Job איוב La Bible, Traduction Nouvelle, Samuel Cahen, 1831 [fr] https://www.levangile.com/Bible-CAH-1-1-1-complet-Contexte-oui.htm Job Chapter 1 Il y avait un homme dans le pays d’Outz (Hus), Iyob (Job) était son nom; cet homme était simple et droit, craignant Dieu et se détournant du mal. Il lui naquit sept fils et trois filles. Son bétail se composait de sept mille brebis, trois mille chameaux, cinq cents couples de bœufs, cinq cents ânesses, et un labour très considérable; et cet homme était le plus grand de tous les fils de l’Orient. Ses fils allaient et se festoyaient dans la maison de chacun d’eux, (chacun) à son jour, et ils envoyaient inviter leurs trois sœurs pour qu’elles vinssent manger et boire avec eux. Et lorsqu’ils avaient parcouru le cercle des festins, Iyob envoyait (vers eux) et les purifiait, et se levant de grand matin, il offrait des holocaustes au nombre d’eux tous, “car, disait Iyob, peut-être mes enfants auront-ils commis quelque faute et blasphémé Dieu dans leur cœur.“ Ainsi faisait Iyob chaque fois. Il arriva un jour que les fils de Dieu étaient venus pour se placer près de Iehovah, et Satan vint aussi au milieu d’eux. Iehovah dit à Satan: D’où viens-tu? Satan répondit à Iehovah: (Je viens) d’errer sur la terre et de la parcourir. Iehovah dit à Satan: As-tu fait attention à Iyob, mon serviteur? car nul n’est comme lui sur la terre, homme simple et droit, craignant Dieu et se détournant du mal. Satan répondit à Iehovah et dit: Est-ce gratuitement qu’Iyob craint Dieu? N’as-tu pas élevé une haie autour de lui, autour de sa maison et autour de tout ce qui est à lui, à l’entour? Tu as béni l’œuvre de ses mains, et sa possession est étendue sur la terre. Mais étends donc ta main et touche à tout ce qu’il possède, (et tu verras) s’il ne te blasphème pas en face. Iehovah dit à Satan: Voici (que je remets) en ta main tout ce qui est à lui, mais n’étends pas ta main sur lui-(même). Et Satan sortit de devant la présence de Iehovah. Il arriva un jour que ses fils et ses filles mangeaient et buvaient du vin dans la maison de leur frère aîné; Et voilà qu’un messager accourut auprès d’Iyob, et dit: “Les bœufs labouraient et les ânesses paissaient auprès, “Et une troupe de Sabéens a fait irruption et les a enlevés, ils ont passé au fil du glaive les serviteurs; et moi seul j’ai pu échapper pour te l’annoncer.” Celui-ci parlait encore, lorsqu’un autre vint et dit: “Le feu de Dieu est tombé du ciel et a brûlé les brebis et les serviteurs et les a consumés; et moi seul j’ai pu m’échapper pour te l’annoncer.” Celui-ci parlait encore, lorsqu’un autre vint et dit: “Les Casdiîm (Chaldéens) se sont disposés en trois bandes, et s’étant jetés sur les chameaux, ils les ont enlevés et ils ont passé les serviteurs au fil du glaive; et moi seul j’ai pu m’échapper pour te l’annoncer.“ Pendant que celui-ci parlait, un autre vint et dit: “Tes fils et tes filles mangeaient et buvaient du vin dans la maison de leur frère aîné; “Et voici qu’un grand vent est venu de l’autre côté du désert et a heurté les quatre pans de la maison, elle est tombée sur les jeunes gens et ils sont morts; et moi seul j’ai pu m’échapper pour te l’annoncer.” Iyob se leva, déchira son manteau, se rasa la tête, se jeta par terre, et se prosternant, Il dit: Nu je suis sorti du sein de ma mère, et nu j’y retournerai; Iehovah a donné et Iehovah a ôté. Que le nom de Iehovah soit loué! En tout cela Iyob ne pécha point, et il ne lui échappa rien d’impie contre Dieu. Chapter 2 Il arriva un jour que les fils de Dieu vinrent se placer auprès de Iehovah, et Satan vint aussi au milieu d’eux pour se placer près de Iehovah, Iehovah dit à Satan: D’où viens-tu? Satan répondit à Iehovah: (Je viens) d’errer sur la terre et de la parcourir. Iehovah dit à Satan: As-tu fait attention à mon serviteur Iyob? car il n’y a pas comme lui d’homme simple et droit, craignant Dieu et se détournant du mal; il est encore fortement attaché à sa piété; toi, cependant, tu m’excites contre lui, pour l’engloutir gratuitement. Satan répondit à Iehovah et dit: L’homme donne pour sa vie peau pour peau et tout ce qui lui appartient; Mais étends ta main et touche ses os et sa chair; tu verras s’il ne te blasphème pas en ta présence. Iehovah dit à Satan: Le voici sous ta main; mais épargne sa vie. Satan sortit de devant la présence de Iehovah, et frappa Iyob d’une lèpre maligne, depuis la plante de son pied jusqu’au sommet (de sa tête). Celui-ci prit un tesson pour se gratter, et s’assit dans la cendre. Sa femme lui dit: Tu tiens encore à ta piété! Blasphème Dieu, et meurs. Il lui dit: Tu parles comme parle l’une des insensées. Le bien aussi nous le recevons de Dieu, et nous n’accepterions pas le mal! En tout cela Iyob ne pécha point par ses lèvres. Trois amis d’Iyob ayant appris tout le mal qui était venu fondre sur lui, vinrent chacun de son lieu, Éliphaz de Théman, Bildad de Schoua’h, et Tsophar de Naamah, et ils convinrent ensemble de venir le plaindre et le consoler. Ayant levé les yeux de loin, ils ne le reconnurent point; ils élevèrent la voix et pleurèrent; ils déchirèrent chacun son manteau et lancèrent la poussière en l’air au-dessus de leurs têtes. Ils s’assirent auprès de lui par terre, sept jours et sept nuits, nul ne lui dit une parole, car ils virent combien sa douleur était grande. Chapter 3 Après cela, Iyob ouvrit la bouche et maudit son jour. Et Iyob commença et dit: Périsse le jour où je suis né, et la nuit où il a été dit: Un homme est conçu. Ce jour, qu’il soit (changé en) ténèbres, que Dieu d’en haut ne le recherche pas, que sur lui ne brille pas la clarté! Que les ténèbres et l’ombre de la mort le réclament, qu’une nuée s’étende sur lui, que les éclipses du jour l’effraient! Cette nuit-là, que l’obscurité l’enveloppe, qu’elle ne soit point unie aux jours de l’année, et n’entre pas dans le nombre des mois! Ah! cette nuit, qu’elle soit solitaire, que le chant n’y ait point d’accès! Qu’ils fassent sur elle des imprécations, ceux qui maudissent le jour, ceux qui sont prêts à éveiller Leviathan. Que les étoiles de son crépuscule soient obscurcies, qu’elle attende la lumière et ne la voie pas, et qu’elle n’aperçoive pas les paupières de l’aurore, Parce qu’elle ne m’a pas fermé les portes de l’existence et n’a pas soustrait la peine à mes yeux! Pourquoi ne suis-je pas mort dès ma naissance? Que n’ai-je péri en sortant du sein maternel! Pourquoi ai-je été porté sur les genoux, et pourquoi les mamelles m’ont-elles allaité? Car maintenant je serais couché et tranquille; je dormirais, et alors j’aurais du repos, Avec les rois et les conseillers du pays, qui se dressent des mausolées, Ou avec des princes qui ont eu de l’or, qui ont rempli leurs maisons (mortuaires) d’argent, Ou comme un avorton ignoré, comme ces fœtus (informes) qui n’ont pas aperçu la lumière. Là les impies cessent d’être agités, et là trouvent du repos ceux dont la force est épuisée. Les captifs sont tranquilles ensemble; ils n’entendent plus la voix de l’oppresseur. Le petit et le grand sont les mêmes là, et l’esclave est délivré de son maître. Pourquoi la lumière est-elle départie au misérable, et la vie à ceux dont l’âme est attristée? A ceux qui attendent la mort, et elle ne vient pas, (à ceux) qui la recherchent plus que les trésors? Qui se réjouissent de la joie, la poussent jusqu’à la jubilation, lorsqu’ils ont trouvé le tombeau? (Pourquoi est-elle donnée) à l’homme dont la voie est obscure, autour duquel Dieu a formé une haie? Car avant mon repas éclate mon gémissement, et mes rugissements se répandent comme le torrent. Car la crainte dont je frissonnais m’est arrivée, et ce que je redoutais m’a atteint; Je n’ai eu ni tranquillité, ni sécurité, ni repos, et la colère est venue. Chapter 4 Éliphaz le Thémanite commença et dit: Si l’on hasarde une parole à toi, en seras-tu fatigué? pourtant contenir ses paroles, qui le peut? Voici: tu as corrigé des puissants, fortifié des mains affaiblies; Tes paroles ont redressé celui qui chancelait, et soutenu les genoux de ceux qui fléchissaient. Maintenant qu’elle (l’affliction) est venue sur toi, tu en es fatigué; elle arrive jusqu’à toi, et tu es interdit. Ta piété n’est-elle pas ta confiance, ton espérance et l’intégrité de ta voie? Songe donc, qui est celui qui a péri innocent? et où sont les (hommes) droits qui ont été exterminés? Comme j’ai vu que les artisans d’iniquité et ceux qui sèment la douleur moissonnent l’une et l’autre. Par la respiration de Dieu ils périssent, et au souffle de sa colère ils sont consumés. Le rugissement du lion, la voix du scha’hal et les dents des lionceaux, - ils sont brisés. Le tigre périt faute de proie, et les petits de la louve se dispersent. A moi une parole est furtivement arrivée, et mon oreille a saisi un son imperceptible. Dans les pensées des visions nocturnes, lorsqu’un profond sommeil accable les hommes, Un effroi, un tremblement m’a saisi et a agité tous mes membres; Un souffle glissa sur mon visage, le poil de mon corps s’est hérissé. Elle (l’apparition) se dressa, et je n’en reconnus point la figure qui était devant mes yeux; j’entendis un son étouffé et une voix: “Le mortel sera-t-il plus juste que Dieu? l’homme sera-t-il plus pur que son Créateur? “Voici qu’il n’a pas confiance en ses serviteurs et qu’à ses envoyés il applique le blâme; “Combien plus en ceux qui demeurent dans des maisons d’argile, dont la poussière est l’origine, qu’il écrase comme le ver? “Du matin au soir ils sont brisés, sans qu’on y fasse attention ils périssent complètement. “L’avantage en eux est détruit, ils meurent, mais non avec sagesse.” Chapter 5 Appelle donc, y a-t-il quelqu’un qui t’entende, et vers lequel des saints te tourneras-tu? Certes le dépit tue l’insensé, et la jalousie fait mourir le stupide. Moi, j’ai vu l’insensé prendre racine, et j’ai maudit aussitôt sa demeure. Ses enfants resteront loin du bonheur, foulés à la porte sans sauveur. Quant à lui, le famélique dévore sa moisson, l’enlève avec les corbeilles; ceux qui sont altérés aspirent après son bien. Car l’iniquité ne sort pas de la poussière, et le malheur ne pousse pas de la terre. L’homme serait (donc) né pour le malheur, comme les fils de la flamme élèvent leur vol! Moi cependant, je m’adresserais à Dieu, et au Seigneur je livrerais ma cause, (A lui) impénétrable, qui fait de grandes choses, des merveilles sans nombre, Qui donne la pluie sur la face de la terre et envoie l’eau sur la face des campagnes, Pour placer les humbles en haut et élever l’affligé par le bonheur. Il dissipe les projets des (hommes) rusés, pour que leurs mains ne parviennent pas à les réaliser. Il embarrasse les sages dans leur (propre) astuce, et le conseil des perfides (est un conseil) téméraire. Le jour, ils rencontrent les ténèbres, et en (plein) midi ils talonnent comme dans la nuit. Il sauve du glaive - de leur bouche et (retire) le nécessiteux de la main du fort. Au pauvre cela devient une espérance, et l’iniquité ferme la bouche. Ah! heureux le mortel que Dieu châtie; - ne rejette (donc) pas la correction du Tout-Puissant. Car c’est lui qui blesse et panse (la blessure); il frappe, et ses mains guérissent. Dans six afflictions il t’épargnera, et sept fois le mal ne te touchera pas. Dans la famine il t’exempte de la mort, et dans la guerre de l’atteinte du glaive. Contre le fléau de la langue tu seras garanti, et tu ne craindras pas quand la destruction viendra. Tu te riras de la destruction et de la disette, et des bêtes de la terre tu n’auras rien à redouter. Car avec les pierres des champs tu contracteras une alliance, et les bêtes des champs seront en paix avec toi. Tu seras certain que la paix est sous ta tente, et si tu examines ton pâturage, rien ne te manquera. Tu seras certain que ta race sera nombreuse, et tes descendants, comme l’herbe de la terre. Tu arriveras en maturité à la tombe, sur laquelle un monument s’élève en son temps. Voici, c’est