{ "language": "en", "title": "Mishnah Sukkah", "versionSource": "https://www.nli.org.il/he/books/NNL_ALEPH002182155/NLI", "versionTitle": "Le Talmud de Jérusalem, traduit par Moise Schwab, 1878-1890 [fr]", "status": "locked", "license": "Public Domain", "actualLanguage": "fr", "languageFamilyName": "french", "isBaseText": false, "isSource": false, "direction": "ltr", "heTitle": "משנה סוכה", "categories": [ "Mishnah", "Seder Moed" ], "text": [ [ "Lorsque la Suka a plus de 20 coudées de hauteur (à l’intérieur), elle n’a pas de valeur légale; mais selon R. Juda, elle en a une. Lorsque sa hauteur est moindre que dix palmes, ou si elle a moins de 3 côtés, ou si la partie ombrée est inférieure à celle où domine le soleil1 Dans son commentaire sur la Mishna, Maïmonide note à ce propos ce fait curieux d’optique qu’un rayon de soleil passant par un trou, s’épanouit et forme un cercle plus étendu que celui qu’il quitte., elle est aussi sans valeur. Lorsqu’une Suka est déjà vieille, elle ne peut pas servir à l’office légal, disent les Shammaïtes; selon les Hillélites, elle reste valable. On a appelé vieille toute Suka érigée au moins 30 jours avant la fête des Tabernacles2 C’est seulement dans le mois antérieur à la fte, qu’une telle construction est évidemment intentionnelle.; mais lorsqu’elle a été érigée en vue de la fête spéciale, fût-ce un an auparavant, la Suka sera valable.", "Si l’on érige la Suka au-dessous d’un arbre, c’est comme si on l’avait élevée à l’intérieur de la maison, et elle n’est pas valable. Si une Suka est superposée à une autre, la supérieure seule sera valable, non l’inférieure. R. Juda dit: si la supérieure n’est pas habitable, l’inférieure devient valable.", "Si l’on a tendu une toile au-dessus de la Suka pour la protéger des rayons du soleil, ou au-dessous du branchage pour que les feuilles ne tombent pas à l’intérieur, ou si l’on a tendu une telle toile au-dessus d’une baldaquin intérieur (pour l’orner), la Suka ne sera plus valable; mais il est permis de tendre les rideaux sur la flèche anaclita d’un lit (formant couverture oblique).", "Si l’on a fait passer au-dessus de la Suka un cep de vigne, ou une courge, ou du lierre (xisso\", hedera), pour servir de toiture, complétée par d’autres branchages, elle ne sera pas valable (en raison de ce que les premiers objets adhèrent au sol). Cependant, si le reste de la couverture forme la plus forte part, ou si l’on a détaché du sol les dits plants, la Suka est valable. Voici la règle générale: parmi les deux objets susceptibles de devenir impurs, on emploie à couvrir la Suka ce qui pousse dans la terre, non ce qui n’y pousse pas; l’on emploie à cet effet ce qui n’est pas susceptible d’impureté et pousse dans la terre.", "Il n’est pas permis d’employer à cette couverture des bottes de paille, ou de petit bois, ou de sarments3 Le commentaire le rend par un mot tamalash, trop corrompu pour tre lu par le romaniste que nous avons consulté., à moins de les avoir déliées. Le tout peut servir cependant (même lié) à constituer des murs.", "Il est permis de couvrir la Suka avec des planches (étroites), selon l’avis de R. Juda; mais R. Méir l’interdit. Si (d’après tous deux) on a mis sur la Suka une planche large de 4 palmes, elle reste valable, à condition de ne pas dormir sous cette partie trop couverte.", "Lorsque le plafond d’une pièce se compose de planches nues, non jointes par du ciment ou mortier, il faut, selon R. Juda au nom de l’école de Hillel, avant de les utiliser pour la Suka, ou remuer toutes ces planches défaites au préalable, ou en enlever une au milieu (à remplacer par des branchages); d’après l’école de Shammaï, il faut accomplir ces 2 opérations pour approprier ces pièces a servir de Suka. Enfin R. Méir prescrit d’enlever une pièce au milieu, sans qu’il soit nécessaire de les remuer toutes.", "Si l’on couvre la Suka à l’aide de broches en métal, ou avec les tiges du lit (devant