est un dixième d'hectares on pourrait éventuellement faire vivre décemment une personne révolutionnaire dans le paysage agricole actuel parce que aujourd'hui les agriculteurs c'est quoi c'est sur cent cinquante hectares un énorme tracteur une énorme moissonneuse batteuse l'agriculteur qui regarde son dvd parce que tout est fait par le gps et il n'y a plus de rapport avec la terre donc on se dit si on en revient à un système tel qu'il pouvait être à paris dans le au dix-huit ème siècle paris au dix-huit ème siècle était autosuffisante intramuros en termes de production de légumes et de fruits on dirait la population n'était pas la même le type de vie n'était pas le même c'est vrai que la traction animale il connaissait donc il y avait du fumier en abondance etc etc mais imaginez la révolution dans le paysage agricole actuel et quand je dis pas agricole c'est fondamental pour tout le monde c'est produire la nourriture et produire ce que vous mangez au quotidien aujourd'hui tout peut s'arrêter sauf la production de nourriture évidemment si on arrivait à prouver que cela fonctionne on imagine un maillage du territoire de petites fermes de petites entités qui produisent beaucoup parce que produire dès lors qu'il y a une éthique et un respect de la terre ça n'est pas du tout un gros mot moi je suis très fier de dire aujourd'hui que notre production est très intensive donc imaginez deux gros mots productifs et intensifs mais non c'est une réalité et là on tordrait le cou à tous ceux qui nous disent le bio l'agroécologie ça ne peut pas nourrir le monde ça ne va pas arrêter la faim dans le monde eh bien si bien évidemment on n'a pas encore les résultats de l'étude mais on perçoit un peu tout ça et j'imagine que les agronomes qui travaillent avec nous le font aussi sinon ils ne se seraient pas donné la peine de mener cette étude tendre le cou à tous ces gens qui nous disent non on ne peut pas arrêter la faim dans le monde avec ça on va être neuf milliards dans quelque temps on ne peut pas nourrir tout le monde mais si on va pouvoir si on arrive à répliquer ces petites entités parti par là on va pouvoir pouvoir aussi adresser des problématiques telles que le chômage oui ce sont des systèmes très intenses en main d'oeuvre et pourquoi pas il y a combien de chômeurs dans notre pays moi j'étais juriste international avant je suis paysanne je ne suis pas déshonoré du fait de mettre mes mains dans la terre tous les jours d'avoir un peu d'eau qui fait mal surtout en début de saison comme ça et d'être penché à longueur de journée j'aime ce métier je l'ai pris à bras le corps et c'est une passion c'est techniquement très pointu intellectuellement c'est un challenge renouvelé jour après jour et c'est absolument passionnant et je suis fière de pouvoir nourrir les gens avec ce que je fais donc résoudre une problématique du chômage recréer de la dynamique dans les territoires du lien social parce que nous on commercialise la plupart de nos produits en circuit court donc forcément circuit court vous rencontrez la personne à qui vous vendez les produits et vous êtes fiers êtes gêné pour lui expliquer dans la laitue qu'elle a eu la semaine ni y avait six limaces on a un problème de limaces parce qu'on est en zone très humide mais c'est aussi l'échange vous des'avec une laitue végétale qui apporte un peu de protéines en même temps raccourci vous voyez cette étude est vraiment un challenge pour nous mais si nous y arrivons moi je rêve du jour où on va pouvoir adapter tous ces principes de permaculture à l'agriculture oui mais pourquoi pas à d'autres systèmes l'éducation les hôpitaux les entreprises tout ce lien ce cercle que je vous écrivais tout à l'heure avec cette interaction tous ces principes cette éthique pour moi c'est tout à fait transposable et applicable à plein d'autres domaines vous savez depuis depuis le début de l'humanité je pense qu'on a vécu des transitions énergétiques tout le temps aujourd'hui on est en plein dedans avec toute une problématique environnementale qui vient s'y ajouter mais de tout temps les humains ont fait preuve de trésor d'ingéniosité et de créativité pour dépasser ces problèmes trouver les solutions adéquates je pense qu'aujourd'hui on peut faire de même avec des systèmes vertueux comme ceux là en se remettant en question en utilisant la permaculture et pour moi véritablement ce métier a comblé tout ce dont j'avais besoin j'ai toujours fait beaucoup de sport à haut niveau du basket ball notamment été juriste international j'ai toujours eu besoin de cet équilibre entre le physique et l'intellectuel et je suis comblé et cette reconnaissance et que j'attendais avant en faisant carrière en faisant carrière très vite très jeune avec beaucoup d'ambitions je crois qu'aujourd'hui je l'ai trouvé c'est une reconnaissance je fais mon métier je suis utile c'est la fin d'une quête c'est presque le début j'ai trouvé à quoi je servais sur cette terre et autant j'ai pu vous dire qu'au début notre expérience était vraiment compliquée autant je peux dire aujourd'hui que nous ne sommes plus seuls quand je vois les amap les villes en transition quand je vois tous nos intervenants ce soir je crois qu'il y a vraiment un mouvement qui est en marche mon mari charles que je taxe souvent d'idéalisme un peu naïf me dit toujours mais il y a un monde qui est en train de mourir et un autre est en train de naître eh bien