là sur quoi nous avons médité; c’est ainsi, écoute le, et toi (aussi), remarque le. Chapter 6 Iyob répondit et dit: Ô! si mon chagrin était pesé exactement dans une balance avec mon malheur, ils se balanceraient. Car maintenant il est plus lourd que le sable de la mer; c’est pourquoi mes paroles sont empreintes du désespoir. Car en moi sont les flèches du Tout-Puissant, et mon esprit boit leur venin; les terreurs de Dieu m’assiègent. L’onagre crie-t-il près de la verdure? le bœuf mugit-il près de son fourrage? Ce qui est fade peut-il être mangé sans sel? y a-t-il de la saveur au blanc d’un œuf? A mon âme répugnait d’y toucher; ils sont (maintenant) ma nourriture dans ma souffrance. Ô puisse ma prière être accomplie, et Dieu réaliser mon espérance! Qu’il plût à Dieu de me briser, et qu’il laissât (à l’adversité) la main (libre) de m’anéantir. La consolation me resterait encore (lorsque je tressaille) dans ma souffrance sans mesure, que je n’ai pas renié les paroles d’un saint. Quelle est ma force pour que j’espère, et quelle est ma fin pour que je patiente? Est-ce que ma force est celle des pierres? Mon corps est-il d’airain? Certes, mon secours n’est-il pas en moi? l’appui réel est-il repoussé de moi? Celui qui refuse la bienveillance à son ami abandonne la crainte du Tout-Puissant. Mes frères, comme un torrent, ont trompé (mon espoir), comme le lit des torrents qui passent, Qui sont assombris par les frimas, sur lesquels s’amoncelle la neige. Au temps où ils s’écoulent, ils disparaissent, lorsque la température brûle, ils sont effacés de leur endroit. Les caravanes se détournent de leur route, s’en vont dans le vide, et périssent. Les caravanes de Téma y fixent le regard; les voyageurs de Scheba fondent sur eux leurs espérances, Ils sont confondus pour s’y être confiés; arrivés là, ils ont rougi. Car si vous êtes maintenant semblables à lui, vous voyez le désespoir et vous en êtes effrayés. Vous ai-je dit: Donnez-moi, et de votre richesse faites un don pour moi? Et préservez-moi de la main de l’adversaire, et délivrez-moi de la main des forts? Instruisez-moi et je me tairai; faites-moi comprendre en quoi je me suis trompé. Combien sont agréables les paroles de la droiture! mais que corrige votre remontrance? Considérez-vous vos paroles pour des preuves (suffisantes), et comme du vent les discours d’un désespéré? Irritez-vous, ruez-vous sur l’orphelin, vous creusez (un abîme) si en votre présence je mens. Et maintenant, consentez à vous tourner vers moi, et (voyez) si en votre présence je mens. Revenez donc, qu’il n’y ait pas d’iniquité; (oui) revenez, ma justice est encore sur elle. Sur ma langue y a-t-il iniquité? ma bouche profère-t-elle des paroles de destruction? Chapter 7 Certes, le mortel a sa tâche sur la terre, ses jours sont comme ceux du mercenaire. Comme l’esclave soupire après l’ombre, et comme le mercenaire attend son salaire, Ainsi m’ont été imposées des lunes de malheur, des nuits d’inquiétude m’ont été comptées. Lorsque je me couche, je dis: Quand me lèverai-je? Quand la soirée est passée, je suis rassasié d’agitation jusqu’au crépuscule. Ma chair est couverte de vers et d’une croûte terreuse; ma peau se crevasse et se dissout. Mes jours coulent plus vite que la navette et se consument sans espérance. Pense que ma vie est un souffle, mon œil ne reverra plus rien de bon. L’œil qui m’a vu ne m’apercevra plus; ton œil est (fixé) sur moi, et je ne suis plus. (Comme) le nuage se dissipe et s’en va, ainsi celui qui descend dans le schéol (la tombe) ne remonte plus. Il ne reviendra plus en sa maison, et son lieu ne le reconnaîtra plus. Aussi, moi je ne contiendrai pas ma bouche; je parlerai dans l’angoisse de mon esprit, je me lamenterai dans l’amertume de mon âme. Suis-je une mer ou un monstre marin, que tu places une garde près de moi? Car si je dis: Mon lit me consolera, ma couche m’aidera à supporter ma tristesse, - Alors tu m’effrayes par des songes, et tu m’épouvantes par des visions, (Au point que) mon âme préfère une mort violente, le trépas plutôt que mes membres (endoloris). J’en ai horreur: je ne vivrai pas toujours; épargne-moi, car mes jours sont une vanité. Qu’est-ce que le mortel, que tu l’as grandi et que tu fais attention à lui? Que tu le visites chaque matin, que tu l’éprouves à tout moment? Jusqu’à quand ne te détourneras-tu pas de moi? ne me laisseras-tu pas le temps de respirer? J’ai péché; qu’ai-je fait contre toi, toi qui gardes l’homme? Pourquoi as-tu fait de moi ta pierre d’achoppement, (au point) que je suis à charge à moi-même? Et pourquoi ne pardonnerais tu pas mon crime, ne passerais tu pas par dessus mon iniquité? car maintenant je me coucherai dans la poussière, tu me chercheras et je ne serai plus. Chapter 8 Alors Bildad de Schoua’h répliqua et dit: Jusqu’à quand proféreras-tu ces paroles et les discours de ta bouche seront-ils un vent impétueux? Dieu pervertirait-il le droit? Le Tout-Puissant pervertirait-il la justice? Si tes enfants ont péché contre lui, il les a livrés à leurs (propres) péchés. Si toi tu recherches Dieu, si au Tout-Puissant tu adresses tes supplications, Si tu es pur et droit, certes maintenant sa miséricorde se réveillera sur toi et rendra paisible ta demeure de justice; Ton commencement aura été peu important, et ta fin s’accroîtra considérablement. Car, interroge donc la génération antique, et dirige ton attention sur l’expérience des pères. Car nous sommes d’hier, et nous ignorons, parce que nos jours sont une ombre sur la terre. Certes, c’est eux qui t’instruiront, ils te diront et de leur cœur feront sortir des paroles: “Le roseau pousse-t-il sans humidité? la prairie verdit-elle sans eau? “Il est encore dans son (premier) jet, il n’est pas cueilli (encore), qu’il se dessèche avant toute herbe. “Ainsi (sera-t-il) de tous ceux qui oublient Dieu, et l’espérance de l’hypocrite périra. “Celui dont la confiance est anéantie et l’assurance une toile d’araignée, “Il s’appuie sur sa maison, et elle ne résiste pas, il la soutient, mais elle ne reste pas debout. “(Quant à l’homme pieux) il est plein de sève devant le soleil, et son rejeton se répand au-dessus de son jardin, “Ses racines s’entrelacent autour d’un monceau (de pierres); il pousse à travers la maison de pierres. “Si on l’enlève de son endroit celui-ci le renie, (disant): Je ne t’ai pas vu. “Voici, telle est la joie de sa voie, et de la poussière il en germera d’autres.” Certes, Dieu ne rejette pas l’homme pieux, et il ne soutient pas la main des malfaiteurs. Jusqu’à ce qu’il remplisse de rire ta bouche et d’allégresse tes lèvres. Tes ennemis se revêtiront de confusion et la tente des impies n’est plus. Chapter 9 Iyob répondit et dit: Certes, je sais qu’il en est ainsi, et comment le mortel se justifierait-il contre Dieu? S’il désirait disputer avec lui, il ne pourrait lui répondre à une sur mille (accusations). Sage en son cœur, d’une force considérable, qui lui a résisté et est resté intact? Lui qui transporte des montagnes sans qu’elles s’aperçoivent qui les a renversées dans sa colère; Qui fait trembler la terre de sa place, et ses colonnes en sont ébranlées; Il parle au soleil et celui-ci ne se lève pas, et sur les étoiles il appose son sceau; Il incline seul le ciel et foule les hauteurs de la mer; Il fait l’Ourse, Orion, et les Pléiades, et les chambres du midi; Il crée des ouvres grandes, incompréhensibles, miraculeuses, innombrables. Voici, il passe au-dessus de moi, et je ne le verrais pas! il s’anéantit et je ne le remarquerais point! Voici, il emporte, qui (le) lui fera rendre? qui lui dira: Que fais-tu? Dieu ne retient pas sa colère, sous lui se sont courbés les soutiens de Rahab. D’autant moins puis-je lui répondre, (quand même) je choisirais mes paroles avec lui. Quand même je serais juste, je ne lui répliquerai point, j’implorerai mon juge. Si j’avais appelé et qu’il m’eût exaucé, je ne croirais pas qu’il eût écouté ma voix. Lui qui m’écrase par un tourbillon et qui multiplie gratuitement mes blessures, Qui ne me permet point de respirer, mais me rassasie d’amertume. S’agit-il de force? il est le plus vigoureux. De droit? qui me cite en justice? Si je me justifie, ma bouche me condamnera; si je suis intègre, elle me rendra coupable. Je suis intègre; je ne me soucie pas de ma personne, je méprise ma vie. C’est (tout) un, c’est pourquoi je dis: il détruit l’homme intègre et l’impie. (Encore) si la calamité tuait subitement! ... mais il se rit de la défaite des innocents. La terre a été livrée aux mains de l’impie, il voile la face des juges; si ce n’est pas lui, qui est-ce donc? Et mes jours sont plus fugitifs que (les pas du) coureur; ils s’échappent, n’ayant pas vu le bien. Ils passent comme les vaisseaux de roseaux, comme l’aigle qui fond sur sa proie. Si je dis: Je veux oublier ma douleur, abandonner mon chagrin, respirer; Je crains toutes mes souffrances; je sais que tu ne m’innocentes pas. Je serai, moi, reconnu coupable; pourquoi me fatiguerais-je en vain? Si je me plongeais dans l’eau de neige et que je purifiasse mes mains dans la pureté (même); Tu me plongerais alors dans la fange, et mes vêtements me rendraient horrible. Car il (Dieu) n’est pas un homme comme moi, pour que je lui réponde, (pour) que nous entrions ensemble en jugement. Il n’y a pas entre nous un arbitre qui placerait sa main sur nous deux. Qu’il retire de dessus moi sa verge, et que sa terreur ne m’épouvante plus. Je parlerais et ne la craindrais pas, car je ne suis pas ainsi en moi-même. Chapter 10 Mon âme est dégoûtée de la vie, je m’abandonnerai donc à la plainte, je parlerai dans l’amertume de mon âme. Je dirai à Dieu: Ne me condamne pas, fais-moi savoir pourquoi tu me poursuis. Il te plaît donc d’opprimer, de dédaigner l’ouvrage de tes mains, tandis que tu fais briller le conseil des impies! As-tu des yeux de chair, vois-tu comme voit l’homme? Tes jours sont-ils comme les jours d’un mortel, ou tes années comme celles de l’homme, Pour t’enquérir de mon délit et rechercher mon crime? Bien que tu saches que je ne suis pas coupable, rien ne me préserve de ton pouvoir. Tes mains m’ont attristé et m’ont comprimé tout entier, et tu m’as anéanti. Souviens-toi donc que tu m’as façonné comme l’argile et que tu me réduiras en poussière. Tu m’as coulé comme le lait, et tu m’as affermi comme le fromage. Tu m’as enveloppé de peau et de chair, et tu m’as entouré d’os et de nerfs. Tu m’as accordé la vie et la bienveillance, et ta garde a surveillé mon esprit. Toutes ces choses tu les tiens cachées dans ton cœur, je sais qu’elles sont dans ton intention. Si j’ai péché et qu’alors tu m’as épargné, tu ne veux pas m’innocenter de mon délit. Si je suis coupable, malheur à moi! si je suis juste, je ne lèverai point la tête, rassasié (que je suis) d’ignominie et de la vue de ma misère. Si elle s’élève, tu me poursuis comme un lion, et de nouveau tu exerces ta force sur moi. Tu renouvelles tes plaies devant moi en multipliant contre moi ta colère, une armée (de maux) se renouvelant autour de moi. Et pourquoi m’as-tu fais sortir du sein maternel? J’aurai péri, et l’œil ne m’eût pas vu. J’aurais été comme n’existant pas; du ventre (de ma mère) j’aurais été porté. Certes, mes jours sont peu (nombreux), cesse (donc), désiste-(toi) de moi, que je respire un peu, Avant que j’aille sans retour dans une terre obscure et (couverte) des ombres de la mort, Terre d’une profonde obscurité, d’ombres de la mort sans harmonie, qui brille comme l’obscurité. Chapter 11 Tsophar le Naamathite prit la parole et dit: Cette multitude de paroles restera-t-elle sans réponse, et l’homme aux lèvres (le bavard) sera-t-il réputé juste? Tes inventions feront-elles taire les hommes? Tu te moques, et nul ne (te) confondrait! Tu dis: “Ma doctrine est pure, je suis sans tache à tes yeux.” Toutefois, plût à Dieu de parler et d’ouvrir ses lèvres contre toi! Il t’annoncerait les secrets de la sagesse (car elle est le double