supporter la couverture du branchage), au cas où entre ces pièces il y a un espace couvert égal à leur largeur, la Suka sera valable. Si en bas d’un monceau de blé on creuse une cavité devant servir de Suka, celle-ci ne sera pas valable (la toiture n’ayant pas été appropriée à cet effet spécial).", "Si l’on échelonne les parties latérales du mur en allant de haut en bas, aussi longtemps qu’il reste au dessus du sol un espace libre de 3 palmes, la Suka est impropre (le mur étant incomplet); lorsqu’au contraire on procède de bas en haut, dès que le mur dépasse le niveau du sol de 10 p. (sans toucher encore au sommet), la Suka sera valable. R. Yossé dit: comme en allant de bas en haut, la mesure de 10 p. suffit, il en sera de même de haut en bas; si on laisse (en largeur) un intervalle de 3 p. entre la toiture et les murs, la Suka devient impropre.–4 La Guemara sur ce est reproduite in extenso du traité (Shabat 3, 4), et (Eruvin 8, 8), traduite t. 4,.", "Si la toiture d’une maison s’est effondrée et qu’on a couvert la brèche avec du branchage, afin d’occuper l’emplacement comme Suka, elle ne pourra pas servir comme telle s’il y a un intervalle de 4 coudées entre le sommet des parois et la partie fraîchement couverte. La règle sera la même pour une cour entourée d’une galerie circulaire couverte (exedra), dont on couvrirait l’espace du milieu resté libre. Si dans une grande Suka (ayant plus de 7 p. carrés d’espace) on a placé à l’entour, aux extrémités du toit, des objets qu’il est interdit d’employer à la couverture, elle devient impropre si l’espace occupé ainsi indûment atteint 4 coudées.", "Si l’on érige la Suka en forme de pyramide (sans toiture), ou si on l’appuie (en pente) à un mur, elle est impropre selon R. Eliézer, parce qu’elle est dépourvue de toît visible; les autres sages la déclarent valable. Lorsqu’on emploie pour couvrir la Suka une natte (treillis) de joncs, si elle est étendue et qu’on l’ait fabriquée pour l’utiliser comme couche, cet objet sera susceptible de devenir impur par contact (considéré comme ustensile), et ne pourra pas être employé pour couvrir la Suka; mais s’il a été dressé dans le but de servir à couvrir la Suka, on pourra l’employer ainsi, et il ne sera pas susceptible d’impureté. Selon R. Eliézer, ces 2 conditions subsistent d’une façon absolue, aussi bien si c’est une grande natte qu’une petite." ], [ "Celui qui, dans la Suka, couche sous le lit (non dessus) n’a pas rempli son devoir1 C’est l’une des 3 obligations relatives à la Suka d’y dormir.. Toutefois, dit R. Juda, il nous est arrivé de nous coucher sous les lits, en présence des vieillards, et ils ne nous ont pas blâmés. R. Simon raconta (comme fait opposé) qu’il est arrivé à Tobie, l’esclave de R. Gamliel, de dormir sous le lit; sur quoi R. Gamliel dit aux vieillards: Vous voyez où se trouve mon serviteur Tobie, qui est instruit dans la Loi; il sait que les serviteurs sont dispensés de suivre les prescriptions relatives à la Suka et qu’à ce titre il peut dormir sous la Suka. Nous, au contraire, avons pour règle que ce n’est pas remplir le devoir de la Suka si l’on y repose sous le lit.", "La Suka appuyée aux pieds d’un lit (se mouvant avec celui-ci) est valable; selon R. Juda, elle est impropre si elle ne peut tenir debout indépendante du lit. Une Suka mal couverte2 Tossefta, ch. 2., dont la partie ombrée est supérieure à celle où le soleil domine, est valable; si la couverture est aussi épaisse qu’un plafond de maison, bien qu’au travers on ne puisse pas voir les étoiles, elle reste valable.", "La Suka érigée à l’extrémité d’un chariot, ou d’un vaisseau, est valable, et l’on peut s’y installer un jour de fête; elle est valable aussi, si elle a été érigée au sommet d’un arbre, ou d’un chameau; seulement, pendant les jours de fête3 Cf. ci-après, (Betsa 5, 2)., l’on ne peut pas s’y installer (l’accès des objets est interdit en ces jours). Si 2 murs de la Suka ont été