{ "language": "en", "title": "Mishnah Sotah", "versionSource": "https://www.nli.org.il/he/books/NNL_ALEPH002182155/NLI", "versionTitle": "Le Talmud de Jérusalem, traduit par Moise Schwab, 1878-1890 [fr]", "status": "locked", "license": "Public Domain", "actualLanguage": "fr", "languageFamilyName": "french", "isBaseText": false, "isSource": false, "direction": "ltr", "heTitle": "משנה סוטה", "categories": [ "Mishnah", "Seder Nashim" ], "text": [ [ "Si un mari a exprimé ses sentiments de jalousie à l’égard de sa femme, R. Eléazar lui prescrit de l’exprimer par devant deux témoins (pour pouvoir ensuite faire boire à la femme l’eau d’épreuve); il peut lui faire boire l’eau d’épreuve sur l’attestation d’un seul témoin (qu’en dépit de sa défense à la femme de se trouver enfermée seule avec tel ou tel étranger, elle s’y est trouvée), ou sur sa propre assertion qu’elle n’a pas tenu compte de sa défense. R. Josué dit: il faut que sa jalousie ait été exprimée par devant deux témoins (afin de pouvoir donner une suite légale à son interdiction), et il ne peut soumettre la femme à l’eau d’épreuve que sur l’assertion de deux témoins (déclarant qu’elle a désobéi au mari).", "Voici en quoi consiste l’expression de la jalousie: le mari dira à la femme, en présence de deux personnes, de ne pas causer avec un tel; elle a tort lorsque, malgré cela, elle cause ainsi. Pourtant, elle reste alors permise à son mari, et elle conserve la faculté de manger de l’oblation sacerdotale (si son mari en mange). Si, malgré la défense du mari, elle est entrée avec un étranger dans une pièce secrète et est restée avec lui assez longtemps pour devenir impure, elle devient interdite au mari et perd la faculté de consommer comme lui de l’oblation. Si, un peu après, le mari meurt, elle déchaussera son beau-frère, mais elle pourra pas l’épouser.", "Aux femmes suivantes de Cohanim, il est défendu de manger de l’oblation: celle qui déclare au mari être impure pour lui, ou celle dont deux témoins attestent qu’elle est impure, ou celle qui refuse de boire l’eau d’épreuve (se sentant coupable), ou celle que le mari ne veut pas faire boire, ou celle qui, sur la route de Jérusalem1 Au moment de se rendre devant le tribunal, pour subir l’épreuve., a cohabité avec son mari. Comment le mari doit-il s’y prendre (envers sa femme soupçonnée, pour éviter ce dernier cas)? Il la mènera au tribunal de la localité qu’il habite, et celui-ci la fera accompagner par deux savants qui veilleront à ce que le mari ne cohabite pas avec elle. R. Juda dit: On ajoute foi à cet égard au dire du mari.", "On faisait monter la femme jusqu’auprès du grand tribunal (supérieur) siégeant à Jérusalem, et on cherchait à l’intimider (pour tâcher de la faire avouer), comme on cherche à faire peur aux accusés d’un crime capital. On lui dira par exemple: “Ma fille, le vin fait beaucoup”; ou “la plaisanterie fait beaucoup”; “l’inexpérience de la jeunesse fait beaucoup”; “de mauvais voisins peuvent susciter des maux”; “fais un aveu en faveur du grand nom divin écrit avec sainteté, pour qu’il ne soit pas effacé par l’eau (d’épreuve)”. Enfin, on lui racontera des faits d’aveux criminels, qu’il serait indigne d’elle ou de sa famille paternelle d’entendre.", "Si la femme avoue être impure, elle devra donner acquit de sa Ketuba2 La femme convaincue d’adultère perd son douaire lors du divorce. C’est une loi encore en vigueur, p. ex. en Suède. et partir. Mais si elle prétend être pure, on la fait monter à la porte orientale sise vers l’entrée de la porte Nicanor, où l’on fait boire les femmes soupçonnées, où l’on purifie aussi les femmes relevant de couches et les lépreux guéris. Le cohen la saisira (au col) par les vêtements; s’ils se déchirent, c’est bien; s’ils sont seulement défaits, on s’en contente, et il découvre du haut jusqu’au ventre, puis il met ses cheveux en désordre. R. Juda dit: si elle a un beau corps, on ne la découvrira pas; et si elle a de beaux cheveux, on ne les dénouera pas.", "Si la femme était couverte de vêtements blancs, on la couvrira de noir; si elle avait sur elle des bijoux d’or, des chaînettes, catenæ, des boucles d’oreille, ou des bagues on les lui enlèvera pour l’enlaidir. Puis le cohen apportera une corde égyptienne (grossière) pour rattacher ses vêtements au-dessus de ses seins (pour la rendre honteuse), et tous ceux qui voudront venir la voir en cet état le pourront, sauf ses esclaves et ses servantes qu’elle a l’habitude de voir (et dont la présence serait encourageante). Il est permis à toutes les femmes de la voir, comme il est dit (Ez 23, 28): Que toutes les femmes soient ainsi réprimandées, et qu’elles n’agissent pas avec la turpitude de celle-ci.", "De la mesure dont nous mesurons, nous serons mesurés3 Dieu traite chacun selon ses Ïuvres. M. Schuhl, cite de nombreux passages parallèles.. Comme la femme s’est parée pour le péché, Dieu prescrit de la rendre laide. Elle s’est découverte pour la faute; Dieu la découvre pour la punir. Le flanc a commencé à commettre le péché, puis le ventre est intervenu; aussi, le flanc sera frappé d’abord, puis le ventre le sera, enfin le reste du corps n’échappera pas à la vindicte publique.", "Samson a eu le tort de suivre ses yeux (de ne suivre que la passion pour Dalila); aussi, les Philistins lui crevèrent les yeux comme el est dit (Jg 10, 13): les Philistins le saisirent et lui crevèrent les yeux4 Addition justifiée, qui se trouve dans les éditions ordinaires de la Mishna.. Absalon était orgueilleux de sa chevelure5 Rabba à Nb 9.; aussi, il a été pendu par les cheveux, et puisqu’il a commis le crime de cohabiter avec dix concubines de son père, il fut percé de dix lances, logch ainsi qu’il est dit (2S 18, 16): dix jeunes gens, porteurs des armes de Joab, l’entourèrent etc. Comme il a volé (trompé) trois cœurs, celui de son père, celui du tribunal et celui de tout Israël selon ces mots (2S 15, 6): Absalon vola le cœur des gens en Israël6 Autre addition logique., il reçut de triples coups, comme il est dit (ib. 14): Il prit trois poignards à la main et les enfonça dans le cœur d’Absalon.", "Il en est de même des bonnes actions: Myriam ayant dû attendre Moïse une heure (sur le Nil), comme il est dit (Ex 2, 4): sa sœur se plaça au loin, Israël à son tour s’arrêta pour elle sept jours au désert7 V. Sifri, sect. Behaalothekha, fin, n¡Ê106., selon ces mots (Nb 12, 15) Le peuple ne décampa qu’après la réintégration de Myriam. Joseph eut le pieux mérite d’enterrer son père, et aucun parmi ses frères n’eut de rang aussi élevé que lui, puisqu’il est dit (Gn 50, 7): Joseph monta pour enterrer son père etc.; et il amena avec lui des chevaux et des cavaliers. Or, qui a été traité plus dignement que Joseph après sa mort, dont Moïse seul eut souci de l’enterrer. Moïse accomplit une œuvre pieuse envers les ossements de Joseph, bien qu’il occupât le rang le plus élevé en Israël, comme il est dit (Ex 13, 19): Moïse emporta avec lui les os de Joseph. Aussi nul n’a été plus honoré après sa vie que Moïse, dont l’Eternel lui-même daigna s’occuper, comme il est dit (Dt 34, 6): Dieu l’enterra dans la vallée. Du reste, cet accueil divin (à l’âme) n’a pas lieu pour Moïse seul, mais pour tous les justes, selon ces mots (Is 58, 8): Ta vertu te précède; la gloire divine te reçoit." ], [ "Le mari apportait l’offrande de farine (due par la femme) dans un panier égyptien (en feuilles de palmier tressées), et la plaçait sur les mains de la femme, afin de la fatiguer (et l’inciter à l’aveu). Toutes les offrandes doivent être servies, du commencement à la fin, dans des vases susceptibles de servir aux offices du culte divin, tandis que celle de la femme soupçonnée devra être servie d’abord dans un panier égyptien, et à la fin dans un ustensile consacré. A toutes les offrandes, il faut joindre de l’huile et de l’encens, tandis que pour celle-ci on n’a besoin ni de l’un ni de l’autre. Toutes les offrandes de farine proviennent du froment, tandis que celle-ci dérive de l’orge; et s’il est vrai que l’on offrait la gerbe de l’omer (prémice de la moisson) en prenant de l’orge, il s’agissait là de grains broyés, tandis que celle-ci se compose de farine. R. Gamliel dit: comme cette femme s’est conduite à l’instar d’un animal (sans pudeur), de même son offrande est un aliment bestial (de l’orge).", "Le cohen apportait alors un récipient d’argile nouvelle1 Mot omis dans les éditions du Talmud de Jérusalem, avec lequel il puisait un demi-log d’eau du bassin. R. Juda dit: un quart; et comme le cohen exige moins d’écriture2 Ci-après paragraphe 3, il exige moins d’eau. Puis le cohen entrait au parvis et se tournait à droite. Il y avait là un espace carré d’une coudée, comprenant une tablette en marbre, dans laquelle un anneau était fixé. Il la soulevait, prenait un peu de terre au-dessous de cette place, et en mettait assez pour qu’elle soit visible à la surface de l’eau, selon ce verset (Nb 5, 17): De la terre qui se trouve dans le sol du sanctuaire, le cohen prendra et mettra dans l’eau.", "Lorsque le cohen sera sur le point d’écrire sur le parchemin le passage prescrit, à quel verset devra-t-il commencer? A ces mots (Nb 5, 19): Si nul homme n’a couché, etc., et toi, pour avoir trompé ton mari, etc. Mais il n’écrira pas ces mots: le cohen adjurera la femme (ibid. 21). Puis il continuera à écrire: Que Dieu te rende un sujet d’exécration et d’imprécation dans ton peuple; que ces eaux maudites viennent dans les entrailles te gonfler le ventre et te faire dépérir le flanc. Mais on n’écrira pas les mots: La femme répondra: Amen, Amen. Selon R. Yossé, le cohen ne faisait aucune interruption (il écrivait tout). Selon R. Juda, le cohen n’écrivait rien de ce qu’il dit à la femme, mais seulement ce verset: “Que Dieu te rende un objet d’imprécation et d’exécration, etc.; que ces eaux maudites arrivent dans tes entrailles, etc.”, sans écrire le final: “La femme répondra: Amen, Amen.”", "Le cohen n’écrira, ni sur une planche, ni sur du papier, ni sur de la peau fendue, difqera mais sur un rouleau de parchemin, selon les mots (ibid.): dans un livre; il n’emploiera pour écrire3 Cf. ns de l’encre. en (Gitin 2, 3), on trouvera une autre dénomination arabe pour le mot encre., ni de la gomme (gummi), ni du vitriol, calcanqon ni aucun autre corrosif aux traces persistantes, mais avec de l’encre4 Sur ce mot Maïmonide donne d'interressantes descriptions des compositions de l'encre. En (Gitin 2, 3), on trouvera une autre dénomination arabe pour le mot encre., puisqu’il est dit (ibid. 23): Il effacera…, il faut donc que l’écriture soit aisée à effacer.", "Sur quoi la femme répond-elle deux fois Amen? Elle le dit pour l’imprécation, et le répète pour l’exécration. Autrement dit, elle affirme (dit Amen) aussi bien au sujet de cet homme (défendu par le mari), que pour tout autre homme; elle dit vrai de n’avoir pas eu d’inconduite, sous peine d’être atteinte par l’eau, ni comme fiancée, ni comme femme mariée, ni pendant qu’elle attendait le mariage avec son beau-frère par lévirat, ni après l’avoir épousé; elle assure ne pas s’être rendue impure; mais si elle était devenue impure (infidèle), “que les eaux maudites la pénètrent.” Selon R. Meir, elle dit Amen (déclare) n’être pas devenue impure, ni qu’elle le sera à l’avenir.", "Tous s’accordent à dire que l’on ne saurait porter en compte, ni ce que la femme a fait avant d’être fiancée à son mari, ni après avoir été répudiée par lui. Si donc, ensuite, elle s’est enfermée avec quelqu’un dans un endroit secret, et qu’elle est devenue impure, puis le mari l’a reprise, il n’a rien à lui reprocher de ce fait. Voici la règle: si elle a consenti à une cohabitation qui ne lui était pas interdite (quand elle était libre), il n’a pas de blâme à lui adresser." ], [ "Le mari prenait l’offrande de farine du panier égyptien et la remettait dans un vase sacré du culte, qu’il remettait aux mains de la femme; puis le cohen mettait sa main au-dessous de la sienne, et l’agitait (en signe d’acquisition).", "Aussitôt après l’avoir agitée et approchée de l’autel, il prenait une poignée de farine qu’il faisait fumer sur l’autel, et le reste servait à la consommation des prêtres. Le prêtre faisait boire d’abord l’eau d’épreuve à la femme soupçonnée; puis il faisait brûler son offrande sur l’autel. R. Simon dit au contraire: il faisait d’abord l’offrande, puis il faisait boire l’eau, comme il est dit (Nb 5, 26): et ensuite il fera boire l’eau à la femme. Cependant, si le prêtre a fait boire d’abord, puis a offert le don de farine, la cérémonie reste valable.", "Si, avant d’effacer le parchemin, la femme a déclaré ne pas vouloir boire, on devra enfouir ce morceau écrit de parchemin, et répandre l’offrande sur les cendres de l’autel; ce parchemin écrit ne pourra pas servir à faire boire une autre femme soupçonnée d’adultère. Si, après l’effacement du rouleau, la femme avoue être impure, on versera à terre l’eau d’épreuve, et son offrande sur les cendres (de l’autel). Si, après l’effacement du rouleau, la femme se refuse à boire, on l’interpelle (pour l’encourager1 J. LEVY traduit: on lui fait ingurgiter l'eau (de force), et on la force de boire (peut-être est-elle pure, et la frayeur l’empêche-t-elle de boire.", "A peine la femme a-t-elle fini de boire qu’en cas de culpabilité sa face devient livide, les yeux lui sortent de la tête, ses veines se gonflent (ses nerfs se tendent); les assistants crient de l’emporter, pour qu’elle ne souille pas le parvis (de sa mort, ou par la survenue subite des menstrues). Si la femme a quelque mérite, la punition sera suspendue; tantôt elle l’est pour un an, tantôt pour deux ans, tantôt pour trois ans. A ce propos, Ben Azaï (Simon) dit: l’homme est tenu d’enseigner la Loi à sa fille (comme aux fils); pour que s’il lui arrive d’être soumise à l’eau