de ce qui existe), et sache que Dieu t’a passé tes iniquités. Ce que Dieu a scruté veux-tu le trouver, et pénétrer la perfection du Tout-Puissant? (Ce sont) les hauteurs du ciel; qu’opéreras-tu? Elle est plus profonde que le schéol (le tombeau), que sauras-tu? La mesure en est plus longue que la terre et plus vaste que la mer. S’il passe rapidement, retient et assemble, qui l’en empêchera? Car il connaît les hommes faux, il voit l’injustice et ne semble pas l’apercevoir. Pour que l’homme (au cerveau) creux prenne du cœur, et que l’inintelligent comme l’onagre devienne un homme. Si tu as dirigé vers lui ton cœur et étendu tes mains, (Si l’injustice est en tes mains, éloigne-la, et ne fais pas habiter l’iniquité dans tes tentes; ) Car alors tu lèveras ta face (libre) de défauts; tu seras solide et sans crainte. Certes, toi, tu oublieras la peine; tu t’en souviendras, comme des eaux qui sont écoulées. Plus (clair) que le midi s’élève pour toi un monde; l’obscurité sera comme le matin. Et tu as confiance, car l’espérance existe, tu recherches un endroit, (et) tu reposes en sécurité. Tu t’y étends, et nul n’effraie, et plusieurs te flatteront. Mais les yeux des impies se consument; le salut se perd pour eux, et leur espérance, c’est l’expiation de la vie. Chapter 12 Iyob répondit et dit: Oui, certes, c’est vous qui êtes le peuple, et avec vous mourra la sagesse. Moi aussi, j’ai un cœur comme vous; je ne suis pas au-dessous de vous; et qui n’aurait pas (des doctrines) comme celles-là? Je suis une raillerie pour un ami, moi qui invoque Dieu pour en être exaucé; une raillerie, le juste, l’homme intègre! Le malheur est un objet de mépris pour l’homme heureux, destiné lui-même à chanceler. Les tentes sont paisibles pour les dévastateurs, et en sûreté pour ceux qui irritent Dieu, pour celui qui porte son Dieu en sa main. Toutefois, interroge donc les bêtes, et chacune (d’elles) t’instruira, et l’oiseau du ciel, et il te l’annoncera; Ou parle à la terre et elle t’instruira, et les poissons de la mer te le raconteront. Qui ne saura, par toutes ces choses là, que la main de Iehovah a fait tout cela? Lui, dans la main duquel est l’âme de tout vivant et le souffle de tous les corps humains. Certes, l’oreille examine les paroles, le palais goûte l’aliment qui lui convient. Auprès des vieillards (est) la sagesse; dans une vie longue, l’intelligence. Avec lui (sont) la prudence et la puissance; à lui le conseil et l’intelligence. En effet, ce qu’il démolit n’est pas reconstruit; l’homme qu’il renferme n’est pas relâché. Il arrête les eaux, et elles se dessèchent; il les lâche, et elles bouleversent la terre. Avec lui sont la force et la sagesse; en son pouvoir, celui qui erre et celui qui induit en erreur. Il rend les conseillers privés de raison, et il rend fous les juges. Il délie la ceinture des rois, et ceint de force leurs reins. Il prive de raison les grands, et il pervertit les forts. Il ôte la parole aux orateurs, et retire la raison aux gens âgés. Il répand le mépris sur les hommes considérés, et détend la ceinture des forts. Il met à découvert ce que cachent les ténèbres, et fait sortir de l’ombre de la mort la lumière. Il fortifie les nations et les fait périr; il les étend et les fait disparaître. Il ôte le courage aux chefs du peuple du pays, et les fait errer dans une solitude sans chemin. Ils tâtonnent dans l’obscurité sans lumière, et il les fait chanceler comme un (homme) ivre. Chapter 13 Certes, mon œil a tout vu, mon oreille l’a entendu et en a eu l’intelligence. Ce que vous savez, moi aussi je le sais; je ne vous suis point inférieur. Toutefois, moi je veux parler au Tout-Puissant, et je désire discuter devant Dieu. Mais vous êtes des fabricateurs de mensonge; tous vous êtes médecins inutiles. Ah! que n’avez-vous gardé le silence, il vous serait imputé à sagesse. Écoutez donc ma réplique, et soyez attentifs aux reproches de mes lèvres. Comment, c’est pour Dieu que vous proférez l’injustice, et c’est pour lui que vous exprimez la tromperie! C’est pour Dieu que vous avez de la considération, lorsque c’est pour lui que vous combattez! Sera-ce bon, lorsqu’il vous scrutera? est-ce que vous vous moquez de lui, comme on se moque d’un mortel? Il vous redressera certainement, si en secret vous avez de la partialité pour lui. Certes, sa supériorité vous effraiera, et sa crainte vous accablera. Vos souvenirs sont des paroles vaines, vos sentences superbes des monticules d’argile. Taisez-vous devant moi, et moi je parlerai, quoi qu’il m’en arrive. Pourquoi porterais-je ma chair avec mes dents, placerais-je ma vie dans ma main? Certes, il me tuera; c’est ce que j’espère; je pourrai au moins exposer ma conduite devant lui. Lui-même me viendra en aide; car devant lui l’hypocrite ne peut venir. Écoute donc ma parole, et que ma déclaration parvienne à vos oreilles. Voici que j’ai exposé le litige; je sais que je serai justifié. Qui est-ce qui combattra contre moi? Je me tairais alors, dussé-je (en) expirer. Pourvu que tu ne fasses pas deux choses à mon égard, je ne me soustrairai pas devant ta face. Éloigne d’au-dessus de moi ta main, et que ton effroi ne m’épouvante pas. Alors, porte l’accusation, et moi je répliquerai, ou, je parlerai et tu répondras. Combien ai-je (commis) de délits et de péchés? Fais-moi connaître (un) de mes crimes, (un) de mes péchés. Pourquoi caches-tu ta face et me considères-tu comme un ennemi pour toi? Comment! tu fais trembler une feuille agitée, tu poursuis une paille desséchée! Quand tu décrètes sur moi des amertumes, et me fais expier les péchés de ma jeunesse, Tu enfermes mes pieds dans une entrave, tu observes tous mes pas, et tu inscris des limites étroites à ma marche. Et lui (qui en est l’objet) est comme une pourriture qui tombe, comme un vêtement rongé des vers. Chapter 14 L’homme, né de la femme, sa vie est courte, et il est rassasié de regrets. Comme la fleur il s’épanouit et est coupé, il fuit comme une ombre et ne s’arrête pas. Sur celui-là aussi tu ouvres les yeux, et c’est moi que tu fais venir en justice auprès de toi! Qui fait quelque chose de pur de ce qui est impur? Si ses jours sont déterminés, le nombre de ses mois est avec toi; tu lui as assigné ses lois, qu’il ne saurait dépasser. Détourne-toi de lui pour qu’il respire, jusqu’à ce qu’il fasse comme un mercenaire à sa journée. Certes, il y a pour l’arbre une espérance, lorsqu’il est coupé; il pousse de nouveau, et son rejeton ne cesse pas. Lorsque sa racine vieillit dans la terre et que son tronc meurt dans la poussière, Par la vapeur de l’eau il fleurit, il pousse des branches comme une plante. Mais l’homme meurt en s’affaiblissant; le mortel périt, et où est-il? L’eau quitte son lit, le torrent tarit et se dessèche, Et l’homme se couche et ne se relève pas; jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de ciel il ne se réveille pas et ne sort pas de son sommeil. Ah! puisses-tu me cacher dans le schéol (tombeau), me soustraire jusqu’à ce que ta colère soit apaisée; tu me fixeras un terme et te souviendras de moi. Lorsque l’homme meurt, revit-il? J’espérerais pendant tous les jours de ma corvée, jusqu’à l’arrivée de mon changement; Tu m’appellerais et moi je répondrais; tu trouverais plaisir à l’œuvre de tes mains. Car maintenant tu comptes mes pas, n’es-tu pas attentif à mon péché? Scellé en un faisceau est mon délit, et tu ajoutes à mon châtiment. Toutefois, la montagne qui tombe se dissout, et le rocher se détache de sa place; L’eau creuse les pierres; elle entraîne la végétation avec la poussière de la terre: ainsi tu anéantis l’espoir de l’homme. Tu le saisis violemment, et il s’en va; lui changeant la face, tu le chasses. Ses fils sont honorés, et il ne le sait pas; ils sont mésestimés, et il n’en a pas l’intelligence. Sa chair sur lui est endolorie, et son âme en est dans le deuil. Chapter 15 Éliphaz de Téman répondit, et dit: Est-ce qu’un sage répond par une science si vaine, et se remplit le ventre d’un orage? Se défendre par des discours est inutile, tenir des propos, c’est sans profit. Toi, tu détruis même le respect devant Dieu, et tu amoindris la piété. Car ta bouche apprend ton crime, et tu choisis le langage des gens rusés. C’est ta bouche qui te condamne, et non pas moi, tes (propres) lèvres témoignent contre toi. Es-tu né le premier homme? as-tu été enfanté avant les collines? As-tu assisté comme auditeur dans le conseil de Dieu? as-tu dérobé à ton profit la sagesse? Que sais-tu, que nous ne sachions? que comprends-tu qui ne soit dans notre compréhension? Il y a parmi nous des vieillards aussi bien que des anciens, plus riches de jours que ton père. Est-ce trop peu pour toi les consolations de Dieu, et la parole qui doucement s’est fait entendre à toi? Où t’entraîne ton cœur? que signifie le mouvement de tes yeux? Que tu tournes ton humeur contre Dieu et que ta bouche profère de (semblables) propos? Qu’est le mortel pour se croire pur? celui qui est né de la femme se croirait-il un juste? Quoi! Dieu n’a pas confiance en ses saints, les cieux ne sont pas purs à ses yeux: Combien moins un homme indigne, corrompu, buvant l’injustice comme l’eau! Je veux t’entretenir, écoute-moi, et te raconter ce que j’ai vu; Ce que les sages annoncent, (transmis) par leurs pères, ils ne l’ont pas celé. A eux seuls le pays fut donné; aucun étranger n’avait pénétré parmi eux. “Pendant tous ses jours le méchant est dans l’effroi; pendant le peu d’années réservées au tyran, “Le bruit des terreurs (retentit) à ses oreilles; au milieu de la paix, le dévastateur le surprend. “Il ne croit pas revenir des ténèbres; il est destiné au glaive. “Il erre pour (avoir du) pain, où y en a-t-il? Il sait que le jour des ténèbres lui est assuré. “Il est effrayé par l’anxiété et la détresse; elles le saisissent comme le roi armé pour le combat: “Parce qu’il a étendu la main contre Dieu, et contre le Tout-Puissant il s’est révolté; “Il a couru contre lui le cou (tendu), sous les épais contours de ses boucliers. “Parce que la graisse lui couvre la figure et son embonpoint s’est développé sur ses flancs. “Il a habité des villes ruinées, des maisons inhabitables, qui sont abandonnées à la destruction. “Il ne reste pas riche; son bien n’a pas de consistance, et sa fortune ne se fixe pas sur la terre. “Il n’échappe pas aux ténèbres; la flamme dessèche son rejeton, et il périt par le souffle de sa bouche. “Que celui qui se trompe ne se confie pas en ce qui est vain, car il aura le faux en échange. “Cela s’accomplit avant son temps, et son rameau ne verdit pas. “Il enlève comme la vigne son verjus, et rejette comme l’olivier sa fleur. “Car la race des hypocrites est stérile, et le feu consume les tentes de la corruption. “Concevoir l’injustice, c’est enfanter l’iniquité, leur ventre prépare la ruse.” Chapter 16 Iyob répondit et dit: J’ai entendu de pareils (discours) plusieurs fois; vous êtes tous de tristes consolateurs. Y aura-t-il une fin pour ces paroles vides, ou qu’est-ce qui t’excite à répondre? Moi aussi, je pourrais parler comme vous; si vous étiez à ma place, rassemblerais-je contre vous des paroles, secouerais-je contre vous la tête? Je vous fortifierais par ma bouche, et le mouvement de mes lèvres ferait cesser (le mal). Si je parle, ma douleur n’en sera pas soulagée; si je m’abstiens, qu’est-ce qui me quitte? Ha! maintenant il m’a épuisé, - tu as désolé toute ma famille. Tu m’as saisi; c’est un témoignage (contre moi); ma maigreur s’élève et m’accuse en face. Sa fureur me déchire et me poursuit; mon adversaire grince les dents contre moi, ses yeux dardent leur feu sur moi. Ils ouvrent large la bouche contre moi; ils me frappent avec ignominie les joues, ensemble ils s’attroupent contre moi. Dieu me livre à l’inique et il me précipite aux mains des impies. J’étais paisible, et il m’a écrasé; il m’a pris par la nuque et m’a brisé, et il m’a placé pour être son but. Ses archers m’entourent; il m’a percé