je pense qu'en fait il a raison et ce mouvement qui est en marche c'est nous ici ce soir qui venons parler c'est vous dans la salle qui vous intéressez à nous et à ce qu'on fait et pour moi ce n'est pas une mode c'est pas une vague ce serait plutôt un raz de marée un tsunami mais salvateur celui là merci +5 +bonjour à tous j'adore venir en belgique donc je suis ravi d'être là c'est déjà bien donc je suis effectivement le papa de la famille zéro déchet une famille qui n'a évidemment pas pu venir aujourd'hui par contre je vous présente notre poubelle ça c'est notre poubelle réalisée à quatre pendant un an c'est un bocal on l'appelle bob parce qu'on donne toujours un prénom à sa poubelle quand on la garde un peu longtemps un an on a le temps de lui parler pourquoi on s'est mis à faire cette folie là de vivre avec un bocal de déchets par an je vais vous expliquer tout ça parce qu'on a passé dix-huit ans c'est long dix-huit ans dix-huit ans dans les ong à faire de l'éducation à l'environnement de la sensibilisation de la protection de tous les milieux en montagne à l'océan à la campagne et on a sensibilisé un maximum de gens tout ce qu'on pouvait les actifs les élus les enfants à la question de l'empreinte écologique du changement climatique et à la question des déchets notamment on a vécu ces années vous vous rappelez les années deux mille cleanes développement durable j'ai vécu le pacte écologique en deux mille six les grenelles de l'environnement en deux mille sept deux mille huit deux mille neuf on marchait sur l'eau on allait changer la planète on pensait qu'on allait changer les choses par le haut tordre un petit peu le bras des politiques ils nous ont bien rattrapés après un peu plombé mais là il y a une nouvelle énergie arrive surtout pendant toutes ces années j'ai vu dans l'écosystème l'impact de notre mode de vie l'impact de notre consommation et notamment les déchets je les ai ramassés la première fois c'était au début des années deux mille avec mountain riders je ramassais les mégots et les déchets sur les pistes de ski à la fonte des neiges et au début de la pollution du cycle de l'eau parce que je vais vous donner un scoop les déchets circulent ils circulent sur terre et ils circulent avec le cycle de l'eau je vous montre quelques petites photos très simples de ce que j'ai pu voir moi dans ses dix-huit ans de sensibilisation ça c'est une photo de ma plage j'habite dans le sud ouest de la france dans les landes dans le sud des landes je suis chanceux merci en tout cas ça c'est ma plage au mois de janvier quand les grandes houles par des grands creux pendant l'hiver des dix douze mètres de vagues nous ramènent tout ce que le cycle de l'eau amène à l'océan ossement vous voyez du plastique qu'il va falloir ramasser évidemment et tout ça n'est qu'une petite partie infime de ce qui peut arriver dans le cycle de l'eau s'il y a bien un chiffre que vous pouvez retenir ce sont deux cents kg de déchets qui arrivent chaque seconde dans l'océan aujourd'hui à l'heure actuelle deux cents kg qui sont liés à notre mode de vie qu'on peut avoir sur terre deux cents kg qui sont absolument intolérables puisqu'on est aujourd'hui dans une pollution de la chaîne alimentaire qui est vraiment en profondeur quand ce plastique arrive dans l'océan il se dégrade sous l'effet de l'iode et des uv pour devenir des petites particules de plastique qu'on retrouve sur la plage quand vous allez vous baigner et puis surtout ce plastique va se fragmenter de plus en plus pour aller jusqu'à dix six jusqu'à des micro plastiques et polluer la chaîne alimentaire en profondeur vous connaissez les continents de ce continent déchets qui sont regroupés à différents endroits du globe par les courants marins dans ces zones là on estime qu'il y a cinq fois plus de plastique que de plancton et on estime surtout que d'ici deux mille cinquante il y aura plus de plastique que de poissons dans l'océan voilà un petit peu l'état des lieux de notre planète aujourd'hui et du plastique que l'on consomme un plastique qui a longue durée de vie et qu'on utilise de manière jetable et rapide donc une incohérence totale voilà ce que j'ai vu avec un impact sur la faune et la flore puisque les mammifères marins les oiseaux les poissons tout ça va manger le plastique et ça nous revient directement puisqu'on fait toujours partie de la chaîne alimentaire ces déchets question deux cents kg par seconde tout notre système est basé sur la consommation de la consommation l'hyper consommation je ne veux pas faire le débat de la croissance aujourd'hui je vais vous faire la traduction écologique c'est mon souci pour avoir un bien de consommation il faut extraire de la matière la planète nous donne tout elle est d'une générosité incroyable et nous puisons sans fond de la matière qu'on va transformer avec de l'énergie aujourd'hui essentiellement sur terre c'est du charbon et du pétrole et de l'eau car tout process industriel nécessite de l'eau voire beaucoup d'eau un tee shirt c'est huit zéro litres d'eau pour avoir ce bien de consommation qui va finir et vous le savez en déchet en fin de vie nous sommes aujourd'hui dans une logique de production qui est linéaire on est très très loin très très loin de l'économie circulaire qu'on nous annonce comme la grande solution à tous nos maux alors ces déchets ça représente quand même trois cent quatre-vingt-dix kg par personne et