d’épreuve, elle connaisse les effets du mérite. R. Eleazar dit que c’est pour elle un enseignement inutile. R. Josué dit: une femme préfère avoir un cab (peu) avec un homme ordinaire, qui la satisfait, que neuf cabs avec un pharisien (homme supérieur). Il dit aussi: un homme pieux mais sot, ou un impie rusé, une femme adonnée au pharisaïsme et les plaies des Pharisiens (leurs excès) sont les causes de la ruine du monde.", "R. Simon dit: nul mérite n’ajourne l’effet des eaux amères; car, si l’on disait qu’un certain mérite peut avoir cette conséquence d’ajournement, on amoindrirait le prestige de l’eau d’épreuve devant toutes les femmes qui en boivent; de plus, on attirerait une mauvaise renommée sur les femmes pures qui ont bu de cette eau, car on les supposerait impures, en ajoutant que l’effet malfaisant est momentanément suspendu par le mérite de la femme. Rabbi dit: le mérite suspend l’effet des eaux de malédiction; mais désormais (en cas de culpabilité), la femme n’enfantera plus et ne sera plus belle; elle deviendra maladive, et elle dépérira jusqu’à mourir finalement des mêmes causes.", "Si l’offrande de farine est devenue impure avant d’avoir été consacrée par la remise dans l’ustensile du culte, elle sera semblable à toute autre offrande de farine, et pourra être rachetée (puis utilisée comme profane). Si l’impureté est survenue la farine était déjà dans l’ustensile sacré, il faut aussi la traiter comme toute autre offrande analogue en ce cas et la brûlera (sans les offrir): celles de la femme qui avoue être devenue impure à son mari, ou qui est déclarée impure sur l’attestation de deux témoins, ou pour celle qui se refuse à boire, ou de celle que le mari ne veut pas faire boire (ne veut pas éprouver), ou qui a cohabité avec son mari lorsqu’il la conduisait à Jérusalem pour l’épreuve. Enfin, on brûle l’offrande de toutes les femmes soupçonnées qui sont mariée à des cohanim (même le reliquat après la combustion de la poignée prélevée sur le tout).", "Si une fille de simple israélite, mariée à un cohen, est soupçonnée, son offrande sera brûlée; mais si c’est une fille de cohen mariée à un simple israélite, son offrande sera consommée. Quelle différence y a-t-il entre un cohen et la fille d’un cohen? L’offrande de cette dernière sera consommée, non celle d’un cohen. Pour une fille de cohen, il y a profanation en cas d’adultère (ou de relation avec un homme impropre), mais le cohen n’est pas profané en s’unissant par mariage interdit. La fille d’un cohen peut se rendre impure pour le service d’un mort; c’est interdit au cohen. Ce dernier pourra manger des saintetés de premier ordre2 Des sacrifices de péché et d’expiation., non la fille d’un cohen.", "Voici quelles différence il y a entre un homme et une femme: l’homme devenu lépreux porte des vêtements déchirée et marche la tête nue; la femme, en ce cas, n’a aucune de ces prescriptions à suivre. L’homme peut interdire par vœu le naziréat (l’abstinence) à son fils mineur; la mère ne peut pas exercer l’interdit sur son fils de cette façon. Un homme peut se faire raser malgré l’état de naziréat où avait été son père3 Lorsqu’après l’achèvement du naziréat, Ð et le père ayant déjà désigné le sacrifice, Ð celui-ci meurt, le fils, tout en étant aussi Nazir peut mettre fin à son absence, en se rasant et en se contenant d’offrir le sacrifice déjà désigné., et la femme ne le peut pas. L’homme peut vendre sa fille mineure comme servante, non la femme. Un homme peut consacrer sa fille à quelqu’un pour la marier, non la femme; un homme condamné à la peine capitale sera lapidé nu, mais non une femme condamnée à cette peine. Un homme après la lapidation est pendu, non la femme. Un homme est susceptible d’être vendu pour le rachat de son vol (s’il ne peut le payer), non la femme." ], [ "Ni une fiancée soupçonnée d’inconduite, ni une belle-sœur veuve qui attendant le mariage avec son beau-frère par lévirat serait de mêmes soupçons, n’est tenue de boire l’eau d’épreuve; cependant, elle n’a pas droit à la restitution de la Ketuba (lors de la séparation qui s’en suivra), puisqu’il est dit (Nb 5, 29): si elle est devenue infidèle étant sous la puissance de son mari, à l’exclusion de la fiancée et de celle qui attend le mariage avec son beau-frère par lévirat1 Elles ne sont pas encore en ÒÊpuissance du mariÊÓ.. De même, une veuve ayant épousé un grand-prêtre, une femme répudiée ou ayant déchaussé devenue l’épouse d’un cohen, ou une bâtarde, ou une fille descendante des gens voués au culte, épouse d’un simple israélite, ou une fille d’israélite devenue l’épouse d’un bâtard, ou d’un descendant des gens voués au culte, si l’une de ces femmes au mariage illégal est soupçonnée d’infidélité par le mari, elle n’aura pas besoin de boire l’eau d’épreuve; mais elle ne pourra pas prendre sa Ketuba lors de la séparation qui s’accomplira ensuite.", "Voici encore d’autres catégories de femmes qui ne sont pas tenues de boire l’eau d’épreuve et qui pourtant n’ont pas droit à reprendre leur Ketuba, en cas de soupçon: celle qui avoue au mari être impure pour lui, ou celle dont l’inconduite est attestée par deux témoins, ou celle qui se refuse à boire; mais si la mari déclare qu’il ne peut pas faire boire sa femme, ou s’il a cohabité avec elle sur la route de Jérusalem au moment de l’amener au tribunal, elle a droit à sa Ketuba, et elle n’est pas tenue de boire. Si le mari meurt subitement au milieu de la cérémonie, avant que la femme ait bu, selon l’école de Shammaï, la femme a droit de prendre sa Ketuba, et elle est dispensée de boire; selon l’école de Hillel, elle n’est pas tenue de boire, mais n’a pas droit à la Ketuba.", "Une femme, soit enceinte, soit chargée d’un nourrisson du premier mari (mort depuis lors, ou divorcé avec elle) qui a épousé un autre mari et lui donne des motifs de soupçon, n’est pas tenue de boire l’eau d’épreuve2 Un tel mariage a ceci d’illégal qu’une telle femme ne doit se remarier que si l’enfant a au moins deux ans. Pour assurer l’allaitement d’un enfant en sa noiture première, la loi talmudique va bien au-delà de notre législation française., mais elle n’a pas le droit de prendre sa Ketuba. Tel est l’avis de R. Meir. Selon les autres sages, ce second mari peut la laisser à part (deux ans) et la reprendre après la période du temps réglementaire. Une femme d’évidence stérile, une vieille, ou celle qui pour une cause quelconque ne peut pas enfanter, n’est pas tenue de boire, et n’a pas le droit de prendre la Ketuba. R. Eléazar dit: un tel homme peut épouser une autre femme et procréer des enfants avec elle. Toutes les autres femmes, ou doivent boire l’eau d’épreuve, ou n’ont pas droit à prendre la Ketuba.", "La femme d’un Cohen, après avoir bu (et avoir été déclarée innocente), devient permise à son mari. Même la femme d’un eunuque, soupçonnée d’inconduite, devra boire. Le soupçon peut porter sur toute relation illicite à degré