élevés artificiellement et que pour 3e mur on l’ait adossée à un arbre, ou si elle est adossée de 2 côtés à un arbre et a pour 3e paroi un mur, elle est valable; mais l’on ne peut pas y monter le jour de fête; toutefois s’il y a 3 murs érigés à main d’homme et que le 4e est un arbre, elle est valable, et l’on peut aussi y monter le jour de fête. En règle générale, lorsqu’en défalquant l’arbre la Suka pourrait se maintenir seule (sur 3 parois), elle est non-seulement valable, mais l’on peut y monter le jour de fête.", "Une Suka érigée au milieu des arbres est valable. Ceux qui sont envoyés pour accomplir un précepte religieux sont dispensés du devoir de la Suka, ainsi que les malades et ceux qui les servent. Il est permis, hors de la Suka, de boire ou de manger passagèrement (sans faire un repas).", "Il est arrivé (pendant ces jours de fête) que l’on a apporté à R. Yohanan b. Zaccaï une parcelle d’un mets pour le faire goûter, et à R. Gamliel deux figues avec une cruche d’eau: ils dirent d’apporter le tout à la Suka (quoique ce soit minime). Lorsqu’on remettait un goûter accessoire à R. Zadoc (un cohen), il en prenait une part moindre qu’un œuf (n’entraînant pas le devoir des diverses formules de bénédiction), l’enveloppait4 Cf. traité (Toharot 2, 1). d’une serviette (mappa) à l’abri de tout contact impur, et la mangeait hors de la Suka, sans prononcer aucune bénédiction5 Cf. traité (Berakhot 7, 2). après cela (en raison du peu d’importance de ce goûter).", "Selon R. Eliézer, il faut manger en total 14 repas dans la Suka, savoir un chaque jour et un la nuit; selon les autres sages, rien n’est prescrit à cet égard, et le repas seul du 1er soir de la fête est obligatoire. De plus, R. Eliézer dit: si l’on n’a pas pu faire ce repas le 1er soir de la fête, on le mangera par contre le dernier soir; les autres sages disent qu’il n’y a pas de compensation ultérieure, ainsi qu’il est dit (Qo 1, 15): ce qui a été abîmé ne peut plus être réparé, et la perte ne saurait être restituée6 Suit un passage traduit au traité (Berakhot 6, 1).", "Si la Suka est si petite que l’on y a seulement la tête et la majeure partie du corps, tandis que la table du repas se trouve située dans une pièce contiguë, elle sera impropre à l’office légal, selon Shammaï; mais Hillel la déclare valable. L’école de Hillel (à l’appui de son avis) raconta à celle de Shammaï le fait survenu à des vieillards des deux écoles qui, rendant visite à R. Yohanan de Horôn, le trouvèrent installé dans la Suka, où il n’avait que la majeure partie du corps, ayant la table dans une autre pièce. —Ceci ne prouve rien, répliqua l’école de Shammaï, puisque les visiteurs lui ont dit: si tu as l’habitude de t’installer à la Suka de cette façon, tu ne remplis pas suffisamment ce devoir.", "Les femmes, les esclaves et les enfants sont dispensés du devoir de la Suka. Tout enfant assez grand pour se passer de la mère est tenu de remplir ce devoir. Toutefois, il est arrivé (fait qui prouve un surcroît de sévérité) que lorsque la bru de Shammaï l’ancien mit un enfant au monde, ce docteur enleva une partie du plafond et la couvrit de branchage au-dessus du lit, pour cet enfant.", "Pendant les 7 jours de fête, la Suka sera l’habitation essentielle, et la maison l’accessoire. S’il tombe de la pluie, on pourra quitter la Suka à partir de l’instant où l’eau, si elle tombait sur certains mets en bouillie, les gâterait. Le fait de l’arrivée de cette pluie ressemble au cas d’un serviteur qui voudrait servir son maître, et celui-ci lui jette une cruche cuqwn à la face (il le repousse)." ], [ "Un lulav volé, ou desséché (de l’an passé), est impropre au service du culte. Celui qui provient d’un bocage consacré à l’idole Ashéra, ou d’une ville séduite par l’idolâtrie, est aussi impropre. S’il est épointé, ou si les feuilles sont détachées, il est également impropre; mais si elles sont seulement séparées, il reste valable pour le