les reins sans pitié; il a répandu sur la terre mon fiel. Il m’a rompu, il fait brèche sur brèche; il s’élance contre moi comme un guerrier. J’ai cousu un sac sur ma peau, et j’ai roulé ma tête dans la poussière. Mes traits sont enflammés par les pleurs, et sur mes paupières (est) l’ombre de la mort. Quoique mes mains soient sans violence, et que ma prière soit pure. Terre! ne couvre pas mon sang, et que rien n’arrête mes cris! A présent, aussi, voilà au ciel mes témoins et mes défenseurs, dans les régions supérieures. Mes interprètes, mes amis! (vers Dieu mes yeux dirigent leurs larmes.) Il sera fait droit à l’homme à l’égard de Dieu, comme au fils de l’homme à l’égard de son semblable. Car mes années peu nombreuses s’en iront, et je m’en irai dans un chemin d’où je ne reviendrai pas. Chapter 17 Mon esprit est anéanti; mes jours ont disparu; des tombeaux (sont) pour moi. Si des moqueries n’étaient pas près de moi, et si mon œil ne s’arrêtait pas sur leur contrariété! Place donc (la main), sois mon garant près de toi; qui (sans cela) s’engagera pour moi? Car tu as fermé leur cœur devant l’intelligence; c’est pourquoi tu ne leur donneras pas la supériorité. (Il invite ses amis à un repas, et les yeux de ses enfants languissent.) On m’a placé comme une parabole pour les peuples, moi qui ai été autrefois un chef. Mon œil est troublé de chagrin, et mes membres sont tous comme des ombres. Les hommes droits sont stupéfaits de cela, et l’innocent est excité contre l’hypocrisie. Le juste tient à sa voie, et celui dont les mains sont pures augmentera de vigueur. Mais, vous tous, retournez, revenez donc, je ne trouverai pas parmi vous un sage. Mes jours sont passés, mes plans, les pensées intimes de mon cœur sont dissous; Ils font de la nuit le jour; la lumière, plus proche que les ténèbres. Certes, j’espère (dans) le schéol (tombeau) ma maison, dans les ténèbres j’ai étendu ma couche. Je nomme la tombe, mon père; les vers, ma mère, ma sœur. Et où est alors mon espérance? mon espérance, qui l’aperçoit? Elle descendra vers les verrous du tombeau, lorsque ensemble nous reposeront dans la poussière. Chapter 18 Bildad de Schoua’h répliqua et dit: Jusqu’à quand (tarderez-vous) à mettre des bornes à vos discours? réfléchissez, et parlons ensuite. Pourquoi sommes-nous comparés à des bêtes? sommes-nous à vos yeux des (gens) bornés? (Toi) qui te déchires toi-même dans ta colère, à cause de toi la terre sera-t-elle désolée, et le rocher sera-t-il arraché de sa place? Certes, la lumière des impies s’éteindra et la flamme de son feu ne brillera plus; La lumière s’obscurcira dans sa tente, et la lampe au-dessus de lui s’éteindra; Ses pas assurés seront resserrés, sa propre résolution le précipitera; Car ses pieds s’embarrassent dans le filet et il marche sur un piège. Le rets le saisit par le talon et des nœuds le retiennent. La corde est cachée dans la terre, et la trappe (est) sur le sentier. Autour (de lui) des terreurs l’assiègent et le poursuivent où il met le pied. Son malheur est affamé (après lui) et l’adversité se tient à son côté. Elle dévorera les membres de son corps, l’aîné de la mort dévorera ses membres. Sa sécurité sera arrachée de sa tente, et il est conduit vers le roi des terreurs. Sur sa demeure est répandu le soufre; il y reste dans sa tente qui n’est plus à lui. Sous lui ses racines se dessèchent; au-dessus de lui son rejeton est coupé. Sa mémoire est effacée de la terre; il ne lui reste pas de nom au dehors. Il sera poussé de la lumière aux ténèbres et chassé hors du monde. Il n’aura ni fils ni petit-fils dans son peuple, ni de trace dans son séjour. La postérité sera stupéfaite de sa chute, et ses contemporains seront saisis d’effroi. Celles-là seulement sont les demeures du criminel, et cela est le lieu (de l’homme) qui n’a pas connu Dieu. Chapter 19 Iyob répondit, et dit: Jusqu’à quand affligerez-vous mon âme et me briserez-vous par de (vaines) paroles? Voilà dix fois que vous m’avez humilié; que vous ne rougissez pas de me traiter en étranger. Et s’il est vrai que j’ai erré, mon erreur reste avec moi. Mais si effectivement vous vous élevez contre moi en me démontrant ma honte, Sachez alors que c’est Dieu qui m’a perverti, et qu’il a jeté son filet sur moi. Voilà que je me plains de la violence, pas de réponse; je pousse des cris, il ne m’est pas fait droit. Il a fermé mon chemin, je ne puis passer, et il répand des ténèbres sur mes sentiers. Il m’a dépouillé de ma gloire et il a enlevé le diadème de ma tête. Il m’a détruit à l’entour, et je péris, et comme (on déracine) un arbre, il a déraciné mon espérance. Il rend ardente contre moi sa colère, et me répute comme un de ses adversaires, Ses bandes viennent ensemble, se frayent vers moi leur chemin et se campent à l’entour de ma tente. Il a éloigné de moi mes frères, et ceux qui me connaissent n’ont fait que se détourner de moi. Mes proches se sont abstenus et mes intimes m’ont oublié. Les habitants de ma maison et mes servantes me considèrent comme un inconnu; à leurs yeux, je suis un étranger. J’ai appelé mon serviteur, et il ne m’a pas répondu, bien que je le supplie par ma bouche. Mon humeur est étrangère à ma femme, et ma supplication à mes propres enfants. Même des vauriens me méprisent; si je me lève, ils parlent contre moi. Tous ceux qui étaient admis à mon secret m’abhorrent, et ceux que j’ai aimé se sont tournés contre moi. Mes os sont attachés à ma peau et à ma chair, et il ne m’est resté que la peau autour des dents. Ayez pitié, ayez pitié de moi, vous mes amis, car la main de Dieu m’a atteint. Pourquoi me poursuivez-vous comme Dieu, et ne vous rassasiez-vous pas de mon supplice? Plût à Dieu que mes paroles fussent écrites! plût à Dieu qu’elles fussent tracées dans un livre. Avec un burin en fer et avec du plomb! qu’elles fussent gravées pour toujours dans le roc! Mais moi, je sais que mon rédempteur est vivant, et restera le dernier sur la terre. Et après que ma peau aura été détruite, ceci délivré de la chair, je verrai Dieu, Je le verrai (favorable) à moi; mes yeux (le) voient, et non un autre; mes reins se dessèchent dans mon sein. Que si vous dites: Pourquoi le poursuivons-nous (puisque le fond de la plainte est en moi)? Craignez pour vous le glaive, car la colère (mérite) le châtiment par le glaive, afin que vous reconnaissiez le jugement. Chapter 20 Tsophar de Naamah reprit, et dit: C’est pourquoi mes pensées me font revenir, et c’est par ce que j’éprouve en moi. Entendrai-je la correction outrageante? le souffle de mon intelligence inspirera ma réplique. Sais-tu cela, que de toute antiquité, depuis que l’homme a été mis sur la terre, Le triomphe des impies est récent, et la joie des hypocrites ne dure qu’un moment! Si son orgueil s’élève jusqu’au ciel, et que sa tête touche aux nues, Comme la sécrétion de son corps, il disparaîtra pour toujours; ceux qui l’avaient vu diront: Où est-il? Comme un songe il s’envolera, et on ne le trouvera plus; il est dissipé comme une vision nocturne. L’œil qui le voyait ne l’apercevra plus, et le lieu où il était ne le contemple plus. Ses enfants, - les appauvris les accableront, et ses mains répareront son iniquité. Ses membres sont pleins de la vigueur de sa jeunesse; avec lui elle dormira dans la poussière. Si le mal a été doux à sa bouche, s’il l’a dissimulé sous sa langue, S’il l’a conservé pour ne pas l’abandonner, et le retenant au fond de son palais, Sa nourriture s’altère dans ses entrailles, un venin d’aspic est dans son intérieur. Il a dévoré la richesse, il la vomira; Dieu l’expulsera de son corps. Il a sucé le venin de l’aspic; la langue de la vipère le tuera. Il ne se délectera pas (à la vue) des ruisseaux, des torrents, des fleuves de miel et de crème. Il rendra ses rapines, il ne les retiendra pas; comme sa richesse (lui est venue, ainsi) sa réparation; il ne se réjouira pas, Parce qu’il a foulé, abandonné les pauvres; il s’est emparé d’une maison, il ne la conservera pas. Il n’a pas éprouvé de sécurité intérieure; il ne préservera pas l’objet de sa convoitise. Rien n’a échappé à son avidité, c’est pourquoi son bien ne durera pas. Quand sa mesure sera comble, il sera dans l’anxiété; toutes les atteintes de la misère l’accableront. Il est sur le point d’assouvir sa voracité; quand Dieu enverra sur lui l’ardeur de sa colère et fera pleuvoir (sur lui) ses traits. Il fuira l’armure de fer, l’arc d’airain l’achèvera. Il a retiré (le trait) qui a transpercé son corps, le glaive étincelant, de ses entrailles; les terreurs l’assiégeront. Toutes sortes de malheurs seront réservés à ses trésors; un feu non soufflé le dévorera, et rasera ce qui est resté dans sa tente. Les cieux révéleront son crime, et la terre s’élèvera contre lui. Le revenu de sa maison s’en ira; (ses richesses) s’écouleront au jour de sa colère. Voilà le partage que Dieu réserve à l’impie, tel est l’héritage que Dieu lui destine. Chapter 21 Iyob repartit, et dit: Écoutez bien mes paroles, et que ce soient là vos consolations. Supportez-moi, pour que je parle, et après que j’aurai parlé, tu peux railler. Est-ce que je me plains de l’homme? Et si .... Pourquoi ne serais je pas impatient? Tournez-vous vers moi et soyez stupéfaits, et mettez la main sur la bouche. Et lorsque j’y pense, je suis transi de frayeur et ma chair est saisie de tremblement. Pourquoi les impies vivent-ils? (pourquoi est-ce qu’)ils vieillissent et augmentent de force? Leur postérité prospère devant eux, près d’eux, et leurs descendants (sont) sous leurs yeux. Leurs maisons sont en paix, sans crainte, et la verge de Dieu n’est pas sur eux. Leur bœuf s’accouple fructueusement, leur vache met bas sans perdre ses petits. Ils laissent courir comme un troupeau leurs petits enfants, et leurs enfants sautent (autour d’eux). Ils chantent au son du tambourin et de la harpe, et se réjouissent au son du chalumeau. Ils passent leurs jours dans le bonheur, et en un moment ils descendent dans le schéol (tombeau). Et puis, ils disent à Dieu: Éloigne-toi de nous; nous ne nous soucions pas de la connaissance de tes voies. Qu’est-ce que c’est que le Tout-Puissant pour que nous l’adorions? A quoi nous sert de lui adresser des prières? Certes, leur bonheur n’est pas dans leur main - le conseil des impies est loin de moi. Combien de temps - et la lampe des impies s’éteint, et la ruine fond sur eux; il (Dieu) leur donne des douleurs en partage. Ils deviennent comme la paille devant le vent, et comme le brin de paille qu’emporte le tourbillon. Dieu réserve aux fils le châtiment (du père); c’est lui qu’il devrait punir, pour qu’il ressente (sa faute); Que ses (propres) yeux voient son malheur, et qu’il boive (le calice de) la colère du Tout-Puissant. Car, que lui importe sa maison après lui, lorsque le nombre de ses mois est accompli? Quoi! c’est à Dieu qu’on enseignera la sagesse, lui qui juge les (plus) élevés! Tel meurt dans la plénitude de sa force, tout tranquille et paisible; Ses vases sont pleins de lait, et la moelle de ses os est coulante. Et tel meurt l’humeur chagrine, sans avoir goûté le bonheur. Ensemble ils sont couchés dans la poussière, et les vers les couvrent. Certes, je connais vos pensées et les plans que vous forgez contre moi, Lorsque vous dites: Où est la maison du puissant, et où la tente qu’habitent les impies? N’avez-vous pas interrogé les voyageurs? vous ne méconnaîtrez pas leurs preuves, (Pour savoir) qu’au jour du malheur le méchant est épargné; au jour de la vengeance les impies échappent. Qui lui reproche en face sa conduite et qui le punit de ce qu’il a fait? Il est conduit au lieu sépulcral et repose sous son mausolée. Les mottes de terre de la vallée sont douces pour lui; attirant après lui tous les hommes, et devant lui (une foule) sans nombre. Et comment me donnez-vous de vaines consolations; et de vos réponses il ne reste que la perfidie. Chapter 22 Éliphaz de Téman reprit et dit: L’homme peut-il être utile à