par an si j'ajoute tout ce qu'on jette à la déchetterie c'est cinq cent quatre-vingt-dix kg de déchets par an et je vais vous donner un autre scoop ce soir ces cinq cent quatre-vingt-dix kg ce n'est que la partie visible de vos déchets c'est ceux qui vous arrivent dans la main et que vous allez jeter vous même dans la poubelle mais la plus grande partie des déchets que vous produisez que je produis que l'on produit aujourd'hui est cachée elle est dans la partie immergée de l'iceberg parce que ces déchets sont liés au process de fabrication prenons un exemple une brosse à dents vous allez avoir en fin de vie dans cette fin de vie dont je vous parlais et équation vous allez avoir trente secondes trente grammes de déchets que vous allez jeter à la poubelle mais pour fabriquer cette brosse à dents il a fallu extraire de la matière rappelez vous il a fallu la transformer alla conditionner au la transporter il a fallu la distribuer tout le long de la chaîne de vie de la brosse à dents on va produire un virgule cinq kg de déchets ce sont ces déchets cachés alors si je prends le btp l'industrie l'agriculture dans notre pays c'est quatorze tonnes de déchets qui sont cachées et qui sont liées individuellement à notre mode de vie et si je prends tout ce que l'on consomme et qui vient de loin parce que vous savez comme moi on produit très loin aujourd'hui principalement en chine je ne peux pas vous donner le tonnage de déchets cachés par contre ce que je peux vous dire c'est que chaque personne chaque européen chaque année consomme cinquante tonnes de ressources pour assurer son mode de vie évidemment vous l'avez compris c'est beaucoup trop cinquante tonnes ça signifie qu'on est aujourd'hui à crédit écologique on consomme en sept mois ce qu'on devrait consommer en douze nous sommes à crédit écologique à partir du mois de juillet alors quand j'ai commencé ces sensibilisations à l'empreinte écologique il y a une dizaine d'années on parlait du mois d'octobre chaque année on recule la date on en est donc à sept mois peut être que je reviendrai faire un ted dans dix ans ce sera au mois de mars et je vous ai dit l'équation il faut prélever la matière et la transformer beaucoup d'énergie on en consomme trop donc on émet trop de co deux c'est le changement climatique je vous ai dit qu'il fallait de l'eau pour ce process aujourd'hui la moitié des masses d'eau sur terre est en surexploitation deux tiers de l'eau douce et au delà de sa capacité d'assimilation des pollutions voilà notre empreinte écologique voilà l'état de l'écosystème et de notre planète et vous l'avez compris c'est lié à notre surconsommation aujourd'hui c'est lié à notre mode de vie c'est notre responsabilité ici individuelle et collective tout ça je vous ai résumé ça très rapidement mais j'ai passé quinze ans à sensibiliser tout ce que je pouvais de toutes les manières possible des plaquettes des vidéos des conférences etc je n'ai pas dû être bon parce que la croissance a continué mais je pensais être bon je pensais être conscient être écolo faire ce qu'il fallait j'avais une amap un compost et pourtant j'avais toujours cette poubelle j'emmenais les enfants sur la plage ramasser les déchets plastiques je leur disais les popote c'est fini et puis je rentrais chez moi et je mettais du plastique dans ma poubelle donc je devais être schizophrène toujours est il qu'en deux mille quatorze avec ma femme on a pris la poubelle pour essayer de comprendre on l'a renversée dans notre jardin je vous la présente je vous présente deux poubelles aujourd'hui c'est notre poubelle en deux mille quatorze en voir ce qu'il y avait dedans vous l'avez compris du plastique de l'emballage en tout genre et à partir de là on s'est dit est ce que c'est possible de vivre sans tout ça la question on ne s'est pas dit on va se lancer dans le zéro déchet on s'est d'abord dit est ce qu'on peut continuer à manger sans avoir des emballages et on peut continuer à jouer à avoir une vie sociale etc et c'est comme ça qu'on a commencé notre aventure la première année on est passé à une poubelle à peu près tous les trois quatre jours ce qui est la moyenne à une poubelle par mois la deuxième année on est passé à une poubelle en six mois elle s'appelait martine et pas bob on donne un prénom à ses poubelles quand on les garde six mois et puis la troisième année on est passé à ce bocal là c'est à dire à peu près un litre en un an et puis évidemment à côté une partie de recyclable et puis un énorme compost parce que vous allez comprendre du coup on achète beaucoup beaucoup de produits frais comment on a fait quand on se sont retrouvés devant cette poubelle en deux mille quatorze on s'est dit quelle est la solution on a regardé chaque emballage un par un deux poules qui ont trouvé un couteau et puis la solution c'est simple si vous ne voulez pas le déchet dans votre poubelle ne l'achetez pas voilà merci ne l'achetez pas refusez le et par contre la deuxième question c'est comment le remplacer quelles solutions j'ai donc on a cherché pour chaque aliment pour chaque chose qu'on avait chez nous chaque bien comment le remplacer sans avoir un déchet en fin de vie et puis évidemment on s'est posé la question est ce que j'en ai vraiment besoin parce qu'on est dans une société de surconsommation nous consommons trop vous le savez et il a fallu qu'on réduise si on ne veut pas le déchet dans notre poubelle à la