culte. R. Juda est d’avis en ce cas de les rattacher du haut. Les branches de palmier de la Montagne de fer1 Au sud de Jérusalem, dit une note de l’édition Jost. (très menues) sont valables. Tout lulav, où en dehors de sa longueur de 3 palmes, il reste de quoi le saisir et le secouer, est déclaré propre au service.", "Une branche de myrte volée, ou desséchée, est impropre au service; celle qui provient du bocage de l’Ashera, ou d’une ville séduite par l’idolâtrie, est également impropre. Si elle est épointée, ou si ses feuilles sont détachées, ou si les baies sont plus nombreuses que les feuilles, elle est impropre, à moins d’en avoir réduit le nombre. Cet enlèvement pour arriver à la réduction est un travail interdit aux jours de fête2 Cf. traité (Rosh Hashana 4, 8).", "Des branches de saule volées ou desséchées sont impropres au culte; celles qui proviennent du bocage consacré à Ashera ou d’une ville séduite par l’idolâtrie, sont aussi impropres. Celle qui est épointée, ou dont les feuilles sont détachées, ou qui pendent irrégulièrement3 Les feuilles de cette sorte, dit une note de l’édition Jost à ce, ne sont pas ovales, comme les ordinaires, mais dentelées. Le terme araméen se retrouve intact dans un terme arabe que cite de Sacy. Chrestomathie arabe (2e), 1, 259., est impropre; si elle est seulement fanée ou n’ayant perdu qu’une partie des feuilles, ou provenant d’un champ (au lieu d’un cours d’eau), elle est valable.", "R. Ismaël dit: le faisceau du lulav se compose de 3 myrtes, de deux branches de saule, d’un lulav et d’un cédrat; y eût-il deux myrtes épointés et un seul qui ne l’est pas, cela suffit pour la validité. R. Tarfon dit: au besoin il en sera de même si tous trois sont épointés. R. aqiba dit: comme il y a une seule branche de palmier et un seul cédrat, il n’y aura qu’un myrte et une branche de saule.", "Le cédrat volé, ou desséché, est impropre au service. Celui qui provient du bocage de l’Ashéra, ou d’une ville séduite par l’idolâtrie, est impropre, ainsi que celui qui provient de l’orla (1re année de plantation de l’arbre), ou de l’oblation impure (interdite à la consommation même des cohanim). Celui qui provient de l’oblation pure ne devra pas en principe être pris pour l’office, mais le fait accompli en ce cas est valable. Quant au demaï (au fruit soumis au doute), il est déclaré impropre par l’école de Shammaï; celle de Hillel en autorise l’usage. Quant à celui qui provient de la 2e dîme, à consommer dans Jérusalem seulement, on ne devra pas le prendre en principe; mais en cas de fait accompli, il est valable.", "Si la majeure partie du cédrat se trouve couverte de pustules, ou si la pointe du bouton puqmhn se trouve enlevée, ou s’il est troué, ou pelé, ou fendu de façon qu’une parcelle manque, il est impropre pour l’office. S’il n’y a de pustules que sur la moindre partie, si la queue a été enlevée, ou s’il y a un trou qui n’entraîne pas une parcelle de diminution, il est valable. Le cédrat foncé est impropre au culte. Celui qui est vert comme le cresson pourra servir, selon R. Méir; mais R. Juda le déclare impropre.", "Un petit cédrat, dit R. Méir, ne devra pas être d’une mesure inférieure à celle d’une noix (mesure minimum); selon R. Juda, il devra équivaloir au moins à un œuf. La mesure maximum aura pour limite que l’on puisse, d’une main, saisir le lulav avec un tel cédrat; tel est l’avis de R. Juda. Selon R. Yossé, il pourra avoir jusqu’à une grandeur telle, qu’il faille les 2 mains pour prendre un tel cédrat.", "Pour lier le faisceau du lulav, on emploie seulement des feuilles de palmier, dit R. Juda; selon R. Meir, on se servira d’un fil quelconque. Ainsi, il raconte que des Jérusalémites liaient leur lulav avec des fils d’or. Toutefois, répliqua l’interlocuteur, ces gens l’attachaient au bas avec des feuilles du même genre (mettant d’autres liens en haut pour l’orner). –4 (Maasserot 3, 6)..", "A quel moment remue-t-on le lulav? —En