Dieu? non, l’homme n’est utile qu’à lui-même. Qu’importe au Tout-Puissant que tu sois juste? quel est (son) profit quand tu rends intègre ta conduite? Est-ce de ce que tu ne le crains qu’il te corrige, qu’il vient en jugement avec toi? Ta malice n’est-elle pas considérable? tes crimes ne sont-ils pas sans fin? Car tu prenais sans motif des gages de tes frères et tu dépouillais (ceux que tu laissais) nus. Tu n’accordais pas d’eau à celui qui était épuisé (de soif), et tu refusais du pain à celui qui avait faim. L’homme au bras (vigoureux) c’est à lui qu’est la terre, et le puissant s’y établit. Tu renvoyais la veuve sans secours et les bras des orphelins étaient brisés. C’est pourquoi des pièges sont autour de toi, et une terreur soudaine t’accable. Ou bien ne vois-tu pas l’obscurité et le débordement des eaux qui te couvrent? “Dieu n’est-il pas au haut des cieux? regarde combien le sommet des étoiles est élevé! ” Et tu disais: “Qu’est-ce que Dieu sait? est-ce qu’il jugera à travers les ténèbres? Les nuées sont une retraite pour lui et il ne voit pas, il marche sur la voûte des cieux.” Tiens-tu la route antique sur laquelle ont marché les hommes d’iniquité? Qui ont été enlevés avant le temps, leur séjour est devenu un fleuve débordé. Eux qui disaient à Dieu: Détourne-toi de nous, et que peut faire pour nous le Tout-Puissant? Lui cependant avait rempli d’abondance leur maison. - Que le conseil des impies soit loin de moi! Les justes verront et seront réjouis, et l’innocent se rira d’eux. “Notre adversaire n’est-il pas anéanti! le feu a consumé leur bien.” Confie-toi à lui et tu seras en paix par là tu recouvreras la félicité. Reçois donc de sa bouche la loi et mets ses discours dans ton cœur. Si tu reviens au Tout-Puissant tu seras établi, tu éloigneras l’iniquité de ta tente. Jette par terre ce que tu as de précieux, et dans les cailloux des torrents l’or d’Ophir. Le Tout-Puissant sera ton trésor et (comme) un monceau d’argent pour toi. Car alors tu te délecteras dans le Tout-Puissant et tu élèveras vers Dieu ta face. Tu le supplieras et il t’exaucera, et tu acquitteras tes vœux. Tu décideras une chose et elle s’accomplira pour toi, et sur tes voies brillera la lumière. Lorsque les impies seront abaissés tu diras: (c’est à cause de) l’orgueil; il (Dieu) secourra celui dont les yeux sont humbles. Il préservera le non innocent, il sera préservé par la pureté de tes mains. Chapter 23 Iyob reprit et dit: Aujourd’hui encore ma plainte est amère; mon châtiment est plus fort que mes gémissements. Ah! que ne m’est-il donné de savoir le trouver et d’arriver jusqu’à son trône! Je plaiderais ma cause devant lui, et ma bouche serait remplie de justifications; Je connaîtrais les paroles qu’il me répondrait et je remarquerais ce qu’il me dirait. Me combattra-t-il avec sa force immense? non, pourvu qu’il fasse attention à moi! Là un homme droit discuterait avec lui, et j’échapperais pour toujours à mon juge. Voici, lorsque je vais à l’orient, il n’y est pas; à l’occident je ne le remarque pas; Se tient-il à gauche, je ne le vois pas; s’enveloppe-t-il à droite, je ne l’aperçois pas. Cependant il connaît la voie que j’ai suivie; s’il m’éprouve, je sortirai (pur) comme l’or. Mes pieds ont suivi ses pas; j’ai gardé sa voie et ne m’en suis pas détourné. Le précepte de ses lèvres, je ne l’ai pas abandonné, plus que ma règle (de conduite) j’ai conservé les paroles de sa bouche. Mais il est unique, qui l’arrêtera? ce qu’il désire, il l’exécute. Certes, il accomplira son décret sur moi, et plusieurs (décrets) semblables (sont arrêtés) en lui. C’est pourquoi je suis effrayé devant lui, je (le) remarque et j’ai peur de lui. Et Dieu a amolli mon cœur, et le Tout-Puissant m’a effrayé. Car ce ne sont pas les ténèbres qui m’ont mis à la gêne, et l’obscurité n’est pas étendue sur ma face. Chapter 24 Pourquoi les temps ne sont-ils pas cachés devant Dieu, et pourquoi ses adorateurs ne voient-ils pas ses jours (de jugement)? Les bornes (des champs) sont déplacées, les troupeaux enlevés et conduits au pâturage. L’âne des orphelins est emmené, le bœuf de la veuve pris en gage. Les nécessiteux sont repoussés du chemin, les malheureux du pays se cachent ensemble. Voici que poursuivant leur œuvre, ils cherchent la proie comme les onagres du désert; la bruyère leur fournit la nourriture pour leurs enfants. Au champ ils moissonnent son fourrage et grappillent dans la vigne de l’impie. Ils passent la nuit dépouillés, sans vêtements et sans couverture pendant le froid. Trempés par la pluie des montagnes, et privés de refuge, ils se serrent contre le rocher. (Entraînés) par le pillage, ils volent l’orphelin et poursuivent le pauvre; Ils le réduisent à la nudité, et des gens affamés portent leurs gerbes. Entre leurs murs ils font de l’huile, ils foulent le pressoir et souffrent de la soif. De la ville s’élève le râle des mourants et l’âme des blessés crie, mais Dieu ne remarque pas cette infamie. Ceux-là sont rebelles à la lumière, qui n’ont pas connu ses voies et ne sont pas demeurés dans ses sentiers. L’homicide se lève dès la lumière (du matin), il égorge le pauvre et l’indigent, et la nuit il agit comme un voleur. L’œil de l’adultère épie les ténèbres, disant: “Aucun ne me verra”, et se met un masque sur la figure. On fait effraction dans les maisons pendant les ténèbres; le jour, ils s’enferment, ils ne connaissent pas la lumière. Car le matin et l’obscurité sont pour lui tout un, car il connaît les terreurs de l’obscurité. Il glisse légèrement sur la surface des eaux; que son partage soit maudit sur la terre; il ne se dirige pas par le chemin des vignes. L’aridité et la chaleur absorbent les eaux venant de la neige; (de même) le schéol (engloutit) ceux qui ont péché. Le sein maternel l’oublie, le ver est doux pour lui; il ne sera plus mentionné, et l’iniquité est brisée comme du bois. Lui qui opprime la femme stérile, et ne fait aucun bien à la veuve, Il (Dieu) entraîne les puissants par sa force, il se lève et ils désespèrent de la vie. Il leur accorde la sécurité et il les soutient, mais son œil est fixé sur leurs voies. Il s’élèvent; - un peu (de temps), et ils ne sont plus; ils s’abaissent, comme toute (chose) ils sont renfermés (dans la tombe) et ils se fanent comme l’extrémité des épis. Et s’il n’en est pas ainsi, qui me démentira et mettra à néant mon discours? Chapter 25 Bildad de Schoua’h reprit et dit: L’empire et l’effroi sont à lui, qui établit la paix dans ses régions élevées. Ses phalanges ne sont-elles pas innombrables? sur qui sa lumière ne se lève-t-elle pas? Comment l’homme pourrait-il paraître juste devant Dieu? comment le fils de la femme pourrait-il être sans tache devant lui? Voici, la lune même est sans clarté et les étoiles ne sont pas pures à ses yeux. Combien moins le mortel, ce ver, le fils de l’homme, ce vermisseau! Chapter 26 Iyob répondit et dit: Comment as-tu aidé au faible, fortifié le bras impuissant? Quel conseil as-tu donné à celui qui est sans sagesse? as-tu abondamment fait connaître ce qui est salutaire? De qui as-tu annoncé les paroles, et de qui l’inspiration s’est-elle manifestée par toi? (Devant lui) les ombres tremblent, en bas, les eaux et ceux qui les habitent. Devant lui le schéol est nu et l’abîme n’a pas de voile. Il étend l’aquilon sur le vide; il suspend la terre sur le néant. Il renferme les eaux dans ses nuages et la nue ne se déchire pas sous elles. Il affermit la face du trône, suspend dessus son nuage. Il a tracé un cercle sur la surface des eaux jusqu’à l’endroit où la lumière finit avec les ténèbres. Les colonnes du ciel s’ébranlent et sont stupéfaites de sa menace. Par sa puissance il a soulevé la mer, et par son intelligence il en abat l’orgueil. Par son souffle il rassérène le ciel, sa main a tué le serpent allongé. Regarde, ce ne sont là que les extrémités de ses voies; ce n’est que le léger bruit qui nous en parvient, mais le tonnerre de sa puissance qui pourrait le comprendre? Chapter 27 Iyob continua à prononcer son discours, et dit: Par le Dieu vivant qui a enlevé mon droit, et le Tout-Puissant qui m’a rendu la vie amère, Car tant que la respiration sera en moi et le souffle de Dieu dans mes narines, Mes lèvres ne prononceront pas l’iniquité et ma langue ne proférera pas la fausseté, Loin de moi de vous justifier! tant que je vivrai, je ne me dépouillerai pas de mon intégrité. Je tiens ferme à ma justification, et ne m’en relâche pas; mon cœur ne blâme aucun de mes jours. Mon ennemi sera comme un impie, et mon adversaire semblable à l’homme inique. Car quelle est l’attente de l’hypocrite lorsqu’il retire un profit, lorsque Dieu lui retire l’âme? Dieu entendra-t-il ses cris, lorsque l’adversité viendra sur lui? Se délectera-t-il dans le Tout-Puissant, et invoquera-t-il Dieu en tout temps? Je vous enseignerai ce qui regarde Dieu; je ne vous cèlerai pas la manière du Tout-Puissant. Certes, vous tous l’avez vu; pourquoi vous faites-vous de vaines illusions? Voici le partage que Dieu réserve à l’homme impie, l’héritage que les tyrans recevront du Tout-Puissant: Si ses enfants se multiplient, c’est pour le glaive, et ses descendants ne se rassasieront pas de pain. Ses rejetons seront ensevelis par l’épidémie, et ses veuves ne (le) pleureront pas. S’il amasse l’argent comme la poussière, et s’il prépare des monceaux de vêtements, Il (les) préparera, mais le juste s’en revêtira, et l’argent, il se le partagera. Il a bâti sa maison comme l’insecte, et comme la cabane que fait le gardien. Il se couchera riche, et ne sera pas enseveli; s’il rouvre les yeux, il n’y a plus rien. Les terreurs l’atteignent comme les flots, pendant la nuit l’ouragan le surprend. Le vent du sud l’enlève et s’en va, et il le fait tourbillonner (loin) de sa place. Et (Dieu) jette sur lui (ses traits) sans pitié, lorsqu’il veut échapper à sa main. On bat des mains à son sujet, et les sifflets pleuvront sur lui de son endroit. Chapter 28 Car il est pour l’argent un lieu d’extraction, et où l’or est affiné. Le fer est extrait du minerai, et la pierre liquéfiée produit l’airain. (L’homme) a mis un terme aux ténèbres, il explore jusqu’aux dernières limites la pierre (cachée dans) l’obscurité et les ténèbres de la mort. Il creuse une tranchée loin des lieux habités; ceux qui sont oubliés sous les pieds (des passants), sont suspendus et s’agitent loin des hommes. La terre (d’elle sort le pain), et ses profondeurs sont bouleversées comme (par) le feu. Ses pierres sont le réceptacle du saphir; elle contient (aussi) la poudre d’or. C’est un sentier que ne connaît point l’oiseau de proie, et que l’œil du vautour n’a point aperçu. Les lions ne l’ont pas foulé; le chacal n’y a pas passé. (L’homme) a mis la main sur le granit; il a culbuté les montagnes depuis la racine. Il a ouvert des tranchées dans les rochers, et son œil y a vu tout ce qui est précieux. Il a empêché les eaux de filtrer (à travers les rochers), et il produit à la lumière ce qui est caché. Mais la sagesse d’où se tire-t-elle? Où est le séjour de l’intelligence? L’homme ne connaît pas sa pareille; elle ne se trouve pas dans la terre des vivants. L’abîme dit: Elle n’est pas en moi, et la mer dit: Elle n’est pas avec moi. On ne peut l’obtenir pour de l’or pur, ni en pesant de l’argent pour son acquisition. L’or d’Ophir ne saurait être mis en balance avec elle, ni le précieux onyx ou le saphir. L’or ni le verre ne l’égalent pas, et un vase d’or fin n’est point accepté en échange. Qu’on ne mentionne ni le corail, ni le cristal, le prix de la sagesse est supérieur à celui des perles. La topaze d’Ethiopie ne l’égale pas, l’or pur ne saurait être mis en balance avec elle. Mais d’où vient la sagesse, et où est le séjour de l’intelligence? Elle est cachée aux yeux de tout vivant, et elle est ignorée de l’oiseau du ciel. Le gouffre et la mort ont dit: De nos oreilles nous en avons appris la nouvelle. C’est Dieu qui en comprend la voie; c’est lui qui en