prohibé de parenté, sauf à l’égard d’un enfant (non nubile), ou d’un être non humain3 Cf. (Temoura 6, 3). (un animal).", "Voici les femmes pour lesquelles le tribunal manifeste ses soupçons (au nom du mari): si le mari est devenu sourd-muet, ou s’il est devenu faible d’esprit, ou s’il est enfermé dans une prison; cependant, le tribunal ne peut pas la forcer à boire (faculté dont le mari seul a le privilège), mais la rendre inapte à prendre sa Ketuba, comme une personne déchue. R. Yossé dit: cela va jusqu’à la faire boire; car lorsque le mari sera sorti de prison (ou rétabli), il l’y contraindra." ], [ "Comme l’eau sert à éprouver la femme, elle éprouve aussi l’homme, puisque l’expression les eaux viendront (ibid.) est répétée deux fois. Comme la femme soupçonnée est désormais interdite au mari, elle l’est aussi pour son séducteur (après le décès du mari ou le divorce), parce que la Bible (ibid.) emploie deux fois l’expression elle est devenue impure (pour l’un et l’autre). Tel est l’avis de R. aqiba. R. Josua dit que Zakharia, fils du boucher, a adopté cette interprétation. Rabbi dit: on trouve deux fois dans le passage biblique l’expression devenue impure; la première se réfère au mari, la seconde au séducteur complice.", "En ce même jour, R. aqiba a interprété le verset suivant (Lv 11, 33): Dans tout vase d’argile à l’intérieur duquel un ver sera tombé, tout ce qui se trouvera à l’intérieur deviendra impur. Or, il n’est pas dit “est impur”, mais “sera impur”, c’est-à-dire rendra d’autres objets impurs; et on apprend ainsi qu’un pain impur au second degré peut rendre impur un autre objet (liquide) au troisième degré. R. Josué s’écria: “Qui ôtera la poussière de tes yeux, ô R. Yohanan b. Zaccaï (puisses-tu ressusciter bientôt)! Tu avais prédit qu’une autre génération déclarera pur un pain devenu impur au troisième degré, parce qu’il n’y a pas de verset biblique qui le déclare impur; or, voici que ton disciple1 ÒÊLe disciple de ton discipleÊÓ, selon la correction de M. Derenbourg, aqiba présente à l’appui de sa thèse ce verset de la Bible qui le déclare impur, en raison des mots: tout son contenu deviendra impur.”", "En ce même jour, R. aqiba a aussi interprété le verset suivant (Nb 35, 5): Vous mesurerez hors de la ville, au côté tourné vers l’Orient, un espace long de deux mille coudées, etc.; et au verset précédent2 A l’inverse du texte de la Mishna. V. Tossefta à ce traité, 5. il est dit: Depuis la muraille de la ville à l’extérieur, un circuit de mille coudées sera libre. Or, comment expliquer cette contradiction? On ne saurait admettre comme réel le chiffre de mille coudées, lorsqu’ensuite il est question de deux mille; et pourquoi deux mille, si d’autre part il est question de mille? En voici le sens: un espace de mille coudées doit rester libre comme refuge (pour l’homicide involontaire), et l’espace de deux mille coudées sert à indiquer quelle est la limite shabatique (des déplacements). R. Eléazar, fils de R. Yossé le Galiléen, dit: mille coudées servent de refuge libre, et dans les deux mille on cultive les champs et les vignes.", "En ce même jour, aqiba a encore expliqué ce verset (Ex 15, 1): Alors Moïse et les enfants entonnèrent ce cantique à l’Eternel et parlèrent, pour dire (lémor). La dernière expression, “pour dire” est inutile, et, pourtant elle a été exprimée, afin d’enseigner que les Israélites répétaient après Moïse chacune des paroles énoncées par lui: Je chanterai l’Eternel, puis: car il est très élevé, de la même façon que les fidèles répètent en chœur les verset du Hallel. Voilà le sens de l’expression “pour dire” (ou: redire). Selon R. Néhémie, on procédera comme pour la lecture du Shemâ (faite à haute voix en public), et non comme pour la lecture du Hallel (en chœur).", "En ce même jour, R. Josué b. Horkenos a exposé l’exégèse suivante. Job a servi exclusivement le très saint (béni soit-il) par amour, puisqu’il est dit (Jb13, 16): certes, si même il me tuait, j’espérerais en lui. Cependant, j’avais encore des doutes sur le point de savoir si cette phrase est affirmative ou interrogative, si ce dernier terme doit être traduit “j’espère”, ou “dois-je espérer?” Mais comme il est dit (ibid. 27, 16): Jusqu’à ce que j’espère, je ne veux pas enlever de moi ma droiture (confiance en lui), on reconnaît clairement que c’est un trait d’affection. R. Josué s’écria: “Qui enlèvera la poussière de tes yeux, ô R. Yohanan b. Zaccaï; toute ta vie, tu avais expliqué que Job a seulement servi l’Eternel par crainte, en te basant sur ce verset (Jb 1, 1): C’était un homme pieux et intègre, craignant l’Eternel et se détournant du mal. Or, maintenant Josué, un disciple de ton disciple, a enseigné que Job agit par amour de la Divinité.”" ], [ "Si quelqu’un a manifesté sa jalousie envers sa femme en lui défendant de s’isoler avec tel ou tel homme, et que, malgré cette défense, elle est restée dans un endroit caché, avec cet homme, le mari l’eût-il appris par le vol d’un oiseau (indirectement), il devra se séparer d’elle, et (s’il ne la met pas à l’épreuve) il devra lui rendre sa Ketuba. Tel est l’avis de R. Éléazar. R. Josué dit: ce n’est obligatoire que lorsque les femmes, en filant le lin au clair de la lune, parlent de l’inconduite de cette femme.", "Si un seul témoin déclare l’avoir vue se déshonorer, elle n’a pas besoin de boire l’eau d’épreuve. De plus, même un esclave ou une servante, sont dignes de foi, même pour rendre la femme soupçonnée impropre à reprendre sa Ketuba; mais la belle-mère1 Cf. (Yebamot 15, 4)., ou la fille de la belle-mère, ou l’épouse adjointe, ou la belle-sœur par lévirat, ou la fille du mari, sont aussi dignes de foi; seulement, elles ne peuvent pas lui faire perdre le bénéfice de sa Ketuba, et la femme accusée par elle n’est pas tenue de se soumettre à l’épreuve de l’eau.", "En réalité, cette question (de ne pas tenir compte d’un seul témoignage) doit dépendre d’une règle d’a fortiori: si le premier témoignage accusateur, dont l’interdit qui s’en suit n’est pas éternel, n’est pas valable, à moins d’émaner de deux personnes; à plus forte raison le second témoignage (d’impureté formelle), qui a pour conséquence de provoquer un interdit éternel, devrait-il seulement subsister à la suite d’une double assertion. Aussi l’Ecriture dit (Nb 5, 13): et nul témoin ne parle contre elle; ce qui indique que tout témoignage contre elle (même seul) est valable. De là aussi on semble conclure un raisonnement a fortiori: si le dernier témoignage (le plus grave), qui entraîne un interdit éternel, subsiste par une seule assertion; à plus forte raison le premier témoignage, qui n’entraîne pas d’interdit éternel, devrait-il suffire pour valoir d’après l’assertion d’un seul. C’est pourquoi il est écrit (Dt 24, 1): Si l’on trouve en elle une action honteuse, et ailleurs il est dit (Dt19, 16): sur l’assertion de deux témoins, la parole subsistera; comme la “parole” dont il est question là devient seulement effective après une double assertion, de même ici il faut deux témoins.", "Si un témoin dit qu’elle est devenue impure et un autre affirme qu’elle ne l’est pas, ou une femme dit qu’elle est devenue impure et une autre femme affirme le contraire, l’accusée devra boire l’eau d’épreuve2 Il peut y avoir doute qu’avant l’arrivée des secontémoins, elle se soit souillée.. Si un témoin l’accuse d’impureté, et deux témoins déclarent que cela n’est pas, l’accusée devra pourtant boire l’eau d’épreuve. Si deux témoins affirment qu’elle est devenue impure, mais un seul déclare qu’elle ne l’est pas, cela suffit pour la dispenser de boire." ], [ "Voici les passages bibliques qu’il est permis de réciter en toute langue: la section relative à la femme soupçonnée, la confession à réciter en offrant la troisième dîme (Dt 26, 13-15), la récitation du shema (Dt 6, 4-9), celle de la Amida (prière des 18 bénédictions), la bénédiction du repas, le serment de témoignage, et le serment de dépôt (à prêter au déposant en cas de perte de l’objet confié).", "Les passages suivants devront être récités en langue sainte seulement: 1) les versets dits en offrant les prémices au Temple (Dt 26, 5), ou à la cérémonie du déchaussement, 2) la série de bénédictions et malédictions -aux monts Ebal et Garizim, (Dt 11, 29), 3)la bénédiction sacerdotale (Nb 6, 23-27), 4) les bénédictions dites par le grand-prêtre à l’office du Kippour (7,7), 5) le passage que doit lire le roi en public (7,8), 6) ce qu’il y a à dire en rompant le cou de la génisse pour homicide dont le meurtrier est inconnu (Dt 21, 1), 7) enfin l’admonestation du grand-prêtre oint pour la guerre, lorsqu’il s’adresse au peuple (Dt 20, 2)", "C’est prouvé pour le passage relatif à l’offrande des prémices, comme il est dit (Dt 26, 5): tu répondras et tu diras devant l’Eternel ton Dieu; et plus loin il est dit (Dt 27, 14): les lévites répondront et diront à tout Israël à haute voix; or, comme cette réponse et cette diction se font nécessairement en hébreu, il en sera de même du précédent passage.", "Pour le déchaussement aussi, lorsqu’il est dit de la femme (Dt 25, 9): elle répondra et dira, on peut comparer cette formule obligatoire à ce passage les lévites répondront et diront. Or, entre ce dernier passage et ce qui concerne le déchaussement il y a analogie, et il faut aux deux cas employer la langue sainte. Selon R. Juda, c’est prouvé de ce qu’il est dit: “elle répondra et s’exprimera ainsi”; ce dernier terme vise l’emploi de la même langue.", "Quant aux formules de bénédictions et malédictions, dès que les Israélites eurent traversé le Jourdain, et furent arrivés au mont Garizim et à celui d’Ebal, qui se trouvent en Samarie, du côté de Sichem, près des bocages de Môreh, comme il est dit (Dt 11, 30): ils se trouvent au delà du Jourdain, etc., près des bocages de Môreh; et il est dit ailleurs (Gn 12, 6): Abraham traversa le pays jusqu’à la localité de Sichem, jusqu’au bocage de Môreh; or, comme pour ce dernier, le texte précise qu’il est voisin de Sichem, il en est de même du bocage de Moreh indique ici. Six tribus montèrent sur le mont Garizim, et six autres sur le mont Ebal; les prêtres et les lévites avec l’arche sainte se tenaient en bas, au milieu des deux collines, les prêtres entourant l’arche sainte, les lévites entourant les prêtres, tandis que tout Israël se trouvait placé des deux côtés, ainsi qu’il est dit (Jos 8, 33): Tout Israël et ses vieillards, et ses chefs, et ses magistrats étaient placés de côté et d’autre, et l’arche sainte, etc. Les Lévites, tournant le visage vers le mont Garizim, commençaient par cette formule de bénédiction: “Béni soit l’homme qui ne fabrique pas d’idole ni d’image fondue”. Sur quoi, des deux côtés des monts on répondait: Amen. Puis, les lévites se tournant vers le mont Ebal, commençaient par cette formule de malédiction (Dt 27, 15): Maudit soit l’homme qui fabrique une idole ou une image fondue. Sur quoi, les uns et les autres répondaient amen, et ainsi de suite jusqu’à l’achèvement des bénédictions et des malédictions. Ensuite, on apporta des pierres, on construisit l’autel, on l’enduisit de ciment, et l’on inscrivit les paroles de la Loi en soixante-dix langues, comme il est dit (Dt 27, 8): en termes clairs. Puis, ils reprirent ces pierres (défaisant l’autel après son emploi provisoire), et ils s’en retournèrent à leur campement pour y passer la nuit.", "Comment opérait-on pour les bénédictions sacerdotales? En province, elles se composaient de trois sections (chaque verset, pris à part, est suivi d’un Amen), et au Temple d’une seule section (sans interruption pour l’Amen). Au Temple, on énonçait le nom divin comme il est écrit1 Cf. (Yoma 3, 8)., et en province on formulait l’attribut (en disant: Seigneur). En province, les prêtres levaient la main à la hauteur des épaules (pour bénir), et au Temple ils les plaçaient au-dessus de leurs têtes, sauf le grand prêtre qui n’élevait pas les mains au-dessus du frontal (contenant le tetragramme divin). Selon R. Juda, même le grand prêtre élevait les mains au-dessus du frontal, puisqu’il est dit (Lv 9, 25): Aron leva les mains vers le peuple et le bénit.", "Voici en quoi consistent les bénédictions du grand-prêtre: Le servant de la synagogue prend le rouleau de la Loi et le remet au chef de ce Temple2 Même traité, 7, 1.; celui-ci le remet au vice-président, lequel le remet au grand-prêtre. Ce dernier, de son côté, se lève, reçoit le rouleau sacré, afin de faire la lecture officielle debout. Il choisira, pour lire publiquement, un passage du Lévitique (relatif aux sacrifices du grand-pardon), puis un second (Lv 23, 27-33), traçant les cérémonies à observer en ce jour). Puis on referme le rouleau, on le remet dans le sein du grand-prêtre (sur ses genoux), qui ajoutera: “Il se trouve inscrit là plus que je ne vous ai lu.” Puis, il lira par cœur le texte intitulé “le dixième du mois ” du livre des Nombres (Nb 29, 7-11). Après quoi, il récitera le final composé de huit bénédictions, savoir les formules habituelles qui suivent la lecture de la Loi, celle du culte (ou la 16e ou 17e de l’Amida), celle de l’action de grâce envers Dieu (17e ou 18e de l’Amida), une autre pour le pardon (spéciale à ce jour), une pour le Temple, une en faveur d’Israël, une pour les prêtres, et une autre enfin pour le reste de la prière.