récitant les mots du Hallel: Rendez grâce à Dieu (Ps 118, 1), au commencement et à la fin, ainsi qu’aux mots: O Éternel, secours-nous (ib. 25), selon l’avis de Hillel; Shammaï ajoute encore cette prescription, en disant les mots qui suivent: O Éternel, donne-nous le succès. R. aqiba dit avoir vu R. Gamliel et R. Josué, pendant que tout le peuple saisissait avidement le lulav; ils l’ont seulement remué aux mots “O Éternel, secours-nous.” Si, étant en route, on n’a pas pu se procurer un lulav, on devra le prendre en rentrant chez soi, même à table; si on ne l’a pas pris le matin, on le prendra le soir; toute la journée est valable pour remplir ce devoir.", "S’il arrive à quelqu’un qui ne sait pas réciter le Hallel de se le faire lire par un esclave, ou une femme, ou un enfant (qui ne sont pas tenus de remplir ce devoir), il devra répéter chaque mot qu’on lui dit; ce sera là sa punition de ne 1’avoir pas appris. Si un adulte (soumis à ce devoir et pouvant libérer d’autres) fait cette lecture, il suffira de répondre après lui: Alleluia (seul mot, répété en chœur par les fidèles après chaque verset). –.5 La Guemara à ce ¤ est traduite en (Berakhot 3, 3). Cf. J., traité (Rosh Hashana 3, 10).", "Dans certains endroits, il est d’habitude de répéter 2 fois les 5 derniers versets de ce psaume; dans d’autres, ce n’est pas l’usage, et la même latitude existe pour la formule finale de bénédiction (que les uns disent, et d’autres omettent). Tout dépend de l’usage local. Lorsqu’on achète un lulav de son prochain en la 7e année agraire (du repos), on devra lui faire le don réciproque d’un cédrat6 Voir de mme (Sheviit 8, 3)., puisqu’il n’est pas permis de trafiquer des produits en cette année de repos.", "En principe, on prenait le lulav au Temple seulement pendant 7 jours, et au dehors au 1er jour seul de la fête des Tentes7 Il y a une distinction analogue dans le traité (Sheqalim 1, 3). Depuis la destruction du Temple, R. Yohanan b. Zaccaï a établi qu’on le prendrait partout pendant 7 jours en souvenir du Temple8 Cf. traité (Rosh Hashana 4, 3)Ê; traité (Menahot 10, 5)., de même qu’en raison de ce souvenir il est interdit de manger des produits de la nouvelle année agraire au jour fixé jadis pour présenter l’omer (le 16 Nisan).", "Lorsque le 1er jour de la fête se trouve être un samedi (jour où il est interdit de porter des objets au dehors), chacun apporte d’avance son lulav à la synagogue. Le lendemain, en s’y rendant de bonne heure, chacun reconnaît le sien qu’il prend pour 1’office, puisqu’il est dit qu’il n’est pas permis de remplir ce devoir au 1er jour de la fête avec le lulav de son voisin, tandis que c’est permis aux autres jours de cette fête.", "R. Yossé dit: si le 1er jour de la fête se trouve être un samedi et que par oubli, on ait porté le lulav sur la voie publique, pour s’en servir à l’office, on n’est pas coupable de ce fait accompli, parce qu’il l’a été en vue du devoir à remplir.", "La femme, en recevant le lulav de la main de son fils ou de son mari, peut le remettre à l’eau, même le samedi. Selon R. Juda, le samedi on peut seulement le remettre à l’eau, et le jour de fête on peut ajouter de l’eau pour le rafraîchir; enfin, aux jours de demi-fête, il est permis de la renouveler complètement. Dès qu’un enfant a assez d’intelligence pour savoir agiter le lulav, il est astreint à ce devoir." ], [ "On prend le lulav et les branches de saule, soit 6 jours (sur 7), soit 7 jours pleins (si ce devoir l’emporte sur le Shabat); la récitation complète du Hallel et la manifestation de la joie1 Consommation de sacrifices pacifiques. ont lieu 8 jours; la libation d’eau, 7 jours; le jeu de flûte, pendant les 5 jours de demi-fête, ou 6 (s’il n’y a pas de samedi dans ce nombre).2 En tte se trouve un long passage reproduit du traité (Eruvin 1, 1),", "Pour la prise du lulav, il y a bien 7 jours, car lorsque le 1er j. de la fête se trouve être un samedi, il l’emporte