connaît le séjour. Car il voit jusqu’à l’extrémité de la terre; il aperçoit (ce qui est) sous tout le ciel, Pour déterminer le poids au vent et peser les eaux avec mesure. Quand il prescrivait une loi au vent et une route à l’éclair des tonnerres, Alors il l’a vue et l’a proclamée, il l’a consolidée et éprouvée; Et il a dit à l’homme: Voici, la crainte de Dieu, c’est la sagesse; s’éloigner du mal, voilà l’intelligence. Chapter 29 Job continua l’exposition de son discours, et dit: Ah! que ne suis-je comme aux mois du passé, comme aux jours où Dieu me gardait! Lorsque sa lampe brillait sur ma tête, quand à sa lumière je marchais dans les ténèbres! Comme j’étais dans les jours de ma jeunesse, quand l’intimité de Dieu était sur ma tente, Lorsque le Tout-Puissant était avec moi, et que mes enfants m’entouraient! Lorsque mes pas se baignaient dans le lait et que le rocher répandait près de moi des ruisseaux d’huile; Quand, en sortant, je passais par la porte pour monter vers la ville, que sur la place je faisais préparer mon siège: Les jeunes gens me voyaient et se retiraient, et les vieillards se levaient et restaient debout, Les princes s’arrêtaient dans leurs discours et mettaient la main sur leur bouche, La voix des grands restait muette et leur langue attachée à leur palais. Car l’oreille de qui que ce fût en m’entendant ne célébrait, et l’œil en me voyant témoignait pour moi, Parce que je sauvais le pauvre et celui qui invoquait du secours, et l’orphelin privé d’assistance; La bénédiction du désespéré venait sur moi, et je réjouissais le cœur de la veuve; Je me revêtais de justice et elle se revêtait de moi, ma droiture était (pour moi) comme un manteau et un turban; J’étais l’œil de l’aveugle et le pied du boiteux; J’étais le père des nécessiteux et j’examinais la cause de l’inconnu; Je brisais la mâchoire de l’homme inique et j’arrachais de ses dents la proie. Et je disais: “Je périrai avec mon nid, et comme le sable je multiplierai mes jours. “Ma racine sera ouverte à l’eau, et la rosée restera la nuit sur mes branches. “Ma gloire (restera) neuve avec moi, et mon arc se fortifiera dans ma main.” Ils m’écoutaient et attendaient, et restaient muets en entendant mon conseil. Après ma parole ils ne réitéraient pas, et sur eux se distillait mon discours. Et ils espéraient en moi comme (ou espère) la pluie, et ouvraient avidement la bouche comme pour (recueillir) la pluie tardive. Leur souriais-je, ils ne le croyaient pas, et ils ne troublaient pas la sérénité de mon visage. Je dirigeais leur chemin et je m’asseyais à leur tête, et je résidais comme un roi au milieu de son armée, comme celui qui console des affligés. Chapter 30 Et maintenant se moquent de moi ceux qui sont plus jeunes que moi de jours, (et) dont je dédaignais de placer les pères parmi les chiens de mon troupeau; A quoi aussi me servirait la force de leurs mains? la vieillesse est en eux. Amaigris par le besoin et la faim, ils fuient dans le désert, depuis longtemps une horrible solitude; Ils cueillent des fruits sauvages sur des buissons, et la racine de genièvre est leur nourriture. Expulsés du milieu (des hommes) on les poursuit comme le larron. Dans d’horribles vallées ils habitent des cavernes dans la terre et les rochers; Dans les taillis ils hurlent, ils campent sous l’abri des ronces; Fils de l’insensé, fils aussi sans renom, ils sont retirés de la terre: Et maintenant je suis le sujet de leur chanson, l’objet de leur parole (moqueuse). Ils m’ont en horreur, ils s’éloignent de moi, devant moi ils ne retiennent pas leur crachat. Ils se sont dégagés de mon frein et m’ont tourmenté, et devant moi ils ont rejeté la bride. A droite cette race se dresse; ils repoussent mes pieds et se frayent contre moi leurs chemins pernicieux; Ils détruisent mon sentier, contribuent à ma ruine, sans utilité pour eux; Ils arrivent comme (à travers) une grande brèche, roulant sous le bruit d’une tempête. Les terreurs se sont tournées vers moi, poursuivant comme le vent ma considération, et mon bonheur a passé comme un nuage. Et maintenant mon cœur se répand en moi, les jours de mon affliction m’ont saisi. Pendant la nuit mes os s’ébranlent de dessus moi, et mes artères n’ont pas de repos. Par la violence (du mal) mon vêtement devient méconnaissable, le bord de ma tunique peut me servir de ceinture. Il m’a jeté dans la fange, et je suis semblable à la poussière et à la cendre. Je crie vers toi et tu ne m’exauces pas, quand je me tiens debout tu me regardes sévèrement. Tu t’es changé en cruel envers moi, par la vigueur de ta main tu me traites en ennemi. Tu m’élèves vers le vent, tu me fais monter dessus, et tu me dissous complètement. Car je sais, tu m’amènes vers la mort et à la maison de réunion pour tout vivant. Toutefois il ne tend pas la main à celui qui demande (la mort), si dans son malheur il l’implore. N’ai-je pas pleuré sur l’affligé? mon âme n’a-t-elle pas été attristée à cause du nécessiteux? Car j’espérais le bonheur, et le malheur est arrivé; j’attendais la lumière, et les ténèbres sont venues. Mes entrailles bouillonnent sans relâche, les jours de mon affliction m’ont enveloppé. Je marche noirci sans rayon solaire, je me lève dans l’assemblée, je m’écrie; Je suis devenu le frère du dragon, et l’ami de l’autruche; Ma peau noircie (se détache) de moi, et mon os est brûlé par l’ardeur (dévorante); Ma harpe est devenue (un instrument de) deuil, et ma lyre retentit de la voix des pleurs. Chapter 31 J’avais fait un pacte avec mes yeux, et comment aurais-je regardé une vierge? Et quel partage (attendrais-je) du Dieu d’en haut, et quel héritage du Tout-Puissant des cieux. La ruine n’est-elle pas pour le pervers, et le malheur pour les ouvriers d’iniquité? Certes, il (Dieu) considère mes voies et compte mes pas: Si je me suis occupé de fausseté et si mes pieds ont couru après la tromperie, Que Dieu me pèse dans la balance de justice et il reconnaîtra mon intégrité; Si ma marche s’est détournée du (bon) chemin, si mon cœur a suivi mes yeux et si à mes mains il est resté une souillure, Que je sème et qu’un autre moissonne, et que mes rejetons soient déracinés; Si mon cœur a été séduit par une femme et si j’ai guetté à la porte de mon prochain, Que ma femme serve à la volupté d’un autre, et que d’autres la déshonorent: Car c’est un crime, et c’est une iniquité devant les juges; Oui, c’est un feu qui dévore jusqu’à la ruine et qui déracinerait tout mon produit. Si j’ai dédaigné le droit de mon serviteur et de ma servante quant ils avaient une contestation avec moi, Que ferai-je lorsque Dieu se lèvera? Celui qui m’a créé dans le ventre ne l’a-t-il pas (aussi) créé? Le même l’a formé dans le sein (maternel). Si j’ai frustré les humbles de l’objet de leur désir, si j’ai fait languir les yeux de la veuve, Si j’ai mangé seul mon pain, sans que l’orphelin en ait mangé... (Certes, depuis ma jeunesse il a grandi avec moi comme (avec un) père, et depuis le sein de ma mère j’ai eu soin de lui.) Si j’ai vu un malheureux privé de vêtement, ou un nécessiteux sans couverture, Sans que ses membres n’aient béni et sans qu’il se soit réchauffé de la toison de mes moutons; Si j’ai levé le bras contre l’orphelin parce que je voyais mon aide au tribunal, Que mon épaule tombe (séparée) de mon corps et que mon bras soit brisé hors de sa jointure: Car j’ai redouté le châtiment divin, et devant sa majesté je suis impuissant. Si j’ai mis dans l’or ma confiance, si j’ai dit au métal jaune: Tu es mon espoir; Si je me suis réjoui de ce que mon opulence était considérable, de ce que ma main a beaucoup amassé; Si j’ai regardé la lumière lorsqu’elle brillait et la lune s’avançant éclatante, Et que mon cœur (en) ait été secrètement séduit, et que ma main se soit imprimée sur ma bouche, Cela aussi (est) un crime punissable, car j’aurais renié le Dieu suprême. Si je me suis réjoui du malheur de mon ennemi, et si j’ai tressailli (d’allégresse) de ce que l’adversité l’a atteint... Je n’ai pas permis à ma langue de pécher, en proférant une imprécation contre mon âme. S’ils n’ont pas dit, les gens de ma tente: Que ne se trouve-t-il quelqu’un non rassasié à sa table! (L’étranger n’a pas passé la nuit au dehors, au voyageur j’ouvrais mes portes.) Si comme les hommes j’ai caché mes péchés, renfermant mon crime dans mon sein. Parce que je tremblais devant une grande multitude et que le mépris des familles me glaçait d’effroi, et que me taisant je ne dépassais pas la porte... Ah! que n’ai-je quelqu’un qui m’entende! Voici mon écrit, que le Tout-Puissant me réponde..., et le livre rédigé par ma partie adverse. Ne le porterais-je point sur mon épaule, ne me l’attacherais-je pas comme une couronne! Je dirais le nombre de mes démarches, je m’approcherais de lui comme un homme honorable. Si contre moi ma terre crie, si ses sillons pleurent ensemble, Si j’en ai consumé les fruits sans en payer le prix, si j’ai attristé l’âme de ses maîtres, Qu’à la place du froment poussent des ronces et ‘ivraie à la place de l’orge. Chapter 32 Les trois hommes cessèrent de répliquer à Iyob, parce qu’il se considérait comme juste à ses (propres) yeux. Alors la colère d’Élihou, fils de Berachel, le Bouzite, de la famille de Ram, s’irrita contre Iyob; sa colère s’irrita de ce qu’il se regardait comme plus juste que Dieu; Et contre ses trois amis il s’irrita de ce qu’ils n’avaient pas trouvé de réplique, quoiqu’ils eussent condamné Iyob. Et Élihou avait attendu Iyob avec (ses) discours, parce que les autres étaient plus vieux que lui en âge. Élihou ayant (donc) vu qu’il n’y avait pas de réplique dans la bouche des trois hommes, sa colère s’enflamma, Et Élihou, fils de Berachel, le Bouzite, répondit et dit: Je suis jeune d’années et vous êtes des vieillards, c’est pourquoi j’ai craint et je n’ai pas osé vous exprimer mon opinion. Je disais: Que les jours parlent, et que beaucoup d’années manifestent la sagesse. Mais il y a un esprit dans l’homme, et le souffle du Tout-Puissant le rend intelligent. Ce ne sont pas les plus âgés qui sont les (plus) sages, et les vieillards qui comprennent le droit. C’est pourquoi je dis: Écoutez-moi, je veux, moi aussi, exprimer mon opinion. Voici que j’ai attendu vos paroles, j’ai tendu l’oreille à vos raisons jusqu’à ce que vous examinassiez les discours. Et sur vous j’étais attentif, et voici, nul contradicteur de Job, nul d’entre vous qui réfutât ses paroles. N’allez pas dire: “Nous avons trouvé la sagesse, que Dieu le frappe, non un homme.” Mais il n’a pas contre moi dirigé ses paroles, et ce n’est pas par vos discours que je lui répondrai. Ils sont effrayés, ne répondent plus; les paroles leur font défaut. Attendrai-je, parce qu’ils ne parlent pas, parce qu’ils sont arrêtés, ne répondant plus? Je veux répondre, moi aussi, (pour) ma part, je veux exprimer, moi aussi, mon opinion. Car je suis rempli de paroles, l’esprit me presse dans mon intérieur. Mon intérieur (est) comme le vin (nouveau) privé d’ouverture, il se brise comme des outres nouvelles. Je veux parler, et je serai soulagé; j’ouvrirai mes lèvres, et je répondrai. Je ne ferai acception de personne et je ne flatterai aucun mortel. Car je ne sais pas flatter; il s’en faudrait peu que mon Créateur ne m’enlevât. Chapter 33 Mais, écoute donc mes discours, Iyob, sois attentif à toutes mes paroles. Voilà que j’ai ouvert la bouche, ma langue se meut dans mon palais. Mes discours (proviennent de) la droiture de mon cœur, et mes lèvres profèrent purement l’intelligence. L’esprit de Dieu m’a créé et le souffle du Tout-Puissant m’anime. Si tu peux, réponds-moi, prépare-toi, place-toi devant moi. Voici, je suis comme ta bouche envers Dieu, d’argile, je suis formé moi aussi. Voici, la crainte de moi ne t’effraie pas, et mon poids ne pèse pas sur toi. Mais tu as dit à mes oreilles, j’ai entendu le son de paroles: “Je suis pur, sans méfait, je suis sans tache et sans crime; “Certes, il cherche des prétextes contre moi, il