–3 La Guemara sur ce se retrouve en entier en (Yoma 7, 1).", "On procédera comme suit pour le passage récité par le roi en public: à l’issue du premier jour de la fête des Tabernacles, la huitième année, après l’issue de la septième année agraire (ou celle de repos), on élève une estrade de bois au milieu du parvis, sur laquelle le roi s’asseoit, comme il est dit (Dt 21, 10): Au bout de sept années, à la fête, etc. Le servant de la synagogue prend le rouleau de la Loi et le remet au chef de la synagogue; celui-ci le passe au vice-président, lequel le remet au grand-prêtre. Ce dernier à son tour le remet au roi, qui se lève, reçoit le rouleau sacré, afin de faire la lecture officielle étant assis. Cependant, le roi Agrippa reçut le rouleau de la Loi étant debout, et il fit la lecture sans s’asseoir; ce que les sages approuvèrent. Lorsqu’il arriva au verset Tu ne pourras pas placer sur toi comme roi un homme étranger qui n’est pas ton frère (ibid. 16, 17), ses yeux commencèrent à fondre en larmes. Les assistants s’écrièrent: “Ne crains rien, Agrippa, tu es notre frère, tu es notre frère4 V. Derenbourg, Essai, etc., p. 216-7. Ð La Guemara sur ce se retrouve en (Pessahim 5, 10) fin, traduit t. 5, p. 80..” En réalité, il lit depuis le commencement du Deutéronome jusqu’au Shema (6, 4), puis il lit la deuxième section du Shema (Dt 11, 13), puis deux chapitres relatifs à la dîme (Dt 14, 22), et (Dt 26, 12), ensuite le chapitre relatif au Roi (Dt 17, 14), enfin la série des bénédictions et des malédictions (ibid. 27) jusqu’à la fin du chapitre. Toutes les bénédictions récitées par le grand-prêtre le sont aussi par le roi, avec cette différence qu’au lieu de la bénédiction pour le pardon des péchés, il en ajoute une concernant les grandes fêtes." ], [ "Lorsque le grand prêtre oint pour la guerre s’adresse au peuple, il lui parle en hébreu, comme il est dit (Dt 20, 2): Il arrivera, au moment de vous préparer à la guerre, que le prêtre s’approchera; c’est celui qui est oint pour la guerre; il parlera au peuple, dans la langue sainte. Il leur dira: Ecoute, Israël! Vous entrez aujourd’hui en lice contre vos ennemis, non contre vos frères; ce n’est ni Juda contre Simon, ni Simon contre Benjamin, qui auraient pitié de vous si vous tombiez entre leurs mains. Ainsi il est dit (2Ch 28, 16): “Les hommes désignés par le nom se levèrent, saisirent les captifs, et à l’aide du butin pris ils vêtirent ceux qui avaient été nus, les habillèrent, les chaussèrent, leur donnèrent à manger et à boire, les frottèrent d’huile, conduisirent à âne chaque homme faible, les menèrent à Jéricho, la ville des palmiers, auprès de leurs frères et retournèrent à Samarie.” Mais vous marchez contre vos ennemis qui n’auront pas pitié de vous si vous tombez entre leurs mains. Que votre cœur ne soit pas inquiet, ne craignez rien, ne tremblez pas, etc. (Dt 20, 3). Que votre cœur ne s’inquiète pas au hennissement des chevaux et au cliquetis des épées; ne craignez rien, en entendant le heurt des boucliers et le bruit des trompettes de guerre1 Le commentaire Pné-Moshé explique d'abord ce terme, comme Rashi, par celui d'\"\"armée\"\"; mais il fait bien d'ajouter ensuite le sens adopté par Maimonide, qui voit dans le terme mishnique une sorte de maillet, ou fer recourbé, pour casser des cailloux. On traduit parfois: lance. klaggh; ne tremblez pas, au bruit des chars de guerre, carrum; ne soyez pas saisis par les cris de guerre, car l’Éternel votre Dieu marche avec vous. Vos ennemis ont la puissance de la chair et du sang, mais vous avez la force divine. Les Philistins sont arrivés avec le pouvoir de Goliath; pourtant celui-ci a fini par tomber sous le glaive de David, et les siens ont péri avec lui. Les fils d’Amon sont venus en se fondant sur le pouvoir de Shobakh, et pourtant celui-ci a fini par être vaincu, et tous les siens sont tombés avec lui2 La phrase mise re ne se trouve que dans les éditions de la Mishna, ou du Talmud Babli.. Mais vous ne leur ressemblez nullement: car c’est l’Éternel votre Dieu qui marche avec vous et combat pour vous contre vos ennemis pour vous secourir; c’est-à-dire, en ayant avec vous le campement de l’arche sainte.", "Les prévots parleront au peuple en ces termes: Quel est l’homme qui a érigé une maison neuve et ne l’a pas encore inaugurée3 M. le gr. Rabbin Wogue, traduitÊ: ÒÊn’en a pas pris possession,ÊÓ plus conforme au sens qu’à la littéralité.? Qu’il aille et rentre chez lui, etc. (Dt 20, 5), soit qu’il s’agisse de l’érection d’un magasin à fourrages, soit d’une étable, soit d’un hangar au bois, soit d’un grenier pour le blé, soit celui qui l’a construit, soit celui qui l’a acheté, soit celui qui en a hérité, soit celui qui l’a reçu en don. Et quel est l’homme qui, fiancé à une femme4 Qui lui a promis mariage., ne l’a pas épousée, qu’il s’agisse de fiançailles avec une vierge, ou avec une veuve, ou même avec une belle-sœur qui incombe par lévirat, ou même celui qui aura appris le décès d’un frère mort à la guerre (et dont il s’agit d’épouser la veuve), il retournera et rentrera chez lui. Toutes ces personnes, quoique faisant partie du nombre des combattants, devront écouter les paroles du grand prêtre et rentrer; toutefois, ils devront pourvoir l’armée d’eau, de vivres, et réparer les routes.", "Voici quels gens ne rentreront pas: celui qui construit une pièce attenant à la porte (ou guérite de garde), ou une galerie, ou un couloir; celui qui plante quatre arbres (moins qu’un verger), ou cinq arbres stériles, celui qui reprend une femme qu’il avait répudiée, ou un grand-prêtre qui épouse une veuve, ou un simple prêtre épousant une femme répudiée ou qui a déchaussé, ou un simple israélite devant épouser une bâtarde ou une descendante des gens voués au culte, ou un homme de ces dernières classes épousant une simple israélite, ne rentrera pas. R. Juda dit: celui qui reconstruit une maison en son premier état (qui la restaure) ne rentrera pas; de même, ajoute R. Eléazar, celui qui construit une maison de briques dans la vallée de Sharon ne rentrera pas.", "Voici ceux qui n’ont pas besoin de bouger de place (sans aller même à la frontière, attendre que le prêtre vint les renvoyer au foyer): celui qui, ayant planté une vigne, vient d’y goûter, ou celui qui vient d’épouser sa fiancée, ou celui qui vient de recevoir chez lui (épouser par lévirat) sa belle-sœur veuve, ainsi qu’il est dit (ibid. 24,5): il sera libre dans sa maison un an; l’expression sa maison s’applique à la demeure; le mot sera se réfère à la vigne; la phrase il réjouira sa femme a en vue l’épouse, qu’il a prise, c’est-à-dire même la belle-sœur. Ceux-là n’ont même pas besoin de fournir de l’eau et des vivres à l’armée, ni de réparer les routes.", "Les préposés (prévôts) adresseront de nouveau la parole au peuple et diront: S’il est un homme qui ait peur et dont le cœur soit lâche, qu’il se retire et retourne chez lui (ibid. 8). Selon R. aqiba, il faut entendre, dans le sens ordinaire, les mots le peureux et le craintif, celui qui ne peut pas se tenir ferme à son rang de guerre et voir l’épée nue. Selon R. Yossé le galiléen, on entend par ces mots: celui qui a peur par suite des péchés qui l’accablent. Aussi, la Loi lui a adjoint toutes ces personnes dispensées, afin qu’en leur faveur il puisse rentrer. R. Yossé dit: on entend par ladite expression un grand-prêtre qui aurait épousé une veuve, ou un simple cohen ayant épousé une femme répudiée ou qui a déchaussé, ou des époux dont l’un est illégitime, ou descendant des gens voués au culte (tous mariés illégalement).", "Puis il est dit (ib. 9): Alors que les préposés auront cessé de parler au peuple, on établira des chefs de corps5 Puisqu’il s’agit cependant de constater les capacités physiques ou morales des hommes sous les armes, il est possible que la version de Mendelssohn (rappelée en note à ce verset par M. le gr. Rab. Wogue) soit préférableÊ; car elle traduitÊ: ÒÊLes chefs passeront en revue, etc.