sur le repos shabatique, soit au total 7; mais non s’il coïncide avec un autre jour, soit un reste de 6 jours.", "Par contre, pour la branche de saule, il y a 7 jours, savoir si le dernier, plus spécialement consacré à cet effet, coïncide avec le Shabat, auquel cas il prédomine, non si c’est en un autre jour; alors il reste 6 jours.", "Voici comment on observait le précepte du lulav lorsque le 1er jour de la fête se trouvait être un samedi: chacun l’apportait la veille au Temple; les servants, recevant chaque lulav, les rangeaient tous le long d’une galerie3 Voir une mesure analogue en (Sheqalim 8, 4). couverte (stoa); les vieillards (pour éviter la foule) portaient leur lulav dans une cellule spéciale. Le tribunal apprenait au public à dire que tout lulav étranger lui survenant en main lui soit acquis à titre de don (afin d’éviter qu’il y ait un vol, ou même un prêt en ce cas). Le lendemain, dès l’arrivée des fidèles, les servants jetaient vivement à chacun son lulav. Mais, par suite de ce procédé, on se bousculait et l’on en arrivait aux coups; comme le tribunal vit qu’il pouvait en résulter des dangers, il décida que chacun apporterait son lulav de la maison.", "Voici comment on accomplissait le précepte relatif à la branche de saule: Il y avait au-dessous de Jérusalem une localité appelée Motsa, où l’on se rendait pour y couper de longues branches de saule. On les apportait et on les dressait auprès de l’autel; sur son sommet les extrémités se penchaient. On sonnait des coups rapides et des coups prolongés. Chaque jour de la fête des tentes, on faisait une fois le tour de l’autel, en disant le verset (Ps 118, 25): O Eternel, secours-nous, O Eternel, fais-nous prospérer. R. Juda (en disant ces mots) modifiait un peu l’invocation4 Les commentateurs ne sont ni d’accord ni clairs, sur le sens de l’avis de R. Juda. Voir une note de W. Heidenheim sur cette phrase du Rituel, vers la fin du 1er jour de la fte de Soucot. Selon J. Lévy, il faut y voir un sens mystique, ou une transcri à Dieu whw yna Au jour spécial des saules (au 7e de la fête), on faisait 7 fois le tour de l’autel. En le quittant, on disait: “la beauté sied à l’autel; la beauté te sied.” R. Eliézer disait: “C’est pour Dieu et pour toi, ô autel; c’est pour Dieu et pour toi.”", "La cérémonie était la même si ce 7e jour était en semaine, ou un samedi; sauf qu’en ce dernier cas on avait soin de couper les branches la veille, et on les déposait dans des aiguières d’or, pour que les feuilles ne se fanent pas. Selon R. Yohanan b. Broqa, ce sont des branches de palmier (non de saule) que l’on apportait en ce jour, pour les secouer sur l’autel (en signe de joie). Cette action donne son nom à la journée.", "Aussitôt après, les enfants délient le faisceau du lulav et mangent les cédrats.", "La récitation du Hallel complet et la manifestation de la joie (par des sacrifices de paix) ont lieu 8 jours. Il en résulte la preuve qu’il faut aussi bien honorer le dernier jour de cette fête que tous les autres jours. L’observance spéciale de la Suka sera célébrée seulement pendant 7 jours, en ce sens qu’après avoir fini le repas du 7e jour, on n’est pas tenu de défaire la Suka; mais on enlèvera les ornements à partir de l’après-midi, et on les replacera chez soi, pour se préparer à célébrer avec autant de solennité le dernier jour de la fête (à la maison).", "Les libations d’eau5 On sait combien ce détail cérémoniel du culte au Temple, dont il est question aussi au précédent vol. (t. V, et 315), avait son analogue en Egypte. Voir Chabas, Notice sur une table à libations de la collection de M. E. Guimet, au Compte-rendu du avaient lieu 7 jours, de la façon suivante: On prenait une bouteille en or d’une contenance de 3 loug, que l’on remplissait à la fontaine voisine, dite Siloé. En arrivant à la porte de l’eau, on sonnait des coups rapides et prolongés. En montant l’escalier de l’autel, on tournait à gauche, où