me considère comme un ennemi, “Il met une entrave à mes pieds, observe toutes mes voies.” Voilà, en cela tu n’es pas juste; je vais te répondre, car Dieu est plus grand qu’un mortel. Pourquoi disputes-tu contre lui de ce qu’il n’explique aucune de ses actions? Car Dieu parle d’une (manière) et de deux, si l’on n’y regarde pas: Dans un songe, une vision nocturne, lorsqu’un engourdissement accable les hommes, dans le sommeil sur le lit, Alors il avertit les hommes à l’oreille il met le cachet à leur instruction. Pour éloigner l’homme de l’action (mauvaise), et pour préserver l’homme de l’orgueil. Il retient son âme de la destruction et sa vie dans le danger. Il est corrigé par la douleur sur son lit et par le combat violent de ses membres. Son appétit est dégoûté du pain, et son âme des mets délicieux. Sa chair se consume visiblement, ses membres sont disloqués, ne sont plus vus. Son âme s’approche de la destruction, et sa vie, des douleurs mortelles. S’il y a près de lui un ange médiateur, un sur mille, pour annoncer à l’homme son devoir, Il a compassion de lui et dit: “Délivre-le pour qu’il ne descende pas dans la tombe, j’ai trouvé la rançon.” Son corps est devenu plus frais que dans la jeunesse; il revient aux jours de son adolescence. Il adresse ses supplications à Dieu qui lui redevient favorable; et lui fait voir sa face avec bienveillance, et rend au mortel (selon) sa justice. S’il a agi durement envers les hommes et qu’il dise: “J’ai péché, j’ai perverti le droit, et il ne m’a pas fait selon ce que j’ai mérité; Il a délivré mon âme pour qu’elle ne tombât pas dans la destruction, et ma vie verra la lumière. Voilà, Dieu fait tout cela, deux fois, trois fois avec l’homme. Pour ramener son âme de la destruction, pour qu’elle brille dans la lumière de la vie. Sois attentif, Iyob, écoute-moi, tais-toi, et moi je parlerai. Si tu as des paroles (à dire), réponds-moi, parle, car je désire ta justification: Sinon, écoute-moi, toi, tais-toi, et je j’enseignerai la sagesse. Chapter 34 Et Elihou reprit et dit: Sages, écoutez mes paroles, hommes instruits, prêtez-moi l’oreille; Car l’oreille discerne les paroles comme le goût juge les mets. Choisissons ce qui est juste, examinons entre nous ce qui est bon. Car Yiob a dit: “Je suis juste, et Dieu m’a enlevé mon droit. “Malgré mon droit mentirai-je? ma plaie est envenimée sans que j’aie péché.” Quel homme comme Yiob boit le blasphème comme l’eau, Et marche en société avec les artisans d’iniquité, et s’avance avec les gens impies? Car il dit: Il ne sert de rien à l’homme d’être en amitié avec Dieu. C’est pourquoi: hommes de cœur, écoutez-moi, loin de Dieu d’être injuste, et du Tout-Puissant de commettre l’iniquité! Mais il rend à l’homme selon son œuvre et il arrive à chacun selon sa conduite. Non, certes, Dieu n’est pas injuste, et le Tout-Puissant ne pervertit pas le droit. Qui lui a confié la terre et qui a créé l’univers entier? S’il n’avait égard qu’à lui-même, s’il retirait vers soi son esprit et son souffle, Toute chair périrait à la fois et l’homme serait couché sur la poussière. Et si (tu as de) l’intelligence, écoute ceci, prête l’oreille au son de mes paroles: Est-ce que celui qui hait la justice peut régner, et peux-tu accuser le juste, le puissant? Peux-tu traiter le roi de rebelle, et d’impie le prince? (Dieu) qui n’a pas de préférence pour les princes et n’a pas égard au riche au préjudice du pauvre, car ils sont tous l’œuvre de ses mains! En un moment ils meurent, à minuit le peuple s’ébranle et ils périssent, le fort est enlevé non par une main (visible). Car ses yeux (sont) sur les voies de l’homme et il voit tous ses pas. Il n’est pas de ténèbres et pas d’obscurité pour cacher les artisans d’iniquité. Car il n’a pas besoin d’examiner longtemps l’homme pour qu’il soit appelé en jugement avec Dieu. Il brise les puissants sans (long) examen et il met d’autres à leur place. C’est parce qu’il connaît leurs œuvres qu’il (les) renverse nuitamment, et ils sont anéantis. A la place (réservée aux) impies il les frappe, à l’endroit des spectateurs, Parce qu’ils se sont détournés de lui et n’ont pas considéré toutes ses voies, Afin de venger sur eux le cri du pauvre, et il écoutera la plainte des humbles. Lorsqu’il apaise, qui pourra troubler? Il cache sa face, qui le verra? et (il en est) de même sur une nation et sur un homme. Pour que l’homme hypocrite ne règne pas, (non plus que ceux qui sont) un piège pour le peuple. Mais à Dieu dis: “J’ai porté (ma peine), je ne ferai plus le mal. “Apprends-moi, toi, ce que je ne vois pas; si j’ai commis l’injustice, je ne récidiverai plus.” Doit-il rendre (à l’homme) d’après ton sens? car tu rejettes, car tu choisis, et non pas moi, et ce que tu sais dis(le). Les hommes de sens me diront, ainsi que l’homme sage qui m’écoute: Iyob ne parle pas avec connaissance et ses paroles sont sans réflexion. Mon désir (est) que Iyob soit éprouvé jusqu’à (sa) conviction, pour ses réponses comme (en font) les hommes d’iniquité. Car il ajoute le délit à son péché; parmi nous il s’applaudit et multiplie ses discours contre Dieu. Chapter 35 Elihon reprit et dit: Considères-tu cela comme une justification, quand tu dis: Je suis plus juste que Dieu? Quand tu dis: “Que te sert-il, en quoi mon innocence m’est-elle plus profitable que mon péché? ” Moi, je veux te répondre (par) des paroles et à tes amis avec toi. Regarde le ciel et vois, et contemple les nuées trop élevées pour toi. Si tu commets le péché, qu’opères-tu contre lui, et si tes crimes sont nombreux, que lui fais-tu? Si tu es juste, que lui donnes-tu, ou que reçoit-il de ta main? Ton impiété est pour un homme comme toi, et ta justice est pour le fils de l’homme. Ils crient à cause de la multitude des oppressions, ils se plaignent de la violence de plusieurs. Mais (nul) ne dit: Où est Dieu mon créateur qui accorde des chants pendant la nuit, Qui nous instruit plus que les animaux de la terre, et nous rend plus intelligents que l’oiseau du ciel? Là ils crient contre l’orgueil des méchants et il ne répond pas. Mais la fausseté Dieu ne l’écoute pas et le Tout-Puissant n’y regarde pas. Combien moins quand tu dis: Tu ne le vois pas, le litige est devant lui, espère en lui. Et maintenant que sa colère n’a rien puni, ne s’occuperait-il pas du péché considérable? Mais Iyob ouvre follement sa bouche, sans intelligence il accumule des paroles. Chapter 36 Elihou continua et dit: Attends-moi un peu que je t’instruise, car j’ai encore des paroles pour Dieu. Je prendrai ma sentence de haut et je rendrai justice à mon Créateur. Car, certes, mes paroles ne sont pas mensongères, (celui qui parle) avec toi (a) des sentiments intègres. Vois, Dieu est puissant, et (pourtant) il ne méprise personne; puissant, d’un cœur magnanime. Il ne favorise pas l’impie et ils accorde la justice aux humbles. Il ne détourne pas les yeux du juste, ni des rois (destinés) au trône; il les (y) place à jamais et ils sont élevés. Et lorsqu’ils sont chargés de fers, pris dans les liens de la misère, Il leur annonce leur œuvre et leurs péchés quand ils se sont enorgueillis, Et leur ouvre l’oreille à s’amender, et les exhorte à s’éloigner de l’iniquité. S’ils écoutent et se soumettent, ils finissent leurs jours dans le bonheur et leurs années en agréments; Mais s’ils n’écoutent pas, ils périssent par le glaive et meurent dans l’inintelligence. Mais les cœurs hypocrites entretiennent la colère, ils ne crient pas (vers Dieu) lorsqu’il les a mis dans les fers. Leur âme meurt dans la jeunesse, et leur vie parmi les êtres impurs. Mais il (Dieu) délivre les humbles par leur misère (même), et par la peine il (leur) ouvre l’oreille. Toi aussi il t’a poussé de l’atteinte de l’angoisse vers un espace large sous lequel il n’est point de détresse, et ta table s’affaissera chargée de délices. Et si tu as satisfait au jugement de l’impie, le châtiment et la justice (te) soutiendront. Que l’irritation ne te porte pas au blasphème, et que la grandeur de la rançon ne te fasse pas dévier. Ta richesse suffira-t-elle? ni l’or, ni aucun déploiement de force. N’aspire pas après la nuit où des peuples sont enlevés de leur place. Garde-toi de te tourner vers l’iniquité, car tu l’as choisie par la misère. Vois, Dieu est élevé dans sa force, qui comme lui est un précepteur? Qui lui prescrit sa voie et qui peut dire: Tu as commis l’injustice? Rappelle-toi que tu as exalté son œuvre, que les hommes ont célébrée; Tout homme le voit; le mortel l’aperçoit de loin. Vois, Dieu est élevé, et nous ne (le) savons pas, le nombre de ses années est impénétrable. Lorsqu’il attire les gouttes d’eau qui se liquéfient en pluie, par sa vapeur, Que distillent les nuages, qui coulent sur la multitude des hommes. Comprend-on aussi l’expansion de la nue, le fracas de sa tente? Vois, il étend autour de lui sa clarté, et il couvre le fond de la mer. Car avec cela il juge les peuples, il donne la nourriture en abondance. Il couvre ses mains de lumière et lui désigne celui qu’elle doit frapper. Son fracas l’annonce, le troupeau (présage) aussi qu’il va s’élever. Chapter 37 A cause de cela aussi mon cœur est saisi d’effroi et bondit de sa place. Écoutez, écoutez avec crainte, sa voix et le murmure qui sort de sa bouche. Il le fait rouler sous tout l’espace du ciel, et sa clarté se répand sur les extrémités de la terre. Après lui rugit la voix; son tonnerre majestueux éclate, et rien n’arrête quand sa voix retentit. Dieu par sa voix fait éclater des merveilles; il opère de grandes choses incompréhensibles pour nous. Car à la neige il dit: Sois sur la terre; la pluie bienfaisante, comme la pluie torrentielle, est sa force. Il borne la force de tout homme, dans la connaissance de toutes les particularités de son œuvre. La bête se retire dans un antre et se repose dans sa tanière. De la chambre (méridionale) vient l’ouragan, et des vents du nord le froid. Du souffle de Dieu provient la gloire, et l’étendue des eaux se rétrécit. Dans la sérénité aussi il précipite la nue; sa lumière dissipe le nuage. Il (en) change les circuits selon ses desseins, pour qu’ils exécutent tout ce qu’il leur commande sur la surface du globe terrestre. Soit pour le châtiment de la terre, soit pour la miséricorde, il le fait arriver. Sois attentif à cela, Iyob, arrête-toi, et considère les merveilles de Dieu. Sais-tu quand Dieu leur ordonne et que sa nuée fait briller la lumière? Connais-tu les balancements des nuées, miracles de sa parfaite intelligence? Toi dont les vêtements sont (trop) chauds, quand la terre est en repos du côté du midi? As-tu étendu avec lui les cieux, solides comme un miroir métallique? Fais-nous connaître ce que nous devons lui dire; nous ne pouvons rien produire à cause de l’obscurité. Lui raconte-t-on que je parle? Ce que quelqu’un dit lui est-il caché? Et maintenant, ils ne voient pas la lumière qui brille dans les nuages; un vent a passé et les a rassérénés. Du nord s’avance un ciel doré, sur Dieu (est répandue) une redoutable majesté. Le Tout-Puissant, grand dans sa force, nous ne pouvons l’atteindre; il est le droit, abondant en justice, il ne tyrannise pas. C’est pourquoi, ô hommes! craignez-le; il n’a pas égard aux (plus) sages. Chapter 38 Iehovah répondit à Iyob du milieu de la tempête, et dit: Qui est celui qui obscurcit ma résolution par des discours sans intelligence? Ceins donc tes reins comme un homme; je t’interrogerai et tu m’instruiras. Où étais-tu quand je posai les fondements de la terre; dis(le), si tu connais l’intelligence. Qui en a établi les mesures, si tu le sais? ou, qui a étendu sur elle le cordeau? Sur quoi sont affermies ses bases? ou, qui a jeté sa pierre angulaire, Lorsque les astres du matin chantèrent ensemble, et que tous les fils de Dieu poussèrent des cris de joie? Lorsqu’il enserra par des digues la mer, qui s’élançant, sortit du sein maternel? Lorsque je lui donnai la nuée pour vêtement et l’obscurité pour