fin de vie il faut en posséder moins on s'est mis dans une démarche de désencombrement de minimalisme de minimalisme on a tout vendu on a fait des vide grenier pendant deux ans et demi et on a vraiment liquidé tout ce qu'on possédait pour vraiment avoir l'essentiel pour éviter de l'avoir dans la poubelle et quand on a dû consommer on s'est posé la question de la durabilité aujourd'hui on est dans une logique d'obsolescence tout est obsolescent les trois mamelles de la consommation c'est la pub le crédit et l'obsolescence pour lutter contre ça on s'est dit il va falloir qu'on achète des produits qui durent quand un produit dure vingt ans vous avez le temps de l'amortir au niveau écologique donc on s'est mis à acheter des choses durables labellisées vinpour limiter l'impact à la production réparables pour encore allonger la durée de vie et puis surtout en fin de vie qu'elle soit vertueuse c'est à dire recyclable et on a appliqué ça à tous les pans de notre vie alors je vais juste vous en présenter un puisque je n'ai pas le temps aujourd'hui mais vous présenter les courses l'alimentation vous avez compris l'alimentation génère énormément énormément d'emballages puisque c'est un système mondialisé votre yaourt va être produit en pologne vos tomates en andalousie votre ketchup en turquie etc donc l'emballage est la clef de ce système agroalimentaire pour sortir de l'emballage on a donc choisi d'avoir un petit kit de courses un cabas des boîtes en verre des petits sacs en tissu et d'abord d'aller chez notre maraîcher c'est à dire de faire la part belle aux circuits courts d'acheter des fruits et des légumes une belle cagette cinquante soixante euros pour la semaine avec nos oeufs et on va dans notre magasin de vrac avec notre sac en tissu on prend nos farines nos pâtes nos fruits secs tout ce dont on a besoin pour manger et ensuite avec notre petite boîte en verre on va chez nos commerçants notre fromage notre beurre on nous met dans la petite boîte qu'on peut manger ne pareil pour la viande et comme ça on a éliminé tous les emballages et les contenants et au miracle au passage ce qui est génial c'est qu'on a redécouvert le goût le goût de l'alimentation quand vous achetez votre beurre à la motte ce n'est pas un beurre suremballé de grande surface en tout cas nous les grandes surfaces aujourd'hui on n'y va plus on est sorti du grand système industriel de la grande distribution et au passage vous allez voir on a gagné beaucoup de choses je vous montre ça en images c'est plutôt beau la belle cagette le beurre la crème fraîche le fromage et chez nous on joue à la famille olson avec les bocaux avec tous les produits dedans je monte à l'échelle pour aller chercher à manger dans la cuisine il commente l'alimentation mais on a appliqué ça à tous les pans de notre vie quotidienne pour éliminer un maximum de déchets aujourd'hui on est quasiment arrivé à trouver des solutions pour tout il nous reste quelques petites choses que la société ne nous donne pas en termes de solution je pense par exemple au verre recycler le verre peut être bien mais tout cas c'est très énergivore la chaîne de vie il faudrait mieux avoir des consignes je n'ai pas de consigne où j'habite donc j'ai encore ces bouteilles de verre les médicaments les médicaments les petites tablettes en aluminium plastifié ne se recyclent pas donc elles finissent dans mon bocal etc et puis surtout le grand problème qu'on a tous aujourd'hui que je le développerai pas qui sont l'ordinateur le téléphone et la voiture et dont on est tous archidépendants voire addicte que nous a apporté ce mode de vie je vous l'ai dit au départ on voulait éliminer le déchet ou éliminer ce plastique de notre poubelle et puis on a voulu le mesurer donc à la fin de ces un an de cette aventure on a fait notre empreinte carbone notre empreinte écologique notre empreinte en eau et notre empreinte épargne avec ces quatre empreintes on voulait mesurer si notre mode de vie zéro déchet était beaucoup plus soutenable pour notre planète alors là je vous ai mis l'empreinte carbone au miracle quand on arrête de consommer quand on consomme d'occasion quand on consomme local on passe sous la barre des cent soixante-quinze kg équivalent carbone par personne et par an qu'il faudrait tous qu'on passe pour avoir un impact limité en termes de réchauffement climatique quand on mange bio local saison quand on a un circuit court on décarbone son assiette on passe encore sous la petite barre des cent soixante-quinze pour l'alimentation vous l'avez compris notre grand problème aujourd'hui c'est le transport et pour l'instant j'habite en campagne en france et je n'ai pas de solution rappelez vous le petit iceberg je vous disais cinq cent quatre-vingt-dix kg de déchets produits égalent cinquante tonnes de ressources consommées si j'arrête mes logiques de surconsommation si je n'ai plus qu'un bocal en fin d'année un petit kilo de déchets évidemment je ne consomme pas cinquante tonnes de ressources évidemment je n'émets pas autant de co deux je ne prélève pas autant d'eau en gros en faisant du zéro déchet nous avons une démarche de transition écologique et nous avons limité notre empreinte écologique sur la planète ça nous a aussi permis de faire beaucoup d'économies en deux ans on a calculé qu'on avait économisé trente pour cent sur notre budget annuel familial trente pour cent c'est un beau temps partiel