ÊÓ. en tête du peuple. Il en sera de même à l’arrière de l’armée. On plaçait les plus vaillants en tête, et d’autres par derrière, munis de haches en fer et ayant le droit d’abattre l’épaule à qui chercherait à fuir pour rentrer; car la fuite est le commencement de la défaite, comme il est dit (1S 4, 17): Israël a fui devant les Philistins, et le peuple a subi une grande défaite; et ailleurs il est dit (1S 31, 1): Les gens d’Israel s’enfuirent devant les Philistins; ils tombèrent massacrés sur la Montagne de Guilboa.", "Toutes ces facilités sont vraies pour une guerre volontaire; mais pour la guerre commandée6 Qui équivaut à un précepte religieux., tous doivent partir; même le nouveau marié devra quitter la chambre nuptiale, et la fiancée sortira du dais nuptial. R. Juda établit cette même règle pour la guerre qui est un précepte religieux; mais pour celle qui est obligatoire (imposée par les faits), tous doivent sortir." ], [ "Le passage biblique de la “génisse à la nuque brisée” (Dt 21,1-7) devra être récité en langue sainte (en hébreu), comme il est dit (ib.): Lorsqu’on trouvera un cadavre sur le sol, les anciens et les juges devront sortir. Ils mesureront... Ils diront, etc.1 Ils se mettront à mesurer ensemble pour savoir quelle est la ville la plus proche du cadavre trouvé. Trois membres du grand tribunal de Jérusalem devaient sortir à cet effet. R. Juda dit: ce nombre sera de cinq, puisqu’il est dit: tes anciens, au moins deux, et tes juges, au moins deux; or, comme il n’y a pas de tribunal d’un chiffre pair (en prévision du partage possible des voix), on ajoutera un membre, soit cinq.", "Si le cadavre se trouve enfoui sous un tas de pierres, ou pendu à un arbre, ou nageant sur l’eau, on ne brisera pas la nuque de la génisse, puisqu’il est dit (du cadavre): sur le sol, non enfoui sous les pierres; tombé, non pendu à l’arbre; au champ, non nageant sur l’eau. Si l’on trouve ce cadavre près de la frontière, ou près d’une ville dont la majeure partie des habitants sont des païens, ou d’une ville qui n’a pas de tribunal, on ne tuera pas la génisse. On ne mesure pas (à cet effet) à partir d’une ville dépourvue de tribunal.", "Si le cadavre se trouve juste au point médial entre deux villes, chaque ville devra offrir le sacrifice de la génisse, soit deux ensemble. Tel est l’avis de R. Eléazar. Seule la ville de Jérusalem est dispensée de cet apport.", "A partir de quelle partie du corps mesure-t-on (pour connaître la distance précise)? Selon R. Eléazar, à partir du nombril; selon R. aqiba, depuis les narines (par où le souffle de vie s’échappe); R. Eléazar b. Jacob dit: à partir de l’endroit où l’individu a été frappé, par exemple au cou. Si la tête se rapproche2 Le texte de ce forme le 3e et se trouve placé avant le précédent, dans toutes les éditions de la Mishna et du Talmud de Babylone. Mais il forme le Ê4 dans les éditions du Talmud de Jérusalem, et même dans le Ms. de la Bibliothèque de l’Université à Cambridge, Add. 470 1, publié par M. H. Yoma 43. d’une localité et le reste du corps est plus près d’un autre endroit, on amène la tête à côté du corps3 Celui-ci l’emporte., dit R. Eléazar; selon R. aqiba, au contraire, on dirige le reste du corps d’après la tête.", "Aussitôt que les anciens de Jérusalem ont fini (de mesurer) et sont partis, les anciens de la ville jugée responsable amènent une jeune vache qui n’a pas encore servi à l’agriculture4 LittéralementÊ: ÒÊAvec laquelle il n’a pas été cultivé.ÊÓ, qui n’a pas encore été munie d’un joug (Dt 21, 3). Un défaut (corporel) ne la rend pas impropre à ce but. “On la fait descendre dans la vallée d’Ethan.” Le mot Ethan a le sens d’aride. Cependant, si ce n’est pas un terrain dur, il est valable aussi. Puis, on brise la nuque de l’animal par derrière, à l’aide d’un couperet, copi\"5 Outre le sens de gladium (épée), Henri Estienne dans son Thesaurus grec, à ce mot, adopte aussi le sens de securis (hache).. Sur cet emplacement, il est défendu de labourer et de semer; mais il est permis d’y carder le lin et d’en arracher des pierres.", "Les vieillards de cette ville se lavent ensuite à l’eau6 Cette cérémonie symbolique, dit une note de M. le Gr. Rab. Wogue dans sa traduction de ce verset (Pentateuque, t. V, p. 243), signifie: «Nos mains sont pures de ce meurtre». Aujourd’hui encore certaines lo cutions proverbiales la rappellent. Elle a été renouvelée par Ponce-Pilate, au dire de l’Evangile, dans une circonstance mémorable: S. Matthieu, XXVII, 24; cf. Psaume XXVI, 6; LXXIII, 13, etc. — Les intéressés n’imposent pas les mains sur la tête de la victime (selon la règle de la victime du Lévit. I, 4, XVI, 24), parce qu’ils se déclarent innocents, selon l’avis de Scholz, cité par M. Wogue., sur la place où la génisse a eu la nuque brisée, et ils disent (ibid. 7): Nos mains n’ont pas versé ce sang et nos yeux ne l’ont pas vu (le meurtrier). Ce n’est pas à dire que l’on s’imagine vouloir soupçonner du crime d’assassinat les anciens du tribunal; ils déclarent seulement ceci: “Il ne nous est pas arrivé d’avoir laissé partir cet homme sans le nourrir, nous ne l’avons pas vu et ne l’aurions pas laissé aller sans l’accompagner”. Les prêtres ajoutent (ib. 8): Pardonne à ton peuple d’Israël que tu as racheté, ô Éternel, et ne remets pas la punition du sang d’innocent versé au sein de ton peuple d’Israël. Ils n’ont pas besoin d’ajouter: Que ce sang leur soit pardonné, mais l’Esprit-Saint leur fait entendre (par ce texte) comment cet espoir se réalisera, “et lorsque vous agirez ainsi, vous jouirez du pardon.”", "Si l’assassin a été trouvé avant que l’on ait rompu la nuque de la génisse, on fera partir celle-ci, on la laissera paître au milieu des troupeaux. Si l’on trouve l’assassin après avoir tué la génisse, on devra enterrer celle-ci sur place, puisqu’on a commencé par la sacrifier en raison du doute; elle a dès lors expié le doute avant son départ. Si, après avoir brisé la nuque à la génisse, on trouve le meurtrier, celui-ci devra pourtant être tué.", "Si un témoin vient dire avoir vu le meurtrier, et un autre témoin lui conteste cette vue, ou si une femme dit l’avoir vu et une autre femme la dément, on brisera la nuque à la génisse. Si un témoin atteste l’avoir vu et deux témoins le contredisent, on sacrifie la génisse. Mais si deux témoins déclarent avoir vu le meurtrier et un seul les dément, on ne