langes? Que je lui fixai ma loi, et que je plaçai autour d’elle des barrières et des portes, Et que je dis: Jusque-là tu viendras et pas plus loin, et que là s’arrête l’orgueil de tes flots. Depuis que tu existes as-tu commandé au matin, indiqué sa place à l’aurore? Pour qu’elle saisisse la terre par ses extrémités de la terre, et qu’elle en secoue les impies. Elle (la terre) se transforme comme l’argile par l’empreinte, et ils paraissent comme un vêtement. Aux impies est ôtée leur lumière, et le bras levé est brisé. As-tu pénétré jusqu’aux sources de la mer, et es-tu allé jusqu’à l’intérieur de l’abîme? Les portes de la mort se sont-elles ouvertes devant toi? as-tu vu les portes des ombres de la mort? As-tu plongé le regard jusqu’à l’étendue de la terre? Dis, si tu connais toutes ces choses. Quelle est la voie vers la demeure de la lumière? et l’obscurité où est son endroit? Pour que tu la conduises vers sa limite et que tu connaisses les sentiers de sa maison? Tu le sais, car tu naquis alors, et le nombre de tes jours est grand! Es-tu venu aux réservoirs de la neige? as-tu vu les réservoirs de la grêle, Que j’ai réservés pour le temps de la détresse, pour le jour de la guerre et du combat? Quel est le chemin où la lumière se divise? où le vent du sud se disperse sur la terre? Qui a frayé à la trombe un canal et une route à l’éclair des tonnerres, Pour qu’il pleuve sur une terre privée d’habitants, sur un désert où ne se trouve personne; Pour désaltérer ce qui est solitaire et sauvage, et pour faire germer l’herbe de la prairie? La pluie a-t-elle un père? ou qui a engendré les gouttes de rosée? Du corps de qui est sortie la glace? le frimas du ciel, qui l’a enfanté? Comme la pierre, les eaux se contractent, et la surface de l’abîme est prise (comme) dans les liens. Noues-tu les liens des Pléiades? ou desserres-tu les chaînes de l’Orion? Fais-tu sortir en leur temps les mazaroth (constellations), et l’Ourse avec ses petits (les) conduis-tu? Connais-tu les statuts du ciel? fondes-tu son influence sur la terre? Élèves-tu jusqu’aux nuées ta voix pour que les torrents d’eau te couvrent? Envoies-tu les éclairs et ils s’en vont et te disent: Nous voici? Qui a mis la sagesse dans les reins couverts, ou qui a donné au regard l’intelligence? Qui peut compter les nuées avec sagesse, ou qui verse les outres du ciel, Quand, la poussière se répandant, devient coulante et que les glèbes s’attachent? Procures-tu par la chasse à la lionne sa pâture? satisfais-tu l’avidité des lionceaux? Quand ils sont couchés dans leurs antres, qu’ils sont assis dans la tanière épiant la proie? Qui prépare au corbeau sa pâture, quand ses petits crient vers Dieu, qu’ils errent privés de nourriture? Chapter 39 Connais-tu l’instant de l’enfantement de la chèvre sauvage? observes-tu les douleurs de la biche prête à mettre bas? Comptes-tu les mois pendant lesquels elles sont pleines, et connais-tu l’instant de leur délivrance? Elles se tordent, poussent dehors leurs petits, se déchargent de leurs douleurs. Leurs petits prennent de la force, ils croissent en rase campagne; ils partent et ne reviennent plus vers elles. Qui a mis en liberté l’âne sauvage? qui a brisé les liens pour lui? A qui j’ai donné la solitude pour maison, et dont la retraite est une terre stérile? (Là) il se rit du tumulte de la cité; il n’entend pas les cris de l’ânier. Il parcourt les montagnes, (pour) sa pâture, et recherche toute verdure. Le reém (buffle) voudra-t-il te servir? s’arrêtera-t-il devant ton râtelier? Attaches-tu le reém au joug pour fendre le sillon? le réduis-tu à labourer les vallées derrière toi? Peux-tu te confier en lui parce que sa force est grande, et lui abandonner (le produit de) ton labeur? Lui laisses-tu le soin de rentrer ce que tu as semé, et de remplir tes aires? L’aile de l’autruche s’étend joyeuse; est-ce l’aile, le plumage de la cigogne? Lorsqu’elle confie ses œufs à la terre, et les échauffe sur la poussière (brûlante), Oubliant que le pied les écrase et que la bête des champs les broie; Cruelle envers ses petits comme s’ils n’étaient point à elle, elle est sans crainte que son enfantement soit inutile, Car Dieu l’a privée de sagesse, et ne lui a pas donné en partage l’intelligence. Au moment où elle s’excite pour s’élever, elle se rit du cheval et de son cavalier. Donnes-tu au cheval la vigueur? As-tu orné son front de la crinière mouvante? Le fais-tu bondir comme la sauterelle? L’orgueil de son hennissement (répand) la terreur. Creusant le sol et se réjouissant de sa force, il s’élance au-devant de l’armure. Il se rit de la peur, ne tremble pas et ne recule pas devant le glaive. Sur lui le carquois retentit, la flamme de la lance et de la pique. Bouillonnent avec fureur, et il dévore la terre, et ne s’arrête qu’au bruit de la trompette. La trompette sonne, il semble dire: Ah! et de loin il flaire la bataille, la voix tonnante des chefs et le cri de triomphe. Est-ce par ton intelligence que vole l’autour, qu’il étend ses ailes vers le midi? Est-ce par ton ordre que l’aigle s’élève (jusqu’aux nues), et place haut son nid? Il habite le rocher et passe la nuit sur la pointe escarpée, sa forteresse. De là il contemple sa proie, ses yeux plongent au loin; Ses aiglons savourent le sang, et là où il y a des cadavres, là il est. Chapter 40 Iehovah répondit à Iyob et dit: Celui qui discute contre le Tout-Puissant en est-il convaincu? Celui qui reprend Dieu en fera-t-il l’aveu? Iyob répondit à Iehovah, et dit: J’ai été trop léger; que te répondrais-je? Je mets la main sur ma bouche. J’ai parlé une fois, et je ne répondrai pas; deux fois, et je n’ajouterai (rien). (Alors) Iehovah reprit du milieu d’une tempête, et dit: Ceins donc tes reins comme un homme; je t’interrogerai, et tu m’instruiras. Veux-tu même anéantir mon droit? m’accuser, afin de te justifier? Et si tu as un bras comme celui de Dieu, et que par ta voix tu tonnes contre lui, Pare-toi donc de grandeur et d’élévation, et revêts-toi de majesté et de magnificence; Répands les épanchements de ta colère, regarde tout orgueilleux et renverse-le. Regarde tout orgueilleux, humilie-le, et écrase les impies sur place. Cache-les ensemble dans la poussière, enferme leur visage dans un (lieu) caché. Et moi aussi je te féliciterai de ce que ta droite t’a assisté. Voici donc bénémoth (l’hippopotame) que j’ai fait avec toi; il mange l’herbe comme un bœuf. Voici donc, sa force est dans ses reins et sa vigueur dans les muscles de son ventre. Il agite sa queue comme un cèdre, les nerfs de ses cuisses sont entrelacés. Ses os (sont) des tubes d’airain, ses membres, comme des lames de fer. Il est le commencement des œuvres de Dieu; son créateur lui a présenté son glaive. Car les montagnes produisent pour lui la pâture, et tous les animaux des champs jouent là. Il se couche parmi les buissons de lotus, dans la retraite des joncs et du marais. Les buissons le couvrent de leurs ombres, les saules du torrent l’entourent. Voici que le fleuve se gonfle; il ne se meut pas, lorsque le Jardène (Jourdain) se précipite dans sa gueule. Le prend-on par ses yeux? par des liens lui perce-t-on le nez? Attires-tu léviathan avec un hameçon? et avec une corde lui forces-tu la langue? Lui mets-tu un roseau dans la narine, et avec un crochet lui perces-tu la mâchoire? Multipliera-t-il ses supplications avec toi, pour que tu le prennes pour un esclave éternel? Contractera-t-il une alliance avec toi, pour que tu le prennes pour un esclave éternel? Joueras-tu avec lui comme un oiseau? l’attacheras-tu pour tes filles? Les compagnons trafiquent-ils de lui? le distribuent-ils parmi les marchands? Remplis-tu sa peau de dards et sa tête de harpons à poissons? Mets ta main sur lui, pense au combat, tu ne recommenceras pas. Chapter 41 Voici, son espérance est trompée, rien que sa vue le renverse. Point de téméraire qui ose l’exciter et qui osera me résister. (Qui est-ce qui m’a prévenu, pour que je le paye? tout sous le ciel est à moi.) Je ne tairai pas le détail de ses membres, de sa force et de sa belle structure. Qui a découvert la surface de son vêtement, qui a pénétré entre son double frein? Qui a ouvert les portes de sa gueule? autour de ses dents (règne) la terreur. Sa gloire (sont) les boucliers forts, fermés étroitement comme par un cachet, L’un si rapproché de l’autre que l’air ne passe pas entre eux; L’un attaché à l’autre ils tiennent ensemble, sont inséparables. Son éternuement fait jaillir la lumière, et ses yeux (brillent) comme les rayons de l’aurore. De sa gueule sortent des flammes, des étincelles de feu s’en échappent. De ses narines sort une fumée comme d’un vase et d’un chaudron bouillant. Son souffle allume des charbons et la flamme sort de sa gueule. Son cou est le siège de la force et devant lui s’élance l’effroi. Ses parties charnues sont unies, (comme) fondues sur lui inébranlablement. Son cœur est dur comme une pierre, dur comme une meule inférieure. Quand il se soulève, les forts sont dans la crainte, de terreur ils succombent. Le glaive l’atteint sans succès; (de même) la lance, le dard et le javelot. Pour lui le fer est de la paille, l’airain, un bois pourri. La flèche ne le met pas en fuite, les pierres de la fronde se changent pour lui en chaume. Comme du chaume lui paraît la massue, et il se rit du bruit de la lance. Sous lui (sont) des cailloux aigus, il étend son lit de dards sur le limon. Il fait bouillir comme un pot la profondeur de la mer, il la bouleverse comme un vase d’encens. Derrière lui s’illumine le sentier; l’abîme paraît blanc comme un vieillard. Sur la terre nul ne le dompte, lui qui est fait pour ne rien craindre. Il regarde dédaigneusement tout ce qui est fait pour ne rien craindre. Chapter 42 Iyob répond à Iehovah et dit: “Je sais que tu peux tout et qu’aucune pensée ne t’est cachée. “Qui est celui qui obscurcit la pensée inconsidérément? certes j’ai dit ce que je n’ai pas compris, des choses trop merveilleuses pour moi, et qui passent mon intelligence. “Ecoute donc et moi je parlerai, je t’interrogerai et tu m’instruiras. “Par la perception de mon oreille je t’avais entendu, et maintenant mon œil t’a vu. “C’est pourquoi je rejette (mes paroles) et m’en repens sur la poussière et la cendre.” Ce fut après que Iehovah eut adressé ces paroles à Iyob que Iehovah dit à Éliphaz le Themanite: Ma colère s’est enflammée contre toi et contre tes deux amis, parce que vous n’avez pas bien parlé de moi comme mon serviteur Iyob. Et maintenant prenez pour vous sept taureaux et sept béliers, et allez vers mon serviteur Iyob et offrez un holocauste pour vous, et mon serviteur Iyob priera pour vous, car à lui seul j’aurai égard pour ne pas agir avec vous selon votre folie; car vous n’avez pas bien parlé de moi comme mon serviteur Iyob. Éliphaz le Themanite, Bildad de Schoua’h et Tsophar de Naamah allèrent et firent comme Iehovah leur avait parlé, et Iehovah eut égard à Iyob. Et Iehovah répara la perte de Iyob, parce qu’il avait prié pour ses amis, et Iehovah augmenta au double tout ce qu’avait possédé Iyob. Tous ses frères, toutes ses sœurs et tous ceux qui l’avaient connu auparavant vinrent chez lui et mangèrent du pain avec lui, lui exprimèrent leurs condoléances et le consolèrent de tout le malheur dont Iehovah l’avait affligé, et lui donnèrent chacun un kesita (pièce d’argent) et chacun un anneau d’or. Et Iehovah bénit la fin de Iyob plus que son commencement, il eut quatorze mille brebis, six mille chameaux, mille couples de bœufs et mille ânesses. Il eut sept fils et trois filles. Il appela le nom de l’une Iamima, le nom de la seconde Ketsia, et le nom de la troisième Keren-Hapouch. Il ne se trouva pas dans tout le pays des femmes belles comme les filles de Iyob, et leur père leur donna un héritage au milieu de leurs frères. Iyob vécut après cela cent quarante ans; il vit ses fils et les enfants de ses fils jusqu’à la quatrième génération. Iyob mourut âgé et rassasié de jours.