surtout on est passé en bio local saison si vous voulez manger bio je vous l'ai dit la clé c'est d'aller acheter des fruits et légumes et d'aller chez un maraîcher en circuit court et puis surtout on protège notre santé on a détoxifié complètement notre alimentation nos produits d'hygiène notre cosmétique on a enlevé toute cette chimie qui est toxique et qui va aujourd'hui générer un maximum de maladies qu'on dit de civilisation on a fait aussi du bien à notre moral parce que de trouver des solutions au quotidien d'être acteur de créer du lien social avec des circuits courts et des gens du territoire tout ça ça fait beaucoup de bien au moral on se dit je ne suis pas je peux être une part de la solution je peux être le colibri qui limite son empreinte et ça fait beaucoup beaucoup de bien au moral enfin quelque chose dont on ne s'attendait pas au départ en mangeant local en consommant local en allant sur des circuits courts on favorise une autre économie on sort de l'économie mondialisée dont on subit aujourd'hui tous les conséquences et on va vers une démarche de relocalisation de ses achats une économie locale et résiliente nous avons un pouvoir aujourd'hui nous avons le pouvoir de changer les choses et d'être les colibris du changement c'est notre pouvoir d'achat et ce pour d'ail ne faut pas le mesurer en quantité de choses consommées mais plutôt en qualité comment je consomme à qui je donne mon euro si je le donne à mon maraîcher bio local saison je suis acteur du changement et cet euro là c'est à nous de décider à qui on a envie de le donner et puis pour conclure je n'ai pas perdu en confort j'ai même gagné en qualité de vie je vous l'ai dit j'ai gagné du temps de l'argent j'ai économisé beaucoup de choses j'ai protégé ma santé j'ai favorisé l'économie locale etc en faisant de la sobriété volontaire j'ai gagné en qualité de vie et ça ça rend heureux merci à vous +6 +j'aimerais vous poser une question est ce que vous avez envie de vivre dans une planète dont les océans seront essentiellement vidés de poissons et où les poissons auront été remplacés par des méduses c'est en gros ce qui risque de nous arriver entre deux mille quarante et deux mille cinquante si nous continuons à pratiquer la pêche industrielle en eaux profondes comme nous le faisons maintenant autre question est ce que vous et moi on a vraiment envie de vivre dans une planète dans laquelle il n'y aura plus d'abeilles parce qu'on les aura toutes tuées à force d'utiliser des néonicotinoïdes dans l'agriculture intensive telle que nous la prions aujourd'hui c'est déjà ce qui arrive dans certaines régions de la chine où vous le savez peut être des femmes pauvres rurales pollinisent à la main est ce qu'on a vraiment envie vous et moi de vivre dans une planète dont les campagnes n'auront plus d'oiseaux c'est une question qu'il faut poser aujourd'hui vu la vitesse à laquelle les oiseaux disparaissent de nos campagnes toutes ces questions qui plombent un peu l'ambiance reconnaître ce sont des questions qui relèvent tous toutes du même défi l'immense défi écologique que nous avons devant nous et il faut admettre entre vous et moi que nous n'avançons pas très vite dans la réponse articulée que nous devrions apporter à ce défi gigantesque ce que je vous propose tout de suite c'est deux points premièrement les obstacles qu'il nous faut surmonter pour essayer d'apporter des réponses et deuxièmement quelques solutions que nous avons devant nous premièrement les obstacles je fais partie des économistes je crois que l'un des obstacles c'est les économistes parce qu'eux mêmes sont habitués à penser le monde comme s'il y avait uniquement du capital et du travail et pour les économistes le capital c'est essentiellement de l'argent donc vous imaginez des billets de banque et des lignes de code sur des écrans d'ordinateur car l'essentiel de la monnaie aujourd'hui c'est des lignes de code informatique et en face le travail c'est ce que nous fournissons vous et moi tous les jours quelquefois même le week end mais vous voyez bien que du capital sans énergie et sans matière en fait ça n'existe pas même les ordinateurs pour les faire tourner il faut de la matière il faut de l'énergie et puis vous et moi pour fournir du travail sans énergie sans nourriture par exemple on en fournira à peu près autant qu'un cadavre et donc le monde que nous autres économistes analysons c'est un monde peuplé de lignes de code informatique avec des ordinateurs en panne il n'y a plus d'énergie et de cadavres vous voyez qu'avec ça c'est assez compliqué pour essayer d'appréhender intelligemment les défis écologiques première difficulté nous ignorons complètement la matérialité physique de notre vie deuxième difficulté nous faisons comme si cette matérialité physique nous dispensait d'avoir à affronter la limitation des ressources naturelles or même pour faire fonctionner un petit bijou électronique comme ceci que certains d'entre nous ont dans leur poche il faut énormément de métaux et d'énergie ces métaux ne sont pas disponibles en quantités infinies sur la planète il y en a un certain nombre par exemple le cuivre dont probablement nous allons atteindre le pic d'extraction mondial avant deux mille soixante ça ne et pas de qu'il n'y aura plus de cuivre après deux mille soixante sur la planète il sera mais ça veut dire qu'après deux mille soixante très vraisemblablement on n'arrivera