se trouvaient deux bassins d’argent; selon R. Juda, ils étaient couverts de chaux; seulement, ils paraissaient plus foncés, à cause du vin que l’on y versait. Ils étaient perforés de deux petits trous comme des narines, dont l’un était plus grand que l’autre, de façon que les liquides versés s’écoulent en même temps6 Le vin, plus épais que l’eau, s’écoule plus lentement à orifices égaux.. Le trou à l’ouest était celui de l’eau, et à l’est celui du vin. Si par mégarde on a versé l’eau dans le trou du vin, ou le vin dans celui de l’eau, le devoir est considéré comme rempli. R. Juda dit: un seul loug suffisait aux libations à opérer 8 jours. On engageait celui qui versait à lever haut la main, afin de bien laisser voir qu’il répand le liquide dans le bassin (non à terre, à la façon des Sadducéens); car, un jour, l’officiant versa la libation à ses pieds, et tout le peuple le lapida avec les cédrats.", "La cérémonie sera la même, soit en semaine, soit le samedi, sauf qu’en ce dernier cas on remplit dès la veille un tonneau d’or non consacré, auprès de la source dite Siloë, que l’on dépose dans une cellule. Si le tonneau a été renversé ou laissé découvert une nuit, il fallait puiser au bassin d’office7 V. Ibid. 3, 10.; car ni l’eau, ni le vin découverts n’étaient aptes à être offerts sur l’autel." ], [ "La musique instrumentale1 Littéral.Ê: la flžte, était exécutée tantôt 5 jours, tantôt 6, car cette musique qui accompagnait la cérémonie du puisage de l’eau ne pouvait l’emporter ni sur le repos shabatique, ni même sur celui des simples jours de fête (et ci, sur les 6 jours de demi-fête, il y avait un samedi, il ne restait que 5 fois à exécuter cette cérémonie). On raconte que c’était une fête dont on ne pouvait se faire aucune idée si on ne l’avait pas vue et dont rien n’approchait en fait de réunion joyeuse2 Cf. Clément Mullet, Les feux de S. Jean ou du soleil. Dans Revue orientale, X, 1865,.", "A l’issue (au soir) du 1er jour de la fête des tentes, on descendait au parvis des femmes, où l’on avait disposé un grand appareil de fête3 Probablement une balustrade.. Il y avait là des lustres d’or, et en tête de chacun d’eux des vases d’or; près de chaque lustre, 4 échelles étaient disposées, donnant accès à 4 enfants parmi les adolescents des cohanim, ayant en mains des cruches d’huile de 120 loug, qu’ils répartissaient entre les vases4 Pour ce et les suiv., voir le rituel de l’office du 8e soir de Sukot.", "On roulait en forme de mèche des chiffons provenant des caleçons et des ceintures des sacerdotes5 V. (Yoma 7, 3)., et l’on s’en servait pour allumer les lumières. Il ne restait pas une cour à Jérusalem qui n’ait sa clarté provenant des lumières de la fête des eaux.", "Les gens pieux et pratiquants dansaient devant eux avec des torches à la main et récitaient devant eux des cantiques et louanges au Seigneur. Les lévites munis de harpes, de lyres, de cymbales, et de toutes sortes d’instruments de musique sans nombre, étaient placés sur les 15 degrés qui mènent du parvis des simples israélites à celui des femmes. C’est conforme aux 15 psaumes des degrés6 Psaumes 120 à 134.. C’est là que les lévites se tenaient toujours pour le chant (tandis que pour le sacrifice ils chantaient auprès de l’autel). Deux prêtres se tenaient à la porte supérieure, qui mène (en descendant) du parvis des simples Israélites, à celui des femmes, ayant 2 trompettes en mains. A l’appel du crieur, ils sonnaient un coup rapide, un autre plus long, puis un 3e coup rapide. En arrivant au 10e degré, ils recommençaient autant de sonneries. Arrivés au parvis, ils les renouvelaient, et ils continuaient ainsi jusqu’au moment de parvenir à la porte donnant accès par l’Est. Parvenus à ce dernier point, ils se tournaient vers l’Ouest et disaient: “nos ancêtres ont dû se tenir à cette place, selon ces mots (Ez 8, 16): Ils tournaient le dos au sanctuaire divin, ayant la face vers l’Est, et ils se