sacrifie pas la génisse –7 Le texte sur ce se trouve déjà reproduit ci-dessus, (6, 4), et en (Yebamot 15, 12), traduit p. 207.", "Lorsque le nombre des meurtriers eut augmenté, on abolit l’habitude de briser la nuque à une génisse. Lorsque Éléazar b. Dinaï fut venu, qui était nommé aussi Tehina b. Perisha8 Sur ce nom et les difficultés qu’il comporte, voir une longue note de M. J. Derenbourg, dans son Essai, etc. pp. 279-280., on le nomma de nouveau “fils de meurtrier”. Depuis l’époque de l’augmentation des adultères, on cessa d’user des eaux amères (pour les femmes sujettes au soupçon). C’est R. Yohanan b. Zaccaï qui fit interrompre cet usage, en se fondant sur ce verset (Os 4, 14): Je ne châtierai pas vos filles lorsqu’elles se prostitueront, ni vos brus qui se livreront à l’adultère, etc. Depuis la mort de Yossé b. Yoëzer, habitant de Cereda, et de Joseph b. Yohanan, jérusalémite, il n’y eut plus d’Eshkoloth, gens supérieurs9 LittéralementÊ: Grappes. Pour ces mots et la Guemara de ce, voir Derenbou ibid., p. 456-8., comme il est dit (Mi 7, 1): Il n’y a plus une grappe (eshkol) à manger; en vain mon âme aspire après un fruit précoce.", "Yohanan, le grand prêtre (Hyrcan) abolit la confession qui accompagnait l’offrande de la dîme; il supprima aussi ceux qui excitent et ceux qui frappent; jusqu’à lui, le marteau battait à Jérusalem; sous lui, personne n’avait besoin de prendre des informations sur les denrées douteuses –10 Cette Mishna et la Guemara qui fait suite se retrouvent textuellement en (Maasser-Sheni 3, 15), auquel nous renvoyons pour l’explication détaillée des expresions difficiles et obscures de ce texte.", "Depuis que le Sanhédrin ne fonctionne plus, on a cessé de chanter dans les maisons à boire, comme il est dit (Is 24, 9): Ils ne boiront plus de vin avec le chant, etc.", "Depuis la mort des premiers prophètes, les oracles des Ourim et Toumim ont cessé de fonctionner; depuis la destruction du Temple, on cessa d’avoir le Shamir (qui servait à graver les pierres du pectoral) et le miel de Çophim (Scopos); les gens de confiance avaient disparu, comme il est dit (Ps 12, 20): Secours-nous, ô Eternel, car l’homme pieux n’est plus, les croyants ont cessé d’être. Simon b. Gamliel dit, au nom de R. Josué: depuis le jour de la destruction du Temple, il ne s’est pas passé un jour où il ne soit survenu une malédiction, où la rosée soit tombée pour le bien, où le bon goût des fruits n’ait disparu. R. Juda ajoute: même le crème (partie grasse) des fruits a disparu.", "Simon b. Éléazar dit: la perte de la pureté a précédé celle du goût et de l’odeur des fruits; la disparition de la loi sur les dîmes a eu pour suite la perte du meilleur blé. Les autres Sages disent: la prostitution et la sorcellerie ont tout ruiné.", "A la suite de la guerre Polemos11 On est étonné, en lisant le commentaire de Maïmonide, de voir que ce savant ignorait le sens du mot grec 340, et qu’il lui donne pour équivalent arabe 340, temps Quant au terme suivant 340, il le rend par l’instrument d (Makshirin 5, 9). de Vespasien, il fut défendu aux nouveaux mariés de porter des couronnes et de laisser battre le tambour, Iros, devant eux. Après la guerre de Quietus12 Les éditions ont, par erreurÊ: Titus. Mais la vraie leçon est déjà donnée par Azaria de Rossi, Meor Enaïm, 19, d’après un ms. du Séder ’olam. Cf. Derenbourg, Essai, p. 406Ê; Mazkir, 1864, p. 22., les fiancés ne devaient plus porter de couronne (en signe de deuil), et il fut défendu d’enseigner le grec à ses enfants. Après la dernière révolte (sous Hadrien), il a été décrété que la fiancée ne sortirait pas à travers la ville en palanquin; mais nos docteurs ont permis que la fiancée sorte en cet appareil (ils en ont rétabli l’usage).", "Depuis la mort de R. Meir, les fabulistes ont cessé leurs proverbes. Depuis la mort de Ben Azaï, il n’y a plus les mêmes disciples studieux. Depuis la mort de Ben Zoma, les prédicateurs (ou exégètes) ont cessé leurs exposés. Depuis la mort de R. Josué, la bonté n’est plus dans le monde; Depuis la mort de R. Simon b. Gamliel, des sauterelles sont venues ainsi que bien d’autres maux. Depuis la mort de R. Eleazar b. Azaria, il n’y a plus de richesse parmi les sages. Depuis la mort de R. aqiba13 Les éditions du Talmud B. ont à tortÊ: Akiba., la Loi n’est plus en honneur. Depuis la mort de R. Hanina b. Dossa, les gens aux bonnes actions manquent. Depuis la mort de R. Yossé le petit, il n’y a plus de gens pieux; on l’appelait Qatnoutha, parce qu’il était le plus petit (par la taille) des gens pieux. Depuis la mort de R. Gamliel l’ancien, la gloire de la Loi s’est éteinte, et avec elle sont ruinés la pureté et le Pharisaïsme14 L’austérité et la vie religieuse.. Depuis la mort de R. Ismaël b. Phabi, le sacerdoce n’a plus d’éclat. Depuis la mort de Rabbi, il n’y a plus d’humilité, ni de crainte du péché. R. Pinhas b. Yaïr dit: Depuis la destruction du temple, on voit rougir des compagnons d’étude et des gens de bonne famille; ils s’enveloppent la tête de honte. Les gens de valeur sont peu estimés, tandis que les hommes violents et les médisants l’emportent. Nul n’encourage, ne recherche, ne sollicite le bien; il ne nous reste à prendre appui qu’en notre père qui est aux cieux. R. Eliézer le grand dit: depuis le jour de la destruction du Temple, les docteurs ont paru être comme des maître d’école, ceux-ci comme des bedeaux, et ces derniers ressemblent à des gens du peuple (sans instruction), lesquels vont en diminuant de valeur; personne ne s’enquiert du mal et ne cherche à y remédier, ne nous laissant d’autre espoir qu’en notre père qui est aux cieux. A la fin, peu avant l’arrivée du Messie15 Cf. B., Sanhedrin 97aÊ; Derekh ereç, fin., l’effronterie croîtra, la pesanteur (les tribulations des violents) sera plus élevée; bien que la vigne donnera ses fruits, le vin sera cher. Le gouvernement tournera à l’hétérodoxie, et nulle morale ne prévaudra. La maison de réunion (religieuse) servira à la prostitution; la Galilée sera en ruines, le Gablan sera dans la désolation, les habitants de la frontière16 V. Neubauer, pp. 65-6. erreront de ville en ville, sans inspirer de pitié. La science des scribes sera mal accueillie; ceux qui craignent le péché seront méprisés. La vérité sera restreinte. Les jeunes feront pâlir les vieux; ceux-ci resteront debout devant les jeunes; le fils rabaissera le père; la fille résistera à la mère, la bru à sa belle-mère; un homme aura pour ennemis les gens de sa maison. L’apparence des gens de cette époque sera cynique. Le fils n’aura plus de honte devant son père, et il ne nous restera d’autre appui que notre père qui est aux cieux17 Les éditions de la Mishna terminent ce texte par un passage que l’on retrouve dans J, (Shabat 1, 3) (5) fin (traduit t. 4, pp. 16-17), et (Sheqalim 3, 4) fin. Le commencement Shabat ibid., l’autre en (Pea 1, 1).." ] ], "sectionNames": [ "Chapter", "Mishnah" ] }