plus à augmenter la quantité de cuivre que nous extrayons du sous sol tous les jours car les réserves qui seront encore disponibles auront une densité tellement faible qu'on ne pourra plus augmenter cette quantité même chose par exemple pour le pétrole qui risque vraisemblablement d'atteindre son pic d'extraction toutes techniques confondues avant deux mille soixante or notre prospérité dépend de manière cruciale de cette énergie de ces métaux par exemple en ce moment là pour vous parler il faut de l'électricité pour qu'on puisse se voir et s'entendre l'énergie si on n'en a plus les choses vont changer assez radicalement mais nous autres économistes on est incapable de le prendre en compte parce qu'on vit dans un monde où il n'y a que des lignes d'écrans d'ordinateur et puis du travail qui est fourni par des cadavres troisième grande difficulté on utilise des indicateurs qui sont très mauvais le pire de tous est probablement le pib dont on a tous entendu parler le produit intérieur brut qui sert de boussole universelle à toutes les politiques publiques par exemple demandez vous quelle est la boussole qui sert à discuter des projets de loi de finances en france c'est le pib sauf que le pib si vous faites un accident sur l'autoroute par exemple parce que vous répétez votre au tedx sur l'autoroute en conduisant ça fait augmenter le pib si vous polluez une rivière a fait augmenter le pib parce qu'il faut dépolluer la rivière désintoxiquer les gens qui sont malades les soigner et tout ça ce sont des services marchands qui font augmenter le pib à telle enseigne qu'un économiste britannique john manakins disait dans les années trente pour augmenter le pib ce n'est pas compliqué le lundi vous faites faire des trous le mardi vous faites reboucher les trous le mercredi vous refaites faire des tous dire le pib nous envoie dans le mur doublement parce qu'il nous empêche de prendre en compte la raréfaction des ressources naturelles alors que c'est un enjeu majeur pour la transition écologique et en plus il nous conduit à une vie absurde dans laquelle beaucoup d'entre nous ont ce qu'on appelle en anglais des bullshit jobs qui consistent à faire des trous les reboucher les refaire etc quatrième obstacle en plus de tout ça la plupart d'entre nous et particulièrement le pib la plupart d'entre nous économistes ignorons complètement les rapports sociaux et là quand même si vous réfléchissez une seconde vous vous dites au fond qu'est ce qui fait le sel de l'existence c'est les relations humaines que nous entretenons les uns avec les autres les relations d'amour d'amitié de fraternité si on oublie ça on est peut être un peu passé à côté de l'essentiel de la vie sauf que ça ça ne se mesure absolument pas avec le pib le pib nous envoie trois fois dans le mur nous empêche de saisir l'essentiel de l'existence ne nous permet pas de voir notre dépendance aux ressources naturelles et en plus il nous conduit à une vie complètement absurde je crois que c'est les obstacles principaux deuxième grand sujet comment sort de évidemment d'abord puisque le thermomètre est mauvais il faut changer de thermomètre d'indicateur heureusement il y a pas mal d'indicateurs alternatifs qui existent et puis il y a pas mal d'économistes qui cherchent à construire des indicateurs alternatifs au pib parmi ceux ci j'en retiens un ce sont des amis deux économistes de lille florence jany catrice et jean gadrey qui ont construit avec des citoyens des hauts de france un indicateur de prospérité participatif comment on fait ils ont réuni des gens comme vous et moi dans une salle comme ici leur ont expliqué rapidement comment on construit un indicateur macroéconomique et ensemble ils ont brainstormé pour se dire c'est quoi pour nous le sens de la vie au nom de quoi voulons nous être prospères et comment est ce qu'on va mesurer ça alors évidemment vous voyez bien que ce type de recherche participative c'est complètement orthogonal à la vision top down de la construction du pib par des experts dans leur bureau et puis deuxième exemple d'indicateur alternatif c'est le bhoutan qui a troqué le pib contre le bonheur national brut donc ça prouve que la lutte pour les indicateurs alternatifs avance même si on n'a pas encore gagné mais vous qu'il ne suffira pas de remplacer le thermomètre il faut aussi franchement changer de modèle économique radicalement si on veut apporter une réponse au défi écologique et pour ça ça suppose premièrement d'intégrer dans les prix la vérité du désastre écologique qu'induit la production d'un certain nombre de biens et de services que nous consommons tant que ces prix ne refléteront pas ça on sera toujours à côté de la plaque comment faire une manière parmi d'autres c'est d'instaurer par exemple une taxe carbone on en a un peu parlé en france ces dernières années la suisse et la suède l'ont fait avec des taxes carbone très élevées supérieures à quatre-vingt-dix euro la tonne on n'a pas appris qu'il y a eu une faillite monumentale en suisse et en suède on l'a fait en france un peu mais timidement et certainement il faut aller beaucoup plus loin sans doute vous avez l'intuition qu'il ne suffira pas non plus de faire redonner aux prix la vérité des désastres écologiques que nous produisons si on veut changer de modèle il faut encore aller beaucoup plus loin ma conviction c'est qu'il faut absolument que la puissance publique s'investisse