prosternaient à l’Orient, devant le Soleil, tandis que nous adorons Dieu, et nos yeux sont tournés vers lui.” R. Juda dit que cette dernière formule devait être récitée deux fois.", "Au temple, on sonnait au minimum 21 coups et au maximum 48. Ainsi, aux jours ordinaires, il en fallait 21, savoir 3 sonneries pour ouvrir les portes, 9 pour le sacrifice quotidien du matin, et autant pour celui du soir. Pour les sacrifices supplémentaires, on en ajoutait 9; et le vendredi il y avait encore 6 sonneries de plus, dont 3 pour avertir le peuple de cesser les travaux, et 3 autres coups pour établir la distinction entre les jours profanes et le Shabat. Donc, en un vendredi qui coïncidait avec la fête des tentes, il y avait 48 sonneries, savoir 3 pour ouvrir les portes, 3 pour la porte supérieure, 3 pour la porte inférieure, 3 pour puiser de l’eau, 3 pour la verser sur l’autel, 9 pour le sacrifice quotidien du matin, autant pour celui du soir, 9 pour les sacrifices supplémentaires, 3 pour aviser le peuple de cesser les travaux, et 3 pour distinguer entre la semaine et le Shabat.", "Au 1er jour de la fête des Tabernacles, les offrandes des 13 taureaux, 2 béliers et un bouc, étaient servies par 16 escouades de sacerdotes7 Ils arrivaient tous pour les offices de la fte, formant 24 escouades.; restaient 14 boucs offerts par les 8 escouades de reste. Au 1er jour 6 escouades servaient chacune 2 (=12), plus un bouc par chacune des 2 dernières escouades: au 2e jour (où commençait la diminution du nombre des taureaux), 5 escouades offraient chacune 2 boucs (=10), et il restait 4 boucs pour les 4 dern.; au 3e jour, 4 offraient 2 boucs (=8), et il restait 6 boucs pour les 6 dernières; au 4e jour, 3 offraient 2 boucs (=6), et il restait 8 boucs pour les 8 dernières; au 5e jour, 2 offraient 2 boucs (=4), et il restait 10 boucs pour les 10 dernières; au 6e jour, l’une offrait 2 boucs, et les autres chacune un bouc. Enfin, au 7e jour, toutes les 14 escouades offraient le même nombre d’un seul bouc (en ce jour, on n’avait plus à offrir que 7 taureaux etc., soit pour 10 escouades). Au 8e jour (où il n’y avait plus à offrir qu’un taureau, un bélier et 7 boucs), on recommençait à tirer au sort pour les autres fêtes8 (Yoma 2, 1)Ê; (Hagiga 1, 6)., en disant que ceux qui auront des taureaux à offrir en ce jour n’auront pas ce service le lendemain, et l’on fait le tour (on alternera).", "A 3 époques de l’année, aux grandes fêtes, toutes les 24 escouades étaient traitées en égales pour la réception des parts d’offrandes de fêtes qui leur revenaient, et pour la distribution des pains de proposition. Si la Pentecôte survenait un samedi, au moment de répartir les 2 pains exposés, avec levain, et les 6 pains azymes, le distributeur dit a chacun: Voici de l’azyme, et voici du pain levé. La section hebdomadaire, qui est en son temps de service à l’arrivée d’une fête, offre les sacrifices quotidiens, les vœux et les présents, ainsi que les sacrifices publics avec tout le reste (non spécial à la fête). Si un jour de fête est rapproché du jour de Shabat, soit avant, soit après, toutes les escouades avaient une part égale dans la distribution des pains de proposition.", "S’il y a un jour d’intervalle entre la fête et le Shabat, la section qui est en son temps de service hebdomadaire recevra à ce moment dix pains, et celle qui est en avance d’un jour (vu l’intervalle) en aura deux. Pendant le reste de l’année, la section entrante en prend six pour sa consommation, autant que celle qui sort; selon R. Juda, celle qui entre en prend sept, et celle qui sort de service en prend cinq. Ceux qui entrent reçoivent la distribution au Nord du sanctuaire, et ceux qui sortent au midi, sauf la famille de Belga qui reçoit toujours ses parts au midi (à titre d’amende), de même que son anneau d’égorgement est immobile (ne peut pas se mouvoir), et sa fenêtre reste fermée." ] ], "sectionNames": [ "Chapter", "Mishnah" ] }