nettement plus dans la transition écologique l'une des raisons de ceci c'est que les estimations qu'on a pu faire entre économistes du coût global mondial des infrastructures vertes qu'il faut mettre en place pour que nous transmettions une planète vivable à nos enfants à la fin du siècle ce coût on peut l'estimer à quelque chose qui est entre cinquante zéro et quatre-vingt-dix zéro milliards de dollars ce sont des sommes tellement astronomiques qu'on ne sait plus à quoi ça correspond c'est de l'ordre de grandeur du pib mondial donc c'est de l'ordre de grandeur de la richesse que la planète tout entière produit chaque année vous voyez bien que c'est une somme colossale et le secteur privé mondial on le sait dès aujourd'hui ne sera pas capable de payer cette facture parce que le secteur privé est déjà lui même très endetté plus endetté que la puissance publique donc je fais partie de ceux qui croient qu'il faut absolument que la puissance publique met la main à la pâte aide à financer à financer en france par exemple la rénovation thermique des bâtiments des bâtiments publics du résidentiel privé la mobilité verte mobilier ça veut dire on en parle beaucoup en ce moment plus de trains plus de trains et la réhabilitation du réseau ferroviaire dans les campagnes et pour les quelques voitures qui vont rester des voitures électriques ou des voitures hydrogènes ça veut dire aussi une agriculture verte et ça veut dire des processus industriels verts et donc vous sentez déjà que la transition écologique si on a fait comme ça c'est beaucoup plus qu'un peu de technique c'est un vrai projet de société une fois qu'on s'est dit tout ça je suis sûr que vous avez la question mais moi comme humble citoyen qu'est ce que je peux faire dans tout ça et puis il y a une deuxième question non moins importante à mon avis finalement c'est quoi la racine du diagnostic de la contribution de l'humanité à la crise écologique je crois qu'une des réponses à cette deuxième question c'est une absolutisation indue de la propriété privée si vous y réfléchissez par exemple aux états unis lorsque vous êtes propriétaire de votre jardin vous êtes aussi propriétaire du sous sol de votre jardin et ça veut dire que si vous trouvez du pétrole en creusant dans votre jardin personne n'a le droit a priori de vous empêcher de sortir ce pétrole de terre même si l'extraction de cet hydrocarbure fossile va provoquer des tas d'émissions de gaz à effet de serre qui vont avoir des conséquences cataclysmiques sur la planète c'est parce que nous avons tendance à absolutiser la propriété privée et si on prend l'exemple des poissons dans les océans que je mentionnais tout le voyez que ce qui tue la ressource donc le stock de poissons dans les océans c'est leur privatisation vous un certain nombre d'entreprises de pêcheries considèrent que le stock de disponibles un bien privé dans lequel elles peuvent puiser vous voyez bien aussi qu'on ne peut pas considérer ces poissons comme des biens publics parce que si c'étaient des biens publics ça voudrait dire qu'il y aurait un super état mondial par exemple dirigé par chignin qui déciderait pour l'ensemble de l'humanité de la gestion des poissons dans les océans heureusement nous n'avons pas ou pas encore cet état mondial donc ça veut dire que les poissons dans nos océans c'est une catégorie de ressources qui a vocation à n'être ni un bien privé ni un bien public c'est autre chose c'est ce qu'on appelle les biens communs des communs les communs c'est une ressource qui est partagée par une communauté avec des règles assez précises d'allocation de la ressource dit comme ça ça paraît un peu abstrait mais en fait vous et moi nous pratiquons les communs depuis toujours l'exemple le plus familier certaines un ascenseur de copropriété vous voyez un ascenseur j'ai le droit de l'utiliser évidemment si je suis copropriétaire je n'ai pas le droit de le casser a priori je n'ai pas le droit non plus d'obliger ma voisine de palier à me payer une taxe à chaque fois qu'elle monte dans mon ascenseur et donc j'ai un droit d'usage sur l'ascenseur mais je ne suis pas le propriétaire privé absolu de cet ascenseur et en plus je paye au prorata de l'usage que j'en fais si j'habite au rez de chaussée je ne paye rien puisque priori je n'utilise pas l'ascenseur si j'habite au dernier étage évidemment je paie le prix fort puisque c'est moi l'usager le plus intense ou intensif de cet ascenseur autre exemple que vous connaissez bien c'est les vélos en accès libre indigo qui viennent d'arriver à tours ou bien les vélib à paris les vélov à lyon et tous ces vélos qu'on trouve maintenant dans toutes les capitales de la planète vous je n'ai pas le droit de casser le vélo normalement je n'ai pas le droit de le revendre à qui que ce soit donc j'ai le droit de louer l'usage temporaire de ce vélo pendant le temps que j'ai envie d'aller batifoler avec mon vélo et vous voyez que c'est un autre rapport aux choses un autre rapport au monde d'une certaine manière vous pourrez dire les biens communs c'est notre rapport le plus ancien et le plus ancestral au monde qui nous entoure si vous allez vous promener dans des villages de brousse en afrique subsaharienne vous verrez que la population qui vit là le rapport qu'elle a à la terre c'est un rapport un bien commun personne est le propriétaire exclusif de la terre tout le monde partage la terre comme un commun éventuellement sous l'autorité du chef du village ça fait bien mais il n'empêche que c'est un commun et la forêt c'est la même chose les rivières c'est la même chose etc et très certainement l'humanité a toujours vécu avec les choses dans un rapport de communs bien avant qu'un certain nombre de juristes romains il y a deux zéro ans inventent le concept de propriété privée et aujourd'hui on est en train de redécouvrir sur des ressources extrêmement simples extrêmement élémentaires exemple alapas est la capitale de la bolivie à quatre zéro mètres a connu une crise extrêmement aiguë de d'adduction d'eau pour les citoyens en deux mille seize et on s'est rendu compte à l'agence française de développement où je travaille qu'en fait il y a des petites communautés locales en périphérie de la ville qui elles ont très bien traversé la crise parce qu'elles s'étaient organisées en amont de la crise pour faire une gestion communautaire de l'eau comme commun avec des responsabilités partagées d'entretien du système d'adduction d'eau sujet fondamental parce que vous savez eue tout le maghreb aujourd'hui est en stress hydrique sujet qu'on retrouve à kinshasa et de plus en plus dans le monde entier à mesure que la température augmente sur la planète et donc que ça nous rejoint sur des lieux très fondamentaux pour notre humanité ça ne veut pas dire que la gestion des communs ce soit un truc anarchique où chacun fait ce qu'il veut avec une terre partagée pour tous les jardins volpette dans la banlieue stéphanoise qui ont été créés en mille huit cent quatre-vingt-quatorze des jardins partagés pour les ouvriers qui travaillaient dans le bassin industriel de saint étienne qu'on a constaté c'est qu'il y avait des règles d'attribution des jardins extrêmement précises mises au point par volpette et ses conseillers et même des méta règles c'est à dire des règles qui permettaient de résoudre les conflits d'interprétation des règles de base et derrière s'il y a une inventivité institutionnelle et surtout une grande sagesse humaine parce que le retour d'expérience qu'on a partout et qu'il y a eu notamment elinor ostrom cet économiste la seule femme qui a eu le prix nobel en économie en deux mille neuf qui a travaillé sur les communs c'est que quelle que soit la qualité des règles que vous choisissez arrive toujours un moment où on s'engueule sur la mise en oeuvre des règles on n'est pas d'accord il y a un différend d'interprétations ceue de sauver le commun c'est une méta règle qui dit à l'avance pas dans le feu de l'action une fois que tout le monde se tape dessus qui dit à l'avance comment on va régler le différend entre les différents membres de l'assemblée de la communauté sur l'interprétation des règles aujourd'hui c'est ce qu'on retrouve sur les jardins volpette et dans toutes les expériences de communs qui ont bien marché certaine giraud est sympa mais il veut nous faire revenir un petit peu à l'âge de pierre on aura de l'eau c'est vrai et on va partager les jardins pour faire du potager en fait ce n'est pas vrai les communs c'est à la fois ce qu'il y a de plus ancien pour l'humanité et aussi de plus moderne exemple tous les fab lab qui sème un peu partout et qui sont des lieux de fermentation et d'innovation pour les entreprises d'aujourd'hui et de demain sont tous construits sur le principe que l'intelligence collective partagée nous rend tous collectivement plus intelligents que la somme de nos intelligences individuelles et donc vous pouvez penser par exemple à un fab lab très connu en afrique au togo le woula de agoniser au jo kola de karim sy et puis à tous les fab lab qui est en france ils sont tous construits sur ce principe autre exemple les logiciels libres qui fleurissent aujourd'hui sur internet qui sont construits par les petits geeks la nuit extrêmement talentueux et qui sont transmis au monde entier comme de l'intelligence partagée à condition le plus souvent que moi qui vais utiliser ce logiciel libre jamais je ne m'en institue comme le propriétaire privé vous voyez que c'est un renversement une subversion de la propriété privée au contraire je suis sommé si je veux utiliser la ressource de ne jamais me l'attribuer de manière exclusive c'est ce qu'on appelle quelquefois le copyleft par opposition au copyright et donc là aussi il y a une inventivité institutionnelle extraordinaire liée à des objets extrêmement contemporains qui sont certainement les objets de la civilisation humaine de l'avenir donc j'espère que vous sentez à travers ça que les communs c'est ce à quoi tous chacun d'entre nous vous et moi on peut contribuer sur son territoire dans son quartier là où je suis dans son boulot par exemple on peut contribuer à mettre en place des monnaies locales des monnaies complémentaires locales c'est une manière pour une communauté de se réapproprier le pouvoir de création monétaire et de faire de la monnaie un commun et on pourrait s'interroger aussi est ce que vraiment c'est très légitime de considérer que le travail est une marchandise privée qui s'échange sur un marché au même titre que les cigarettes peut être que le travail au fond c'est un bien commun mais qui demande du coup des règles spécifiques pour pouvoir fleurir dans notre société ce à quoi je nous engage à nous c'est à lever les obstacles que j'ai énoncés tout à l'heure et à travailler ensemble aux communs qui feront la société de demain mer